retour Retour

relatif à une répartition équilibrée et harmonieuse des voies de la rue de Rivoli.


 

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Nous examinons maintenant le v?u référencé n° 38 relatif à une répartition équilibrée et harmonieuse des voies de la rue de Rivoli.

La parole est à M. Franck MARGAIN, pour le groupe Changer Paris.

M. Franck MARGAIN. - Madame la Maire, mes chers concitoyens, je voudrais intervenir un peu dans une nécessité de bon sens sur le problème de la rue de Rivoli. En fait, vous bâtissez au fil des années une ville ressentie comme plus agressive, où le mal-être est permanent, où la cohabitation des piétons, des cyclistes et des véhicules devient de plus en plus difficile, voire incompréhensible.

Nous sommes à l?écoute des infirmières, des infirmiers. Nous sommes à l?écoute des médecins, des riverains, des taxis, des personnels de service à la personne, des artisans. Tous nous disent ne pas comprendre ce qui se passe rue de Rivoli. Pourquoi, entre la Concorde et Saint-Paul, une seule voie est réservée aux bus, aux riverains, aux taxis, aux artisans, aux personnels soignants et à l?ensemble des services de la Ville, alors que trois voies sont réservées aux cyclistes ? Nous ne comprenons pas pourquoi trois quarts de la rue de Rivoli sont réservés aux cyclistes et un seul quart à ce que je qualifierais de "la vie économique".

Nous vous demandons donc de bien vouloir regarder une meilleure répartition de la circulation entre la vie économique et la vie des cyclistes, de faire respecter mieux la circulation et le Code de la route par les cyclistes. Nombre de piétons nous agressent même maintenant, en disant qu?ils ont peur. Ils ne passent même plus sur le passage piéton. Vous avez créé un climat de méfiance, un climat de peur, un climat d?agressivité et une paralysie de la vie économique, parce que, je le rappelle, la rue de Rivoli est une artère assez centrale pour l?ensemble de la capitale. Les riverains sont, bien sûr, désespérés. D?ailleurs, nombre de Parisiens quittent la ville face à une organisation aussi peu compréhensible et aussi peu efficace de la bonne répartition de l?espace public.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Merci.

Pour vous répondre, je donne la parole à M. David BELLIARD.

M. David BELLIARD, adjoint. - Monsieur MARGAIN, je ne sais pas si l?on vit exactement dans la même ville, parce que ce que vous venez de nous présenter, c?est quand même l?apocalypse sur terre. Mais je vais revenir sur cet axe important qu'est la rue de Rivoli et ce que nous voulons en faire.

Comme des dizaines d?autres axes après elle, la rue de Rivoli a été la première "coronapiste" parisienne qui a été mise en ?uvre pendant la pandémie, pour répondre à la nécessité impérieuse de désengorgement des transports en commun. C?est un aménagement provisoire qui a été réalisé dans des délais très courts et dans un souci d?efficacité de l?urgence sanitaire - oui, parce que nous avons effectivement usé d?une opportunité qui était, d?une certaine manière, la crise sanitaire - pour créer des infrastructures et répondre aux besoins qui étaient ceux de l?époque.

Je tiens à saluer une nouvelle fois le travail remarquable qui a été fait durant la crise par tous les services de la Ville. Ici, en l?occurrence, la "Mission Vélo" de la Direction de la voirie et des déplacements.

L?aménagement temporaire a parfaitement joué son rôle, puisque Rivoli détient aujourd?hui le record de fréquentation cyclable, avec près de 25.000 vélos lors de la dernière journée sans voiture, environ 10.000 à 15.000 vélos tous les jours. Ce qui la place sur le podium des axes parisiens et parmi les pistes cyclables les plus fréquentées d?Europe.

Vous nous demandez aujourd?hui de lancer une réflexion pour ouvrir cette rue à la circulation. Vous demandez, d?ailleurs sans oser le dire, de réduire la piste cyclable, car, malheureusement, nos rues ne sont pas extensibles au possible, et de la rouvrir à la circulation automobile, que vous semblez penser plus apaisée. Monsieur MARGAIN, oui, nous avons connu une explosion de la pratique du vélo. Je vais vous confier un secret : les infirmières, les infirmiers, les personnels soignants, les professeurs et parfois même les artisans, eux aussi utilisent le vélo, eux aussi vont travailler en utilisant le vélo. Vous avez l?air de penser l?inverse dans votre présentation. Vous n?êtes pas sans savoir que beaucoup de Parisiennes et de Parisiens qui travaillent - je sais que cela vous déplaît - utilisent aujourd?hui le vélo pour se déplacer.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Il faudrait conclure.

M. David BELLIARD, adjoint. - Nous avons une nécessité impérieuse de leur offrir un service et des infrastructures qui soient de qualité et sécurisantes pour eux. Une nécessité impérieuse de lutter contre la pollution de l?air, de favoriser des modes de déplacements actifs et les transports en commun.

Je vais donner un avis défavorable à votre v?u. Je vais même aller plus loin : nous allons pérenniser ces pistes cyclables et les travaux vont commencer dans quelques jours.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Merci, David BELLIARD.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 38 déposée par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis défavorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
retour Retour