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2004, DU 155 - Aménagement du secteur “Ourcq Jaurès” (19e). - Bilan de la concertation. - Avis favorable au projet d’aménagement. - Instauration d’un sursis à statuer. - Avis favorable à la mise en oeuvre de la procédure préalable à la Déclaration d’utilité publique de l’opération. - Modification du champ d’application du Droit de préemption urbain renforcé. - Cession des biens communaux, 7 et 9, rue de l’Ourcq à l’O.P.A.C. de Paris. - Autorisation à M. le Maire de Paris de signer une convention publique d’aménagement avec la S.E.M.A.V.I.P. pour mettre en oeuvre cette opération conformément au programme approuvé ; approbation de la participation de la Ville de Paris à l’opération ; cession des biens communaux à la S.E.M.A.V.I.P. Approbation, après enquête publique, de la modification du Plan local d’urbanisme.


M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Nous passons maintenant � l?examen du projet de d�lib�ration DU 155 relatif � l?am�nagement du secteur Ourcq Jaur�s sur lequel de nombreux amendements ont �t� d�pos�s par M. BLET.

Je vais donner la parole � M. MADEC et � M. BLET et je demanderai � M. BLET de pr�senter de la fa�on la plus concise possible ses amendements.

Monsieur MADEC, vous avez la parole.

M. Roger MADEC, maire du 19e arrondissement. Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, le secteur Ourcq Jaur�s situ� le long des voies de la petite ceinture entre l?avenue Jean-Jaur�s et le Canal de l?Ourcq est un des secteurs rest�s trop longtemps � l?�cart des r�am�nagements de Paris et du 19e arrondissement. D�s 1990, le Conseil de Paris approuvait les objectifs d?am�nagement d?une op�ration d�nomm�e � l?�poque Ourcq-Thionville, mais dont les contours g�ographiques �taient quasiment les m�mes que ceux du secteur d?am�nagement Ourcq - Jaur�s. En d�pit d?une premi�re r�union de concertation qui a eu lieu en 1991, l?op�ration n?a jamais �t� engag�e.

Plus de 10 ans apr�s, sur ma proposition, Bertrand DELANO� et son adjoint charg� de l?urbanisme Jean-Pierre CAFFET ont confi� � une soci�t� d?�conomie mixte, la SEMAVIP, le pilotage et la coordination d?une �tude pr�alable � une op�ration d?am�nagement. C?est le bilan de cette concertation et le projet d?am�nagement qui en est issu dont nous sommes aujourd?hui saisis.

Le constat initial est relativement simple et malheureusement encore trop fr�quent dans le 19e arrondissement : d�gradation pr�occupante du b�ti, insalubrit�, qualit� tr�s moyenne des constructions, inadaptation de certaines constructions � l?accueil d�cent de logements, absence de vie commerciale, desserte en transport en commun mal assur�e.

C?est donc � partir de ce constat qu?une large concertation s?est engag�e avec les habitants, les �lus, les responsables associatifs et les acteurs �conomiques du secteur. Je rappellerai ici que deux r�unions de concertation, qui se sont tenues le 23 janvier et le 25 juin 2003, ont r�uni � chaque fois plusieurs centaines de personnes, qu?il y a eu �galement une exposition publique � la mairie du 19e pendant un mois, du 16 juin au 18 juillet 2003 avec 4 permanences d?information.

Lors de cette concertation se sont exprim�es un certain nombre de demandes reprises dans le projet d?am�nagement : r�habilitation d�s que l?�tat du b�ti le permet - ou d�s que cela est raisonnable, parce que tout est r�habilitable - afin de pr�server le tissu urbain existant tout en �radiquant l?insalubrit�.

Sur les 340 logements actuellement envisag�s, et je ne rappellerai ici � personne l?urgence de r�aliser du logement � Paris, 1/5e seront r�alis�s dans les b�timents r�habilit�s. Les programmes envisag�s sont vari�s : 40 logements pour les jeunes apprentis et compagnons du Tour de France en logement d?insertion, 60 logements �tudiants dont le financement reste li� aux engagements ou aux d�sengagements de l?Etat, et qui en principe seraient financ�s en cr�dits PLUS, 100 logements PLS pour permettre aux couches moyennes de rester � Paris et 140 logements en accession priv�e.

Ce choix de mixit� correspond � l?ambition l�gitime d?un programme �quilibr� dans un quartier qui comprend une des cit�s HLM les plus difficiles de Paris avec 440 logements et une autre cit� pas tr�s loin, rues de l?Ourcq et de l?Oise.

Concernant les vo�tes de la petite ceinture, l� encore, le r�am�nagement prend en compte la demande des habitants d?une utilisation sous forme d?ateliers. Ce sont ainsi environ

1.400 m�tres carr�s de surfaces qui seront r�habilit�s pour accueillir des activit�s de cr�ateurs ou d?artisans.

Je rappellerai l?urgence du logement mais aussi l?urgence � d�velopper l?activit� �conomique dans un arrondissement o� le taux de ch�mage avoisine parfois 15 %.

Enfin, l?agrandissement et une meilleure insertion dans un am�nagement paysag� du terrain de jeux permettra de canaliser l?�nergie parfois un peu d�bordante des jeunes de la cit�

H.L.M.

De m�me, la cr�ation d?un espace vert sur une partie de l?emprise actuelle occup�e par l?usine du Chauffage urbain permettra de r�pondre � une demande l�gitime de v�g�taliser le secteur, m�me si on est tr�s proche du parc de La Villette. Le programme sera compl�t� par un �quipement public de quartier dont l?usage sera � d�finir localement le moment venu.

Au-del� de la description d?un projet qui correspond non seulement aux attentes l�gitimes d?habitants trop longtemps d�laiss�s, voire abandonn�s, mais aussi � l?esprit de ce � quoi nous sommes engag�s aupr�s des Parisiens, du moins pour les membres de la majorit� municipale (logements d�cents, cadre de vie plus humain, insertion dans une politique urbanistique coh�rente, d�veloppement de l?activit� �conomique pour essayer de faire reculer le ch�mage), je pense que ce grand projet r�pond � ces objectifs communs.

Naturellement, on peut toujours prendre du temps suppl�mentaire, mais je dirai qu?il y a un temps pour la discussion et la concertation et un temps pour l?action. Aujourd?hui, nous sommes dans le temps de l?action.

Pour les v?ux et amendements, je laisserai le soin � l?Ex�cutif d?y r�pondre, mais personnellement je suis contre et je me f�licite que Jean-Pierre CAFFET d�pose un v?u au nom de l?Ex�cutif pour poursuivre une �tude suppl�mentaire sur un lot pour lequel il n?a pas �t� possible d?explorer l?�tat du b�ti puisque le propri�taire a refus� aux entreprises l?acc�s � son bien.

Mais je ne peux m?emp�cher de faire quelques commentaires, sans esprit pol�mique, pas sur ce qui demande un classement pr�cis dans le futur P.L.U. et qui, de fait, ne concerne pas notre d�bat d?aujourd?hui.

Pour les r�habilitations, je m?appuierai non seulement sur le rapport d?�tude technique �tabli en janvier 2003, mais aussi sur mes d�placements sur le terrain. Je rappellerai que j?ai v�cu dans ce secteur pendant pratiquement quinze ans, donc je connais bien ce dont je parle.

Le 14, rue de l?Ourcq devrait para�t-il �tre r�habilit� car de type art d�co? J?invite nos coll�gues s?il ont quelque temps � consacrer � aller voir sur place o� est l?art d�co dans un garage automobile � un niveau avec rampe en b�ton et pour seul ornement les publicit�s pour huile, pneus ou carburants.

Le 143, avenue Jean Jaur�s, dont le rapport �voquait le renforcement des planchers et des pi�ces concern�s, s?est depuis effondr� sur deux �tages - heureusement il n?y a pas eu de bless�s -, t�moignant du niveau de d�gradation d?un b�timent sans la moindre qualit� architecturale.

En ce qui concerne les 1, 3 et 5 rue de l?Ourcq, le b�timent en certaines parties n?est pas plus profond que d?un m�tre ! Quelle r�habilitation envisager sur une structure inadapt�e ?

Enfin, comment ne pas r�agir � l?amendement aux filets de hauteur qui, dans son expos� des motifs, fait r�f�rence � une future ?rue canyon? ? Je rappellerai que la voie a 12 m�tres de large au minimum, donc je pense qu?avec des constructions � 6 �tages, ce n?est pas cr�er une rue canyon, c?est recr�er un front b�ti coh�rent avec le paysage parisien. Certes, comme tout projet, tout cela reste sujet � am�lioration mais le vote que nous allons �mettre tout � l?heure, qui n?est pas l?ach�vement d?un processus, est lourd de cons�quence pour les habitants de ce quartier. Si ce projet devait �tre retard� ou contrari�, je pense que c?est une d�cision qui serait gravement sanctionn�e localement. Je vous invite donc � voter ce projet de d�lib�ration exemplaire �labor� en concertation avec la Ville gr�ce � Jean-Pierre CAFFET, la SEMAVIP et les �lus locaux du secteur ainsi que les acteurs locaux.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je vais donner la parole � M. BLET.

Madame BARANDA, vous n?�tiez pas inscrite ou il y a eu une confusion. Je vous donnerai la parole bien �videmment, mais je souhaiterais que M. BLET puisse pr�senter ses amendements dans son intervention g�n�rale.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Maire, am�nager le quartier Ourcq-Jaur�s apr�s des ann�es et des ann�es d?atermoiements ne peut que nous r�jouir. Nous esp�rions un projet �quilibr�, respectueux de la morphologie parisienne, fruit d?une concertation exemplaire. Or, nous d�couvrons un projet des plus archa�ques, destructeur et densificateur.

Quel est le bilan de l?op�ration ? 13 d�molitions contre 10 r�habilitations. Parmi les 13 d�molitions, certaines peuvent para�tre acceptables. En revanche, 8 destructions sont des plus contestables.

L?immeuble du 143, rue Jean-Jaur�s, rue de l?Ourcq, les 1, 3-5, 14, 18-18 bis, 20-22-22, bis rue de l?Ourcq, 43 et 45 et le 26 quai de la Marne sont injustifi�es ou plut�t ont pour seule justification une volont� de densification outranci�re du b�ti.

Le bureau d?�tudes BTP Consultant a en effet r�alis� pour le compte de la SEMAVIP, � la demande de la SEMAVIP, une �tude de l?�tat du b�ti sur ces immeubles vou�s � la destruction. Selon cette �tude, ils sont parfaitement r�habilitables, la plupart �tant m�me en parfait �tat. BTP pr�conise seulement de remplacer dans le cas du 143, avenue Jean-Jaur�s le plancher de certaines salles d?eaux, qui effectivement n?�tant pas isol�es ont eu des probl�mes, et pour quelques autres de ravaler et de reprendre en totalit� les r�seaux d?eau et r�seaux �lectriques pour mise en conformit�. Bref, de r�aliser le b.a.ba de toute op�ration de r�habilitation classique. Ce qui n?a, pour que les choses soient bien claires, strictement rien � voir avec le type de travail que fait la S.I.E.M.P. sur des immeubles profond�ment d�grad�s.

Enfin, sur les autres immeubles, rien de tel, leur �tat �tant parfait.

Que pr�conise BTP Consultant ? Il est seulement question de double vitrage, de mettre une double peau sur les fa�ades et d?installer une ventilation m�canique contr�l�e. Autant de mesures excellentes mais qui rel�vent du luxe dans le cadre d?une r�habilitation et qui ne se font jamais dans le cadre des r�habilitations sur le territoire parisien.

Pour le seul 143, rue de l?Ourcq, sa r�habilitation est jug�e ?difficilement envisageable? mais celle du 12, rue de l?Ourcq qui l?�tait �galement, va �tre r�alis�e par la SEMAVIP. Comme quoi rien n?est impossible.

Quant aux 3 b�timents d?activit�s qui n?ont pas �t� vis�s par BTP Consultant - il y en a 3, il n?y en a pas un seul -, leur valeur patrimoniale t�moignage du pass� faubourien et industrieux du quartier, et plaide pour leur pr�servation.

En effet, le 26, quai de la Marne est un superbe b�timent en briques et armatures m�talliques du XIXe si�cle. Le 14, rue de l?Ourcq est un b�timent d?activit�s typiquement Art D�co dat� 1933.

Ces b�timents d?activit�s Art D�co dans Paris sont en faible nombre. Ils sont r�pertori�s dans des documents remarquables publi�s par les �ditions Charles Moreau � l?�poque, et ils disparaissent tous les uns apr�s et l?autre, qu?il s?agisse de garages, de cin�mas ou de commerces. Il s?agit du patrimoine national. On a le droit de ne pas aimer l?Art D�co - sur ce point je ne pol�miquerai pas avec mon ami Roger MADEC -, mais de l� � le traiter par le m�pris et le vandalisme, il y a une marche que j?aimerais que la Ville ne franchisse pas. Le patrimoine Art D�co, vous le savez, a �t� particuli�rement malmen� dans Paris et les exemplaires rares qui subsistent doivent, de ce fait, �tre encore mieux pr�serv�s.

Enfin, la r�habilitation de l?ensemble form� par les b�timents d?activit�s du 18-18bis, 20-22-22 bis, rue de l?Ourcq permettrait de r�aliser une remarquable cit� des artistes et des artisans, � l?instar de ce qui est r�alis� dans des pays parfaitement civilis�s que sont les villes de province en France et en Europe avec des b�timents d?activit�s anciens de ce type.

Pour pouvoir densifier � outrance, le projet initial pr�sent� au mois de juin allait jusqu?� m�priser les r�gles de droit les plus �l�mentaires en d�pla�ant les C.O.S. sur de nombreux lots.

Le projet de juin qui a �t� pr�sent� au conseil d?arrondissement du 19e, que nous avons d�nonc� � l?�poque comme �tant totalement ill�gal, mais d?une ill�galit� qui d�passe les pr�c�dents que l?on a pu conna�tre sur la Ville de Paris, a �t� vot� par une partie seulement de la majorit� municipale, notamment les �lus socialistes alors qu?ils �taient en pleine ill�galit�.

Le maire adjoint � l?urbanisme l?a reconnu - je lui en rends gr�ce -, et il a donc retir� ce projet de d�lib�ration au mois de juin. Mais on doit se poser des questions. Comment, dans une ville comme Paris, des projets d?une ill�galit� totale peuvent-ils voir le jour ? Par qui sont-ils ?boost�s? ? Comment les services r�agissent-ils quand on leur donne de tels ordres ? De ce point de vue-l�, ce petit probl�me a �t� occult� par le pr�c�dent intervenant.

Ce projet, gr�ce � l?intervention des �lus ?Verts?, avait donc �t� retir� mais la nouvelle mouture, sur le fond, est identique et les probl�mes juridiques, s?ils ne sont pas aussi graves, sont toujours pr�sents.

3 lots ont �t� �cr�t�s d?un �tage pour entrer dans le cadre l�gal et, sur 4 autres lots, il a fallu avoir recours � des subterfuges pour respecter le C.O.S. Sur le lot 3, on regroupe ainsi 2 parcelles de l?O.P.A.C. Sur les lots 7 et 8, le futur espace vert en bordure de petite ceinture a �t� inclus dans le calcul du COS et sur le lot 10 a, c?est le futur trottoir �largi qui a permis de respecter le cadre l�gal. Bref, cela rel�ve plus du tripatouillage que du respect de la r�gle droit. C?est m�me du remembrement sauvage dont la r�gularit� juridique est loin d?�tre parfaite et cela rappelle davantage les pires remembrements ruraux avec leur effet d�vastateur que nous connaissons tous.

Sur le plan de la morphologie, du paysage, le r�sultat sera d�sastreux. L?�criture architecturale et urbanistique faubourienne, dont le charme r�side dans la variation des �pannelages et dans l?humilit� des constructions, sera proprement gomm�e et la rue de l?Ourcq aujourd?hui largement ouverte � la lumi�re deviendrait une rue canyon ombrag�e.

Lors des r�unions dites de concertation, les habitants, contrairement � ce qui a �t� dit, ont pourtant exprim� leur volont� de respecter - je cite -: ?L?identit� urbaine du quartier? et de pr�server le tissu urbain existant. C?est dans le rapport de pr�sentation qui a �t� distribu� avec le projet de d�lib�ration. Ce n?est pas une invention d?�lus �cologistes ou de militants verts qui serait r�alis�e. Or, c?est bien exactement le contraire de cette demande retranscrite dans le rapport de pr�sentation qui est programm�e.

Afin de pr�server l?identit� du quartier, il importerait pour le moins de conserver les hauteurs actuelles. C?est ce que nous demandons dans notre amendement sur les filets de hauteur.

En outre, il est �vident que l?identit� du quartier sera non seulement boulevers�e sur le plan morphologique mais �galement sur le plan sociologique. Parmi les 175 habitants des immeubles concern�s par le projet, combien voit �tre relog�s dans le quartier ? Probablement, aucun. Les logements sociaux pr�vus sont en effet destin�s � des apprentis et � des �tudiants

-et encore avec des formules de financement divers -, ce qui est une bonne chose mais aucun logement social n?est envisag� pour les anciens habitants.

Le reste de la programmation porte en effet sur 100 logements interm�diaires destin�s aux classes moyennes et 140 logements en accession priv�e, non sociale - ce n?est pas de l?accession sociale � la propri�t� -, destin�s � des gens ais�s. Le r�sultat de l?op�ration est clair: � terme les pauvres seront chass�s pour installer les plus ais�s.

Qui plus est, selon l?enqu�te sociale r�alis�e pour le compte de la SEMAVIP, 86 % des actifs du secteur sont des employ�s ou des ouvriers et les ch�meurs et pr�caires sont surrepr�sent�s. La cr�ation d?un p�le d?activit�s artisanales et artistiques, g�n�ratrice d?emplois peu qualifi�s, permettrait d?offrir des opportunit�s int�ressantes � la population de ce secteur du 19e.

D?o� nos amendements demandant la r�habilitation de b�timents d?activit�s existants, d?o� �galement les v?ux que nous aborderons apr�s, qui permettraient de r�aliser ce p�le en ad�quation avec la morphologie de ces b�timents.

Monsieur le Maire, et pour conclure, ce projet n?a gu�re de qualit�. Il ignore l?histoire de ce quartier en d�molissant les b�timents les plus embl�matiques sur les rives du canal de l?Ourcq et il ignore les n�cessit�s socio-�conomiques de la population, le type de ch�mage et la structure de ce ch�mage qui est tr�s sp�cifique. C?est la m�moire urbaine, le m�moire d?une ville que l?on efface. Cette d�marche est consternante. C?est tr�s exactement le contraire d?une conception �cologique de l?urbanisme soucieuse de mixit�, respectueuse de l?existant, respectueuse du parcellaire, du b�ti, respectueuse du paysage urbain, recherchant attentivement l?ad�quation entre la morphologie urbaine et une fonctionnalit� artisanale et artistique. La destruction du parcellaire, du b�ti, du paysage urbain des quartiers populaires, le m�pris du tissu faubourien nous ram�ne aux op�rations de sinistre m�moire des mandatures chiraquiennes. Nous avons cru na�vement que Ch�teau-Rouge serait l?exception, avec Ourcq-Jaur�s, la SEMAVIP r�cidive lourdement.

Pauvre Ourcq. Pauvre Jaur�s. R�veille-toi, Jaur�s !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Madame BARANDA, vous avez la parole.

Mme Violette BARANDA. - Oui, je vous remercie.

Je vais intervenir en tant que r�f�rente du Maire au conseil de quartier, pour avoir suivi ce projet avec l?am�nageur et le conseil de quartier et pour avoir fait plusieurs marches exploratoires pour relever certains b�timents que nous voulions garder.

Malheureusement, nous ne nous sommes pas fait entendre alors qu?au d�part, il me semblait que nous avions eu une �coute. On en parle beaucoup dans la concertation. Ce comit� s?est beaucoup investi, puisqu?on l?appelle ainsi dans la concertation, ce conseil de quartier.

Il est vrai qu?il y a des secteurs qu?il faut absolument r�nover, qu?il y a soixante familles qui vivent dans des conditions lamentables. On doit faire quelque chose pour que ces gens soient relog�s dignement.

Nous ne sommes pas contre cela.

En revanche, nous sommes contre le b�tonnage. Il y a un secteur qui est semi industriel, qui a un certain charme. On est en train de le faire partir au nom du b�tonnage, alors qu?on peut le r�nover diff�remment.

Nous sommes en train de faire exactement ce que faisait

M. TIBERI et, franchement, je ne suis pas tr�s fi�re en ce moment. Je vous rappelle que nous allons faire cinq cents logements. Quel est l?�quipement d?accompagnement ? O� sont les �coles ? Cela a-t-il �t� pens� ? Je peux vous dire que dans le secteur les �coles se sont d�j� largement plaintes de plus elles sont pour beaucoup en Z.E.P.

Il faut y r�fl�chir � deux fois. Sur le terrain du C.P.C.U., qu?avait-on demand� ? On avait demand�, en �change d?un autre terrain qui �tait situ� rue de Crim�e, un espace vert, une

M.A.P.A.D. On nous l?a accord�e. En contrepartie, nous devions avoir, en terrain vert, le C.P.C.U. Aujourd?hui, que voit-on dans le projet de d�lib�ration ? Elle est b�tonn�e.

J?apprends aujourd?hui, j?ai eu cinq coups de fil d?habitants qui me demandent ce qui s?est pass� car ils ont vu des tracts d�non�ant le groupe ?Les Verts? sur cet am�nagement-l�.

Croyez-vous vraiment que ce sont des m�thodes ? Je suis assez �tonn�e de ce comportement. Franchement.

(Mouvements divers dans l?h�micycle).

Je ne suis pas tr�s fi�re, Monsieur le Maire, je suis d�sol�e. Autant je vous ai soutenu, mais l� je ne vous soutiens pas.

Je pense effectivement que cet am�nagement, on doit le faire, mais de qualit� et cela veut dire que l?on doit �couter les habitants quand ils vous disent leur sentiment. Ils vous l?ont dit publiquement. Des gens que je ne connaissais pas ont dit qu?ils voulaient une cit� aussi pour ceux qui ne trouvent plus de place dans les cit�s ouvri�res. N?oubliez pas qu?il y a eu ces mots-l� : ?On ne trouve plus de ma�ons, on ne trouve plus d?�lectriciens, on les trouve en banlieue?.

Voil�, ils vous ont demand� cela. C?est un endroit semi industriel qui a une histoire et nous voulons la respecter parce qu?ils ont aussi de la dignit�. Bien s�r que nous allons r�am�nager les vo�tes, d?accord. On va faire des vo�tes r�am�nag�es et d�cor�es. Franchement, permettez-moi de rire !

Il y a d?autres choses � faire, vraiment. On dit que l?on a besoin de travail, mais on a besoin de travail aussi pour des gens qui n?ont pas de qualification.

Je compte qu?aujourd?hui vous allez vous battre en ce sens. On a besoin d?une requalification, mais pas n?importe laquelle. C?est vrai que l?on a besoin de logement social, tout � fait. Or, pas m�me un cinqui�me va �tre consacr� au logement social.

Il y a pire encore. On a une rue qui n?a pas �t� perc�e parce qu?elle touchait une autre cit� qui �tait malfam�e. On a refus� de la percer parce qu?il ne fallait pas m�langer les torchons et les serviettes. Ai-je vu la Municipalit� se battre sur ce point pour qu?elle ait lieu, pour que les gamins de cette cit� puissent aller facilement dans les coll�ges ? Je n?ai pas entendu beaucoup la Municipalit� se battre l�-dessus.

Alors moi je vous demande, Messieurs, avant de voter ce projet de d�lib�ration, de r�fl�chir et de le reporter. Il faut refaire un travail. Ce travail n?est pas g�nial, je suis d�sol�e !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. VUILLERMOZ.

M. Jean VUILLERMOZ. - Merci, Monsieur le Maire, de me donner la parole.

J?entends quantit� d?inexactitudes dans ce qui vient d?�tre dit, notamment par Violette BARANDA et cela m?inqui�te. Ne nous y trompons pas. Je voudrais que l?on �l�ve le d�bat. Il s?agit l� de probl�mes de conception de la ville.

Je consid�re que ce d�bat avec Jean-Fran�ois BLET, mais pas seulement, avec le groupe ?Les Verts? �galement puisque ce sont des amendements qui ont �t� repris par ce groupe, augure mal du d�bat que nous allons avoir sur le PLU.

Pourquoi ? On est dans une situation compliqu�e de d�labrement ; les gens sont partis depuis tr�s longtemps et tr�s peu d?habitants sont encore l� ; il y a en face une cit� populaire, la cit� L�on Giraud ; il y a un peu plus loin le 51 rue de l?Ourcq qui est aussi une cit� populaire et dans ces deux cit�s populaires, l�g�rement r�nov�es, il y a des populations tr�s pauvres.

Nous allons faire l� 340 logements selon les propositions qui sont faites dans ce projet de d�lib�ration. J?entends dire qu?il y a peu de logements. Quelle est la r�alit� ? Il y a 40 logements PLA-I apprenti ; il y a 60 logements PLUS ou PLS pour les �tudiants ; il y a 140 logements en accession � la propri�t�. Enfin, il y a 100 logements PLS.

Alors, allez jusqu?au bout !

Soyons clairs. C?est la premi�re fois que j?entends mes amis du groupe ?Les Verts? du 19e arrondissement se battre contre le PLS ! Ou contre le logement en accession � la propri�t� !

Je me suis toujours battu pour faire en sorte qu?il y ait du logement social dans le 19e arrondissement, pas de l?accession � la propri�t�.

Toutefois, dans la situation particuli�re de cet emplacement, je peux concevoir que l?on y mette du logement en accession � la propri�t�.

Mais, soyons clairs aussi, quand m�me. Selon les propositions qui sont faites par Jean-Fran�ois BLET et le groupe ?Les Verts?, on irait seulement vers la r�habilitation d?immeubles. Qu?est-ce que cela veut dire ? Jean-Fran�ois BLET ne dit pas combien il resterait d?appartements dans ce cadre. On serait loin des 340. Il faut que ce soit dit. Il faut que ce soit connu des populations.

Que dit Jean-Fran�ois BLET aux 100.000 demandeurs de logements ? Que disent Jean-Fran�ois BLET et le Groupe ?Les Verts? dans ce contexte � tous ceux qui ont une crainte de ne pouvoir continuer � habiter � Paris ? Allez ailleurs, rien � voir � Paris ! C?est cela qu?ils disent.

Nous ne pouvons pas accepter cela?

(Protestations sur les bancs des groupes U.M.P. et Union pour la d�mocratie fran�aise).

Nous ne pouvons pas accepter que les Parisiens et les Parisiennes qui veulent continuer � habiter � Paris s?entendent dire d?aller en banlieue. En banlieue, il y a d�j� un maximum de logements sociaux.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

Un certain nombre de municipalit�s de banlieue, prenez celles autour de Paris, ont d�j� beaucoup plus de logements sociaux qu?il n?en existe m�me dans nos arrondissements, entre 40 et 50 % de logements sociaux !

Oui, il faut que les Parisiennes et les Parisiens qui veulent habiter Paris puissent le faire et dans de bonnes conditions. C?est pourquoi, il faut absolument que le d�bat sur le PLU que l?on aura en janvier soit de bonne nature et qu?il prenne en compte l?ensemble des demandes de ces Parisiens et de ces Parisiennes.

Pour faire sympathique, on parle de la bergeronnette et de la libellule. Moi je suis pour qu?il y ait plus d?espaces verts � Paris, mais je suis en m�me temps pour qu?il y ait la possibilit� pour les habitants de Paris de continuer � habiter � Paris.

(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et ?Les Verts?).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - La parole est � M. CAFFET pour r�pondre � ces interventions.

M. Jean-Fran�ois BLET. - On se fait calomnier !

(Mouvements divers dans l?h�micycle).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Non, �a suffit ! Chaque fois, vous me dites cela.

La parole est � M. CAFFET pour r�pondre.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Merci, Monsieur le Maire. Peut-on avoir un peu de silence ?

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur BLET, la d�mocratie, c?est cela, chacun peut s?exprimer comme il l?entend. Enfin, c?est insupportable que vous censuriez les propos de vos coll�gues ! Vous n?avez pas cette capacit�-l� d?abord !

Monsieur CAFFET, c?est � vous.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, au nom de la 8e Commission. - Laissons Jaur�s de c�t�, laissons-le reposer en paix et paix � ses cendres ! Il n?est pour rien dans cette affaire, en plus, le pauvre.

(Mouvements divers dans l?h�micycle).

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Je voudrais pr�ciser au groupe ?Les Verts? que Mme BARANDA n?�tait pas inscrite mais j?ai consid�r� qu?il �tait normal qu?elle puisse s?exprimer. Elle s?est exprim�e.

M. BLET, M. VUILLERMOZ se sont exprim�s. Je consid�re qu?il n?y a pas de probl�me ; chacun ici est ma�tre de ce qu?il dit et il n?y a pas � censurer les propos de qui que ce soit. Chacun s?est exprim� comme il l?entendait, a dit ce qu?il avait � dire : je trouve cela tr�s bien.

Monsieur CAFFET, vous r�pondez.

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Merci.

M. Jean-Fran�ois BLET. - C?est la r�gle de toute Assembl�e d�lib�rative de droit, ce n?est pas un droit de r�ponse !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - C?est ce que je fais !

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe. - Vous parlez trois fois plus que tout le monde, cela suffit � la fin !

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Je ne comprends pas cette pol�mique sur un projet que je d�fends, et un projet que je d�fends au nom de son �quilibre. Car j?ai bien entendu les uns et les autres, j?ai bien entendu les propos contradictoires des uns et des autres, et moi je pr�tends que ce projet est porteur d?un souci d?�quilibre. Sachant que, en mati�re d?urbanisme, l?�quilibre est particuli�rement difficile � trouver et chacun le sait ici, moi le premier d?ailleurs.

Je m?exprimerai tout � l?heure sur les amendements pour dire quelques mots, mais, je crois qu?il y a l� deux philosophies. Il y a la philosophie de ce projet qui encore une fois essaye de trouver un �quilibre et non pas simplement sur le b�ti, mais un �quilibre social, c?est-�-dire essayer de redonner de la mixit� � ce quartier et je dirais � Mme BARANDA que, si je partage un certain nombre de ses pr�occupations, elle n?a pas le monopole de l?int�r�t port� aux classes populaires. Cette Municipalit�-l�, Madame BARANDA, fait un certain nombre de choses en faveur des classes populaires et notamment des op�rations de renouvellement urbain et notamment dans leur dimension emploi.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).

Il y a deux types de sujets qui sont pos�s. L?un est pos� par M. BLET, l?autre par Mme BARANDA.

Tr�s honn�tement, quand on fait des op�rations de ce type, et qu?on a le choix entre r�habilitation et d�molition-reconstruction, on ne peut pas s?arr�ter � l?�tude technique d?un b�timent.

Il est indispensable de faire une �tude technique d?un b�timent, de savoir si dans les cinq ann�es qui viennent il va encore tenir debout. Mais cela ne suffit pas. Et quand il faut choisir entre d�molition-reconstruction et r�habilitation, il faut que nous ayons v�ritablement deux crit�res en t�te : le premier, c?est l?�tat du b�ti, mais M. BLET ne parle que de cela, et le deuxi�me crit�re, pour moi aussi important, c?est la qualit� des logements fournis aux Parisiens si l?on choisit la r�habilitation.

De ce point de vue, je suis d�sol� mais, quand on choisit de d�molir un certain nombre de b�timents et d?immeubles dans ce projet, c?est en fonction de ce second crit�re. Je regarde aussi bien les �tudes concernant l?�tat du b�ti que les �tudes des architectes qui nous disent si, oui ou non, on peut fournir aux Parisiens des logements avec un minimum de qualit� et de confort. Quand je regarde, par exemple, le 143, avenue Jean-Jaur�s et que l?�tude d?architecture indique que ?le traitement de l?acc�s (escalier ext�rieur), les dispositions int�rieures, l?orientation cardinale? g�n�rent inexorablement des appartements tr�s m�diocres sur le plan de l?habitabilit�?, je suis plut�t enclin � favoriser des logements d�cents que des logements m�diocres sur le plan de l?habitabilit� ! Je pr�f�re donc, dans ce cas, la d�molition-reconstruction. Et je continuerai � le faire jusqu?� la fin de ma d�l�gation car, apr�s tout, les classes populaires aussi ont le droit d?habiter dans des logements d�cents et non pas dans des logements m�diocres parce qu?ils ont �t� r�habilit�s.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).

Le deuxi�me sujet, et d?ailleurs je constate, pour r�pondre � Mme BARANDA, que le programme tel qu?il est pr�vu, sur le plan?

Pouvez-vous me laisser r�pondre ?

? le programme tel que pr�vu sur le plan de la diversit� des logements est un programme �quilibr�. Les classes populaires ont aussi le droit d?habiter dans des quartiers o� il y a de la mixit� sociale, c?est-�-dire o� il y a �galement des classes moyennes, et non pas dans des ghettos r�habilit�s !

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).

Le deuxi�me probl�me �voqu� par M. BLET est celui de la forme urbaine. Tr�s honn�tement, la philosophie de ses amendements est claire : on ne touche � rien ! Le hangar R+1 doit rester une construction en R+1. Un garage art d�co, je ne suis pas un sp�cialiste de l?art d�co mais je regarderai si c?est v�ritablement de l?art d�co, doit rester un garage � R+1.

Mais ce n?est pas comme cela qu?on fait la ville. Je me souviens d?ailleurs d?une intervention de M. BLET disant que l?une des grandes conqu�tes de la civilisation �tait pr�cis�ment d?avoir invent� la rue et, sur la rue, des b�timents. Il disait cela � propos de l?urbanisme sur dalle et des constructions sur dalles.

Je le confirme, Monsieur BLET, je suis enti�rement d?accord avec vous : la ville, c?est la rue et des b�timents. Et dans ces b�timents, il nous faut de l?activit� et il nous faut des logements.

D?ailleurs, quand je compare ce projet avec celui du passage de la Brie, j?y retrouve des similitudes �tranges. Prenons par exemple le 7, passage de la Brie : nous le d�molissons, et pourtant l?�tude technique indiquait que ce b�timent �tait de qualit� moyenne, ni m�diocre ni m�me vou� � �tre d�moli, moyenne. Et pourtant, nous proposons de le d�molir. Pourquoi ? Parce que c?est en le d�molissant que nous pouvons fournir des logements d�cents aux Parisiennes et Parisiens.

Pour me r�sumer, parce qu?on ne va peut-�tre pas passer la matin�e sur ce sujet, je consid�re que ce projet est un projet �quilibr�, qui favorise la mixit� sociale, dont la forme urbaine est peut-�tre discutable mais, tr�s honn�tement, je pr�f�re cette forme urbaine � celle qui existe � l?heure actuelle.

En fonction de ces consid�rations, j?�mets donc un avis d�favorable aux v?ux et aux amendements qui ont �t� propos�s par le groupe ?Les Verts?.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).

N�anmoins, s?agissant du lot 10, je propose un v?u de l?Ex�cutif qui concerne une des t�tes de pont du canal de l?Ourcq, de mani�re � ce que nous puissions mener une �tude pour savoir si cette t�te de pont peut �tre r�habilit�e : il s?agit l� de trois b�timents. Je suis pr�t, le cas �ch�ant, en fonction des �tudes, � ce qu?on puisse �ventuellement remodifier le P.L.U. pour mener � bien un projet de r�habilitation.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Monsieur RIOU, vous avez la parole.

M. Alain RIOU. - Bri�vement et en essayant d?�viter le d�bat passionn�, je voudrais tout d?abord dire que Jean-Fran�ois BLET a fait remarquer quelque chose qui me semble tr�s juste, c?est que ce projet �tait ill�gal pr�c�demment. Aujourd?hui, au lieu de travailler par un calcul par blocs, on l?a fait par parcelles, ce qui d?une certaine mani�re est un moyen de d�tourner le calcul et qui le rend tout aussi ill�gal.

Je redis ce que j?ai dit tout � l?heure : il y a toujours un risque de saisine du Tribunal administratif qui retardera ce projet au b�n�fice de personne.

Deuxi�mement, je voudrais faire une remarque � mon coll�gue, le pr�sident communiste VUILLERMOZ : il faut faire tr�s attention � ne pas caricaturer de mani�re permanente les positions des ?Verts?. ?Les Verts? sont ceux, par exemple sur les terrains Nord-est ou m�me porte des Lilas, qui ont r�introduit le plus de logement social au d�triment des bureaux. Que proposait-on ici ? Puis-je terminer ?

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Laissez

M. RIOU terminer, s?il vous pla�t.

M. Alain RIOU. - Il se trouve que nous proposions dans ce secteur, je ne dis pas qu?il n?y avait pas de compromis possible? Mais c?est comme �a, on ne fait pas de compromis. Sinon, on peut discuter sur R+1. Mais en l?occurrence, ce n?est pas ce que l?on nous propose, on nous propose : on rase et on monte. On proposait donc une zone artisanale, on demandait des �quipements publics. A quoi sert de concentrer des personnes dans des lieux si elles n?ont pas les moyens de vivre correctement ?

Jean-Pierre CAFFET nous dit que les pauvres ont le droit ou les d�munis ont le droit de vivre bien. Oui, ils ont le droit de vivre bien, mais dans un environnement qui soit correct. Je signale que, dans le cadre du questionnaire P.L.U., les gens veulent des locaux d?activit�s de proximit�, des espaces verts, ils veulent aussi des logements, mais plus loin par rapport aux autres demandes. Mais nous, nous consid�rons que les logements c?est fondamental. C?est pour cela qu?il ne faut pas caricaturer ?Les Verts?.

Quant � M. DAGUENET, c?est assez caricatural. Le 11e est l?arrondissement le plus concentr� de Paris et on y vit bien. Eh bien, on va concentrer davantage le 11e arrondissement. On va raser le Faubourg Saint-Antoine et on va y faire des logements de 9, de 10 et de 11 �tages.

Mme Gis�le STIEVENARD, adjointe. - C?est de la caricature !

M. Alain RIOU. - Je ne caricature pas de mani�re pire que

M. DAGUENET puisqu?on nous dit que ?Les Verts? se fichent du logement social alors que c?est le contraire ! Nous sommes sans doute les personnes qui sont les plus exigeantes de ce point de vue, et je renvoie � M. DAGUENET le fait qu?il trouve que plus c?est concentr� mieux on vit, ce qui est vraiment une absurdit� !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

Gardez vos conseils pour vous, Monsieur BULT�.

Je vais mettre aux voix les amendements et les v?ux?

M. Jean-Fran�ois BLET. - Il y a d?abord un v?u que l?on n?a pas abord�, celui o� nous demandons que soit class� en r�serve pour espace vert un terrain situ� au bord de la Petite ceinture. Pourquoi ?

J?aimerais que Jean-Pierre CAFFET nous r�ponde aussi sur cette question, parce que l?am�nagement de la Petite ceinture en coul�e verte fait partie du contrat de mandature, et si les quelques espaces qui jouxtent cette Petite ceinture sont b�tonn�s, effectivement les possibilit�s d?animation de la Petite ceinture une fois am�nag�e en coul�e verte seront beaucoup plus restreintes.

Par ailleurs, vous l?avez vu dans le cadre de l?�laboration du P.L.U., les r�serves pour espaces verts sont quand m�me extr�mement restreintes dans les demandes qui ont �t� faites. L�, il y en a une qui est possible qui jouxte la Petite ceinture, qui permettra un am�nagement intelligent, de qualit�, pour les classes populaires et les classes un peu moins populaires qu?on devrait mettre dans ce secteur. Cela me para�trait une excellente chose. Sur ce point, j?aimerais que Jean-Pierre CAFFET ne ferme pas la porte � des propositions de ce type-l�.

Deuxi�mement, sur l?autre amendement de Jean-Pierre CAFFET qui prend la forme d?une substitution � notre amendement qui demandait la r�alisation d?une cit� artisanale et artistique dans les b�timents r�habilit�s, cet amendement de l?Ex�cutif, nous pouvons le voter. Nous souhaiterions toutefois qu?il ne soit pas trop restrictif parce que, pour l?instant, il ne consid�re qu?un immeuble. Il faut cr�er de l?emploi et de l?emploi en ad�quation avec le type de ch�mage et le type de demandeurs d?emploi qu?il y a dans ce secteur - en effet, les classes populaires ont besoin d?emploi, ont besoin de travail - et le fait de faire des propositions de cr�ation d?emploi, qui ne soit pas uniquement des bureaux pour les cadres qui viennent en voiture de l?ouest parisien, cela nous para�t indispensable. Je pense que Christian SAUTTER n?aurait pas de diff�rend sur cette proposition et que ce lieu se pr�te � merveille � l?implantation d?emploi de ce type-l�. C?est pourquoi il y a une ad�quation avec le type de b�timent.

C?est vrai que cela va soustraire quelques logements, mais c?est vrai que ?Les Verts?, et Alain RIOU l?a rappel�, sont � l?origine de l?augmentation des logements et nous sommes favorables � ce que - sur la Z.A.C. de la Porte des Lilas, je crains que nous ne puissions aller au-del� - sur le G.P.R.U. et le reste, nous allions bien au-del� de ce qui est envisag� dans les nouvelles variantes propos�es par l?architecte DUSAPIN.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

M. Jean-Fran�ois BLET. - Pour terminer, je demanderai � Jean-Pierre CAFFET, sur ce v?u de l?Ex�cutif, qu?il accepte de regarder aussi - voyez combien je suis prudent - l?immeuble d?angle 20-22 bis d?une part, le 18-18 bis qui lui est adjacent et qui sont tr�s exactement les petits immeubles Prisma qui se pr�tent � merveille � une cit� artisanale, et le garage art d�co, le 14, rue de l?Ourcq.

Merci.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Monsieur CAFFET, voulez-vous dire un mot ?

M. Jean-Pierre CAFFET, adjoint, rapporteur. - Sur l?amendement concernant la r�serve pour espaces verts, deux �l�ments. D?abord, c?est un jeu de taquin auquel se livre M. BLET. Il prend l?espace vert, il le met ailleurs et la cit� artisanale, il la met l� o� �tait pr�vu l?espace vert ! Bon, d?accord? Personnellement, je n?y vois pas tellement d?int�r�t.

Par ailleurs, nous n?allons pas revenir sans arr�t sur le d�bat avec R�seau ferr� de France au sujet de l?avenir de la petite ceinture.

De plus, je vous signale, Monsieur BLET, et je ne cesse de vous le rappeler, que sur cette affaire de Petite ceinture et de son �ventuelle utilisation future pour des activit�s de fret, je ne suis pas le seul concern�. Si j?ai besoin de vous faire un dessin, je vous le fais !

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur CAFFET. Je vais mettre aux voix les diff�rents amendements, les v?ux et la d�lib�ration. Je mets donc aux voix, � main lev�e, le projet d?amendement n� 42 d�pos� par l?Ex�cutif. Qui est pour ? Contre ? Abstentions ? Le projet d?amendement n� 42 est adopt�.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 43 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 43 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amende

ment n� 44 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 44 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 45 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 45 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amende

ment n� 46 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif. Qui est pour ? Contre ? Abstentions ? La proposition d?amendement n� 46 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 47 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 47 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amende

ment n� 48 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 48 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 49 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 49 est repouss�e.

Je mets aux voix l?amendement n� 50.

Monsieur BLET, vous le maintenez compte tenu du v?u n� 50 bis que nous avons �voqu� ? C?est le v?u d�pos� par M. CAFFET, dont vous avez longuement parl� il y a deux minutes. Retirez-vous votre amendement ?

M. Jean-Fran�ois BLET. - Logiquement, M. CAFFET devrait le voter.

M. Christophe CARESCHE, adjoint, pr�sident. - Il y a un amendement de l?Ex�cutif. Vous maintenez donc l?amendement.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 50 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 50 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u r�f�renc�

n� 50 bis dans le fascicule, d�pos� par l?Ex�cutif. Qui est pour ? contre ? Abstentions ? Le projet de v?u est adopt�. (2004, V. 248).

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition d?amendement n� 51 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition d?amendement n� 51 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u

n� 52 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u n� 52 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u n� 53 d�pos�e par le groupe ?Les Verts?, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

La proposition de v?u n� 53 est repouss�e.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration

DU 155 ainsi amend�.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration amend� est adopt�. (2004,

DU 155). Je vous remercie.

(Applaudissements sur les bancs des groupes socialiste et radical de gauche, du Mouvement r�publicain et citoyen et communiste).

Je voudrais dire � l?Assembl�e que si nous voulons terminer la 8e Commission avant le d�jeuner, il faut vraiment imp�rativement acc�l�rer le rythme.

Novembre 2004
Débat
Conseil municipal
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