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Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif aux salons d’exposition et de vente d’animaux de compagnie sur les sites appartenant à la Ville. Vœu déposé par le groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes relatif à la fin des expositions et salons animaliers dans des lieux dont la Ville est propriétaire. Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent les v?ux r�f�renc�s nos�19, 20 et 20 bis relatifs � des salons d?exposition et de vente d?animaux de compagnie sur les sites appartenant � la Ville de Paris.

Pour commencer, la parole est � Mme Douchka MARKOVIC, qui est en ligne avec nous.

Madame MARKOVIC, est-ce que vous �tes avec nous�?

Mme Douchka MARKOVIC. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce v?u est l� pour demander � la Ville de Paris de ne plus autoriser dans ses espaces la possibilit� de mettre en place des salons ou des expositions de vente d?animaux domestiques, sauvages ou exotiques. En effet, ici, on cible plus particuli�rement "Animal Expo" et "Paris Animal Show", notamment dans le 12e arrondissement, au niveau du "Parc Floral".

Le v?u que nous avons d�pos� a �t� d�pos� aussi dans le 12e arrondissement. D?ailleurs, je voudrais remercier Emmanuelle PIERRE-MARIE, la maire du 12e arrondissement, et Manon HAVET, � la condition animale, qui ont port� ce v?u, lequel a �t� vot� par le conseil d?arrondissement du 12e arrondissement. D�j�, merci � elles.

Ce v?u, comme je l?ai dit, est l� aussi pour d�noncer le fait que ces salons sont l� pour faire des achats compulsifs, en sorte que les gens aient envie d?acheter des animaux, alors que l?on sait tr�s bien que la majorit� va soit d�p�rir, quand ce sont des animaux exotiques, soit �tre abandonn�e, quand ce sont des animaux domestiques - chats et chiens. On sait aussi que, dans ces salons, il y a un tiers des chiens qui sont issus du trafic et ont �t� import�s de fa�on ill�gale. On est dans un environnement stressant qui n?est favorable ni aux animaux, ni aux humains, finalement. Et donc, l?objectif est de demander que l?on cesse de donner, par exemple via des d�l�gations de service public, cette autorisation, qui est un engagement de la Ville envers le bien-�tre animal. Cet engagement doit �tre aussi visible dans les DSP et sur tous les terrains appartenant � la Ville de Paris.

Nous devons montrer l?exemple. Paris doit montrer l?exemple. On doit soutenir l?adoption. Je voudrais ajouter qu?il y a entre 60.000 et 100.000 chiens et chats qui sont abandonn�s chaque ann�e. L?objectif n?est pas de favoriser un achat compulsif, mais au contraire, de favoriser l?adoption de tous ces animaux qui ont �t� abandonn�s pendant une ann�e. 60.000, 100.000 chiens et chats, je le rappelle. C?est vraiment tr�s important.

Ensuite, il ne faut pas oublier une chose. C?est que, dans ces salons, il y a aussi ce que l?on appelle les "N.A.C.", c?est-�-dire les "nouveaux animaux de compagnie". Ce sont tous les animaux sauvages que l?on qualifie d?"exotiques".

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Il faut conclure, parce que vous avez d�pass� votre temps de 50 secondes d�j�.

Mme Douchka MARKOVIC. - Cela repr�sente des milliers d?animaux qui sont en France dans les familles. Et donc, plusieurs milliards d?euros aussi, puisque ce sont des animaux qui sont retir�s de leur espace naturel.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Madame MARKOVIC, il faut conclure.

Mme Douchka MARKOVIC. - Ce sont des animaux que l?on a retir�s de leur pays d?origine, que ce soit � Madagascar, en Indon�sie ou dans d?autres pays.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Madame MARKOVIC, je suis d�sol�, je dois passer � l?intervenant suivant.

Mme Douchka MARKOVIC. - Tout cela pour pouvoir les maintenir ici en captivit�.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Vous avez beaucoup d�pass�, Madame MARKOVIC. Je pense que, manifestement, elle ne m?entend pas.

Mme Douchka MARKOVIC. - Il faut savoir que la captivit� de ces animaux est, bien s�r, quelque chose d?extr�mement compliqu�, parce que cela demande?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Tr�s bien. Je vous prie de couper le micro de Mme MARKOVIC. Il faut pouvoir avancer. L�, ce n?est pas possible.

Nous allons passer � l?intervenant suivant.

Merci beaucoup.

La parole est � Mme Maud LELI�VRE, pour deux minutes.

Madame MARKOVIC, vous aviez deux minutes. Je vous ai laiss� une minute trente de plus. Mais vraiment, je ne peux pas.

Madame LELI�VRE, � vous.

Mme Maud LELIVRE. - Monsieur le Maire, merci, mais je crois que c?est un sujet important. C?est pourquoi ma coll�gue a peut-�tre d�pass� son temps.

Chaque ann�e, la Ville de Paris accueille des salons et expositions d?animaux vivants, notamment le salon "Animal Expo" au "Parc Floral". L?objet de ces salons est avant tout commercial, puisqu?ils sont destin�s � d�clencher des objectifs d?achat. C?est d?ailleurs en ce sens qu?un certain nombre de publicit�s sont affich�es de fa�on pr�alable dans le m�tro, mettant en sc�ne des chatons, des chiots et autres animaux b�b�s, visant � sensibiliser le public � un achat. Or, ces achats compulsifs d?animaux sont une cause majeure d?abandon ou de maltraitance, parce que le chaton grandit, le chien devient beaucoup plus grand, et il n?est plus possible de les accueillir dans des appartements petits ou parfois avec des enfants en bas �ge. Ces ventes ne font pas l?objet d?accompagnement par des professionnels, comme peuvent le conna�tre les adoptions � la S.P.A. qui permettent de faire prendre en compte au futur adoptant la taille de l?animal, son caract�re, la compatibilit� avec des enfants ou des personnes �g�es, ainsi que la compatibilit� avec d?autres animaux pr�sents dans le foyer.

Il est donc n�cessaire, lorsque l?on veut �tre une ville sensible � la condition animale, de freiner ces achats coup de c?ur qui ne peuvent aboutir qu?� des mauvaises conditions de vie post�rieures pour l?animal, mais au moment m�me du salon, o� les animaux sont soumis au stress, � la promiscuit�, au bruit et � la lumi�re. Les salons favorisent �galement le commerce interm�diaire des animaux de compagnie. Ce qu?a d�nonc� le d�put� Lo�c DOMBREVAL dans un rapport remis longuement.

Nous avons connaissance du v?u et du contre-v?u qui a �t� d�pos� par l?Ex�cutif visant � lancer une concertation avec les d�l�gataires. Nous vous proposons l?inverse, c?est-�-dire interdire la tenue des salons, notamment "Animal Expo", en attendant l?aboutissement de cette concertation. Celle-ci devra bien �videmment prendre en compte le bien-�tre animal et pas uniquement l?aspect �conomique pour la Ville de Paris.

Nous avons pour objectif, avec le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, de faire avancer la cause animale � Paris avec r�alisme et efficacit�. Maintenir ces salons de vente et d?exposition ne nous semble pas compatible avec cet objectif, ni avec celui affich� par la Ville de Paris.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Pour vous r�pondre, la parole est � M. Christophe NAJDOVSKI.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Je pr�sente un v?u de l?Ex�cutif en r�ponse au v?u du groupe Ecologiste de Paris et du groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, relatif aux salons d?expositions et de ventes pour animaux domestiques organis�s sur des sites appartenant � la Ville de Paris. Sont concern�s notamment le salon "Animal Expo" au "Parc Floral" et le salon "Paris Animal Show" au "Parc des expositions de la porte de Versailles". Il s?agit pour nous, comme nous l?avons fait lors de pr�c�dents Conseils de Paris, d?interroger la place des animaux dans la ville et les effets que peut avoir une marchandisation sans limites. Je peux le dire d?entr�e de jeu�: comme vous, je pense que ces salons, en l?�tat, ne peuvent perdurer. Je vous d�range, Madame DATI�? Par contre, vous, vous me d�rangez. Merci. Merci.

D?une part, ces salons encouragent fortement les achats compulsifs. Ces achats qui se font sur un coup de c?ur sans avoir pris pleinement la mesure des engagements que suppose la possession d?animaux domestiques. Or, on n?ach�te pas un animal comme on ach�te une lampe ou un bijou. Prendre soin d?un animal vivant doit d?abord passer par la case information, en lien avec des �leveurs professionnels. Je rappelle que ces achats compulsifs g�n�rent de nombreux abandons�: plus de 100.000 chaque ann�e en France. Le pire bilan europ�en.

D?autre part, la pr�sence d?animaux parfois non sevr�s dans ces salons qui accueillent plusieurs dizaines de milliers de visiteurs, n?est pas compatible avec les crit�res de bien-�tre animal. La place d?un animal n?est pas dans une vitrine ou dans un stand.

Pour toutes ces raisons, le "statu quo" n?est pas acceptable. Nous devons faire �voluer ces salons. Je dis "�voluer", car la suppression simple et imm�diate n?est, en revanche, ni possible ni souhaitable. La programmation de ces �v�nements se fait, en effet, dans le cadre d?une d�l�gation de service public. Nous devons travailler avec les d�l�gataires pour la faire �voluer. C?est d?ailleurs ce que j?ai commenc� � faire lors du premier comit� de suivi de programmation du "Parc Floral", qui s?est tenu le 22 mars dernier avec le d�l�gataire, en indiquant que la Ville souhaitait et demandait des �volutions concernant "Animal Expo". Enfin et surtout, j?ai la conviction que nous pouvons faire �voluer ces �v�nements pour les rendre compatibles avec nos exigences en mati�re de bien-�tre animal. Nous pourrions, par exemple, imaginer un salon qui valorise particuli�rement les refuges et encourage l?adoption plut�t que la vente.

Je me permettrai de faire simplement une remarque sur les propos de Mme LELI�VRE qui a parl� de r�alisme et d?efficacit�. C?est pr�cis�ment la m�thode que nous proposons. Votre v?u, tel qu?il est formul�, Madame, pourrait laisser entendre que la Ville de Paris pourrait souhaiter, par exemple, la suppression du "Salon de l?agriculture" sur son territoire. C?est la raison pour laquelle nous n?appellerons pas � l?adoption de votre v?u.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Il faut conclure, Monsieur le Maire.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Pour toutes ces raisons, je vous propose d?acter le lancement d?une concertation avec tous les destinataires concern�s et les associations de protection des animaux, en vue de faire �voluer le mod�le des salons du secteur animalier, en prenant mieux en compte la question du bien-�tre animal et en n?y autorisant plus la vente d?animaux de compagnie.

Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

J?ai �t� saisi de plusieurs demandes d?explication de vote.

Nous allons commencer par M. Ren�-Fran�ois BERNARD, qui est en ligne avec nous. Nous vous voyons. Allez-y. Par contre, votre micro est coup�. C?est en bas. Parfois, c?est inscrit "r�tablir le son". Non�? Tr�s bien.

Le v?u n��19 du groupe Ecologiste de Paris est-il maintenu�?

Madame MARKOVIC, est-ce que vous pouvez lever un pouce en l?air s?il est maintenu�? Cela nous �vitera de perdre du temps. Non. Il est retir�.

Tr�s bien. Je vous remercie.

Le v?u n��20 est-il maintenu�?

Mme Maud LELIVRE. - Oui, il est maintenu. Nous ne souhaitons pas attendre 2022.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Tr�s bien.

Monsieur BERNARD, vous avez une autre explication de vote sur ce v?u.

Souhaitez-vous la faire�? Pouvez-vous la faire�?

Votre micro est coup�. Non�? L?assistance est en route.

M. Ren�-Fran�ois BERNARD. - C?est bon�?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Oui, on vous entend.

M. Ren�-Fran�ois BERNARD. - Merci.

Monsieur le Maire, chers coll�gues, le groupe Changer Paris partage les inqui�tudes exprim�es au sujet des salons animaliers et la volont� de favoriser le bien-�tre des animaux. Voici un v?u de l?Ex�cutif qui est une belle synth�se des consid�rants des v?ux propos�s par le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, et par le groupe Ecologiste de Paris, qui lance une concertation avec les interlocuteurs afin de g�rer les transitions incontournables, comme l?a dit Christophe NAJDOVSKI.

Il est n�cessaire d?entamer une r�flexion sur le mod�le des salons animaliers, voire d?�voluer vers la fin de la vente d?animaux lors de ces rassemblements. Nous devons, toutefois, r�pondre � la question�: o� les Parisiens peuvent-ils adopter des animaux�? L?alternative entre les refuges S.P.A. et les �levages pour les animaux de race tr�s chers, ne nous para�t pas satisfaisante. Le groupe Changer Paris demande donc que la concertation propos�e sur les salons animaliers soit �largie � la question de l?acquisition des animaux dans son ensemble et au renforcement d?une prise de conscience de l?engagement des ma�tres lors de l?adoption d?un animal. Et plus encore, dans le prolongement de la mission "Animal en ville", s?attacher � la cause animale dans Paris qui est inscrite dans la feuille de route de l?adjoint � la Maire de Paris portant, depuis cette mandature, la charge de la condition animale.

Nous demandons aussi un renforcement des sanctions de la DPSP en mati�re de maltraitance animale. Aussi, les �lus du groupe Changer Paris voteront pour le v?u de l?Ex�cutif et s?abstiendront sur les deux autres v?ux. S?ils sont maintenus, nous ne les voterons pas. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Nous passons au vote du v?u n��20, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Les op�rations de vote sont ouvertes.

Je vous dis quand cela fonctionne.

Je mets aux voix, au scrutin public, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, assortie d?un avis d�favorable de l?Ex�cutif. Le scrutin est ouvert. C?est bon, vous pouvez y aller.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos. La proposition de v?u est repouss�e.

A pr�sent, je mets aux voix, au scrutin public, le projet de v?u r�f�renc� n��20 bis d�pos� par l?Ex�cutif. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le projet de v?u est adopt�. (2021, V. 129).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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