M. Frédéric HOCQUARD, adjoint, président. - Nous allons maintenant passer à l?examen de v?ux non rattachés.

Nous allons examiner le v?u n° 65 relatif à la publicité sur le "Black Friday".

La parole est à M. Émile MEUNIER.

M. Émile MEUNIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers collègues, ce n?est pas facile de passer après ce projet de délibération très lourd, mais je vais vous parler d?un sujet qui n?est pas anodin non plus.

Vous connaissez très certainement ce chiffre : si tous les habitants de la planète Terre vivaient comme les Français, il faudrait trois planètes Terre. En gros, s?ils avaient notre niveau de vie, la Terre exploserait. J?aime bien le prendre d?une autre façon, c'est-à-dire que nous, Français, on refuse aux deux tiers de la planète le droit de vivre comme nous. Cela met un peu en perspective notre égoïsme - il faut bien dire le mot - par rapport au reste de l?humanité.

Quel est la cause de ce problème ? C?est la surconsommation. La surconsommation morbide. Vous connaissez ce chiffre aussi. Lorsqu?un cargo vient de Chine pour livrer les biens de consommation que l?on peut acheter de façon impulsive, comme cela, sur Internet, c?est l?équivalent d?un million de voitures qui font le même trajet depuis la Chine jusqu?à la France. Cela doit nous inciter à réfléchir lorsque l?on a envie de faire un achat compulsif.

Le "Black Friday", qu?est-ce que c?est ? C?est l?exemple le plus violent de cette surconsommation morbide. On a tous en tête ces images de foules américaines, où il y a des morts lorsque l?on ouvre les rideaux pour aller acheter, grâce à des super-prix, des articles qui sont vendus dans les magasins. Nous ne voulons pas de cela en France. Est-ce que c?est la faute des gens ? Peut-être un peu. Il y a une part de responsabilité individuelle. Mais, nous, ce que nous pensons, ce que je pense profondément, c?est que c?est avant tout la faute des services marketing, des agences de publicité, des services de communication des grosses entreprises. Pourquoi ? Parce que l?on met les meilleurs cerveaux de la planète, qui sortent des meilleures écoles, et on les fait travailler sur des algorithmes pour pouvoir "hacker" le cerveau des gens, profiter?

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace M. Frédéric HOCQUARD au fauteuil de la présidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Émile MEUNIER.

M. Émile MEUNIER. - Ah ! Je me suis emballé, pardon.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Je pense que la présentation de votre v?u était extrêmement claire.

M. Émile MEUNIER. - Voilà.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Avant un vote qui ne pourra être que non compulsif, je donne la parole à M. Emmanuel GRÉGOIRE.

M. Emmanuel GRÉGOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup.

M. MEUNIER vient de présenter un v?u sur un sujet qui n?est pas anodin, mais est vraiment fondamental. C?est la façon, y compris dans les politiques publiques, de comment on fait en sorte de limiter cette tendance à l?hyper-consumérisme, et donc, disons-le, au gâchis dans nos sociétés. Dans la sobriété que, je crois, nous appelons tous de nos v?ux, c?est évidemment quelque chose d?important.

Le v?u est complet. Je ne suis pas sûr que j?aurais repris exactement les mots d?Émile MEUNIER pour décrire la nature du problème. Mais j?émets un avis évidemment favorable sur ce v?u. Tout ce qui peut contribuer à la sobriété de nos sociétés est quelque chose dont nous n?avons pas le droit de nous passer.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, président. - Merci beaucoup, Monsieur le Premier adjoint.

Je mets donc aux voix, à main levée, le v?u n° 65, avec un avis favorable de l?Exécutif.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u est adopté. (2021, V. 339).