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2008, DASES 155 G - Signature de trois avenants à convention et de deux conventions avec cinq associations pour l'attribution de subventions afin de soutenir leurs actions de prévention des conduites à risques et addictives. - Montant total : 176.000 euros.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous passons � l'examen du projet de d�lib�ration DASES 155 G portant attribution de subventions � cinq associations menant des actions de pr�vention des conduites � risques et addictives.

La parole est � Mme Marie-Annick BARTHE. M. LE GUEN lui r�pondra.

Mme Marie-Annick BARTHE. - Madame la Pr�sidente, je me r�jouis que la Ville puisse contribuer de mani�re substantielle � la politique de r�duction des risques, qui est ambitieuse puisque l'effort a �t� port� � 289.500 euros.

Nous le constatons tous, la situation parisienne en mati�re de consommation de drogues, en mati�re de comportements � risque li�s � l'usage de substances licites ou illicites impose de maintenir et de renforcer notre soutien aux structures de terrain.

En effet, la situation est alarmante � Paris. Elle est marqu�e par de nouveaux modes de consommation comme le "binge drinking" ou l?hyper alcoolisation, qui est tr�s en vogue chez les plus jeunes. Elle est marqu�e �galement par une diffusion de plus en plus large de la coca�ne. Pour information, l'enqu�te annuelle de l'Observatoire des drogues et toxicomanies montre que l'usage de la coca�ne chez les adolescents est pass� de 1,6 % en 2003 � 2,5 % en 2006.

Par ailleurs, de nombreuses �tudes et enqu�tes de terrain publi�es cet �t� nous invitent � agir rapidement afin que ces consommations r�gressent chez les jeunes car bien entendu, ces comportements addictifs ont des cons�quences extr�mement graves sur la sant�. C'est devenu aujourd'hui un enjeu central en mati�re de sant� publique. Je sais que la Ville de Paris est tr�s investie sur ces probl�matiques, elle est �galement tr�s vigilante sur ces �volutions au c�t� des associations engag�es dans le travail de terrain, mais je voudrais interroger M. Jean-Marie LE GUEN sur la mani�re dont il voit l?�volution de l'action municipale dans ce domaine : quels sont les axes de la politique qui va �tre mise en ?uvre ?

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. A l'�vidence, en mati�re de lutte contre les addictions, et face � ces addictions li�es aux produits psychotropes, nous sommes devant une situation d�j� largement aggrav�e depuis quelques mois au niveau parisien et nous avons toutes les raisons de redouter ce qui peut se passer dans les mois qui viennent au regard de l'ampleur �ventuelle de la crise �conomique et sociale que va conna�tre notre pays. On sait que lorsque le pays va mal, bien �videmment, la probl�matique des addictions, notamment chez les jeunes, prend encore et toujours plus de force.

Il faut rappeler que la politique en mati�re de pr�vention des toxicomanies et des addictions est d'abord de la responsabilit� de l'Etat, et m�me th�oriquement, essentiellement de la responsabilit� de l'Etat. Mais la Ville de Paris a une politique o� elle veut relever ce d�fi complexe et difficile.

De nombreuses �tudes viennent confirmer nos craintes. Comme je le disais, la situation s'est aggrav�e, elle se complexifie. Nous avons la volont� d'agir le plus en amont possible. Vous avez parl� � juste titre du "binge drinking" qui fait souvent la une des m�dias, y compris dans des milieux o� on pensait que la lutte contre les addictions allait de soi et passait simplement par une information. De la m�me fa�on, aujourd'hui, la coca�ne prend de plus en plus d'ampleur dans nos quartiers, chez les jeunes pour lesquels nous avions r�ussi les ann�es pr�c�dentes � faire refluer ce type de consommation dont je n'ai pas besoin de souligner la gravit�, surtout quand elle est associ�e de plus en plus, pour des raisons quasiment techniques � de la consommation d?h�ro�ne, qui aboutit � des situations sanitaires, sociales, psychologiques et psychiatriques tr�s lourdes qui vont nous poser �norm�ment de probl�mes et �videmment poser �norm�ment de probl�mes � ceux qui en ont l'usage.

Nous devons donc agir le plus en amont possible, mais aussi essayer d'accompagner toutes ces personnes vers le soin et �ventuellement vers d'autres ressources si n�cessaire, je pense notamment au plan social en mati�re d'insertion.

Il est toujours essentiel, et je veux le faire ici avec beaucoup de solennit�, de rappeler et de souligner le travail indispensable des associations militantes souvent m�connues, voire m�me parfois combattues par nos syst�mes d'organisation alors m�me qu'elles sont sans doute le lien fondamental pour essayer de parer � ces fl�aux sociaux que sont ces �volutions.

C'est pour agir de mani�re plus forte et profonde que nous proposons d'apporter des moyens compl�mentaires aux �quipes de proximit�. Les moyens financiers sont apport�s aux cinq structures qui sont dans cette d�lib�ration. Elles concernent des actions qui m�nent des �tablissements m�dicosociaux au-del� de leurs missions. Ce sont des moyens destin�s � des d�marches innovantes en phase avec le contexte local, du sur-mesure, des �quipes qui vont mettre en place des dispositifs particuliers, innovants par rapport � une situation mouvante, notamment pour accueillir les parents, pour induire des logiques de discussion de groupe avec les jeunes et aussi �tre encore plus proche du terrain.

Ces moyens sont l� pour conforter les d�marches qui ont �t� men�es depuis des ann�es dans certains arrondissements et notamment en lien avec d'autres structures locales tels que les centres sociaux ou les centres d?animation.

Je donne quelques exemple, "La corde raide", un centre de soin pour toxicomanes, ses �quipes intervenant dans les �tablissements scolaires et les foyers de l?A.S.E. ou bien encore "Emergence", dans le 13e arrondissement, qui va au devant des jeunes, aussi bien dans une facult�, dans les salles de sport, les missions locales ou les foyers d'h�bergement d'urgence.

Concernant le projet de d�lib�ration 378 G, qui concr�tise le programme "F�tez Clairs", c'est une d�marche de pr�vention qui se fait en liaison avec l'Etat. Elle est conjointement men�e par la Mairie de Paris et la Pr�fecture. Un premier bilan a montr� que 54 professionnels avaient �t� form�s en 2007 et 6.000 jeunes contact�s en une vingtaine d?interventions. Nous avons l?intention d?aller beaucoup plus loin en 2008 : huit �tablissements vont adh�rer � nouveau � la charte, quatre sont sur les rangs et de nouveaux outils sont �dit�s.

Les probl�mes li�s � la consommation de drogues dans les milieux festifs doivent �tre trait�s dans un cadre sanitaire plus global de promotion de la sant�, de gestion des conduites � risques, qui inclut au-del� des probl�mes de toxicomanie, la consommation d'alcool, de tabac, la s�curit� routi�re et les infections sexuellement transmissibles, voire m�me les risques auditifs.

C?est donc un environnement de sant� qu'il s'agit de restructurer au milieu de lieux festifs qui, par ailleurs, ont toute leur place dans la ville.

Pour conclure, nous devons �laborer des strat�gies nouvelles en mati�re de politique de soins, r�aliser plus de liens avec les avanc�es scientifiques en cours, aller plus avant dans l'accompagnement des personnes, des structures et veiller � la r�insertion des personnes par les r�parations de vie qu'il faut parfois effectuer apr�s tous ces �v�nements.

Nous voulons aussi continuer de poser le d�bat publiquement avec les �lus, les habitants, les usagers, les familles, afin d'�clairer le d�bat et non de le caricaturer, et de trouver ainsi de nouvelles m�thodes de gestion r�pondant r�ellement au sujet et qui ne font pas de ces sujets lourds pour beaucoup de nos concitoyens et pour de nombreuses familles des sujets d'opposition id�ologique, mais une volont� r�elle de traiter comme une question de sant� publique ce qui devrait �tre essentiellement trait� comme tel.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 155 G.

Qui est pour ?

Qui est contre ?

Qui s'abstient ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DASES 155 G).

Octobre 2008
Débat
Conseil général
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