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Vœu déposé par Mmes Claire de CLERMONT-TONNERRE,Hélène MACÉ de LÉPINAY, M. Jean-François LEGARET et les membres du groupe U.M.P. relatif à la préservation de la halle Sernam-Freyssinet, dans le secteur d’aménagement Tolbiac-Chevaleret.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du v?u n� 58 d�pos� par le groupe U.M.P. concernant la pr�servation de la halle Sernam-Freyssinet.

Madame CLERMONT-TONNERRE, vous avez la parole.

Mme Claire de CLERMONT-TONNERRE. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, nous vous soumettons ce v?u alors que plusieurs articles de presse viennent de nous alarmer sur le devenir de cet �l�ment remarquable de notre patrimoine parisien que repr�sente la halle Freyssinet �galement appel�e ?halle Sernam?. Il a ainsi �t� rapport� que le projet laur�at du concours d?architecture pour la reconversion de cette halle pr�voyait la destruction compl�te d?une des 3 nefs de la halle.

Sur la forme, nous ne pouvons que regretter que l?opposition n?ait pas �t� associ�e � ce jury d?architecture. Sur le fond, le b�t blesse sur plusieurs points.

Tout d?abord, le projet laur�at respecte certes la d�lib�ration du Conseil de Paris mais a minima. En d�truisant l?int�gralit� d?une des 3 nefs de l?�difice, il le d�nature profond�ment. Ce parti pris aura donc pour effet d?alt�rer de mani�re irr�m�diable le sens, l?unit�, l?�quilibre et la pleine dimension historique et patrimoniale de l?�difice pour n?en faire qu?un alibi � ce qui serait en fait une construction nouvelle b�tie sur les d�combres d?un pass� volontairement effac�.

En second lieu, alors que nos concitoyens manifestent un int�r�t de plus en plus marqu� pour le patrimoine et notamment pour le patrimoine industriel, comme en atteste le succ�s des r�centes journ�es 2004 qui portaient d?ailleurs cette ann�e sur ce th�me, nous ne pouvons rester insensibles � l?appel des associations et des habitants du 13e arrondissement de Paris qui r�clament la pr�servation maximale de la halle. Il suffit de parcourir leurs interviews et leur contribution, notamment dans le journal ?Paris-Rive gauche magazine?, pour le comprendre et mesurer la n�cessit� de pr�server ce patrimoine qui relie un quartier � son pass� et donnera un suppl�ment d?�me � ce nouveau secteur de la Z.A.C. ?Rive gauche?.

Enfin, une telle d�cision fait totalement abstraction de l?avis des experts. Une telle d�cision contrevient de mani�re flagrante au v?u �mis par la Commission du Vieux Paris qui vient de se prononcer en faveur du maintien des 3 nefs accol�es. Une telle d�cision fait abstraction de l?avis de Nicolas NOGUE, cet expert et historien qui a �t� sollicit� par la S.E.M.A.P.A. et a mis en lumi�re de mani�re remarquable � la fois l?int�r�t architectural, historique et patrimonial de la halle mais aussi les risques techniques encourus en cas de destruction d?une des nefs.

Pour reprendre le propos de Fran�ois LOYER, Secr�taire g�n�ral de la Commission du Vieux Paris : ?Il ne suffit pas de consulter les historiens, encore faut-il les �couter?.

Devant une telle absence de consensus sur le devenir de la ?halle Sernam?, nous vous demandons, Monsieur le Maire, de prendre du recul et le temps de la r�flexion avant de commettre l?irr�parable. Car comment justifierons-nous aupr�s de nos descendants d?avoir sacrifi� cet �l�ment majeur du patrimoine industriel parisien alors que nous avons la possibilit� de le conserver ? Il semblerait d?ailleurs que 5 des 8 projets �labor�s dans le cadre du concours pr�voyaient la pr�servation int�grale de la halle.

Notre v?u n?a pas pour objectif de d�clencher une pol�mique ou d?entraver un projet municipal. J?observe d?ailleurs que notre position n?est pas tr�s �loign�e de celle de votre adjoint � la culture qui qualifiait r�cemment d?erreur dramatique le parti pris retenu par le jury.

Nous souhaitons simplement prendre en compte la pr�servation de la halle Freyssinet qui repr�sente un patrimoine architectural exemplaire connu des architectes du monde entier.

Nous vous demandons, Monsieur le Maire, qu?aucune nef de la halle Freyssinet ne soit int�gralement d�truite et qu?un concours d?id�es soit lanc� pour une reconversion mettant en valeur ses proportions et son int�r�t historique, architectural et technologique.

Pour conclure, nous souhaitons, au-del� des termes de notre v?u, et afin de lever toute ambigu�t�, que vous demandiez l?inscription du dossier de la halle Freyssinet � l?ordre du jour de la prochaine C.R.P.S. L?avis qui en ressortira sera alors de nature � apporter un �clairage d�passionn� et utile � la poursuite des termes du projet quel qu?il soit.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur CAFFET, vous avez la parole.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Si c?est d�passionn�, franchement? Si c?�tait passionn�, quel serait le ton de Mme de CLERMONT-TONNERRE ?

Je vais mettre les pieds dans le plat sur la halle Freyssinet et indiquer pourquoi je suis d�favorable � ce v?u. Je suis d�favorable � ce v?u non pas pour des consid�rations architecturales, patrimoniales, mais, pour le moment, dans ces circonstances, je suis d�favorable parce que nous risquons d?ob�rer un projet extr�mement important qui est celui du T.G.I. � Paris.

M. GOASGUEN s?exprimera sur ce sujet.

Nous avons d�battu au sein du Conseil de Paris, sur la future implantation du T.G.I. Si j?ai bonne m�moire, le site de l?H�tel Dieu a �t� repouss� � l?unanimit� et celui de Saint-Vincent-de-Paul � la majorit� de ce Conseil.

Il y a donc une position de la Ville, du Conseil de Paris et de ses �lus, d�favorable � son implantation sur l?H�tel-Dieu et sur Saint-Vincent-de-Paul.

C?est dans ces circonstances que l?�tablissement public duPalais de Justice de Paris, l?E.P.P.J.P., dont M. CL�RET est le Directeur g�n�ral, a cherch� un certain nombre d?autres sites. Au cours des r�unions du Conseil d?administration, un autre site possible retenu a �t� celui de ?Paris-Rive gauche? et, � l?int�rieur de ?Paris-Rive gauche?, celui de Tolbiac sud.

Par cons�quent, l?�tablissement public, je dis bien l?�tablissement public et non pas la Ville de Paris, a demand� diff�rentes �tudes et notamment une �tude de faisabilit� pour l?implantation du T.G.I. sur Tolbiac sud. Il se trouve que cette �tude de faisabilit� conduit � la possibilit� d?implanter le Tribunal de grande instance en r�utilisant une bonne partie de la halle. Je dis bien une bonne partie de la halle, c?est-�-dire pas son int�gralit�. Voil� o� nous en sommes.

L?Etat sera conduit � choisir dans les jours ou les semaines qui viennent entre deux sites : l?H�tel-Dieu et Saint-Vincent-de-Paul ou Tolbiac sud avec la r�utilisation d?une grande partie (environ les deux tiers) de la halle Freyssinet.

Je ne ferai pas plus de commentaires, mais j?indiquerai que, personnellement, je ne jouerais pas avec le feu dans ce dossier et je ne voudrais pas faire en sorte qu?un pr�texte puisse �tre retir� de mani�re � ce que ce soit la Ville qui soit mise en porte-�-faux et qu?on lui fasse porter la responsabilit� du choix futur de l?H�tel-Dieu et de Saint-Vincent-de-Paul.

Une fois que j?ai dit cela, que chacun prenne ses responsabilit�s dans ce Conseil.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. GOASGUEN.

M. Alain LHOSTIS, adjoint. - Tr�s bien.

M. Claude GOASGUEN. - Je vais mettre les pieds dans le plat, mais pas le m�me plat que M. CAFFET. Je vais dire quel est le v�ritable probl�me qui se pose sur le sujet que vous avez �voqu�, la halle Freyssinet.

Lorsqu?on veut obtenir des constructions qui sont importantes de la part de l?Etat, et celle-l� l?est, nous ne revenons pas sur notre d�cision prise � l?unanimit�?

Auparavant, la Ville avait tendance � faire des efforts financiers dans ces cas-l�. Je vous rappelle que pour la Grande Biblioth�que, les terrains ont �t� donn�s par la Ville. Je vous rappelle que pour l?universit�, on a donn� des terrains � des tarifs d�fiant toute concurrence. Vraiment !

Je consid�re que la Ville devrait faire de ce point de vue le m�me geste que par le pass� en ce qui concerne le T.G.I. Que se passe-t-il en ce moment ? L?Etat est en pourparlers avec la Ville sur des prix qui sont prohibitifs. La seule mani�re de r�gler cette affaire dans les sites qui ont �t� choisis par la Ville, c?est de proposer un tarif tr�s avantageux pour la construction � venir d?une institution judiciaire qui sera prestigieuse pour Paris.

Il ne s?agit pas de nous dire, pr�texte pour pr�texte, que c?est le probl�me de la halle Freyssinet qui va bloquer le transfert car ce n?est pas du tout le cas, si du moins il doit �tre bloqu�. En fait, la Ville refuse d?abaisser les tarifs de vente des terrains pour cette institution d?Etat dont nous avons besoin et qui est importante.

C?est le v�ritable plat, ce n?est pas le plat de M. CAFFET.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole � M. CAFFET.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Il se trouve que j?ai justement les pieds dans le m�me plat que celui de M. GOASGUEN. S?il y a un probl�me financier? Monsieur GOASGUEN, nous allons touiller un peu dans le plat.

J?ai demand�, il y a environ un mois, � l?Etat, en la personne du Directeur de cabinet de M. PERBEN et en la personne du Pr�fet LANDRIEU, de me donner l?�valuation financi�re du ?gap? qu?il y a entre les deux solutions, celle de l?H�tel Dieu et de Saint-Vincent-de-Paul et celle de Tolbiac sud.

J?ai �galement tenu une r�union sur ce dossier � la demande du Directeur g�n�ral de l?E.P.P.J.P. pas plus tard que vendredi dernier. M. CL�RET m?a dit explicitement, et je vais l?�crire au Pr�fet, qu?il n?�tait pas mandat� pour me donner ce ?gap? financier.

Pourquoi avais-je demand� ce ?gap? financier ? Pour mesurer quelle �tait justement la possibilit� de l?effort financier de la Ville.

Je suis d�sol�.

M. Claude GOASGUEN. - Il faut le faire gratuit.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Gratuit ?

M. Claude GOASGUEN. - C?est ce que l?on a fait pour la Grande Biblioth�que.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint. - Je me contente de demander des �valuations financi�res � l?Etat et je re�ois comme r�ponse que M. le Directeur g�n�ral de l?�tablissement public n?est pas mandat� pour me les donner.

Qu?on mette les choses sur la table, dans le plat justement, qu?on m?indique, qu?on indique aux �lus quelle peut �tre la sortie financi�re acceptable par tout le monde. A ce moment-l�, les choses seront claires et transparentes.

Mais je n?accepte pas qu?� une demande, on m?oppose une fin de non-recevoir et qu?apr�s on dise que c?est la Ville. Je vois bien ce qui va se passer. Certains vont dire, dans trois semaines peut-�tre, car je ne sais pas si la prochaine r�union du Conseil d?administration de l?E.P.P.J.P., pr�vue le 3 d�cembre, sera conclusive et d�cisive, qu?une r�union a �t� tenue avec la Ville et qu?il n?en est rien sorti.

Je dis ici publiquement que je r�it�re ma demande de conna�tre l?�valuation financi�re, � la fois en termes fonciers pour le rachat � l?A.P.-H.P. de l?hypoth�se des deux parcelles Saint-Vincent-de-Paul et l?H�tel-Dieu et en termes de construction, pour que nous puissions les comparer avec ce qui ressort des �tudes sur Tolbiac sud et afin que la Ville puisse �tre en mesure d?�valuer la diff�rence financi�re, puis voir comment elle peut y contribuer.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur VUILLERMOZ, vous avez la parole, tr�s rapidement.

M. Jean VUILLERMOZ. - Je partage totalement ce que vient de dire Jean-Pierre CAFFET.

Je serais tent� de dire � M. GOASGUEN que s?il veut que l?on c�de gratuitement ces terrains � l?Etat pour la construction du T.G.I., il faut qu?il r�clame � l?Etat aussi qu?il nous c�de gratuitement tous les terrains qu?il veut vendre sur Paris pour construire du logement social.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Tr�s bien.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u n� 58 d�pos�e par le groupe U.M.P., assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u n� 58 est repouss�e.

Je vous remercie.

Novembre 2004
Débat
Conseil municipal
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