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Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à un centre de dépistage des troubles du langage au sein des locaux vacants de l’ancienne école rue Pelleport. Vœu déposé par Mme SIMONNET relatif à la sauvegarde du Centre d’adaptation psycho-pédagogique Panoyaux.


 

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Nous en venons aux v?ux référencés n° 52 et n° 54 relatifs à un centre de dépistage des troubles du langage au sein des locaux vacants de l?ancienne école de la rue Pelleport.

Pour débuter, la parole est à François-Marie DIDIER, pour le groupe Changer Paris et pour deux minutes.

M. François-Marie DIDIER. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, ce v?u est particulièrement important pour les enfants en difficulté du 20e arrondissement.

Ce v?u est un v?u de bon sens, mais il se veut aussi constructif car je propose une solution au problème de la rue Pelleport qui a connu une actualité - mon collègue Jean-Baptiste OLIVIER en a parlé tout à l?heure - en septembre dernier.

Vous le savez, il existe onze centres d?adaptation psychopédagogique à Paris. Ces structures d?aide et de soutien des enfants et adolescents en difficulté sont précieuses, d?autant plus dans le contexte actuel, après le confinement et l?interruption des cours qui ont laissé des séquelles psychologiques importantes chez de nombreux élèves et ont conduit à une augmentation du décrochage scolaire.

Dans le 20e arrondissement, il existe deux centres de ce type, dont celui de Panoyaux qui travaille avec 80 établissements du quartier et qui suivait 115 enfants durant l?année scolaire 2020-2021. Au sein du centre Panoyaux va être installé prochainement un centre de dépistage des troubles du langage, dispositif de "Paris Santé Réussite". Cela aura pour conséquence de réduire les capacités du centre Panoyaux sans être compensées dans le quartier alors que le 20e arrondissement regroupe des quartiers connaissant des difficultés sociales. Un certain nombre sont notamment classés en "politique de la ville". Surtout, près de la moitié des 103 familles dont les enfants sont suivis par les professionnels du centre Panoyaux seront orientées vers d?autres centres beaucoup plus éloignés. Plus que toutes autres, ces structures doivent être proches des écoles et des lieux d?habitation des familles car elles s?inscrivent dans le temps périscolaire et que les trajets pèsent lourdement sur l?emploi du temps des enfants, mais également des parents.

Encore une fois, et je le regrette, ce projet n?a fait l?objet d?aucune concertation ni avec les familles du 20e arrondissement, ni avec les professionnels du centre Panoyaux, ni avec les élus d?arrondissement et encore moins avec les représentants du personnel.

Dans ce v?u, je vous propose deux choses. La première, c?est que l?école de la rue Pelleport que vous souhaitiez transformer en salle de consommation à moindre risque -projet qui a été abandonné, comme il a été rappelé tout à l?heure, face à la forte mobilisation des enfants - accueille le futur centre de dépistage des troubles du langage. Pourquoi ? Parce que les lieux sont vacants et que ce sera un moyen pour vous de sortir par le haut. Enfin, je vous propose que soit garanti le niveau de prise en charge du centre Panoyaux pour le bien des enfants et des familles du 20e. Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur DIDIER.

La parole est à Danielle SIMONNET, pour deux minutes également.

Mme Danielle SIMONNET. - Déjà, je signale que je voterai ce v?u qui me semble tout à fait plein de bon sens et je pense qu?il en sera de même sur le mien. J?espère que les autres groupes de la majorité feront de même.

Le centre d?adaptation psychopédagogique Panoyaux, comme les dix autres centres d?adaptation psychopédagogique, sont des équipements particuliers et extrêmement importants. D?abord, ce sont des équipements pluriprofessionnels : vous avez des psychologues, des éducateurs spécialisés, des orthophonistes, un médecin, une assistante sociale, des psychomotriciens. Ce travail pluridisciplinaire est aussi ancré dans les quartiers, en lien avec les établissements scolaires du quartier. Ils travaillent à l?accompagnement, au suivi d?élèves scolarisés et ce travail est extrêmement précieux.

Or, en juillet, vous avez pris la décision totalement absurde, par le biais de la direction de la DASES, d?y plaquer un dispositif de dépistage des troubles du langage de "Paris Santé Réussite". Or, pour y plaquer les cinq professionnels du dispositif de dépistage du langage, vous demandez aux deux tiers de l?équipe de se dispatcher dans les autres C.A.P.P. et de faire en sorte que les élèves soient également dispatchés ailleurs. Les élèves ne sont pas des dossiers que l?on dispatche ailleurs ! Il faut savoir que, avec votre injonction, c?est toute la rentrée du C.A.P.P. qui a été mise en l?air : les élèves à qui on a demandé d?aller dans les autres C.A.P.P., les professionnels ne les ont pas vus arriver. Donc, septembre, octobre, novembre, trois mois "foutus" en l?air dans la prise en charge alors que nous savons que, avec la crise sanitaire, la demande a augmenté parce que les suivis n?ont pas pu se faire, de la même manière, l?an dernier.

C?est une décision totalement absurde et très inquiétante. Il faut revenir dessus.

La mobilisation est importante : de ces professionnels, qu?ils dépendent de l?Education nationale ou de la DASES, des parents d?élèves, des enseignants. Hier, ils étaient nombreux rassemblés, planqués, cachés derrière l?Hôtel de Ville parce que vous n?acceptez plus les rassemblements sur le parvis.

Ecoutez-les ! Entendez-les ! Trouvez une autre solution, une autre école - pourquoi pas celles de la rue de Pelleport - pour mettre le dispositif P.S.R. Il faut penser la complémentarité des outils pour accompagner les jeunes. Surtout, un C.A.P.P. prend en compte l?élève?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - ? comme jeune dans sa globalité. Il est important de préserver ce travail.

Je vous en remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci à vous.

Pour vous répondre, je donne la parole à Mme Anne SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Tout à l?heure, nous avons parlé de santé scolaire. A côté, et même en interaction et en coordination avec le projet de santé scolaire, nous avons évidemment beaucoup travaillé ces dernières années aux C.A.P.P. et à l?amélioration de ce dispositif qui est, pour nous, également très précieux. D?ailleurs, cela a été dit par les deux intervenants car c?est effectivement une aide psychosociale importante auprès en particulier des élèves, des enfants dont les milieux sont les plus défavorisés et qui ont parfois des difficultés à devenir élèves.

C?est évidemment un service gratuit, un service public absolument central.

Il faut savoir que nous considérons actuellement que ces C.A.P.P. sont encore insuffisants, en particulier dans certains lieux. Certains arrondissements, comme le 13e, n?en ont pas encore et c?est bien dommage. Nous travaillons à cette question pour que ce service puisse s?étendre et s?adapter à tous les élèves qui en auraient besoin.

P.S.R. est un programme très important de diagnostic en particulier et de primo-suivi de tout ce qui est troubles du langage. C?est un programme récent de la Ville qui correspond à de nouvelles recherches sur la question. Il n?est donc actuellement pas disponible gratuitement et facilement auprès des familles qui vont, quand il y a ce type de troubles, chercher le diagnostic dans des lieux privés et chers. Offrir ce diagnostic est donc quelque chose d?extrêmement important, en particulier dans les lieux et les quartiers populaires.

En installant P.S.R. dans ce C.A.P.P., qui est le plus grand de Paris, nous avons justement souhaité permettre aux classes les plus populaires d?avoir accès à ce type de diagnostic et pouvoir enrichir cette prise en charge, et non pas, d?une part, ce qui a été dit de manière fausse, c?est-à-dire de fermer cette structure. Pour nous, il s?agit plutôt de l?agrandir, de l?élargir, de permettre un meilleur fonctionnement. D?autre part, il ne s?agit en aucun cas de laisser aucune famille sur le carreau. Je le redis aujourd?hui. Aucune famille?

Excusez-moi, je finis de parler !

Aucune famille ! Je m?y engage et je m?y suis engagée dans le dialogue social que je suis en train de mener avec les différentes organisations syndicales et avec les parents d?élèves que je vais rencontrer très bientôt. Je vais continuer à le faire. J?ai également reçu une délégation ces jours-ci, pendant le Conseil de Paris, pour continuer en ce sens.

Je peux vous assurer, ce que je leur ai dit à tous : ce dispositif ne verra pas le jour avant le mois de janvier, le temps que nous ayons vraiment mis à plat ce diagnostic, le bilan, pour que toutes les familles soient prises en charge et pour que ce soit un plus à la fois pour les familles, qu?elles puissent bien s?en assurer, et pour les personnels qui travaillent auprès de ces familles.

Car, et je finirai sur ce point, je ne considère en aucun cas les enfants comme des dossiers.

Merci.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame SOUYRIS. C?est donc un avis défavorable pour les deux v?ux.

Je me tourne vers vous, Monsieur DIDIER. Le v?u n° 52 est-il maintenu ?

Oui ou non ? Nous avons entendu votre?

Le v?u n° 52 est maintenu.

Pardon, nous avons été?

Non, vous ne faites pas une explication de vote sur votre propre v?u !

Je vous pose la question de savoir s?il est maintenu, mais cela ne?

M. François-Marie DIDIER. - ? franchement, dans son dogmatisme, au détriment des enfants en difficulté du 20e.

Je lui apporte une solution sur un plateau ; elle la refuse. Les Parisiens comme les Français ne sont pas dupes. Je maintiens évidemment mon v?u qui est un v?u de bon sens?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Le v?u est maintenu, très bien.

Madame MAQUOI, vous nous avez fait part d?une demande d?explication de vote. M. PLIEZ, maire du 20e, s?est également inscrit.

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Sur ces deux v?ux, en cohérence avec ce que nous avons fait en arrondissement et en C.D.E.N., nous ne prendrons pas part au vote pour laisser toute la chance au dialogue social de se poursuivre.

Merci.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - M. PLIEZ, maire du 20e arrondissement.

M. Éric PLIEZ, maire du 20e arrondissement. - Sur ce v?u, je partage évidemment totalement le point de vue d?Anne SOUYRIS. Je rappelle que le dialogue est ouvert avec les organisations syndicales, avec les parents. Mon adjointe à la Santé Karine DUCHAUCHOI, Anne SOUYRIS et moi-même rencontrerons à la fois les organisations syndicales et les familles.

Je m?étonne cependant de deux choses, et j?en profite pour le dire. D?abord, je découvre que M. DIDIER et LR savent maintenant que du crack circule dans le 20e. Ce n?était pas le cas il y a quelques mois !

Ensuite, après avoir hurlé à la non-concertation pour l?installation d?un lieu d?accueil et de soins au 170, rue Pelleport, vous décidez maintenant d?imposer un projet sans aucune concertation avec les familles au 172, rue Pelleport. Bravo ! Je pense que les habitants s?en souviendront.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur PLIEZ.

Nouvelle demande d?explication de vote pour le groupe Ecologiste de Paris.

La parole est à Emmanuelle RIVIER.

Mme Emmanuelle RIVIER. - Merci, Madame la Maire.

Le groupe Ecologiste de Paris votera contre ces deux v?ux, tout simplement parce qu?il serait grave de laisser croire aux familles du 20e que ce C.A.P.P. n?est pas une priorité, que la prise en charge des enfants en situation difficile n?est pas une priorité et qu?il y a eu depuis le début de part et d?autre - je mets ici en cause les politiques - beaucoup trop de fausses informations.

Il est temps de rétablir de la sérénité et de la vérité.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame RIVIER.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 52 déposée par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

Concernant le v?u n° 54, Madame SIMONNET, est-il maintenu ?

Mme Danielle SIMONNET. - J?ai cru comprendre que des choses étaient prévues dans l?école Pelleport et que c?était déjà occupé alors qu?il n?y a pas eu de concertation. J?aurais aimé avoir des informations?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Est-il maintenu, Madame SIMONNET ?

Mme Danielle SIMONNET. - Oui, mon v?u est maintenu.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Très bien.

Mme Danielle SIMONNET. - Mais je n?ai aucune des informations. Franchement, revenez sur ce dossier !

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Le v?u n° 54 est donc maintenu.

Je mets donc aux voix, à main levée, cette proposition de v?u déposée par Mme SIMONNET, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

V?u déposé par le groupe Changer Paris

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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