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2008, DASES 321 G - Signature de deux conventions avec l'association "ADECA 75" (Association pour le dépistage des cancers à Paris (15e) pour l'attribution d'une subvention. - Montants : 711.319 euros et 3.241 euros.


Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Nous examinons le projet de d�lib�ration DASES 321 G relatif � la signature de deux conventions avec l'association "ADECA 75".

La parole est � Mme Karen TA�EB.

Mme Karen TA�EB. - Le mois d'octobre a d�sormais une couleur, le rose, une couleur qui marque en effet la mobilisation internationale contre le cancer du sein, premier cancer f�minin qui touche chaque ann�e 42.000 nouvelles femmes en France. Un v�ritable fl�au contre lequel le d�pistage pr�coce reste aujourd?hui l'une des armes les plus efficaces, la majorit� des femmes atteintes d'un cancer du sein ne pr�sentant aucun signe d'alt�ration de l?�tat g�n�ral au moment du diagnostic.

Prendre un temps � un cancer du sein � un stade pr�coce de la maladie, c'est �viter le risque de m�tastases et donner le plus de chances � une gu�rison. Le traitement du cancer du sein d�pend en effet du stade de la tumeur au moment du diagnostic. Si la tumeur est localis�e au sein, les chances de gu�rison sont de 80 % alors que celles-ci diminuent avec l'�volution de la maladie.

Tout repose sur le d�pistage, et forts de cette conclusion, nous avons cr�� en 2002 l'association pour le d�pistage des cancers � Paris, "ADECA 75", afin de mettre en ?uvre un d�pistage organis� et gratuit des cancers � Paris, notamment pour le cancer du sein, et depuis novembre 2006 pour le cancer colorectal.

Cela �tant, les derni�res �tudes scientifiques d�montrent que la situation du cancer � Paris demeure pr�occupante, car le d�pistage du cancer du sein reste tr�s insuffisant par rapport � la moyenne nationale, dont le taux de participation est de 50 %. En 2007, 156.660 femmes ont �t� invit�es � participer au d�pistage et 36.091 seulement ont r�alis� une mammographie, soit 23 %, tr�s insuffisant car plus de 3.000 vies pourraient �tre sauv�es chaque ann�e si toutes les femmes de 50 � 74 ans y participaient.

Il y a donc urgence, Paris doit rattraper son retard en la mati�re. Les �lus du M.R.C. se f�licitent de voir la subvention de fonctionnement de "ADECA 75" passer de 424.158 euros en 2007 � 711.319 euros cette ann�e.

Une augmentation significative, sous l'impulsion de notre coll�gue Jean-Marie LE GUEN, qui marque une fois de plus l'engagement de la Ville dans la lutte contre le cancer.

Vous proposez d'informer par des moyens innovants, de sensibiliser, d'encourager encore plus les femmes de 50 � 74 ans afin de les inciter � faire ce d�pistage gratuit tous les deux ans et qui consiste en une mammographie en double lecture et num�ris�e avec rappel personnalis�, avec une attention toute particuli�re, je veux insister sur ce point, pour les femmes issues des milieux modestes et pr�caires qui ne lisent pas toujours le fran�ais et qui sont peut-�tre moins sensibles que d'autres � notre communication.

Les �lus du M.R.C. voteront cette subvention qui constitue un geste fort en mati�re de sant� publique et qui, nous l'esp�rons, permettra une r�elle augmentation du taux de participation au d�pistage du cancer du sein et du cancer colorectal pour donner plus de chances � la gu�rison.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � Mme Catherine BRUNO.

Mme Catherine BRUNO. - Je vous remercie.

On ne peut qu'appr�cier et remarquer l'effort financier que notre groupe soutient vivement en faveur de la pr�vention et de l'organisation du d�pistage du cancer.

Augmenter de pr�s de 300.000 euros la subvention vers�e � "ADECA 75" pour am�liorer la sensibilisation et l'impact du d�pistage organis� des cancers � Paris est une bonne nouvelle.

Cette d�cision doit �tre soulign�e car elle r�pond � la volont� du chef de l'Etat de faire du d�pistage organis� du cancer du sein une priorit� nationale.

Cette subvention doit permettre de renforcer les campagnes de d�pistage du cancer du sein, colorectal et du col de l'ut�rus.

En mati�re de sant� � Paris, notre objectif est commun. Il faut tout faire pour r�duire la mortalit� caus�e par le cancer. On le sait, comme vient de le rappeler Karen TA�EB, le cancer du sein est la principale cause de mortalit� par cancer chez la femme.

En France le d�pistage organis� coexiste avec le d�pistage individuel. Or, � Paris encore plus qu'en province, les femmes se font d�pister en dehors du programme organis�. Elles pr�f�rent souvent s'adresser au gyn�cologue qui les suit pour effectuer ce contr�le.

Il faudra donc que les programmes axent la sensibilisation aupr�s des jeunes femmes sur l'int�r�t m�dical et la qualit� du d�pistage organis� par rapport au d�pistage individuel qui ne fait l'objet d'aucun recueil sp�cifique ni d'aucune �valuation.

Il est tout aussi essentiel que des campagnes renforc�es soit organis�es pour cibler et convaincre les femmes qui ne font jamais de mammographie, redoutant de conna�tre le r�sultat de cet examen.

Enfin et surtout, esp�rons que cette somme permettra � "ADECA 75" de continuer � d�velopper des outils de communication vers les Parisiennes et les Parisiens en situation pr�caire ou marginalis�s socialement comme culturellement.

Pour y parvenir, il faut mobiliser les associations de proximit�, les relais sociaux pour que tous ceux qui restent en dehors d'un suivi m�dical soient pris par la main, qu'on prenne le temps de les convaincre et de d�velopper les bons arguments pour faire tomber les barri�res qui peuvent aussi bien �tre religieuses que culturelles ou sociales.

Sur ce sujet, il ne faut pas s'interdire d'entrer dans du communautarisme ou du ciblage. En mati�re de sant� c'est bien la finalit� qui doit justifier les moyens � mettre en ?uvre. L'efficacit� et les r�sultats doivent primer.

Par ailleurs, depuis peu, des campagnes nationales sont faites � la t�l�vision en direction des jeunes femmes pour qu'elles se vaccinent contre certains cancers de l'ut�rus.

Pour clore mon intervention, je souhaite demander � M. Jean-Marie LE GUEN d'�tudier comment "ADECA 75" pourrait, � l'occasion des campagnes de terrain qu'elle va entreprendre pour am�liorer le recours au d�pistage organis�, comment on pourrait s'appuyer sur des acteurs locaux, sur les infirmi�res des coll�ges et lyc�es pour sensibiliser les tr�s jeunes filles, leur m�re, voire leurs grands-m�res � la vaccination contre le cancer de l'ut�rus.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - La parole est � M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN. - Pour des raisons juridiques je ne peux pas r�pondre imm�diatement � la question de Madame. Je me propose d'y r�pondre juste apr�s le vote.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Mme Myriam EL KHOMRI a la parole.

Mme Myriam EL KHOMRI. - Je souhaite rapporter � la place de M. Jean-Marie LE GUEN.

M. Jean-Marie LE GUEN et Mme Fatima LALEM sont membres du bureau de "ADECA 75", c'est la raison pour laquelle ils ne peuvent pas rapporter ce m�moire.

Le d�pistage pr�coce est aujourd'hui une des armes les plus efficaces contre les cancers car il demeure l'�l�ment qui offre le plus de chances de gu�rison.

Or, le taux de participation au d�pistage organis� du cancer du sein � Paris reste malheureusement trop faible comme le disait Mme TA�EB.

En 2007, il �tait � Paris d'environ 26 % contre une moyenne de 50 % en France et de plus de 70 % en Europe du Nord.

La Ville de Paris se fixe donc aujourd'hui l'objectif de rattraper son retard en mati�re de d�pistage organis� du cancer, notamment pour les familles issues de milieux modestes ou pr�caires.

Comment y parvenir ?

Nous devons �tre humbles face � ce probl�me et intensifier nos efforts, notamment avec "ADECA 75". Il faut donner un nouvel �lan � la lutte contre le cancer � Paris selon cinq axes : mettre en oeuvre le d�pistage du cancer colorectal, renforcer nos liens avec l'ensemble des professionnels de sant� (radiologues, gyn�cologues, m�decins g�n�ralistes ou infirmiers) engag�s dans cette mobilisation, am�liorer encore la qualit� de l'accueil des Parisiennes dans le cadre du d�pistage organis�, lancer une campagne innovante de sensibilisation au d�pistage organis� qui les prot�ge.

A travers un message simple, accessible et non anxiog�ne, cette campagne veut d�dramatiser le recours au d�pistage et rendre cet acte plus familier.

Elle utilise aussi un vecteur universel, le tee-shirt blanc, objet usuel port� par toutes les femmes sans condition d'�ge ou de classe sociale.

Le but de cette campagne est �galement d'affirmer le r�le de "ADECA 75", structure associative qui porte le d�pistage organis� � Paris en valorisant ses atouts : suivi, gratuit�, fiabilit� et implication des professionnels de sant� dont les infirmiers des �tablissements scolaires.

Cette campagne est diffus�e dans les rues ainsi que dans les h�pitaux parisiens de l'A.P.-H.P. et dans les �quipements municipaux.

Je pense aux p�les sant�s ou aux centres de sant� dans les quartiers populaires qui peuvent �tre un bon vecteur d'information.

Dernier axe : des actions de communication cibl�es, de sensibilisation de terrain dans les quartiers d�favoris�s seront men�es � destination des femmes issues des milieux modestes ou pr�caires.

Des outils de communication innovants, cibl�s sous forme de communication �crite ou orale seront mis � la disposition des associations de quartier.

On pense ici notamment aux centres sociaux qui ont d�velopp� par exemple des papoth�ques o� la dimension interculturelle peut �tre prise en compte ou encore des associations d'alphab�tisation.

Tout cela sera � coordonner par les ateliers Sant�-Ville.

Enfin, des �quipes mobiles de pr�vention et d'information en sant� publique seront d�ploy�es sur le terrain au c?ur des quartiers.

Le cancer est l'�pid�mie du XXIe si�cle. Pour r�pondre � ce d�fi, la Ville de Paris avec Jean-Marie LE GUEN s'engage et met en ?uvre une politique ambitieuse et innovante de sant� publique, d'information, de pr�vention et de mobilisation sociale.

Mme BRUNO parlait d'une priorit� du Gouvernement. Je me permets, � l'occasion de l'examen du projet de loi Sant�, patients et territoires qui passera mercredi en Conseil des Ministres, de rappeler que les postes d'internat en termes de gyn�cologie m�dicale doivent �tre en nombre suffisant.

On sait qu'il en manque �norm�ment. Ce suivi gyn�cologique est important. Il s'agit d'une sp�cificit� fran�aise. Il est important de soutenir cette profession.

Nous sommes fiers de soumettre � notre Assembl�e un projet de d�lib�ration visant � renforcer le soutien de Paris � "ADECA 75" et de le porter de 400.000 � 700.000 euros.

Nous vous appelons � voter favorablement ce projet de d�lib�ration.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente.- Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 321 G.

Qui est pour ?

Contre ?

Abstentions ?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2008, DASES 321 G).

M. LE GUEN souhaitait faire un commentaire.

M. Jean-Marie LE GUEN, au nom de la 6e Commission. Je r�ponds � une interpellation qui �tait contenue dans le discours et qui �tait plus technique, � savoir le probl�me d'une vaccination H.P.V. antivirale pour la pr�vention du cancer du col de l'ut�rus.

D'ores et d�j�, nous mettons en place cette politique et nous avons d�cid� de la cibler. Cette vaccination n'est pas une garantie absolue. Elle n'est efficace que chez les tr�s jeunes filles et non pas dans une population ind�termin�e.

Nous avons d�cid� d'avoir une politique de vaccination dans le cadre de nos centres de vaccination, d'une part en essayant notamment de proposer ce type de vaccination dans le cadre des ateliers sant� ville, dans le cadre d'une politique de la Ville pour donner du corps aussi � des politiques de sant� � l'int�rieur des politiques de la Ville ; parce que nous souhaitons cibler � la fois sur l'�ge et aussi socialement ce type de vaccination qui est, sans aucun doute, plus particuli�rement utile dans certaines cat�gories de la population que dans d'autres, parce que cette vaccination n'est pas une garantie par ailleurs, puisqu'elle ne doit en aucune fa�on supprimer la surveillance que consiste, par exemple, le frottis et donc la surveillance par un m�decin gyn�cologue.

Mme Gis�le STIEVENARD, pr�sidente. - Merci.

Octobre 2008
Débat
Conseil général
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