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relatif à la création d’un centre de prise en charge globale des toxicomanes dans les locaux de l’ancien hôpital de l’Hôtel Dieu.


 

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Nous examinons le v?u référencé n° 53 relatif à la création d?un centre de prise en charge globale des toxicomanes dans les locaux de l?ancien hôpital de l?Hôtel-Dieu.

La parole est à Mme Rachida DATI, pour le groupe Changer Paris.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais juste tenir un propos. Nous avions eu un échange avec Mme CORDEBARD et vous ne pouvez pas dire, Madame CORDEBARD, que nous sommes contre la lutte contre cette forme de toxicomanie et la prise en charge des toxicomanes. Nous avons eu des échanges à ce propos et mon engagement très ancien le démontre. Vous ne pouvez pas dire, de manière binaire?

Ce n?est pas vous qui détenez la vérité ! On a l?impression que tout est mensonge quand ce sont les autres, mais que, pour vous, c?est la vérité. Il faut aussi remettre les choses un peu dans le droit chemin sur un sujet aussi grave.

Être en responsabilité demande une certaine propension à faire face à des événements en développant des solutions lorsqu?on n?a pas su anticiper ou alors quand on les a laissés prospérer volontairement.

Sur le sujet du crack, vous ne pouvez pas dissimuler votre manque d?anticipation. Malgré nos multiples alertes ces dernières années et, à plus forte raison, ces derniers mois, vous n?avez rien fait. Rien fait, porte de la Chapelle, sur la colline du crack où déjà la misère de la toxicomanie se concentrait. Rien fait, place de Stalingrad quand les trafics s?ancraient et que l?insécurité explosait. Rien fait aux jardins d?Eole dont vous avez voulu faire votre expérimentation d?une salle de shoot à ciel ouvert.

Nous avons vu la tragédie pour les toxicomanes eux-mêmes. Je pense aux femmes, en particulier - nous y étions, avec M. PLIEZ, qui connaît bien l?association "Aurore" qui a pris des femmes en charge victimes de viol sous l?emprise de cette toxicomanie - mais aussi à tous les riverains qui vivent cette insécurité.

Partout, avec les élus de notre groupe et je consens certains élus évidemment sur les bancs à l?autre bout de cet hémicycle, nous sommes engagés pour lutter contre cette toxicomanie, pour prendre en charge ces toxicomanes qui appellent au secours. Avec tous ces élus, nous sommes allés à la rencontre des toxicomanes et des riverains. Nous avons parlé avec les associations de terrain, nous avons fait des maraudes avec elles. Nous avons recueilli leur sentiment d?abandon et leur exaspération. Nous les avons accompagnées et nous le faisons régulièrement.

Lorsque j?ai rencontré la Maire de Paris - nous nous sommes croisées -, elle a dû être exfiltrée par ses officiers de sécurité. Les Parisiens regrettent continuellement votre désengagement, encore maintenant, alors que vous faites mine de vous indigner pour critiquer le mur du tunnel Sigmund-Freud dont le Préfet de police - je l?ai vérifié avec lui - indiquait encore dernièrement n?avoir jamais reçu de demande de destruction de la part de la Maire de Paris.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Madame DATI, je vous invite à en terminer avec la présentation du v?u.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Je vais juste dire les trois propositions et j?en termine.

Essaimer le problème du crack dans Paris, ce n?est effectivement pas une solution. Je suis d?accord avec vous. Simplement, les Parisiens l?ont compris : on ne peut pas mettre que des cache-misère. C?est pour cela que nous proposons ce projet concret. J?ai pu discuter avec certains élus, y compris dans votre majorité, pour trouver un lieu qui garde pour objectif l?accompagnement vers le sevrage. Ce lieu est nécessaire à court terme, c?est même urgent.

Nous vous proposons dans?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Madame DATI, nous en sommes à cinq minutes.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - ? justement l?utilisation de l?interscalaire, d?une partie du bâti de l?Hôtel-Dieu sur une période évidemment transitoire, dans un endroit apaisé et à l?abri de toutes les turbulences.

D?ailleurs?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame DATI.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Comme cela, l?Hôtel-Dieu retrouvera sa vocation première qui permet cet accès aux soins et de protéger les plus vulnérables et les plus fragiles.

Voilà notre proposition, j?espère que vous?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci à vous.

Pour vous répondre, la parole est à Mme Anne SOUYRIS.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Madame DATI, l?idée de faire quelque chose dans les hôpitaux, et en particulier de multiplier tout ce qui est services d?addictologie et de sevrage, y compris des lits d?hospitalisation, me semble tout à fait justifiée. C?est d?ailleurs dans ce sens que nous travaillons avec l?A.P.-H.P., pas spécialement d?ailleurs sur l?Hôtel-Dieu, mais dans la multiplicité des hôpitaux parisiens.

Il n?empêche, il est nécessaire dans le même temps de regarder la situation de ceux et de celles qui ne sont pas prêts à se sevrer. Cette question est très importante car c?est une démarche. C?est ce que disait William LOWENSTEIN lorsqu?il a été auditionné en 4e Commission et c?est aussi ce que disent tous les addictologues.

En fait, je n?ai de leçon à donner à personne. Je dis juste cela : il y a plusieurs étapes de sevrage, d?addictologie et d?hospitalisation, que vous mentionnez, et il y a aussi ces étapes qui doivent pouvoir répondre à ceux qui ne sont pas encore prêts à en sortir et qui doivent construire ce pont. C?est de là que nous cherchons à essayer d?avoir une myriade de petits centres d?hébergement, de repos, avec des espaces de consommation, non pas pour laisser les gens consommer tranquillement, mais simplement pour que nous puissions leur ouvrir la porte et qu?ils ne restent pas dehors, qu?il y ait une supervision et que l?on commence vers un soin. Tel est l?objectif de notre démarche.

Nous voudrions avoir plusieurs piliers à notre action, pas seulement celle du sevrage, pas seulement celle de l?addictologie, mais aussi celle du premier pas pour ne pas laisser les gens à la rue tels qu?ils le sont actuellement en grande part, c?est-à-dire non volontaires pour aller vers le sevrage, mais ne voulant malgré tout pas rester dans cette situation.

Je suis d?accord avec vous sur ce travail nécessaire avec l?A.P.-H.P. et il sera d?ailleurs nécessaire, dans une future 4e Commission, de faire un état des lieux dans cette démarche avec l?A.P.-H.P. pour voir ce que nous pouvons faire ensemble. Il est sûr qu?il y a encore une longue démarche, pas qu?avec l?A.P.-H.P., mais aussi avec le G.H.U. psychiatrie.

D?un autre côté, il est également très important que nous puissions aussi travailler ensemble sur le territoire parisien pour essayer de faire en sorte de faire quitter l?espace public aux personnes actuellement en grande déshérence et qui ne sont pas forcément prêtes à aller vers la démarche de sevrage.

Je vais dire non à votre v?u parce qu?il ne me semble pas adéquat avec le besoin actuel dans sa globalité. Néanmoins, j?espère que nous arriverons à travailler ensemble pour ne pas rester sur des postures. Je pense que c?est très important. Merci beaucoup.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame SOUYRIS.

Madame DATI, le v?u du groupe Changer Paris est-il maintenu ?

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Oui, si vous me le permettez, juste un mot, Madame SOUYRIS.

Vous avez raison, il y a ceux qu?il faut amener à cette démarche volontaire, ceux qui appellent au secours. Quand vous recensez, il y a 400 toxicomanes sous crack, à peu près majoritairement des femmes, qui veulent s?en sortir. Vous le savez bien, Madame SOUYRIS. Des femmes auxquelles on a enlevé leurs enfants, qui ont accouché dans des conditions épouvantables et qui n?ont pas accès aux soins gynécologiques, des soins hygiéniques et intimes de femmes.

Le v?u n?est pas un v?u d?opposition ou un v?u politicien ; c?est un v?u de construction. Nous sommes dans une période transitoire. Nous allons vers une période hivernale. Sur cette période transitoire, ne pouvons-nous pas prendre en charge ces femmes, les protéger des agressions?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - S?il vous plaît, Madame DATI, le v?u est maintenu. Nous avons bien compris.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Il est maintenu. C?est pour cela que je demande à Anne SOUYRIS?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Elle a ouvert à des discussions. Je pense qu?elles auront lieu ailleurs. Pour l?instant, je vous en prie, respectons notre ordre du jour.

J?entends que le v?u est maintenu, je le mets donc aux voix.

Non, avec un avis défavorable de l?Exécutif.

Mme SOUYRIS a demandé le retrait du v?u. Le v?u n?étant pas retiré, je le mets aux?

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Juste une phrase : je continue de vous demander de retirer votre v?u, mais je m?engage à travailler dès maintenant à la question des femmes et de leur hébergement d?urgence dans la situation. Nous le faisons et nous allons essayer d?accélérer le mouvement parce que c?est effectivement une urgence absolue. Toutes ces femmes qui sont actuellement dehors ne doivent pas y rester. Nous avons déjà plusieurs pistes pour pouvoir les héberger en dehors même de l?Hôtel-Dieu?

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Je mets donc aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 53 - s?il vous plaît ! - assortie d'un avis défavorable de l?Exécutif.

Le débat a eu lieu. Vous vous êtes exprimée, Mme SOUYRIS vous a répondu, mais vous avez toute latitude de continuer la discussion au-delà.

Pour l?instant, nous nous en tenons au vote.

S?il vous plaît !

Je mets donc aux voix, à main levée, cette proposition de v?u déposée par groupe Changer Paris, assortie d'un avis défavorable de l?Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est repoussée.

Compte rendu de la 5e Commission.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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