Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente. - Nous examinons le projet de délibération DEVE 121. Subventions au Groupement des agriculteurs "bio" d'Ile-de-France pour ses actions de formation et de structuration des filières biologiques. Je vais donner la parole à Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement, qui pourra commencer dès que le silence aura été retrouvé.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Mes chers collègues, je voudrais, si vous me le permettez, intervenir sur 3 projets de délibération, et si je n'ai pas un tout petit peu plus de silence, je m'apprête à faire 15 minutes.

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente. - Vous pouvez reprendre depuis le début, car il y a encore beaucoup de bruit. N'hésitez pas à quitter la salle si vous avez des conversations à poursuivre.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci beaucoup.

Madame la Maire, Monsieur le Maire, mes chers collègues, j'ai eu l'occasion d'intervenir à plusieurs reprises, depuis le début de cette mandature, sur cet enjeu essentiel qu'est le développement de l'alimentation durable dans notre ville.

Une ville de plus de 2 millions d'habitants préoccupés par leur impact quotidien sur l'environnement, par leur santé, par la mise en place de nouveaux modèles économiques vertueux qui rémunèrent justement les producteurs et agriculteurs qui les nourrissent. Evidemment, cette intervention et ces projets de délibération sont fortement en lien avec ce qui vient de se passer dans cet hémicycle.

Dire de nouveau mon soutien à Audrey PULVAR pour le travail qu'elle fait. L'engagement de la Ville dans ce domaine, au-delà de toute "fake news", fausse information, ou désinformation, à laquelle on vient d'assister, est une évidence. Cette action d'Audrey PULVAR au sein de l'Exécutif est vraiment extrêmement précieuse. Beaucoup reste à faire encore, et elle travaille à marche forcée.

Trois projets de délibération viennent aujourd'hui illustrer cet engagement. Trois projets de délibération qui bénéficieront à l'ensemble du territoire parisien en permettant de soutenir la stratégie de Paris pour une alimentation durable, stratégique, qui associe citoyens, agriculteurs, professionnels de la transformation, de la logistique, de la restauration collective, du tri des déchets alimentaires et de leur valorisation, distributeurs, collectivités et institutions.

Alors que les Etats généraux de l'agriculture et de l'alimentation durables à Paris se poursuivent jusqu'à la fin de l'année, je souhaitais également redire l'importance de la création d'"AgriParis", qui aura pour mission de soutenir la transition agroécologique des exploitations franciliennes, pour permettre à la restauration collective municipale de s'approvisionner de manière plus durable et plus locale.

Et tous les présidents de caisse, tous les maires d'arrondissement savent à quel point c'est important de trouver des leviers nouveaux.

C'est également tout l'enjeu du troisième plan "Alimentation durable", qui vise une alimentation 100 % durable à Paris en 2026, nous y travaillons tous ensemble, dont la moitié sera issue de productions locales à moins de 250 kilomètres de Paris.

Cette transition vers une alimentation saine et durable passe par l'éducation des jeunes générations. En cela, il nous faut poursuivre la démarche d'amélioration de la qualité de ce qui est servi à nos enfants. Nous le faisons avec détermination.

Notre rôle en tant que maires, c'est aussi comme présidents de caisses des écoles, de soutenir les acteurs locaux qui militent pour une agriculture "bio", locale, de saison et équitable. Nous sommes engagés tous ensemble sur ces défis.

C'est pourquoi je me réjouis du passage du projet de délibération DEVE 129, qui poursuit le soutien de la Ville à l'association "Bio Consom'acteurs", qui développe et accompagne les caisses des écoles dans la réduction de l'impact carbone. Nous l'avons menée dans le 10e. Cela a été également le cas dans le 9e et cela a permis de réduire de 30 % les émissions de gaz à effet de serre pendant la période. C'est très efficace. Je me réjouis que cela s'étende à d'autres arrondissements.

Avec la même volonté de proposer aux Parisiennes et Parisiens une alimentation saine respectueuse de l'environnement accessible à toutes et à tous, il nous est également proposé de soutenir, par le vote du projet de délibération DEVE 126, la coopérative "bio" d'Ile-de-France, qui souhaite développer un nouveau projet de production de purées, de soupes et de compotes à destination de la restauration collective.

Ce projet est né du constat que des recettes adaptées permettent de diversifier et faciliter la consommation de légumes et de fruits de saison par les enfants, ce qui est un enjeu pour chaque famille, mais évidemment un enjeu de restauration collective. Merci de me laisser parler, Mesdames...

Et de lutter contre le gaspillage alimentaire en utilisant des denrées impropres.

Valoriser toute l'année les fruits et légumes de saison, c'est vraiment notre objectif.

Aujourd'hui, les produits "bio"-transformés restent limités dans la restauration collective parisienne. Je vous le rappelle, 30 millions de repas par an, dans 1.200 établissements. Continuons à travailler dans cette direction.

La coopérative "bio" d'Ile-de-France prévoit de développer au sein de sa légumerie, créée en 2020, une nouvelle ligne de production pour répondre aux besoins de la restauration collective. Elle nous aidera donc à atteindre nos objectifs, et saluer ce projet qui s'inscrit dans les objectifs de la loi EGalim et du Plan parisien de sortie du plastique et est aussi un enjeu fondamental pour nous tous.

Enfin, je voudrais appuyer rapidement le projet de délibération DEVE 121, qui propose de soutenir le Groupement des agriculteurs biologiques d'Ile-de-France.

Pour toutes ces raisons et bien d'autres encore, je vous propose, alors que nous venons de lancer les premiers quartiers pilotes de l'alimentation durable dans les 10e et 11e, de soutenir l'ensemble de ces projets de délibération, ainsi que de remercier encore une fois Audrey PULVAR pour son travail.

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme Véronique LEVIEUX au fauteuil de la présidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Madame la Maire du 10e arrondissement, chère Alexandra CORDEBARD.

La parole est à Audrey PULVAR, pour vous répondre.

Mme Audrey PULVAR, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, merci Alexandra, Madame la Maire, de revaloriser et valoriser l'action de nos gestionnaires de la restauration collective parisienne en faveur de l'alimentation durable, et de me permettre de faire un point d'étape sur le sujet.

Je porte, pour notre Exécutif, le projet ambitieux d'une restauration collective parisienne 100 % "bio" et/ou durable.

Cet objectif, ainsi que le chemin qui nous permettra de l'atteindre, ne se décrètent pas d'un coup de baguette magique. Ils se conquièrent grâce à la mobilisation de chacune et chacun, en premier lieu celle des différents gestionnaires de la restauration collective parisienne, la DFPE, le C.A.S.-V.P., la DASES, l'ASPP et nos 17 caisses des écoles, qui sont engagés pour servir le meilleur et le plus durable à nos convives.

En témoigne, s'il le fallait, leur participation active à la concertation et aux travaux lancés en vue de l'élaboration de notre prochain plan "Alimentation durable", que je vous présenterai au premier trimestre 2022.

Comme lors de notre précédent Conseil, en adoptant le plan de sortie des plastiques de la restauration collective, nous poursuivons l'accompagnement pour une alimentation plus durable. Avec ces trois projets de délibération, nous allons ainsi encourager la mise à disposition d'outils et de formations adaptés.

Le DEVE 121 permettra à trois, voire quatre gestionnaires volontaires, de profiter de l'accompagnement du Groupement des agriculteurs "bio" d'Ile-de-France, GAB Idf, pour faciliter leurs achats de produits "bio" et locaux.

Cet accompagnement concernera également les équipes en cuisine, le personnel d'animation, avec des formations sur la saisonnalité des produits, la diversification des recettes, la lutte contre le gaspillage alimentaire, la composition des menus et l'introduction de protéines végétales, ou le développement d'animations et d'ateliers à destination des convives.

Des visites à la ferme sont également prévues. Ce besoin de formation de toutes les actrices et de tous les acteurs de notre restauration collective est le premier enseignement des ateliers de concertation, que j'ai lancés autour de notre prochain plan "Alimentation durable".

Le DEVE 126 nous permet d'accompagner la coopérative "bio" d'Ile-de-France dans la préfiguration d'une ligne de production de soupes, de purées, de compotes biologiques à destination de la restauration collective. Elle le fera au sein de sa légumerie, que nous avons également soutenue.

Outre l'étude technique de cette future ligne, la subvention de la Ville soutiendra l'accompagnement des agriculteurs avec le concours du GAB Ile-de-France pour la culture de nouvelles parcelles de légumes de plein champ, de légumineuses et de fruits, qui entreront dans la composition des soupes, purées et compotes, mais aussi la formation des chefs de cuisine, et la réalisation d'une campagne d'information dédiée.

Le DEVE 129 propose un autre accompagnement aux caisses des écoles parisiennes avec la démarche Climat Cantines développée par l'association "Bio Consom'acteurs", en partenariat avec "Eco2 Initiative".

Cette méthode est née à Paris dans votre arrondissement, chère Alexandra, et dans le 9e arrondissement, chère Delphine BÜRKLI, où elle a largement fait ses preuves, avec une réduction de 30 % des émissions de gaz à effet de serre liées à la restauration collective en cantine, et ce, dans le délai de seulement deux années.

Nous espérons répliquer la méthode dans d'autres caisses des écoles. Ainsi, pour cette année scolaire 2021-2022, trois nouvelles caisses des écoles seront accompagnées pour une réduction de leurs émissions de 20 % dès la première année. Dans ces trois arrondissements, les gestionnaires seront accompagnés, avec la réalisation d'un état des lieux initial, la configuration et la formation aux outils de Climat Cantines. Un travail autour des menus ainsi qu?un bilan et la définition d'objectifs seront également réalisés. En parallèle, le programme prévoit des ateliers d'éducation à l'alimentation auprès des convives, et la formation des personnels éducatifs, tout particulièrement ceux qui sont présents pendant la pause méridienne. La Ville investit dans la qualité des assiettes servies dans nos restaurants collectifs en accompagnant les gestionnaires vers une alimentation durable issue des circuits courts de proximité. Je suis convaincue que nous pouvons toutes et tous nous en féliciter. Je vous remercie de votre attention.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Madame la Maire, chère Audrey PULVAR.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DEVE 121.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DEVE 121).