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2021 DCPA 20 - Présentation du bilan des délibérations globales, portant sur les équipements publics, adoptées en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.


 

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Nous en venons à l?examen du projet de délibération DCPA 20. Il s?agit de la présentation du bilan des délibérations globales, portant sur les équipements publics, adoptées en 2015, 2016, 2017, 2018, 2019, 2020 et 2021.

Pour ce faire, la parole est tout d?abord à Mme Anne BIRABEN, pour le groupe Changer Paris.

Mme Anne BIRABEN. - Merci, Madame la Maire.

Cette présentation a effectivement été passionnante, je l?ai beaucoup appréciée.

Je souhaiterais néanmoins vous parler aujourd?hui de la piscine Pontoise qui fait en ce moment l?objet d?une rénovation importante. Cette piscine a été classée monument historique en 1998. Elle a été construite en 1933 par l?architecte Lucien Pollet, connu pour être également l?architecte de la piscine Molitor qui a fait l?objet d?une restructuration qui n?est pas extraordinaire, loin de là, et de l?espace sportif Pailleron. Elle comporte un bassin de 33 mètres de long sur six couloirs. Elle est célèbre pour ses coursives, ses cabines bleues sur deux étages, son immense verrière qui constitue un joyau de son époque.

Mais cette magnifique verrière et la charpente étant très endommagée, faute d?entretien, la piscine a été fermée en décembre 2018 par la Ville de Paris sur avis du bureau de contrôle. Des travaux s?imposent et la piscine attend plusieurs années avant que les travaux ne débutent. A la verrière à restaurer s?ajoute le bassin à colmater. Alors que la verrière est classée, elle est entièrement déposée pour une reconstruction intégrale avec un gabarit différent, avec une hauteur différente et une épaisseur de charpente métallique plus importante. La nouvelle charpente n?est donc pas une restauration, mais une charpente neuve et moderne.

Le 13 février 2020, la Commission du Vieux Paris a rendu un avis défavorable au remplacement de la structure de la verrière. Elle a demandé de garder le plus d?éléments possible inscrits aux Monuments historiques. Qu?en est-il ? Aucune attention n?est donnée à la Commission qui, je le rappelle, est composée d?architectes, d?urbanistes, d?enseignants de grande qualité qui argumentent avec pertinence leur position. A quoi sert le classement si l?architecture n?est pas respectée ?

L?écologie prime sur le patrimoine. Or, il ne s?agit pas de faire un choix entre écologie et patrimoine. Il ne s?agit pas de les opposer. Ce n?est pas l?un ou l?autre.

Notre choix est simple : concilier les deux, à la fois l?écologie et le patrimoine.

La piscine des Amiraux en est un bon exemple. La restauration est faite à l?identique au plus près de l?origine. C?est ce qu?auraient dû suivre les travaux de la piscine Pontoise.

Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Madame BIRABEN.

La parole est maintenant à M. Jean-Philippe DAVIAUD, pour le groupe Paris en commun.

M. Jean-Philippe DAVIAUD. - Merci, Madame la Maire.

C?est un projet de délibération assez technique, mais intéressant et utile puisqu?il concerne la réalisation, l?extension, la rénovation - comme cela vient d?être abordé - d?équipements publics de la Ville de Paris, donc services publics pour les Parisiennes et les Parisiens.

Quelques précisions sur ces opérations.

Tout d?abord, rappeler qu?elles sont conduites en pleine cohérence avec les priorités de la Ville en matière d?amélioration et de rééquilibrage territorial des services publics, de sobriété et de qualité d?usage, de végétalisation et de biodiversité, d?économie circulaire et de réemploi, de réduction des émissions de gaz à effet de serre et d?économies d?énergie. Ces opérations s?inscrivent bien évidemment dans les différents plans initiés par la Ville comme le Plan Climat Air Energie ou le Plan Accessibilité.

Depuis 2015, ce sont 44 délibérations approuvant le lancement d?un projet de construction ou de rénovation d?un équipement qui ont été adoptées. Cela concerne une très grande variété d?équipements puisqu?il peut s?agir de crèches, d?écoles, de collèges, de conservatoires, de médiathèques, de piscines, de gymnases, de musées, de théâtres, de bains-douches, même le columbarium du Père-Lachaise, et encore d?autres types de bâtiments municipaux.

Ces opérations se caractérisent par le choix des méthodes constructives avec des matériaux biosourcés, géosourcés, innovants - car oui, effectivement, l?aspect de l?environnement est important -, issus de réemploi ou même encore des techniques très innovantes comme la récupération de la chaleur des eaux usées qui a pu être mise en ?uvre par la mairie du 11e dans un établissement scolaire tout proche.

Ces choix permettent ainsi d?engager la transformation écologique des bâtiments municipaux et de répondre à l?ambition de la Ville en matière de transition écologique du bâti.

Par ailleurs, sur la méthode, ces programmes de travaux impactant durablement le paysage urbain et quotidien des Parisiennes et des Parisiens, la Ville a décidé d?impliquer plus directement les habitants dans le processus de conception et de réalisation des projets à travers la mise en ?uvre de concertations, d?actions de médiation, de suivis de chantier, etc. Pour aller plus loin encore dans la co-construction des projets, la Ville a même ouvert depuis cette année les sélections de maîtrise d??uvre, commissions et jurys d?architecture aux Parisiennes et aux Parisiens par les conseils de quartier, les membres d?association, etc.

Alors, au-delà de ces aspects factuels, je veux souligner ici le sens et la vision de l?action de la Ville de Paris que ces délibérations traduisent.

Pour nous, le rôle d?une collectivité est d?investir pour aujourd?hui et pour l?avenir. Le rôle d?une collectivité est de se doter d?équipements publics accessibles pour tous car c?est la condition de l?effectivité d?un service public de proximité efficace s?inscrivant pleinement dans la ville du quart d?heure. D?ailleurs, le débat que nous avons eu hier sur le P.A.D.D. a permis de rappeler - sur tous les bancs de cet hémicycle, il me semble - la nécessité pour la Ville d?assurer la présence et la bonne répartition des services publics sur l?ensemble du territoire parisien.

Il est particulièrement intéressant que nous ayons un débat au sujet de ce projet de délibération dans la séance même où nous avons également eu le débat sur les orientations budgétaires. On ne peut pas séparer les deux ! Un certain nombre de nos collègues de l?opposition ne savent que se caricaturer eux-mêmes sur la forme, comme nous le voyons encore depuis hier, et sur le fond en rabâchant à l?envi que la Ville est inconsidérément dispendieuse et que la faillite approche, d?ailleurs en pleine contradiction avec les avis des agences de notation. Mais on ne peut pas réclamer plus de services publics et une meilleure répartition des équipements et contester en même temps des choix budgétaires qui permettent précisément d?atteindre ces objectifs.

En somme, vous contestez ici, dans l?hémicycle, le choix d?investissements que vous demandez devant vos électeurs de vos arrondissements. Comme l?a brillamment montré notre collègue Jean-François MARTINS ce matin même, la contradiction permanente de la droite finit quand même par devenir très grossière, pour ne pas dire une tartuferie.

Chers collègues, la Ville est exactement dans son rôle en empruntant, notamment afin de se doter des équipements publics nécessaires. C?est de l?endettement responsable car il s?agit d?investissements utiles maintenant et pour l?avenir des Parisiennes et Parisiens.

Alors, peut-être que votre modèle d?une collectivité vertueuse est la Région Ile-de-France, présidée par Mme PÉCRESSE qui, exactement sur la même période que celle concernée par ce projet de délibération, donc 2015-2021 - je vous demande d?écouter les chiffres que je vais vous transmettre - sous-investit au point de rendre par anticipation 100 millions d?euros de prêt et de ne pas consommer 1 milliard d?euros de crédit sur cette même période. Voilà sans doute ce qu?est une région bien gérée.

Nous, nous considérons que c?est exactement l?illustration d?une collectivité qui faillit à son devoir. Cela ne sera jamais notre vision de l?action de notre collectivité : la bonne gestion, ce n?est pas l?inaction !

C?est pourquoi nous préparons d?ores et déjà la suite des investissements nécessaires pour les prochaines années. Après avoir fait le choix en 2021 de maintenir un haut niveau d?investissement à hauteur de 1,581 milliard d?euros, la Ville poursuivra sa politique d?investissement en 2022 à un niveau encore plus ambitieux, à hauteur de 1,660 milliard d?euros.

Nous faisons ce choix sur la base d?un financement soutenable et maîtrisé, chers collègues de l?opposition, malgré les effets de la crise sanitaire sur les finances municipales. Je vous rappelle d?ailleurs le coût de la crise sanitaire pour la collectivité parisienne : entre 1 et 1,2 milliard d?euros. Nous assumons ce choix d?investir, malgré l?absence de soutien de l?Etat. Rappel, là encore : sur ce 1,5 milliard d?euros que la Ville investit en 2021, les crédits du plan de relance de l?Etat n?en représentent que 2 %.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur DAVIAUD.

M. Jean-Philippe DAVIAUD. - Une phrase pour terminer : en clair, nous maintenons l?investissement comme priorité sociale et de la marche vers l?égalité, comme priorité économique et de relance de l?activité et comme priorité durable en lien avec notre stratégie de lutte contre le réchauffement climatique. Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur DAVIAUD.

Nous poursuivons avec M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre, pour le groupe Paris en commun.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers collègues, ce projet de délibération présente donc un bilan annuel des grandes opérations d?entretien et de rénovation des grands équipements parisiens. Je voudrais commencer par dire que c?est une opération de transparence remarquable. Elle permet d?ailleurs de repérer et de discuter des éventuels problèmes dans le déroulé ou le budget de ces opérations.

Dans le cadre de ce projet de délibération, sept opérations pour sept équipements et grands équipements concernent Paris Centre. Puisqu?il s?agit justement d?un exercice de transparence, je voudrais m?exprimer sans réserve sur mes craintes relatives à l?une de ces opérations. Il ne s?agit pas de la piscine Pontoise que j?aime beaucoup et dont Mme BIRABEN a parlé, mais d?une verrière située non loin de là, celle du Marché aux fleurs. Je sais que c?est un projet qui tient énormément à c?ur à la Maire de Paris puisqu?elle l?a encore mentionné, il y a quelques jours, comme un des projets phares dans nos discussions budgétaires.

D?abord, le bilan qui est présenté dans ce projet de délibération n?est plus tout à fait d?actualité. Il va falloir le rectifier, comme je l?ai fait moi-même lors du dernier Conseil de Paris Centre, dans ce souci de transparence inhérent à ce projet de délibération. Première correction, donc : c?est un budget de 2,250 millions d?euros qui est alloué à cette opération au terme des arbitrages financiers de l?été 2021.

Je voudrais justement remercier les services de la Direction de la Construction, du Patrimoine et de l?Architecture, DCPA, et ceux de la Direction de l?Attractivité et de l?Emploi, DAE, qui ont travaillé à partir de ce budget révisé pour permettre une opération avec un calendrier précis consistant à réaliser une première phase très importante dans notre mandature. Ces nouveaux contours du projet ainsi dessinés avaient pour but principal de rénover les Halles 1 et 2 - elles sont en effet prioritaires, vu leur état de délabrement et leur position sur le site -, la rénovation du kiosque abritant les sanitaires des commerçants, ainsi que la démolition des baraques du quai de la Corse, lesquelles abîment depuis des années le paysage urbain et sont par ailleurs, je le signale ici, constamment taguées et très difficiles à nettoyer - chère Colombe BROSSEL, vous y déployez beaucoup d?efforts.

Ces travaux seraient réalisés en 2024 à l?issue de l?exécution des études, puis du marché, qui occupent tout le temps nous séparant de la réalisation des travaux.

Le 22 octobre, à l?occasion d?une réunion qui rassemblait Olivia POLSKI, Jacques BAUDRIER et moi-même, donc les adjoints concernés et le maire, nous avons acté un projet qui aurait dû passer au Comité de lancement des études le 8 novembre dernier. Je regrette vivement qu?il ait été retiré de l?ordre du jour au dernier moment. Je l?ai su au dernier moment. Je comprends que l?idée était d?étudier d?autres modes de réalisation des travaux, mais il me semble qu?il est un peu tard pour s?y lancer.

En tout état de cause, je voudrais insister sur le fait qu?il me semble indispensable que le dossier passe au prochain Comité de lancement des études, qui a lieu dans quelques semaines, sous peine de compromettre la tenue de ce chantier, la réalisation de cette opération longue, complexe et, je le rappelle, nécessaire si nous voulons que le Marché aux fleurs retrouve son lustre et son dynamisme. A nouveau, la Maire de Paris a souligné à maintes reprises, y compris très récemment, l?importance de ce projet phare. Nous avons à c?ur d?y veiller.

Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur le Maire.

Pour vous répondre, je donne la parole à M. Jacques BAUDRIER et je précise que, s?agissant d?une communication, ce projet de délibération ne fera pas l?objet de vote.

Monsieur BAUDRIER ?

M. Jacques BAUDRIER, adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je tiens à remercier l?ensemble des intervenants pour leurs interventions qui vont nous permettre de rappeler les ambitions de la Ville de Paris concernant la transition écologique du bâti.

Nous sommes au lendemain de la COP 26 de Glasgow et nous savons bien qu?il faut accélérer fortement nos investissements pour réduire notre consommation d?énergie et nos émissions de gaz à effet de serre. C?est ce que nous faisons avec notre parc de bâtiments publics. Du fait de sa taille - 3.600 bâtiments, 5 millions de mètres carrés -, nous avons un devoir d?exemplarité relativement à l?ensemble des autres collectivités françaises et nous sommes engagés dans cette dynamique portée par l?accord de Paris.

Nous investissons massivement et, si nous avons beaucoup évolué lors de la mandature précédente pour moins consommer, utiliser les techniques les plus innovantes et généraliser l?utilisation de matériaux biosourcés, nous pouvons dire que nous sommes passés avec cette mandature au stade d?une révolution où le béton n?est plus la norme, mais l?exception. Nos standards en matière de vertu environnementale sont maintenant vraiment maximalistes et nous en sommes fiers. Merci de nous avoir donné l?occasion de les présenter dans les huit Commissions.

Pour répondre aux différentes interventions?

Madame BIRABEN, le cas de la piscine Pontoise est tout à fait emblématique des questions patrimoniales. Il faut les traiter et les équipes de la DCPA sont en lien quotidien avec les A.B.F. particulièrement. Mais, de fait, les caractéristiques techniques de la verrière ne permettaient pas une bonne maintenance, ce qui amenait à un certain nombre de dysfonctionnements. Il était donc nécessaire, dans le respect maximal de l?aspect patrimonial - c?est sans doute l?un des projets les plus patrimoniaux des 44 délibérations -, de le faire évoluer un peu pour permettre une bonne maintenance de ce site. C?est pourquoi il y a eu des petites évolutions, mais en respectant au maximum l?aspect patrimonial.

Monsieur DAVIAUD, je vous remercie d?avoir bien insisté sur l?enjeu en termes de niveau d?investissement, qui est très important, et sur la contribution pour les bâtiments publics, mais aussi pour les logements sociaux. Nous verrons dans le projet de délibération suivant les volumes d?investissement très importants que représentent, dans cette transition écologique des bâtiments publics, les logements sociaux en particulier.

Enfin, je veux remercier Ariel WEIL d?avoir amené un focus sur une opération très importante, emblématique aussi d?un point de vue patrimonial. Elle a fait l?objet d?un jury où les associations des acteurs locaux et les conseillers de quartier ont été particulièrement exemplaires. Je le remercie pour tout le travail qu?il a mené avec ses équipes sur le sujet. Je ne doute pas que nous trouverons les moyens de faire avancer ce dossier dans les plus brefs délais et je suis tout à fait en phase avec lui sur ce point.

Merci à toutes et tous pour vos interventions.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, présidente. - Merci, Monsieur BAUDRIER, pour toutes ces indications et précisions.

Pas de vote.

 

Novembre 2021
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