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Vœu déposé par Mmes Delphine BÜRKLI, Maud LELIÈVRE et M. Alexis GOVCIYAN relatif au développement des deux-roues électriques partagés. Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à l’encadrement des entreprises exploitant des V.A.E. et des scooters en "free-floating".


Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Nous allons examiner deux v?ux non rattach�s�: les v?ux nos�56 et 57 relatifs au d�veloppement des deux-roues �lectriques partag�s.

La parole sera d?abord � Maud LELI�VRE, puis � Fr�d�ric BADINA-SERPETTE.

David BELLIARD, �videmment, r�pondra.

Maud LELI�VRE est ici.

A vous, Madame.

Mme Maud LELIVRE. - Merci, Madame la Maire.

Il y a trois ans, la Ville de Paris s?est laiss�e d�border par l?arriv�e sauvage d?une dizaine d?op�rateurs de trottinettes, cr�ant un certain chaos sur les trottoirs. Les Parisiens ont v�cu deux �t�s assez compliqu�s avec des accidents mortels et des amoncellements, compliqu�s �galement pour faire passer des poussettes. Bref, un sentiment g�n�ral de laisser-aller, de laisser-faire pr�judiciable au quotidien de tous.

Pour mettre un terme � l?anarchie, et sous pression des habitants, la Ville de Paris avait alors mis en place une charte de bonne conduite assez stricte, avec des emplacements de stationnement adapt�s avec le concours des maires d?arrondissement et surtout une s�lection pr�alable � tout d�ploiement. R�sultat�: aujourd?hui, il n?y a que trois op�rateurs, soit 15.000�trottinettes autoris�es � �tre d�ploy�es � Paris.

Nous avons appris, il y a dix jours, par voie de presse, que l?op�rateur de trottinettes am�ricain Lime se lan�ait sur le march� du scooter �lectrique partag� � Paris. Cette arriv�e, qui devrait �tre suivie d?autres acteurs �trangers qui ont d�cid� de s?attaquer au march� du scooter partag�, va rentrer en concurrence directe avec l?op�rateur fran�ais "Cityscoot" pr�sent � Paris depuis 2016�dans une certaine harmonie.

Si Paris doit �videmment d�ployer de nouvelles mobilit�s adapt�es � une ville qui est de forte densit� et de faible superficie, cela ne peut se faire dans n?importe quelles conditions. Dans cette intervention, � laquelle j?associe mes coll�gues Delphine B�RKLI, maire du 9e, et Alexis GOVCIYAN, nous souhaitons vous faire part de notre forte inqui�tude, mais aussi de nos interrogations.

La Ville de Paris autorise cette mise en concurrence sans concertation avec les �lus d?arrondissement, avec le risque que de nouveaux op�rateurs provoquent les m�mes d�r�glements que les trottinettes hier. Nous souhaitons donc qu?une charte encadre ce nouveau d�ploiement, une charte qui inclurait des clauses sociales et environnementales. Sociales, en mati�re de recours aux salari�s en C.D.I. et non en auto-entrepreneur. Environnementales, pour �viter l?utilisation de fourgonnettes ou de vieux camions diesel polluants, stock�s sous des ponts et faisant des recharges sauvages � l?aide de groupes �lectrog�nes. Ce sont des sc�nes que nous avons v�cues lors de l?arriv�e des op�rateurs de trottinettes � Paris.

Enfin, nous souhaitons le respect, pour ces op�rateurs, des normes minimums de s�curit�. Il me semble qu?un incendie a d�j� �t� d�clar� dans l?entrep�t de Lime.

Oui au d�ploiement des mobilit�s �lectriques et partag�es, mais non � une strat�gie du mille-feuille o� s?empilent les mobilit�s, les unes sur les autres, sans coh�rence globale.

Merci.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Fr�d�ric BADINA-SERPETTE, qui doit �tre en salle Webex.

M.�Fr�d�ric BADINA-SERPETTE. - Est-ce que vous m?entendez�?

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Oui, on vous voit et on vous entend.

M.�Fr�d�ric BADINA-SERPETTE. - C?est formidable. Merci, Madame la Maire. Merci, Colombe.

Depuis plusieurs semaines, nous prenons connaissance dans la presse des intentions d?un certain nombre d?op�rateurs de v�los � assistance �lectrique et de scooters �lectriques, des op�rateurs qui annoncent fi�rement vouloir d�ployer chacun plusieurs centaines de leurs engins sur la Capitale.

Cet int�r�t pour Paris est positif, il est important de le souligner, car il t�moigne de la volont� des Parisiennes et des Parisiens, comme de notre majorit�, � faire de la capitale une ville o� les mobilit�s douces et d�carbon�es prennent le pas, contribuant ainsi � mieux lutter contre toutes les formes de pollution, qu?elles soient sonores ou aux particules fines, contribuant aussi � proposer une offre de mobilit� partag�e qui repr�sente une alternative importante � la voiture individuelle et aux deux-roues motoris�s classiques.

Cet int�r�t est important aussi car il t�moigne de la volont� des op�rateurs � investir sur notre territoire. Pour autant, Paris n?est pas un Monopoly ambulant. Cela vaut pour l?immobilier, pour la publicit�, pour le commerce, comme pour les mobilit�s.

Le groupe des �lus �cologistes appelle donc, comme il l?a toujours fait, � la vigilance la plus ferme possible sur ces sujets et tout particuli�rement sur la r�gulation des offres de mobilit� douce sur l?espace public.

Pour avancer, Paris doit imp�rativement poursuivre ce dialogue avec les op�rateurs en vue de proposer et de poser les r�gles les plus claires possibles quant aux modalit�s de d�ploiement et d?usage de ces engins en libre-service. Nous avons appris de nos erreurs et la r�gulation de l?usage des trottinettes �tait un premier pas important. Allons au bout de la d�marche sur les mobilit�s partag�es.

Voil� pourquoi nous proposons, par ce v?u, de r�guler l?offre de v�los � assistance �lectrique et de scooters �lectriques. C?est une exigence forte et l�gitime des Parisiennes et des Parisiens que nous partageons. Nous la soutenons � travers ce v?u.

J?en profite pour r�affirmer, au travers de ce v?u, l?opposition des �lus �cologistes � un �ventuel r�gime d?exception qui pourrait conduire Paris � autoriser la circulation des scooters �lectriques dans les couloirs de bus. Je le redis ici car nous retrouvons encore r�guli�rement cet �l�ment de langage dans le plaidoyer de l?un des op�rateurs d�j� pr�sent � Paris. Nous consid�rons que cette mesure, certes d�sir�e, ne va pas dans le sens d?un risque routier ma�tris�.

Pour conclure, ne perdons pas de temps�: anticipons, r�gulons�!

Je vous remercie.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. Pour vous r�pondre, la parole est � David BELLIARD.

M.�David BELLIARD, adjoint. - Merci, Madame la Maire.

Merci, chers coll�gues. Vous posez une question cruciale, celle de la r�gulation des mobilit�s partag�es et je partage d?ailleurs avec vous l?exigence, que vous avez tous les deux soulign�e, d?une meilleure r�gulation pour la s�r�nit� et pour la s�curit� - nous en avons parl� tout � l?heure - dans l?espace public.

Madame LELI�VRE, je partage donc votre souhait d?encadrer le "free-floating" dans votre v?u mais vous insinuez, en tout cas dans votre texte, que la Ville n?a rien am�lior� depuis 2018, que les "free-floaters" ont toujours recours � des "juicers" qui se d�placent en camion diesel. L?appel � concurrence, qui a d�bouch� sur le choix de trois op�rateurs de trottinettes, les a au contraire oblig�s � s?engager dans un changement de mod�le. Ils utilisent dor�navant des v�los-cargos ou des camionnettes �lectriques. J?ai visit� moi-m�me les trois sites de logistique pour constater ces �l�ments, qui concourent, je crois, � une �volution du mod�le, m�me si je reconnais qu?il leur reste encore un certain nombre de progr�s. En tout cas, sur cette question, j?ai pu constater par moi-m�me qu?ils utilisent aujourd?hui des v�los-cargos et des camionnettes �lectriques. Je suis d?ailleurs, avec les services de la Ville, extr�mement attentif et vigilant � ce sujet. Puisque les informations donn�es dans votre v?u sont inexactes, je vous demanderai donc de le retirer.

Sur le v?u de mes coll�gues �cologistes qui appelle lui aussi � opter pour une r�gulation des v�los et des scooters en "free-floating" qui aille au-del� d?une simple charte d?engagement, la crise sanitaire a jet� une crainte, qui est entendable, des Parisiens sur les transports en commun. Nous devons �viter que les Parisiens se tournent vers l?autosolisme ou vers les deux-roues motoris�s. Le "free-floating" est une solution que la Ville doit accompagner, mais encadrer pour �viter le chaos que nous avons connu avec les trottinettes.

J?ai d?ailleurs d?ores et d�j� demand� aux services de travailler aux modalit�s d?encadrement que la Ville pourrait mettre en place sur les nouvelles solutions, notamment suite au d�ploiement des scooters que nous avons appris par voie de presse. Nos demandes seront donc tr�s fortes vis-�-vis de l?encombrement de l?espace public, mais aussi des pratiques salariales et des engagements environnementaux des op�rateurs qui seront choisis dans ce cadre.

Je donne donc un avis favorable au v?u du groupe Ecologiste de Paris.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

Madame LELI�VRE, le v?u est-il retir�?

Mme�Maud LELIVRE. - Je voudrais pr�ciser que vous n?avez pas bien entendu mes propos. Je n?ai pas parl� des trottinettes, mais de l?avenir des scooters �lectriques - pour que ce soit pr�cis dans le compte rendu. Par cons�quent, non, je ne le retire pas.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Je vais donc vous proposer de voter, au scrutin public, le v?u n��56, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Cela ne bouge plus, je vais vous proposer de clore le scrutin. Le v?u n��56 est rejet�.

Avant de mettre aux voix le v?u n��57, j?ai �t� saisie d?une demande d?explication de vote de Philippe GOUJON.

M.�Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Madame la Maire, ma premi�re r�flexion sera de regretter encore une fois l?absence d?un vrai d�bat, dans cet h�micycle, sur ces nouveaux modes de d�placements que sont les E.D.P.M., m�me quand ils sont mis en place par la collectivit�, comme "Smovengo". Cela oblige � d�poser des v?ux, s�ance apr�s s�ance, des v?ux qui �manent m�me de la majorit� municipale, si tant est qu?il ne s?agisse pas d?un oxymore�: les Verts parlent aux Verts�!

Ensuite, comme je le pr�disais dans mon explication de vote du mois dernier sur le naufrage �conomique de "Smovengo", et comme le confirme d?ailleurs ce v?u des Verts, les scooters arrivent en masse en "free-floating", comme d?ailleurs dans toutes les capitales. C?�tait couru d?avance et je suis d�sol� de constater que, comme lors de l?arriv�e massive des trottinettes en 2017, vous n?avez rien pr�vu, ni anticip�. C?est en somme ce que vous reproche ce v?u de vos alli�s, � juste titre.

Ainsi, apr�s les 3.500 scooters de Cityscoot, Lime, d�j� en pays conquis � Paris, a annonc� d�ployer 1.000�scooters partag�s et un autre service, Bloom, annonce 2.000 V.A.E. d?ici la fin de l?ann�e, offrant m�me des points donnant droit � des cadeaux pour les meilleurs utilisateurs�! En tout cas, rien n?est pr�vu pour prot�ger les espaces publics des exc�s d?usage.

Comme les V.A.E. de "Smovengo" seront moins nombreux, plus chers et moins pratiques en raison du mod�le �conomique archa�que et du contrat co�teux que vous avez choisi, les V.A.E. vont se multiplier en "free-floating".

Une question compl�mentaire se pose d?ailleurs sur la viabilit� financi�re du contrat que vous venez juste de n�gocier, dans une grande opacit�, avec "Smovengo". En plus des difficult�s rappel�es le mois dernier, la concurrence de ces op�rateurs en "free-floating" risque, me semble-t-il, de porter un coup fatal � votre prot�g�. Un nouveau scandale se profile donc � l?horizon apr�s celui d?Autolib?, dont les seules victimes seront encore une fois les usagers, les contribuables parisiens qui sont vos vaches � lait pr�f�r�es.

C?est pourquoi, faute d?un autre mod�le de d�veloppement des E.D.P.M., d?une vraie strat�gie coh�rente et ad�quate, nous voterons ce v?u qui parviendra peut-�tre � limiter les d�g�ts de votre absence de politique sur un espace public d�j� si d�grad�.

Merci.

(M.�Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme Colombe BROSSEL au fauteuil de la pr�sidence).

M.�Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, au scrutin public, le v?u n��57, avec un avis favorable de l?Ex�cutif.

Je ne commets pas d?erreur, venant de prendre la s�ance�?

Le scrutin est donc ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le v?u est donc adopt�. (2021, V. 145).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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