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2021 SG 29 - Protocole de financement et convention d'objectifs des voies olympiques. Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à l’héritage de la voie olympique sur le périphérique afin d’intégrer le tronçon sud.


 

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Maintenant, nous examinons le projet de délibération SG 29 et le v?u référencé n° 35 qui s'y rattache.

SG 29 : Protocole de financement et convention d?objectifs des voies olympiques.

Pour commencer, la parole est à M. Rudolph GRANIER, pour le groupe Changer Paris.

M. Rudolph GRANIER. - Merci, Madame la Maire.

Je souhaitais rappeler l?avis favorable et le maintien du groupe Changer Paris en faveur des Jeux Olympiques. Je souhaiterais aussi souligner l?amateurisme avec lequel vous allez intervenir, notamment sur la neutralisation d?une voie dite "Jeux Olympiques".

Tout d?abord, ce projet de délibération nous apprend quelque chose d?assez incroyable, c?est que cette voie participe au plan de mobilité. Quel plan de mobilité ? Vous n?avez jamais été en capacité de présenter un tel plan à l?échelle de Paris. Nous sommes bien obligés de vous préciser qu?une analyse pendant le temps de Jeux Olympiques ne vaudra pas, en termes de conséquences, la gestion du trafic parisien dans son ensemble.

Là où nous souhaitons attirer votre attention, c?est que vous parlez d?héritage. Vous parlez donc de la pérennité de ces voies. Pour du covoiturage, pour d?autres modes de circulation vertueux, dont la liste est en cours d?élaboration. Nous verrons donc plus tard. Aujourd?hui, nous ne savons pas de quoi il s?agit. Je souhaite savoir où est-ce que vous en êtes à ce sujet. Rappeler que nous sommes contre la neutralisation d?une voie sur le périphérique.

Comme vous ne serez pas à une approximation près, d?ici peu de temps, vous allez nous raconter que c?est vous qui avez investi pour cette voie "Jeux Olympiques". En réalité, le projet de délibération nous apprend que toutes les charges, tout le portage financier, notamment l?étude à 152.000 euros, ce n?est pas vous. La Ville de Paris n?est pas capable. C?est la Solideo. Certes, Anne HIDALGO en est la présidente, mais je vous rappelle que les financements sont multiples à la Solideo. Au-delà de la simple étude, les aménagements, pour un montant de 18,70 millions d?euros, ce n?est toujours pas la Ville de Paris. Nous le savons, vous allez revenir vers nous d?ici peu, en disant : "Nous avons aménagé, pour l?environnement, des voies qui permettent le covoiturage, les bus, les taxis". Que sais-je ? Sauf que vous n?aurez absolument rien fait. Et vous allez, encore une fois, notamment sur l?aspect financier, être dans une gestion en opportunité. Ce qui est une caractéristique propre de cet Exécutif.

On a déjà eu un exemple en la matière : les "coronapistes". Vous êtes sur de l?opportunisme. C?est le Covid qui vous permet aujourd?hui d?engorger le Nord-Est de Paris, toutes les voies de circulation, et vous tenez le Covid pour tel argument sur l?aménagement routier. Le plan de circulation, c?est pareil. Ce n?est pas vous qui allez le faire, ce sont les Jeux Olympiques qui vont le faire.

Encore une fois, les opportunités, vous n?y êtes pour rien. Elles servent vos intérêts. Nous les subissons et les Parisiens les subissent également. Autant d?approximations et d?amateurisme sur un tel projet de délibération, nous inviterons évidemment à l?abstention.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Merci.

Je donne la parole maintenant à M. Frédéric BADINA-SERPETTE, pour le groupe Ecologiste de Paris, qui présentera en même temps le v?u n° 35. Merci.

M. Frédéric BADINA-SERPETTE. - Merci, Madame la Maire.

Avec le groupe des élus écologistes de Paris, nous avons souhaité profiter de ce projet de délibération SG 29 pour dire plusieurs choses. D?abord, dire que ce projet de réseau de voies olympiques sur lequel nous nous sommes engagés en tant que ville hôte, est utile. Utile pour mobiliser l?ensemble des réseaux de transports publics et routiers dans la perspective de construire un plan de mobilité global pour ces Jeux Olympiques et Paralympiques. Utile aussi pour mobiliser des financements visant à tracer des perspectives pour faire évoluer ce réseau dans sa forme comme dans son usage. Utile, mais avec un bémol malgré tout. S?il s?agit ici de faciliter le déplacement des athlètes et de celles et ceux qui seront chargés de couvrir les épreuves, nous mettons en garde contre la tentation d?en faire une voie royale pour certains accrédités, tout particulièrement les sponsors qui pourraient en réclamer l?usage, notamment pour leurs invités V.I.P., établissant ainsi certains privilèges, des privilèges dont nous ne voulons pas.

Chers collègues, vous connaissez notre intransigeance sur le sujet des Jeux Olympiques et Paralympiques, qu?il s?agisse du coût comme de ce que nous laisserons comme trace et comme dette pour le présent et le futur, de la place faite au sponsoring et à la publicité, sujet sur lequel nous restons toujours fermement opposés. Cet héritage vaut aussi sur l?héritage des Jeux Olympiques et Paralympiques, tout particulièrement sur ce qui relèvera des déplacements et de la transformation de notre espace public. Je vais parler ici de la pérennisation des voies olympiques en voies de covoiturage à terme.

Une pérennisation évidente pour nous toutes et tous, tant il s?agit d?une garantie de pouvoir bénéficier d?équipements durant les Jeux, mais aussi après ces Jeux, au bénéfice des Parisiennes et des Parisiens, mais aussi des habitantes et des habitants de la Région Ile-de-France. Une pérennisation évidente tant la crise climatique s?impose à nous et nous oblige à formuler des propositions et à apporter des mesures pour favoriser le report dans les modes de transport collectifs, contribuant ainsi à réduire le nombre de voitures individuelles sur nos infrastructures et à limiter les émissions de polluants.

Cette pérennisation doit aussi se faire dans le cadre de l?héritage, mais en cohérence. La cohérence, pour nous, c?est le bouclage de la voie olympique sur l?ensemble du périphérique, et ainsi, la perspective de pouvoir mettre en place à terme une voie dédiée au covoiturage et aux bus. Cette voie de covoiturage, cela fait des années que les écologistes en parlent partout en France et singulièrement dans nos agglomérations trop polluées et encombrées. En Ile-de-France, le sujet a été mis sur la table de nombreuses fois, mais jamais mis en ?uvre. C?est d?ailleurs pour cela que l?on peut aujourd?hui - pourquoi pas, Monsieur GRANIER - considérer que, oui, c?est une forme d?opportunité, que nous assumons, de pouvoir dire que nous voulons transformer cette voie, non pas la supprimer mais la transformer, à terme en voie dédiée au covoiturage.

En France, malgré beaucoup de débats et l?urgence climatique, beaucoup d?agglomérations s?y sont mises. La mesure se développe partout ailleurs dans le monde : au Canada, aux Etats-Unis, tout particulièrement en Californie. Alors, ne passons pas à côté de cette opportunité. Créons ces voies dédiées pour les Jeux Olympiques. Pérennisons-les. Ouvrons la voie à un premièrement anneau routier dédié au covoiturage en France et à Paris, mais faisons-le de manière cohérente. Engageons-nous dans ce bouclage par la réintégration dans le dispositif des voies olympiques de la portion de 9 kilomètres du périphérique, entre les portes de Versailles et de Bercy. C?est le sens du v?u rattaché au présent projet de délibération que nous vous soumettons.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Merci.

Je donne la parole maintenant à Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - Ecoutez, non, le bilan et l?héritage de ces Jeux Olympiques ne sera pas compatible avec ce que devraient être nos engagements écologiques face à l?accélération de la crise climatique. Non, en aucun cas, y compris ce projet de délibération sur les voies olympiques n?est de nature à nous rassurer sur l?impact de ces Jeux Olympiques sur l?aménagement du territoire. Ce qui me pose vraiment un problème, c?est que l?on est censé être dans une espèce de "greenwashing" d?une hypocrisie totale. On a un débat sur le P.L.U. bioclimatique avec les engagements des uns et des autres sur le fait que, oui, on va prendre en compte la question du climat. En fait, de toute façon, on a l?impact de l?organisation de ces Jeux Olympiques sur l?aménagement du territoire et sur le 93 qui va complètement à rebours.

Concernant la question de la circulation, est-ce que vous pouvez, à un moment donné, entendre les habitants, par exemple du quartier Pleyel à Saint-Denis ? Qu?est-ce qu'il se passe ? Quelles sont les conséquences des infrastructures justifiées par l?organisation des Jeux Olympiques et ce qui se passe pour les habitants ? Ecoutez, on a tout simplement les boulevards de la Libération et Anatole-France qui vont être élargis et servir de bretelles d?autoroute d?appoint pour entrer et sortir de l?A86. Résultat, soi-disant pour améliorer les conditions de desserte du quartier, on a une zone qui va être complètement surdensifiée et va avoir? alors que l?on a un groupe scolaire qui est complètement coincé au milieu et va subir encore plus de trafic routier, et toute la pollution qui va avec. Il y a plus de 700 enfants dans ce groupe scolaire.

Il y a vraiment ce décalage complet entre les mesures que vous débattez et délibérez ici pour les rues aux écoles, en se préoccupant véritablement de lutter contre la pollution pour les enfants des écoles des quartiers parisiens - avec, hélas, le résultat que l?on connaît - et puis une situation qui va être aggravée, mais c?est de l?autre côté du périphérique, alors on ne s?en préoccupe pas, on ne s?en soucie pas. Vraiment, je trouve que l?on est plus que dans une hypocrisie, parce que, derrière, c?est du déni et du mépris.

Par contre, sur la question du v?u du groupe Ecologiste de Paris, je trouve que tout ce qui concerne ces voies olympiques et le fait de pouvoir, sur l?ensemble du périphérique, dédier une voie pour le covoiturage, tout ce qui relève du débat sur le devenir du périphérique, il faut enfin assumer d?avoir ce débat avec l?ensemble des communes et des habitants concernés. On ne peut pas ici, dans cette Assemblée du Conseil de Paris, décider de ce que doit devenir le périphérique indépendamment d?un schéma plus global du territoire, de la problématique des distances domicile travail, de la problématique des déplacements subis et contraints.

Voilà pourquoi je m?abstiendrai sur le v?u qui est présenté.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Merci.

Pour répondre, je donne la parole à M. David BELLIARD.

M. David BELLIARD, adjoint. - Merci, Madame la Maire. Merci, mes chers collègues.

Quelques rappels peut-être sur le pourquoi de ce projet de délibération et ce que nous votons réellement, notamment pour mon collègue, M. GRANIER, dont, en termes d?approximation et d?amateurisme, l?intervention se pose là.

La Ville de Paris s?est engagée, dans le cadre de la candidature aux Jeux Olympiques et Paralympiques de 2024 et par la signature du contrat de ville hôte du 13 septembre 2017, à mettre en ?uvre un système de voies olympiques et paralympiques prioritaires ou réservées. Ce réseau permettra, pour les Jeux Olympiques de 2024, d?assurer les déplacements des accrédités entre les villages ou hôtels et les sites de compétition et de célébration. Ce réseau de voies participe au plan de mobilité des Jeux. Plan de mobilité des Jeux. C?est de cela dont on parle ici. Afin, notamment, de garantir un service de transport sûr, efficace, fiable et ponctuel.

Les voies réservées accueilleront donc des bus navettes dédiés aux athlètes et aux médias, l?ensemble des véhicules accrédités par Paris 2024, les membres du Comité international olympique, les fédérations internationales, et ceux dédiés aux secours et à la sécurité. Elles pourront, selon le contexte, accueillir des véhicules de transport en commun, des taxis ou des véhicules dédiés au transport de personnes à mobilité réduite, comme le PAM. Ce réseau de voies olympiques et paralympiques empruntera, pour la bonne connaissance de tous, les principales autoroutes radiales franciliennes - A1, A4, A12 et A13 - le boulevard périphérique entre la porte de Versailles et la porte de Bercy en passant par le Nord, le quai de Bercy entre la porte de Bercy et le site de l?Accor Arena, et les voies de l?Ouest parisien situées entre la porte Maillot et les sites de la zone Paris Centre, Trocadéro, Champ de Mars, Grand Palais, Invalides, etc.

Le projet de délibération qui nous est soumis aujourd?hui a pour objet la convention entre la Solideo, "Paris 2024" et la Ville de Paris qui sera maître d?ouvrage. En application de la convention, la Ville percevra des financements d?un peu moins de 19 millions d?euros. 18,70 millions d?euros maximums. C?est là où nous avons un sujet d?héritage. Il n?y a pas d?accaparement. C?est un point qui était prévu dès le départ dans les discussions que nous avons eues lors du mandat précédent sur la question des Jeux Olympiques. D?ailleurs, que vous avez, avec votre groupe, voté.

Comme tout aménagement d?ampleur prévu par les Jeux Olympiques, ce projet prévoit donc un volet héritage. En effet, en intra-muros, la modernisation des carrefours situés sur le réseau, qui permet la fluidification des flux et une meilleure gestion des convois, sera conservée pour améliorer la gestion multimodale aux carrefours. La voie réservée sur le boulevard périphérique pendant les Jeux et l?ensemble des équipements de gestion dynamique de cette voie, seront eux aussi conservés afin de permettre la création d?une voie réservée au covoiturage et autres modes vertueux, dont la liste est en cours d?élaboration dans le cadre des ateliers du périphérique.

Parce que, oui, Madame SIMONNET, nous travaillons avec l?ensemble des parties prenantes, notamment avec les représentants et représentantes des collectivités attenantes et qui sont concernées, bien sûr, par l?avenir du périphérique, dans le cadre d?ateliers du périphérique, qui sont des discussions d?élaboration sur la voie réservée mais aussi plus globalement sur le devenir du périphérique. Ces mêmes ateliers auxquels la Région Ile-de-France est invitée, notamment sa présidente, Valérie PÉCRESSE, mais qui n?a, jusqu?ici, pas daigné discuter avec nous et l?ensemble des parties prenantes.

Ensuite, l?esprit même de cette voie, c?est en effet de favoriser un usage plus vertueux de la voiture : pour simplifier, en favorisant, en donnant une prime à celles et ceux qui n?utilisent pas seul leur voiture, mais l?utilisent à deux ou plus. Ce type de voie, de dispositif, d?infrastructure d?une certaine manière, se fait déjà dans de nombreuses villes et métropoles, comme à Los Angeles.

Je partage et donnerai un avis favorable au v?u du groupe Ecologiste de Paris, cher Frédéric. Oui, le bouclage sur l?entièreté de l?anneau du périphérique avec cette voie dédiée est évidemment essentiel, parce que c?est un projet majeur pour la transformation du périphérique vers un axe qui est plus intégré dans la Métropole, plus respectueux de la santé de ses riverains et qui permet de réduire les flux d?automobiles.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie, Monsieur BELLIARD.

J?ai une explication de vote du groupe Changer Paris, de M. Nicolas JEANNETÉ. Deux minutes.

M. Nicolas JEANNETÉ. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, Monsieur David BELLIARD, vous oubliez quelque chose d?essentiel. Le boulevard périphérique est une voie de transit indispensable aux Parisiens et aux habitants de la Région. Nombre de Franciliens mais aussi de Parisiens n?ont pas le choix et doivent impérativement utiliser leur voiture parce qu?ils habitent ou travaillent dans des lieux mal desservis en transports en commun ou à des horaires décalés. Pensez aux gens qui travaillent la nuit.

Cette rocade, je vous l?accorde, est l?autoroute urbaine la plus fréquentée d?Europe, avec plus d?un million de déplacements par jour. C?est aussi l?un des axes les plus congestionnés et les embouteillages touchent particulièrement le périphérique sud. La privatisation d?une voie pour les Jeux Olympiques et, par conséquent, la réduction du nombre de voies disponibles sur les trois quarts du boulevard périphérique, entraînera indiscutablement des difficultés de circulation supplémentaires, avec des effets de pollution très graves.

Pourquoi le dispositif de la voie olympique n?a-t-il pas été étendu au tronçon sud du boulevard périphérique, entre la porte de Versailles et la porte de Bercy ? Tout simplement parce que ce tronçon est composé de sections à deux fois trois voies, voire de sections à deux fois deux voies, alors que le reste du périphérique est composé au moins de sections à deux fois quatre voies, deux fois cinq, voire deux fois six voies. Il serait donc irresponsable de supprimer une voie de circulation ouverte à tout ce tronçon du périphérique déjà particulièrement réduit. C?est pourquoi le Groupe Changer Paris votera contre ce v?u du groupe Ecologiste de Paris.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, présidente. - Je vous remercie.

Je mets aux voix, à main levée, la proposition de v?u référencée n° 35 déposée par le groupe Ecologiste de Paris, assortie d'un avis favorable de l'Exécutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adoptée. (2021, V. 326).

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération SG 29.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, SG 29).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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