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2021 DJS 122 - Ouverture de la Maison pour la jeunesse au sein de l’immeuble communal 4, place du Louvre (1er).


 

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Nous examinons à présent le projet de délibération DJS 122. Il s?agit de l?ouverture de la Maison pour la jeunesse au sein de l?immeuble communal 4, place du Louvre, dans le 1er arrondissement. C?est d?ailleurs l?ancienne mairie du 1er arrondissement.

La parole est à Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU, en premier lieu.

Mme Raphaëlle RÉMY-LELEU. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers collègues, le début de notre mandat a été marqué par la création du secteur de Paris Centre. Les trois anciennes mairies - des 1er, 2e et 4e arrondissements - devaient donc trouver de nouvelles vocations. Comme vous le savez, nous inaugurerons bientôt l?Académie du Climat. Dans le 2e arrondissement, nous avons déjà eu le plaisir d?accueillir l?indispensable "Fabrique de la Solidarité", rue de la Banque. L?odonymie est d'ailleurs malicieuse et ferait bien d?en inspirer certains.

Aujourd'hui, nous nous intéressons à la "Maison pour la jeunesse". C?est un nouveau service public municipal à destination de la jeunesse parisienne, voire francilienne, qui pourra y bénéficier de formations, notamment grâce au C.I.D.J., et d?accompagnements. Ce lieu sera propice au développement de projets, mais aussi à une indispensable convivialité, le tout en préservant le patrimoine exceptionnel du lieu. Cette initiative est d?autant plus importante à l?aune de la crise qui a aggravé de manière critique et durable la précarité de la jeunesse. Mais je ne doute pas que ma collègue Barbara GOMES y reviendra.

J?ai eu plusieurs fois l?occasion d?intervenir sur la "Maison pour la jeunesse" pour affirmer le soutien des écologistes à ce projet et demander que sa conception associe les jeunes, mais aussi les riverains et les riveraines. C?est chose faite. Je tiens à en remercier Mmes BIDARD et LEMARDELEY, ainsi que mon collègue Jimmy BERTHÉ, adjoint au Maire de Paris Centre en charge de la jeunesse. Le 29 juin, nous avons présenté le projet aux habitants et aux habitantes de Paris Centre, parfois intrigués, voire circonspects, mais avant tout intéressés. De nombreuses questions ont été posées sur la conciliation des usages, les garanties d?accessibilité et la possibilité de partager les espaces, ou encore les opportunités de piétonisation et de végétalisation. Les pistes de travail sont nombreuses. Les écologistes auront à c?ur de participer dès cet été, mais aussi lors de l?animation de la Maison pour la jeunesse dans les mois à venir.

Contrairement à ce que l?on a pu entendre, le 1er arrondissement n?a pas perdu une mairie. C?est Paris Centre qui gagne un nouveau service public municipal, que nous serons ravis de mettre en réseau avec les institutions et initiatives locales. Je pense évidemment aux conseils de quartier, mais aussi à la Maison des initiatives étudiantes ou encore à "TUMO", au Forum des Images.

En plus de cette nécessaire animation locale, nous veillerons à ce que la Maison pour la jeunesse soit ouverte à tous les publics en difficulté, qu?elle soit tournée vers l?ensemble des jeunes pour lesquels l?accès au droit reste l?obstacle majeur à l?autonomie. C?est ainsi l?ensemble de notre Ville qui, en créant ce dispositif, se dote aussi d?un symbole fort qui rappelle notre engagement de faire de la jeunesse une priorité. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Merci, Raphaëlle RÉMY-LELEU.

Nous poursuivons nos débats avec Barbara GOMES.

Mme Barbara GOMES. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers collègues, vous le savez, les communistes ont à c?ur la création d?espaces d?accueil, de sociabilité et d?entraide dédiés à des publics cibles. En l?occurrence, il s?agit des jeunes Parisiennes et des jeunes Parisiens.

Les conséquences de la crise ont été terribles pour de nombreux jeunes : précarité croissante, baisse de moral, peu ou plus de perspectives d?avenir du tout. C?est pour cela que l?on salue bien évidemment ce projet qui a vocation à devenir un lieu accueillant et convivial, ouvert à toutes et tous sans distinction. Comme l?a dit effectivement ma collègue Raphaëlle RÉMY-LELEU, c?est un projet qui a été co-construit et a fait l?objet de nombreuses concertations avec les services, cabinets, actrices et acteurs concernés. En mars dernier, ce sont plus de 70 jeunes qui ont participé aux ateliers à l?Hôtel de Ville. Elles et ils ont pu s?exprimer sur des thématiques comme la gouvernance, le numérique, l?accueil, la convivialité, la programmation type, etc. Un tel lieu, pensé en concertation avec les jeunes et qui propose de nombreux accompagnements, pourra permettre à chacune et à chacun de trouver des réponses adaptées à leur situation et de mieux préparer l?avenir.

Cette Maison pour la jeunesse a vocation à aider des jeunes dans leur accès à la formation, à l?insertion sociale et professionnelle, au droit à la santé, au logement, à la mobilité, au sport, aux loisirs et à la culture. Grâce à différentes actrices et à différents acteurs présents sur le site, les Parisiennes et les Parisiens, les Franciliennes et les Franciliens pourront y trouver des réponses concrètes dans les domaines clé de leur quotidien, que ce soit la recherche d?emploi et de formation, avec le "Point Paris Emploi", l?orientation, avec le C.I.D.J., les propositions d?activités culturelles, sportives et de loisirs, avec le "Kiosque Citoyen".

En juin dernier, notre groupe a proposé un plan d?urgence décliné en 7 mesures, pour répondre à la détresse des jeunes. Nous nous félicitons encore de son adoption. Les propositions que nous vous avons présentées dans cet hémicycle sont en cohérence avec les politiques publiques en faveur de la jeunesse qui sont portées par notre collègue Hélène BIDARD et étroitement liées à ce nouvel équipement. La cinquième mesure - je vous en ai déjà parlé - porte notamment sur la santé des jeunes et la demande de création d?un centre municipal de santé mentale dédié aux jeunes pour répondre à l?augmentation de la détresse psychologique, ainsi qu?une antenne de centre au sein de la Maison pour la jeunesse.

Nous insistons particulièrement sur ce point. Notre groupe pose un amendement budgétaire pour qu?un poste de médecine de ville soit créé au sein de la Maison pour la jeunesse pour s?assurer qu?il y ait un accompagnement prévu en matière de santé. D'ailleurs, cette demande émanait du Conseil parisien de la jeunesse et il nous semble vraiment important d?y répondre. C?est important d?y répondre parce que la période est une véritable épreuve pour les jeunes.

Vous savez, il y a eu un court intervalle où certains cours en présentiel ont été possibles à l?université. J?ai le souvenir d?étudiantes et d?étudiants, d?un petit groupe, qui, après les cours, avait besoin de parler, de se confier. On sentait, sans même qu?ils aient vraiment besoin de le dire avec des mots, qu?ils avaient besoin de ce moment-là. Leur peine et leur besoin de communiquer étaient manifestes. Elles et ils m?ont exprimé leur mal-être, leur solitude, leur détresse. Certains m?ont même confié pleurer le soir sans contact avec les autres, privés de toute perspective et désespérés. Cela, c?est tout à fait terrible. C?est horrible.

Dans cette situation inédite, il faut que l?on permette aux jeunes de se projeter et de retrouver confiance, de parler de leurs envies, de leurs aspirations, de leur volonté de s?engager en faveur de la solidarité, de l?égalité femmes hommes, du climat ou encore de la lutte contre les discriminations, enfin, d?un lieu où l?on peut parler de tout cela. Je tiens donc à saluer, au nom de mon groupe, la création de ce nouvel espace d?échange, une nouvelle clef qui pourra permettre aux jeunes de s?exprimer, d?interagir et de partager avec d?autres, quel que soit leur genre ou leur milieu. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Merci, Barbara GOMES.

Pour vous répondre à vous deux, Raphaëlle RÉMY-LELEU et Barbara GOMES, la parole est à Mme Hélène BIDARD.

Mme Hélène BIDARD, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

Chères collègues, permettez-moi de partager la satisfaction exprimée lors de vos interventions sur ce projet de délibération qui concrétise un peu plus de 6 mois de travail collectif et transversal.

Collectif et transversal, ce projet de "Maison pour la jeunesse" l?est à bien des égards. Il est d?abord et avant tout le fruit de la volonté politique de la Maire de Paris, Anne HIDALGO, qui l?a exprimé en janvier dernier, qui consiste à refuser que la jeune génération, durement éprouvée par la crise depuis près d?un an et demi, soit une génération sacrifiée, et l?ambition, au contraire, de doter Paris d?un lieu unique en son genre, un lieu d?accueil universel pour tous les jeunes de 16 à 25 ans en quête de perspectives, de solutions, de réponses concrètes à leurs besoins.

Il est ensuite le résultat de nombreuses concertations qui ont permis de préciser les attentes autour de ce projet, évidemment avec les jeunes, consultés à trois reprises particulièrement. Des lycéennes, des lycéens, des jeunes actifs, étudiantes et étudiants en recherche d?emploi, d?apprentissage, de formation, en service civique ou encore issu du Conseil parisien de la jeunesse. Je garde l?agréable souvenir du 17 mars dernier à l?Hôtel de Ville, où tous ces jeunes aux parcours différents ont échangé sur leur conception du lieu, de la programmation idéale aux modalités de gouvernance, en passant par le mobilier ou encore le nom de l?équipement.

D?ailleurs, chers collègues, j?ai le plaisir de vous annoncer que la Maison pour la jeunesse portera le nom de "Q.J.", pour "quartier jeune", proposition ressortie des concertations que nous avons retenues. C?est donc une proposition des jeunes qui ont été concertés.

Des concertations également avec les maires d?arrondissement, au premier rang desquels, bien sûr, Ariel WEIL, puisque "Q.J." ouvrira dans les locaux de l?ancienne mairie du 1er arrondissement, et aussi les habitantes et les habitants de Paris Centre, à qui nous avons présenté le projet le 29 juillet dernier. Moi aussi, Madame RÉMY-LELEU, je tiens à saluer Jimmy BERTHÉ ORVILLE, qui était là également et est l?élu en charge de la jeunesse dans Paris Centre.

Il est aussi fondamental de penser les ramifications de ce nouveau lieu au plus près des jeunes dans l?ensemble des arrondissements, dans l?esprit de la "ville du quart d?heure" que nous souhaitons construire. Je remercie donc l?ensemble des maires d?arrondissement avec lesquels nous avons pu dessiner, notamment le 20 mai dernier, les premières pistes de cette ramification, avec les équipements jeunesse de la Ville de Paris, et avec lesquels nous allons continuer à travailler pour territorialiser ce qui sera porté à la Maison pour la jeunesse, à "Q.J.". Je veux enfin souligner que nous avons présenté le projet aux présidentes et présidents de groupe le 23 juin dernier.

"Q.J." est bien sûr l?aboutissement d?un travail transversal qui a mobilisé nombre de mes collègues adjointes et adjoints. Je veux remercier Afaf GABELOTAUD, car le sujet de l?accès à l?emploi et de l?insertion socioprofessionnelle des jeunes est au c?ur de ce projet et des attentes des jeunes. Merci, Afaf, de porter la relation essentielle avec les nombreuses entreprises, que la Maire a réunies le 11 mai dernier pour qu?elles puissent participer au projet, présenter leurs métiers, leurs offres de formation et d?emploi, en lien avec un nouveau "Point Paris Emploi" qui sera mis en place dans "Q.J."

Cette offre complétera utilement celle du C.I.D.J. en matière d?orientation des jeunes. D'ailleurs, j?en profite pour vous confirmer la bonne installation au "Q.J.", depuis quelques jours, des 24 salariés du C.I.D.J. qui sont concernés par l?accueil au public, comme nous nous y étions engagés. J?en profite pour saluer Florian SITBON.

Je veux aussi remercier Marie-Christine LEMARDELEY pour les synergies que nous développons avec la Maison des initiatives étudiantes en toute logique, car nous savons les étudiantes et les étudiants nombreux à Paris.

Egalement, Patrick BLOCHE, à double titre. D?abord, pour la mise à disposition d?un volume d?heures de formation pratique qui seront proposées aux jeunes par la DASCO, et également parce que ce projet s?inscrit en complémentarité de celui non moins ambitieux de l?Académie du Climat. Là encore, nous veillerons à ce que des passerelles soient établies. Nous y travaillons déjà, cher Patrick.

Merci aussi à Anne SOUYRIS, impliquée dans le volet de l?accès à la santé, afin de permettre l?intervention de professionnels pour des consultations de santé mentale notamment - le besoin est criant en la matière - mais aussi des espaces d?échange et de prévention entre pairs.

Merci, enfin, à Léa FILOCHE pour le travail central et en grande partie devant nous pour l?accès aux droits sociaux et à la lutte contre le non-recours au droit de la part des jeunes.

Anouch TORANIAN et Anne-Claire BOUX pour leur vigilance sur la participation effective des jeunes, notamment des jeunes des quartiers "politique de la ville", au projet mais aussi à sa gouvernance.

Pierre RABADAN ou encore Jacques GALVANI, vous le voyez, chers collègues, c?est un travail collectif et transversal. D?autant plus qu?il impliquera aussi de nombreux partenaires associatifs et institutionnels : le C.I.D.J., le CLLAJ, pour l?accès au logement, l?INJEP, pour la recherche, la Mission Locale, la C.A.F., et d?autres qui suivront dans le cadre d?un appel à manifestation d?intérêt récemment lancé.

Je termine en saluant la DILT et la DCPA, les sous-directions jeunesse qui ont travaillé pendant six mois à ce projet que nous ouvrirons à la rentrée prochaine.

Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, président. - Je mets donc aux voix, à main levée, le projet de délibération DJS 122.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s?abstient ?

Le projet de délibération est adopté. (2021, DJS 122).

 

Juillet 2021
Débat
Conseil municipal
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