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Vœu déposé par le groupe Paris en commun relatif à l’implantation de vidéo-protection dans les quartiers "Bruneseau" et "Porte d’Italie".


 

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Nous passons à l?examen de v?ux non rattachés.

Le v?u référencé n° 39 est relatif à l?implantation de vidéo-protection dans les quartiers Bruneseau et porte d?Italie.

La parole est à M. Emmanuel COBLENCE, pour le groupe Paris en commun. Deux minutes.

M. Emmanuel COBLENCE. - Merci, Madame la Maire.

Ce v?u n?est que la succession d?une action déjà engagée dans le 13e arrondissement. En effet, il n?est pas question pour nous d?entamer à nouveau un débat sur la vidéo-protection, encore moins d?affirmer qu?il s?agit d?une méthode miracle permettant de régler tous les problèmes de sécurité. Il s?agit ici simplement, pour le maire du 13e arrondissement, Jérôme COUMET, et pour les élus du 13e arrondissement, d?une question d?équité entre les différents quartiers. De la même façon que nous équipons les nouveaux quartiers des différents fluides, des réseaux, de la voirie, de l?éclairage public, etc., il convient d?y installer les éléments de vidéo-protection à l?instar de ce qui existe déjà dans les autres quartiers. Pour éviter de tels déséquilibres, nous avons monté une convention entre la Préfecture de police et la SEMAPA pour équiper les abords de la rue du Chevaleret, avec l?accord du Conseil de Paris.

Il s?agit donc ici de permettre à l?aménageur de poursuivre cette action pour deux autres quartiers : Paul-Bourget, à la porte d?Italie, et Bruneseau. Bien entendu, les emplacements seront déterminés par la Préfecture de police, comme la mise en ?uvre leur sera dévolue.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Pour répondre, la parole est à M. Nicolas NORDMAN.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint. - Rapidement, pour dire que j?émets un avis favorable pour ce v?u afin que nous puissions, en lien avec la Préfecture de police et l?aménageur, étudier la faisabilité de l?installation dans les quartiers Bruneseau et porte d?Italie de caméras de vidéo-protection.

Donc, avis favorable.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

J?ai deux explications de vote.

Pardon, Monsieur le Représentant du Préfet de police, vous avez la parole.

M. LE REPRÉSENTANT DU PRÉFET DE POLICE. - Merci, Madame la Maire.

Je rejoins ce que vient d?exprimer Nicolas NORDMAN, c?est-à-dire la nécessité pour le 13e arrondissement de bénéficier d?un certain nombre de caméras. D?ailleurs, huit sont en cours de déploiement. Mais il doit absolument protéger les nouveaux quartiers récemment aménagés, qui viennent d?être cités : Bruneseau et porte d?Italie.

Si un mécanisme qui a bien fonctionné par le passé - avec le financement par la SEMAPA - peut se mettre en place, cela ne fera qu?accélérer la capacité de déployer ces caméras. Je propose qu?un échange technique ait lieu avec la SEMAPA pour fixer les conditions de financement et les lieux d?implantation de ces caméras, pour que cela puisse se faire le plus vite possible, peut-être même plus vite que les opérations précédentes.

Evidemment, la Préfecture de police est favorable à cette démarche et l?accompagnera.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Deux explications de vote.

D?abord, Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU. - Merci, Madame la Maire.

Sans surprise et dans la continuité des débats qui ont eu lieu au sein du Conseil du 13e arrondissement, le groupe Ecologiste de Paris votera contre ce v?u, puisque cela relance une partie du débat sur la vidéosurveillance, à savoir qu?un rapport de la Cour des comptes en 2011, qui n?a toujours pas été démenti - mais j?attends si vous avez d?autres chiffres à l?appui - explicite que l?efficacité de la vidéosurveillance est marginale. Par contre, son coût pour les finances publiques est certain.

Nous nous inquiétons d?une forme de dérive presque clientéliste vis-à-vis de la vidéosurveillance, à savoir que chacun, chacune voudrait de la vidéosurveillance au coin de la rue, avec, finalement, un déplacement des faits de délinquance plutôt qu?une véritable résolution. Nous resterons cohérents et cohérentes en la matière en préférant des moyens donnés pour des effectifs sur le terrain.

Nous voterons donc contre ce v?u.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Je donne la parole à M. Jean-Noël AQUA, pour le groupe Communiste et Citoyen.

M. Jean-Noël AQUA. - Merci, Madame la Maire.

Nous voterons aussi contre ce v?u. On sait que la vidéosurveillance augmente en France depuis 2007. Elle a souvent été présentée comme l?outil miracle pour lutter contre la délinquance et le terrorisme. Pourtant, étude après étude, il n?y a pas que ce rapport de 2011. Le constat est sans appel : la vidéosurveillance n?est pas et ne sera jamais un outil décisif de lutte contre la délinquance. Il ne faut pas se faire prendre au bluff technologique des industries de la sécurité. La vidéosurveillance est et reste un réel gaspillage de l?argent public, et souvent, au passage, de la démagogie politique. Certes, la France n?est pas la Chine, où la vidéosurveillance peut aller jusqu?au contrôle social, mais la tentation et la dérive est manifeste. Et l?on a en tête que Mme PÉCRESSE rêve d?installer la reconnaissance faciale dans tous nos transports en commun. "Big Brother" ou "Big Sister" reste une menace.

Nous le redisons : la vidéosurveillance est coûteuse pour un bénéfice faible. Pas nul, évidemment. Il n?est pas ridicule, mais il est très faible au vu du coût qu?il représente pour les collectivités. La vidéosurveillance provoque essentiellement un effet plumeau. Elle déplace le problème, mais ne le résout pas.

Nous le redisons donc : oui, la sécurité est un droit, un droit dont sont bien souvent privés les plus pauvres. C?est un droit qui doit être assuré par un service public. Nous n?oublions pas que la droite, quand elle est aux manettes, diminue le nombre de policiers. 10.000 ou 11.000 postes de policiers supprimés sous Nicolas SARKOZY. Vous vous en souvenez aussi visiblement à droite.

Il y a besoin, à l?inverse, de présence humaine sur nos territoires, avec des agents correctement formés, tant sur la sécurité que contre les violences policières, avec des agents qui respectent les valeurs de la République et cherchent à faire respecter l?ordre plutôt que d?être dans une politique absurde du chiffre.

Bref, vous l?aurez compris, nous ne sommes pas favorables à cette gabegie financière et proposons de reporter les sommes en question en autant de projets de prévention de l?insécurité.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Je mets aux voix le v?u n° 39 du groupe Paris en commun?

Explication de vote ?

Allez-y, Monsieur.

M. Jean-Baptiste OLIVIER. - Madame la Maire, merci.

Quelle satisfaction de voir qu?une partie de la gauche s?est convertie à la sécurité ! Dans le 13e arrondissement, cela fait 13 ans que je défends la nécessité d?installer des caméras. Dans mon programme, l?année dernière, j?avais demandé le triplement des caméras dans le 13e arrondissement. En l?occurrence, même s?il n?y a pas de chiffres sur le nombre de caméras de vidéo-protection qui sont installées sur ce secteur, c?est un progrès. Nous voterons donc pour. D?ailleurs, j?espère que ce sera le cas de votre part lorsque je ferai des propositions d?implantation sur le 13e arrondissement. Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u déposée par le groupe Paris en commun, assortie d'un avis favorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adoptée. (2021, V. 328).

V?u déposé par le groupe Changer Paris

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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