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2004, DJS 114 - Subvention de fonctionnement à la SASP P.S.G. Football. - Montant : 2.300.000 euros. Vœu déposé par Mme Karen TAÏEB et les membres du groupe du Mouvement républicain et citoyen relatif à la subvention du P.S.G.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous reprenons nos travaux par l?examen du projet de d�lib�ration DJS 114 relatif � l?attribution d?une subvention de fonctionnement � la SASP P.S.G. Football Club, sur lequel l?amendement n� 29 a �t� d�pos� par le groupe ?Les Verts? et le v?u n� 30 par le groupe M.R.C.

Je donne la parole � M. RIOU.

M. Alain RIOU. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, l?amendement que d�pose le groupe ?Les Verts? ici n?est pas nouveau. Chaque ann�e, en effet, nous d�posons un amendement de ce type.

Cet amendement, vous le remarquerez, n?est pas un amendement qui supprime la subvention au P.S.G. qui, globalement, m�me si on distingue la subvention proprement dite de la r�mun�ration des places, se monte � 3,6 millions d?euros, c?est�-dire le maximum possible que peut verser la Ville de Paris puisque la R�gion verse le compl�ment qui correspond � la limite fix�e par la loi.

Nous proposons 2 millions d?euros. Autrement dit, nous ne proposons pas, comme on le dit, de couper les vivres de la Ville de Paris au P.S.G. D?ailleurs, m�me si on coupait les vivres de 2 millions d?euros au P.S.G. je crois qu?il continuerait � vivre quand m�me.

Nous consid�rons que ces 2 millions d?euros satisfont � une forme de besoin, une forme de service public, dans la mesure o� cela aide le football amateur f�minin, cela permet d?organiser des matchs tout au long de l?ann�e, qui b�n�ficient � des jeunes, cela permet de monter le syst�me des clubs filleuls qui permet � des jeunes de rencontrer leurs vedettes et � ces vedettes de s?occuper des jeunes et de leur donner davantage le go�t de la pratique du sport.

Puis, il y a le financement des places qui, nous l?esp�rons, profite plus aux jeunes qu?aux notables. D?ailleurs, notre groupe avait fait des propositions pour que les �lus parisiens disposent de moins de places lors des matchs du P.S.G.

Cela est classique. Nous disons que 2 millions d?euros, cela suffit, d?autant que si l?on veut nous faire payer la notori�t� que le P.S.G. donne � Paris, de ce point de vue, c?est plut�t Paris qui devrait demander de l?argent au P.S.G. car la notori�t� de Paris est tr�s ancienne et ce n?est pas le P.S.G. qui lui a apport� une notori�t� particuli�re. C?est plut�t l?inverse.

Mais je voudrais dire l� un mot suppl�mentaire pour indiquer que nous avons toujours �t� sensibles � cette question des supporters, du fanatisme, des violences, du hooliganisme, du racisme.

Je fais remarquer que Sylvain GAREL et moi, il y a quelques mois, lorsque nous �tions intervenus sur la convention avec le P.S.G., nous avions propos� de pr�voir des p�nalit�s financi�res, compte tenu des outrances ou des fautes, voire des d�lits, qui pouvaient �tre commis par le P.S.G.

Autrement dit, on aurait pu imaginer 3.000 euros pour une petite faute, 30.000 euros pour une plus importante ou 300.000 euros, qui auraient servi de p�nalit�s financi�res.

Pascal CHERKI nous a expliqu� � l?�poque qu?il fallait faire confiance aux supporters et surtout aux dirigeants. De ce point de vue, le nouveau pr�sident du P.S.G. me semble avoir pris les choses en main, c?est vrai. Mais je voudrais dire qu?il y a eu ces derniers jours une grosse rechute.

En effet, commen�ons par le plus simple. Le journal ?La Provence? expliquait, il y a quelques jours, que, pendant l?arr�t � Avignon, les supporters du P.S.G. ont eu, pas tous bien s�r, mais une partie, une id�e g�niale : ?on va se faire des supporters de l?O.M.?.

Donc, ils sont descendus sur la voie pendant l?arr�t du train et ils sont tomb�s sur un homme d?une cinquantaine d?ann�es d?origine maghr�bine. Ils ont commenc� � le frapper. Effectivement, cela montre un bon fond et on voit que les gens qui aiment le football sont des gens virils, d�cid�s et d�termin�s !

Puis, il y a cet �pisode absolument scandaleux qui consiste, pendant une heure et demi d?un match, � prendre en otage un stade et � vitup�rer sur des joueurs, sur leur soi-disant homosexualit� qui serait une monstruosit�. Je juge cela absolument scandaleux.

Je regrette les propos de Pascal de ce matin - peut-�tre ai-je mal compris -, qui dit que ?les supporters, c?est classique, c?est du folklore, c?est de la joyeuse gaudriole?. J?esp�re que ce n?est pas � cela qu?il faisait allusion car nous aurions alors un s�rieux probl�me avec Pascal CHERKI, sur la gaudriole !

Attention, je ne suis pas en train de dire que l?homophobie ou le sexisme, c?est plus grave que le racisme ou la x�nophobie. Simplement, c?est un crime aussi grave, on aurait pu en effet intervenir et arracher cette banderole qui est rest�e en place pendant tout le match.

Je voudrais dire une derni�re chose car je ne peux pas m?emp�cher de me souvenir de cela. Un rugbyman, ami de No�lMAM�RE, a fait un livre, il n?y a pas si longtemps. Il a pris les

4.000 lettres ignobles que No�l MAM�RE a re�u apr�s avoir c�l�br� un mariage � B�gles.

Ce rugbyman ne peut pas s?emp�cher de penser que les horreurs qu?il y a vu (on appelait au meurtre, on faisait des dessins obsc�nes, on mena�ait tout le monde, on vitup�rait comme si l?homosexualit� �tait le crime des crimes) sont peut-�tre le fait, en partie, de ceux qui viennent le voir au cours des matchs de rugby, le f�licitent et l?applaudissent.

Donc, je dirais que je me r�jouis effectivement qu?un homme comme lui ait voulu r�aliser un livre de cette nature pour montrer que les valeurs du sport ne se m�langent pas avec l?ignominie, et de ce point de vue je pense que les supporters du

P.S.G. ont une responsabilit� extraordinaire, mais les dirigeants du P.S.G. aussi et je voudrais ici dire que le Maire de Paris doit pouvoir intervenir de mani�re ferme, d�termin�e pour que des choses comme cela ne se reproduisent plus.

Merci.

(Applaudissements sur les bancs des groupes ?Les Verts?, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur GALLAND, vous avez la parole.

M. Yves GALLAND. - Monsieur le Maire, chaque ann�e, la subvention du P.S.G. quelle qu?ait �t� sa forme dans le pass� ou aujourd?hui, fait ici l?objet de d�bats, quelquefois passionn�s.

Nous versions dans la p�riode pass�e une subvention substantielle au P.S.G. Je reconnais bien volontiers que, pour un club de football qui b�n�ficie d?un actionnaire majeur repr�sentant une entreprise priv�e, il y avait l� une confusion des genres qui n?�tait pas souhaitable.

Aujourd?hui, ceci nous est simplifi� par la directive europ�enne et les deux d�crets de 2001. Nous nous trouvons donc dans une situation, comme l?a rappel� le Pr�sident RIOU, o� nous versons 2,3 millions d?euros, ce qui correspond au plafond de subvention et o� nous achetons des places pour 1,3 million d?euros.

Je reviendrai sur la contrepartie que nous obtenons de ces sommes pour m?arr�ter une seconde sur l?affaire des supporters. Je pense que dans cette salle, on ne trouvera pas un �lu pour tol�rer le comportement inacceptable, justifiant une multitude de qualificatifs, de la part de supporters dont l?attidude est indigne. Une fois que l?on a pos� ce constat, ce qui ne doit faire de doute pour aucun d?entre nous, il faut savoir si le club a une part de responsabilit� et si le club fait tout ce qu?il faut pour �radiquer dans toute la mesure du possible ce comportement de supporters.

Je soutiens le P.S.G. depuis longtemps, je vais souvent au Parc-des-Princes, j?ai une vision qui malheureusement, compte tenu de l?anciennet� de mon attachement au football et de ma date de naissance, m?am�ne � avoir des souvenirs de ce qu?�taient les derbys parisiens, par exemple Racing et Stade fran�ais, cela remonte � loin, c?�tait passionn� et c?�tait beaucoup plus convenable.

Puis est venue une p�riode o� nous avons vu arriver des virages du P.S.G. � propos des comportements que nous condamnons. Pr�sident RIOU, l?honn�tet� consiste � dire que ce n?est pas de Francis GRAILLE que date une volont� du club de traiter dans toute la mesure du possible ce probl�me avec la plus extr�me d�termination.

En liaison avec la Pr�fecture de police, Laurent PERPERE, son pr�d�cesseur, les autres pr�sidents que j?ai connus

-j?ai connu les quatre derniers -, ont fait tout ce qu?ils pouvaient, �tant eux aussi scandalis�s. Ils ont fait tout ce qu?ils pouvaient avec des moyens audiovisuels, avec des poursuites.

Cher Pr�sident RIOU, nous serions tous les deux aux manettes de la s�curit� du Parc-des-Princes, je ne sais pas si nous prendrions la d�cision de retirer la banderole inadmissible dont vous parliez, car la retirer � ce moment-l� en plein match, c?est probablement entra�ner des cons�quences et des d�bordements pires que ce que l?on veut �viter. Le traitement de ce genre de probl�mes est extraordinairement difficile, n�cessite des moyens audiovisuels et doit �tre poursuivi. Qu?il n?y ait aucune ambigu�t� en ce qui nous concerne, nous souhaitons que dans le plus grand pragmatisme et avec la meilleure efficacit�, on puisse essayer de r�duire ces d�bordements et cela a �t� r�duit. Aussi curieux que cela puisse para�tre, les d�bordements de supporters dont nous parlons �taient bien pires il y a quatre ou cinq ans qu?ils ne le sont aujourd?hui, tout en restant inacceptables.

J?en viens maintenant, Monsieur le Maire, � la subvention.

Depuis que je suis �lu, je vote cette subvention r�guli�rement, je vais encore la voter aujourd?hui, et je l?ai dit � Pascal CHERKI, je la vote dans ces conditions pour la derni�re fois.

Je vote pour la derni�re fois. Et pourquoi ? En gros, nous votons 3,6 millions d?euros de subventions, dont une partie pour des raisons l�gales est attribu�e pour des places qui profitent � des jeunes, tr�s bien. Mais les autres 2,3 millions d?euros, � quoi correspondent-ils ? Oui, c?est vrai il y a une subvention pour des ?clubs-filleuls?, oui c?est vrai, il y a un tournoi, oui c?est vrai il y a 40 jeunes qui vont au camp des loges chaque ann�e, mais ceci me para�t, je vous l?ai dit, tr�s �loign� dans la fantastique animation des jeunes sur Paris que nous devrions pouvoir faire.

Le 24 juillet 2001, je vous le disais d�j�, ce n?est pas nouveau, c?est pour cela que c?est la derni�re ann�e que je vote la subvention sous cette forme. Il me semble que nous devons am�liorer fortement ce que nous r�alisons aujourd?hui avec le

P.S.G. pour les jeunes. Je vous disais : ?Il me semble que la r�alisation de deux entra�nements par mois au Parc-des-Princes est un objectif possible. L?invitation de milliers d?�coliers � ces entra�nements serait tr�s populaire si Luis FERNANDEZ - il s?agit aujourd?hui naturellement de Vahid HALILHODZIC - et ses adjoints �taient �quip�s de micros HF ; leurs consignes retransmises sur la sono du Parc pourraient repr�senter un int�r�t in�dit et passionnant pour les jeunes spectateurs, ou tout au moins une partie d?entre eux, les joueurs pouvant �tre �galement �quip�s de micros, ce qui apporterait de surcro�t une forte valeur p�dagogique?. Ceci pourrait entra�ner, sur un ou deux entra�nements par mois, la pr�sence de 20.000 jeunes au Parc � chaque entra�nement, et ceci correspondrait � une contrepartie formidable pour les jeunes de la subvention que nous votons et ce n?est pas compliqu� � mettre en ?uvre.

Aujourd?hui les arbitres sont �quip�s de micros HF, on d�veloppe ces techniques, pourquoi ne le ferait-on pas pour des entra�nements de cette �quipe de foot professionnelle qui pourrait quitter le Camp des Loges de temps en temps ? Aller au Parc-des-Princes un mercredi avec des �coliers qui viendraient massivement, ceci faciliterait ensuite le succ�s des classes-foot, toujours au Parc-des-Princes avec mise en ?uvre partielle des entra�nements auxquels les jeunes auraient pr�c�demment assist�.

Monsieur CHERKI, je souhaite, si vous voulez conserver une majorit� l?ann�e prochaine, dans cette salle, que vous vous fassiez notre interpr�te talentueux aupr�s du P.S.G. pour faire comprendre la dimension tr�s importante, p�dagogique et populaire que doit repr�senter la contrepartie de cette subvention, faute de quoi, je l?indique par avance, malgr� mon tr�s fort attachement au P.S.G., malgr� ma passion pour le football, par rigueur pour ce que doivent �tre les finances de la Ville, l?ann�e prochaine je ne voterai pas cette subvention.

Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Madame TA�EB, vous avez la parole.

Mme Karen TA�EB. - Merci, Monsieur le Maire.

Contrairement � mon coll�gue Alain RIOU, je ne vais pas revenir sur les violences, m�me si elles sont condamnables et si nous les condamnons avec la plus grande force parce que je ne crois pas que diminuer la subvention diminuerait comme par enchantement la violence dans les comportements, les comportements racistes, homophobes, sexistes que l?on condamne tous, comme le disait M.GALLAND, tous ici �lus de gauche comme de droite.

Cela �tant dit, la renomm�e du Paris-Saint-Germain d�passe tr�s certainement nos fronti�res et incarne � sa mani�re ou du moins pour les passionn�s du ballon rond, et il y en a � Paris, notre Capitale. Indubitablement, les Parisiens, dans leur majorit� aiment le P.S.G. m�me si on sait que cette �quipe oscille entre des scores peu glorieux et d?excellents r�sultats comme ce fut le cas il y a quelques jours.

Cela �tant dit en pr�ambule, le montant de la subvention de la Ville de Paris au P.S.G. ne peut laisser quiconque indiff�rent car il atteint des sommets, parfois difficile � comprendre, on le disait tout � l?heure : 3,6 millions d?euros, achat de places compris. Mais le football a ses raisons que la raison ignore.

Pour donner du sens � ces chiffres, il serait bon que la Ville de Paris, partenaire, demande que soit mise � l?�tude une action annuelle de grande envergure de la part du P.S.G. pour la Ville. C?est pourquoi les �lus du groupe M.R.C. �mettent le v?u que soit mis � l?�tude un accord de partenariat entre le P.S.G. et la Ville de Paris sous la forme d?une action nouvelle, forte en symbole voire � port�e humanitaire et/ou sociale. Cela pourrait �tre un grand match annuel au profit des personnes en situation de grande pr�carit� ou handicap�es ou encore de la lutte contre le cancer ou le sida. Je vous remercie.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur CHERKI, vous avez la parole pour r�pondre.

M. Pascal CHERKI, adjoint, au nom de la 7e Commission.

-Je rappelle que nous d�lib�rons sur une subvention mais je reviendrai sur les incidents du match P.S.G.-Marseille.

La subvention est compos�e de deux parties. Une partie plafonn�e � une somme de 2,3 millions d?euros, je vous le rappelle, de par la loi, va � des missions d?int�r�t g�n�ral et donc ne va pas � la soci�t� anonyme sportive professionnelle comme j?ai pu le lire des fois. Elle ne sert donc pas � payer les salaires des joueurs, mais � faire fonctionner le centre de formation, � faire fonctionner l?�quipe amatrice de football f�minin, � faire fonctionner les sections d?amateurs et � r�aliser un certain nombre d?animations.

Je reviendrai apr�s sur ce que dit le pr�sident GALLAND.

Une autre partie est un march� de prestations de services et sert � acheter plusieurs dizaines de milliers de places dont je rappelle que l?objet principal voire quasi exclusif est de permettre d?assurer une diversit� de la composition sociale du public. Je le dis et nous le maintenons - on peut l� avoir un d�saccord avec les ?Verts? -, nous consid�rons comme un enjeu social majeur de permettre que quel que soit son niveau de fortune, on puisse assist� � un match de football au Parc. Le football ne doit pas devenir un spectacle de ?happy few?, la pr�sence dans les tribunes �tant r�serv�e � ceux qui ont les moyens de se payer les places, ceux qui n?ont pas les moyens de le faire �tant contraints de le regarder � la t�l�vision, si tant est qu?ils aient les moyens d?avoir acc�s � une cha�ne payante. Parce que aujourd?hui les matchs de football sont retransmis sur les cha�nes payantes que ce soit Canal + ou T.P.S.

On peut �tre en d�saccord mais c?est un d�saccord politique que nous assumons. Je le dis d?autant plus que quand on conna�t la carte du football � Paris, Monsieur RIOU, on voit bien que la plupart des terrains de football sont localis�s sur les Mar�chaux depuis la construction du p�riph�rique et que donc 80 % des licenci�s des clubs de football chez les jeunes Parisiens viennent d?un environnement proche de la ceinture des cit�s H.B.M.

On peut faire le choix de consid�rer qu?apr�s tout l?objectif de gauche pour une politique de football, c?est d?aller boire une coupe champagne avec quelques ?happy few? dans les tribunes ou dans les loges. Nous, nous consid�rerons que nous pouvons faire plus et permettre chaque ann�e � plusieurs dizaines de milliers de jeunes issus de ces cit�s d?assister � un match de foot encadr�s par des �ducateurs de leur club. Voil�! Il y a un d�saccord politique, je l?assume, nous l?assumons, j?appellerai donc � voter contre votre v?u.

Alors en ce qui concerne le reste. Le probl�me auquel on est confront� d?un point de vue de s�curit�, c?est qu?aujourd?hui le football, et nous ne l?avons pas choisi au Conseil de Paris, ce que je dis souvent : ?est la grande messe la�que moderne?, cristallise - d?ailleurs souvent � son d�triment et ind�pendamment de sa volont� -, un certain nombre de passions collectives, objets de phantasmes. Ce que disait Freud � propos de la religion, on pourrait l?appliquer au football, c?est une n�vrose universelle qui nous fait faire parfois l?�conomie de nos n�vroses personnelles.

Il se trouve qu?� Paris c?est l?activit� sociale qui, tous les 15 jours, r�unit dans un lieu clos 40.000 personnes, le plus grand nombre de personnes dont les trois quarts sont Franciliens. C?est un fait. On peut dire que du temps de la marine � voile et de la lampe � huile c?�tait autrement, mais aujourd?hui, actuellement, c?est ainsi et ce n?est pas ainsi qu?en France. Et bien �videmment, comme le disait tout � l?heure ma coll�gue Claudine BOUYGUES, il y a des passions contradictoires, on y trouve le meilleur et le pire.

Le pire, on essaie de le combattre concr�tement et pragmatiquement. Qu?un quotidien aujourd?hui fasse la Une sur 2 pages sur une subvention qui est vot�e chaque ann�e, avec en gros titre : ?Faut-il payer pour le P.S.G. ??, alors qu?un secr�taire d?une grande formation politique donne les dix raisons pour lesquelles il faudrait voter ?Oui? � une consultation interne et que c?est rel�gu� en petit, montre le caract�re disproportionn� qu?on accorde au d�bat sur le football au regard des enjeux de soci�t� qu?il y a dans ce pays.

Je dis qu?� Paris plus qu?ailleurs puisque c?est tr�s m�diatis�, on en parle. On �tait confront�s de mani�re r�currente � un vrai probl�me de violence et les dirigeants du P.S.G. ne savaient pas comment l?affronter et m�me s?ils voulaient l?affronter. Les pouvoirs publics agissaient de leur c�t�, la justice aussi. Il n?y avait pas de coordination.

Avec la Pr�fecture de police, avec le Parquet de Paris, � l?initiative de Christophe CARESCHE et de moi-m�me, nous avons mis en ?uvre les conditions de la r�alisation pour la premi�re fois d?un contrat local de s�curit�, le premier r�alis� dans une enceinte de football en France. A tel point qu?aujourd?hui, la ligue professionnelle de football demande la g�n�ralisation de ce dispositif � l?ensemble des clubs de football fran�ais et des stades.

C?est une action concr�te, cela nous a pris un an et demi et cela a produit des r�sultats. Parce que lors du dernier Paris Saint-Germain/Marseille - je reviendrai sur la question des banderoles -, il n?y a pas eu - � part une erreur de dispositif qui a fait que le car des joueurs marseillais a �t� caillass� -, d?affrontements physiques � l?issue du match Paris Saint-Germain/Marseille. Aucune plainte pour I.T.T. d?un joueur n?a �t� d�pos�e. Je fais r�f�rence � d?autres d�bats que nous avons eus hier. Peut-�tre faudrait-il demander d?encadrer de m�me mani�re un certain nombre de r�unions politiques. Je ne pr�tends pas que de tels incidents n?arriveront plus jamais, mais je dis que quand on fait un travail, il produit des effets.

Moi, j?�tais � ce match, j?�tais � c�t� du Ministre de l?Int�rieur qui s?y �tait rendu en personne, ce qui montre tout de m�me l?importance qu?accordent les pouvoirs publics � ce travail que nous avons fait en commun. Et je me r�jouis - m�me si pour l?instant je trouve regrettable que nous ayons � mobiliser autant de forces de l?ordre -, je me r�jouis du r�sultat produit en termes de s�curit� publique et je tiens � le dire ici, m�me s?il n?est pas de mon bord politique. D�s qu?il y a eu le caillassage du car de Marseille, les forces de police ont tout de suite localis� le lieu o� cela s?�tait pass�. Ils ont vu des supporters qui sortaient d?un bar tenu par un ancien supporter de Boulogne, qui se trouve sur le territoire de la commune de Boulogne-Billancourt, et ils ont proc�d� � une fermeture administrative de quatre mois du bar. Ils ont interpell� une personne qui passe en comparution imm�diate. Voil�, cela commence � produire des effets. Je pense que l?on peut s?en f�liciter.

Et je vais m�me aller plus loin. Je me suis rendu, � l?initiative de la ligue professionnelle de football, � un colloque organis� sur la s�curit� sur les stades. J?y ai rencontr� le directeur de la s�curit� de Marseille et le directeur de la s�curit� de Paris. Ils ont pr�par� ensemble l?organisation des matchs Paris/Marseille et Marseille/Paris.

Et je peux vous dire que s?il n?y avait pas une coordination entre les services de s�curit� des deux clubs, nous aurions des incidents plus graves. Donc personne ne nie la gravit� du probl�me mais on essaie de le r�gler � chaque fois qu?il se pose. Et je tiens � dire qu?en mati�re de traitement de la s�curit� et de la violence dans les stades, Paris n?est pas en retard, il est plut�t en avance. Il faut dire que la Capitale a �t� plus que d?autres confront�e au probl�me.

Sur la question des banderoles � caract�re homophobe parce qu?il faut appeler un chat, un chat - et je m?en expliquerai avec Martine CHEVALIER du ?Parisien? qui a repris partiellement mes propos -, que s?est-il pass� dimanche ? Il y a le contexte et il y a ce qui c?est pass�. Le contexte est que Paris Saint-Germain/Marseille est aujourd?hui l?expression ?dramaturgique? dans le football. Il y a comme cela dans chaque championnat de football ce qu?on appelle des ?classicos?, un match de foot qui symbolise tout. En Espagne, c?est Bar�a/Real, je ne vais pas faire le tour des pays europ�ens. En France il se trouve que c?est Paris/Marseille et avant le match, la presse ?chauffe?.

Regardez la Une de ?France Football? : ?Marseille est 5e au championnat quand ils se d�placent � Paris, Paris est 14e?. Ce n?est tout de m�me pas le match, d?un point de vue sportif, du si�cle. Pourtant cela fait la Une, avec les deux anciens joueurs parisiens qui eux vont jouer � Marseille. Et je pourrais vous amener une revue de presse d?avant le match.

On ?chauffe?. Pourquoi ? Parce que c?est ce qui fait vendre du papier, c?est ce qui est m�diatique. Donc on chauffe � blanc. La Presse, je le dis, la presse chauffe � blanc les supporters des deux camps. Vous arrivez donc au match dans une ambiance, en plus, contextuelle cette ann�e. Vous aviez deux joueurs importants de Paris qui sont partis � Marseille dont un des deux est parti - comment dirais-je -, en disant qu?il quittait une secte, une prison. Propos m�diatis�s, r�percut�s. Bien �videmment cela ne cr�e pas les conditions d?un accueil pacifi� au Parc.

Ce qui explique justement les moyens exceptionnels de police et de s�curit� mis en place pour la pr�paration de ce match. Qu?est-ce qui s?est pass� apr�s ? Il s?est pass� que le club s?est concentr� pour l?instant, essaie de se concentrer, � la demande des pouvoirs publics, sur la lutte contre les fumig�nes. Un certain nombre de supporters ont fait entrer des banderoles manuscrites, ce ne sont pas des banderoles des ?tiffos?, et les ont positionn�es dans le stade � l?insu des responsables des services de s�curit�. M. LARUE, le directeur de la s�curit� du Parc, s?en est expliqu�. Il l?a dit : ?Ils les ont entr�es par petits bouts et les ont reformat�es dans le stade?.

Que s?est-il pass� apr�s la d�couverte des banderoles ? La question est de savoir si, dans un stade de 43.000 personnes chauff�es � blanc, on va, avec des stewards, retirer manu militari les banderoles.

L�, je rejoins ce que dit le pr�sident GALLAND. Je pense que c?�tait le meilleur moyen de susciter des affrontements.

Donc maintenant nous savons. D�s le lendemain, � la demande du Maire, j?ai appel� mon coll�gue de la Mairie de Marseille pour lui dire que nous ne cautionnions pas ces actes-l�. Je me suis rendu? Je m?excuse, Christophe, mais la s�curit�, ce sont aussi parfois des actes de responsabilit�, je me suis rendu au match Marseille-Paris pour r�p�ter aupr�s du Maire de Marseille, qui l?a tr�s bien compris, et de son adjoint au sport que nous �tions vraiment d�sol�s de ce qui s?�tait pass�. Le club aussi s?en est expliqu�. Ce ne sont pas des actes cautionn�s ni par le club ni par la Mairie ni par un quelconque autre pouvoir public.

Nous verrons maintenant s?il s?agit d?un incident isol� ou s?il s?agit d?une nouvelle tendance. S?il s?agit d?un incident isol�, nous demanderons au club d?�tre tr�s vigilant pour les prochains Paris-Marseille. S?il s?agit d?une nouvelle tendance, d?une d�rive du ph�nom�ne des supporters, nous r�fl�chirons avec le club et les pouvoirs publics, comme nous l?avons fait � propos des probl�mes de violence physique, sur les mani�res et les moyens d?y mettre un terme. Les solutions existent.

Je demande donc aux �lus en responsabilit�, et je m?adresse l� aux �lus ?Verts?, de ne pas chercher m�diatiquement � ?se payer sur la b�te?. Quand on est �lu, on est responsable. On peut interpeller, mais on essaie de r�fl�chir aux solutions. Je dis pourquoi, Alain RIOU. Parce que, quand nous sommes arriv�s en responsabilit�, nous avons pris une d�cision politique avec le Maire de Paris qui est de dire que le r�le des �lus n?est pas d?�tre administrateurs d?une soci�t� commerciale. Nous sommes donc sortis du Conseil d?administration, mais nous avons cr�� un Comit� de suivi avec les pr�sidents de club, ce qui permet au moins chaque ann�e de faire le bilan. Mais la direction du club est tout � fait dispos�e � rencontrer les �lus, les conseillers de Paris qui le souhaitent. J?ai moi-m�me, je ne donnerai pas de nom, ce n?est pas l?objet, emmen� des �lus visiter le PC de s�curit� au Parc. Ils me l?ont demand�. Vous seriez surpris, Monsieur RIOU, de savoir de quelle formation politique ils venaient.

Quand on fait une r�union du Comit� de suivi avec les dirigeants du club pour faire le bilan de la convention et, notamment, les questions de s�curit�, il serait bien que ceux qui se posent le plus de questions, comme vous, s?y rendent, posent ces questions et n?attendent pas simplement la s�ance du Conseil de Paris, o� ils savent qu?il y aura une m�diatisation de la question, pour le faire. Je trouverais qu?ils auraient plus de l�gitimit� � le faire s?ils s?�taient rendus � la r�union du Comit� de suivi pour poser ces questions qui auraient fait progresser les choses, peut-�tre ! Je dis cela parce que, au bout d?un moment, ?il ne faut pas prendre les enfants du bon Dieu pour des canards sauvages? !

Nous allons r�fl�chir aux propositions du pr�sident GALLAND. Des actions analogues ont �t� r�alis�es avec la R�gion pour plusieurs milliers d?enfants. Mais le probl�me ne vient pas du club qui est dispos� � le faire. Le probl�me vient de la capacit� � organiser, notamment � cause des probl�mes des march�s de cars pour la R�gion parisienne pour le transport de

20.000 enfants simultan�s un mercredi apr�s-midi.

Je pense que le club?

M. Yves GALLAND. - Il y a un m�tro formidable qui va porte de Saint-Cloud ! Il arrive au pied du Parc !

M. Pascal CHERKI, adjoint rapporteur. - Je ne suis pas oppos� � une telle proposition? Monsieur GALLAND, � chaque fois qu?on l?a sollicit�, le club l?a fait. On l?a fait une ann�e avec la DASCO : on a fait venir 3.000 ou 5.000 enfants au Parc, et cela n?a pas pos� de probl�me au club. Le club est pr�t � faire des entra�nements, ce n?est pas le souci. Le probl�me est celui de la capacit� logistique. C?est plus une interpellation concernant la Ville que concernant le Paris-Saint-Germain. Mais je suis pr�t � �tudier tr�s s�rieusement la solution.

Les enseignants sont r�ticents � emmener les enfants en m�tro tout le temps.

Je vois mon coll�gue Eric FERRAND qui opine du chef, nous allons donc y travailler de concert.

Je suis tout � fait d?accord pour que l?on mette le v?u du

M.R.C. � l?�tude, d?autant qu?il entre compl�tement dans la philosophie actuelle du club puisque, je tiens quand m�me � le rappeler, nous avons d�cid� d?exon�rer la taxe de spectacles d?une fraction d?un euro suppl�mentaire pour cinq matches pour des actions de soutien, notamment au profit de deux associations : une qui s?appelle ?Alliance maladies rares? et l?autre ?Enfance et partage? pour des causes � caract�re humanitaire.

Plusieurs matches sont d�j� parrain�s de ce point de vue. Peut-on approfondir le dispositif ? Je crois que, dans votre objectif, il y a la lutte contre le Sida. On va discuter avec les dirigeants du club, et je pense qu?ils n?y verraient pas d?objection sur le principe.

C?est pourquoi j?appelle � voter favorablement sur votre v?u.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur CHERKI, de ces explications compl�tes mais je crois int�ressantes.

Attendez, j?ai trois demandes d?explication de vote.

Monsieur VUILLERMOZ, vous avez la parole.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire.

Simplement, une explication de vote. Je ne m?�tais pas inscrit sur cette d�lib�ration puisqu?elle revient tous les ans et que l?on conna�t � peu pr�s les discours des uns et des autres.

Depuis le d�but de la discussion sur cette subvention au Paris-Saint-Germain, depuis le d�but de la mandature, nous nous sommes expliqu�s. Nous avons dit que nous voulions assortir cette subvention des contreparties pour aider les clubs sportifs, les clubs de football des jeunes de Paris. Nous avons dit aussi qu?il fallait qu?il y ait une am�lioration de l?image du club en tant que tel. Je dois dire simplement que la meilleure image du club, c?est quand le club gagne. C?est cela qui fait aussi que, pour Paris, c?est positif. Quand le club perd, il est clair que, pour Paris, ce n?est pas forc�ment la meilleure image.

La deuxi�me chose, c?est que Marie-Georges BUFFET, dans une loi, a adapt� ces subventions, pour que l?ensemble des villes ne puissent pas accorder de subvention trop importante. Aujourd?hui, pour le P.S.G., nous sommes au maximum de la subvention autoris�e par la loi Marie-Georges BUFFET.

Je voudrais dire aussi un mot sur les supporters parce qu?il est clair que le comportement de certains d?entre eux est inadmissible. A ce sujet, je partage l?avis de mon coll�gue RIOU, � savoir que la crise et le d�bordement des supporters sont li�s profond�ment dans les ann�es 70 au d�but de la crise �conomique, particuli�rement de la Grande-Bretagne. Je rappelle � ce sujet la trag�die du Heesel � Bruxelles.

Moi, je ne fais pas l?amalgame entre le peuple de Paris, le peuple de la r�gion parisienne et ces hooligans. Je ne fais pas cet amalgame parce qu?il n?y a pas � le faire. Il y a l� une poign�e de gens racistes, x�nophobes, homophobes qui entra�nent une autre partie de gens qui sont dans une situation souvent difficile au niveau de leur vie. Il est possible, pour le club, mais aussi pour la police qui dispose de moyens de surveillance de faire cesser ces actes ill�gaux, dangereux, voire criminels.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Mais on le fait !

M. Jean VUILLERMOZ. - Il est possible qu?au niveau du club quelque chose soit organis� pour �viter ces exc�s. Je souhaite que l?on aille dans ce sens. Je pense que c?est possible.

Je ne pense pas, comme l?a dit notre coll�gue du Mouvement des citoyens, que c?est en diminuant la subvention que nous arriverons � r�duire les d�bordements des supporters. Je ne le pense pas du tout. Il est cependant �vident aussi qu?il faut faire en sorte que le club ait une attitude plus rigoureuse envers un certain nombre de ces hooligans qui ne sont pas des supporters.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Moi, j?essaie de g�rer le d�bordement du temps de parole, ce qui n?est pas facile !

Monsieur LEBAN, vous avez la parole.

M. G�rard LEBAN. - Merci, Monsieur le Maire.

On ne peut pas dire que tout soit noir ni que tout soit blanc. C?est vrai que nous avons un club, le P.S.G., qui est le club de la Capitale. On ne peut pas �tre contre le club et la majorit� des �lus sont pour et nous aussi, bien entendu.

Simplement, je pense aux riverains, et je le dis en tant qu?�lu local, je prends le dernier match avec Marseille : l?environnement du Parc a �t� compl�tement ?ratiss�?, c?est-�-dire que toutes les voitures ont �t� enlev�es. Elles ont �t� enlev�es pour quelles raisons ? Elles ont �t� enlev�es parce qu?un certain nombre de personnages troublent l?ordre public, suscitant quelques inqui�tudes. Donc tout a �t� d�gag�.

Mais qu?est-ce qui s?est pass� ? Il s?est pass� que les riverains ont eu leur voiture enlev�e, n?ont pas pu sortir de chez eux et que, une heure avant le match, toutes les places d�gag�es ont �t� occup�es par les spectateurs qui venaient au match, y compris un certain nombre d?individus, moi-m�me j?�tais l�.

Donc je veux dire que?

(Rires de l?Assembl�e).

Oui ! Oui ! Oui ! Eh bien, oui !

J?y �tais � 8 heures le matin et toute la journ�e et j?y �tais le soir parce que, excusez-moi, mais sur place il faut quand m�me regarder.

Alors c?est vrai qu?il ne s?est pas pass� de choses particuli�res sauf ces nuisances et nous souhaitons, comme notre pr�sident, Claude GOASGUEN, l?a demand�, qu?un certain nombre de mesures soient prises, notamment de pr�voir des badges pour les riverains. On n?y arrive pas. Il faut que l?on arrive � s�curiser les matchs sans faire des abords du Parc-des-Princes une zone interdite.

Ceci dit, nous voterons la subvention.

(Applaudissements sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur RIOU, vous avez la parole pour une minute.

M. Alain RIOU. - Je vais m?en tenir strictement � une explication de vote. Bien �videmment, nous maintenons notre amendement.

Avec 1,6 million d?euros ainsi d�gag�s, nous pourrions acheter pas mal de ballons, de maillots et aider des petits clubs, c?est pourquoi il faut �viter les propos d�magogiques.

Bien �videmment, si l?h�micycle ne vote pas cet amendement, nous voterons contre la subvention, comme d?habitude. En revanche, nous consid�rons que le v?u du MRC est un bon v?u. Je trouve m�me que, symboliquement, s?il pouvait y avoir un grand match dans l?ann�e au profit de la lutte contre le Sida par exemple, je ne dis pas que cela rach�terait les supporters du

P.S.G. mais, d?une certaine mani�re, ce serait une forme un peu embl�matique de ce que le sport peut faire de bien dans notre pays.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur SARRE, vous avez la parole.

M. Georges SARRE, pr�sident du groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, maire du 11e arrondissement. - Monsieur le Maire, je consid�re que le d�bat qui vient d?avoir lieu est un d�bat de qualit� et int�ressant, et je voudrais saluer l?adjoint au sport, qui a expliqu� de fa�on claire l?objectif, le dossier et les conditions qui ont amen� la Ville de Paris et la majorit� actuelle � voter une subvention en faveur du Paris-Saint-Germain.

Alors comment voit-on les choses au M.R.C. ?

Simplement !

Un, il y a une vogue du sport et particuli�rement du football � Paris, en France, en Europe et un peu partout dans le monde, et notamment dans les pays du Tiers-Monde, qui fait qu?on ne peut pas faire comme si ce besoin, cette fa�on de s?exprimer, d?�tre, n?existait pas. Je trouve donc pour ma part, et nous pensons au sein du groupe M.R.C., que la Ville de Paris, en ayant un club, en le subventionnant, est dans son r�le. On ne voit pas comment les choses se passeraient si nous prenions la d�cision de refuser la subvention, ce que d?ailleurs par parenth�ses personne ne demande. Il s?agit plut�t, pour les Verts par exemple, de diminuer cette subvention.

J?observe au passage que c?est sans doute le seul cas o� on demande une diminution de la subvention ! Je vois l?adjoint � la culture qui, lui, est plut�t l?objet de sollicitations inverses, je vois l?adjointe au commerce, � l?artisanat et aux petites entreprises car quand il s?agit des illuminations ou des associations de commer�ants, c?est ?augmentons les subventions?. Je pourrais continuer l?�num�ration. Le mouvement naturel, � la base comme dans l?h�micycle au sein des groupes, c?est de demander davantage pour les activit�s culturelles, sportives, �conomiques ou autres.

Je trouve que la subvention est l�gitime. Est-elle trop est �lev�e ? C?est un d�bat.

J?aime bien en g�n�ral les interventions du Pr�sident GALLAND, mais aujourd?hui il dit ?c?est la derni�re fois que je vote la subvention sauf si, etc.?. Moi, je ne sais pas ce que je ferai l?an prochain mais, en principe, je voterai la subvention si, comme cela a �t� demand� par les groupes, un effort est entrepris - et j?ai entendu Pascal CHERKI qui r�pondait favorablement � M. GALLAND qui a fait des propositions qui m�ritent d?�tre �tudi�es, d?�tre prises en compte -; si cela rend service aux jeunes de Paris et au-del�, ce sera naturellement une tr�s bonne chose.

Les supporters, cela fait un moment que cela dure ! Ce probl�me n?est donc pas nouveau, il est r�current. C?est vrai que depuis la signature du contrat local de s�curit�, en retenant les dispositions prises par la Pr�fecture de police, il y a eu indiscutablement des am�liorations.

Cela dit, j?approuve enti�rement les propos du pr�sident du groupe ?Les Verts? quand il a d�nonc� ces comportements scandaleux tenus en plein Paris dans le Parc-des-Princes, avec une retransmission par les m�dias dans le monde entier. On ne peut pas laisser passer cela !

Moi, je m?adresse plut�t au repr�sentant du Pr�fet de police qui a d� lire comme moi de nombreux articles sur ce ph�nom�ne qui est d�crit comme li� � la crise �conomique et sociale et en tout cas, ayant commenc� � ce moment-l�. Oui mais, � travers ce que je lis, je d�couvre qu?en g�n�ral, ce sont des gens parfaitement int�gr�s � la soci�t�, qui ont des moyens, qui la semaine en g�n�ral sont en costume et cravate, donc pas des smicards, en tout cas pas tous, qui apparaissent comme les meneurs de r�seaux regroupant des supporters violents, racistes, x�nophobes, sexistes, homophobes. Ceux-l�, Monsieur le Pr�fet de police, il y a quand m�me des moyens pour les localiser, savoir qui ils sont, les emp�cher de nuire.

Je pense qu?entre la direction du club, la Ville de Paris et la Pr�fecture de police, et tous les groupes doivent y concourir, les moyens existent de mettre un terme � ces comportements, ces violences absolument inacceptables.

Je vous remercie.

Nous voterons la subvention.

(Applaudissements sur les bancs des groupes du Mouvement r�publicain et citoyen, socialiste et radical de gauche, communiste et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

Monsieur BLOCHE, vous avez la parole.

M. Patrick BLOCHE. - Merci, Monsieur le Maire.

Je n?abuserai pas du temps que vous m?accordez pour cette explication de vote du groupe socialiste et radical de gauche, surtout que beaucoup de choses sinon toutes ont d�j� �t� dites, je pense, avec une qualit� incontestable de d�bat apport�e par les uns et les autres. Je voudrais notamment saluer les propos de Pascal CHERKI qui y a contribu� tout particuli�rement.

Il y a �videmment unanimit� dans cette enceinte pour d�noncer l?inacceptable, c?est-�-dire le fait que des matchs de football et notamment un match aussi embl�matique que P.S.G.Marseille produise des images et des propos marqu�s par l?injure, la diffamation, la provocation � la haine ou � la violence � l?�gard d?individus ou de groupes d?individus - l�, je fais r�f�rence explicitement � notre droit - et qu?il puisse �tre prononc� des injures � caract�re raciste, x�nophobe, sexiste ou homophobe.

D?ailleurs, entre parenth�ses, si le Gouvernement se d�cidait enfin � inscrire � l?ordre du jour du Parlement le projet de loi permettant de sanctionner les injures � caract�re sexiste et homophobe, la justice aurait sans doute des moyens d?agir, d?incriminer et de sanctionner beaucoup plus fort.

Au-del� de cette d�nonciation, qui est centrale et �videmment essentielle, il y a un probl�me de responsabilit� : la responsabilit� des forces de police et notamment de toutes celles et tous ceux qui contribuent comme on dit � ?maintenir l?ordre public?. La responsabilit� du club est �videmment majeure. Faire appel � ces responsabilit�s, � cette double responsabilit�, est �videmment tout � fait essentiel.

Sans doute faut-il aussi se situer dans le contexte. Je pense que Pascal CHERKI a eu raison de faire r�f�rence au contexte m�diatique entourant le match P.S.G./Marseille avec le r�le de certains commentateurs guid�s par des enjeux commerciaux, de lectorat, qui visent � jouer au pompier pyromane, et � dire que tout cela est scandaleux apr�s avoir jet� de l?huile sur le feu.

Je rebondis sur ce que disait Jean VUILLERMOZ � juste titre : si le P.S.G. gagnait, si le P.S.G. n?�tait pas quatorzi�me, mais cinqui�me ou sixi�me parmi les clubs europ�ens, il est certain que notre discussion serait toute autre, tout du moins, nous serions interpell�s de mani�re diff�rente. Et, voulant �ventuellement r�duire la subvention, on nous dirait : ?Comment, vous voulez priver de moyens une �quipe qui gagne ??.

Mais, voil�, le P.S.G. perd et le contexte m�diatique s?en trouve aujourd?hui tr�s diff�rent.

Pour conclure, Monsieur le Maire, j?ajouterai que je comprends la d�marche du groupe ?Les Verts?. Ce que je comprends moins, c?est ce verre � moiti� vide ou � moiti� plein. Pourquoi baisser la subvention ? Si vraiment il faut aller jusqu?au bout de votre d�marche, � ce moment-l�, il ne faut plus de subvention et la Ville de Paris doit rompre tout lien avec le P.S.G.

Je pense qu?il faut maintenir ce lien et notamment ce lien financier. Cela nous donne la possibilit� de d�battre au Conseil de Paris, cela nous donne la possibilit� d?interpeller, de demander et, quelque part, de faire progresser une situation pour laquelle j?intervenais d�j� en cette enceinte, il y a quelques ann�es, et qui, incontestablement, car je voudrais finir sur une note positive, �volue positivement. Ce n?est pas assez rapide � notre go�t et sans doute au go�t de Pascal CHERKI le premier, mais cela �volue positivement.

C?est la raison pour laquelle, aujourd?hui, en fonction du d�bat tel qu?il s?est d�roul�, le groupe socialiste et radical de gauche souhaite que la subvention du P.S.G. soit maintenue au niveau qui nous est propos� par l?Ex�cutif.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen, communiste et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Bien. Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 29 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 29 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe du Mouvement r�publicain et citoyen, assortie d?un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u est adopt�e. (2004, V. 245).

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DJS 114.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2004, DJS 114).

Novembre 2004
Débat
Conseil municipal
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