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Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à la sauvegarde du patrimoine végétal. Vœu déposé par le groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes relatif à la préservation du patrimoine végétal parisien. Vœu déposé par le groupe "Indépendants et Progressistes" relatif à l’abattage de la glycine place du Calvaire et à la préservation du patrimoine végétal. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent des v?ux non rattach�s.

Nous allons commencer par les v?ux r�f�renc�s n��16, n��17, n��18 et n��18 bis relatifs � la sauvegarde du patrimoine v�g�tal.

Pour commencer, la parole est � M. �mile MEUNIER.

Pour deux minutes maximum, je le rappelle.

M. �mile MEUNIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, ce v?u parle de la glycine qui a �t� coup�e. Comme vous l?avez tous et toutes remarqu�, il y a eu un certain retentissement � Paris et m�me au-del�. A mon sens, s?il y a eu ce retentissement, c?est parce que les Parisiens ont un besoin vital de nature. De plus en plus, un arbre est sacr� pour un Parisien, et c?est tant mieux. Il est vrai que lorsque cette glycine a �t� abattue, il y a eu comme un r�flexe vital, une forme de surr�action de la part des associations, des habitants. Moi-m�me, je le reconnais en tant qu?�lu de quartier, je suis mont� un peu vite au cr�neau. Mais ce qu?il faut voir derri�re cette �motion, c?est�: comment est-ce qu?on la transforme positivement pour am�liorer la condition des arbres et des v�g�taux dans l?arrondissement, et plus largement, comment est-ce que l?on peut offrir aux Parisiens ce qu?ils demandent, c?est-�-dire des parcs et des squares�? Parce qu?il suffit de voir comment le moindre m�tre carr� de pelouse est pris d?assaut, pour se rendre compte que c?est ce qu?ils attendent de nous.

Pour en revenir plus pr�cis�ment � ce v?u, et donc aux arbres et aux v�g�taux, nous proposons des pistes de travail, comme l?am�lioration de la protection des v�g�taux. Parce que la glycine n?est pas un arbre, donc c?est pass� un peu dans une sorte d?angle mort. Comment am�liorer sa protection li�e � la charte de l?arbre, qui a �t�, je crois, � l?initiative de Chlo� SAGASPE, du groupe Ecologiste de Paris, en lien, bien s�r, avec M. NAJDOVSKI. L?autre piste, c?est�: comment on peut faire travailler ensemble les services de la voirie et des espaces verts�?

Pour finir, je veux redire toute la confiance que le groupe Ecologiste de Paris porte en Christophe NAJDOVSKI, en son cabinet et en les services pour pouvoir aller dans ce sens.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Mme B�atrice LECOUTURIER.

Qui doit �tre en ligne, je pense�? Madame LECOUTURIER, est-ce que vous nous entendez�?

Mme B�atrice LECOUTURIER. - Oui, je vous entends tr�s bien. C?est parfait.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Allez-y.

Mme B�atrice LECOUTURIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, une grande indignation s?est �lev�e effectivement, � juste titre, contre l?abattage d?une glycine centenaire qui faisait partie du patrimoine v�g�tal de ce quartier du 18e arrondissement. Au-del� de l?abattage condamnable de cette plante, c?est bien un �l�ment patrimonial parisien qui a disparu.

A la R�gion Ile-de-France, nous avons mis en place une politique de la sauvegarde du petit patrimoine, ce patrimoine non reconnu par les monuments historiques et auquel nous sommes pourtant tant attach�s dans notre quotidien. Nous avons mis �galement en place, � l?initiative de Yann WEHRLING, un dispositif r�pertoriant tous les arbres remarquables et les plantes m�morables en Ile-de-France en vue de leur protection et de leur valorisation. La destruction de cette glycine illustre bien toute la fragilit� de ce patrimoine v�g�tal. Ce n?est qu?un exemple parmi de trop nombreux autres.

La Ville de Paris a la main leste pour couper les arbres ou les plantes centenaires. Et pourtant, ce sont bien eux qui ont un pouvoir rafra�chissant. Ce ne sont pas les jeunes arbres replant�s qui les remplaceront. Aussi, par ce v?u, Monsieur le Maire, dans un souci de sauvegarde de ce patrimoine v�g�tal remarquable qui fait partie int�grante de notre patrimoine parisien au m�me titre que les monuments, nous vous demandons que les riverains, qui connaissent mieux que quiconque les arbres et les plantes qui accompagnent leur quotidien, soient consult�s sur les alternatives � ces abattages.

De plus, les arbres et les plantes historiques faisant partie int�grante de notre patrimoine parisien et de son histoire, nous demandons que la Commission du Vieux Paris soit saisie pour pouvoir �mettre des avis sur leur devenir en amont de cet abattage. Les arbres et les plantes sont pr�cieux. Ils repr�sentent plus que de simples v�g�taux. Ils sont l� comme des grands t�moins de notre ville pour nous rappeler une histoire de Paris et de ses habitants. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � M. Pierre-Yves BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Effectivement, l?abattage de cette glycine a suscit� un �moi tout � fait particulier. J?ai �t� sollicit� comme d�put� de la circonscription, comme �lu du 18e arrondissement et comme Montmartrois � de nombreuses reprises. Un �moi, je crois, qui est d� d?abord � l?attachement des Parisiennes et des Parisiens � leur patrimoine v�g�tal. Emoi d� � l?absence de communication et de concertation, notamment avec les g�rants du restaurant concern� et avec les riverains qui, �videmment, attendaient des r�ponses fortes.

Le v?u que je pr�sente, avec notre groupe "Ind�pendants et Progressistes", �mane aussi du travail des associations et des habitants, qui ont d?ailleurs lanc� une p�tition en ligne. C?est un v?u qui se veut constructif et tr�s factuel. Nous souhaitons, � travers ce v?u, que la Ville de Paris puisse �tablir une chronologie des �v�nements ayant concouru � l?abattage de la glycine de la place du Calvaire.

Que le rapport d?analyse sur l?�tat de sant� de la glycine soit publi� et communiqu� par les services de la DEVE aux habitants, aux associations et � l?ensemble des �lus.

Que la Ville de Paris pr�cise pourquoi il n?y a pas eu de concertation et de communication en amont, et quel protocole la Ville entend prendre en compte � l?avenir si un tel cas devait se repr�senter.

Ensuite, que la Ville dresse un inventaire des plantes remarquables, � l?instar des arbres, sur l?"open data" de la Ville de Paris. Cela me semble un �l�ment important.

Enfin, que cet "open data" permette de visualiser l?historique des arbres et des plantes abattus � Paris en en mentionnant le motif dans un cadre tout � fait transparent. Je crois que c?est ainsi que l?on va pouvoir rassurer les Parisiennes et les Parisiens, singuli�rement les Montmartrois qui ont �t� profond�ment �mus de cet abattage.

J?esp�re que vous nous apporterez les �l�ments les plus factuels.

Je vous remercie, en tout cas, de vos r�ponses.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Monsieur le maire du 18e arrondissement voudrait intervenir sur le projet de d�lib�ration. Sur le v?u, pardon.

M. �ric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Oui, quelques mots.

Je laisserai, bien s�r, Christophe NAJDOVSKI r�pondre sur le fond. Mais j?ai entendu tellement de choses absurdes dans ces trois interventions que je me sentais quand m�me un peu l?obligation d?intervenir.

Premi�re chose, contrairement � ce qui a �t� racont�, cet arbre malheureusement mort, ou cette plante malheureusement morte, a �t� coup� � l?issue d?une concertation assez longue, puisque le sujet a �t� �voqu� pas moins de deux fois au conseil de quartier. D?ailleurs, les habitants ont �t� associ�s au choix de la plante vivante qui a remplac� la plante morte. Ce qui est plut�t une pratique habituelle, courante et utile. Premier �l�ment, donc�: les riverains ont �t� pris en compte. Chacun avait bien conscience de la possible sensibilit�, et donc, bien entendu que ce travail a �t� fait.

Deuxi�mement, je voudrais que l?on cesse, dans une volont� d?alimenter en permanence des pol�miques absurdes, de mettre en cause le travail, notamment des agents de la Ville. Parce que toutes celles et tous ceux d?entre nous qui savent le soin que la DEVE apporte � ces plantes et � ces arbres, chacun sait que l?on ne coupe pas un arbre � Paris par caprice, par envie ou par plaisir. Et donc, si cet arbre a �t� coup�, c?est qu?il �tait mort. On peut toujours raconter l?inverse. On peut toujours faire monter toutes les pol�miques les plus absurdes. On peut croire soi-m�me, peut-�tre avec bonne foi, que l?on est un meilleur �cologue que les agents de la Ville. Mais, la r�alit�, c?est qu?il faut aussi un peu d?expertise.

Et donc, je consid�re que l?on ne peut pas mettre en permanence en cause la parole et le travail des agents de la Ville qui, notamment sur ces questions, sont reconnus, peut-�tre pas dans le monde entier mais en tout cas dans toute la France, comme d?excellents experts de ces questions. Et donc, quand la Ville de Paris coupe un arbre, surtout pour le remplacer par un autre au m�me endroit, "a priori", on peut juste, un tout petit peu, se faire confiance.

Je crois que toute cette histoire en dit beaucoup plus sur l?attitude des uns et des autres � la v�rit�, � la fa�on de faire de la politique, que sur la r�alit� de l?attachement ou pas � la vie v�g�tale dans Paris. Je suis heureux que l?on ait beaucoup de temps � consacrer � beaucoup de choses et que la glycine ait pu occuper tant d?�lus pendant tant de temps. Moi, je me suis aussi occup� d?autres choses pendant cette p�riode. Je crois qu?au fond du fond, c?est un peu ce que les Parisiens attendent de nous.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. Christophe NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Je remercie les trois groupes de notre Conseil qui ont d�pos� un v?u � la suite du retrait de la replantation d?une nouvelle glycine sur la place du Calvaire dans le 18e arrondissement. Cette affaire a fait beaucoup couler d?encre, et de nombreuses accusations inexactes ont pu �tre diffus�es et relay�es dans les m�dias et sur les r�seaux sociaux. C?est l?occasion pour moi de rappeler les faits et de rendre hommage au travail des agents de la Ville de Paris, comme l?a fait � l?instant M. le maire du 18e arrondissement. Travail des agents qui est particuli�rement difficile en ce moment.

Que s?est-il donc pass�? Non, les experts sylvicoles de la Ville de Paris et les b�cherons n?ont pas d�cid� d?abattre une glycine qui bourgeonnait. Comme je le rappelle souvent, personne n?abat un v�g�tal par plaisir et la Ville op�re un suivi strict et exigeant de son patrimoine naturel. A deux reprises, en juillet 2020 puis en novembre de la m�me ann�e, des experts de la DEVE ont constat� le d�p�rissement irr�versible de la glycine.

Avons-nous ensuite d�cid� de la couper en catimini�? Bien s�r que non. L?�lu local en charge des espaces verts s?est rendu sur place, accompagn� de l?"Association de d�fense de Montmartre", une association locale bien connue dans le 18e arrondissement. Ils ont d�cid�, en concertation - je le dis � M. BOURNAZEL - de proc�der au remplacement de cette glycine embl�matique du quartier. D?ailleurs, en r�ponse �galement � vos propos, Monsieur BOURNAZEL, je rappelle que pour ce qui est de la chronologie des faits, j?ai donn� ces �l�ments � votre coll�gue Justine HENRY du 18e arrondissement, qui me les avait demand�s. Je suis pr�t � le faire avec quiconque me le demande � nouveau.

Si je regrette l?emballement qui a eu lieu � la suite de cette op�ration, aliment�e par certains sur les r�seaux sociaux et dans les m�dias, cet �v�nement malheureux doit �tre l?occasion pour nous de valoriser encore mieux le formidable patrimoine naturel de Paris. C?est pourquoi nous vous proposons, � travers le v?u de l?Ex�cutif, de saisir le Gouvernement pour renforcer la place des v�g�taux dans la l�gislation nationale, de travailler - comme cela a �t� propos� par le groupe Ecologiste de Paris, le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, et le groupe "Ind�pendants et Progressistes", en lien avec les associations - � la cr�ation d?un label pour les plantes et les v�g�taux remarquables, et de travailler � la cr�ation de nouveaux outils participatifs pour associer les habitants � cette labellisation.

Je vous propose �galement de cr�er un groupe de travail, avec notre coll�gue David BELLIARD, pour faire toute la transparence sur les modes d?intervention en voirie et �tudier leur impact sur les v�g�taux. Enfin, d?int�grer les v�g�taux remarquables au nouveau dispositif d?information aux habitants qui sera d�ploy� � partir de la saison prochaine.

Voil� quelques propositions concr�tes qui, je l?esp�re, nous permettront de d�passer ce triste �v�nement et de travailler ensemble de mani�re constructive � la pr�servation de notre patrimoine v�g�tal. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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