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Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif au maintien des chiffres romains dans les musées de la Ville.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Je vous propose de passer au v?u r�f�renc� n��50 relatif au maintien des chiffres romains dans les mus�es de la ville.

La parole est � Aur�lien V�RON pour le pr�senter, qui doit �tre en salle Webex, normalement.

M. Aur�lien V�RON. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, nous attendons tous avec impatience la r�ouverture prochaine du mus�e Carnavalet. A l'occasion des premi�res annonces, nous avons appris que l'usage de certains chiffres arabes avait remplac� les chiffres romains sur certains panneaux. Nous parlons de 37 ou 170 cartels concernant les noms des rois et potentiellement l'�criture des si�cles.

Vous nous avez r�pondu qu'il s'agissait de la recommandation europ�enne de la m�thode dite "Facile � lire et � comprendre". Sur ce plan, la lutte pour une meilleure accessibilit� � la culture nous r�unit tous. Cependant, renoncer peu � peu aux chiffres romains ne peut �tre pour nous une bonne solution. Les mus�es sont les passeurs de savoir, des lieux de m�diation, ils ont pour mission de transmettre des connaissances, de les expliquer, de les faire partager au plus grand nombre.

Pour nous, l'apprentissage de la lecture des chiffres romains est une richesse qui symbolise tout particuli�rement la culture classique, en perte de vitesse h�las, notamment dans l'enseignement. Il nous para�t donc profitable pour tous que les mus�es, plut�t qu'ent�riner cet �tat de fait, effectuent un travail d'explication autour des chiffres romains. Peut-�tre que certains publics sp�cifiques connaissent des difficult�s d'apprentissage et peuvent �tre entrav�s dans leur lecture par les chiffres romains, nous le concevons, mais notre v?u porte tr�s exactement sur le r�tablissement de la num�rotation latine au mus�e Carnavalet, sur son maintien dans les autres mus�es de la Ville de Paris, quitte � accompagner ces textes traduits en plusieurs langues d'une �criture FALC � c�t� de l'�criture classique. Merci � vous.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Aur�lien V�RON. Comme le mus�e Carnavalet se trouve � Paris Centre, j'ai une demande d'intervention du maire de Paris Centre, Ariel WEIL.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Je ne peux pas laisser passer cette mise en cause du mus�e Carnavalet sans intervenir et voler � son secours, surtout que l'on a d�j� r�pondu de nombreuses fois sur cette vaine et fausse pol�mique.

Cher Aur�lien V�RON, merci de cette intervention qui nous donne une nouvelle fois et on ne s'en lassera jamais, l'occasion de nous r�jouir, tous ensemble, je crois, de l'ouverture prochaine du mus�e Carnavalet, apr�s quatre ann�es de travaux de restauration et de refonte de son parcours mus�ographique.

J'ai eu la chance d'en d�couvrir les espaces, et je ne peux que r�it�rer mes f�licitations les plus chaleureuses � toute l'�quipe du mus�e, tout particuli�rement � sa directrice, l'exceptionnelle, la v�ritablement exceptionnelle Val�rie GUILLAUME, pour ce travail minutieux, obstin� et dantesque.

Je suis surpris de voir � nouveau remise � flot par ce v?u, cette rumeur urbaine d'une suppos�e disparition des chiffres romains des cartels du mus�e. H�las, je l'ai vue reprise par de nombreux organes de presse sans v�rification apr�s que la pol�mique se soit emball�e sur les r�seaux sociaux, comme c'est d�sormais souvent le cas. Et de toute pol�mique, quel que soit son m�rite.

Or, celle-ci n'en a aucun. Elle a non seulement gravement bless� les �quipes de Paris Mus�es, mais elle l'a fait � tort. Comme les �quipes du mus�e Carnavalet l?ont expliqu� patiemment, les chiffres romains gardent bien �videmment leur place dans cette institution. Ce sont seulement 170 textes sur un ensemble de 3.000 contenus qui sont concern�s. Pourquoi�? Pour faciliter l'appr�hension des ?uvres pour un public notamment porteur de handicap dont l'acc�s est plus difficile � la compr�hension des chiffres romains, c'est tr�s simple. D'ailleurs, un v?u dans quelques instants sera pr�sent�, relatif aux personnes en situation de handicap dans les mus�es de la Ville. Cela fait partie des mesures qui sont mises en place. Il n'y a qu'� s'en f�liciter.

Non, les chiffres romains ne dispara�tront pas du mus�e Carnavalet ni des autres mus�es, rassurez-vous, Aur�lien V�RON. Mais la d�marche pour l'inclusion des nouveaux publics dans les parcours mus�aux a de beaux jours devant elle et c'est tr�s bien.

Je profite de cette intervention pour dire un mot simplement sur les propos de Mme BIRABEN, qui rapportait, je crois, le projet de d�lib�ration ou le v?u de M. LECOQ, mon coll�gue maire du 6e arrondissement, avec qui nous avons en commun d'avoir un territoire tr�s dense en galeries d'art. C'est une chance immense, effectivement, comme nous l'avons vu ces derniers mois, d'avoir pu compenser tr�s partiellement la fermeture des mus�es gr�ce au maintien de l'ouverture des galeries, un temps en tout cas, des galeries qui ont gard� leur porte grande ouverte.

Je partage avec vous, les �lus du 6e arrondissement, votre inqui�tude. Je voudrais exprimer ma solidarit� avec l'ensemble des galeries qui souffrent aujourd'hui de ces nouvelles restrictions. Carine ROLLAND a tr�s bien r�pondu � ce v?u.

Je voudrais ajouter qu'avec Marion PAPILLON, pr�sidente du comit� professionnel des galeries d'art, nous suivons �troitement la situation et r�fl�chissons � des initiatives communes. Lors de l'audience du r�f�r� qui a eu lieu la semaine derni�re, le Minist�re de la Sant� n'a pas r�pondu sur le fond, qui �tait la distorsion de concurrence avec les salles de vente, mais uniquement sur la question sanitaire.

Et donc, nous avons eu l'id�e de monter un �v�nement en plein air pour soutenir les galeries du Marais. Nous travaillerons en ce sens avec le comit� des galeries. J'esp�re avoir le plaisir de vous en reparler tr�s prochainement.

Merci beaucoup.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Ariel WEIL.

Carine ROLLAND, rassurez-nous, est-ce qu'on pourra toujours dire en parlant du roi, "Louis croix v b�ton", ou l'avenue "George v", ch�re � Jeanne d'HAUTESERRE, rassurez-nous�?

Mme Carine ROLLAND, adjointe. - Je vais essayer.

Merci en tout cas, cher Aur�lien V�RON, pour votre v?u, d'autant plus int�ressant que le sujet est en r�alit� fort ancien.

La querelle des chiffres romains contre les chiffres dits arabes, qui sont en r�alit� d'origine indo-europ�enne, mais qui ont voyag� jusqu'� nous gr�ce aux math�maticiens arabes, remonte en effet � des temps qui nous pr�c�dent, que vous l'�criviez en croix ou d'un 1 suivi d'un 0 pour d�signer le 10e si�cle.

D�s cette �poque, les tenants des chiffres arabes, passionn�s, vous le savez, de sciences et de math�matiques, s'opposent aux d�fenseurs des chiffres romains et au fil du temps, les premiers s'imposent, parce que plus puissants pour d�crire et comprendre le monde en termes math�matiques, apportant, entre autres, le 0 et la d�cimale � notre connaissance, reconnaissons que ce n'est pas rien. Ils ont ensuite accompagn� le formidable essor scientifique et �conomique de l'Europe, parce que facilitant les �changes et le syst�me de comptabilit�. C'est � la R�volution fran�aise que ces chiffres s'installent largement dans les usages. Au regard de cette longue, int�ressante et vibrante histoire, que sont 37 occurrences, je dis bien 37, 37 occurrences du mus�e Carnavalet qui affichent des noms de souveraines et souverains en chiffres arabes, sur 170 textes relevant de l'accessibilit� universelle, le tout pour un total de 3.000 contenus�? Surtout lorsqu'il s'agit, et tel est bien le sujet principal qui devrait nous occuper aujourd'hui, de rendre les informations aussi claires et faciles � comprendre que possible, pour toutes et tous, et en particulier pour les personnes en situation de handicap. Nos mus�es continueront � respecter l'usage qui veut que certains nombres apparaissent en chiffres romains, soyez en assur�s. Je vous invite surtout � venir les d�couvrir ensemble au splendide mus�e Carnavalet, auquel Ariel WEIL a si bien rendu hommage, qui nous fera red�couvrir avec bonheur tr�s bient�t la grande histoire de Paris. Pour toutes ces raisons, je vous invite, Monsieur V�RON, � retirer votre v?u, sinon j'�mettrai un avis d�favorable.

Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Carine ROLLAND.

Est-ce que le v?u du groupe Changer Paris est retir�? Ou est-ce qu'il est maintenu�? Je vous vois perplexe, cher Aur�lien V�RON.

M. Aur�lien V�RON. - Le son �tant coup�, il m'�tait difficile de vous r�pondre, mais je vois qu'il est r�tabli apr�s quelques secondes d'attente. Je maintiens mon v?u, qui n'a aucun caract�re pol�mique, tout � fait serein et respectueux au contraire de cette d�marche, mais qui voulait juste cette s�paration plus claire. Je maintiens mon v?u, car je crois que c'est un geste important.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - On avait not� que c'�tait un geste important et de vouloir une primeur des chiffres romains sur les chiffres arabes n'est en rien pol�mique.

Je mets donc aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc� n��50 d�pos�e par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif.

Le scrutin est ouvert, dans le plus grand silence.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos. La proposition de v?u est repouss�e.

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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