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Débat organisé sur la situation sanitaire. Vœu déposé par l'Exécutif relatif à la mémoire de l'épidémie du Covid-19 et de ses victimes. Vœu déposé par le groupe Communiste et Citoyen relatif à la levée des brevets sur les vaccins contre la Covid. Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à la solidarité internationale et aux brevets sur les vaccins contre la Covid-19. Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à la mise en place de tests poolés dans les établissements scolaires. Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à l’installation de purificateurs d’air dans les cantines des écoles parisiennes. Vœu déposé par les groupes Ecologiste de Paris et "Génération.s" relatif aux conditions sanitaires dans les établissements scolaires. Vœu déposé par les groupes Ecologiste de Paris et "Génération.s" relatif aux conditions de scolarité permettant un retour durable dans les établissements scolaires. Vœu déposé par le groupe Communiste et Citoyen relatif aux mesures dans les écoles, collèges et lycées pour faire face à la crise sanitaire. Vœu déposé par l'Exécutif relatif aux conditions dans lesquelles se fera la réouverture des établissements scolaires. Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à l’accompagnement des entreprises pendant et post crise en matière de déplacements. Vœu déposé par le groupe Communiste et Citoyen relatif à un plan de relance national pour les collectivités territoriales. Vœu déposé par l'Exécutif relatif aux conditions dans lesquelles doit se dérouler la campagne de vaccination contre la Covid-19.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - La Conf�rence d?organisation a convenu d?un d�bat organis� sur la situation sanitaire. Je vais donc ouvrir le d�bat sur ce sujet, avant de proc�der � l?ordre de parole tel que pr�vu en Conf�rence d?organisation.

Mesdames et Messieurs, mes chers coll�gues, � l?heure o� je m?adresse � vous pour introduire notre d�bat sur la situation sanitaire, les services de r�animation des h�pitaux publics parisiens sont soumis encore � une pression exceptionnelle. Le courage reste de mise, mais une grande fatigue s?installe aussi au sein de notre h�pital public, ressentie par celles et ceux qui depuis plus d?un an tiennent � bout de bras la vie de nos proches touch�s par la maladie.

Je veux de nouveau rendre hommage au nom du Conseil de Paris � l?ensemble des personnels soignants, car sans elles, sans eux, nous n?aurions jamais pu surmonter la premi�re, la deuxi�me et aujourd?hui la troisi�me vague.

Bien avant le d�but de la crise, ces femmes et ces hommes alertaient d�j� sur l?�tat de d�labrement de notre h�pital public qui, pour survivre, a besoin de moyens suppl�mentaires, des moyens financiers et des moyens humains, sans quoi notre service public ne pourra plus assurer sa mission.

N?oublions jamais que derri�re les chiffres, taux d?incidence, nombre d?admissions en r�animation et mortalit�, derri�re les graphiques, derri�re les courbes que nous scrutons, ce sont des vies dont nous parlons, nos vies�: des vies � sauver pour les soignantes et les soignants, des vies perdues pour les familles et les amis endeuill�s, des vies ab�m�es pour celles et ceux qui devront supporter les s�quelles d?une hospitalisation ou d?un syndrome de Covid long.

N?oublions pas la r�alit� du Covid. Chaque jour, ce sont pr�s de 300 personnes qui disparaissent dans notre pays. Et depuis le d�but de la pand�mie, 100.000 personnes sont mortes du Covid en France.

Le non-recours aux soins, les retards de prise en charge d?un grand nombre de pathologies du fait de la pression sur le syst�me de sant�, cumul�s aussi � la crise �conomique et sociale, auront produit un choc sans pr�c�dent sur l?esp�rance de vie des Fran�aises et des Fran�ais.

J?aimerais rappeler un fait ind�niable, nous ne sommes pas �gaux face � cette catastrophe. C?est une r�alit� souvent masqu�e d?ailleurs par les chiffres, et pourtant nous la connaissons�: les vies qui partent en premier sont celles des personnes les plus vuln�rables�; il y a bien s�r la vuln�rabilit� li�e � l?�ge, mais l?�pid�mie s?av�re de plus en plus discriminante socialement. Le risque de d�c�s est en effet multipli� par deux chez les plus d�favoris�s et les plus isol�s.

Les victimes de cette maladie sont en majorit� des hommes, et dans une moindre mesure des femmes aux corps d�j� ab�m�s par des conditions de vie difficiles, un travail �prouvant, un logement exigu, ces corps qui plient et souffrent de comorbidit�s s�v�res du fait d?un moins bon acc�s aux soins, � la pr�vention des maladies chroniques, � une alimentation de qualit� et � une vie saine.

Cette r�alit�, je la pointe du doigt avec l?ensemble des maires d?Ile-de-France depuis le d�but de la crise. Les in�galit�s sociales et territoriales ont une influence consid�rable sur la mortalit� li�e au Covid, cela doit �tre redit. C?est pourquoi notre politique de lutte contre le Covid, qu?il s?agisse du d�pistage, de la r�duction des risques ou de la vaccination, doit �tre particuli�rement renforc�e dans les quartiers prioritaires. J?y reviendrai.

C?est pour rendre hommage � ces vies perdues, pour rendre visible aussi tout cela que mon adjointe Laurence PATRICE vous soumettra le v?u relatif � la m�moire de l?�pid�mie de Covid-19 et de ses victimes. Et je veux, sur cette question de m�moire, saluer aussi le travail men� par �ric AZI�RE. Lors de la pr�c�dente mandature, il a anim� un groupe de travail sur la m�moire du Covid et ses conclusions nous ont �t� particuli�rement utiles.

Nous n?oublions pas celles et ceux qui sont morts du Covid et je veux bien s�r ici avoir une pens�e pour les agents de la Ville qui ont perdu la vie, et une pens�e pour leurs familles, auxquelles j?ai pu t�moigner ma tristesse de perdre de si pr�cieux collaborateurs au service des Parisiennes et Parisiens.

C?est pour cette raison aussi que je souhaite r�pondre favorablement, avec mon adjointe Anne SOUYRIS, � la proposition du professeur Jean-Fran�ois DELFRAISSY de nouer un partenariat avec l?Institut Covid-19 Ad Memoriam, dont il est pr�sident d?honneur, avec Fran�oise BARR�-SINOUSSI, honor�e en 2008 d?un prix Nobel.

Il s?agira de construire un lieu de m�moire active aux c�t�s d?universitaires, de soignants, de juristes, d?associations de victimes, de repr�sentants de la soci�t� civile et de cultes. Nous voulons analyser ce bouleversement que constitue la pand�mie du Covid-19, et contribuer ainsi � l?�dification d?une m�moire vivante, de ses effets psychologiques, sociaux, politiques et �conomiques. Nous le devons aux victimes de cette terrible pand�mie et � leurs familles ainsi qu?� leurs amis.

Chaque crise doit �tre une le�on pour l?avenir. Si elle ne l?est pas, elle est vou�e � se r�p�ter. Pour retrouver le chemin de l?esp�rance, nous devons assurer � nos concitoyennes et � nos concitoyens que nous faisons tout ce qui est en notre pouvoir pour les prot�ger, pour r�parer et b�tir la ville de l?apr�s-crise. C?est le sens d?ailleurs de l?action men�e depuis longtemps par l?ensemble des �quipes municipales et je tiens � remercier chacune et chacun. Je tiens aussi � remercier tous les maires d?arrondissement de leur implication depuis plus d?un an.

Notre action se d�cline aujourd?hui autour de deux axes clairs.

C?est d?abord permettre � un maximum de nos concitoyennes et de nos concitoyens d?�tre vaccin�s au plus vite. Sur ce plan, notre mobilisation, celle du service public parisien, a �t� totale et elle continuera de l?�tre�: 24 centres ont ouvert � Paris, 6.000 doses y sont administr�es chaque jour, plus de 160.000 personnes y ont �t� accueillies et vaccin�es. Je veux donc saluer ce travail men� par les maires d?arrondissement, leurs �quipes, les m�decins, les infirmiers et infirmi�res parisiens et les agents de la Ville.

Comme je l?ai dit, notre responsabilit� est d?aller au plus pr�s des Parisiennes et des Parisiens les plus �loign�s de nos services de sant� et qui pr�sentent des risques de d�velopper une forme grave de Covid-19. Gr�ce � nos actions dites "aller-vers", nous avons pu vacciner plus de 2.500 personnes dans les quartiers prioritaires. Mais nous manquons de doses. Nous le disons semaine apr�s semaine, les quantit�s de vaccins allou�es par l?Etat restent tr�s en dessous de ce dont nous avons besoin pour atteindre un niveau d?immunisation collective suffisant d?ici l?�t�. Cette semaine encore, nous ne pourrons r�aliser qu?un peu plus de 16.000 primo-injections dans nos centres. La vaccination en ville, via les pharmaciens, via les m�decins traitants, est mise � mal par les retards de livraison et la d�fiance grandissante envers le vaccin AstraZeneca. � ce rythme, il nous faudrait plus d?un an pour prot�ger 1,4 million de Parisiennes et de Parisiens de plus de 18 ans qui n?ont pas encore eu acc�s � la vaccination.

Bien s�r, ce n?est pas tol�rable. Nous ne pouvons attendre une acc�l�ration que l?on nous promet semaine apr�s semaine et qui ne vient pas. Il nous faut des vaccinodromes, beaucoup plus de vaccins et beaucoup plus vite. Il faut que l?on puisse vacciner 7 jours sur 7 et jusque tard dans la nuit. C?est ce que je ne cesse de demander avec vous au Gouvernement depuis plusieurs mois. Le Gouvernement doit exiger des laboratoires qu?ils tiennent leurs engagements � l?�chelle europ�enne et prendre, le cas �ch�ant, les mesures qui s?imposent en mati�re de propri�t� intellectuelle pour permettre une production � grande �chelle et � faible co�t de forme g�n�rique de ces vaccins.

Le deuxi�me axe de notre action est une politique coh�rente de r�duction des risques. Si la vaccination reste le seul moyen de sortir de la crise, un principe de r�alit� nous oblige � penser les prochains mois qui nous y m�neront. Les efforts pour limiter le nombre de contaminations doivent �tre poursuivis et amplifi�s. Nous ne pourrions nous satisfaire de constater que 13.000 Parisiennes et Parisiens de tous �ges soient infect�s chaque semaine par ce virus.

Aujourd?hui, de plus en plus de jeunes sont infect�s et pour certains hospitalis�s. Je n?accepterai jamais que notre jeunesse soit une g�n�ration sacrifi�e. Elle doit �tre accompagn�e, soutenue, elle doit pouvoir suivre une scolarit� normale. Et pour ce faire, comme je l?ai exig� d�s le 28 janvier dernier, les enseignants doivent �tre vaccin�s au plus vite pour leur permettre d?assurer cette mission qui leur incombe�: prot�ger notre jeunesse et pr�parer leur avenir.

Plus que jamais pour penser l?apr�s, il faut aussi imaginer des protocoles pour accompagner celles et ceux dont l?activit� n?a toujours pas pu reprendre. Je pense aux restaurateurs, aux artistes, aux acteurs du tourisme, de l?�v�nementiel, aux lieux de culture et de f�te, aux organisateurs de festivals. C?est la mission que j?ai confi�e � notre comit� consultatif, cette d�marche citoyenne d�mocratique permettant � diff�rents repr�sentants des milieux scientifiques, �conomiques, culturels de la soci�t� civile de mettre en commun leurs r�flexions pour penser la soci�t� parisienne post-Covid.

Ces r�unions ont �t� fructueuses, elles ont pu aboutir � trois avanc�es tr�s concr�tes.

D?abord, ce comit� a fait na�tre des partenariats uniques entre scientifiques et acteurs culturels, notamment avec la conception d?un concert test pour 5.000 personnes qui �valuera les conditions de reprise. Fond�e sur le d�pistage des participants avant et apr�s l?�v�nement, j?esp�re que cette exp�rimentation, pour laquelle nous attendons encore diverses autorisations, pourra avoir lieu d�s ce printemps comme v�ritable symbole de renaissance.

Ensuite, nous pr�parerons un livre des protocoles fond�s sur une hi�rarchie des risques selon le niveau de circulation du virus. C?est d?ailleurs une id�e que nous d�fendons depuis le d�but. Le croisement de regards entre �pid�miologistes, citoyens, entrepreneurs, physiciens sp�cialis�s dans l?analyse de la diffusion du virus dans l?air, tout cela permet de concevoir la reprise de certaines activit�s �conomiques et sociales, tout en prot�geant la population.

Enfin, les travaux du comit� consultatif nous ont permis d?am�liorer notre communication en direction des Parisiennes et des Parisiens. L?id�e est de permettre � chacune et � chacun de s?approprier les donn�es �pid�miologiques, de comprendre les modes de transmission et de faire des choix �clair�s pour se prot�ger et prot�ger les autres.

Parce que notre action est et restera toujours transparente, je demanderai � la pr�sidente du comit�, Dominique COSTAGLIOLA, de venir vous pr�senter, nous pr�senter les conclusions de ses travaux, ici, au Conseil de Paris.

Avant de conclure mon propos, je voudrais dire quelques mots bien s�r sur l?impact financier de la crise, m�me si le c?ur de notre d�bat est aujourd?hui avant tout sanitaire.

Au total, le co�t de la crise a �t� �valu� � plus d?un milliard d?euros pour notre Ville et c?est bien s�r une situation in�dite. Tous ensemble, Ex�cutif, maires d?arrondissement, �lus de tous bords politiques, nous nous battrons et nous nous battons au service de nos concitoyens, en voyant les d�penses qui filent et les ressources qui se tarissent.

Ce qui se passe � Paris se d�roule aussi � l?identique en Ile-de-France et partout dans le pays. Tout cela, je dirais, dans une indiff�rence �tonnante de la part de l?Etat, dont la r�action est loin d?�tre � la hauteur des enjeux. Le soutien qu?il apporte r�ellement aux collectivit�s est si loin des annonces r�p�t�es � l?envi. Pour tout dire, la relance se paye de mots. Sur 1,4 milliard d?euros que nous voulons investir en 2021 � Paris pour soutenir l?activit�, progresser en mati�re de transition �cologique, les cr�dits du plan de relance de l?Etat repr�sentent 4�% du montant envisag�. C?est bien s�r si peu. Les collectivit�s, � l?unisson d?ailleurs, doivent �tre le c?ur de la relance pour penser l?apr�s, sinon elle n?aura tout simplement pas lieu. Je porterai inlassablement ce combat aupr�s du Gouvernement, vous pouvez me faire confiance.

Mesdames et Messieurs, je veux terminer mon propos en revenant sur ce qui nous permet d?affronter la crise depuis plus d?un an.

D?abord la coh�sion de cette �quipe et je veux � nouveau remercier les adjoints et en premier lieu Anne SOUYRIS. Je voudrais remercier bien s�r �galement l?ensemble des adjoints de l?Ex�cutif, les maires d?arrondissement et les pr�sidentes et pr�sidents de groupe qui ont �t�, et qui le seront encore, associ�s � nos r�unions hebdomadaires ou pluri-hebdomadaires.

Mais je veux surtout saluer notre service public. Notre service public parisien qui a montr� l?�tendue de sa force, de son adaptabilit�, Madame la Secr�taire g�n�rale. Il a tenu bon, il a �t� et il est notre plus grand atout. Il est tout � la fois notre identit�, ce qui nous constitue, et aussi notre projet, ce vers quoi nous devons toujours tendre pour faire vivre l?�galit�, l?�galit� face � la sant�, l?�galit� des droits dont celui de vivre sa vie dignement. Merci � celles et ceux qui le font vivre. Merci aux maires d?arrondissement, � toute l?�quipe municipale qui, aux c�t�s des services de l?Etat, prot�gent nos concitoyennes et nos concitoyens.

Je vais vous proposer une minute de silence en hommage de toutes les personnes d�c�d�es du Covid.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Je vous remercie.

Je vais donner � pr�sent la parole � M. le Pr�fet de police qui est en lien avec nous par vid�o.

Monsieur le Pr�fet de police, vous avez la parole.

On se connecte? Est-ce que nous avons des nouvelles de M. le Pr�fet�?

M. LE PR�FET DE POLICE. - Madame la Maire, est-ce que vous m?entendez�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Nous vous entendons, vous avez la parole.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Navr� de ces petites perturbations. Je voulais d?abord vous pr�senter mes excuses pour ne pas �tre dans la salle, mais �tant cas contact jusqu?� demain soir, je m?applique de fa�on stricte les r�gles gouvernementales en la mati�re.

Vous m?entendez toujours�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui, nous vous entendons, Monsieur le Pr�fet. Merci et bien s�r si vous n?�tes pas l�, c?est � cause de cette situation particuli�re. Merci beaucoup et bon courage.

M. LE PR�FET DE POLICE. - Je ne pense pas risquer grand-chose.

Je voulais dire quelques mots, non pas sur l?action de l?Etat car ce serait extr�mement long, mais plus modestement sur les actions que j?ai pu conduire avec vous sur la gestion de cette crise.

D?abord sur ce que vous connaissez, c?est-�-dire les mesures de police administrative, je rappellerai tr�s bri�vement que j?ai pris trois arr�t�s, qui vont de soi mais qui font partie du paysage r�glementaire en la mati�re. C?est rendre d?abord obligatoire le port des masques. On l?a oubli�, cette responsabilit� est renvoy�e � chaque repr�sentant de l?Etat dans les diff�rents d�partements et c?�tait absolument n�cessaire sur l?agglom�ration parisienne. Un autre �tait pour interdire les livraisons entre 22 heures et 6 heures, et un troisi�me pour interdire la consommation d?alcool sur un ensemble de voies publiques, dont nous avons discut� conjointement avec vous et avec les maires d?arrondissement concern�s.

Je crois qu?il est important de souligner - je pense pouvoir le dire en plein accord avec vous - que je n?ai pas souhait� limiter l?acc�s de certaines parties de l?espace public, notamment du fait de cette n�cessit� que nos concitoyens parisiens puissent sortir et se promener. C?est vrai que c?est une t�che difficile que d?assurer le respect des mesures barri�res dans un certain nombre de points parisiens - je pense par exemple aux berges de Seine et � d?autres espaces verts - mais il est n�cessaire que leur acc�s puisse �tre libre.

Nos fonctionnaires de police d�couvrent en la mati�re un nouveau m�tier qui est celui de l?incitation au respect des r�gles barri�res, puisque vous avez not� tout au long du dispositif qu?avant de verbaliser nous essayons de convaincre. Ce n?est pas tr�s facile. J?ai fait intervenir notamment des associations de protection civile pour nous aider � le faire et pour montrer de fa�on p�dagogique que ce contr�le de la voie publique ne se limitait pas � la verbalisation qui parfois malheureusement est n�cessaire. D?ailleurs, j?observe ces temps derniers une augmentation, sans qu?elle prenne un caract�re trop important, des E.R.P. qui ouvrent de fa�on irr�guli�re. Quelques cas ont d�fray� la chronique, mais des signalements nous sont faits � peu pr�s toutes les nuits, puisque ces choses se passent plut�t la nuit.

Deuxi�me �l�ment, la campagne de vaccination. Elle est assur�e conjointement avec l?A.R.S. Je ne reviens pas sur les arr�t�s pr�fectoraux permettant d?ouvrir les centres, mais nous avons ensemble constitu� 24 centres. Ce dispositif nous a permis �galement de monter, sous le vocable de l?"aller-vers", des m�thodologies permettant d?aller chez une partie de la population �ligible.

Paris et l?Ile-de-France, puisque le quota des doses de Paris est bien �videmment dans le quota d?Ile-de-France, ont b�n�fici� en mars d?un plus grand nombre de doses, il faut le dire, que ce qui s?est pass� en province. Ce qui fait que nous sommes dans une situation un peu paradoxale�: en ce mois d?avril, nous n?avons qu?une faible augmentation de doses, en raison du fait de cette base de mars qui �tait plus �lev�e que ce que nous aurions pu esp�rer en la mati�re.

Vu de mon c�t�, le r�sultat est assez positif, puisque 65�% des plus de 75 ans ont re�u une premi�re injection et ce chiffre est de 40�% pour la tranche des 70 � 75 ans. Cela montre bien que le pourcentage est quand m�me significatif, mais il reste du chemin � couvrir sur ces populations prioritaires. L?axe de nos dispositifs de vaccination doit continuer sur ces tranches d?�ge, m�me s?il ne faut pas exclure les personnes plus jeunes souffrant de comorbidit� qui font �galement partie des priorit�s.

Voil�, Madame la Maire, Mesdames et Messieurs les Conseillers, ce que je voulais vous dire et j?esp�re que vous m?avez bien entendu.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�fet. Nous avons �videmment bien suivi votre intervention. Je vous en remercie.

Je voudrais � pr�sent donner la parole, comme c?est pr�vu en Conf�rence d?organisation, � Mme Fatoumata KON�, pr�sidente du groupe Ecologiste de Paris.

Mme Fatoumata KON�. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, la crise sanitaire que nous connaissons est li�e � la crise �cologique plan�taire que nous traversons depuis maintenant des d�cennies. Cette crise sanitaire, nous en connaissons l?origine�: la transmission extr�mement rapide d?un virus dont l?�mergence est li�e, entre autres, � l?emprise humaine sur les espaces naturels, � la destruction de la biodiversit� et au commerce d?animaux sauvage. Or, si nous ne r�agissons pas, d?autres �pid�mies suivront car les m�mes causes produiront les m�mes effets.

En r�ponse � cette crise, les Ecologistes pr�nent le changement. Changeons radicalement de mod�le, d?organisation �conomique, sociale et urbaine encore largement tourn�e vers la mondialisation. Changeons int�gralement de paradigme pour adapter notre ville, en termes de services publics, d?alimentation, de d�placements, de solidarit� et de d�mocratie. En tant qu?�lus locaux parisiens, notre r�le est de penser une strat�gie de gestion de crise et de sortie durable qui consiste � construire une ville r�siliente.

D?abord, au niveau �conomique, le budget de l?ensemble des collectivit�s locales a �t� et continuera pendant plusieurs ann�es � �tre affect� par cette crise Covid. � ce titre, le d�sengagement de l?Etat dans notre financement se fait de plus en plus ressentir. Faut-il rappeler que l?effondrement des recettes provoque une baisse importante de notre autofinancement�?

Pour sortir durablement de cette crise, nous allons avoir besoin d?un plan de relance d?envergure. Nous appelons donc l?Etat � financer la transition �cologique au niveau local en faveur d?une �conomie durable. R�novation thermique des b�timents, d�veloppement de l?�nergie renouvelable, transformation de l?espace public, v�g�talisation, nous avons d�j� un Plan Climat ambitieux g�n�rateur d?emplois. C?est � l?Etat d?accompagner son financement, car on parle ici d?emplois verts, on parle d?int�r�t g�n�ral.

Il nous faudra �galement penser un grand plan visant � d�velopper l?E.S.S., l� encore pour v�ritablement changer d?�chelle et repenser le march� de l?emploi. L?E.S.S., ce sont des emplois non d�localisables, porteurs de sens et de coh�sion sociale, une r�ponse directe et r�elle � cette crise �conomique et sociale.

En ce qui concerne la gestion de la crise � court terme, mon groupe a �galement d�pos� un v?u pour renforcer le t�l�travail dans les entreprises et continuer � d�sengorger les transports en commun.

En cette p�riode de confinement, je pense particuli�rement aux commer�ants ind�pendants qui subissent, depuis maintenant une ann�e, la crise de plein fouet, les bars et les restaurants qui constituent l?�me de la vie parisienne, toutes les activit�s consid�r�es comme non essentielles par l?Etat, des commerces aux lieux culturels, mus�es, th��tres et cin�mas, en passant par les salles de sport ou encore les lieux de f�tes.

La Ville a �t� au rendez-vous quand certains ont pu reprendre leurs activit�s apr�s le premier confinement et nous devrons encore �tre l� au moment de la reprise. Car � cette crise sanitaire s?est ajout�e une crise �conomique et sociale. Et face � celle-ci, nous avons le devoir de pr�server toutes les personnes fragiles, que ce soient les personnes � la rue, celles qui ont perdu leur travail ou encore les familles d�munies que l?on a notamment vu appara�tre dans les files d?attente des distributions alimentaires. Pour eux �galement, la Ville a �t� pr�sente depuis le d�but de la crise et devra l?�tre par la suite. � mon sens, nous devrons m�me aller plus loin, car la crise que nous traversons doit �tre l?occasion de repenser nos solidarit�s, de repenser notre vivre ensemble afin de cr�er une soci�t� plus solidaire qui donne sa place � chacun.

La sortie de crise du Coronavirus semble enfin se dessiner gr�ce � la campagne de vaccination. En France, � ce jour, seulement 16�% de la population a re�u au moins une premi�re dose de vaccin. Or, la campagne semble avoir des difficult�s � monter en puissance et les Fran�ais, perdus, frustr�s, commencent � s�rieusement douter de la strat�gie de vaccination du Gouvernement. Impliquer davantage les collectivit�s pourrait permettre d?am�liorer la gestion de la pand�mie.

Cette crise met en exergue les extr�mes in�galit�s mondiales et la n�cessit� d?amplifier nos principes de solidarit�. La question du vaccin en fait partie. Alors que les pays pauvres doivent b�n�ficier du syst�me Covax mis en place par l?Organisation mondiale de la sant�, les pays les plus riches continuent leur course � la vaccination sans tenir compte du reste de la population mondiale. Or, les vaccins contre le Covid-19 devraient �tre des biens publics mondiaux exempts des barri�res impos�es par les brevets.

Pour finir, je souhaite remercier les associations de terrain qui continuent d?organiser des distributions alimentaires, et celles qui ?uvrent aupr�s des femmes et enfants victimes de violences intrafamiliales qui ont malheureusement explos� depuis le premier confinement. Je remercie �galement le personnel municipal rest� en premi�re ligne depuis le d�but de cette crise. Et je tenais � remercier le personnel de sant� et m�dico-social pour leur courage et leur d�vouement et qui, malgr� les conditions difficiles de travail, continuent � faire preuve d?une formidable abn�gation.

Enfin, j?ai une tr�s grande pens�e pour toutes les familles et les personnes qui ont perdu un proche emport� par ce virus, car on a tendance � oublier que la Covid tue et continue � tuer � Paris, en France et partout dans le monde. Et ce n?est qu?� condition d?une solidarit� internationale et d?un travail collectif que nous parviendrons � sortir de cette crise.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � Nicolas BONNET-OULALDJ, pr�sident du groupe Communiste et Citoyen.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, un an apr�s le d�but du premier confinement, beaucoup de questions se posent sur la strat�gie que le Gouvernement a mise en ?uvre pour faire face � la pand�mie. Aurions-nous pu �viter le bilan humain aussi lourd�? Nous sommes presque aujourd?hui � 100.000 morts et des centaines de milliers de malades avec des effets secondaires. Aurions-nous pu �viter la mise en tension de notre syst�me hospitalier et les cons�quences sur le personnel de sant�? Il faut savoir que nous avons aujourd?hui 69.000 lits et des milliers d?emplois en quinze ans ont �t� supprim�s. Aurions-nous pu �viter plusieurs confinements, la privation des libert�s, la fermeture de nos �coles�? Aurions-nous pu �viter de tomber dans une crise �conomique et sociale in�dite avec une augmentation de la pr�carit� et presque un million de personnes entre 2019 et 2020 qui sont sans emploi�?

Le Gouvernement a fait le choix depuis le d�but de vivre avec la Covid-19 en privil�giant la logique du "stop-and-go" plut�t que la strat�gie z�ro Covid. D?autres pays, notamment en Asie, ont fait des choix diff�rents, beaucoup plus stricts et ils s?en sortent mieux, y compris �conomiquement. Ils ont fait le choix de mesures plus strictes dans des p�riodes tr�s courtes, d�s le d�but de l?�pid�mie avec le triptyque "tester, isoler, tracer" et surtout le choix d?investir massivement dans la vaccination et dans leur syst�me de sant�.

Depuis un an, ici, m�me au Conseil de Paris, notre groupe a fait de nombreuses propositions qui n?ont pas �t� mises en ?uvre par le Gouvernement�: un moratoire sur les restructurations hospitali�res et les suppressions de lits, la lev�e des brevets sur les vaccins, le pr�recrutement des �tudiants en m�decine et en soins infirmiers, le recrutement d?enseignants et d?enseignantes titulaires pour assurer le d�doublement des classes. La liste est longue et touche tous les domaines de la vie des Parisiens et des Parisiennes. Aucune de ces mesures de long terme n?a �t� �tudi�e, le fonctionnement dans l?urgence est devenu la norme.

Le "quoi qu?il en co�te" d?Emmanuel MACRON n?est �videmment pas au rendez-vous. Et s?il l?est, ce n?est que pour les patrons et les actionnaires, en particulier des groupes pharmaceutiques et technologiques qui voient leurs revenus exploser de mani�re obsc�ne. Il n?y a jamais eu autant de milliardaires dans le monde, ils sont d�sormais 2.755, soit 660 de plus en un an, l?ann�e du Covid.

Cette m�me ann�e a vu des millions de destins professionnels bris�s, des vies d?�l�ves boulevers�es, une jeunesse fractur�e, des millions de gens mourir. Le rem�de choisi par le Gouvernement n?est pas celui d?investir mais au contraire une purge d?aust�rit�. Son obsession, c?est la r�duction de la d�pense publique qui passe par des r�formes dites structurelles, telles que l?ind�cente r�forme de l?assurance ch�mage, le retour de la r�forme des retraites et toujours une baisse des moyens pour les h�pitaux, pour l?Education nationale, pour les collectivit�s territoriales et l?ensemble des services publics que compte notre pays.

Et pourtant, c?est bien le contraire qu?il faut faire, c?est-�-dire investir massivement dans le service public. Et aussi incroyable que cela puisse para�tre, l?exemple vient des Etats-Unis qui ont choisi de mettre en place un programme d?investissements massifs en mati�re d?infrastructures � hauteur de 2.000 milliards de dollars, apr�s avoir lanc� un plan d?urgence de 1.900 milliards de dollars en d�cembre, et pour la seule ville de New York 3,8 milliards de dollars. Joe BIDEN a choisi le recours � la dette sur le long terme sans l�siner sur les quantit�s et en augmentant les imp�ts sur les soci�t�s.

Les conditions de financement des dettes publiques ont chang� depuis 2008, leur co�t est devenu durablement tr�s faible gr�ce, entre autres, � des taux d?int�r�t proche de z�ro et une capacit� d?allongement. Les pouvoirs publics disposent de marges de man?uvre d?endettement historiques, c?est donc le moment d?emprunter pour renforcer notre mod�le social en faveur de la sant� des jeunes, notre mod�le productif en faveur de la recherche publique et d?engager la transition �cologique.

C?est pour toutes ces raisons, Madame la Maire, que je vous soumets au vote un v?u qui demande au Gouvernement un nouveau Plan de relance sp�cifique aux collectivit�s, ainsi que de nouveaux leviers, tels que l?augmentation des D.M.T.O. pour les biens immobiliers d?une valeur sup�rieure � 1 million d?euros. Ce Plan de relance nous permettrait la cr�ation d?�quipements publics sportifs, culturels, de sant� de proximit�, mais aussi et surtout un soutien massif � la relocalisation de la production en faveur de la recherche publique li�e � la sant�.

Vous l?avez dit, Madame la Maire, notre service public est notre principal atout face � la crise, eh bien c?est sur lui que nous devons nous appuyer pour construire l?avenir.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

La parole est � Mme B�RKLI, pr�sidente du groupe "Ind�pendants et Progressistes".

Mme Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

D?abord quelques mots de contexte. Sommes-nous sortis de cette crise sanitaire sans pr�c�dent�? Non. En serons-nous sortis en septembre prochain�? Personne ne le sait. Nous sommes depuis un an embarqu�s sur un navire dont on ne conna�t pas la destination, et ce n?est pas pendant la temp�te, pour ne pas dire un ouragan, que l?on se divise, que l?on pol�mique. L?heure est � l?urgence et l?objectif est de faire arriver ce navire � bon port. Y a-t-il eu des dysfonctionnements ici ou l�? Tr�s probablement, mais c?est vrai qu?il est toujours plus facile de critiquer que de gouverner. Dans une temp�te, nous devons rester unis et soud�s et, en cela, une nation dans une situation aussi grave doit rester solidaire.

Bien s�r que nous, les �lus locaux, les maires, tous ceux qui ont des centres de vaccination sur leur territoire, nous r�clamons, nous souhaitons ardemment plus de doses de vaccins, qu?elles arrivent en masse et toujours plus vite. Depuis le 18 janvier, par exemple dans le 9e arrondissement, nous sommes pass�s de 330 injections � plus de 2.200 doses par semaine en �tant ouverts matin, midi et soir, 7 jours sur 7.

Depuis le troisi�me confinement national, il est vrai que nous constatons une baisse des dotations de primo-injections dans nos centres qui s?expliquent par un lissage du nombre de doses. Avec un nombre de centres qui a augment� sur l?ensemble du territoire national, m�caniquement il y a moins de doses pour nous, principe de solidarit� entre zones rurales et m�tropoles. Il faut maintenant esp�rer que tr�s vite la production de vaccins augmente, afin que nos centres soient approvisionn�s le plus rapidement possible, parce que nous savons tous ici que la cl� de vo�te de la sortie de crise, c?est la vaccination.

Je ne veux pas oublier nos commer�ants, nos artisans, nos restaurateurs, le monde de la culture et du sport qui ont d� une nouvelle fois tirer le rideau, et les ind�pendants qui pour beaucoup ne b�n�ficient pas des aides publiques et qui se retrouvent dans une situation de tr�s grande pr�carit�. Notre responsabilit� aujourd?hui est de travailler � la fois au pr�sent, c?est-�-dire continuer � soutenir ces secteurs d?activit�, et de pr�parer l?avenir, c?est-�-dire la reprise en ne laissant personne au bord de la route.

Le Plan de relance de la Ville de Paris que nous avons accompagn� en mai 2020 n�cessite, comme nous l?avions sugg�r� au moment du vote du budget, un red�ploiement et une actualisation � l?aune de ce troisi�me confinement. Par exemple, et pour faire �cho au v?u que vous d�posez sur les conditions de r�ouverture des �coles, je continue � militer pour que le d�veloppement des purificateurs d?air coupl�s avec des capteurs de CO2 dans les classes, comme je l?ai fait dans le 9e mais aussi dans les cr�ches pour lutter contre les pollutions, soit d�ploy� � l?�chelle de Paris. Des �tudes scientifiques r�centes attestent de l?efficacit� de ces dispositifs sur les Coronavirus, et ce qui vaut pour les �tablissements scolaires, pour les �tablissements de petite enfance doit valoir pour tout �quipement recevant du public.

Pour terminer, un mot sur la continuit� du service public. Derri�re cette formule un peu technocratique, ce sont des femmes, ce sont des hommes, ce sont des agents de la Ville de Paris qui, depuis un an, donnent de leur temps pour assurer un service public de qualit�. N�anmoins, il faut quand m�me souligner un niveau d?absent�isme �lev�, d� � la fois � des personnes touch�es malheureusement par la Covid mais aussi � des agents qui ont fait valoir leur droit de retrait ou demand� des autorisations sp�ciales d?absence, ce qui cr�e une surcharge de travail pour ceux qui sont encore � leur poste.

Au-del� des probl�mes li�s � l?organisation du personnel, au management, s?ajoute le climat social qui, nous devons le dire, est aussi difficile depuis plusieurs mois et qui n?a rien � voir avec la crise sanitaire que nous traversons. Alors que certaines entreprises priv�es ont donn� � leurs salari�s des primes, aujourd?hui l?administration n?en a ni les moyens ni la tr�sorerie. Alors, dans ce contexte,�il me semble qu?une n�gociation sur la r�forme du temps de travail n?est pas appropri�e. Et pour le dire simplement, il s?agit d?abord d?un probl�me de calendrier puisque, si je comprends bien, la n�gociation vient � peine de d�marrer avec des agents qui, reconnaissons-le, sont �puis�s par cette ann�e de crise. Le dialogue social, cela doit s?anticiper et ne s?organise pas � la va-vite et au travers de r�unions en Teams ou en Zoom, en visioconf�rence. Ce n?est pas dans la temp�te que l?on engage une n�gociation sereine et apais�e.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � Mme Nathalie MAQUOI, pr�sidente du groupe "G�n�ration.s".

Mme Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, il y a � peu pr�s un an, nous avons eu dans ce m�me h�micycle, dans ce m�me format restreint, un d�bat sur la crise sanitaire. On sortait d?un temps o� notre ville s?�tait comme endormie, s?�veillant juste chaque soir � 20 heures pour encourager les soignantes et soignants qui tentaient de tout faire pour sauver celles et ceux d?entre nous qui d�veloppaient des formes graves suite � la contamination du Covid.

Soigner est le premier mot qui nous vient � l?esprit quand on pense � cette ann�e qui vient de s?�couler. Soigner malgr� l?absence de masques, de tests, puis maintenant de vaccins. Soigner malgr� les suppressions de lits pendant des ann�es � l?h�pital. Soigner malgr� l?�puisement � alerter des mois avant sur les faiblesses de l?h�pital dont les financements reposent sur la tarification � l?acte. Soigner malgr� les coups et les gaz lacrymog�nes re�us lors des manifestations la veille contre le manque de moyens.

Alors, tout d?abord un grand merci � toutes celles et ceux qui, � l?h�pital public, nous ont procur� les soins n�cessaires � la gu�rison. Toutes celles et ceux qui agissent en faveur d?une bonne sant� ont �t� mobilis�s depuis un an�: les pharmaciens pour d�ployer une r�elle campagne de tests, la transmission des gestes barri�res, les conseils sur la vaccination�; les m�decins traitants pour diagnostiquer, accompagner pendant le d�veloppement de la maladie, mais aussi apr�s pour celles et ceux dont les sympt�mes s?�ternisent, qui tra�nent pendant plusieurs mois une immense fatigue qui les immobilise soudain au milieu d?une activit�. Tous les professionnels de sant� qui ont r�par� les corps ab�m�s par la s�dentarit� du confinement, ab�m�s par l?angoisse de rester enferm�, l?angoisse de sortir, l?angoisse de la contamination, l?angoisse du futur et des revenus qui baissent, l?angoisse de ne pas pouvoir aider son enfant dans son travail scolaire.

In�galit� est le deuxi�me mot qui me vient � l?esprit pour qualifier cette �trange ann�e. Celles et ceux qui ont �t� le plus touch�s par la maladie habitent en quartiers populaires, ont de petits revenus, ont souvent une moins bonne sant�. Ce sont celles et ceux qui ont des m�tiers qui ne peuvent pas se faire � distance�: tenir la caisse d?un supermarch�, ramasser les poubelles, nettoyer un h�pital. Il faut donc sortir, m�me si cela multiplie le risque d?attraper le virus. Il faut sortir parfois quand les rues sont d�sertes du fait du couvre-feu. Il faut sortir au risque de multiplier les occasions de contr�le et parfois d?amendes.

J?aimerais ici dire tranquillement une in�galit� dont on parle peu dans cette crise. Le montant de l?amende est le m�me, 135 euros, quand on va d�jeuner d?un menu de 500 euros dans un restaurant clandestin que quand on a oubli� de prendre son attestation pour aller travailler au supermarch�. Le m�me montant qui ne p�se pas du tout la m�me chose quand on gagne 800 euros � temps partiel que quand on peut s?offrir un repas � 500 euros. Le m�me montant qui peut peser aussi sur des familles quand leur enfant s?est fait contr�ler et verbaliser.

Alors j?en appelle au discernement dans la verbalisation. Au moment o� dans le 20e, des associations accompagnent des jeunes et des familles dans la r�ponse � ces amendes accumul�es venant s?ajouter aux impay�s de loyer. Sur ces contr�les en quartiers populaires, nous aurons l?occasion d?�crire � M. le Pr�fet pour lui proposer un travail pour que les rapports entre les agents de la force publique et les populations ne se d�gradent pas encore un peu plus.

Le troisi�me mot est service public. Tous les services publics ont �t� remarquables. C?est d?ailleurs �trange cette prise de conscience, apr�s plusieurs ann�es � expliquer qu?il y a trop de fonctionnaires et qu?ils peuvent �tre remplac�s par des entreprises priv�es parce que cela co�te moins cher, que finalement il y a du sens � organiser ce que nous socialisons dans un service public fort.

J?exprime ici la reconnaissance des �lus "G�n�ration.s" aux agents de la Ville de Paris qui ont tout simplement fait en sorte d?�tre aux c�t�s des Parisiens et des Parisiennes. Si je peux me permettre une petite incise, notamment celles et ceux qui ramassent nos poubelles depuis le premier confinement, qui nettoient les rues et qui pourtant depuis le week-end dernier voient les projecteurs se braquer sur leur travail.

Parmi les services publics, je souhaite insister sur celui de l?�ducation. Il est celui essentiel qui permet de pr�parer l?avenir et de ne pas sacrifier une g�n�ration. Il y aurait tant � dire sur les protocoles contradictoires qui se succ�dent�: les masques qui sont dangereux pour l?enseignant ou l?enseignante qui le porte, les fen�tres qui ne s?ouvrent pas, les annonces de confinement et de vacances scolaires qui changent, l?enseignement � distance toujours fait au dernier moment. Je vais plut�t me concentrer sur les perspectives pour esp�rer participer � la prise de conscience du Ministre de l?Education, anticiper produit parfois de meilleures politiques publiques. Nous sommes nombreuses et nombreux � le dire ici, vous venez de le rappeler, Madame la Maire, la vaccination en priorit� pour celles et ceux qui permettent � l?�cole de se poursuivre. Au moment o� est annonc�e une acc�l�ration de la vaccination, nous r�it�rons cette demande.

Deux mois d?�cole totalement � distance, deux mois d?�cole par intermittence en pr�sence, puis parfois des "stop-and-go". Cette ann�e n?a pas les m�mes cons�quences quand un �l�ve a acc�s � un ordinateur avec une bonne connexion et une famille qui a un capital culturel pour le guider ou pas. Nous proposons d?arr�ter de faire comme si l?enseignement �tait le m�me pour tous � distance, comme si les lacunes allaient se combler naturellement en comptant sur l?�nergie des enseignants ou des enseignantes.

Nous proposons d?arr�ter le syst�me de comp�tition et de concurrence le temps de la crise pour un syst�me de coop�ration mobilisant tout un �cosyst�me, les enseignants au c?ur bien s�r, et avant tout nous demandons � Jean-Michel BLANQUER de rendre les 100 postes d?enseignants qu?il compte supprimer dans les coll�ges � la rentr�e prochaine. Cela permettra de travailler avec eux sur les conditions d?un enseignement qui a les moyens de revenir sur les lacunes.

Parce que cette crise a jou� sur les corps et dans un �ge o� on prend des habitudes pour le reste de sa vie, nous proposons une exp�rimentation permettant d?investir le mouvement sportif dans un plan pour 100�% de pratique amateur sportive � l?�cole, le d�veloppement des exp�riences men�es sur la gestion des �motions en primaire, la mobilisation du r�seau de professionnels en sant� mentale, une campagne de pr�vention � nouveau sur l?alimentation.

Et parce que cette crise a jou� sur les imaginaires et que ceux-ci peuvent gagner � �tre mobilis�s pour progresser, nous proposons une r�flexion � l?�chelle de Paris pour une strat�gie concernant l?�ducation artistique et culturelle.

Enfin, ce d�bat nous appelle � pr�parer la ville d?apr�s�- la relance comme diraient certains notamment -, en fait � accompagner les acteurs et actrices qui font Paris pour �viter une crise �conomique et sociale de plus grande ampleur encore. Cette crise mobilise depuis un an des moyens consid�rables de la part de notre collectivit� pour prot�ger les Parisiens et les Parisiennes et pour accompagner les plus fragiles. L?Etat n?est pas au rendez-vous face � l?explosion de la pauvret� et des in�galit�s sociales. Il se concentre sur le soutien � l?�conomie, cela sans distinguer ceux de ces secteurs qui sont vertueux ou les plus utiles � l?avenir. Pour le dire autrement, le souci n?est pas � int�grer la transition �cologique au c?ur des politiques des ann�es � venir.

Pour assurer cette transition �cologique et solidaire vertueuse pour les territoires, la Ville doit avoir les moyens d?y prendre part. Puisse ce d�bat ouvrir une phase de travail sur les leviers dont dispose notre collectivit� en ne mettant aucun sujet de c�t�.

La contractualisation d?abord, le mod�le des contrats de Cahors entre Etat et collectivit� a fait la preuve de son inefficacit� et la crise sanitaire a fini de le d�montrer. Ne nous laissons plus enfermer dans de pareils dispositifs.

La fiscalit� ensuite, il nous faut toujours interpeller le Gouvernement, tant l?Etat poursuit son d�sengagement et conduit des politiques dont nous subissons les effets sur les d�penses sociales en particulier. Que dire des projets soutenus dans le cadre du Plan de relance choisi sans concertation avec la Ville et les maires d?arrondissement�? Au mot "contractualisation", nous pr�f�rons le mot "coop�ration". Il faudra aussi envisager tous les leviers fiscaux qui sont du ressort de la Ville de Paris.

L?emprunt enfin, notre collectivit� y a eu recours � l?entr�e dans la crise sanitaire et il faut accepter l?id�e d?emprunter davantage si les recettes ne sont pas � la hausse dans les mois � venir. Il en va de notre libre administration des collectivit�s, de notre capacit� � mettre en ?uvre pour les Parisiens et les Parisiennes ce sur quoi nous nous sommes collectivement engag�s.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame la Pr�sidente.

La parole est � Mme la pr�sidente Maud GATEL, pour le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes.

Mme Maud GATEL. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Paris a �t� tr�s durement �prouv�e depuis plus d?un an maintenant. On estime � plus d?un tiers les Franciliens touch�s par le Covid. Plus de 17.000 Parisiens sont d�c�d�s, ce sont autant de familles qui souffrent dans leur chair. Et tous les habitants de Paris souffrent dans leur �me. Vivre trois confinements dans une ville dense, des logements exigus, avec la peur de demain pour soi et pour les siens, constitue une �preuve � laquelle les Parisiens font face avec beaucoup de courage.

Depuis le d�but de cette pand�mie, les Parisiens ont toujours pu compter sur le d�vouement sans faille des soignants. Quant au personnel de la Ville, ils ont redonn� tout son sens � la mission de service public qui est la leur, par leur engagement et leur adaptation aux nouvelles contraintes. Qu?ils en soient ici chaleureusement remerci�s.

Plus que tout autre lieu, Paris a perdu une partie de son �me. Paris sans ses commerces, sans ses restaurants, sans ses lieux culturels n?est qu?une p�le image de la Ville lumi�re. Si la situation est loin d?�tre stabilis�e, un espoir est n� avec l?arriv�e du vaccin. On ne dira jamais assez la prouesse de tous ces chercheurs qui, en un temps record, ont repouss� les limites de l?innovation pour nous offrir des perspectives. On ne dira jamais assez combien l?absence de vaccins fran�ais est aussi le signe d?un d�clin industriel que l?on doit interrompre. Et on ne dira jamais assez combien cet espoir s?accompagne d?un d�fi logistique in�dit, compte tenu des conditions de conservation des vaccins et de notre d�pendance aux livraisons des laboratoires pharmaceutiques.

Aujourd?hui, la vaccination est bien engag�e. La semaine derni�re, la barre des 10 millions de Fran�ais vaccin�s a �t� franchie. En trois mois � Paris, c?est pr�s d?un cinqui�me de la population qui a �t� vaccin�e et 100�% dans les E.H.P.A.D. conform�ment � la strat�gie vaccinale poursuivie qui a prioris� les personnes les plus fragiles et les plus � risque. Et le rythme de la vaccination s?acc�l�re. Cette semaine, ce sont plus de 2 millions de doses qui seront livr�es sur tout le territoire, dont les premi�res doses du vaccin Janssen qui permettra un nouveau paradigme dans la vaccination compte tenu de ses facilit�s de conservation et d?administration.

Cette acc�l�ration n�cessite d?ouvrir une nouvelle �tape dans la campagne de vaccination. Des centres de proximit�, qui font un travail remarquable en s?adaptant en permanence aux al�as des livraisons gr�ce � la mobilisation des soignants et des �lus, doivent �tre p�rennis�s. La mobilisation de tous les professionnels de sant� pour de la micro-proximit� doit encore �tre renforc�e. Quant aux centres de grande taille, si les livraisons sont suffisantes, ils pourront utilement venir accompagner, mais non remplacer, les centres de proximit�. Puis il nous faut aller chercher individuellement toutes celles et ceux qui n?ont pas jusqu?ici pu acc�der � la vaccination.

Comme toute la strat�gie ne peut reposer sur les seuls vaccins, il faut renforcer les dispositifs en mati�re de r�duction des risques. Nous sommes d�j� l?un des pays qui testent le plus au monde. Le maillage � Paris est dense, les tests sont gratuits et d�sormais nous pouvons compter sur les autotests, notamment pour �valuer la situation dans les �coles gr�ce � leur mise � disposition gratuite. Il nous faut aussi rappeler combien l?isolement est indispensable et accompagner y compris financi�rement. Puis veiller � ce que les gestes barri�res demeurent, et accompagner la limitation des interactions sociales si difficiles � accepter.

Si le r�le de la Ville est d?accompagner la strat�gie vaccinale, il lui revient aussi de pr�parer la suite. La sortie du confinement d?abord, mais �galement la reprise tant au point de vue sanitaire que social et �conomique.

Dans deux semaines, les �coles rouvriront. Pour autant, la pr�valence reste tr�s �lev�e. Comment d�s lors �viter un rebond de l?�pid�mie�? Comment faire en sorte de diminuer significativement le taux de contamination journalier pour ne pas rester sur un plateau haut qui ob�rerait toute projection pour l?avenir�? Les efforts doivent se poursuivre, se renforcer.

Quelques exemples. Le t�l�travail, on le sait, est une cl� pour limiter le brassage de la population et il doit �tre favoris� au maximum. Or, la Ville ne donne pas le bon exemple en la mati�re. Un an apr�s le premier confinement, il y a encore des agents qui ne peuvent t�l�travailler car ils ne sont pas �quip�s. Un an apr�s la premi�re fermeture des �coles, il y a encore des �l�ves et des professeurs au coll�ge qui n?ont pas le mat�riel n�cessaire pour suivre les cours � distance. Parall�lement au renforcement du protocole sanitaire, il nous faut continuer � innover. Il nous faut des purificateurs d?air dans les classes, la possibilit� d?investir de nouveaux lieux. Puis pour permettre � nouveau l?acc�s � la culture, il nous faut innover en organisant la culture hors les murs.

Puis la Ville doit accompagner les acteurs qui souffrent. Nous l?avons dit, le plan de soutien de la Ville est insuffisant. Dot� de 200 millions d?euros, il a tr�s peu �t� abond� ces derniers mois. Alors que nous vivons un troisi�me confinement, o� sont les dispositifs d?accompagnement de la Ville pour les plus fragiles�? Face � la crise sanitaire qui a fragilis� une partie de la population, malgr� les aides nombreuses, avec des d�penses suppl�mentaires et des sources de recettes taries, notamment pour les �tudiants priv�s d?emploi, il nous faut renforcer notre action.

Quelques propositions. Renouvelons l?aide aux familles les plus modestes dont les d�penses ont augment� en raison de la prise en charge de la cantine. Plut�t que de ponctionner les bailleurs � travers les loyers capitalis�s, demandons-leur d?accro�tre leur accompagnement social pour les locataires du parc social les plus fragiles. Et alors que les conditions de vie de ces treize derniers mois ont �t� particuli�rement difficiles, permettons au plus grand nombre d?enfants de partir en vacances en augmentant le budget consacr� aux vacances Arc-en-ciel qui a diminu� de moiti� ces derni�res ann�es. Sur le plan �conomique, et � d�faut de marges de man?uvre r�elles li�es � votre gestion dispendieuse, privil�gions l?innovation au saupoudrage. La Ville doit �tre un facilitateur dans les d�marches des diff�rents publics, aidons-les � pr�parer la r�ouverture.

Et pensons la ville de demain. Demain se pr�pare aujourd?hui. Nous avons d�j� perdu beaucoup trop de temps. On ne reprendra pas nos vies l� o� on les a laiss�es. Il est urgent de redonner de l?attractivit� � la capitale pour ses habitants, d?enrayer l?exode des familles parisiennes. Cela passe par repenser la ville � l?aune des tendances acc�l�r�es par le Covid et qui vont se perp�tuer, les cons�quences de la g�n�ralisation du t�l�travail pour nos quartiers, nos �coles, les mobilit�s, l?effet de l?explosion du e-commerce sur nos commerces, nos restaurants, la logistique urbaine, la n�cessit� de repenser l?activit� et les bureaux, le logement selon les nouveaux usages. Et puis repenser le tourisme qui ne pourra plus �tre le m�me demain.

Des contraintes que l?on prenait pour immuables ne sont plus accept�es. Par exemple, la suroccupation des transports en commun. C?est tout un mod�le � reconstruire pour donner enfin des conditions dignes de transport aux voyageurs, et je doute fort que cela passe par la gratuit�.

Ce sont de tous ces sujets que la Ville doit se saisir. Depuis un an, nous vivons une crise sans pr�c�dent avec ses trag�dies, ses doutes, ses retards, ses erreurs aussi. De tels changements de paradigme n�cessitent d?appr�hender diff�remment le r�le des politiques publiques, chacun a sa place, chacun selon ses pr�rogatives, et surtout avec humilit� et responsabilit�. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � Mme Maya AKKARI, pour le groupe Paris en commun.

On ne vous entend pas, Madame AKKARI, il faut activer votre micro.

Je propose que l?on continue et on va essayer de la contacter pour M. R�mi F�RAUD, pr�sident du groupe Paris en commun.

Mme Maya AKKARI. - �a y est, Madame la Maire. Je crois que mon micro fonctionne, je suis d�sol�e.

Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, la crise sanitaire nous a toutes et tous touch�s. Elle a eu un impact direct sur nos vies, que l?on soit enfant, jeune, senior ou dans la force de l?�ge. Mais force est de constater que m�me si nos enfants et nos jeunes ont �t� le moins impact�s au niveau de la sant� physique, ce sont eux qui probablement en payent, et vont continuer � en payer dans les ann�es � venir, le prix le plus fort au niveau de leur sant� mentale.

Madame la Maire, comme vous le savez, tous les experts s?accordent pour le dire et les professionnels de terrain nous le font remonter tous les jours�: la crise sanitaire que nous vivons � des effets colossaux sur l?�quilibre psychique de nos enfants et de nos jeunes � divers niveaux.

D?abord, un grand nombre d?entre eux ont d�couvert la faim. Oui, la faim. Les �coles, les coll�ges et les lyc�es voient arriver le matin des enfants hagards, fatigu�s, avec des troubles de la concentration. Nous avons tous �t� t�moins des longues files d?attente de distribution alimentaire � destination des �tudiants. Quiconque a connu la faim mesure la profondeur de l?effet de ce manque fondamental sur le psychisme.

Ensuite, de nombreux enfants, notamment les plus fragiles d?entre eux de par leur structure familiale ou leurs conditions de vie - je pense plus particuli�rement � celles et ceux, et ils sont nombreux � Paris, qui vivent dans la promiscuit� - ont �t� compl�tement d�stabilis�s par la politique de "stop-and-go" au niveau scolaire et au niveau des activit�s extrascolaires, celles-ci s?�tant r�v�l�es essentielles � l?�quilibre de nos ch�res t�tes blondes et brunes.

Ainsi 40�% des moins de 25 ans ont des troubles de l?anxi�t�, un jeune de moins de 25 ans sur cinq a des troubles d�pressifs. Les tentatives de suicide ont fortement augment�. Les�courbes des taux de passage aux urgences psychiatriques sont exponentielles. Les infirmi�res scolaires sont d�bord�es par le passage des �l�ves qui ont des troubles de l?anxi�t�, de l?alimentation, du sommeil. Des enfants de 9, 10, 11 ans ont d�velopp� en six mois des addictions aux �crans. Ne parlons pas des C.M.P.P. et des C.M.P. qui avaient d�j� avant cette crise de longues files d?attente et qui ne se savent plus o� donner de la t�te.

Alors oui, nous avons organis�, villes, Etats, associations, des distributions de bons alimentaires, des repas ou encore des colis de denr�es pour les familles et les �tudiants. Oui, les associations, tous les professionnels de la petite enfance et de l?�ducation et tous les services se sont mobilis�s pour le maintien de la continuit� �ducative. Oui, la Ville a mis en place des lignes t�l�phoniques d�di�es pour enfants et jeunes. Les �tablissements scolaires bricolent avec leurs propres moyens des points �coute. L?Etat a octroy� trois ch�ques pour consultation psy. Mais force est de constater que ce n?est qu?une goutte d?eau dans un oc�an de besoins.

Cette crise a r�v�l�, Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, chers coll�gues, � bien des niveaux nos faiblesses. Et s?il y a un chiffre � retenir, c?est celui-l�: 132 p�dopsychiatres en Ile-de-France en 2018 pour une population de plus de 12 millions d?habitants. Excusez-moi, chers coll�gues, de ne pouvoir citer des chiffres pr�cis au niveau parisien mais ils ne sont pas disponibles. Nous avons donc, dans la r�gion la plus riche d?Europe, 132 p�dopsychiatres pour � la louche plus de 700.000 enfants et jeunes avec un besoin urgent d?aide psychiatrique, dont � peu pr�s 240.000 � Paris. Marion LEBOYER, de la fondation FondaMental, disait d�j� en d�cembre 2020, avant la troisi�me vague de la Covid, que la troisi�me vague serait celle de la sant� mentale.

Monsieur le Pr�fet, � quand des chiffres pr�cis sur les effets de la pand�mie sur la sant� mentale des petits et des jeunes Parisiens�? Et quelle strat�gie et quels moyens pourront r�pondre � ce besoin fondamental�?

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Madame Maya AKKARI.

La parole est � M. Jean-Pierre LECOQ, pour le groupe Changer Paris.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, un peu plus d?un an apr�s le d�but de cette crise, ce d�bat vient � point nomm� pour en �voquer certains aspects, ainsi que certaines orientations, m�me s?il est trop t�t pour appr�hender toutes les cons�quences sociales, soci�tales et �conomiques qu?elle n?a pas fini d?engendrer.

Tout d?abord, qu?il me soit permis, au nom de notre groupe, de remercier chaleureusement l?ensemble des personnels de sant� mobilis�s depuis un an, qu?ils soient soignants � l?AP-HP ou dans des structures priv�es ou associatives, mais aussi m�decins, pharmaciens ou infirmiers. Tous, � des degr�s divers, m�ritent notre reconnaissance pour avoir livr�, et pour livrer encore, ce combat qui, nous le savons, n?est pas encore gagn�.

De mars 2020, o� la "grippette" apparut dans toute son ampleur car le virus circulait depuis plusieurs mois, jusqu?en avril 2021 o� nous vaccinons, tout en attendant chaque semaine dans chaque centre de vaccination le nombre de doses allou�es, que d?�nergie mobilis�e, de d�vouement pour beaucoup dont nombre d?agents de la Ville de Paris, mais aussi que de temps perdu, que de d�bats inutiles, que d?incurie de la part de l?Etat et ses diff�rents Gouvernements. Et malheureusement, que de vies sacrifi�es sur l?autel de la Covid ou d?autres pathologies.

Si l?Etat est largement responsable de cette d�b�cle, nous ne pouvons, �lus de Paris, nous exon�rer d?un examen de conscience. Avons-nous fait tout ce qui �tait en notre pouvoir pour pallier les d�faillances du Minist�re de la Sant�, pour nous procurer rapidement des masques, des tests�? Avons-nous �t� suffisamment persuasifs pour obtenir les doses de vaccin n�cessaires aux publics prioritaires et maintenant aux enseignants�?

Toutes ces questions, nous vous les posons, Madame la Maire. Car m�me si comparaison n?est pas raison, nous connaissons l?action d�ploy�e par les R�gions, et en ce qui nous concerne par l?Ile-de-France qui a financ� les �quipements n�cessaires � l?ouverture de 500 lits de r�animation dans de nombreux h�pitaux, dont ceux de l?A.P.-H.P. dont vous pr�sidez le Conseil de surveillance.

Les Parisiens ne l?ont pas encore compris mais le syst�me de sant� � Paris, qui n?�tait pas flamboyant avant cette pand�mie, va en sortir tr�s fragilis� dans toutes ses composantes. Nous vous proposons donc, Madame la Maire, la constitution rapide d�s l?�t� d?une M.I.E. sur la sant� � Paris et sur son �volution depuis dix ans. Elle nous permettra d?appr�hender en profondeur les failles apparues pour mieux les traiter, et ainsi d�finir le panorama futur du syst�me de sant� parisien.

Et nous ne doutons pas que vous voterez la cr�ation de cette M.I.E., tout comme certains d?entre nous voteront le v?u pr�sent� par l?Ex�cutif, afin de vacciner les enseignants et les agents des �coles. Mais reconnaissez-le, � travers ce v?u r�pondant aux nombreux v?ux d�pos�s par tous les groupes de notre Assembl�e, vous validez la strat�gie pr�ventive de tests et de vaccins que nous avions d�finie la semaine derni�re avec notre pr�sidente et mise en ?uvre dans nos arrondissements. En raison de la pluie de critiques, de sarcasmes et autres quolibets dont vous nous avez gratifi�s, et notre pr�sidente Rachida DATI, une majorit� d?entre nous s?abstiendra malheureusement.

Mes chers coll�gues, l?int�r�t et la sant� des Parisiens et des agents, qui font fonctionner nos �quipements depuis un an dans des conditions �prouvantes, justifient que nous puissions savoir nous rassembler et d�passer les clivages partisans. En raison de la r�daction des v?ux de l?Ex�cutif, nous ne pouvons malheureusement pas le faire aujourd?hui et nous le regrettons.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Maire.

Je donne la parole � Mme SIMONNET, pour une minute.

Mme Danielle SIMONNET. - Mes chers coll�gues, j?aimerais que chacune et chacun prenne conscience que ce sont les politiques?

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Madame la Pr�sidente, la Maire de Paris s?absente deux minutes, je la remplace temporairement et seule Danielle SIMONNET s?exprime. Madame la Pr�sidente, ayez un instant de respect pour nos d�bats.

Mme Danielle SIMONNET. - Vous remettez � z�ro.

(Echanges hors micro).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Je vous en prie. Danielle SIMONNET a la parole et elle seule. Madame la Pr�sidente, je vous en prie�!

Mme Danielle SIMONNET. - J?aimerais que chacune et chacun prenne conscience que ce sont les politiques lib�rales et la nature m�me du capitalisme et du productivisme de notre syst�me qui aggrave notre vuln�rabilit� face � la pand�mie de la Covid-19. Pire, cette crise offre une opportunit� inou�e pour certains d?accro�tre leurs profits, de poursuivre leur contre-r�forme lib�rale, normaliser toute notre vie sociale et acc�l�rer les d�rives s�curitaires et autoritaires. Il en est ainsi de la politique d?Emmanuel MACRON.

Plus personne, par exemple, ne conteste l?origine notamment de l?�levage intensif dans la propagation des virus, mais le Gouvernement s?obstine toujours � ne prendre aucune mesure pour l?interdire.

La crise sanitaire r�v�le avant tout une crise hospitali�re, mais la casse de l?h�pital public se poursuit. D?ailleurs, Madame la Maire, elle l?accompagne en soutenant le projet de fusion Beaujon-Bichat qui se soldera par 1.000 suppressions de postes et 400 suppressions de lits.

Tout le monde prend note de la souffrance psychique qui explose, mais rien n?est engag� pour soutenir notamment la psychiatrie publique qui est en souffrance depuis bien longtemps, et la psychologie de l?Education nationale.

Emmanuel MACRON promettait de s?engager dans un acc�s universel au vaccin et pourtant c?est la France qui vote contre la lev�e des brevets. Il faut exiger, au contraire, les licences publiques.

Emmanuel MACRON promettait de tout faire pour �viter le confinement, mais en fait rien n?a �t� fait et il nous a r�impos� ce confinement contre?

(Mme la Maire de Paris reprend place au fauteuil de la pr�sidence).

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame SIMONNET, vous avez d�pass� votre temps de parole.

Mme Danielle SIMONNET. - Non, Madame la Maire. Vous n?�tiez pas l� quand j?ai pris la parole?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Eh non, je n?�tais pas l� parce qu?il y a parfois des pauses techniques, si vous permettez que je fasse entrer cet �l�ment tr�s humain dans notre fonctionnement d?Assembl�e. Oui, une pause technique. Il m?arrive de prendre des pauses techniques�! J?esp�re que vous aussi, sinon vous risquez d?avoir des probl�mes. Mais l�, vous avez termin� avec votre expos� et je vous remercie.

Je donne � pr�sent la parole � Mme R�MY-LELEU, pour le groupe Ecologiste de Paris, qui est en Webex.

Mme Rapha�lle R�MY-LELEU. - Je vous remercie, Madame la Maire.

Chers coll�gues, on va dire que le Webex a au moins l?avantage de la tranquillit�.

N�anmoins, l?�volution de la pand�mie et le s�rieux de notre Ville dans la gestion du risque se refl�tent dans l?organisation de ce Conseil. Je tenais donc � commencer en remerciant l?ensemble des personnels qui permettent l?exercice de la d�mocratie parisienne.

Depuis de longs mois, la communaut� �ducative est consid�r�e par le Gouvernement non pas comme la pierre angulaire d?une soci�t� qui garantit l?acquisition des savoirs et l?�mancipation, mais plut�t comme un syst�me de garde g�ant qu?on appellerait l?Education nationale. Cette situation n?est pas sans cons�quences sur la r�ussite, mais aussi sur la sant� et le bien-�tre des enfants, des adultes �galement. J?ai une pens�e pour l?ensemble des parents qui se sont entendus expliquer ces derniers temps que t�l�travailler, garder les enfants et assurer la classe � la maison, c?�tait finalement � la port�e de tous, et surtout de toutes.

Nous parlons r�guli�rement de r�silience face � la crise. Il s?agit l� plut�t de tr�sors de patience. Il en va de m�me pour les personnels scolaires et parascolaires, � qui il a �t� demand� de remettre en place en quelques jours la continuit� p�dagogique, d?avancer et/ou d?allonger les vacances scolaires, tout en leur annon�ant une baisse drastique des moyens. On pense bien s�r pour Paris � la coupe scandaleuse de la DHG, Dotation horaire globale, pour les coll�ges parisiens.

Plut�t que de les remercier et de leur garantir d?exercer leur m�tier dans de bonnes conditions, nombreux sont ceux qui pr�f�rent remettre en cause leur ind�pendance et leur libert� intellectuelle, au pr�texte du devoir de r�serve ou des orientations scientifiques de la recherche. � ces attaques en r�gle, s?ajoutent mille et une informations contradictoires. Le dernier �pisode en date, ce sont les nombreuses tergiversations sur la date � laquelle la vaccination devait leur �tre ouverte pour elles et eux qui n?ont jamais arr�t� d?accompagner les enfants, et pour beaucoup de les accueillir en pr�sentiel.

Afin de sortir de cette d�sorganisation qui confine au m�pris, nous devons �tre collectivement responsables. C?est d?autant plus vrai pour les �lus qui participent au respect des consignes sanitaires et ne doivent pas rajouter � la confusion. Pour que la Ville de Paris continue d?accompagner au mieux la communaut� �ducative, les �lus des groupes Ecologiste de Paris et "G�n�ration.s" ont d�pos� deux v?ux pour un retour durable dans les �tablissements scolaires sur l?organisation sanitaire, ainsi que sur l?organisation p�dagogique et les moyens qui y sont d�di�s.

Du point de vue sanitaire, il s?agit de donner un calendrier clair � la vaccination des personnels �ducatifs, pour qu?ils puissent reprendre sereinement � partir du 26 avril, mais aussi d�ployer de fa�on massive et r�guli�re les tests salivaires dans les �tablissements. La Ville devrait accompagner ces mesures sur les comp�tences qui sont les siennes et g�n�raliser par exemple l?installation de capteurs CO2 dans les espaces collectifs.

Concernant l?organisation p�dagogique, l?Etat doit prendre la mesure des difficult�s rencontr�es, assurer la protection de ses agents et de ses agentes en leur fournissant des masques et du gel hydroalcoolique, cesser toutes mesures d?aust�rit� pour permettre aux enseignants et aux enseignantes de se concentrer sur leur mission fondamentale. La fracture num�rique, qui a �t� terriblement illustr�e ces derni�res semaines, doit faire l?objet d?une r�ponse forte, tant en termes d?�quipements que de formation.

Enfin, nous souhaitons que la possibilit� d?adapter l?�cole gr�ce � des activit�s en ext�rieur fasse l?objet d?un protocole clair respectant la libert� p�dagogique et une organisation concert�e du travail. Paris pourra ainsi garantir la formation de toutes et de tous, assurer la continuit� du service public territorial pour accueillir les enfants et retrouver un semblant de normalit�.

Dans cette p�riode troubl�e, o� les perspectives peuvent sembler difficiles � trouver, le temps long peut peut-�tre nous en proposer, ainsi que quelques motifs de c�l�bration. Permettez-moi donc de conclure en ayant un mot pour l?ensemble des personnels et des �tudiants et �tudiantes de l?enseignement sup�rieur et de la recherche. Malgr� toutes les difficult�s p�dagogiques et sociales qu?elle rencontre, il reste appropri� de souhaiter un tr�s bel anniversaire � une grande et tr�s vieille dame, l?universit� de Paris f�tant ce jour ses 790 ans.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame R�MY-LELEU.

La parole est � M. Jean-No�l AQUA, pour le groupe Communiste et Citoyen.

M. Jean-No�l AQUA. - Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, "Ils comptent leurs sous, nous comptons nos morts". Ce slogan brandi par les soignants est malheureusement toujours d?actualit�. Apr�s un an de la Covid-19, nous ne cessons de payer, et de payer tr�s cher, le co�t des actionnaires.

Le scandale de la vaccination est � cet �gard exemplaire et insupportable. Comment tol�rer que la production de vaccins se fasse si lentement, quand ce sont des centaines de milliers de vies qui sont en jeu, quand ce sont autant de trajectoires individuelles, des jeunes aux plus �g�es qui sont broy�es par l?isolement et la pauvret�? Comment tol�rer que les Big Pharma annoncent une marge nette de 25�%, que le P.D.G. fran�ais de "Moderna" int�gre directement la 23e place au classement Forbes des ultra-riches�? Que Sanofi verse 4 milliards d?euros � ses actionnaires, alors que cette industrie est incapable de fournir les vaccins en quantit� suffisante, non seulement dans les pays dits d�velopp�s, mais aussi dans le reste du monde�? Comment tol�rer que tout ne soit pas mis en ?uvre pour produire les vaccins n�cessaires�?

Une solution existe pourtant�: mettre les vaccins dans le domaine public, les lib�rer de leurs brevets, les rendre biens publics mondiaux, afin de mettre en production toutes les usines disponibles. Pas juste pour flaconner, comme annonc� en grande pompe la semaine derni�re, mais pour produire le proc�d� actif massivement et dans tous les pays. Parce que ce n?est pas la fermeture des fronti�res qui vaincra l?�pid�mie, c?est au contraire la coop�ration internationale pour vacciner le monde entier.

"Nous sommes en guerre", avait pr�tendu le Pr�sident MACRON. En guerre, on ne m�gote pas sur les moyens. Seulement voil�, lib�rer les vaccins des brevets entra�nerait un manque � gagner, des dividendes en moins, et comme par hasard le Pr�sident MACRON, le pr�sident des riches, pr�f�re ignorer cette revendication qui pousse.

Elle pousse chez les scientifiques et les hospitaliers qui savent que les brevets sont faibles�: la s�quence ADN est libre de droits et la technique des vaccins ARN est ancienne. Elle pousse apr�s l?appel de Paris du 11 mars par des centaines de chercheurs sp�cialistes des vaccins et de la sant�. Elle pousse chez les juristes qui connaissent les d�rogations sur la propri�t� intellectuelle en temps de crise sanitaire. Elle pousse en Europe avec l?initiative citoyenne "Pas de profit sur la pand�mie�!" rassemblant des associations, des O.N.G., des syndicats, des partis, des experts. Elle pousse dans l?O.M.S. et l?O.M.C. avec l?Afrique du Sud, l?Inde, l?Italie. Elle pousse m�me dans le temple du capitalisme que sont les Etats-Unis avec l?administration de Joe BIDEN.

Face � cette exigence, l?inertie d?Emmanuel MACRON est coupable. Coupable d?un repli complice pour prot�ger un mod�le �conomique pourtant en �chec. Quoi qu?il en co�te aux actionnaires, la production des vaccins ne doit conna�tre aucune limite, m�me pas celle de la propri�t� intellectuelle.

Pour lib�rer les vaccins de leurs brevets, Paris et son aura internationale ont un r�le � jouer. Nous proposons que la Ville m�ne une campagne, qu?elle utilise ses supports de communication, notamment les fa�ades de l?H�tel de Ville, pour relayer cette revendication. Nous proposons aussi que la Ville organise un colloque en mai sur ce sujet. Il faut transformer cette id�e d?aujourd?hui en r�alit� de demain. Il faut rendre cette id�e incontournable.

Des id�es � l?�cole, il n?y a qu?un pas que je franchis. La fermeture des classes et le retour au distanciel sont le �ni�me aveu d?�chec du Gouvernement qui a fait le choix de vivre avec la Covid. C?est l?�chec d?un Minist�re de l?Education nationale sacrifiant la sant� des personnels �ducatifs et des familles plut�t que d?investir les moyens n�cessaires. Ce qui aurait pu et d� �tre anticip� depuis un an pour d�doubler les effectifs, embaucher des professeurs pour r�duire les classes, tout ceci a �t� ignor�. L?absence du personnel �ducatif dans la liste des personnels �ligibles � la vaccination montre bien qu?� n+1, nous en sommes encore au stade z�ro de la planification.

La vaccination de l?ensemble des personnels des �coles ne doit plus attendre. L?Italie et l?Espagne l?ont d�j� fait. Rien ne justifie ce �ni�me retard fran�ais. Ce chantier doit �tre men� dans un cadre coordonn� qu?il incombe � l?Etat de coordonner. L� o� certains dans des arrondissements de l?entre-soi parisien pr�f�rent m�priser le cadre collectif, nous le r�p�tons�: la seule solution � la crise, c?est la coop�ration.

Par ailleurs, l?Etat doit aussi soutenir l?effort financier de nos collectivit�s. Je pense notamment au d�ploiement des capteurs � CO2 inclus dans les protocoles en mai dernier. Ils sont un r�el outil pour lutter contre la propagation de la pand�mie. Ils permettent une mesure fiable et instantan�e de la qualit� de l?air. Consid�rant le b�ti des �coles parisiennes o� les fen�tres sont plus ou moins ouvrables, ce sont des outils indispensables. Il incombe � notre collectivit� de les installer au plus vite dans l?ensemble des classes et des r�fectoires. Nous proposons de le faire d?ici � la mi-mai. Rappelons � l?Etat ses responsabilit�s et allons au bout des n�tres.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur AQUA.

La parole est � M. BOURNAZEL, pour le groupe "Ind�pendants et Progressistes".

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, plus d?un an que nous vivons cette pand�mie qui a profond�ment boulevers� nos vies, plus d?un an que le Gouvernement, sous l?impulsion du Pr�sident de la R�publique, m�ne ce combat contre la Covid-19 avec le personnel soignant en premi�re ligne, avec les collectivit�s territoriales et tous nos concitoyens. Un combat particuli�rement difficile, tant les al�as sont nombreux et la situation in�dite.

G�rer une crise de cette ampleur, aussi dure, aussi douloureuse, demande de la responsabilit� et de l?humilit�. Certains ont des avis sur tout et se sont souvent contredits de semaine en semaine. On ne gouverne pas � coups de "y?a qu?�" et de "faut qu?on". Je pense notamment � ceux qui, sur un plan national, ont milit� tant�t pour la r�ouverture de tout et quelques semaines apr�s qui militaient pour un confinement total.

Aucun pays dans le monde n?a la recette miracle. Des pays europ�ens avaient �t� pris en exemple cet automne, dans la fin de l?hiver ils n?�taient plus des vitrines. La Chine a son vaccin et on a vu hier, par des enqu�tes, que ce vaccin dysfonctionne largement. Au Chili, troisi�me pays au monde avec plus de 50�% de la population vaccin�e, on entre dans l?automne austral et on reconfine parce qu?il y a une nouvelle vague. Beaucoup de sens de responsabilit�, beaucoup d?humilit�.

Comment concilier la s�curit� sanitaire des Fran�ais tout en maintenant une activit� �conomique et sociale�? Comment faire que nos jeunes puissent dans ce contexte poursuivre leur scolarit� sans occulter les fortes contraintes que cela impose�? L?adaptation, l?agilit� et la proportionnalit� ont �t� au c?ur des pr�occupations du Pr�sident de la R�publique, du Gouvernement et, je le crois, de tous les d�cideurs. Jamais des aides aussi cons�quentes n?avaient �t� d�ploy�es pour nos entrepreneurs, pour nos commer�ants, pour les salari�s et notre tissu �conomique en g�n�ral, pour tous les secteurs les plus durement touch�s, comme le tourisme, le sport ou la culture. Le ch�mage partiel a permis, par ailleurs, de sauver des millions d?emplois et derri�re cela de nombreuses familles.

Le 21 juillet dernier, les chefs d?Etat et de Gouvernements europ�ens s?accordaient autour d?un plan de relance exceptionnel de 750 milliards d?euros, destin� � surmonter cette crise et � pr�parer la relance, dont 40 milliards destin�s � la France, venant ainsi s?ajouter au plan national France Relance de 100 milliards d?euros qui s?articule autour de trois axes�: l?�cologie, la comp�titivit� et la coh�sion sociale.

La sortie de crise ne peut �videmment s?envisager qu?� l?aune d?une politique de vaccination massive qui, apr�s avoir cibl� des publics prioritaires, va d�sormais monter en puissance afin de prot�ger tous les Fran�ais. La g�n�ralisation des tests a aussi permis de mieux d�tecter plus massivement la population. Rappelons �galement que la France, avec une politique sanitaire g�n�reuse, est un des rares pays au monde � ne pas exiger de sympt�mes ou de cas contacts pour rembourser l?int�gralit� du test PCR. Enfin, le lancement des autotests en vente libre va concourir aussi � mieux identifier et pr�venir les cas positifs.

Nous avons aujourd?hui le devoir collectivement de pr�parer la suite. Je dis collectivement car la reprise ne peut �tre appr�hend�e qu?avec le concours et la bonne volont� de tous les acteurs, Etat et collectivit�s territoriales en premier lieu. Notre groupe a bien entendu soutenu le plan de relance port� par la Ville de Paris en mai 2020, ainsi que les mesures vot�es depuis, notamment les mesures d?exon�ration.

J?avais eu l?occasion de l?�voquer lors du d�bat budg�taire et nous avons aujourd?hui une certitude�: la dur�e de la crise et son intensit� vont devoir conduire � une priorisation des politiques publiques � mener. La relance �conomique prendra du temps, y compris � Paris o� de nombreux secteurs, comme le sport, le tourisme ou la culture, sont durement �prouv�s. Le commerce de proximit� aussi, qui sera un des acteurs de la relance, doit b�n�ficier d?un soutien accru de la collectivit�. Nous avions ainsi propos� de r�affecter une partie du compte foncier au rachat de baux commerciaux en p�ril � cause de la crise.

Ce sont les m�nages enfin, qui pour certains connaissent une baisse de leurs revenus et qui ont du mal � finir leur fin de mois, une fois leur loyer pay�. Je vous soumets de nouveau cette proposition de lancer, en lien avec l?Etat et d?autres collectivit�s, un fonds de garantie de paiement des loyers, dans le parc public comme dans le parc priv�, pour les m�nages qui de fa�on transitoire n?arrivent plus � assurer leur paiement de loyer. Il s?agit d?une d�marche vertueuse pour les propri�taires comme pour les locataires.

Madame la Maire, vous savez que j?ai � c?ur l?int�r�t g�n�ral, et je crois qu?au fond nous avons tous � gagner � �tre pragmatiques et responsables. Je crois, et je le dis avec une grande conviction, au sens de la responsabilit�, � la rationalit�, � la nuance et � la mod�ration. Chacun � son niveau doit pouvoir apporter sa pierre � l?�difice, afin de reconstruire notre maison commune et retrouver la vie que nous aimons. Face � cette crise sans pr�c�dent, jouons collectif. Je veux saluer chaleureusement l?engagement des personnels de la Ville.

Enfin, Madame la Maire, j?esp�re que vous prendrez en compte nos propositions. Vous pourrez alors compter sur notre soutien, afin de prot�ger les Parisiennes et Parisiens de la crise et pr�parer l?avenir de Paris. Notre seule boussole est l?int�r�t g�n�ral, c?est-�-dire le service de Paris et de ses habitants, finalement le seul qui compte.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur.

Je donne la parole au pr�sident du groupe Paris en commun, M. R�mi F�RAUD.

M. R�mi F�RAUD. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, il y a un an et un mois, au premier jour d?un confinement qu?on nous pr�disait pour quelques semaines, le Pr�sident de la R�publique nous annon�ait que nous �tions en guerre contre la pand�mie. On peut douter de la pertinence de ce mot "guerre", mais force est de constater que le combat est loin d?�tre termin�. Et il y a six semaines, le Gouvernement demandait aux Fran�ais de tenir quatre � six semaines, nous y sommes.

Aujourd?hui, en avril 2021, alors que nous approchons les 100.000 morts en France, la pand�mie est toujours l�, plus forte que jamais, avec plusieurs milliers de nouveaux cas par jour et toujours moins de 5�% de la population totalement vaccin�e, un taux d?occupation en r�animation d�passant les 100�% et m�me les 150�% en Ile-de-France, entra�nant toujours davantage de d�programmations qui bien souvent s?apparentent � un tri des malades.

Alors oui, Paris m�ne une bataille particuli�rement rude. Parce que la crise sanitaire nous oblige, nous avons accompagn� d�s le d�but les d�cisions du Gouvernement, en responsabilit�, avec loyaut�, m�me lorsque nous �tions en d�saccord. Pour autant, les collectivit�s locales, dont la n�tre, pas plus que le Parlement n?ont �t� vraiment associ�s � aucun moment aux d�cisions prises. Cela fait des mois que nous demandons toujours en vain plus de transparence, plus de clart�, plus de coh�rence et plus de d�mocratie sanitaire.

Nous nous sommes attach�s avec l?ensemble des �lus parisiens, gr�ce aux services et aux moyens de la Ville, � accompagner, � soulager le travail des soignants, � ralentir la progression du virus, � permettre aux commerces de trouver des solutions innovantes, � soutenir ceux qui ont d� fermer, � aider les familles � faire face et � mettre � l?abri les plus pr�caires des Parisiens. Les personnels de la Ville ont �t� sur tous les fronts, au-del� bien souvent de ce que l?on pouvait exiger d?eux et je veux ici, au nom de mon groupe, les en remercier.

C?est vrai sur le front sanitaire, o� nous avons install� tr�s rapidement des centres de tests, puis 20 centres de vaccination dans Paris, contribuant ainsi grandement � ce que le taux de vaccination soit plus �lev� � Paris qu?en moyenne en Ile-de-France. Depuis des mois, nous avons pr�n� une campagne de vaccination massive, parce que nous savions, comme nous tous ici, que c?�tait le moyen le plus efficace de lutter contre la pand�mie.

Nous avons demand�, sans succ�s malheureusement, la g�n�ralisation des tests salivaires dans les �coles, d�s que ces derniers ont �t� disponibles. Aujourd?hui, nous demandons solennellement au Gouvernement que les enseignants puissent �tre vaccin�s en priorit� pour que l?�cole puisse reprendre, oui, mais dans de bonnes conditions.

Nous plaidons, aussi et l� encore sans retour du Gouvernement, pour l?ouverture de grands centres de vaccination � Paris qui nous permettraient d?accro�tre les capacit�s vaccinales. Nous demandons instamment � l?Etat d?augmenter notre production de vaccins. Nous l?avons fait aussi en votant, en Conseil de Paris du mois de f�vrier dernier, la mise en bien public des brevets. Anticiper encore et toujours, m�me si le chef de l?Etat d�cide de tout, tout seul, et bien souvent au dernier moment.

Sur le front social, nous avons �t� d?un volontarisme incontestable. Par exemple, en prolongeant la tr�ve hivernale des expulsions locatives jusqu?en octobre. Par exemple, en faisant face � la spectaculaire augmentation des demandes d?ouverture de droits, notamment concernant le R.S.A., et en permettant aux associations, qui luttent contre l?exclusion, de faire face aux n�cessit�s accrues de mise � l?abri, comme l?a encore montr� la derni�re Nuit de la Solidarit�.

Que fait de son c�t�le Gouvernement dont c?est la responsabilit�?

Le ch�mage partiel, certes, mais il refuse notre demande d?ouvrir les minima sociaux au moins de 25 ans. La pauvret�, notamment celle des enfants, augmente, de m�me que les in�galit�s et particuli�rement celles qui p�sent sur les femmes, qui sont pourtant souvent les premi�res de corv�e pour faire vivre les secteurs essentiels. Alors m�me que leur acc�s n?est pas �largi, les minima sociaux sont � peine revaloris�s en 2021 � 0,1�%. En m�me temps, le Gouvernement ne trouve rien de plus urgent que de relancer la r�forme de l?assurance ch�mage. Tout est question de priorit�.

Alors oui, nous sommes volontaristes pour l?�conomie et pour la culture aussi. Oui, nous sommes encore et toujours mobilis�s contre la pand�mie � Paris. Partout en France, ce sont les collectivit�s, les villes qui sont en premi�re ligne. Mais nous nous sentons parfois bien seuls et si peu associ�s aux d�cisions et aux strat�gies. Entre atermoiements incompr�hensibles, m�me pour la tenue des �lections qui devraient �tre d�cal�es d?une semaine, va savoir pourquoi, et explications approximatives, annonces martiales, solennelles mais souvent contradictoires, et une mise en ?uvre erratique de la part des autorit�s de l?Etat, nous attendons toujours une politique coh�rente, concert�e et efficace qui nous permette, non pas de vivre si mal avec la Covid-19 mais qui conduise � une circulation minimale du virus et � une reprise maximale et rapide de la vie �conomique, culturelle et sociale.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�sident.

Je donne la parole � M. J�r�me LORIAU, pour le groupe Changer Paris, par �cran interpos�.

M. J�r�me LORIAU. - Mes chers coll�gues, pr�s de 100.000 de nos concitoyens sont d�c�d�s, victimes du Covid, et des dizaines de milliers d?autres vivent depuis un an avec un cancer ou une maladie chronique sans m�me le savoir parce que les p�riodes de d�programmation successives ont paralys� un syst�me de soins d�j� �reint�. Nos enfants, nos �tudiants subissent des conditions d?apprentissage d�grad�es, g�n�rant de plus en plus de d�sordres psychologiques. Le temps me manque pour �voquer l?�mergence des violences entre jeunes, faites aux femmes, envers les enfants.

L?ann�e 2020 avait �t� celle du scandale de la p�nurie des masques. La p�nurie 2021 est celles des doses vaccinales. Une politique sanitaire ne se construit pas � coups d?allocutions t�l�vis�es, de conf�rences de presse ou d?incantations m�diatiques, elle se construit par les moyens r�els que l?on donne aux acteurs du quotidien pour mener leur combat.

Chacun des calendriers vaccinaux successifs, d�clin�s de mani�re p�remptoire par le Gouvernement, a �t� d�menti dans les faits. Et � Paris, dans les semaines qui viennent, c?est bien � une baisse des doses de primo-vaccination que nous nous attendons. L?annonce r�p�t�e d?acc�l�ration de la vaccination tourne au mensonge d?Etat.

C?est d?une politique de vaccination ambitieuse dont les Parisiens ont besoin, pas d?une complicit� avec l?Etat incapable de fournir les doses n�cessaires. Vous ne pouvez continuer dans les conf�rences hebdomadaires � vous borner seulement � d�plorer cet �tat de fait. Centres de vaccination, m�decins et pharmaciens sont pr�ts et ne cessent de r�clamer les doses pour vacciner. Ce n?est pas aux initiatives de ceux qui veulent vacciner toujours plus, toujours plus vite que nous attendons que vous vous opposiez, mais bien � ceux qui ne mettent pas suffisamment � disposition de doses vaccinales pour les Parisiens. Peut-�tre l?avez-vous, en d�posant de nouveaux v?ux, enfin int�gr�. Voil� la place que nous attendons pour l?Ex�cutif parisien.

C?est cette m�me ambition qui fait d�faut quand il s?agit de r�aliser d?ailleurs � grande �chelle des tests salivaires dans les �coles et o� l?intervention finalement ne se borne qu?� quelques �tablissements par arrondissement. Face � un traumatisme, il y a un temps pour la sid�ration, pour l?adaptation et ensuite pour voir venir celui de la reconqu�te.

Cette r�silience face au Covid � Paris appelle une ambition nouvelle, une dynamique nouvelle de la part de l?Ex�cutif � la mesure des responsabilit�s d�j� prises par les maires d?arrondissement. Il ne peut exister de vide dans la lutte anti-Covid entre l?Etat et les �lus de proximit�. Le r�le de l?Ex�cutif parisien est d?�tre r�solument � leurs c�t�s. L?urgence sanitaire n?est pas qu?un mot.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur LORIAU.

Je donne la parole � Mme CARR�RE-G�E. Il vous reste 3 minutes 36 pour trois orateurs.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Il y a ceux qui souffrent dans leur corps parce qu?ils sont malades, dans leur c?ur parce qu?ils ont perdu des proches, et tous ceux qui souffrent de la crise �conomique et sociale aussi.

La stabilisation actuelle des taux d?incidence � Paris ne doit pas masquer l?essentiel. Son niveau est encore tr�s �lev� et surtout le fait que le taux de positivit� des tests augmente chez les 75�ans et plus font que l?h�pital et les soignants vont continuer � subir une tension extr�me au cours des prochaines semaines.

Les variants sud-africain et br�silien, hautement contagieux et contre lesquels tous les vaccins ne sont pas �galement protecteurs, repr�sentent actuellement 4 � 5�% des contaminations � Paris�; c?est exactement le taux que repr�sentait le variant britannique en janvier. On n?est pas � l?abri d?une quatri�me vague et tout doit �tre fait pour l?�viter.

Face � cela, on le sait depuis tr�s longtemps, l?Etat n?a pas �t� et n?est pas franchement au rendez-vous�: c?�tait les masques, les tests, et c?est maintenant la p�nurie de vaccins que voudraient dissimuler des annonces martiales d?acc�l�ration � tout va. Il faut certes le souligner et faire pression sur lui.

Mais si on veut bien se concentrer sur les comp�tences de chacun, et je crois que c?est une des cl�s de la r�ussite, voici ce que je voudrais souligner.

Premi�rement, dans cette p�riode o� tant de gens souffrent et dont on ne voit pas la fin, la communication est essentielle. La parole publique doit toujours rester cr�dible pour �tre respect�e. Deuxi�mement, dans l?imm�diat, l?urgence, la strat�gie, et j?esp�re que l?on est d?accord, c?est le z�ro cluster � Paris. Pour cela, les solutions sont connues depuis si longtemps et elles ne sont pas appliqu�es. Toutes les �coles, les r�fectoires, les �tablissements m�dico-sociaux, tous les b�timents de la Ville devraient �tre �quip�s de d�tecteurs de CO2 et de purificateurs d?air. Il n?y en a pas partout. Depuis des mois et des mois, une ou deux fois par semaine, il devrait y avoir partout des d�sinfections, ce n?est malheureusement pas du tout le cas.

En deuxi�me point, je ne sais pas combien de fois il faudrait le r�p�ter mais tant que toutes les personnes vuln�rables ne sont pas vaccin�es, elles doivent porter des FFP2. Leur prix a diminu� mais il demeure trop �lev� pour beaucoup de Parisiens et il faut leur en fournir.

Enfin, et l� aussi c?est r�p�t� depuis un an, rien n?est encore fait malheureusement pour permettre, � tous ceux qui ne peuvent pas s?isoler dans un logement surpeupl� alors qu?ils sont cas contacts ou positifs, de le faire sans se ruiner. Rien n?est propos� � Paris, c?est la responsabilit� de la Ville de mettre � l?abri les Parisiens. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci.

Il reste 1 minute 26 pour deux orateurs.

La parole est � Mme Delphine MALACHARD DES REYSSIERS, pour le groupe Changer Paris.

Mme Delphine MALACHARD DES REYSSIERS. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, afin de pr�parer une rentr�e sereine pour les �l�ves et les enseignants, nous devons mobiliser tous les outils efficaces, sous peine de voir les fermetures de classe se multiplier � nouveau.

Pour tracer et isoler, il faut tester massivement et r�guli�rement les �l�ves, tout comme les personnels de l?Education nationale et de la Ville de Paris. Or, les d�pistages salivaires sont limit�s en raison de la saturation des laboratoires, ce qui a conduit la DASES � r�duire significativement le nombre d?�coles test�es avant l?annonce de leur fermeture.

Pour �chapper � cette saturation, nous proposons de d�velopper les tests "pooling". Ils consistent � tester l?ensemble des pr�l�vements dans une seule analyse et si l?�chantillon est positif, alors un d�pistage individuel doit �tre organis�. Cette modalit� de test rapide et non invasive est �videmment privil�gi�e par les parents et elle permettrait de tester r�guli�rement chaque classe. Cette pratique que nous proposons d?employer � Paris permet une d�tection et donc un isolement pr�coce des personnes ou groupes de personnes positives, tout en raccourcissant les d�lais et donc les co�ts. En cassant la cha�ne des contaminations, ces tests optimisent les chances de maintenir ouvertes les classes, alors m�mes que les �l�ves subissent une ann�e scolaire largement perturb�e. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - 15 secondes pour Mme Samia BADAT-KARAM.

Mme Samia BADAT-KARAM. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, la fermeture des �coles d�cid�e pour ce mois d?avril marque un �chec, pour les petits Parisiens qui sont d�j� tant �prouv�s par cette ann�e de crise et dont beaucoup montrent des signes de d�crochage, mais aussi pour nous, adultes, qui n?avons pas r�ussi � les prot�ger comme il se doit.

Le sens de ce v?u est tr�s simple, il s?agit d?installer, comme l?ont fait d?autres collectivit�s, des purificateurs d?air dans les cantines?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je suis d�sol�e mais vous avez �puis� votre temps de parole.

Mme Samia BADAT-KARAM. - Laissez-moi juste dix secondes pour finir.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Allez-y, ce sera 10 secondes de plus.

Mme Samia BADAT-KARAM. - Ces purificateurs d?air ont prouv� leur efficacit�, en t�moigne le nombre croissant de collectivit�s qui en ont install� dans leurs r�fectoires.

J?ajouterai juste, puisqu?il me reste dix secondes?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Non, il ne vous reste plus 10 secondes, vous les avez largement d�pass�es�! Mais bon, allez-y, finissez.

Mme Samia BADAT-KARAM. - Je voulais juste vous dire, puisque je n?ai pas pr�sent� mon v?u, que nous ne voterons pas votre v?u bis pour une seule raison, car si nous nous r�jouissons que vous soyez enfin venus � nos pr�occupations en face des plus jeunes?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame. Vous avez tr�s largement d�pass� le temps de parole.

Mme Samia BADAT-KARAM. - ? la solution propos�e ne correspond pas � notre d�marche.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Apr�s ce d�bat, je remercie chacune des oratrices et chacun des orateurs. Je vais donner la parole d?abord � Anne SOUYRIS et � Emmanuel GR�GOIRE. Puis je proposerai � Laurence PATRICE de dire deux mots sur le v?u de l?Ex�cutif, avant de proc�der au vote.

Anne SOUYRIS, puis Emmanuel GR�GOIRE.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Merci surtout de ce d�bat organis� qui est � l?image, je crois, de ce que nous avons voulu faire � la Ville de Paris depuis maintenant plus d?un an, c?est-�-dire avoir une politique de d�bats, de transparence et d?adaptation � la situation.

C?est une adaptation qui ne peut pas se faire dans la pr�cipitation, comme le fait depuis un an le Gouvernement, mais que nous avons souhait�, nous, faire � la Mairie de Paris, d�s le mois de janvier quand les pr�mices sont arriv�es � nos oreilles � Paris - en fait, cela datait d?avant mais les premiers chiffres et les premi�res alertes, nous les avions eus en janvier. Il est donc important de rappeler que, d�s janvier, nous avons tout de suite propos� des premi�res mesures.

Par exemple, nous avons propos� dans les �coles, quand les familles revenaient de Chine et de la r�gion de Wuhan, qu?elles restent quinze jours � la maison, par mesure de pr�vention avant de revenir dans les �coles. Cette mesure, qui �tait simple, que nous avons propos�e imm�diatement au Rectorat � l?�poque, a �t� refus�e par le Rectorat.

Je vous le dis parce que c?est � l?image de ce que nous vivons depuis un an, c?est une situation o� on nous dit�� chaque fois�: n?inqui�tons pas les gens, disons-leur ce qu?ils ont envie d?entendre, et en fait nous n?aboutissons jamais qu?� des mirages. C?est la situation des promesses que nous avons depuis un an.

Encore l�, sur les vaccins, j?ai envie de vous rappeler une question simple. Mme la Maire nous a dit un certain nombre de chiffres, mais actuellement nous ne d�passons pas les 40.000 doses par semaine. Mais ne serait-ce que pour correspondre � la promesse de M. CASTEX, c?est-�-dire qu?au 15 juin nous ayons vaccin� les plus de 55 ans, il faudrait que l?on ait pour le moins 100.000 doses � Paris chaque semaine, d�j� au moins depuis quinze jours. Et ce n?est pas le cas et ce ne sera pas le cas dans toutes les pr�visions que l?on nous donne d?ici la fin du mois de mai. Qu?est-ce donc que cette dissension, cette dichotomie et m�me ce mensonge qui nous accompagnent en permanence�?

Face � cela, dans ce d�bat organis�, pourquoi avons-nous souhait� en particulier rassembler un bon nombre de v?ux que les diff�rents groupes nous ont donn�s � �tudier�? C?est justement pour avoir une strat�gie, une strat�gie avec notre Conseil consultatif, une strat�gie avec ces d�bats, une strat�gie avec votre travail � vous.

Je prendrai �videmment l?exemple des v?ux sur la question des vaccins, dont j?ai d�j� un peu �voqu� le contenu. Un certain nombre de v?ux concernent en particulier la solidarit� internationale et les brevets des vaccins. Je crois que nous sommes un certain nombre ici. L�, cela a �t� d�pos� par le groupe Communiste, mais on a � chaque fois �t� dans ce sens. Le v?u a �t� d�pos� aussi par le groupe Ecologiste et je crois que cela a �t� �galement demand� par le groupe PEC pr�c�demment. Vous voyez que ce sujet d�passe largement les groupes et nous continuerons de demander au Gouvernement d?aller dans ce sens.

C?est une question de production � l?int�rieur de l?Europe, mais c?est aussi une question de solidarit� internationale avec les plus pauvres qui n?ont pas les moyens, ni de se prot�ger en se soignant plus et mieux, ni de se prot�ger par la pr�vention que permet le vaccin. Donc oui, bien s�r, sur cette question, nous donnons un avis favorable, � la fois au v?u du groupe Ecologiste de Paris et au v?u du groupe Communiste et Citoyen.

Puis, je voulais aussi dire un mot sur la question des tests salivaires, en particulier des tests dans les �coles et sur toute la question des �coles. Vous avez �t� nombreux � nous proposer des v?ux sur les �coles. Pourquoi�? Parce que c?est un centre n�vralgique, � la fois de notre vie sociale, de notre vie citoyenne, de l?�galit� r�publicaine entre nous dans la soci�t� et dans la soci�t� parisienne �videmment, et donc des in�galit�s quand les �coles ferment.

Mais c?est aussi l?endroit o� on peut faire de la r�duction des risques, o� il est possible non pas de regarder les �coles comme un lieu de vecteur de l?�pid�mie mais comme un lieu qui pourrait �tre aussi mod�le - quand je dis les �coles, ce sont tous les �tablissements �videmment, que ce soit les petites �coles jusqu?� l?universit� - et qui nous permettrait de montrer comment devrait �tre une d�mocratie moderne, avec des tests quand il y a une �pid�mie, avec des tests syst�matiques et non pas quelques tests dans quelques �coles ou quelques lyc�es choisis on ne sait pas tr�s bien comment.

Cela veut dire aussi des capteurs d?air pour faire en sorte que tout le monde puisse ouvrir au bon moment les fen�tres et apprendre � avoir les gestes qui sauvent. C?est aussi possible. D?ailleurs, nous sommes en train d?installer nombre de capteurs partout dans les �coles. Le groupe Communiste a demand� une g�n�ralisation et nous allons dans ce sens avec un accompagnement tr�s fort de notre Conseil consultatif qui nous aide � g�n�raliser cette question.

Puis, vous savez qu?il y a aussi, et c?est pour cette raison que nous avons souhait� faire une proposition de v?u de l?Ex�cutif, toute la question de la non-pr�paration � chaque fois de l?Etat. Quand on nous a dit tout d?un coup ce week-end, il y a quelques jours, qu?il fallait vacciner les personnes � partir de 55 ans avec AstraZeneca et avec Pfizer � partir de 60 ans, c?�tait sans nous pr�venir un jour avant et sans qu?il y ait pour autant une augmentation du nombre de doses.

Nous avons donc souhait� proposer un v?u aux diff�rents maires d?arrondissement, aux diff�rents groupes politiques, en disant qu?il est important de faire en sorte de ne pas avoir des clivages politiques, qui n?existent pas dans cette situation, et qu?il fallait plusieurs choses.

D?abord, nous devons avoir une organisation pr�alable avec les instances locales. C?est tr�s important d?avoir une vraie concertation de terrain pr�alable pour pouvoir organiser les choses. La question de la vaccination n?est actuellement pas du tout pens�e en termes de strat�gie. Par exemple, pour les vaccinations des enseignants et des �quipes �ducatives, c?�tait le moment o� jamais, pendant ces trois semaines ou peut-�tre un mois de confinement et d?arr�t des �coles, de se mettre � vacciner massivement les �quipes �ducatives. Eh bien, plus rien n?est dit sur cette question. Simplement, on baisse tout d?un coup de quelques ann�es l?�ge auquel on a le droit de se faire vacciner.

Vous voyez cette absence de strat�gie que nous regrettons. Des propositions concr�tes pour pouvoir am�liorer cette vaccination, les conditions de cette vaccination et pour aller dans le sens d?une r�duction des risques, avoir une vie avec un Covid maintenu au plus bas et tr�s rapidement dans une soci�t� moins in�galitaire, avec une �cole fonctionnelle, c?est ce que nous proposons � votre vote avec ce v?u de l?Ex�cutif.

Excusez-moi d?avoir �t� un peu longue, en tout cas je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Anne SOUYRIS. Et merci pour le travail fait depuis plus d?un an ensemble sur cette crise sanitaire. Je veux dire que j?appr�cie et la solidit� et la solidarit� et l?engagement qui a �t� le v�tre. Vraiment, merci beaucoup.

Je donne la parole � Emmanuel GR�GOIRE, mon premier adjoint, pour r�pondre aussi aux diff�rentes questions qui ont �man� de ce d�bat. Emmanuel�?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Effectivement, ce sera une r�ponse compl�mentaire de celle de notre coll�gue Anne SOUYRIS, pour notamment reprendre un certain nombre d?�l�ments dans les interventions, et de r�ponse � des v?ux qui ne sont pas strictement li�s � la situation sanitaire mais � tout ce qui l?entoure et qui nous a tant mobilis�s ces derniers mois.

D?abord, je voudrais rappeler et remercier l?ensemble des groupes et des intervenants, et aussi dire que depuis maintenant un an, nous avons, je le crois, nourri une relation de travail tr�s �troite avec tous les maires d?arrondissement, avec tous les groupes. Nous l?avons fait �videmment dans l?int�r�t des Parisiens et nous l?avons fait, je le crois, de fa�on constructive, respectueuse, parfois un peu �loign�e des quolibets que nous lisons dans la presse et qui ne traduisent en rien la relation de travail quotidienne qui est la n�tre collectivement, autour de vous, Madame la Maire, et qui, je crois, devrait pouvoir continuer � nous inspirer.

Il y avait �videmment dans les interventions plusieurs �vocations tout � fait fondamentales sur les cons�quences graves sur le plan social et �conomique de la crise sanitaire que nous connaissons. Je voudrais redire ici, mais je ne veux pas �tre trop long, la mobilisation, qui est celle de l?Ex�cutif pour accompagner du mieux possible l?ensemble des acteurs qui sont frapp�s par cette crise, et pour pr�parer � leurs c�t�s les sc�narios les plus anticip�s et les plus positifs quand nous pourrons tourner la page de la crise sanitaire. Conseil apr�s Conseil, et nous le referons � l?ordre du jour de notre s�ance de ce mois, nous avons l?occasion � la fois de faire un point sur la situation, notamment sur le plan �conomique, et de soutenir massivement les acteurs afin d?en limiter les effets.

Nous continuerons � pr�parer cette sortie de crise avec l?ensemble de l?Ex�cutif, de fa�on � limiter notamment l?impact sur l?emploi parisien qui a �t�, vous le savez, durement �prouv�. Eprouv� du fait de la crise sanitaire elle-m�me, mais aussi �prouv�, vous le savez, du fait que notre capitale si attractive a �t� priv�e de ce qui fait notre grande richesse, c?est-�-dire les nombreux visiteurs qui lui rendent visite chaque ann�e, que ce soient d?ailleurs des visiteurs europ�ens, fran�ais ou internationaux non europ�ens.

Il y a un v?u sur l?accompagnement des entreprises pendant et post-crise en mati�re de d�placements, pour lequel nous �mettons un avis �videmment favorable. C?est un sujet de proposer sur le long terme des alternatives de mobilit�s qui tiennent compte des enseignements de la crise sanitaire et qui puissent �tre p�rennis�es. Puis c?est aussi cette exp�rimentation que nous souhaitons porter de la mise en place d?horaires d�cal�s, qui permet � charge d?usage constante de lisser le degr�, l?intensit� d?usage des transports publics, et donc de limiter l?utilisation. C?est d?ailleurs un raisonnement que nous avions depuis longtemps de r�fl�chir sur cette piste, puisqu?elle est valable y compris pour le confort de voyage en dehors des crit�res strictement sanitaires.

Nous regrettons d?ailleurs, je le dis, d?avoir appris par voie de presse les nouvelles fr�quences du m�tro. Nous trouvons que ce n?est pas � la hauteur de la mission d?I.D.F.M. et notamment de sa pr�sidente Val�rie P�CRESSE. Il n?est pas normal que nous n?ayons pas connaissance, si ce n?�tait par courtoisie r�publicaine au moins au titre de la substantielle subvention que nous lui versons, d?avoir �t� inform�s par voie de presse de tous ces changements qui auraient m�rit� d?�tre � tout le moins mieux partag�s et sans doute m�me amend�s.

Un autre sujet, tout � fait fondamental et je conclurai mon propos ainsi, est le th�me port� par le v?u du Groupe Communiste et Citoyen relatif au Plan de relance national pour les collectivit�s territoriales. Vous l?avez dit, le Plan de relance repr�sente 100 milliards d?euros, dont 40 milliards d?euros provenant de l?Union europ�enne et si, dans le discours, le Gouvernement fran�ais appelle � une association des territoires, la r�alit� est toute diff�rente. Elle est toute diff�rente parce que les collectivit�s territoriales ont de plein fouet subi les cons�quences �conomiques, financi�res et sociales de cette crise sanitaire, sans que l?Etat vienne en soutien, si ce n?est de fa�on extr�mement marginale en g�n�ral et quasiment inexistante en particulier pour la Ville de Paris.

Nous devons donc faire face - nous avons d�j� eu l?occasion d?en parler et nous en reparlerons - � des cons�quences financi�res qui n?ont pas, pour le moment, rencontr� la solidarit� du Gouvernement. C?est �videmment un sujet que politiquement les associations repr�sentatives des collectivit�s territoriales plaident. Elles demandent au Gouvernement des mesures exceptionnelles � la hauteur de la situation exceptionnelle que nous connaissons, que ce soit "France urbaine", l?"Association des maires de France", l?association "R�gions de France" ou l?"Assembl�e des d�partements de France".

Il y aura donc un avis favorable sur ce v?u, avec quelques amendements qui vous ont �t� transmis et qui nous permettront de travailler sur ce Plan de relance national et comment mieux y associer les collectivit�s territoriales.

Permettez-moi de conclure, Madame la Maire, en saluant tous les agents du service public qui sont sur le front. Je me dis que parfois nous ne leur rendons pas - je ne parle pas d?ici - suffisamment l?hommage qu?ils m�ritent. Et en ce moment, je ne sais pas si le hashtag qui a circul� �tait le bon mais le mien sera�: "Merci".

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci � vous et en effet aux agents qui sont notamment pour beaucoup d?entre eux en premi�re ligne.

Laurence PATRICE, sur la pr�sentation du v?u de l?Ex�cutif.

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, nous l?avons vu lors de cette discussion, toutes les Parisiennes et les Parisiens sont durement touch�s par cette crise sanitaire. Il y a ceux qui sont d�c�d�s et d?autres qui continuent � subir dans leur vie quotidienne les effets de la maladie, � tous les �ges et dans toutes les cat�gories sociales.

Il semble donc tout � fait n�cessaire, � la fois maintenant et pour l?avenir, dans cette trag�die humaine, la plus grave �pid�mie � laquelle les habitants de Paris sont confront�s depuis un si�cle et un �v�nement mondial dont on n?a pas fini de ressentir les r�percussions, de pr�server la m�moire de cette trag�die.

D?abord parce que finalement toutes ces vies bris�es, ces destins foudroy�s et toute la d�tresse sociale et humaine, m�me si on parle beaucoup et tout le temps de cette �pid�mie et de ses cons�quences, sont en fait perdus dans l?anonymat des chiffres, des statistiques. Il semble donc important de pouvoir redonner une visibilit�, une identit� � toutes ces victimes.

C?est d?ailleurs la demande de beaucoup d?associations, des associations de parents de victimes du Covid-19 qui souhaitent que les autorit�s publiques rendent un hommage public, m�me si la trag�die est en cours et qu?elle continue de frapper. Cet hommage, ce recueillement public semblent importants pour aider � accompagner d�j� ces familles dans leur travail de deuil, et aussi pour apporter un soutien et participer � la r�silience � la fois individuelle et collective.

Nous le savons, il y a l?Institut Covid 19 Ad Memoriam, pr�sid� par la professeure Laetitia ATLANI-DUAULT, et comme pr�sidents d?honneur le professeur Jean-Fran�ois DELFRAISSY que nous connaissons bien et la prix Nobel Fran�oise BARR�-SINOUSSI, qui m�ne actuellement une initiative pour un lieu de m�moire active et num�rique de la pand�mie, et qui a l?ambition d?associer des mondes multiples pour penser ensemble cette pand�mie, fabriquer du commun et de la m�moire.

Par ailleurs, la F�d�ration fran�aise hospitali�re, en partenariat avec Ad Memoriam?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il va falloir conclure sur la pr�sentation.

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - ? souhaite une Journ�e nationale de c�l�bration pour les soignants.

Je vous propose, chers coll�gues, au nom de l?Ex�cutif que la Ville de Paris mette en place sans d�lai un groupe de travail qui pourrait justement r�fl�chir avec les associations, tous les groupes politiques, des personnalit�s qualifi�es, des artistes, pour proposer � la Maire de Paris un hommage public immat�riel ou mat�riel, qui rendrait visibilit� � toutes ces victimes, et que nous soyons aussi la collectivit� qui participe au travail de l?Institut Ad Memoriam.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Et nous serions d?ailleurs la premi�re collectivit� � y participer. Je tiens particuli�rement � ce que nous puissions, comme vous l?avez tr�s bien dit, Madame PATRICE, �tre ensemble dans cette aventure m�morielle que nous devons � toutes les victimes du Covid.

Je vous demande de vous connecter pour pouvoir voter, pr�parez-vous.

Je vais mettre aux voix, au scrutin public, le v?u r�f�renc� n��111 de l?Ex�cutif qui vient de vous �tre pr�sent�.

Le scrutin est ouvert. N?oubliez pas de le valider.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Nous allons avoir les r�sultats.

Le vote est clos, tout le monde a pu voter�? Non�? Je laisse encore voter ceux qui n?ont pas vot�.

On a 124 personnes connect�es.

Le scrutin est clos.

Le projet de v?u est adopt� � l'unanimit�. (2021, V. 116).

Nous avons une unanimit� et je vous remercie concernant ce v?u de l?Ex�cutif. Nous poursuivons les votes.

En ce qui concerne la proposition de v?u r�f�renc�e n��1 d�pos�e par le groupe Communiste et Citoyen, amend�e telle que cela �tait pr�vu, je la mets aux voix, au scrutin public, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

Je vous invite � voter.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Est-ce que tout le monde a pu voter�?

Le scrutin est clos. La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2021, V.117).

Je vous remercie.

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc�e n��10 d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, amend�e par l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2021, V. 118).

Nous poursuivons. En r�ponse aux v?ux nos 2, 3, 4, 5, 6 et � l?amendement n��112, l?Ex�cutif a d�pos� un v?u n��7 bis.

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc�e n��2 d�pos�e par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

La proposition de v?u est repouss�e.

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc�e n��3 d�pos�e par le groupe Changer Paris, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos. La proposition de v?u est repouss�e.

Je crois que le v?u n��4 des groupes Ecologiste de Paris et "G�n�ration.s" est retir�, c?est cela�?

Concernant le v?u n��5 des groupes Ecologiste de Paris et "G�n�ration.s", idem. Il est retir�, c?est cela�?

Le v?u n��6 du groupe Communiste et Citoyen est retir�.

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition d?amendement n��112 d�pos�e Mme SIMONNET, assortie d'un avis d�favorable de l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos. La proposition d'amendement n��112 est repouss�e.

Sur le v?u n��7 bis de l?Ex�cutif, une explication de vote de M. Jean-No�l AQUA. Vous avez la parole.

M. Jean-No�l AQUA. - Madame la Maire, je voudrais dire quelques mots sur le v?u de l?Ex�cutif et revenir sur la question des capteurs au CO2.

Nous savons que ces capteurs sont essentiels dans la lutte contre la propagation du virus. Ils sont pr�vus d?ailleurs dans les protocoles sanitaires depuis mai de l?an dernier. La propagation du virus suit essentiellement la diffusion et la convection des a�rosols. Celles-ci sont corr�l�es � la propagation de gaz facilement tra�able, comme le dioxyde de carbone, et en suivant le CO2, on trace la propagation de fa�on indirecte du virus.

Depuis mai 2020, les protocoles nationaux, �tablis avec le Conseil scientifique pr�sid� par Jean-Fran�ois DELFRAISSY, pr�conisent l?installation de ces capteurs dans toutes les salles de classe et les r�fectoires. � ce jour et un an apr�s, on est � peu pr�s � 10�% des salles de classe qui en sont �quip�es � Paris. Nous pensons qu?il faut vraiment acc�l�rer. Nous l?avions d�j� dit en janvier dernier dans un v?u qui avait pourtant �t� vot� dans cette Assembl�e. Mais trois mois apr�s, l?impulsion n?est pas � la hauteur, de notre point de vue. J?en veux pour preuve la r�ponse dans le v?u de l?Ex�cutif, que nous voterons, mais nous demandions un d�ploiement pour la mi-mai et vous nous proposez, je cite, "que notre Conseil puisse se prononcer sur l?opportunit� d?une g�n�ralisation du dispositif".

Rassurez-moi�: y a-t-il quelqu?un dans cette Assembl�e municipale pour envisager que nous r�pondions non�? C?est-�-dire que nous d�cidions localement de ne pas appliquer les protocoles nationaux, alors m�me que c?est le cadre coordonn� national qui nous permettra de vaincre la pand�mie. Sinon, nous perdons encore du temps pr�cieux. Dans mes tablettes, le prochain Conseil est pour juin. Nous perdons donc encore deux mois pour appuyer sur la p�dale d?acc�l�rateur de ce d�ploiement.

Nous voterons donc le v?u de l?Ex�cutif, mais nous ne cesserons de plaider d?ici l� pour le d�ploiement de ces capteurs sans attendre.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur AQUA.

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de v?u r�f�renc� n��7 bis d�pos� par l?Ex�cutif.

Le scrutin est ouvert.

Favorable, puisque c?est l?Ex�cutif. Nous n?augurons pas encore les v?ux de l?Ex�cutif avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif. Bon, il y a tellement d?aberrations possibles?

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le projet de v?u est adopt�. (2021, V. 119).

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc�e n��8 d�pos�e par le groupe Ecologiste de Paris, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

La proposition de v?u est adopt�e. (2021, V. 120).

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u r�f�renc�e n��32 d�pos�e par le groupe Communiste et Citoyen, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

La proposition de v?u est adopt�e. (2021, V. 121).

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de v?u r�f�renc� n��122 d�pos� par l'Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

On va signaler si vous n?avez pas pu voter. Votre vote sera inscrit au compte rendu, si vous n?avez pas pu voter.

Le scrutin est clos. Le projet de v?u est adopt�. (2021, V. 122).

Je vous remercie.

Nous en avons termin� avec ce d�bat et je vous remercie pour sa bonne tenue.

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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