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relatif à l’attribution du nom de Ruth Bader Ginsburg au Centre Paris Anim’ Les Halles - Le Marais.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous examinons le v?u r�f�renc� n��38 relatif � l'attribution du nom de Ruth Bader Ginsburg au centre "Paris Anim' Les Halles - Le Marais", en fait "Justice Ginsburg", puisque c'�tait comme cela qu'on l'appelait. C'est une proposition du groupe Paris en commun, qui va intervenir dans un instant � travers Gauthier CARON-THIBAULT, que je salue, qui est en s�ance.

Mais je voudrais dire quelques mots sur "Justice Ginsburg". J'ai eu la chance de la rencontrer, d'�tre re�ue par elle � la Cour supr�me des Etats-Unis il y a quelques ann�es. De rencontrer cette femme, un embl�me de la d�mocratie, un embl�me de la justice et de la d�mocratie am�ricaine, qui a r�sist� jusqu'au bout, avec la maladie, mais qui a r�sist� jusqu'au bout face � cet �pisode terrible dans l'histoire des Etats-Unis, cet �pisode du trumpisme, dans lequel elle a essay� de veiller au droit, au respect du droit, des valeurs des Etats-Unis, de contrer cette hyst�risation de la vie politique am�ricaine, qui par l'action de beaucoup d'�lus, notamment autour de l'ancien pr�sident TRUMP, a conduit vraiment � une situation tr�s dure, tr�s conflictuelle.

Une situation qui d'ailleurs devrait nous inspirer et nous �clairer, en tous les cas nous pr�venir quant aux paroles que nous utilisons et aux attitudes qui sont celles des �lus qui incarnent les institutions, qui incarnent le droit, qui incarnent les valeurs de la R�publique, les comportements, les attitudes et les textes contre lesquels "Justice Ginsburg" a bataill� et incarn� la solidit� de ces valeurs de libert� ch�res aux Etats-Unis.

Toute cette p�riode a quand m�me conduit, et je pense que cela doit vraiment, vraiment, �tre un �l�ment de r�flexion pour nous toutes et nous tous, � l'invasion du Capitole. C'est-�-dire que lorsque dans une institution, on d�nigre, on ne s'inscrit pas dans une forme de respectabilit� qu'attendent de nous les citoyens, les mots que l'on utilise, les attitudes outranci�res qui peuvent �tre celles d'un certain nombre de responsables politiques, aboutissent tout naturellement � la violence, � la violence physique, y compris au fait que l'on puisse bafouer des institutions aussi importantes par exemple que le Capitole.

Malheureusement, "Justice Ginsburg" n'a pas vu de ses yeux, puisqu'elle est d�c�d�e avant l'�lection d'un d�mocrate aux Etats-Unis, Joe BIDEN, qui r�tablit ces valeurs, qui remet du respect, de la courtoisie dans le d�bat public am�ricain. Le fait que son nom puisse �tre attribu� notamment � un lieu de jeunesse est quelque chose de tr�s important, parce que ce sont ces figures, ces attitudes, ces comportements, ces valeurs morales qui doivent �tre ceux que nous transmettons � la jeunesse. Enfin, "Justice Ginsburg" connaissait tr�s bien Paris et aimait �norm�ment Paris. Elle l'avait parcourue avec sa petite-fille, qui a v�cu � Paris quelques ann�es. Elle aimait cette ville dans sa beaut�, dans sa force aussi, notamment sur le combat des libert�s. Beaucoup de choses nous unissent, Paris et "Justice Ginsburg". Beaucoup de choses unissent "Justice Ginsburg" et la jeunesse. Je suis tr�s heureuse que la jeunesse parisienne du c?ur de Paris puisse aussi se sentir inspir�e par ce grand nom de la d�mocratie universelle, parce que certes, elle �tait pr�sidente de la Cour supr�me, mais elle portait un message universel. Cher Gauthier CARON-THIBAULT, je vous donne la parole, au nom du groupe Paris en commun.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, en 1971, une avocate am�ricaine connue pour son engagement f�ministe r�ussit � obtenir un jugement qui pose qu'�tre p�re, �tre un homme, n'est pas une garantie d'�tre un meilleur administrateur des biens d'un enfant d�c�d� qu'une m�re, qu'une femme.

C'est � l'image d'une temp�te et du battement d'ailes d'un papillon que remontant au plus haut du syst�me judiciaire am�ricain, la Cour supr�me, arm�e du 14e amendement, elle fit annuler toutes les discriminations institutionnelles contre les femmes, alors juridiquement admises.

Cette brillante avocate s'appelait Ruth Bader Ginsburg qui, sur proposition de Bill CLINTON, rev�tit en 1993 la toge noire et son fameux col en dentelle. En son sein, elle continua son combat notamment pour les femmes, les minorit�s sexuelles ou ethniques, les personnes migrantes et les personnes en situation de handicap.

Si son action s'inscrit, certes, aux Etats-Unis, elle rappelle � toutes les soci�t�s que si les discriminations s'immiscent dans la vie quotidienne, dans nos habitudes et nos comportements, elles prennent corps avant tout dans des lois, dans des lois qui refusent de nouveaux droits, mais aussi qui sont faites pour ne pas s'appliquer � toutes et tous.

� ce titre, honorer la m�moire de celle dont la disparition l'ann�e derni�re a engendr� un fort �moi, largement au-del� des Etats-Unis, montre l'universalit� de son combat, l'universalit� du combat pour l'�galit� entre hommes et femmes aux yeux et � la barbe, si je peux dire, de ceux qui nous invitent � n'honorer � Paris que des personnalit�s fran�aises, pour ne pas parler de ceux qui relativisent son combat.

Le Conseil de Paris Centre a ainsi souhait� � l'unanimit� que son nom soit donn� pour la jeunesse comme un exemple ou un patronage la�que au centre d'animation "Paris Anim' Les Halles - Le Marais". D'Olympe de Gouges dans le 3e � Ruth Bader Ginsburg dans le 1er, du pass� � l'�poque contemporaine, de la France aux USA, Paris sur qui l'humanit� a des droits, selon Hugo, continuerait avec cette d�nomination � construire dans les actes et les symboles une ville qui met en son c?ur l'�galit� entre les femmes et les hommes. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, cher Gauthier.

Je donne la parole � Laurence PATRICE.

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Merci, cher coll�gue, pour cette proposition, qui honore effectivement cette grande dame de la politique am�ricaine et de la lutte contre les discriminations.

Ses combats, nous devons continuer � les mener, dans le monde entier, pour l'av�nement d'une soci�t� fond�e sur l'�galit� r�elle. Evidemment, mon avis sera favorable pour examen par la Commission de d�nomination, en pr�cisant, effectivement, le lieu que vous avez signal�, le centre "Paris Anim'" de Paris Centre. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous.

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc�e n��38 d�pos�e par le groupe Paris en commun, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

La proposition de v?u est adopt�e. (2021, V. 136).

La proposition de v?u est adopt�e, avec des abstentions. En tous les cas, je me r�jouis vraiment, vraiment, que cette grande figure am�ricaine de la justice vienne nous inspirer et soit pr�sente � Paris, cette ville qu'elle aimait tant.

V?u d�pos� par les groupes Paris en commun et Communiste et Citoyen

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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