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2021 DAE 328 - Subvention (40.000 euros) et convention avec l'association "Open Food France".


 

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente. - Nous passons à l'examen du projet de délibération DAE 328 : subvention et convention avec l'association "Open Food France".

Je donne la parole à Boris JAMET-FOURNIER, pour le groupe Paris en commun.

M. Boris JAMET-FOURNIER. - Merci beaucoup.

Réjouissons-nous de l'enthousiasme et de la créativité que génère le développement de l'agriculture durable et solidaire à Paris. D'ailleurs, nous-mêmes, n'avons-nous pas toutes et tous changé nos habitudes d'achat, modifié nos habitudes de consommation et peut-être notre manière de cuisiner ? Je l'espère en tout cas.

Autour de chez nous, ce qui est certain, dans nos quartiers, c'est que nous sommes plus sensibles aux circuits courts ou à l'étiquette mentionnant "alimentation raisonnée et raisonnable". Nous tentons, tant bien que mal, de prioriser les restaurants solidaires, les halles alimentaires, les cantines à prix libres, ou les épiceries coopératives à la recherche du 100 % vrac et Zéro Déchet. C'est un combat de tous les jours. J'espère qu'en tant qu'élus, nous le menons à notre mesure.

Si l'essor de cette nouvelle économique locale est florissant, il n'en demeure pas moins que la principale difficulté rencontrée par les acteurs des circuits courts est liée à la logistique. Evidemment, pour faire venir toutes ces denrées, il faut régler des problèmes logistiques. Ces flux logistiques alimentaires, en grande majorité des flux routiers, représentent un tiers des émissions de gaz à effet de serre de l'alimentation. C'est donc un problème important.

Des solutions innovantes sont élaborées, expérimentées au service des producteurs locaux, et des outils de mutualisation pour que la logistique des premiers et des derniers kilomètres soit la plus neutre en carbone possible. C'est un objectif louable.

A l'échelle de l'Ile-de-France, la complexité et les particularités de l'agriculture francilienne, qui sont nombreuses, mais aussi de l'organisation urbaine, nous savons que nous sommes dans une métropole très dense, on le dit très souvent, toutes ces complexités, toutes ces particularités pèsent sur le développement des circuits courts malgré l'appétence des Parisiens et des Parisiens, qui est réelle.

Nous avons donc un problème : les circuits courts sont court-circuités. J'espère que vous apprécierez ce trait d?humour.

Pour répondre à ce problème, l'association "Open Food France" a impulsé et coordonne depuis janvier 2017, un consortium de plateformes numériques proposant des services logiciels ou de livraison, à destination des circuits courts.

Ces acteurs construisent ensemble, c'est un véritable mouvement collectif, un standard numérique qui s'appelle le "Data Food Consortium", qui facilite le partage de données, notamment pour éviter les saisies multiples de catalogues et simplifier la gestion du stock pour les producteurs. On comprend que c'est un enjeu important et que cette logistique facilite cette gestion des stocks et cet acheminement des denrées jusqu'aux consommatrices et aux consommateurs.

Des outils et connaissances en "open source", libres de réutilisation, sont coproduits par les experts et expertes de l'Association pour gagner en efficacité. Cette mise en réseau et cette mutualisation des informations permettent d'optimiser les circuits courts, c'est le but recherché, et garantissent la réduction du coût de la logistique qui est important, correspondant encore à 20 ou 30 % du prix de revient alors que l'on est autour de 10 % dans les filières classiques. On a donc un enjeu spécifique pour ces filières-là. On doit donc réduire le coût.

L'Association développe ainsi et partage des outils pratiques pour soutenir au quotidien dans la gestion des circuits courts. On a des fiches mémos, des guides pratiques, des outils d'aide à la décision, juridiques ou financiers, et des logiciels de gestion "open source" au nom de l'association "Open Food France". Vous aurez compris qu'il s'agit d'"open source".

Pour nous, élus parisiens et parisiennes, cette association propose de réaliser sept études de cas à partir d'expériences significatives des circuits courts à Paris, en analysant au plus fin possible les caractéristiques communes aux expériences d'autres territoires, mais aussi les spécificités locales à Paris. "Open Food France" souhaite ensuite se diriger vers un prototypage des circuits courts franciliens.

Cette démarche s'inscrit pleinement dans la stratégie pour une alimentation durable enclenchée en 2018, et plus récemment relayée au dernier Conseil de Paris, où nous avons voté l'appel à projets "alimentation durable et solidaire" si cher à ma collègue de Paris Centre, Audrey PULVAR, pour subventionner 40 structures valorisant le circuit court et la production de proximité, à 250 kilomètres autour de Paris. Je vous invite donc à voter favorablement ce projet de délibération qui vise à soutenir l'association "Open Food France", pour optimiser et faciliter les circuits courts à Paris. Je vous remercie.

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

La parole est à Audrey PULVAR, pour vous répondre.

Mme Audrey PULVAR, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Je vous remercie, cher Boris JAMET-FOURNIER, de me permettre de mettre en valeur ce soutien inédit à une association spécialisée dans un secteur particulièrement stratégique pour ma délégation, qui est celui de la logistique des circuits alimentaires courts et de proximité.

"Open Food France" travaille avec des praticiens, des experts et des collectivités sur les enjeux de ce secteur. L'Association recense et partage des connaissances sur l'organisation des circuits courts, travaille à l'élaboration collaborative d'un standard qui permet un échange d'informations simplifié sur les produits et les transactions, et appuie l'émergence d'outils opérationnels pour les acteurs des circuits courts et de proximité, outils juridiques ou solutions logicielles libres.

Ces échanges et partages de pratiques sont une demande forte qui nous remonte régulièrement des actrices et acteurs de l'alimentation durable et ceux des circuits courts de proximité. Que ce soit dans le cadre des travaux menés au sein du groupe de travail dédié à ce sujet pendant nos états généraux de l'agriculture et de l?alimentation durables que David BELLIARD copilote, ce dont je le remercie, ou dans le cadre des travaux qu'il mène lui-même avec les services de la DVD et de l'Agence de la mobilité pour l'élaboration de la nouvelle stratégie logistique de la Ville, les problématiques posées par les circuits courts alimentaires sont au c?ur de nos préoccupations.

La logistique des circuits alimentaires courts et de proximité est complexe. Elle peut difficilement être massifiée. Or, la structuration des filières alimentaires de proximité, si nous voulons qu'elles fournissent notre restauration collective, nécessite un système logistique adapté.

En marge des états généraux de l'agriculture et de l'alimentation durables qui nous permettent de préfigurer le futur opérateur "AgriParis" avec l'ensemble des professionnels et représentantes ou représentants de notre système agricole et alimentaire territorial, "Open Food France" a proposé d'accompagner notre collectivité dans son travail d'optimisation de la logistique des circuits alimentaires courts et de proximité.

Les travaux et études que mènera l'Association nous permettront de mieux prendre en compte les atouts et les contraintes spécifiques du territoire parisien et de garantir l'adéquation entre les expérimentations et solutions que Paris peut encourager, et les besoins des circuits courts parisiens.

Avec cette subvention de 40.000 euros, nous sommes au c?ur de l'engagement porté dans la mandature d'accompagner les actrices et les acteurs des circuits courts alimentaires de proximité parmi lesquels figurent naturellement nos 21 gestionnaires de la restauration collective, qui font de plus en plus appel aux productrices et producteurs locaux, et seront aidés en cela par l'opérateur "AgriParis".

Je vous remercie donc, chers collègues, de voter ce projet de délibération.

Mme Véronique LEVIEUX, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Je mets donc aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 328.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DAE 328).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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