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2021 DAE 142 - Subvention (1.850.000 euros) et convention avec le CROUS de Paris.


 

Mme Audrey PULVAR, adjointe, présidente. - Nous examinons le projet de délibération DAE 142 et l?amendement n° 131. Le projet porte sur une subvention de 1.850.000 euros et une convention avec le CROUS de Paris.

Je donne la parole à Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU pour le groupe Ecologiste de Paris pour cinq minutes.

Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU. - Merci, Madame la Maire.

Le CROUS de Paris est l?opérateur de la vie étudiante en charge du logement, des aides sociales, de la restauration et de l?animation culturelle et associative sur notre territoire. Le CROUS de Paris est également un partenaire fiable de la Ville avec qui nous développons des dispositifs depuis plusieurs années, dont vous trouverez le détail dans la convention, et je ne doute pas que Marie-Christine LEMARDELEY nous exposera les grandes orientations de notre partenariat.

Je tenais à souligner quelques points particuliers.

D?abord, l?un des dispositifs d?aide sociale dont vous savez qu?il me tient à c?ur.

L?aide à l?installation dans un logement étudiant, dit A.L.E., est une aide financière accessible à l?ensemble des étudiantes et étudiants de Paris et de la petite couronne pour s?installer dans notre Capitale, dont nous discutons régulièrement de la cherté de la vie et en particulier du logement. Ce dispositif est donc indispensable pour lutter contre la précarité.

Mais plus encore que d?avoir créé cette aide, nous accompagnons son déploiement et faisons tout pour garantir qu?un maximum d?étudiantes et étudiants puissent recourir à ce droit. Ainsi, sur l?année universitaire 2019-2020, ce sont 1.216 demandes qui ont été déposées et 838 aides qui ont été accordées. En 2020-2021, suite à une adaptation de l?aide que nous avions travaillée avec Marie-Christine LEMARDELEY et ses équipes, ce sont 2.154 demandes qui ont été faites et pas moins de 1.582 aides qui ont été accordées.

Nous nous réjouissons de ce résultat qui, plus encore que la preuve de l?efficacité de notre méthode de conduite des politiques publiques, nous a permis d?aider près de deux fois plus d?étudiantes et d?étudiants. Nos objectifs pour les années à venir sont clairement affichés dans les suivis d?indicateurs de la convention et le groupe Ecologiste de Paris salue ce travail commun avec le CROUS, qui d?ailleurs devrait servir de modèle pour un certain nombre d?autres conventions de financement.

Je voulais ensuite attirer votre attention sur les efforts faits en matière d?éco-responsabilité par le CROUS de Paris, tant dans le modèle de construction des résidences universitaires que dans les évolutions de son cahier des charges de restauration. La précarité alimentaire chez les étudiants et les étudiantes n?a jamais été aussi forte. Notre service public cherche donc à leur permettre d?accéder à très bas coût à une alimentation de qualité, avec de plus en plus d?alternatives végétariennes, des produits "bio" et issus de l?agriculture durable dans l?ensemble des points de restauration - distributeurs, cafétéria, restaurants universitaires et même péniche -. Nous soutenons à cette fin l?amendement n° 131, déposé par Danielle SIMONNET, qui permet d?accélérer cette transformation de la restauration universitaire en phase avec nos valeurs.

Il me semblait important en la matière d?évoquer néanmoins une inquiétude, celle de la disparition brutale du dispositif repas à 1 euro qui n?est plus financé par l?Etat, et une inquiétude en réalité budgétaire alors que le conseil d?administration du CROUS approche.

Enfin, je tenais à vous informer que, du 6 au 10 décembre, auront lieu les élections des représentants étudiants et étudiantes au CROUS de Paris. Parce que le CROUS de Paris est l?une des rares institutions publiques qui fait encore la part belle à la démocratie étudiante en son sein, il me semble donc fondamental que la Ville de Paris participe à la communication et à l?information autour de cette échéance électorale importante.

Je vous remercie.

(M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, remplace Mme Audrey PULVAR au fauteuil de la présidence).

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, chère collègue.

La parole est à Mme Danielle SIMONNET. Si dans le même temps vous pouviez présenter votre amendement, je vous remercie.

Mme Danielle SIMONNET. - Oui, bien sûr.

Comme Raphaëlle RÉMY-LELEU le rappelait, ces conventions sont importantes, tant Paris est une ville étudiante et tant la situation de précarité étudiante exige de renforcer les moyens alloués au CROUS, parce que vous savez que la vie étudiante est extrêmement chère à Paris pour se loger et c?est un taux de pression extrêmement fort.

Hélas, malgré les efforts de la Ville et de sa convention et les efforts du CROUS, l?insuffisance d?engagement de l?Etat en faveur des étudiants fait qu?au final le compte n?y est pas. Le compte n?y est pas en termes d?offre de logements en cité universitaire. Le compte n?y est pas en termes de dispositifs de l?Etat de bourses étudiantes. Le compte n?y est pas sur les aides au logement et les A.P.L. Le compte n?y est pas face à la précarité étudiante, non seulement sur le logement mais aussi sur les autres niveaux de budgets, puisque la mesure des repas à 1 euro notamment - cela a été rappelé tout à l?heure - a été arrêtée par le Gouvernement, comme si la situation de crise sociale en milieu étudiant s?était arrêtée.

La bataille dans le milieu étudiant en faveur d?une allocation d?autonomie reste toujours d?actualité et même de plus en plus, hélas. Néanmoins, ce n?est pas à la Ville d?organiser une allocation d?autonomie pour les étudiants à la place de l?Etat et il faut saluer les engagements de la Ville qui vont au-delà de ses compétences, même si bien sûr, en la matière, je pense qu?on peut toujours aller au-delà.

Je voudrais maintenant présenter mon amendement et saluer l?engagement de la Ville dans cette convention qui est proposée à la signature du CROUS concernant la question de l?offre végétarienne dans la restauration. Je proposerai avec cet amendement que l?on aille plus rapidement plus loin, je dirais.

Je pense que tout le monde comprendra. Il n?est pas besoin de revenir sur les nombreux rapports scientifiques internationaux, qui établissent un lien direct entre le dérèglement climatique et l?alimentation à base de produit animal et l?enjeu de réduire nos consommations carnées, le secteur de l?élevage représentant entre 14,5 % et 16,5 % des émissions de CO2 émises par l?ensemble des activités humaines. L?association "Greenpeace" affirme que l?élevage bovin est responsable à 60 % de la destruction de la forêt amazonienne, c?est dire l?urgence de réduire nos consommations carnées. Je ne reviendrai pas non plus sur les arguments évidents, pour toutes celles et ceux qui sont attachés à la condition animale, de prendre en compte la souffrance des animaux dans les élevages, les abattoirs et la pêche.

Se battre pour améliorer l?alimentation étudiante, c?est aussi se battre pour offrir une alimentation de qualité, une alimentation qui respecte le climat et qui respecte la condition animale. D?ailleurs, 88 % des étudiants trouveraient judicieux d?avoir un menu végétalien complet chaque jour dans les restaurants universitaires et ces convictions progressent aussi très fortement dans la population. Il y a de nombreuses initiatives, qui visent à végétaliser l?alimentation en développant l?offre de protéines végétales, et beaucoup de collectifs. On pourrait parler de "L?Appel des 500 pour un Lundi Vert", de la tribune des professionnels de la santé, d?une tribune parlementaire, d?une Lettre ouverte de centaines d?universitaires de Bourgogne-Franche-Comté et j?en passe.

Le CROUS est déjà engagé. Il est engagé dans l?initiative "Lundi Vert" et déjà 10 % à 15 % des repas consommés au CROUS sont végétariens. Dans cette convention, il y a clairement des avancées affichées, notamment dans une démarche de végétalisation des repas : former systématiquement les chefs cuisiniers à la cuisine végétale, proposer deux options végétariennes pour chaque plat - entrée, plat principal, dessert - et dans tous les lieux de restauration - restaurants universitaires, restaurants administratifs, cafétérias - en mettant en place une signalétique renforcée sur cette offre végétarienne pour qu?elle puisse être présentée comme une offre principale et pas uniquement secondaire.

En plus de cela, je propose que l?on soit plus précis sur le délai. Au lieu de proposer que cette offre végétarienne représente 25 % de la part totale de l?offre de la restauration en 2026, avec un taux de prise de repas végétariens équivalent, je propose à travers un amendement que l?atteinte de ces 25 % soit fixée d?ici fin 2022, à la fois dans l?offre par rapport à la part totale et à travers le taux de prise de repas.

Je souhaiterais pour conclure remercier Mme LEMARDELEY qui, sur ces conventions, a travaillé et était à l?écoute des demandes des associations, notamment des associations de défense de la condition animale, comme "Paris Animaux Zoopolis" très impliquée sur ce sujet mais bien d?autres encore.

Je vous en remercie.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, chère collègue.

Pour vous répondre, évidemment Marie-Christine LEMARDELEY.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe. - Merci, Raphaëlle RÉMY-LELEU et Danielle SIMONNET pour vos interventions.

Depuis 2001, la Ville de Paris et le CROUS de Paris se sont engagés sur un programme de coopération, mais aussi de rénovation des infrastructures universitaires parisiennes pour améliorer les conditions de vie des étudiants dans la Capitale, conditions essentielles pour leur bien-être et leur réussite éducative. C?est pour mettre en ?uvre cet objectif que nous renouvelons ce partenariat sous forme d?une convention pour la période 2021-2026.

La première, dont vous n?avez pas parlé, ni l?une ni l?autre, mais qui me paraît importante concerne la participation au financement du projet "Sarrailh". Vous connaissez tous ce bâtiment emblématique, en haut du boulevard Saint-Michel à Port-Royal, très exactement rue Guy-de-La-Brosse, qui a été construit au début des années 1960 et qui est un des lieux étudiants les plus fréquentés de la Capitale.

Ce lieu accueille plusieurs activités, des logements universitaires, des restaurants universitaires et administratifs, un centre sportif universitaire, un centre de conférences et de formation et un accueil du public étudiant. Il est prévu de transformer les surfaces administratives en espaces de vie étudiante et en logements, ce qui permettra la création de 70 nouveaux logements étudiants. Je le souligne parce qu?il est rare que spontanément une institution décide de changer ses bureaux en logements. Le bâtiment Sarrailh deviendra ainsi un lieu emblématique tourné exclusivement vers la vie étudiante.

Cette convention de partenariat va au-delà des subventions d?investissements pour des projets d?équipements. Il s?agit aussi, vous l?avez dit, de se donner des ambitions communes pour le bien-être des étudiants et dans le domaine de la transition écologique. C?est pourquoi nous nous sommes fixés de nouveaux objectifs pour la végétalisation des repas, pour lutter contre l?urgence climatique, pour le bien-être animal, mais aussi pour la santé des étudiants.

Je vous remercie, Madame SIMONNET, de votre proposition d?amendement sur cet objectif, parce que tel qu?il était retranscrit dans le texte, il ne reflétait pas les ambitions que nous avions inscrites dans le tableau de suivi d?indicateurs en annexe de la convention ; un tableau que nous avons travaillé et négocié avec ma collègue Audrey PULVAR dans le cadre du Plan Alimentation durable de la Ville. Je ne reviendrai pas non plus sur les raisons évidentes que nous partageons et qui nous poussent collectivement à aller plus loin dans nos ambitions.

Je propose donc d?accepter votre amendement dans le texte de la convention et d?amender également le tableau de suivi en annexe, afin que les objectifs de part de la consommation correspondent aux objectifs de part de l?offre, à savoir 25 % en 2022, 40 % en 2024 et 50 % en 2026.

Je vous propose donc à tous, membres de ce Conseil, de voter pour continuer ce partenariat si précieux qui lie la Ville de Paris et le CROUS de Paris pour améliorer la vie étudiante. Merci.

M. Jean-Luc ROMERO-MICHEL, adjoint, président. - Merci, Madame la Maire.

Je mets aux voix, à main levée, l?amendement n° 131 déposé Mme Danielle SIMONNET avec un avis favorable de l'Exécutif, chère Danielle.

Qui est pour ?

Qui est contre ? Qui s?abstient ?

L'amendement n° 131 est adopté.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DAE 142 ainsi amendé.

Qui est pour ?

Qui est contre ? Qui s?abstient ?

Le projet de délibération amendé est adopté. (2021, DAE 142).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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