Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Nous examinons le v?u n° 87 relatif à la réforme Affelnet et l?abandon de l?I.P.S.

La parole est à Mme Valérie MONTANDON pour Changer Paris.

Mme Valérie MONTANDON. - Merci, mes chers collègues, j?espère aussi faire l?unanimité sur ce v?u.

En préambule, Monsieur BLOCHE, je voulais vous dire que cela fait plusieurs années maintenant que nous débattons sur Affelnet. Je pense que le premier v?u que j?ai fait était en 2016. Nous avons encore eu ce sujet lors du dernier Conseil de Paris, mais je voulais vous dire que jusqu?à présent c?était vraiment sur la réforme en tant que tel.

La dernière fois d?ailleurs, vous aviez été très clair dans votre message. J?avais porté un v?u pour qu?il y ait un certain rééquilibrage entre la nécessité d?avoir de la mixité sociale et de soutenir aussi le mérite des élèves. Vous aviez été très clair dans votre réponse et vous m?avez dit : "Nous, à la gauche de l?hémicycle, c?est vraiment la mixité, et vous, c?est la méritocratie." Votre réponse avait été très claire.

Aujourd?hui, je voulais vous dire que je ne relance pas le débat sur ce fond, je le lance sur l?indice I.P.S. Je me suis aperçue récemment que l?I.P.S. - c?est l?indice de position sociale qui sert de base à la pondération du calcul d?Affelnet, donc le logiciel d?affectation des lycées qui est assez complexe - avait une grille de pondération des métiers et que ces métiers n?avaient pas le même poids si on est un homme ou une femme à poste égal.

Je vous dis honnêtement que cela me choque. On a eu tout à l?heure un débat assez long sur le rapport égalité hommes-femmes, on sait très bien qu?il y a des différences de salaires entre les hommes et les femmes et on est tous d?accord qu?on veut le combattre. Et pourquoi cet indice, communément utilisé et notamment par Affelnet, relate, pose - j?ai même mis le tableau pour que vous puissiez voir et un exemple dans mon v?u - que pour un homme et une femme qui sont ingénieurs, l?homme aura 179 points et une femme 164 ? Pourquoi ?

La réponse que j?ai eue dans le 12e arrondissement ne m?a pas convenu. On m?a dit qu?il y avait des différences de salaire, donc prenons acte et l?indice aussi. Non, si justement on combat, je ne peux pas me satisfaire d?avoir une pondération homme-femme qui ne soit pas la même. Quand je le remplis à la maison à titre personnel, de savoir qu?à poste égal avec mon mari, je ne pèse pas pareil, cela me dérange.

Je pense que notre Assemblée doit essayer de voir un autre indice et je vous demande de saisir le Ministère pour que l?on ait un autre indice.

Merci.

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, chère collègue.

Et c?est Patrick BLOCHE qui va vous répondre.

M. Patrick BLOCHE, adjoint. - J?ai évidemment noté la subtilité de votre v?u, Valérie MONTANDON, n?ayez crainte. Reste qu?il s?intitule "abandon I.P.S." et c?est ce qui me gêne, même si je veux revenir vers vous dans quelques instants.

C?est parce que l?indice de positionnement social est indispensable évidemment pour connaître les positions sociales des élèves. C?est d?ailleurs l?esprit du v?u du groupe Communiste que nous avons adopté tout à l?heure. Sans indicateur de positionnement social, il n?y a pas de carte de l?éducation prioritaire. Sans indice de positionnement social, donc sans connaissance des revenus des familles, il n?y a pas de tarification modulée de la restauration scolaire entre 13 centimes et 7 euros le repas. Sans indice de positionnement social, vous l?avez compris, cela remet totalement en cause ce que nous avons construit à partir d?une proposition du groupe Communiste sur un forfait à l?élève modulé en fonction de la composition des collèges parisiens, publics comme privés. On ne peut donc pas abandonner l?I.P.S.

Alors j?ai regardé un peu le problème. C?est vrai qu?il y a des curiosités techniques, et qui ne sont d?ailleurs pas systématiquement défavorables aux professions exercées par des femmes, cela dépend et c?est très bizarre. Des professions des femmes peuvent tirer les hommes vers le haut, car la policière élève l?employé de commerce et l?artisane élève l?agriculteur. Mais il y a incontestablement la nécessité de regarder cela de près.

Je vous propose, en l?attente, de retirer votre v?u, sinon je donnerai un avis défavorable, et de profiter du comité de suivi Affelnet, animé par Julien GRENET, qui se réunira au mois de novembre, pour poser très concrètement le problème technique du calcul de l?I.P.S.

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Le v?u est-il retiré ?

Mme Valérie MONTANDON. - Oui, Monsieur BLOCHE, je vais accepter votre proposition. J?espère que nous serons invités, tous les groupes politiques, à participer à cet échange.

Et je voulais quand même vous dire que c?est 93 % des cas où l?homme est plus pondéré que la femme.

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Merci beaucoup, chère collègue.

Le v?u n° 87 est retiré.