retour Retour

2021 DJS 99 - Attribution de la dénomination "Ruth Bader Ginsburg" au Centre Paris Anim’ Les Halles Le Marais, situé au 6/8, place Carrée (1er).


 

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Nous examinons le projet de délibération DJS 99 : attribution de la dénomination "Ruth Bader Ginsburg" au centre Paris Anim' Les Halles Le Marais dans le 1er arrondissement.

La parole est à Raphaëlle PRIMET, puis à Gauthier CARON-THIBAULT.

Mme Raphaëlle PRIMET. - Mes chers collègues, le centre de Paris Anim' des Halles portera le nom de "Ruth Bader Ginsburg". Quel plus bel endroit que le Marais, quartier emblématique de lutte LBGTQI+, pour rendre hommage à cette figure emblématique, qui a combattu toute sa vie les discriminations et pour les droits des femmes. Joan Ruth Bader Ginsburg est née en 1933 dans une famille juive à Brooklyn. Elle est la deuxième femme à avoir été nommée à la Cour suprême des Etats-Unis, la plus haute juridiction fédérale où elle a siégé de 1993 à sa mort en 2020. Elle fit partie des premières femmes à intégrer Harvard en 1956. Elle a dû se battre pour exister légitimement en tant que femme dans le milieu des études supérieures très masculin de l'époque. Les discriminations sexuelles qu'elle a subies pendant ses études ont largement motivé son engagement. Illustrée par l'affaire Reed contre Reed en 1971, elle a fait reconnaître qu'il n'y a aucune raison valable qu'une loi favorise la nomination d'un père plus qu'une mère comme administrateur des biens d'un enfant décédé. Elle a réussi à convaincre la Cour qu'à l'instar de la lutte contre les discriminations raciales, les juges devraient appliquer le 14e amendement de la constitution américaine aux discriminations fondées sur le genre. Elle a fait le choix de partager et transmettre ses idées aux jeunes et est devenue en parallèle de sa carrière de juriste, professeur à l'Université de Columbia. Les centres Paris Anim' sont des lieux de convivialité, vecteurs de lien social. Les équipes d'animation y organisent régulièrement des temps de débat et des conférences qui permettent ensuite aux usagers d'échanger sur des thèmes structurant notre société. Les Parisiens sont particulièrement attirés par le centre des Halles pour son emplacement central et l'attractivité du quartier. La structure dispose d'une salle de spectacles, d'une bibliothèque particulièrement riche, d'une cuisine pour accueillir des ateliers culinaires. Bref, cette dénomination permettra sans aucun doute de faire connaître cette femme au parcours de vie impressionnant auprès de nombreux Parisiens qui fréquentent le centre en quête de rencontres. Nous espérons que ce centre pourra accueillir une exposition qui lui sera dédiée et aux combats qu'elle a menés tout au long de sa vie, afin d'inspirer à son tour les jeunes Parisiennes et Parisiens qui réfléchissent et agissent à leur échelle en faveur d'une société plus égalitaire et moins discriminante. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci à vous. La parole est à Gauthier CARON-THIBAULT.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, à l'occasion de la préparation de ce projet de délibération avec Laurence PATRICE, nous avons eu l'occasion de visiter le centre d'animation Paris Les Halles, non pas que je ne le connaissais pas, mais cette visite était l'occasion de le présenter à Jane GINSBURG, la fille de Ruth Bader Ginsburg, une francophile parfaite puisqu'elle a même habité en France et nous a rejoints au centre en parlant un français parfait, et un roman français à la main.

A l'occasion de cette visite, nous avons pu découvrir le travail structurel très important sur l'égalité femmes-hommes fait par le gestionnaire du lieu, "Actisce", notamment en lien avec des associations locales. Je citerai des ateliers de self-défense avec l'association "Stop harcèlement de rue", des actions de sensibilisation sur les violences faites aux femmes avec l'association "En parler", ou encore des actions de reconstruction après des cancers féminins avec des associations comme "Rosa Mouv".

Cette année également, un gros travail a été fait sur les sciences et les femmes pour dénoncer les problématiques d'accès que notre société et nos habitudes créent. Pour cela, une exposition autour de portraits de femmes scientifiques a été faite avec le Patronage laïque. Peut-être qu'une prochaine fois, Edmée Chandon pourra rejoindre les femmes scientifiques présentées dans cette exposition.

Un événement de "gaming" autour de la place des femmes dans l'économie numérique des jeux vidéo avec "Women in game" a été organisé, ainsi qu?une rencontre sur la place des filles dans les filières scientifiques avec l'association "Femmes et sciences", pour justement donner envie aux jeunes filles de rejoindre dans leurs études ces filières scientifiques. Avec Laurence, nous sommes sortis de cette visite avec la satisfaction de ne pas avoir choisi ce lieu par hasard pour honorer Ruth Bader Ginsburg. Nous en sommes également sortis avec l'accord de sa fille, qui examine chaque demande de nomination avec une grande attention. J'aimerais également profiter de ce projet de délibération pour répondre à celles et ceux, car il y en a eu, qui nous ont reproché que notre hommage s'adresse à une Américaine, à une étrangère, comme si nous n'honorions aucune Française, aucun Français dans nos choix. Ce Conseil de Paris montre encore la diversité des nationalités des personnes que Paris honore. Oui, nous assumons ce choix de Ruth Bader Ginsburg, comme nous assumons les choix de Harvey Milk et Marc Ashton, militants contre l'homophobie, d'Helen Keller, militante contre le validisme, Maggy Kuhn, contre l'agisme, Elie Wiesel, contre l'antisémitisme, ou Nelson Mandela, contre le racisme. Ils et elles ont tous et toutes donné leur nom à des lieux de Paris, plus chauvinement à des lieux de Paris Centre, et nous en sommes fiers, car honorer à Paris celles et ceux qui se sont battus contre les discriminations en France, en Europe, ou dans le monde, c'est montrer que ces valeurs sont universelles et partout non négociables. Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci à vous. La parole est à Laurence PATRICE.

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Merci, chère Raphaëlle et cher Gauthier.

Je n'ajouterai que peu de choses puisque, effectivement, ce projet, ce travail a été tout à fait exemplaire de l'étroite relation que nous essayons d'avoir avec chaque famille, pour que vraiment l'hommage que nous rendons à une personnalité soit vraiment en cohérence avec ce que cette personnalité fut. Nous avons effectivement, lors de cette visite avec Jane Ginsburg, vu la grande attention qu'elle portait. Elle voulait s'enquérir des activités proposées dans ce centre des Halles et de l'accessibilité du site, rencontrer les équipes et rencontrer les jeunes enfants qui s'y trouvaient. Je voulais juste ajouter que ce projet a été évidemment co-porté avec ma collègue Hélène BIDARD, en charge de la jeunesse. Avec elle, nous travaillons à ce que certains centres Paris Anim' puissent justement avoir un nom, une identité assez exemplaire pour un peu éclairer les jeunes générations qui le fréquentent. Je l'ajouterai effectivement, Ruth Bader Ginsburg est une Américaine, mais Paris est fier d'honorer la mémoire de cette immense femme qui a ?uvré dans la lutte pour l?égalité des femmes, des hommes, le combat contre les discriminations raciales, ainsi que pour les droits civiques de toutes et tous. C'était une grande progressiste dont les combats, j'en suis certaine, seront des sources d'inspiration pour les jeunes usagers du centre Paris Anim' des Halles. Merci beaucoup de votre vote.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, présidente. - Merci à vous.

Je mets aux voix, à main levée, le projet de délibération DJS 99.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DJS 99).

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
retour Retour