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2021 DAE 95 - Subvention de fonctionnement au "Welcome City Lab" incubateur de "Paris & Co".


Mme Carine ROLLAND, adjointe, pr�sidente. - Nous en venons au projet de d�lib�ration DAE 95 relatif � l'attribution d'une subvention de fonctionnement au "Welcome City Lab", incubateur de "Paris&Co".

La parole est � Mme Barbara GOMES, pour le groupe Communiste et Citoyen.

En Webex, si je ne me trompe pas�?

Mme Barbara GOMES. - Exactement. Bonjour. Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, une fois encore, nous sommes amen�s � voter un projet de d�lib�ration en faveur de "Paris&Co", agence de d�veloppement �conomique et d?innovation de Paris, qui, sur le papier, a pour mission de contribuer � la cr�ation d?emplois par l?innovation en favorisant en particulier et en priorit� le d�veloppement d?entreprises locales durables. En th�orie, "Paris&Co" entend r�pondre � un d�fi social qui passe par le d�veloppement de l?emploi, l?�volution des m�tiers et la r�duction des freins sociaux. En pratique, nous ne savons toujours pas ce que l?agence parisienne met en ?uvre pour r�aliser ses objectifs. Je dirais que, depuis le temps, c?est tout de m�me assez f�cheux.

Au risque de me r�p�ter, permettez-moi d?insister sur un point�: il est indispensable de s?assurer des pratiques vertueuses de ces "start-up" par l?instauration de contreparties. Cela nous para�t obligatoire pour �tre coh�rent.

Excusez-moi, j?ai �t� interrompue.

Cela nous para�t obligatoire pour �tre coh�rent dans notre logique de transition sociale et �cologique � laquelle nous aspirons, et surtout, au vu des cons�quences sociales, environnementales et �conomiques qui sont li�es � la crise.

L?un des projets est le "Welcome City Lab", incubateur d�di� au tourisme pour 2021, et relatif au recrutement et � la s�lection d?une nouvelle promotion de "start-up" plus orient�es vers un tourisme durable et �coresponsable. Ce projet est l?opportunit� - j?ai envie de dire�: "mieux vaut tard que jamais" - d?instaurer ces clauses sociales et environnementales que nous r�clamons depuis plus de six ans.

L?argent public d�di� � l?innovation devrait, selon nous, permettre de promouvoir la formation de personnel, de garantir l?emploi stable et un ensemble de mesures sociales de ce type, d?autant que l?incubateur a comme projet de renforcer l'internationalisation des "start-up". Donc, crit�riser et conditionner ses aides permettrait alors d?appara�tre comme une figure d?exemplarit� aupr�s de nos partenaires mondiaux, de Montr�al � Singapour.

En d�cembre 2020, le Conseil de Paris a vot� 500.000 euros de subvention pour "Paris&Co" sans savoir vers quelle structure cet argent serait fl�ch�, alors m�me que nous �tions amen�s � voter le budget de la Ville pour 2021 dans un climat de tr�s forte tension �conomique, qui, par ailleurs, je le crains, ne va pas aller en s?apaisant imm�diatement. Donc, plus que jamais, il nous semble indispensable d?imposer des contreparties sociales et environnementales � la distribution d?argent public, sp�cialement en ces proportions. Quatre mois apr�s la derni�re d�lib�ration de ce type, nous r�affirmons notre volont� de changement�: assez de voir des subventions pour l?innovation distribu�es sans contreparties.

Je vous remercie.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame GOMES.

La parole est � Mme SIMONNET, pour cinq minutes maximum.

Mme Danielle SIMONNET. - Je voulais dire que je me retrouve totalement dans les propos de Barbara GOMES. Ce projet de d�lib�ration - "Welcome City Lab", cet incubateur de "Paris&Co" - on nous demande � chaque fois de donner des ch�ques en blanc, de verser 50.000 euros pour l?incubateur � "start-up" sous pr�texte que les "start-up" participeront aux "Assises du Tourisme durable 2021". Mais il n?y a toujours ni condition sociale, ni �cologique, au soutien et au financement de ces "start-up". Vraiment, quand est-ce que Paris va enfin rompre avec ce mythe que l?innovation dans le num�rique, ce mythe du "start-upisme" d�connect� de toutes exigences sociales et �cologiques, vaudrait quelque chose�? En fait, cela ne vaut rien. On court apr�s ce mythe de la "start-up ParisTech", comme MACRON de la "start-up France".

D?ailleurs, cet objectif d?avoir beaucoup de "start-up" qui puissent ensuite �tre dop�es de lev�es de fonds, on ne se pose jamais la question de la finalit� de la multiplication de ces petites entreprises. On n?a d?ailleurs jamais d?�valuations�: qui en a �t� r�ellement b�n�ficiaire�? Quelle plus-value au service de l?int�r�t g�n�ral�? Est-ce que cela a contribu�?

Je vous invite vraiment � lire Antoine GOURITIN, journaliste et essayiste, qui a publi� un ouvrage sur "le start-upisme"�: "Le start-upisme�: le fantasme technologique et �conomique de la start-up nation", qui montre bien que ce mythe d�coule directement du solutionnisme technologique, qui serait vraiment dans le cadre de la pens�e dominante depuis l?av�nement d?Internet. Le d�fi de chaque soci�t� pourrait �tre r�duit � un probl�me technique et pourrait donc �tre r�solu par une solution technologique. Pour le "start-upisme", c?est le mod�le particulier de financement par capital-risque qui va permettre de d�ployer des solutions miracle, rapidement et � grande �chelle. Le but serait donc, bien s�r, de rendre le monde meilleur gr�ce aux produits et services d�velopp�s selon ces proc�d�s. A la fin, on a l?inverse�: on a bien souvent le recul des services rendus aux citoyens, et surtout, la d�shumanisation de nos soci�t�s.

En mati�re de tourisme, on sait que le tourisme subit une crise historique sans pr�c�dent avec la crise de la Covid. On a une probl�matique parisienne bien particuli�re, d?un point de vue humain, qui est le sort des 3.000 guides professionnels de Paris et de sa r�gion, qui sont sous diff�rents statuts et totalement oubli�s, dans l?angle mort des processus d?indemnisation de l?Etat. Par ailleurs, c?est une profession dans laquelle il y a beaucoup de femmes, qui se battent d�sesp�r�ment. Elles participent aux occupations, par exemple du Th��tre national de l?Od�on. Vous pourrez, si vous allez soutenir l?occupation, les y retrouver, parce qu?elles participent aussi � la d�nonciation de la r�forme assurance ch�mage.

Il faut bien comprendre que ces professionnels, qui �taient d�j� asphyxi�s par l?ancienne r�forme d?assurance ch�mage, se sont retrouv�s avant la crise Covid bien souvent surexploit�s par les innovations dans le domaine - qui �tait au d�part des petites "start-up" - de l?"ub�risation" du tourisme et des organisations de type "free tour", qui exploitent de pr�tendus guides r�mun�r�s au pourboire sans exigence de dipl�me. On voit bien que, pour l?instant, le mod�le de vos "start-up" pour un tourisme durable ne r�pond pas � ce probl�me. Ou bien, Monsieur Fr�d�ric HOCQUARD, vous nous direz � quel point vous avez des solutions.

Je trouve qu?� chaque fois, on prend le probl�me par l?inverse. Au lieu de se dire�: quelles sont les difficult�s que l?on rencontre et quelles sont les propositions ou les probl�matiques que l?on demande � ce moment-l� � des structures associatives, pas forc�ment "start-up"�? Je trouve que la plus belle innovation sociale dans le mode d?organisation d?une activit� �conomique, c?est la coop�rative. On pourrait bien plus la soutenir et la d�fendre que les "start-up". Que l?on demande qu?elles travaillent sur les probl�matiques que l?on se pose. C?est ainsi que, par exemple, les "start-up" d?Etat avaient �t� d�velopp�es. C?est-�-dire que l?Etat est pr�t � donner des moyens � des structures, qui, l�, sont directement en lien avec l?int�r�t g�n�ral, et pas des structures qui sont toujours dans la m�me logique capitaliste actuelle.

Vraiment, ce projet de d�lib�ration, il y en a marre, en fait. On se retrouve depuis des ann�es � devoir soutenir les incubateurs � "start-up" sans que l?on n?ait jamais de v�ritables retours suffisamment d�taill�s, sans qu?il n?y ait v�ritablement d?�valuations d?o� va l?argent public et sous quelles conditions.

Je ne voterai donc pas favorablement ce projet de d�lib�ration. Je voterai contre.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame SIMONNET.

Pour vous r�pondre, je donne la parole � M. Fr�d�ric HOCQUARD.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Merci pour vos interventions, ch�res coll�gues.

Evidemment, je ne vais pas r�pondre sur l?ensemble de la subvention � "Paris&Co". Ma coll�gue P�n�lope KOMIT�S pourra amplement le faire. Vous m?avez interrog� sur la subvention de fonctionnement � "Welcome City Lab", qui est l?un des incubateurs de "Paris&Co". Je peux donc vous r�pondre sur ce sujet. Encore une fois, je pense que si vous l?interrogez, il pourra y avoir des compl�ments sur la question de "Paris&Co".

Le d�bat n?est pas simplement sur la question des "start-up". La "start-up" est un outil, comme une coop�rative est un outil, comme une association est un outil, comme une entreprise est un outil, comme les actions de la Ville de Paris sont un outil. La question, c?est�: qu?est-ce que l?on en fait�?

Pour ce qui concerne le "Welcome City Lab", il est effectivement un incubateur � "start-up", une structure qui accompagne et essaie de d�velopper des petites entreprises pour pouvoir les faire �merger dans le domaine de l?innovation, dans le domaine du tourisme. A quoi cela peut servir pour la Ville de Paris�? Cela pourrait servir � des objectifs qui, par exemple dans le domaine du tourisme, viseraient � abaisser la qualit� client. Cela pourrait travailler dans un domaine qui viserait � remplacer ou � substituer un emploi et des emplois par rapport � une utilisation qui serait num�rique ou Internet. Ce n?est pas ce que fait le "Welcome City Lab". Il travaille dans le cadre des "Assises du Tourisme durable" que nous allons mettre en place cet �t� et sur lesquelles nous sommes en train de travailler. Un certain nombre de groupes de travail ont d�j� commenc� � se tenir pour savoir comment est-ce que dans le cadre qui a �t� fix� par la Maire et par notre Ex�cutif municipal, c?est-�-dire d?accompagner l?ensemble de la fili�re touristique - 10�% du PIB de cette ville, je le rappelle - vers une utilisation plus durable�?

Quand je dis "durable", c?est l?�coresponsabilit�. C?est aussi le respect des normes sociales. C?est aussi le respect des habitants. On en a parl� ce matin, sur les questions qui sont li�es � "Airbnb" et aux meubl�s touristiques. Comment, dans ce domaine, on fait de l?innovation�? Comment, dans ce domaine, on ne le laisse pas simplement dans les mains du march�? Comment est-ce que l?on accompagne et donne des signes � travers des appels � projets, � travers l?accompagnement de nouvelles petites entreprises qui se cr�ent vers un but�?

Le but, c?est quoi�? Le but, c?est de d�velopper un tourisme plus durable � Paris. Cela marche par des appels � projets. Cela travaille autour de la question du tourisme durable. Cela travaille aussi autour de la question de l?�cologie et de l?�coresponsabilit�, qui est un gros enjeu dans le domaine du tourisme. Parce que je vous rappelle que le tourisme est d�voreur, a un bilan carbone n�gatif et un impact carbone n�gatif sur notre ville. Il faut donc travailler � une am�lioration dans ce domaine. Oui, nous avons besoin d?outils qui sont num�riques. Oui, nous avons besoin d?outils et d?innovation dans ce domaine.

C?est pourquoi cette subvention au "Welcome City Lab" vient s?inscrire dans cet objectif, avec des objectifs qui sont clairement d�finis par rapport � cela, autour de ces questions d?�cod�veloppement, autour de ces questions de tourisme durable, autour aussi de la question de ce que l?on appelle "l?am�lioration de la qualit� client". Ce sont donc les conditions d?accueil des touristes � Paris. D?ailleurs, je vous renvoie sur le dernier appel � projets que nous avons pass� avec le "Welcome City Lab", enfin, que le "Welcome City Lab" a fait et que nous avons travaill�. J?ai particip� au jury, je crois la semaine derni�re ou il y a 15 jours, sur les premi�res remont�es, avec un certain nombre de propositions de "start-up" qui vont innover dans le domaine du tourisme durable et dans le domaine de l?�coresponsabilit�, et vont nous permettre de trouver des solutions, par exemple, sur les questions des cars de touristes. Comment nous rempla�ons les cars de touristes, qui, � partir de 2024, les cars diesel ne pourront plus rentrer dans la ville, je vous le rappelle, puisque l?on est en Z.F.E.�?

Bref, ce sont toutes ces solutions qu?il nous faut innover, sur lesquelles il nous faut travailler. Evidemment, cela demande qu?il puisse y avoir un soutien public au "Welcome City Lab" dans ce domaine et que nous puissions, � un moment donn�, trouver des solutions dans le domaine du tourisme durable.

Mme Carine ROLLAND, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de d�lib�ration DAE 95. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DAE 95).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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