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2021 DASES 64 - Subventions (15.500 euros) et convention avec trois associations pour leurs actions facilitant l’accès à l’information et aux droits des seniors parisiens.


M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Nous allons examiner maintenant le projet de d�lib�ration DASES 64.

La parole est � Rudolph GRANIER sur Webex pour cinq minutes maximum.

M. Rudolph GRANIER. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Nous avons � d�lib�rer de trois subventions pour trois associations pour leur action facilitant l?acc�s � l?information et aux droits des seniors parisiens.

Je souhaite saluer toutes les initiatives qui visent � faciliter la vie des seniors parisiens et notamment les actions men�es par l?A.D.I.P.R. et la C.A.T.R.E.D. qui sont dans ce projet de d�lib�ration.

En revanche, je ne peux pas �mettre, au titre du groupe Changer Paris, le m�me avis pour l?A.T.M.F., une association qui se dit, qui se d�crit comme la�que, d�mocratique et ind�pendante. L?objet de l?association, encore une fois et je tiens � le r�p�ter, est louable. Nous le soutenons, par contre le m�lange des genres n?est pas permis.

Nous avons avec l?A.T.M.F. une association politique, qui tant�t publie des communiqu�s de presse au vitriol contre le royaume du Maroc en parlant d?une r�pression d?Etat dans la province du Rif, qui publie des communiqu�s en parlant d?annexion des territoires palestiniens, qui publie tout une litanie sur le 17 octobre 1961, qui parle de violences polici�res et qui pense que la loi sur le s�paratisme ne va pas assez loin.

Ecoutez, je vais d�j� r�pondre imm�diatement � une critique que j?ai entendue au Conseil du 18e arrondissement�: il n?est pas question ici de racisme. En g�n�ral, quand vous avez tort et que vous �tes � court d?argument, c?est votre stupide r�flexe que de parler de racisme. Et c?est la logique globale, quand on ne sait pas r�pondre, on discr�dite l?opposant politique.

A l?occasion de ce Conseil du 18e arrondissement, je sentais bien une g�ne de certains des membres de la majorit� � financer une association politique, rien de moins.

Donc je vous propose, soit d?assumer clairement votre client�lisme et votre soutien financier, avec l?argent des Parisiens et des contribuables, des discours de gauche qui jettent l?opprobre sur toutes les autres associations, soit de retirer cette subvention, ce que je vous demande. Dans le cas contraire, je souhaite que nous puissions obtenir un vote dissoci� pour l?A.T.M.F. et nous voterons favorablement la subvention pour les deux autres associations.

Je vous remercie.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � Hamidou SAMAK�.

M. Hamidou SAMAK�. - Mes chers coll�gues, Monsieur le Maire, Madame la Maire en charge des seniors, ce projet DASES 64 vise � accorder le soutien de la collectivit� parisienne � trois associations pour leurs actions d?acc�s aux droits des seniors. Je parlerai �videmment des trois associations et pas que d?une seule. Je remarque que les trois associations concern�es portent des projets diff�rents mais compl�mentaires.

L?association du "Collectif des accident�s du travail, handicap�s et retrait�s pour l?�galit� des droits", C.A.T.R.E.D., qui a �t� cr��e en 1985, a pour objet d?aider les accident�s du travail malades, les personnes en situation de handicap, les retrait�s, la famille et toute personne qu?elle assiste. Cette association a �galement pour objet de les d�fendre et de les assister par tous les moyens y compris en justice, d?assister les personnes victimes de discriminations fond�es sur leur �tat de sant� ou leur handicap, de participer � l?am�lioration des conditions de vie et du droit � l?acc�s aux soins des accident�s du travail, des handicap�s et des retrait�s. Elle ?uvre dans le domaine de l?acc�s aux droits et de l?aide juridique aupr�s des personnes �g�es sous protection sociale. Entre le 1er janvier 2019 et le 31 d�cembre 2019, le C.A.T.R.E.D. a instruit et trait� 4.348 prestations directes et entr�es � l?acc�s aux droits, dont 3.045 �manant de Parisiens et de Parisiennes.

La deuxi�me association, "Association des travailleurs Maghr�bins de France", A.T.M.F., f�d�re vingt associations autonomes. Elle ?uvre pour l?acc�s aux droits gr�ce � une permanence juridique et sociale ouverte � la Goutte-d?Or et assur�e par une juriste. Ainsi, elle veille � un accompagnement de la population immigr�e vieillissante�- on sait bien que c?est un vrai sujet - pour les informer, les conseiller, les orienter et les aider dans certaines d�marches, � savoir le droit � la retraite et les droits sociaux. En 2019, pr�s de 900 personnes ont �t� re�ues � la permanence juridique et administrative, dont 79�% des personnes sont des ressortissants du Maghreb ou d?Afrique subsaharienne. Les femmes repr�sentaient 32�% et les hommes 68�% des candidats, et les personnes �g�es repr�sentaient 39�% de la fr�quentation.

Enfin la troisi�me, l?"Association pour la diffusion de l?information aux pr�retrait�s et aux retrait�s", A.D.I.P.R., quant � elle, est anim�e b�n�volement par des pr�retrait�s et des retrait�s. Elle informe le public sur les droits et d�marches de constitution des dossiers de retraite. Ses permanences se tiennent dans les mairies d?arrondissement. En 2019, 192 permanences ont �t� faites et elles ont r�uni 2.314 personnes � propos d?un accompagnement concernant les dossiers de retraite dans huit mairies parisiennes. En 2020, les permanences ont pu reprendre uniquement sur un des groupes, pour les raisons que vous savez li�es � la crise du Coronavirus. Cette association, dont l?activit� essaime dans nos nombreux arrondissements parisiens, a un ancrage territorial fort au b�n�fice des Parisiens. Elle est �galement tr�s impliqu�e dans le tissu associatif du 12e arrondissement, o� elle participe chaque ann�e au Forum des associations.

Je veux ici saluer l?engagement et le travail de ces trois associations, ces b�n�voles qui font vivre la solidarit�. J?aimerais terminer par cette citation de Nelson Mandela�: "Une vision qui ne s?accompagne pas d?action n?est qu?un r�ve. Une action qui ne d�coule que d?une vision, c?est du temps perdu. Une vision suivie d?action peut changer le monde".

Je voudrais saluer ici le travail de ces trois structures qui font changer la vie des gens aupr�s desquels elles interviennent. Je vous invite, chers coll�gues, � soutenir et � voter en faveur de ce tr�s beau projet de d�lib�ration.

Je vous remercie.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � J�r�me GLEIZES en Webex.

M. J�r�me GLEIZES. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, l?intervention de M. GRANIER illustre parfaitement le climat de ce Conseil de Paris et malheureusement une d�rive d?une partie de la droite. C?est d?autant plus triste que nous venons de rendre hommage � Jacques Chirac. Aujourd?hui, tout est pr�texte pour mettre de l?huile sur le feu plut�t que d?argumenter. La pol�mique prime sur le d�bat politique. Celui-ci ne consiste pas � nier les diff�rences politiques, mais il respecte l?autre dans la confrontation.

Par mon intervention, je vais essayer de vous convaincre de voter la subvention � l?A.T.M.F. puisque c?est surtout celle-l� qui pose probl�me, alors qu?elle n?avait jusqu?ici jamais pos� de probl�me. L?A.T.M.F. fait un travail tr�s important aupr�s des chibanis, les travailleuses et travailleurs maghr�bins �g�s qui ont de nombreux probl�mes d?acc�s aux droits, comme l?a dit mon pr�d�cesseur.

Cela fait plusieurs fois que des interventions virulentes ont lieu dans cette Assembl�e contre des associations de soutien aux populations immigr�es � Paris et ailleurs. Ce fut le cas avec la F.A.S.T.I., puis avec l?A.C.O.R.T. et c?est aujourd?hui l?A.T.M.F. Il y a une sorte d?inversion de la charge de culpabilit�, o� on accuse ces associations de faire de la politique, alors que ceux qui attaquent font aussi de la politique contre ces associations, mais le sujet n?est pas l�.

Beaucoup parmi vous ne connaissent sans doute pas l?A.T.M.F., l?"Association des travailleurs maghr�bins de France" qui est en fait une f�d�ration de plusieurs associations en France. Mais c?est une attaque contre l?une des associations pilier de l?histoire de l?immigration en France et une des associations les plus anciennes. Avant 2000, elle se nommait l?"Association des travailleurs marocains de France". C?est la raison pour laquelle la date de d�claration de la fiche technique est le 24 mai 2000. Cette association avait �t� cr��e en 1961 par Mehdi Ben Barka. Faut-il rappeler son histoire, son histoire tragique, sa disparition, son assassinat, une des taches de l?histoire de la d�colonisation fran�aise�?

Cette association est n�e des mouvements de gauche, de la gauche marocaine. Elle est pionni�re de la d�fense des droits des migrants marocains d?abord, puis progressivement des droits des migrants de l?ensemble du tiers-monde et de la France. Depuis plus de soixante ans, elle les d�fend � travers son action de soutien sur le terrain et la mobilisation politique. Elle a pour valeurs selon ses statuts la lutte antiraciste contre l?islamophobie et l?antis�mitisme - j?aurai ici une pens�e pour Abraham Serfaty, un des piliers de la gauche marocaine qui a pass� trop d?ann�es en prison. Elle lutte contre le sexisme et la discrimination, et pour la promotion de l?�galit� entre tous et toutes, la d�fense des migrants avec ou sans papiers, la d�fense de la libert� de circulation dans les pays du Nord et du Sud, la promotion d?un monde de paix et de solidarit� entre les peuples.

Il faut sortir du manich�isme et/ou du populisme qui fait le jeu de l?extr�me droite. Il est loin le temps de Jacques Chirac, que vous avez honor� mardi, qui savait ne pas avoir une position manich�enne. Il s?agit de ne pas �tre d?accord sur toutes les positions de l?A.T.M.F., la libert� d?opinion est toujours une valeur cardinale de notre R�publique, il s?agit de financer les actions sociales dans les quartiers populaires, ce qui n?avait jamais suscit� de probl�mes jusqu?� pr�sent.

A travers votre vote, il s?agit de maintenir une aide ancienne et non de donner un accord � une position politique. C?est pour cela que ce projet de d�lib�ration devrait avoir l?unanimit� de l?Assembl�e, comme c?�tait le cas depuis plus de vingt ans.

Comme il me reste un peu de temps, je voudrais souligner le danger de cette posture. La gauche arabe a �t� accompagn�e pendant des d�cennies et cela passait souvent par un soutien aux mouvements islamistes par les services secrets occidentaux qui petit � petit se sont impos�s comme une figure importante de l?opposition - je parle des islamistes. L?histoire de Mehdi Ben Barka fait partie de cette triste histoire de la gauche marocaine qui a �t� affaiblie par la France. Affaiblir ces associations, c?est faire le jeu des islamistes que, par ailleurs, vous condamnez. L?ennemi de mon ennemi n?est pas mon ami.

Par rapport � la question du Maroc, de nombreux responsables du mouvement populaire Rif Hirak sont aujourd?hui en prison, sans pouvoir d�fendre leurs droits d?avoir un proc�s �quitable. Pour vous dire Monsieur GRANIER, la haute commissaire aux droits de l?homme des Nations unies, Michelle BACHELET, a recommand� le 3 avril la lib�ration des d�tenus administratifs d�tenus arbitrairement pour leur travail politique et dans leurs droits humains. C?est la r�alit� aujourd?hui du Maroc et ce que dit l?A.T.M.F. est tout � fait justifi� par une personne repr�sentante de l?O.N.U.

C?est pour cela que je pense qu?il ne faut pas faire de pol�mique sur des associations comme l?A.T.M.F. et je vous invite donc tous � voter la subvention aux trois associations qui sont dans ce projet de d�lib�ration.

Merci de votre attention.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

La parole est � V�ronique LEVIEUX, pour r�pondre aux trois intervenants.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe. - Monsieur le Pr�sident, chers coll�gues, merci aux trois intervenants, Rudolph GRANIER, Hamidou SAMAK� et J�r�me GLEIZES, pour leurs interventions portant sur le DASES 64. Cela permettra, je l?esp�re dans l?unanimit�, d?apporter un soutien financier � trois associations compte tenu de leurs actions qui visent � faciliter l?acc�s � l?information et aux droits des seniors parisiens.

Ces actions sont un enjeu majeur pour beaucoup de seniors parisiens confront�s � des probl�matiques administratives cons�quentes, surtout en des p�riodes o� des services publics nationaux ne sont maintenant accessibles que par voie d�mat�rialis�e et qui rencontrent un certain nombre de difficult�s pour bien suivre les d�marches, les lancer et r�pondre � diff�rentes sollicitations.

Ces probl�matiques sont per�ues par beaucoup d?entre eux et encore plus aupr�s de populations d?origine �trang�re ou issues de l?immigration que l?on retrouve dans un certain nombre de quartiers de notre territoire parisien. C?est l?une des vocations de ces associations, et tout particuli�rement des projets qui sont soutenus au travers de ce projet de d�lib�ration port� par la DASES, afin d?aider et de lutter contre le non-recours, et de permettre � l?ensemble de ces seniors, qui ont toute l�gitimit� � avoir des modalit�s d?acc�s aux informations permettant d?avoir recours � leurs diff�rents droits en tant que retrait�s, de pr�parer leur dossier de retraite.

C?est vraiment un enjeu majeur. C?est la raison pour laquelle nous proposons 7.000 euros pour le "Collectif des accident�s du travail, handicap�s et retrait�s pour l?�galit� des droits", 4.000 euros pour l?"Association des travailleurs Maghr�bins de France" et 4.500 euros pour l?"Association pour la diffusion de l?information des pr�retrait�s et retrait�s". Ces montants sont propos�s � reconduction des activit�s men�es dans les ann�es pr�c�dentes. Les associations ont eu des modalit�s de mise en ?uvre adapt�es compte tenu de la crise sanitaire, mais les actions ont bien �t� l�.

Je rappelle qu?ils ont �t� pr�sent�s en conseil d?arrondissement parce que nous faisons maintenant attention que ces projets de d�lib�ration soient bien inscrits en conseil d?arrondissement, afin que vous puissiez �ventuellement avoir des d�bats. Apparemment il y en a eu quelques-uns dans le 18e, mais c?est un souci de bonne information parce qu?il y a des actions territoriales et c?est typiquement le cas sur ces trois sujets.

Je remercie beaucoup Hamidou SAMAK� et J�r�me GLEIZES pour leur pr�sentation qui me para�t assez conforme � la r�alit� de l?objet des trois subventions et actions port�es par ces associations.

Par contre, Monsieur GRANIER, je reste perplexe quant � votre interpr�tation de la subvention que nous proposons de voter pour l?"Association des travailleurs maghr�bins de France" qui, l� aussi au titre de l?action � destination des seniors, m�ne une action totalement n�cessaire aupr�s des publics qu?elle vise dans l?acc�s aux droits et encore une fois dans l?accompagnement � ces d�marches administratives souvent rendues bien complexes.

Vous parlez de "r�flexe stupide", de "client�lisme", d?"opprobre" jet� sur l?ensemble des associations. Franchement, je ne sais pas de quoi vous parlez. Faites-vous violence peut-�tre pour essayer de voir vraiment sur quoi porte ce projet de d�lib�ration et vous verrez qu?il n?y a absolument aucun souci. Au contraire, nous avons toute la fiert� de soutenir ces associations et ces actions qui agissent au b�n�fice de ces publics qui sont dans des difficult�s de compr�hension sur des d�marches administratives bien lourdes.

Apr�s, souffrez que dans leurs autres actions, elles ne partagent peut-�tre pas les m�mes points de vue et analyses politiques que vous. Mais je dirai que cela fait partie de la vie d�mocratique et j?ose esp�rer que cela ne vous pose pas de probl�me, sinon, ce serait fort dommage. Je pense que vous sortez de votre r�le d?�lu de conseil d?arrondissement et de conseiller de Paris et je vous invite donc � prendre du recul par rapport � ces r�flexes justement extr�mement politiciens et d�sobligeants.

Je vous invite donc unanimement � voter pour ce projet de d�lib�ration.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

Le groupe Changer Paris ayant demand� un traitement s�par� concernant l?"Association des travailleurs Maghr�bins de France", nous allons d?abord voter l?article 3 sur lequel je vais ouvrir le vote. Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Je vous remercie.

Nous allons maintenant voter le projet de d�lib�ration DASES 64 dans son ensemble.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

L?article 3 d?abord a �t� adopt� et ensuite le projet de d�lib�ration dans sa globalit�. (2021, DASES 64).

Je vous remercie.

V?u d�pos� par le groupe Changer Paris

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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