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relatif à une dénomination en hommage au marquis Martian de Bernardy de Sigoyer.


 

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Nous examinons le v?u n° 118 relatif à la dénomination en hommage au marquis Martian de Bernardy de Sigoyer. La parole est à M. Aurélien VÉRON pour Changer Paris, pour deux minutes.

M. Aurélien VÉRON. - Monsieur le Maire, mes chers collègues, dans la nuit du 24 mai 1871, le Louvre échappa aux fuséens de la Commune, également appelés pétroleuses et pétroleurs.

D'illustres bâtiments n'eurent pas cette chance et disparurent dans les flammes au cours de la fameuse semaine sanglante. Ainsi, furent réduits en cendres le palais des Tuileries voisin, résidence jadis royale et impériale, la Cour des comptes, le Ministère des Finances, pour détruire les grands livres des impôts, qui hélas ne disparaissent jamais, la Légion d'honneur, le Palais royal, la manufacture des Gobelins, la Préfecture de police et l'ancien Hôtel de Ville.

Le Louvre, lui, survécut heureusement à cette folie incendiaire. Il ne s'agit pas de rouvrir le débat sur cette période qui s'ouvrit sur une révolution pleine d'espoir avec de l'utopie, c'est vrai, après une cuisante défaite contre la Prusse, pour finir en tragédie et dans le sang.

Mais pour clore les 150 ans que nous avons commémorés cette année, je vous propose d'honorer la mémoire d'un homme qui, de sa propre initiative et au péril de sa vie, a permis de sauver ce joyau du patrimoine français.

A 46 ans, Martian Bernardy de Sigoyer était commandant du 26e bataillon de chasseurs à pied en mai 1871. Il avait déjà une longue expérience acquise en Afrique et en Crimée et était décoré de la croix de la Légion d'honneur. Devant l'urgence de la situation de cette nuit de mai 1871, il mit en ?uvre les moyens à sa disposition pour creuser une tranchée entre les Tuileries et le Louvre et repousser les assaillants du Louvre, combattre le feu et sauver le Louvre attenant, en attendant l'arrivée des sapeurs de Paris bien connus.

Sans son intervention providentielle, le Louvre et ses inestimables collections auraient été réduits en cendres, car seuls 297 chefs-d??uvre avaient été mis à l'abri à Brest à l'époque. Imaginez si la gigantesque collection d'oeuvres exceptionnelles avait disparu dans les flammes. Malheureusement, le commandant n'a pas vécu assez longtemps pour être remercié à la hauteur de cette action. Il mourut deux jours après son acte de bravoure dans les combats de la Commune. L'établissement public conserve toujours un buste et une plaque commémorative à la mémoire de Martian Bernardy de Sigoyer. Depuis 150 ans, Paris conserve une dette éternelle envers ce héros qui a sauvé le plus grand musée au monde, le plus grand musée de France, qui continue à faire rayonner notre pays dans le monde. Il me semble que la Ville de Paris s'honorerait d'attribuer la dénomination Martian Bernardy de Sigoyer à un lieu proche du Louvre.

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Merci beaucoup, Monsieur Aurélien VÉRON. Pour vous répondre, je donne la parole à Mme Laurence PATRICE.

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Effectivement, comme vous l'expliquez, nous devons sans doute d'avoir sauvé les collections du Louvre à M. Martian de Bernardy de Sigoyer, qui n'était pas marquis d'ailleurs comme écrit dans votre v?u, je crois. Ce n'était pas le cas, nos historiens l'ont vérifié. Comme vous le signalez, il y a déjà un hommage. En règle générale, on essaie que les hommages aient un sens et soient au bon endroit. Il me semble que la plaque commémorative située en toute logique au c?ur du Musée du Louvre au rez-de-chaussée de l'aile Denon, à proximité de la galerie Delarue, est le meilleur moyen de rendre hommage à cette personnalité. Comme la Commission des dénominations préconise de ne pas multiplier les hommages, je vous demanderai, pour cette raison, de retirer votre v?u. Sinon, je serai au regret de lui donner un avis défavorable.

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Le v?u n° 118 du groupe Changer Paris est-il maintenu ?

M. Aurélien VÉRON. - Il y a une petite plaque commémorative au Louvre sur un buste mobile, je pense qu'il mérite mieux que cela. Je maintiens donc mon v?u.

M. Jacques GALVANI, adjoint, président. - Je mets aux voix, à main levée, le v?u n° 118 du groupe Changer Paris.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le v?u n° 118 est rejeté. Je vous remercie.

 

Novembre 2021
Débat
Conseil municipal
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