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2021 SG 15 - Stratégie de coopération Paris. - Seine-Saint-Denis. Vœu déposé par le groupe Communiste et Citoyen relatif à une concertation sur la fermeture de l’hôpital Bichat.


Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration SG�15 relatif � une strat�gie de coop�ration Paris Seine-Saint-Denis, et le v?u n��80, relatif � une concertation sur la fermeture de l?h�pital Bichat.

La parole est � M. Geoffroy BOULARD, pour le groupe Changer Paris.

M. Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Lorsque j?ai d�couvert la r�daction de ces documents, regroup�s dans un m�me projet de d�lib�ration intitul� "strat�gie de coop�ration", je me suis interrog� sur votre conception des notions de strat�gie et de coop�ration. Dans le cadre d?une d�marche visant "� lutter contre les in�galit�s, accro�tre la r�silience de nos territoires, d�velopper des r�ponses efficaces face aux crises nouvelles", vous nous proposez la signature de plusieurs conventions avec l?E.P.T. Plaine Commune, le d�partement de la Seine-Saint-Denis, les villes de Saint-Denis et de Saint-Ouen. Par ces conventions, vous proposez de d�cloisonner Paris en l?ouvrant aux territoires qui jouxtent le p�riph�rique afin de construire des am�nagements urbains permettant de casser la fronti�re qui nous s�pare de nos voisins. L?objectif est louable et nous vous y incitons depuis longtemps, tant Paris a �t� coup�e du reste de l?Ile-de-France par une politique isolationniste peu compr�hensible. En t�moigne votre r�cente volont� �ph�m�re de confiner Paris pour trois semaines.

Concr�tement, vous d�crivez l?ambition de trames vertes suppl�mentaires, la cr�ation de programmes immobiliers constitutifs de quartiers coh�rents et attractifs. Or, au c?ur de cette ambition, figure la requalification des portes de Paris, notamment de la porte Pouchet qui pourrait, � cette occasion, profiter d?agr�ments artistiques la rendant plus accueillante. Mais quelle est r�ellement la strat�gie poursuivie�? Car, ces objectifs, que vous vous fixez librement, restent bien fig�s au rang des bonnes intentions qui ne sont ni chiffr�es, ni planifi�es, et ne seront pas �valu�es.

Une strat�gie repose sur des �l�ments concrets, stables, tangibles et intelligibles. Quel financement, quel budget anticip� pour des projets inconnus�? Ce n?est pas une strat�gie, mais une liste � la Pr�vert. Vous couchez sur le papier des id�es qui vous semblent s�duisantes. D?un coup de crayon, vous reliez Paris � sa banlieue. Le p�riph�rique n?est plus qu?un lointain souvenir et les portes de Paris sont devenues des �co-quartiers alliant mixit� sociale, diversit� commerciale et foisonnement �conomique. Vous avez simplement oubli� de pr�ciser les moyens que vous serez en mesure de d�gager pour parvenir � vos fins. Il n?y a donc pas de strat�gie, pas plus qu?il n?y a de coop�ration, si j?en crois la m�thode employ�e.

Mon cabinet a �t� contact� une fois les conventions r�dig�es. Nous n?avons pas tout � fait la m�me d�finition de la concertation. En y regardant de plus pr�s, je ne suis pas certain que les habitants des territoires concern�s aient �t� consult�s sur l?exportation de votre programme municipal au-del� des fronti�res parisiennes, dont certains �l�ments resurgissent dans ces conventions, comme la ville du quart d?heure, la fin du p�riph�rique, l?encadrement des loyers. Ces conventions dessinent finalement l?embryon d?un ersatz de m�tropole aliment�e par une volont�: celle de l�gitimer votre action, pourtant si d�cri�e � Paris et au-del� du p�riph�rique. Faire de Paris une ville propre, s�curis�e, apais�e, devrait �tre votre priorit� avant de penser � exporter votre mod�le de gestion municipale. Sans strat�gie ni coop�ration, nous ne pourrons pas soutenir votre d�marche.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Je donne la parole maintenant � Mme Barbara GOMES, pour le groupe Communiste et Citoyen, qui est en Webex, je pense, et va pr�senter le v?u n��80, il me semble.

Mme Barbara GOMES. - C?est cela. Je vais donc �voquer le projet de d�lib�ration et pr�senter mon v?u en m�me temps.

Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, je vais �viter tout suspens inutile. Je vous annonce d?ores et d�j� que nous voterons ce projet de d�lib�ration, puisque le groupe Communiste et Citoyen partage le principe et l?esprit de cette coop�ration entre Paris et la Seine-Saint-Denis. Nous croyons fortement que l?avenir et le d�veloppement de Paris sont indissociables de l?avenir et du d�veloppement de ses territoires voisins, alors que notre Ville souhaite �largir, acc�l�rer et intensifier le partenariat nou� avec les territoires s�quano-dionysiens, ne peut �tre qu?une tr�s bonne chose. Soyons, cependant, vigilantes et vigilants � ne pas limiter ce travail � l?axe nord, notamment avec le prisme de Plaine Commune, au d�triment d?autres territoires. Je pense, par exemple, � l?Est parisien, cher � mon c?ur puisque j?y ai grandi. Nous avons vot� une coop�ration en 2019, avec "Est Ensemble", alors pourrions-nous avoir un bilan, une �valuation de cette coop�ration�?

Il y a tant de points communs entre Paris et la Seine-Saint-Denis. C?est vrai que l?une est compos�e d?une population plus jeune, plus modeste, dans des situations �conomiques et sociales plus complexes, plus difficiles. Mais n?oublions pas que Paris - cela a �t� dit - ne pourrait fonctionner sans les dizaines de milliers d?habitants du 93 qui viennent y travailler. Des milliers d?habitantes et d?habitants qui viennent chaque matin et repartent le soir. Ce sont des personnes qui viennent faire vivre nos services publics de proximit�, nos entreprises, nos commerces. Ce sont des milliers de jeunes qui se retrouvent aux Halles, viennent pique-niquer sur les pelouses des jardins du Louvre ou fl�ner sur les quais de Seine. Les coop�rations doivent donc se multiplier. C?est une certitude. Gageons alors que, dans le futur, cette mod�lisation avec Plaine Commune soit �largie � d?autres territoires en Seine-Saint-Denis et ailleurs.

Mais alors que nous examinons la strat�gie de coop�ration entre Paris et la Seine-Saint-Denis, comment ne pas consid�rer la question de la coop�ration en mati�re de sant� publique�? Justement, � l?h�pital Bichat, qui se trouve � la fronti�re de la Seine-Saint-Denis, les d�programmations sont l�gion. Pourquoi�? Parce que l?on reporte des op�rations et des soins afin d?assurer un capacitaire de r�animation � la hauteur des besoins de la pand�mie. Pour citer ce que disait une infirmi�re du comit� de d�fense des h�pitaux Bichat et Beaujon � la Bourse du travail, la semaine derni�re�: "Ces d�programmations sont de vraies bombes � retardement". Avant la crise, Bichat-Claude-Bernard transf�rait d�j� un tiers de sa patient�le en raison du manque de lits. Aujourd?hui, l?h�pital continue de fonctionner � flux encore plus tendus. Le nouvel h�pital qui sera construit � Saint-Ouen doit r�pondre � cette tension hospitali�re d?aujourd?hui, au manque de lits chronique maintenant, aux besoins du Nord parisien, et non pas d�grader l?offre de soins hospitaliers de nos territoires.

Pourtant, contre toute logique, la construction du nouvel h�pital est le pr�texte � la fermeture de l?h�pital Bichat-Claude-Bernard, h�pital reconnu mondialement pour ses comp�tences en virologie et qui tient son nom d?un grand �pid�miologiste. En cette p�riode, comment une d�cision aussi absurde peut-elle rester au c?ur des projets des autorit�s publiques�? Ces autorit�s publiques qui, plut�t que d?admettre que le contexte donne tort � leur politique de r�duction de la d�pense publique, poursuivent droit dans le mur tout en ayant le culot de demander plus d?efforts aux soignants. On se souvient du grand moment de m�pris t�l�visuel, il y a quelques semaines, anim� par Emmanuel MACRON. A Bichat et Beaujon, le message envoy� aux soignants, c?�tait�: "Soignez plus mais avec moins, parce qu?au passage, vous allez perdre un millier d?emplois avec les restructurations qui arrivent. Comme au niveau ch�mage, on est plut�t large, on peut compl�tement se le permettre".

A la d�tresse des habitantes et des habitants de Seine-Saint-Denis, l� o� se trouve une partie des premiers de corv�e m�pris�s et �prouv�s par les surmortalit�s dans l?�pid�mie, on r�pond�: "Vous l?aurez, votre h�pital, mais la file d?attente comptera les patientes et les patients du Nord parisien, le tout avec 300 lits en moins". On se moque de qui, l�? S?il vous pla�t, n?allez pas me r�torquer que l?h�pital est v�tuste, que la tour est inad�quate, ou me donner tout autre argument visant � botter en touche sur le vrai sujet, qui est la sant� publique. Cela fait 10 ans que l?on alerte sur les besoins de travaux, 10 ans que l?A.P.-H.P. fait la sourde oreille. Pourquoi�? Pour mieux justifier la fermeture de Bichat. On va avoir quoi � la place�? Des h�tels de luxe�?

R�novons Bichat, r�am�nageons Bichat, r�inventons Bichat. Il y a de nombreuses alternatives � la fermeture de cet h�pital, et d?ailleurs, de tous les autres. R�nover les h�pitaux, ouvrir des lits, assurer un meilleur maillage hospitalier, voil� qui pourrait nous faire faire bien des �conomies. Parce que si l?on confine, si nos commerces sont ferm�s, si on limite nos possibilit�s de faire reculer?

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Il va falloir conclure.

Mme Barbara GOMES. - Je vous rappelle que c?est aussi en raison des risques de tension et aussi � la capacit� du Gouvernement � mieux dorloter les actionnaires qu?� garantir les vaccins.

Vraiment pour terminer?

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Il faut vraiment terminer, Barbara.

Mme Barbara GOMES. - Face � cela, vraiment, nous demandons des efforts � la population. Il faut aussi entendre le personnel hospitalier.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Merci, Barbara. Merci, merci, merci.

Mme Barbara GOMES. - Merci que la Maire rencontre une d�l�gation?

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Barbara.

Mme Barbara GOMES. - A travers le comit� de d�fense Bichat et Beaujon.

Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - C?est bon, c?est bon, l�.

Maintenant, Danielle SIMONNET a la parole pour cinq minutes respect�es, parce que l?on aimerait bien finir ce soir.

Mme Danielle SIMONNET. - Mais je respecte toujours.

Mais, mais, que sont ces rires, voyons�!

Ecoutez, si au moins je vous permets de d�tendre un petit peu l?atmosph�re.

D?abord, j?approuve totalement les propos de Barbara. Evidemment, je soutiendrai ce v?u. Il est essentiel que l?on arr�te les projets qui visent � d�shabiller l?un pour soi-disant habiller l?autre. Si les territoires du 93 ont besoin de sant� publique et d?h�pitaux publics, ce n?est pas pour fermer des h�pitaux dans Paris, qui, par ailleurs, accueillent non seulement des Parisiens, mais aussi des habitants du 93. Il est essentiel que, sur cet enjeu de sant� publique, la bataille se poursuive. Je r�it�re que je suis profond�ment choqu�e que l?on ait pu voter ici des v?ux exigeants concernant les h�pitaux Beaujon et Bichat, et que la Maire de Paris, en conseil de surveillance, puisse finalement tenir un discours diff�rent.

Je voudrais, pour clore le sujet de l?h�pital public, redire aux �cologistes qu?il y a une certaine forme d?incoh�rence. Vous �tes contre la privatisation de la gare du Nord, � juste titre, et contre le financement de ces projets de service public par le biais d?une privatisation. Mais quand il s?agit de la sant�, votre adjointe � la sant� soutient que, finalement, pour l?H�tel-Dieu, ce n?�tait pas plus mal d?accepter la privatisation d?un tiers parce que cela permettait de sauver l?H�tel-Dieu. Non, il ne faut pas accepter ces logiques. Il faut �tre coh�rent.

Concernant les diff�rentes conventions, pour l?instant, les choses dans le projet de d�lib�ration ne sont pas extr�mement pr�cises. On sent un document et des approches assez larges. Finalement, ce projet de d�lib�ration englobe beaucoup d?objets. On s?y perd un peu. Je voudrais pr�ciser une chose et vous n?en serez pas surpris. Vous avez, � moult reprises, valoris� les Jeux olympiques de "Paris 2024" comme un acc�l�rateur au d�veloppement du 93 notamment. H�las, il n?en est rien. Je trouve que, dans la coop�ration entre Paris et les territoires de Seine-Saint-Denis, j?aurais bien aim� que l?on ait une autre logique que celle � l??uvre, notamment pour d�fendre les jardins d?Aubervilliers qui vont �tre saccag�s par les Jeux olympiques, ou bien l?aggravation de la pollution que vous aurez autour d?une �cole coinc�e avec le futur �changeur de l?autoroute A1, aussi du fait des Jeux olympiques.

Il faut prendre conscience que les grands �l�phants blancs que nous imposons par ces Jeux olympiques ne correspondent pas aux besoins de la population. Pour que le 93 puisse avoir un vrai "Plan Nager" pour toutes les tranches d?�ge, il aurait �t� bien plus important de leur permettre d?acc�der � une quinzaine de piscines suppl�mentaires, et non pas � une piscine olympique. Il en va ainsi de bon nombre d?autres �quipements.

Mais surtout, pour terminer mon propos, je dirais que le partenariat entre Paris et les territoires limitrophes, notamment la Seine-Saint-Denis, exigerait que vous preniez la mesure de ce que signifie ou devrait signifier le slogan "la ville du quart d?heure" pour que le droit � la ville du quart d?heure ne soit pas simplement un droit r�serv� � ceux qui ont les moyens de vivre dans Paris, mais soit vraiment un droit m�tropolitain. Le droit m�tropolitain � la ville du quart d?heure exigerait que Paris arr�te sa politique d?attractivit� du territoire, c?est-�-dire arr�te de vouloir capter dans Paris un surplus d?emplois alors qu?elle y est d�j� beaucoup exc�dentaire�; qu?elle ait une logique de contribution � la relocalisation de l?emploi l� o� il est manquant, notamment dans des communes de Seine-Saint-Denis�; et que, par contre, elle assume de d�velopper du logement social accessible � celles et ceux qui sont plus d?un million � travailler chaque jour dans Paris.

Il faut penser et continuer les projets sur l?ensemble des portes de Paris. Encore une fois, derni�rement, je ne pense pas que l?on ait fait les choses dans le bon sens. Quand, par exemple, la Ville a d�cid� de l?implantation de son nouveau cr�matorium � Pantin, est-ce que l?on a pens� les usages de la porte de Pantin avec une vraie concertation avec les habitants de la ville de Pantin�? Aucunement. On a impos� l� notre cr�matorium, alors que ce n?�tait pas du tout le souhait des habitants, qui sont dans l?endroit le plus pollu� de la R�gion Ile-de-France. On leur ajoute un cr�matorium, alors qu?ils auraient aim� avoir une continuit� verte � cet emplacement.

Trop souvent, Paris a externalis� de l?autre c�t� du p�riph�rique les services qui lui posaient souci � g�rer en interne, notamment les d�chets. Une rupture avec ces logiques d?hier, � mon sens, � travers les Jeux olympiques, n?est pas du tout op�r�e. Je voterai n�anmoins ce projet de d�lib�ration, mais je pense qu?il y a vraiment besoin d?une rupture dans la conception et l?am�nagement du territoire. Je vous remercie.

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Merci, Madame SIMONNET.

Je vais donner la parole � M. Emmanuel GR�GOIRE, pour r�pondre.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Merci � tous les intervenants sur ce projet de d�lib�ration tr�s important.

Je regrette un petit peu que le d�bat ait plus tourn�, au final, sur le v?u rattach�, dont le th�me n?est pas tr�s li�, mais je vais r�pondre aux interpellations, aux questions sur la strat�gie de coop�ration entre la Ville de Paris et la Seine-Saint-Denis.

Madame la Maire, si vous souhaitez qu?Anne SOUYRIS puisse compl�ter mon propos sur le sujet du v?u lui-m�me, sur lequel nous avions d�j� eu l?occasion de nous exprimer et d?�changer tr�s longuement lors du dernier Conseil de Paris.

Ce projet de d�lib�ration est tr�s important parce qu?il vient, � travers cinq conventions de coop�ration, approfondir, enrichir, augmenter la riche histoire d?�change et de travail en commun avec la Seine-Saint-Denis. A la fois les communes, � la fois les territoires, � la fois le conseil d�partemental. Evidemment, autour de cet acc�l�rateur extr�mement puissant que seront les Jeux olympiques, mais en l?�largissant � de tr�s nombreux sujets. Je mentionne le sujet des am�nagements urbains, le sujet des continuit�s, en particulier cyclables et pi�tonnes, et la transformation des portes en places. Nous avons eu l?occasion de le pr�senter de fa�on d�taill�e. C?est vraiment un moment important pour continuer � avancer.

Monsieur le Maire du 17e arrondissement, cher Geoffroy, j?ai observ� vos remarques de m�thode. Je les regrette, parce que j?avais pris soin de vous inviter personnellement dans les r�unions pr�paratoires � la r�daction de ces conventions, au moment o� nous en avons discut� avec l?ensemble des membres de l?Ex�cutif comp�tents. Vous n?�tiez pas pr�sent. Nous avons eu des r�unions bilat�rales avec votre cabinet et la mission M�tropole du Grand Paris. Je vais dire que c?�tait une occasion manqu�e et que l?avenir nous permettra de caler, si ce n?est entre nous qu?une question de m�thode. Il n?emp�che que, vous le savez pour y travailler avec nous, qu?� travers ces conventions, il y a aussi l?articulation et la mise en ?uvre d?un tr�s grand nombre de projets de transformation urbaine qui concernent l?ensemble des arrondissements limitrophes de notre ville.

Souligner aussi que notre coop�ration avec la Seine-Saint-Denis n?est pas du tout au d�triment, j?allais dire, o� en emp�chement de coop�rations territoriales autres. Nous avons eu plusieurs fois l?occasion de pr�senter des conventions de coop�ration avec les E.P.T., avec des communes, avec des conseils d�partementaux, � bien d?autres endroits limitrophes de Paris, et en particulier, pour le mentionner explicitement puisque je comprends que c?�tait � cela que vous faisiez allusion, avec l?E.P.T. "Est Ensemble".

Madame SIMONNET, je sais bien que la critique est facile, mais le cr�matorium qui a fait l?objet de tr�s longs d�bats et �changes entre la Ville de Paris et les deux communes limitrophes, en l?occurrence Aubervilliers et Pantin, n?est pas situ� porte de Pantin. Cela me permettra de rassurer les habitants de la porte de Pantin - si jamais, d?aventure, certains le croyaient - mais est situ� porte de la Villette. Il a fait l?objet d?un travail tr�s approfondi avec le maire d?arrondissement, Fran�ois DAGNAUD, et avec les deux maires concern�s. Je confirme que l?accueil avait �t� un peu frais au d�part. Nous avons beaucoup travaill�, pr�cis�ment pour que ce cr�matorium, lorsqu?il sera construit, soit un parc arbor�. Il va �tre semi-enfoui et toute la surface sera am�nag�e en espace v�g�talis� en promenade. Un peu dans la continuit� de ce que vous appeliez de vos v?ux, donc j?imagine que vous voil� exauc�e.

La mairie de Pantin et la mairie d?Aubervilliers, tout en nous disant qu?elles �taient contre le cr�matorium, ont soulign� maintes fois, notamment lors d?une r�union r�cente de concertation sur le r�am�nagement de la porte de la Villette, le fait qu?elles remerciaient la Ville de Paris d?avoir tenu compte de fa�on extr�mement puissante de leurs observations et de leurs r�serves pour faire en sorte que cet �quipement public, comme vous l?�voquez, pas forc�ment tr�s bien accept� mais n�cessaire, et donc il faut bien le mettre quelque part. Vous aviez raison aussi de rappeler que Paris a renonc� � externaliser en dehors de ses murs les externalit�s n�gatives de notre vie collective pour ne garder que ce qui l?arrangeait � l?int�rieur de ses murs, et que, d�sormais, c?est un projet tr�s beau et tr�s bien accept�.

Je vous invite �videmment � soutenir ce projet de d�lib�ration et ces cinq conventions.

Je laisse, si Mme la Maire en est d?accord, Anne SOUYRIS r�pondre sur le v?u.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Tr�s bien, bien s�r.

Anne SOUYRIS, vous avez la parole.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci beaucoup, Madame la Maire, et merci, Emmanuel, de me laisser un mot sur la question de l?h�pital Grand Paris Nord et sur celle de Bichat et Beaujon.

Deux choses, rapidement. D?abord, jamais nous ne braderons la sant� publique�: ni Anne HIDALGO, ni moi-m�me, ni les �cologistes. Nous ne l?avons jamais fait. On le montre tous les jours, puisque nous sommes d?ailleurs en train de cr�er une direction de sant� publique environnementale pour la premi�re fois. C?est vraiment quelque chose d?innovant, qui va justement renforcer notre service de sant� publique.

La deuxi�me chose concernant directement la question de l?h�pital Grand Paris Nord�: le fait de dire que nous sommes pour l?h�pital Nord, ce n?est pas pour dire que nous allons arr�ter tous les soins de proximit� dans le 18e arrondissement et � Paris. Ce que nous souhaitons, c?est les deux, c?est-�-dire le fait d?arriver � garder un h�pital de proximit�. Nous sommes pr�ts � travailler sur la question du site de Claude-Bernard, qui n?est pas du tout assez actuellement �tudi�e. Nous l?avons dit au conseil de surveillance la derni�re fois. Nous l?avons rappel�. De m�me, nous avons rappel� le fait que nous souhaitions que les lits soient pr�serv�s, que ce soit du c�t� de Paris et/ou du c�t� de la Seine-Saint-Denis, avec m�me une am�lioration puisque nous souhaitons, avec Mme la Maire, qu?une cartographie de l?APUR soit faite sur tous les besoins particuliers de soins aussi en ville. Et la question de la d�sertification m�dicale pour voir comment nous pouvons, au contraire, am�liorer l?acc�s aux soins gratuits de tous les citoyens, qu?ils soient du c�t� du p�riph�rique parisien ou du c�t� du 93.

Vous voyez, nous sommes bien loin d?abandonner la question de la sant� publique.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Je confirme tout � fait, d?ailleurs, le d�bat intense que nous avons eu en conseil de surveillance et que nous aurons � nouveau sur la question, non pas de l?h�pital Grand Paris Nord, mais de l?�volution de l?offre de sant� et de soins, y compris hospitali�re, sur tout un secteur parisien qui englobe des quartiers populaires. Je pense, bien s�r, � Bichat, dans le 18e arrondissement.

Je vais, avant de passer aux voix les diff�rents v?ux puis le projet de d�lib�ration, redire que cette coop�ration entre Paris et la Seine-Saint-Denis est, pour nous, cruciale. La d�cision que j?ai prise et l?engagement que nous avons conduit ensemble sur les Jeux olympiques et paralympiques, ont �t� pour moi, d�s 2015, motiv�s par l?id�e qu?il nous faut absolument accompagner les transformations d?un territoire strat�gique au Nord de Paris, qui est le territoire de la Seine-Saint-Denis. Territoire strat�gique parce que le plus jeune, le plus pauvre, mais aussi celui dans lequel il y a des opportunit�s extraordinaires, compte tenu de son emplacement et notamment de la place g�ographique de la Seine-Saint-Denis en ouverture de toute l?Europe du Nord.

Quand nous nous sommes engag�s sur les Jeux olympiques et paralympiques, l?objectif num�ro 1 �tait de pouvoir accompagner, par un projet absolument extraordinaire et d?une tr�s grande puissance, ces transformations de la Seine-Saint-Denis et faire en sorte, d?ailleurs, � partir de ce projet de Jeux olympiques et paralympiques, qu?il y ait des retomb�es locales d?un h�ritage, qui soit un h�ritage post-Jeux, mais qui, d�s avant les Jeux, soit pris en consid�ration, notamment dans l?emploi.

Je dois le dire ici�: au sein des deux conseils d?administration, du COJO et de la Solideo - que j?ai l?honneur de pr�sider - nous avons la chance de pouvoir aussi nous appuyer sur un travail des partenaires sociaux, avec d?un c�t�, le M�def, et de l?autre, les syndicats, repr�sent�s l?un par Geoffroy ROUX de B�ZIEUX, l?autre par Bernard THIBAULT. Dans ce travail fait par les partenaires sociaux, il y a notamment tout un travail sur l?emploi local et sur le fait que cet emploi doit venir au service des communes et des territoires de la Seine-Saint-Denis. Bien s�r, il y aura un h�ritage qui sera un h�ritage que nous aurons dans beaucoup de villes et collectivit�s fran�aises apr�s les Jeux. Pour nous, ce sera notamment la Seine propre, mais aussi l?Ar�na du 18e arrondissement. Pour la Seine-Saint-Denis, ce sera, pour beaucoup, les infrastructures li�es aux �quipements, aux centres aquatiques, et aussi le plan de piscine qui s?est appuy� sur ce centre aquatique en Seine-Saint-Denis, ainsi que le village des athl�tes, qui sera un h�ritage majeur, dont les travaux ont d?ailleurs d�j� commenc�.

Je voulais insister sur ce lien qui nous unit avec la Seine-Saint-Denis, ce travail tr�s coordonn� que nous faisons, et qui, d?ailleurs, a des retomb�es d?ores et d�j� particuli�rement positives pour la population.

Je vais � pr�sent mettre aux voix le v?u n��80 du groupe Communiste et Citoyen.

Monsieur le Pr�sident, est-il maintenu, ce v?u�?

J?ai une explication de vote de M. Rudolph GRANIER, pour le groupe Changer Paris.

M. Rudolph GRANIER. - Merci, Madame la Maire, de me donner la parole.

J?appr�cie beaucoup votre pr�sence � 15 heures 40, le Conseil de Paris n?a commenc� qu?� 9 heures ce matin. Mais, quand on va parler de l?offre de sant� � Paris et en tant que pr�sidente du conseil de surveillance de l?A.P.-H.P., je ne peux, comme tous mes coll�gues, que me r�jouir de votre pr�sence.

Le v?u communiste est pos� opportun�ment sur un projet de d�lib�ration qui traite de la coop�ration entre Paris et la Seine-Saint-Denis. J?ai, devant moi, un courrier que mon coll�gue maire du 17e arrondissement, Geoffroy BOULARD, a souhait� cosigner avec le maire de Saint-Ouen-sur-Seine, avec le maire de Saint-Denis, avec le maire de Clichy-la-Garenne, avec le pr�sident du d�partement de la Seine-Saint-Denis. Vous voyez, la coop�ration entre Paris et la Seine-Saint-Denis, ce ne sont pas vos paroles, mais les actes de Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement. Vos paroles, on les a entendues ce matin dans les quatre v�rit�s, Madame la Maire. C?�tait assez indigent eu �gard au sujet que vous connaissez parfaitement.

Ce courrier que je viens d?�voquer �ric LEJOINDRE, a refus� de le signer. Je vais vous en donner un peu lecture, de ce courrier. Il traite de la pr�occupation des habitants du Nord de Paris, dont Geoffroy BOULARD se fait l?�cho, quant � la r�ponse en termes d?offres de soins hospitaliers dans un territoire qui souffre d�j� d?un manque de m�decins et de professionnels de sant� de premier secours. Alors, j?ai bien entendu l?�motion feinte, la col�re feinte de ma coll�gue Barbara GOMES, � qui je vais redire pour la quatri�me fois que toutes les sensibilit�s politiques doivent �tre associ�es � ce projet, que nous continuons et avons, avec le groupe Changer Paris, ouvert la voie.

Madame Barbara GOMES, je suis content que vous marchiez dans nos pas pour la d�fense de l?h�pital et du service de sant� publique, mais il serait bien de ne pas nous �carter parce que vous voulez bien faire partie de la majorit�.

Emmanuel GR�GOIRE, tout � l?heure, avec �mile MEUNIER, nous a donn� une tr�s belle image de la majorit� puisque c?�tait un �change?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur GRANIER.

Vous avez dit beaucoup de choses fort int�ressantes, mais vous avez d�pass� votre temps de parole.

Je donne la parole � M. �ric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement.

M. �ric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Madame la Maire de Paris.

Face � ce type d?intervention, on a deux solutions�: ou laisser passer, tant le ridicule est immense, ou "a minima" corriger - mais peut-�tre que Geoffroy BOULARD pourrait le faire lui-m�me - les mensonges les plus �hont�s. Il y a au moins un mensonge sur lequel on peut �tre d?accord, c?est que j?ai �chang� ce week-end avec Karim BOUAMRANE, le maire de Saint-Ouen-sur-Seine, sur ce projet de courrier sur lequel, effectivement, il y a un certain nombre de points qui ne me paraissent pas compl�tement �tre en phase avec la position que je porte. Donc, se targuer d?un courrier qui n?a, par d�finition, pas de caract�re d�finitif, puisque j?en discutais encore samedi ou plut�t j?�changeais par S.M.S. encore vendredi avec Karim BOUAMRANE dessus, est totalement ridicule.

Je veux redire - on l?a beaucoup entendu pendant ce Conseil - qu?il commence � �tre un tout petit peu p�nible de voir ce Conseil pollu� par des interventions aussi absurdes que celle que l?on a entendue maintenant, et que le mensonge, quand il est aussi �vident que cela, m�riterait d?�tre corrig� d?abord par les membres des groupes de ceux qui s?y pr�tent.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire. Je mets aux voix, au scrutin public, le v?u n��80 du groupe Communiste et Citoyen, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif. J?ouvre le scrutin.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le v?u n��80 est rejet�.

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de d�lib�ration SG 15.

J?ouvre le scrutin.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement). Je clos le scrutin.

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, SG 15).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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