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2021 SG 86 - Communication de la Maire de Paris : "L’économie parisienne, un dynamisme retrouvé à l’issue de la crise, une attractivité redéfinie au service de la transition écologique et sociale". (Suite).


 

Mme LA MAIRE DE PARIS. - A présent, je donne la parole à Mme Johanne KOUASSI, du groupe Paris en commun.

Mme Johanne KOUASSI. - Merci, Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je donne la parole, puisque c'est elle qui a la parole maintenant, à Mme KOUASSI.

Mme Johanne KOUASSI. - Merci beaucoup.

Je pense que les Parisiennes et Parisiens sont là pour écouter le fond, l'action, et ce qui est mis en place. Je vous demanderai le silence, s'il vous plaît.

Parmi les différentes actions qui viennent redynamiser l'attractivité économique, je voudrais évoquer ce matin le projet intitulé "Refabriquer à Paris". Pas uniquement parce qu'il s'implante dans le bel arrondissement qu'est le 13e, mais parce qu?il est l'exemple même des projets ambitieux dont nos territoires ont besoin. Les projets dont souhaitent entendre parler les habitants, loin des polémiques stériles.

Il prouve que l'innovation et le dynamisme économique sont aussi conciliables avec les enjeux environnementaux, contrairement à ce que certains laissent penser.

A l'image du projet porté par la Caserne dans le 10e arrondissement, le 13e va prochainement accueillir un lieu innovant pour les filières du textile, du linge, et de la chaussure, au sein de l'hôtel industriel Berlier. L'hôtel industriel Berlier est une très belle réalisation architecturale post-moderne située dans une rue du même nom. C'est un immeuble que vous avez probablement déjà aperçu depuis le périphérique, sans en connaître le nom. Il a fait l'objet d'une réhabilitation par la R.I.V.P., qui a été l'occasion de lancer un appel à projets pour définir les futurs usages du bâtiment.

Dans le cadre de cet appel à projets, celui de la Manufacture circulaire a été retenu. Concrètement, cela signifie qu'un étage entier de ce lieu hébergera un incubateur à destination des acteurs de l'Economie sociale et solidaire, ?uvrant pour le développement des activités de mode durable.

Ce sont plus de 1.000 mètres carrés qui seront consacrés à des activités autour du réemploi et de l'innovation, pour une mode écoresponsable : réalisation de retouches, nettoyage, confection de nouvelles pièces à partir de vêtements déjà utilisés notamment.

Les enjeux liés aux ravages de la mode jetable ou "fast fashion" sont colossaux. Ce projet n'est donc pas un gadget, terme que les élus d'opposition aiment brandir, surtout lorsqu'il s'agit d'innovation sociale et environnementale.

Chaque année, un Français achète 9 kilos de vêtements et en donne 3. On estime qu'un jean parcourt 65.000 kilomètres depuis le champ où le coton est récolté jusqu'au magasin de vente. Cela représente une fois et demie le tour de la planète. La prise de conscience au sein de l'opinion progresse, mais doit encore s'accélérer. En créant ce deuxième lieu, Paris réaffirme sa volonté de prendre part à ce travail de sensibilisation, pour une meilleure prise en compte des enjeux d'environnement dans la mode et l'industrie textile. Ce lieu sera aussi en lien direct avec les écoles de mode déjà présentes dans le 13e arrondissement, comme l'Institut français de la mode, situé quai d'Austerlitz, dont les activités vont encore se renforcer dans les mois qui viennent, en regroupant d'autres écoles de mode déjà existantes. L'ensemble permettra de créer un véritable pôle d'expertise et de savoir-faire des métiers de la mode et des filières textiles, linge et chaussures. L'implantation de nombreuses écoles supérieures à Paris, en particulier pour les métiers de l'art, la mode et le "design", montre que Paris est et reste un lieu attractif pour les talents français et internationaux. Au-delà de la mission de ce lieu, très cohérente avec la politique écologique menée par la Ville, ce projet amplifie la dynamique du territoire et permet la création d'emplois dans un secteur qui employait encore 10.700 personnes à Paris en 2015. La fabrication des masques durant la crise sanitaire a souligné l'importance d'une relocalisation de la production textile. Les initiatives prises au moment de la crise sanitaire ont démontré que cela était possible. Avant cela, des marques pionnières telles que "Le Slip Français" ou "1083" avaient déjà ouvert la voie. Par ce projet, la Ville de Paris s'inscrit pleinement dans ce mouvement de relocalisation des activités textiles, et plus largement dans la revitalisation du tissu productif et nous pouvons nous en féliciter. Rappelons que Paris est la première ville d'Europe en nombre de commerçants et d'artisans par habitant. Grâce à ce projet, la Ville continue de soutenir ce secteur d'activité qui fait notre fierté. Paris est la capitale de la mode, et doit continuer à attirer les talents d'aujourd'hui et de demain. Le soutien de la Ville aux ateliers parisiens et aux lieux de création est une priorité. Les accompagner vers une production plus durable et locale est de notre responsabilité. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, chère Johanne KOUASSI.

Monsieur Vincent BALADI, vous avez la parole, pour le groupe Changer Paris.

M. Vincent BALADI. - Madame la Maire, chers collègues, l'économie et l'attractivité parisienne sont des thèmes chers pour moi, et les élus de notre groupe Changer Paris.

Madame la Maire, dans votre communication, vous nous dites, je cite : "la reprise est là, avec le redressement rapide de l'économie parisienne". Vous avez précisé aussi, je cite toujours : que vous ne cherchiez pas à tout prix l'attractivité économique à cause du contexte écologique.

Pour le bien-être économique, social et sociétal des Parisiens, nous devons cependant voir plus loin avec quelques pistes de réflexion que j'aimerais partager avec vous.

Le confinement et la transformation numérique des entreprises ont considérablement changé la donne. Il faudrait que les politiques publiques nationales comme locales soient désormais ciblées.

Après la baisse temporaire de la pollution du premier confinement et les quelques coronapistes provisoires pour vélos avec plots en plastique, le désastre économique et écologique continue. Les dernières statistiques, tant parisiennes que nationales, ne sont qu'un trompe-l??il tant les aides indispensables mais coûteuses ont mis sous perfusion l'économie. Désormais, les commerces qui vivaient du tourisme ne peuvent plus faire face à leurs charges, toujours plus importantes : loyer, foncier, travaux, charges de copropriété, etc.

Les restaurants des quartiers de bureaux ne font plus le même chiffre avec le travail à distance. Et enfin, les boutiques physiques font face à la concurrence des commerçants en ligne, mais aussi des recycleries et des sites de réemploi, et c'est un bon point.

Ces commerces doivent se réinventer. Les foyers essaient de consommer de façon raisonnée et utile, privilégiant la qualité à la quantité. N'en déplaise à certains membres de votre majorité qui ne cessent de critiquer les groupes qui favorisent le fabriqué en France, les métiers d'art, et l'emploi en France souvent décarboné, face aux produits à bas coûts venants de porte-conteneurs issus de pays n'ayant pas du tout la même protection sociale, qui vous est pourtant si chère. Combien d'entreprises vendent des produits à bas coûts venant d'Asie avec un impact carbone désastreux ?

Non, Madame GOMES, les hôtels des beaux quartiers comme vous dites avec mépris, ne sont pas des hôtels systématiquement de grands groupes, mais des hôtels familiaux. J'en connais beaucoup dans mon arrondissement, portés à bout de bras par des indépendants qui prennent beaucoup de risques... Laissez-moi finir, je vous ai écoutée attentivement.

? Qui ont vécu le confinement et ses conséquences sur le tourisme, avec inquiétude, tant ces P.M.E. génèrent des emplois directs, de services, peu délocalisables. Je serais heureux de vous y emmener.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Vous empêchez votre collègue de parler, c'est bizarre.

M. Vincent BALADI. - Je peux continuer ? Les aides versées par l'Etat ont permis de maintenir les entreprises et les emplois. Toutefois, la dépense publique à 60 % de P.I.B. et la dette française de 2.700 milliards d'euros - je rappelle que c'est plus 44 % depuis 2012 - nous amènent à une situation grave, qui nous met justement sous tutelle de nos créanciers, qui sont en majorité non-résidents, comme nous le sommes d'ailleurs déjà pour l'énergie aujourd'hui avec la stratégie ratée et les allers-retours gouvernementaux de ces dernières années.

Malgré cela, le Président MACRON continue à utiliser le chéquier de la France pour faire campagne, sans aucun recul sur les aides et le fléchage nécessaire dont je parlais précédemment. Avec l'argent magique, l'inflation commence déjà, baissant un peu plus le pouvoir d'achat des foyers.

Vous savez que loin des caricatures, nous souhaitons garder ce qui fonctionne, comme les labels "Fabriqué à Paris", ou "Relancer mon entreprise autrement", mais surtout, changer, changer Paris, changer ce qui ne fonctionne pas dans la gestion municipale actuelle.

Voici quelques pistes :

- fléchage des aides aux entreprises générant des emplois. - Interdiction pure et simple et procédure systématique contre l'affichage sauvage commercial, vraie aberration écologique et de propreté. Je voyais récemment un affichage sauvage pour une recyclerie ou un concert écologique, vous vous rendez compte ? - Favorisation des entreprises fabriquant en France dans des locaux appartenant à la Ville. - Lutte contre la monoactivité. - Une réflexion sur les obligations de commerce en rez-de-chaussée dans l'économie d'aujourd'hui, qui a considérablement changé dans le cadre d'ailleurs de la refonte du P.L.U. - Rénovation de lieux touristiques, de notre patrimoine qui appartient à la Ville, comme les églises. C'est un patrimoine menacé d'ailleurs, qui fait de Paris ce qu'est Paris. - Enfin, engagement triparti avec la Chambre de commerce et la Chambre des métiers, et une réflexion sur les commerces de Paris, en 2030, dans la ville de demain. Ce sont ces commerces, ces emplois, qui généreront les ressources du futur. Les aides et les dettes aujourd'hui, je rappelle, seront les impôts et taxes de demain, et cela pèsera sur nos enfants. Dépenser pour investir, oui. Dépenser pour dépenser sans amélioration du bien-être des Parisiens, non. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci à vous.

La parole est à M. Frédéric BADINA-SERPETTE, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Frédéric BADINA-SERPETTE. - Merci, Madame la Maire.

Quelques mots en réponse à mon collègue M. BALADI, sur l'histoire des hôtels. Ne vous méprenez pas, allez regarder la liste. Barbara GOMES vous le disait, ce ne sont pas les petits hôtels dont vous parlez. Effectivement, ces gens-là, il faut les accompagner.

Ce sont de grands hôtels qu'il est proposé de financer dans le cadre de ce projet de délibération. Je vous invite à aller regarder, vous comprendrez mieux pourquoi Barbara GOMES s?y attelait tout à l'heure.

Madame la Maire, chers collègues, on le sait, la crise économique que nous subissons depuis la pandémie est d'une gravité sans précédent. L'INSEE nous parle de 360.000 destructions d'emplois au niveau national en 2020 et l'UNEDIC table à fin 2021 sur la destruction de 230.000 emplois, si l'ensemble des régimes d'aide et d'accompagnement venaient à s'arrêter.

Par ailleurs, le nombre de bénéficiaires du R.S.A. a explosé à Paris comme le nombre de chômeurs de catégorie A, ainsi que le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans.

Cela montre une chose : plus que jamais notre tissu économique à Paris est trop dépendant d'activités liées à la mondialisation, au tourisme et à la restauration. Des secteurs qui ont été très touchés par les confinements et les couvre-feux successifs.

Notre système économique est donc trop fragile et l'économie classique n'y changera rien tant que tout sera organisé autour du dogme de la compétition et de la mondialisation. Paris a besoin de retrouver une économie apaisée, tournée vers le local, une économie dans laquelle les habitantes et les habitants de la capitale et de son agglomération s?y retrouvent.

Les mots ont un sens et ma collègue Alice TIMSIT l'a rappelé. Nous ne voulons plus d'une capitale dite attractive, livrée aux requins de la finance immobilière et aux fonds d'investissement, qui jouent au Monopoly en permanence en faisant de Paris la vitrine de leur "business".

Au terme "attractivité", nous préférons donc "économie locale, sobre, épanouie", au service du territoire. Un système économique qui garantisse la solidarité et une meilleure répartition des richesses, la coopération et la relocalisation. Une économie à fort impact.

L'image de Paris ne s'en verra pas moins valorisée, bien au contraire.

Nous le voyons aujourd'hui, la capitale est citée en exemple dans sa politique d'accompagnement des entreprises à impact et de l'économie sociale, solidaire et circulaire, notamment parce que nous voulons fonder notre soutien aux entrepreneurs sur leur capacité à contribuer à cette nouvelle économie, tournée non plus vers les profits mais vers la solidarité, et l'impact social et territorial. C'est pourquoi depuis 2014, et la stratégie mise en ?uvre par notre majorité et singulièrement par Antoinette GUHL, nous construisons une politique de soutien à l'entrepreneuriat qui intervient à tous les stades. Depuis la naissance des structures, via un appui dans la gestion de trésorerie, jusqu'à la consolidation et nos politiques de prêt d'honneur, jusqu'au changement d'échelle que nous finançons sur la base d'un modèle économique stabilisé, justement par cet accompagnement en plusieurs temps. Ce changement d'échelle, c'est tout l'enjeu de la nouvelle étape dans la stratégie E.S.S. parisienne conduite par la majorité, avec la consolidation des filières économiques, solidaires et relocalisées que porte désormais notre collègue écologiste Florentin LETISSIER, et que nous appuyons totalement. Une stratégie conçue pour mieux résister à l'économie classique et aux crises, avec la mise en route l'année prochaine d'un fonds d'investissement dédié au développement de cette nouvelle économie d'utilité sociale, qui sera portée en partie par l'excellente équipe de Paris Initiative Entreprise. J'en profite pour les saluer au nom des élus écologistes de Paris. L'élu du 18e arrondissement que je suis voit dans leur action une grande satisfaction aussi, parce que c'est dans cet arrondissement que la plupart des entreprises qui sont accompagnées par Paris Initiative sont développées et se déploient. C'est une bonne chose. Au-delà du fonds d'investissement, les élus écologistes tiennent à saluer par ailleurs dans cette communication et les projets de délibération qui lui sont rattachés, la mobilisation des acteurs autour de filières emblématiques. Nous avons posé les pierres depuis 2014. Il nous faut maintenant accélérer et faire en sorte que Paris soit un territoire de production, notamment en matière de mode éthique et de textile durable. C'est l'ambition de la Manufacture circulaire dans le 13e et c'est une excellente nouvelle. Qui dit économie dit emploi. Cet enjeu est bien entendu majeur, notamment pour les publics les plus fragiles. Ceux qui ont du mal à se faire une place sur le marché du travail en période normale, tout particulièrement les jeunes peu qualifiés, moins diplômés que les autres, les personnes isolées, parfois à la rue ou en situation de handicap, mais aussi les seniors qui se retrouvent sur le carreau après une carrière professionnelle bien remplie. L'E.S.S. et l'insertion par l'activité économique, c'est une réponse à ces fragilités induites et aggravées par notre système économique. Plus nous serons en capacité de les introduire dans notre logiciel, plus notre réponse sera adaptée, et plus cette économie alternative que nous voulons porter sera épanouie et fera office de modèle. Ce modèle est un modèle qui accompagne le déploiement, par exemple, d'une filière cyclo-logistique alternative qui protège, forme et propose de nouveaux métiers autour du vélo, comme le font Olvo ou encore Carton Plein, et qui challenge les modèles précarisés et ubérisés notamment incarnés par Uber. C'est bien un modèle alternatif à l'économie mondialisée qui peut nous permettre de construire une économie à taille humaine, plus vertueuse, qui forme, accompagne, et ne laisse personne sur le carreau. Voilà ce que nous voulions vous dire, chers collègues, sur notre vision de l'économie à Paris pour aujourd'hui et pour demain. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci à vous.

La parole est à Emmanuel COBLENCE, pour le groupe Paris en commun.

M. Emmanuel COBLENCE. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, l'enseignement supérieur et la recherche constituent d'indéniables moteurs de l'attractivité économique d'une ville. A Paris, nous en avons fait depuis des années des priorités de notre action. Depuis 10 ans, ce sont ainsi 10 milliards d'euros qui ont été investis dans ces domaines, dont 500 millions d'euros d'investissement pour l'enseignement supérieur et la recherche, pour la vie étudiante, la construction et la rénovation des logements étudiants.

Ces investissements contribuent à l'attractivité de la Ville de Paris. Ils attirent les étudiants, les chercheurs, les techniciens de laboratoire. Ceux qui portent les innovations technologiques, ceux qui les financent. Une "créative class" pour reprendre le terme de Richard FLORIDA, qui contribue activement à l'attractivité de notre territoire, au dynamisme de nos quartiers, et à l'activité économique dans une économie de la connaissance et de l'innovation.

Ces investissements permettent à des chercheurs internationaux de premier plan de développer des projets scientifiques à Paris. Un appel à projets comme "Emergence" par exemple, constitue une formidable vitrine de la recherche à Paris, un dispositif puissant, permettant de valoriser son action à l'échelle nationale et internationale.

Cette attractivité, tirée par la recherche et la science, qui est si importante aujourd'hui, se traduit par des créations d'emplois directs grâce à des financements de laboratoires, mais aussi par des emplois indirects. Les études montrent qu'aujourd'hui, un emploi direct dans la recherche génère quatre emplois indirects sur notre territoire.

Je voudrais prendre ici un exemple précis, illustrant le volontarisme de l'Exécutif municipal pour faire de la recherche un élément clé de l'attractivité de notre ville, celui de la restructuration de l'E.S.P.C.I.

La construction d'un nouveau campus, entièrement rénové, permettra à l'E.S.P.C.I. de devenir un centre mondial de recherche et de formation pluridisciplinaire, au c?ur du tissu scientifique déjà dense du Quartier Latin.

Ce projet vise à augmenter la capacité d'accueil de cette prestigieuse école, aussi bien en termes d'enseignement, avec le passage des promotions de 80 à 100 élèves, que de recherche.

Il vise aussi à intensifier les relations entre les recherches menées par les 522 chercheurs des laboratoires de l'Ecole, et les entreprises pouvant déployer les innovations issues de ces recherches. Car on le sait, dans recherche et développement, le plus important, c'est sans doute le "et". C'est la passerelle entre la recherche fondamentale et ses applications technologiques. C'est le passage de l'invention à l'innovation.

L'E.S.P.C.I. est labellisée "Paris Innovation" depuis 2014, une certification qui rend ses jeunes entreprises incubées éligibles à une subvention du fonds Paris Innovation Amorçage.

L'incubateur de l'E.S.P.C.I, "PC Up", accompagne depuis 2015 les chercheurs entrepreneurs en s'appuyant sur l'écosystème local. Des "start-up" de la "deep tech" se développent ainsi avec succès au c?ur de Paris.

L'E.S.P.C.I. a contribué à des découvertes majeures, telles que le radium, le sonar, et plus récemment l'imagerie médicale ultrarapide ou le caoutchouc autocicatrisant. Autre illustration récente, aujourd'hui la "start-up" C 12 Quantum Electronics incubée à l'E.S.P.C.I. connaît une phase importante de développement. Cette jeune pousse développe des processeurs quantiques de haute-fidélité, grâce à un matériau, le nanotube de carbone, qui permet d'accélérer les problèmes complexes des industriels hors de portée des ordinateurs classiques, pour une optimisation en chimie ou en "machine learning". Sa croissance est le fruit de la culture entrepreneuriale de l'E.S.P.C.I. et elle illustre bien les atouts d'un campus scientifique, Montagne Sainte-Geneviève, qui regroupe de nombreux établissements avec lesquels les chercheurs de l'Ecole travaillent quotidiennement. La restructuration de l'E.S.P.C.I. doit permettre à l'Ecole de rester compétitive par rapport aux autres établissements qui se sont lancés dans une démarche similaire à proximité immédiate, comme l'Institut Curie ou l'E.N.S. Le campus bénéficiera de l'attractivité de l'Ecole, tout comme il bénéficie de l'attractivité de Paris, ville dense et cosmopolite, on l'a dit. En attirant les meilleurs élèves et chercheurs, un cercle vertueux va ainsi s'intensifier. La participation de l'Etat dans le cadre du plan de relance à hauteur de 30 millions d'euros, sur un total de 227 millions d'euros, dont 7 millions de la Région, et tout le reste financé par la Ville, est une reconnaissance de l'attractivité de cette école et de son rayonnement bien au-delà du cadre municipal. Mes chers collègues, parce que Paris est une capitale scientifique mondiale, nous continuons plus que jamais avec vous, Madame la Maire, avec vos adjointes, Afaf GABELOTAUD, Pénélope KOMITÈS, Marie-Christine LEMARDELEY, dont je salue le travail, nous continuons à soutenir la recherche et à promouvoir l'innovation dans notre ville.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci à vous. Dernier orateur pour le groupe Changer Paris, M. MARGAIN.

M. Franck MARGAIN. - Merci, Madame la Maire.

Je souhaiterais vous interroger sur la politique de l'attractivité et la politique économique en matière de gestion d'argent public, et votre capacité à la redistribution avec rigueur, et intégrer dans ce chapitre une culture de résultat.

Tout d'abord, de nombreux projets de délibération nous sont présentés depuis le début de la mandature, et encore au cours de ce Conseil, comme nous le rappelle par exemple le DAE 189, sur lequel j'interviendrai plus tard, sans pièces comptables, sans budget prévisionnel, sans objectifs de résultat, certaines même n'ont pas de trésorier. Certaines autres ne sont même pas soutenues par d'autres collectivités ou par l'Etat. Ceci est grave. Lorsque nous votons pour une subvention de 20.000 euros, que votre majorité qualifie de petite subvention, c'est un peu dangereux. Il faut faire attention sur la notion d'argent public à mon sens. 20.000 euros de subvention, c'est 20.000 euros de taxes collectés, c'est 20 familles modestes qui payent 1.000 euros d'impôts, ou c'est donc 50.000 euros de bénéfice d'un artisan, et pour qu?un artisan dégage 50.000 euros de bénéfice, il lui faut facturer plus de 1 million d'euros de chiffre d'affaires. Les artisans qui font 1 million de chiffre d'affaires ne sont pas si nombreux. Ces montants, Madame la Maire, nous obligent et vous obligent, et je renouvelle donc une demande que j'ai déjà formulée de nombreuses fois, nous voulons dans les dossiers de subvention, des dossiers complets, rigoureusement établis, avec des pièces comptables, avec des objectifs de résultat. En deuxième point, mon groupe et moi-même souhaiterions que vous mettiez en place une culture de résultats plus importante dans la distribution des subventions, en particulier aux organisations d'insertion à l'emploi, aux entreprises que la Ville subventionne, et aux associations. Nous demandons d'avoir des bilans annuels de réalisation et des explications attachées, lorsque les objectifs ne sont pas remplis. Madame la Maire, c'est en gérant avec rigueur et avec parcimonie les fonds publics que vous éviterez la montée des extrêmes, et que vous laisserez de côté l'amertume du populisme. Nos concitoyens nous regardent et souhaitent que nous gérions leurs impôts comme ils gèrent leur budget familial ou leur entreprise. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Chers collègues, après ce débat, je propose maintenant à l'Exécutif de vous répondre. Il y a quatre intervenants. Je demande à chacun de respecter très strictement son temps de parole.

Je donne la parole à la première intervenante pour l'Exécutif, Afaf GABELOTAUD.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, il est peu de dire que la crise sanitaire a bousculé l'économie parisienne, nos entreprises et leurs salariés, et personne n'aurait l'idée d'en faire un prétexte.

Rappelons-nous de l'état de sidération qui était le nôtre au début du printemps 2020, lorsque le premier confinement a été instauré. Pour nos entreprises, nos commerces, tout était remis en question du jour au lendemain. Certains secteurs d'activité étaient complètement mis à l'arrêt et l'absence de perspective et de reprise totale était complète.

N'oublions pas. Face à cette situation, la collectivité parisienne a réagi immédiatement en mobilisant un plan de relance de 200 millions d'euros. 200 millions.

Ici même, il y a un an, nous avons lancé le plan "Paris boost emploi" visant à renforcer l'ensemble de nos politiques en faveur de l'insertion professionnelle des Parisiens et du soutien aux entreprises. Alors tout cela, pour quoi ? Quel bilan ?

Les chiffres sont là. Aujourd'hui, le taux de chômage a baissé, on est à 6,5 % contre les 7,3 % l'année dernière au même moment pendant la crise, sachant qu'avant la crise ce chiffre était de 6,2 %. Lorsque les entreprises vont bien, l'emploi va bien, l'économie parisienne va bien, et nos propres finances aussi.

Les projets de délibération DAE 134, 281 et 311 rattachés à cette communication en illustrent les grands principes.

Le soutien aux entreprises d'abord. Avec l'appel à projets "Relancer mon entreprise autrement", nous avons proposé un dispositif unique en son genre, permettant d'aider fortement et très concrètement nos professionnels à adapter leurs locaux et leurs activités aux contraintes sanitaires et à la transition écologique. Sur ces deux dernières années, ce sont plus de 6 millions d'euros qui ont été versés à 256 entreprises pour leur permettre de réaliser ces travaux.

Ce dispositif est complémentaire des nombreuses aides prévues par l'Etat et la Région, dans la mesure où son bénéficiaire n'a pas à rembourser la somme allouée, à la condition qu'il réalise les travaux pour lesquels il a candidaté, un vrai coup de main pour favoriser la reprise de nos entreprises.

L'insertion professionnelle des Parisiens dans des métiers d'avenir et d'utilité sociale ensuite, c'est la politique que nous prônons depuis 2016 avec la création de formations type "Paris code" ou "Paris fabrique" sur des filières du numérique et de l'économie circulaire. C'est celle que nous prolongeons avec le programme "Paris emplois à domicile", qui fait l'objet du projet de délibération DAE 134. La crise a réaffirmé le caractère essentiel des métiers de l'accompagnement et du soin et nous savons que les besoins vont aller croissant dans les domaines.

En investissant dans la formation, nous participons à la valorisation de ces métiers, à la montée en compétences des personnels et à la modernisation de ces filières. Nous co-construisons de façon concrète l'économie parisienne de demain.

Sur l'année 2021, nous avons investi pas moins de 4 millions d'euros sur l'ensemble de nos programmes de formation. 4.000 Parisiennes et Parisiens pourront ainsi se former gratuitement, et 50.000 d'ici la fin de la mandature, comme l'a rappelé Mme la Maire.

Nos soutiens financiers à nos opérateurs, notre soutien à l'EPEC via le DAE 281 est primordial. Elle s'inscrit dans la complainte du service public de l'emploi, car elle incarne une forte présence dans les quartiers populaires, et dans les quartiers au sein des territoires, via le Plan local pour l'insertion et l'emploi et l'animation des points Paris Emploi dans les 10e et 18e arrondissements.

Nous avons examiné avec attention et intérêt, mes chers collègues, Nicolas BONNET-OULALDJ et Mme Barbara GOMES, votre v?u relatif à un bilan des actions engagées avec les subventions versées par la Ville, proposant de présenter un bilan social et environnemental, et cela a été demandé par nombre d'entre vous. Ce sujet englobe toute la politique de financement de la Ville au-delà des entreprises, des SEM de la ville, les bailleurs sociaux, des entreprises de l'E.S.S., un échange élargi est donc nécessaire sur ce sujet, mais je vous rappelle qu'aujourd'hui, chaque versement de subvention fait l'objet d'un strict conventionnement avec la collectivité qui, s'il n'est pas respecté, peut faire l'objet d'un rappel.

Il est donc faux de dire que les aides publiques ne sont pas considérées. Et la sélection des entreprises bénéficiaires d'aides des appels à projets passe par des jurys. En ce qui concerne la subvention "Relancer mon entreprise autrement", un contrôle sera effectué sur l'ensemble des entreprises aidées pour vérifier la bonne destination des travaux consacrés à la transition sanitaire, écologique, ou à l'accès P.M.R. Considérant le grand nombre d'adjoints, de compétences, de directions impactés sans avoir pu véritablement effectuer un travail de préparation et d'étalonnage sur le dispositif ; considérant que le système en place n'est pas suffisant, je vous propose de retirer votre v?u en prenant un engagement très fort de l'Exécutif pour un travail constructif à mener entre les élus, garants de l'utilisation des deniers publics, et tous ceux impactés par ce v?u, notre objectif étant de proposer un dispositif permettant l'amélioration de cette évaluation.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure, Madame GABELOTAUD.

Mme Afaf GABELOTAUD, adjointe. - Quant au v?u de Mme SIMONNET, je suis d'accord avec vous, l'Observatoire de l'économie parisienne est en effet tourné vers l'analyse des bouleversements, l'"ubérisation" en fait déjà partie, nous finançons la Maison des coursiers. Notre engagement est très fort, je vous demande donc de retirer votre v?u ou de formuler un avis défavorable. Merci beaucoup.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Je donne la parole à Frédéric HOCQUARD.

M. Frédéric HOCQUARD, adjoint. - Je vais essayer de respecter mon temps de parole, Madame la Maire, merci à toutes et à tous pour vos interventions.

Quelques mots en réponse par rapport aux interventions sur votre communication, notamment sur le projet de délibération DAE 194.

Pour donner en quelques secondes un contexte sur les questions de tourisme, puisque dans cette communication, on a parlé beaucoup de tourisme, la première chose est que sur le tourisme, nous avons besoin d'une reprise. Je rappelle les chiffres : 10 % du P.I.B., 13 % de l'emploi, et pour le coup un emploi qui est local. 99 % de ce qui se passe autour de l'emploi dans le tourisme est un emploi local.

Nous avons aussi besoin d'une reprise qui se fasse autrement, je rappelle que sur la question du tourisme, il y a des enjeux, notamment des enjeux de transition dans le domaine de l'écoresponsabilité. Régulièrement, les études viennent rappeler qu'à cet endroit, il y a un travail particulièrement important à faire dans ce domaine-là.

C'est bien évidemment pour cela que suite aux Assises du tourisme durable et écoresponsable, nous avons lancé un appel à projets dans le domaine de l'hôtellerie, il y en aura d'autres, je le dis, sur la question des transports, dans le domaine de l'adaptation de notre ville à un tourisme plus durable et écoresponsable, donc sur la question de l'hôtellerie, de manière à accompagner, à aider à ce que dans le domaine de la transition écologique et durable, on puisse faire en sorte qu'il y ait une meilleure écoresponsabilité, une meilleure durabilité du point de vue de l'hôtellerie.

Je rappelle juste, pour donner les chiffres quand même, 15 hôtels sont aidés dans ce cadre-là, ce ne sont pas que des hôtels dans le 7e ou le 16e arrondissement, il y en a 3 sur 15, mais il y a des hôtels dans le 18e, le 20e, le 11e, le 12e arrondissement. Ce sont des hôtels entre 2 et 4 étoiles, donc ont été exclus les hôtels dits de luxe, les palaces ou 5 étoiles, et 2 auberges de jeunesse sont aidées dans ce cadre.

Quel est l'objectif ? L'objectif est simple, il est qu'à un endroit qui est un endroit de l'hôtellerie, nous puissions accompagner, c'est l'idée d'accompagner la transition que l'on fait sur les questions de tourisme, nous puissions accompagner le monde de l'hôtellerie, justement à travailler plus sur les questions d'écoresponsabilité, à ne pas systématiquement avoir recours à des climatisations individuelles, à travailler par exemple comme cela va être le cas du Novotel dans le 15e arrondissement, à supprimer le plastique. Nous allons, par ce biais, économiser 450.000 distributions ou ventes de bouteilles en plastique dans cet hôtel.

Bref, c'est un travail justement d'accompagnement et un travail de transition écologique, de transition écologique, transition de durabilité sur le tourisme à Paris.

Dernier élément, c'est aussi une question de rééquilibrage territorial, je l'ai dit, vous avez vu les arrondissements, le 18e, le 20e, le 12e, qui ne sont pas des arrondissements où vous avez florès d'hôtels, ce n'est pas le Triangle d'or de l'hôtellerie. Là aussi on a un travail qui ne se pose pas simplement sur la question de l'écoresponsabilité. Je rappelle aujourd'hui que si nous voulons travailler mieux et réguler "Airbnb", nous avons besoin d'avoir une offre hôtelière de qualité, une offre hôtelière qui s'améliore, parce que c'est aussi de cette manière que l'on arrivera à juguler et réguler le problème d'"Airbnb" que nous avons à Paris. Dernière chose, c'est la première fois que nous faisons cet appel à projets. On en fera le bilan comme c'est demandé, et s'il y a des éléments sur lesquels il faut faire évoluer les critères, il n'y a aucun problème pour le faire et on regardera sur le deuxième appel à projets s'il y a besoin de pouvoir ajuster les choses de ce point de vue.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci à vous, cher Frédéric HOCQUARD.

La parole est à Florentin LETISSIER.

M. Florentin LETISSIER, adjoint. - Madame la Maire, mes chers collègues, je vous remercie pour vos interventions.

Je dois vous avouer que j'ai grand plaisir à parler d'économie sociale et solidaire dans cette Assemblée, à l'occasion de notre séance de novembre, puisque comme vous le savez peut-être, chaque année le mois de novembre, c'est le mois de l'économie sociale et solidaire, et partout en France, de nombreux événements sont organisés pour faire connaître les projets des associations, des mutuelles, des coopératives, des fondations, des entreprises sociales et des structures d'insertion qui constituent le monde de l'E.S.S.

J'ai pu constater aussi avec plaisir à quel point, sur de nombreux bancs de cette Assemblée, l'E.S.S. était populaire et vue comme un modèle à la fois pour le présent et pour l'avenir.

A Paris, l'économie sociale et solidaire, ce n'est pas une économie de niche, ce sont 12.000 structures, 10 % de l'emploi, et 10 % de la richesse créée sur le territoire. L'E.S.S. a donc toute sa place dans un débat sur l'attractivité économique de notre ville et c'est cette politique publique qui vise à faire de Paris un territoire propice au développement de l'E.S.S., que je porte aux côtés de Mme la Maire.

En effet, la Ville soutient aujourd'hui les entreprises de l'E.S.S. dans leur création et dans leur développement, comme vous l'avez précisé d'ailleurs dans un certain nombre de vos interventions.

D'abord, via l'insertion par l'activité économique, qui accompagne aujourd'hui le retour vers l'emploi de plus de 6.000 Parisiennes et Parisiens qui en sont éloignés. Il s'agit principalement d'un financement fixe, d'aide aux postes, à hauteur de plus de 7 millions d'euros, et nous portons avec Mme la Maire, dans le cadre de cette mandature, un doublement de ce financement dans le cadre du plan "boost Emploi".

C'est un bel objectif, et ce sont donc 5.000 nouveaux Parisiennes et Parisiens supplémentaires qui pourront retrouver le chemin d'emploi.

La Ville accompagne aussi la création de nouveaux parcours d'insertion dans les métiers de l'économie circulaire et de la transition écologique. C'est le sens d'un projet de délibération rattaché à cette communication, et qui vise à soutenir financièrement le lancement de nouvelles activités d'insertion dans les métiers de la réparation de vélos, de réemploi de textiles, du zéro du plastique, etc.

La Ville soutient également l'entrepreneuriat social et le développement de nouvelles entreprises de l'E.S.S. Chaque année, la Ville accompagne plus de 2.000 Parisiennes et Parisiens dans la création de leur entreprise à impact, et près de 800 entreprises sont créées tous les ans.

Chaque euro dépensé, et j'insiste sur ce point, notamment par rapport à nos collègues de l'opposition qui pointent si souvent la question de la bonne gestion de l'argent public, et je vais vous faire la preuve que nous le faisons, puisque quand nous mettons de l'argent dans ces dispositifs d'accompagnement à l'entrepreneuriat social, chaque euro qui est mis, c'est 2,38 euros d'aides sociales économisés dans les deux ans qui suivent, parce que nous sortons un certain nombre de personnes de dispositifs de prestations sociales qui sont parfois plus coûteux.

Mais nous souhaitons aller plus loin, et c'est pourquoi nous avons travaillé à un outil qui nous permettra véritablement de changer d'échelle sur le développement de l'E.S.S. à Paris. En partenariat avec "Paris Initiative Entreprise", nous allons lancer un fonds d'investissement E.S.S. en début d'année prochaine, c'est une première pour une collectivité territoriale en France. Cela va nous permettre d'accompagner une quarantaine de projets d'E.S.S. et d'utilité sociale. Plus de 200 millions d'euros de chiffre d'affaires sont attendus, générés, et la création de près de 500 emplois. C'est un accompagnement en capitalisation en fonds propres, c'est un nouvel outil dans toute une palette d'accompagnements financiers que nous mettons en place. On voit bien depuis la sortie des périodes de confinement et de couvre-feux successifs, un certain nombre d'articles, de reportages qui fleurissent sur ces modèles économiques alternatifs qui incarnent le monde d'après, plus durable et plus solidaire. Et l'E.S.S., finalement, incarne cette économie que nous souhaitons toutes et tous, mais paradoxalement, elle reste encore largement méconnue des Françaises et des Français, c'est un des constats qui ressortent d'un sondage très intéressant publié par l'institut Harris Interactive, qui montre que les Français connaissent le mot E.S.S., mais ne savent pas vraiment encore expliquer ce que cela veut dire derrière. Et donc, nous avons un enjeu majeur plus que jamais de faire connaître concrètement l'économie sociale et solidaire, malgré une histoire plus que centenaire, c'est l'histoire des premières coopératives et mutuelles ouvrières, cela commence dès le début du XIXe siècle, qui reste encore largement à connaître, et qui est très ancrée dans les réalités actuelles. C'est parfois difficile d'expliquer justement ce qu'est l'E.S.S., parce que c'est un monde très hétérogène entre le grand groupe bancaire coopératif et la petite régie de quartier, mais c'est vrai que ce qui les réunit, c'est quand même une vision de l'économie qui met au c?ur de son modèle, l'utilité sociale de la production, l'insertion de personnes qui sont éloignées de l'emploi, et l'instauration d'une gouvernance interne, collective et démocratique. Je voudrais insister, pour terminer, sur les liens entre économie sociale et solidaire, et économie circulaire. C'est le sens de l'action que je porte à la Ville de Paris en la matière, puisqu'à l'heure de la crise écologique, il faut vraiment relocaliser un certain nombre d'activités et cela a été dit, il faut produire différemment, en réparant, en réutilisant, en réemployant, en recyclant, en réduisant nos déchets également. On a ciblé des filières prioritaires, le textile, l'électroménager, l'ameublement, la construction qui ont une réalité déjà forte dans notre ville et qu'il faut développer sur une manière plus circulaire de produire et de consommer. Nous avons un fort potentiel d'emplois non-décocalisables, et je vous remercie, Madame KOUASSI, d'avoir parlé du beau projet de manufacture de textile circulaire dans le 13e arrondissement...

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure.

M. Florentin LETISSIER, adjoint. - C'est un projet majeur, qui va créer près de 100 emplois en insertion par l'activité économique dans cette filière d'avenir, et nous nous en réjouissons. Je vous remercie, mes chers collègues en tout cas, pour toutes vos interventions. J'ai terminé, Madame la Maire, je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci infiniment. Toutes vos réponses sont passionnantes, et dernière réponse de l'Exécutif, Pénélope KOMITÈS.

Mme Pénélope KOMITÈS, adjointe. - Merci, Madame la Maire, merci à tous pour vos propos, c'est effectivement bien évidemment notre rôle en tant que collectivité que de soutenir des entrepreneurs et des structures qui développent des solutions innovantes, qui bénéficient à tous. Et donc, bien évidemment, des "start-up" qui participent de fait à l'attractivité de la ville et les "start-up" travaillent bien évidemment, c'est de l'innovation sociale, de l'innovation d'usage, de l'innovation technologique, de l'innovation économique, et je n'ai pas forcément toujours entendu cela. Donc, il faut le savoir et savoir aussi que nous sommes la capitale européenne de l'innovation.

M. COBLENCE l'a bien dit, on travaille avec Marie-Christine LEMARDELEY, pour qu?effectivement nous puissions travailler sur l'excellence scientifique et académique de nos établissements d'enseignement supérieur, et grâce à cela, nous avons accompagné ces dernières années, un certain nombre de lieux d'innovation, qu'ils soient d'initiative publique ou privée, des centres de recherche, des incubateurs, des campus de "start-up", mais aussi, Monsieur BONNET-OULALDJ, des "Fab Lab" où nous réintroduisons la fabrication.

Et oui, les "start-up" sont bien évidemment des créatrices d'emploi. Vous dire aussi que nous les soutenons lors de la phase d'accélération de leur activité, c'est ce que nous faisons avec Afaf GABELOTAUD notamment.

Vous avez parlé, Madame, tout à l'heure, de l'hôtel Berlier avec la R.I.V.P. au niveau des hôtels industriels, afin de permettre à ces structures de se développer dans leur phase d'industrialisation, parce qu'il est important pour nous de permettre leur maintien sur le territoire parisien, sur le territoire de Paris, de l'Arc de l'innovation, mais aussi dans la métropole, parce que c'est ce tissu dynamique qui fait l'attractivité de Paris.

Peut-être juste un dernier mot pour rebondir sur ce que la Maire de Paris a dit en début de sa communication, bien évidemment, l'attractivité ne peut plus seulement et uniquement se définir via la surface disponible de bureaux ou des indicateurs économiques, et une ville attractive, c'est une ville qui travaille en faveur de la lutte contre le changement climatique, et en faveur des innovations sociales.

Et pour porter cette vision, nous avons commencé à travailler sur de nouveaux indicateurs, nous allons mettre en ?uvre cette politique avec l'APUR, qui a déjà commencé à travailler sur ce sujet, avec "Paris&Co", avec nos partenaires métropolitains, d'autres villes françaises.

Nous souhaitons l'élargir à d'autres métropoles notamment du C40, afin de partager cette vision de ce qu'est une ville attractive à l'échelle internationale, avec pourquoi pas la mise en place d'un observatoire de l'attractivité qui pourrait participer à cette réflexion et qui nous permettrait de mieux mesurer l'impact de nos politiques de développement durable, qui je le rappelle incluent aussi le soutien au "greentech" au "biotech", au "low-tech" et c'est aussi cela, comme l'a bien dit Jean-François MARTINS, l'attractivité de Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup à vous, chère Pénélope KOMITÈS, merci à l'ensemble des orateurs et aux quatre adjointes et adjoints qui viennent de s'exprimer.

Nous allons maintenant passer aux votes.

J'ai un v?u n° 16 du groupe Communiste et Citoyen, est-il maintenu ? Oui.

Il a un avis défavorable de l'Exécutif.

Je mets donc aux voix, à main levée, cette proposition de v?u déposée par le groupe Communiste et Citoyen, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 17 déposée par Mme SIMONNET, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 18 déposée par Mme SIMONNET, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 311.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 311).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 325.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 325).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 194.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 194).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 303.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 303).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 190.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 190).

Je mets aux voix, à main levée, le projet d'amendement n° 127 déposé par l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet d'amendement n° 127 est adopté.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 97 ainsi amendé.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération amendé est adopté. (2021, DAE 97).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 134.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 134).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 281.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 281).

S'agissant d'une communication, il n'y a pas de vote sur le projet de délibération SG 86.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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