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2021 SG 20 - Projet d’aménagement des abords de la cathédrale Notre-Dame-de-Paris (4e). - Approbation de la réalisation de l’opération. Vœu déposé par le groupe Changer Paris relatif à la composition de la commission citoyenne.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, nous examinons le projet de d�lib�ration SG 20, les amendements nos�109 et 117, et le v?u n��81.

Le projet de d�lib�ration SG 20 concerne le projet d?am�nagement des abords de la cath�drale Notre-Dame de Paris, avec l?approbation de la r�alisation de l?op�ration.

Un mot, avant de donner la parole � mon coll�gue Ariel WEIL pour le groupe Paris en commun et en tant que maire du Centre de Paris, vous dire que nous �tions ce matin, avec le Pr�sident de la R�publique et la Ministre de la Culture, � Notre-Dame, lors d?une visite de ce chantier exceptionnel.

Je crois que nous avons pu v�rifier ensemble, tout d?abord, l?avanc�e de ce chantier exceptionnel par sa taille, par son ampleur, par sa technicit�. Mais aussi exceptionnel par la mobilisation de tous ces corps de m�tiers, d?entreprises, de petites entreprises, d?entreprises familiales de plusieurs r�gions de France, qui interviennent sur ce chantier historique de r�novation et m�me de reconstruction de la cath�drale Notre-Dame de Paris.

J?ai eu l?occasion, en notre nom, de les remercier, bien s�r, de leur dire aussi la fiert� qui est la n�tre de voir tous ces corps de m�tiers qui sont en train d?apporter les r�parations n�cessaires, mais aussi l?embellissement de Notre-Dame. Je crois que nous pouvons �tre fiers que cette cath�drale, pour laquelle nous avons tous trembl� il y a deux ans, soit aujourd?hui effectivement entre de bonnes mains, notamment entre les mains de tous ces artisans, de tous ces m�tiers d?art, qui sont la fiert� de notre pays et seront aussi, sans aucun doute, valoris�s et valoriseront ce que nous sommes � l?international, tant ce qu?ils font aujourd?hui rel�ve de la prouesse et de l?engagement.

J?ai visit� beaucoup de chantiers dans ma vie. J?avoue que l?ambiance qui r�gnait sur ce chantier, ce matin, �tait tout � fait exceptionnelle. Beaucoup d?ouvriers et de compagnons nous ont dit que c?�tait le chantier de leur vie. Je suis donc heureuse pour ce chantier, qui est le chantier de la vie de beaucoup de femmes et d?hommes engag�s et motiv�s pour remettre cette cath�drale dans la situation de pouvoir r�accueillir des visiteurs venus du monde entier, mais aussi, bien s�r, les Parisiennes et les Parisiens. Je crois que nous pouvons �tre fiers de pr�senter ce projet de d�lib�ration ce jour m�me, qui permettra de travailler sur les abords de Notre-Dame, d?�tre au rendez-vous - je l?esp�re, le plus rassembl� possible - de l?ouverture de ce projet d?am�nagement, qui, bien s�r, nous occupera pendant plusieurs ann�es, qui occupera les Parisiennes et les Parisiens, et fera l?objet, �videmment, d?une tr�s large concertation.

Je donne la parole � M. Ariel WEIL.

Cher Ariel.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Merci, Madame la Maire.

Ce n?est pas sans fiert�, en effet, et pas non plus sans une certaine �motion que je vais prendre la parole sur un projet de d�lib�ration qui concerne Notre-Dame, deux ans exactement apr�s ce terrible incendie. Nous �tions, effectivement, ce matin, pour la premi�re fois � nouveau � l?int�rieur de la cath�drale, comme nous l?avions fait � l?issue de la nuit d?incendie, comme il y a deux ans, � nouveau aux c�t�s du Pr�sident de la R�publique.

Monsieur GRANIER, cela s?appelle un accueil r�publicain. Pour quelqu?un qui a pass� une partie de sa vie professionnelle � travailler en mairie, je crois que l?on peut reconna�tre ce qu?est un accueil r�publicain. En tout cas, c?est comme cela que l?on travaille. On travaille main dans la main sur ce dossier et sur d?autres avec l?Etat. Je crois que quelqu?un peut comprendre la date sp�ciale qu?est cette journ�e et l?�motion qui nous saisit � ce moment.

Effectivement, aujourd?hui, c?est le moment de repartir v�ritablement sur le chantier de la construction. Je crois que l?on peut dire que, deux ans plus tard, le chantier de la mise en s�curit�, qui avait tant inqui�t� � juste titre non seulement les amoureux du patrimoine mais aussi les habitants de l?�le et ses commer�ants, et les avait plong�s dans la tourmente, dans laquelle ils sont d?ailleurs toujours, ce chantier de la reconstruction est maintenant bien en main.

L?Etat et le dioc�se, avec qui nous travaillons, nous confirment qu?ils ont d�sormais suffisamment de fonds pour mener � bien ce projet. Je suis donc tr�s heureux que la Ville investisse dans le r�am�nagement des abords de Notre-Dame, tout autour de la cath�drale, cet espace public qui se doit d?�tre � la hauteur de ce site exceptionnel.

Il avait �t� annonc� par Emmanuel GR�GOIRE, il y a plusieurs mois. Le concours d?architecture va �tre lanc� par ce projet de d�lib�ration pour pouvoir tenir un calendrier tr�s serr� jusqu?� la mise en ?uvre des travaux, qui feront suite aux Jeux de 2024 et seront men�s en coordination avec ceux de l?�tablissement public "ad hoc" cr�� pour superviser la reconstruction de la cath�drale, mais aussi avec tous les travaux de l?�le de la Cit�. Ils sont nombreux�: ceux de l?H�tel-Dieu, ceux du march� aux fleurs, ceux de la Pr�fecture de police, qu?a mentionn�s hier Gauthier CARON-THIBAULT dans le cadre d'un autre projet de d�lib�ration, ceux du Palais de justice.

Au passage, je m?�tonne �norm�ment d?un article, largement relay� par certains et certaines ici, du "Figaro" sur le march� aux fleurs, pourtant tr�s simple puisque nous l?avions vot� au Conseil de Paris comme une r�fection � l?identique, sur la partie architecturale en tout cas. Je le r�p�te�: cela a �t� vot� au Conseil de Paris. "Le Figaro" aurait pu v�rifier les sources publiques. C?est bien une r�fection � l?identique qui sera faite. Je referme cette parenth�se.

Nous avons de nombreux chantiers sur l?�le de la Cit�. Ils sont l?occasion de penser un r�el projet d?ampleur, pas simplement pour la cath�drale, mais pour toute l?�le de la Cit�. Ce c?ur battant de Paris, en tout cas battant � l?�poque, autrefois. Victor Hugo, notamment, l?a d�crit avec sa vie qui fourmillait. Il a ralenti le pas. Vous savez que les travaux de Haussmann - ce n?est pas ceux dont je suis le plus personnellement fanatique - ont install� au c?ur de l?�le de la Cit� une cit� administrative. Cette cit� administrative va faire l?objet de beaucoup de travaux�: � la justice, � la Pr�fecture et un peu partout.

C?est donc un projet qui n�cessite une coordination tr�s particuli�re. Il ne pourra �videmment se faire sans les premiers int�ress�s que sont les habitants et les commer�ants du quartier. Il en reste un petit peu, il en reste peu. Ils sont dans une grande souffrance. Ils ont �t� les premiers et les premi�res victimes de ces derni�res ann�es. Comme l?indique ce projet de d�lib�ration, qui pr�cise la constitution du jury et les modalit�s de la participation citoyenne, les associations de riverains, les Parisiennes et les Parisiens, auront toute leur place dans ce concours.

J?en profite pour m?adresser � Aur�lien V�RON. Cher Aur�lien, je sais qu?il y a un v?u pour demander une chose que j?avais d?ailleurs annonc�e au dernier conseil de Paris Centre, c?est-�-dire mon souhait d?inclure dans toutes les instances de ce jury et de ce concours les associations locales. Je peux peut-�tre rassurer les uns et les autres, puisqu?il n?y a pas qu?Aur�lien V�RON, mais aussi d?autres membres du conseil de Paris Centre qui, ayant entendu le projet, se sont empress�s de faire des v?ux bien inutiles pour demander ce que nous avons fait. Je suis s�r qu?ils retireront donc leur v?u, bien entendu.

Je peux vous l?annoncer, et je remercie la Maire de Paris, d?avoir acc�d� � la demande que nous portions qu?au-del� de la commission citoyenne, dont les participants seront tir�s au sort, soient membres du jury le conseil de quartier de la Seine, dont nous avons vot� la cr�ation hier au Conseil de Paris, l?"Association des commer�ants du quartier Notre-Dame" et l?"Association de d�fense de Notre-Dame et de ses environs". Ils auront chacun une voix au sein de la commission des partenaires qui composent le jury.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Monsieur le Maire, il va falloir conclure.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Je vous remercie.

Bien s�r, d?autres associations locales seront audit�es�: "Aux quatre coins de Paris Centre", "Paris Historique", l?"Association d?architecture et d?urbanisme du centre de Paris", l?"Association des commer�ants de l?�le Saint-Louis" et le "Comit� Saint-Louis". J?y tiens.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C?est moi qui vous remercie, Monsieur le Maire.

La parole est � M. V�RON, pour le groupe Changer Paris.

M. Aur�lien V�RON. - Merci, Madame la Maire, et Monsieur le Maire Ariel WEIL, cher coll�gue.

La Mairie de Paris a choisi de revenir sur sa promesse de dons - comme vous l?avez expos� - d�di�s � la restauration de Notre-Dame, pour les r�affecter � un projet de r�am�nagement des environs de la cath�drale�: parvis, crypte, squares, quais hauts et quais bas de Seine, rues adjacentes. Quoi que l?on pense du retour sur cet engagement, la Ville ouvre ici un chantier n�cessaire. Mais les conditions de son d�marrage ne nous rassurent pas. Toucher � Notre-Dame et � ses abords, c?est toucher le c?ur des riverains concern�s, �videmment, toucher le c?ur des Parisiens, et plus largement, celui de tous les Fran�ais. Vous vous doutez aussi que le monde entier aura les yeux riv�s sur ce chantier embl�matique de Paris et de la France.

Pour toutes ces raisons, il nous para�t essentiel qu?une bonne gouvernance soit mise en place d�s le d�marrage du processus de s�lection des projets retenus. Vous n?avez pas voulu de repr�sentants de l?opposition � hauteur de sa repr�sentativit� dans ce suivi d?un chantier majeur. Nous comprenons difficilement cette volont� d?exclusion dans un projet qui devrait tous nous rassembler. Mais je suis heureux d?apprendre, dans la bouche de M. le Maire de Paris Centre, que les associations d?habitants de l?�le de la Cit� seront repr�sent�es dans les jurys. Cela me semble un geste important. Ils seront plus � m�me de savoir ce qui est bon pour eux, pour leur vie, pour la rue du Clo�tre-Notre-Dame, la rue de la Cit� et la rue de l?Archev�ch�. Car cette �le est habit�e�: par beaucoup de familles, par des commer�ants qui, souvent, habitent sur place. Je crois qu?il faut, avant de vouloir attirer � nouveau les Parisiens sur cette �le, commencer par entendre ceux qui y vivent, les �couter et les int�grer.

Je retire effectivement mon v?u, et nous suivrons ce chantier tr�s attentivement, m�me si vous avez refus� notre participation dans les jurys. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Monsieur V�RON.

Madame Corine FAUGERON, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Corine FAUGERON. - Bonjour. Vous m?entendez bien�?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui, oui.

Mme Corine FAUGERON. - Madame la Maire, chers coll�gues, s?attaquer � l?�le de la Cit�, symbole de tous les pouvoirs, n?est pas une mince affaire. C?est � la fois une cit� administrative - comme l?a soulign� le maire�- une cit� hospitali�re, un grand lieu touristique, mais aussi un lieu o� habitent des Parisiennes et des Parisiens. La tentation pourrait �tre grande de concevoir un projet pharaonique pour attirer toujours plus de touristes. Un projet d?un temps r�volu qui ne correspondrait plus aux exigences sociales, �conomiques et bioclimatiques que nous devons tous avoir aujourd?hui pour continuer � vivre demain. D�j�, le "Projet d?un autre si�cle", con�u par le duo Perrault et B�laval, avait suscit� bien des �mois en son temps.

A la lecture du projet de d�lib�ration qu?il nous est propos� de voter, il n?est pas apparu la possibilit� que les entreprises actrices de l?E.S.S. puissent y participer. Il n?est pas non plus apparu de modalit�s de participation significative pour les habitants. Quant au conseil de quartier, il avait �t� tout particuli�rement ignor�. Manifestement, ce n?est plus le cas, et j?en remercie l?�quipe qui les a int�gr�s.

Nous proposons donc les cinq amendements suivants pour permettre aux entreprises actrices de l?E.S.S. - l?�conomie sociale et solidaire - de pouvoir participer.

Article 7�: "L?appel � projet, actuellement pr�sent� sous forme de dialogue comp�titif, sera compl�t� par un concours d?id�es intervenant en amont, qui permettra � des structures plus petites, et notamment des groupements incluant des acteurs de l?�conomie sociale et solidaire, de se porter candidats."

Article 8�: "La Ville de Paris mettra en place un accompagnement technique et financier adapt� � leurs besoins, permettant aux structures et groupements s�lectionn�s d?am�liorer leur projet en se nourrissant des apports des diff�rents coll�ges sollicit�s et du bilan de la concertation."

Pour donner un meilleur acc�s aux habitants et aux conseils de quartier des �les � la prise de d�cision, article 9�: "La parole des riverains et du conseil de quartier inclus dans le p�rim�tre concern�, ainsi que celle des Parisiennes et des Parisiens sollicit�s dans le cadre du projet ou impliqu�s dans la concertation, devra acqu�rir une port�e d�cisionnelle � travers la cr�ation d?un quatri�me coll�ge qui leur sera d�di�."

Et puis, pour associer les habitants et les conseils de quartier des �les aux diff�rentes phases du projet, article 10�: "Les quatre coll�ges ainsi form�s interviendront de mani�re d�cisionnelle dans l?ensemble des phases de l?appel � projets, de la formulation du concours d?id�es au choix final des laur�ats."

Pour garantir le respect du budget du projet, article 11�: "Au vu des difficult�s budg�taires actuelles, la Ville de Paris s?engage � respecter scrupuleusement l?enveloppe maximale de 50 millions d?euros et � infl�chir tous les projets dans ce sens."

A partir de maintenant, nous veillerons au bon d�roulement des diff�rentes phases du processus pour aboutir � un projet adapt� aux exigences sociales, environnementales et historiques qu?imposent le lieu, et � ce que l?�le de la Cit� et le parvis de Notre-Dame ne soient pas transform�s en Puy-du-Fou parisien.

Je vous remercie de votre attention et vous remercie de bien vouloir voter ces amendements.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup.

Je vais donner la parole � Mme Brigitte KUSTER.

Mme Brigitte KUSTER. - Bonjour, Madame la Maire. Bonjour � tous.

En effet, c?est un projet de d�lib�ration particuli�rement important - vous l?avez rappel�, Madame la Maire - deux ans apr�s l?incendie de Notre-Dame. Ce matin encore, en tant que pr�sidente de la Mission d?information parlementaire, j?auditionnais Mgr AUMONIER, repr�sentant du dioc�se. Vous le savez, ce sujet me tient � c?ur. Ce projet de d�lib�ration est particuli�rement important, surtout apr�s celui que nous avons d�j� vot� au mois de f�vrier. Il est tellement important que j?aimerais quand m�me en rappeler les principaux aspects, parce que vous nous enjoignez de faire beaucoup de choses dans ce projet de d�lib�ration.

D?abord, d?approuver la r�alisation de l?am�nagement, de vous autoriser � d�poser toutes les demandes d?autorisation que vous jugeriez n�cessaires, de vous autoriser � signer toutes conventions ou contrats avec des tiers, de vous autoriser � prendre toutes les d�cisions relatives � la pr�paration, � la passation, � l?ex�cution et au r�glement de march�s de ma�trise d??uvre, d?imputer la d�pense correspondante sur le budget d?investissement de la Ville - je reviendrai sur ce sujet - et d?approuver la signature de la convention avec la soci�t� "Autodesk".

Vous comprendrez, au vu de l?importance de ce projet de d�lib�ration, que je veuille m?arr�ter quelques instants sur son contenu. Sur le calendrier, tout d?abord.

En tant que pr�sidente de la Mission d?information sur le suivi de la restauration de Notre-Dame, j?ai eu l?occasion d?interroger en f�vrier votre premier adjoint, qui nous avait indiqu� d?ailleurs que l?appel d?offres sur l?am�nagement des abords devait �tre lanc� avant la fin de l?automne 2020. Au printemps 2021, nous y voici donc. La lecture de ce projet de d�lib�ration n?est pas rassurante. En effet, au vu de pr�c�dents projets propos�s, la vigilance doit �tre de mise quant � la r�daction d�taill�e des charges. Car tout est dans les d�tails.

Par ailleurs, le manque d?information sur le financement interpelle. Vous avez choisi de l?�vacuer en deux lignes, sur les sept pages que compte le projet de d�lib�ration. Vous indiquez ainsi que cette op�ration sera financ�e par le fl�chage de la contribution de la Ville � la restauration de Notre-Dame comme suite � l?incendie, � hauteur de 50 millions d?euros. Cela contredit, quoique vous en disiez, vos propres propos, Madame la Maire, quand, au lendemain de l?incendie, vous aviez annonc� cette somme comme un don pour la restauration.

J?ai donc pu indiquer la surprise qui est la n�tre. Lors de la Mission d?information parlementaire, cela a fait �videmment beaucoup de bruit, cette d�cision de ne plus contribuer directement � la restauration puisque ce don avait �t� mis comme participation de la Ville. Cela limite donc, �videmment, votre concours aux contributions directes. En choisissant maintenant de financer le parvis - espace public - sur le budget central, vous comprendrez que cela ne soit pas du tout consid�r� comme un don. Je rappelle d?ailleurs que le chantier des abords avait �t� d�j� � l?�tude bien avant l?incendie de Notre-Dame de Paris et qu?il aurait donc vraisemblablement eu lieu de toute fa�on.

Comme je l?�voquais pr�c�demment, le reste du projet de d�lib�ration, quant � lui, ne l�ve pas le voile sur vos intentions pour les abords et le parvis de Notre-Dame, et, de fait, ne permet pas de dissiper les inqui�tudes et les doutes que nous avons d�j� formul�s. Je le redis�: il serait inacceptable que le projet de r�am�nagement d�nature les abords et le parvis de la cath�drale. C?est la raison pour laquelle ce projet de d�lib�ration aurait d� contenir tous les gages propres � lever les ambigu�t�s et les interrogations. Ce n?est pas le cas, et nous le regrettons.

Ainsi, le flou persiste et laisse l?impression que vous avancez masqu�s. Ce ne sont pas les jurys et comit�s que vous promettez qui sont de nature � nous rassurer, bien au contraire. En effet, nous n?avons aucune pr�cision sur la mani�re dont sera �tabli le panel de citoyens, parmi lesquels ils seront tir�s au sort. Permettez-moi, en tant que parlementaire, de voir le choix qui a �t� fait au niveau de la convention citoyenne. Le tirage au sort �tait pour le moins surprenant. De ce fait, aucune garantie n?est offerte que les habitants de l?�le de la Cit� seront bien repr�sent�s et associ�s, si ce n?est que, depuis, cela a �volu�. Ils sont pourtant les premiers impact�s par le r�am�nagement et rien ne justifie qu?ils soient dilu�s dans le coll�ge des partenaires, comme l?a rappel� Aur�lien V�RON.

Je souligne �galement que rien n?est dit sur le d�roulement des tours de dialogue et que les architectes des "B�timents de France" semblent �tre les grands absents de votre projet. Parall�lement, le projet de d�lib�ration ne contient aucune indication sur la composition du jury "ad hoc" compos� de trois coll�ges. Sur quels crit�res seront s�lectionn�es les personnalit�s qualifi�es�? Le Conseil de Paris sera-t-il associ� � ces choix�? Le projet de d�lib�ration ne le pr�cise pas. Nous attendons de votre part la transparence sur ce sujet.

Quant au coll�ge des �lus, contrairement � ce que le groupe Changer Paris r�clame depuis plusieurs mois, il n?y a aucune assurance du respect des �quilibres politiques du Conseil de Paris au sein de ce projet de d�lib�ration. Vous ne garantissez pas non plus, comme nous le r�clamons, qu?ils soient associ�s � l?�laboration du cahier des charges de l?appel d?offres. Je le dis�: le diable est dans les d�tails. En ne prenant aucun engagement?

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Il faut conclure, Madame KUSTER.

Merci beaucoup.

Mme Brigitte KUSTER. - Je le redis�: cette mani�re de proc�der n?est pas acceptable.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Oui. Mais, l�, il faut conclure, Madame KUSTER.

Mme Brigitte KUSTER. - Aussi important.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame KUSTER, il faut conclure.

Vous avez largement d�pass� votre temps de parole.

Merci beaucoup.

Merci, Madame KUSTER, pour votre intervention.

Je donne la parole � M. Nicolas BONNET-OULALDJ, Monsieur le Pr�sident du groupe Communiste et Citoyen.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Merci, Madame la Maire.

Deux ans apr�s, l?incendie de Notre-Dame est rest� grav� dans les m�moires comme un �v�nement majeur. L?incendie de Notre-Dame est le sixi�me �v�nement le plus marquant du XXIe si�cle, selon les Fran�ais, apr�s le tsunami de 2004, l?accident nucl�aire de Fukushima, les attentats terroristes de Paris et l?attaque des tours de Manhattan. Autant dire la sid�ration collective, le drame � dimension plan�taire qui nous impose aujourd?hui la r�silience et nous am�ne � un moment - comme l?a dit le Pr�sident de la R�publique, ainsi que vous-m�me - de concorde nationale qui r�unisse tous les bords politiques, les croyants et les non-croyants.

Notre-Dame est le berceau de notre patrimoine national et du patrimoine mondial. Pas seulement religieux, mais bien aussi culturel, architectural, litt�raire, cin�matographique. Elle incarne une part de l?imagination des Fran�ais, de ce Paris populaire qu?a d�peint Victor Hugo, que de nombreuses personnes dans le monde entier ont pu apprendre � lire en feuilletant les pages de Notre-Dame de Paris. La cath�drale a rassembl� autour d?elle les moments terribles de notre histoire, du peuple de Paris. Je pense �videmment, Madame la Maire, au 24 ao�t 1944, o� l?on faisait sonner la cloche du gros bourdon de Notre-Dame pour c�l�brer la lib�ration de Paris. La France garde en souvenir le g�n�ral de Gaulle entour� des membres du gouvernement provisoire, �coutant le "Te Deum" � Notre-Dame. Ce m�me "Te Deum" qui devrait sonner d�s 2024, une fois la reconstruction achev�e.

Comme vous l?avez dit, Madame la Maire, je tiens encore une fois � saluer le professionnalisme des pompiers de Paris. Sans leur intervention efficace, sans l?intervention aussi des personnels administratifs et de ceux de la Ville, nous n?aurions pas pu sauver ce joyau de notre pays. Je pense �videmment aux habitants du 4e arrondissement et du centre, qui ont �t� impact�es par le plomb et qui, pour certains, sont encore dans des situations de sant� fragiles. Cet exemple montre l?importance du service public, qui est un bien commun pour tout le monde et peut sauver l?un de nos patrimoines de l?humanit�, qui va � l?encontre de toutes les politiques d?aust�rit� que je n?ai de cesse de d�noncer dans cet h�micycle depuis le d�but de ce Conseil de Paris.

Vous l?avez dit aussi, Madame la Maire, c?est le moment de saluer ces m�tiers d?art�: charpentiers, cordistes, tailleurs de pierre, verriers. Tous ces ouvriers qui font la fiert� de notre pays et demandent une seule chose�: c?est de pouvoir continuer � travailler en France et � Paris. C?�tait l?�tat d?esprit de mon rapport "Fabriquer � Paris". C?est aussi mon �tat d?esprit quand nous demandons de revoir les salaires de ces ouvriers, qui sont bien souvent les plus mal pay�s dans notre pays.

A l?oppos�, nous avons des gens tr�s riches qui ont particip� aux dons. La Ministre de la Culture a annonc�, ces jours-ci, que les dons s?�levaient � 833 millions d?euros et permettront donc de financer l?ensemble des travaux. Evidemment, nous pouvons nous f�liciter de la participation des Fran�ais. Mais cela nous interroge aussi sur le syst�me financier - le m�c�nat - que nous n?avons de cesse de d�noncer et auquel nous pr�f�rons une vraie r�forme fiscale, qui permette � chacun de financer et d?intervenir par le service public et par le Minist�re de la Culture.

Le Pr�sident de la R�publique a fix� la date de 2024 pour les Jeux olympiques. Tr�s bien. Mais nous avons quelques remarques sur ce projet de d�lib�ration et sur cette date. D?abord, les d�penses engag�es par la Ville de 50 millions d?euros pour accompagner la restauration du quartier, du parvis et des abords, ne doivent pas se faire au d�triment d?autres �quipements publics. Je pense notamment aux �quipements culturels et sportifs, au logement social, et � tous les engagements que nous avons pris dans cette mandature.

2024, ce sera aussi les Jeux olympiques. Vous le savez, nous avons aussi une priorit� de r�aliser des �quipements sportifs qui, pour certains, sont engag�s depuis plus de 10 ans. Je pense � la piscine porte de Charenton, au gymnase Victor-Perez porte de Vincennes. Je voudrais que l?on ait la m�me ambition de 2024 pour l?ensemble de ces �quipements.

Enfin, Madame la Maire, je voudrais terminer sur le droit des salari�s. Acc�l�rer le chantier, oui, mais pas au d�triment du droit des salari�s. Ils doivent �tre respect�s. D?ailleurs, plusieurs syndicats ont alert� sur le diagnostic approfondi de la pr�sence du plomb, sur et hors du chantier, sur le suivi de la d�contamination, sur l?abaissement imm�diat des normes du Code du travail concernant le plomb et la mise en place d?un centre de suivi digne de ce nom � l?H�tel-Dieu.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

M. Nicolas BONNET-OULALDJ. - Pour toutes ces raisons, Madame la Maire, et avec les r�serves que nous avons apport�es sur l?utilisation des sommes pour l?investissement de la mandature, nous voterons pour ce projet de d�lib�ration.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je vous remercie beaucoup, Monsieur le Pr�sident.

Bien not� ce que vous avez dit.

Ce matin, dans la rencontre que j?ai pu avoir avec plusieurs ouvriers, le patron de l?une des petites entreprises - d?une P.M.E., pas d?une petite, mais 200 et quelques salari�s - de l?est de la France, m?expliquait que c?�tait lui qui s?occupait de la charpente et qu?il fallait 7 ans pour former un charpentier, c?est-�-dire "grosso modo" autant qu?un m�decin. Je pense qu?il y a un vrai travail et une vraie r�flexion � avoir sur ces m�tiers extraordinaires, qui sont des m�tiers que, parfois, l?on d�couvre ou red�couvre � l?occasion de ce type d?�v�nement, qui pose quand m�me la question de la revalorisation des m�tiers manuels et des formations qui y conduisent.

Je vais donner � pr�sent la parole � Mme B�atrice LECOUTURIER, pour le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes.

Mme B�atrice LECOUTURIER. - Merci, Madame la Maire.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, il aura fallu le terrible incendie de la cath�drale Notre-Dame, qui a fait trembler Paris, la France et le monde, pour faire rena�tre un projet sur le r�am�nagement du parvis et des abords de la cath�drale Notre-Dame. Car, oui, l?�le de la Cit�, c?ur historique de Paris o� Notre-Dame, joyau architectural gothique, m�rite un ambitieux projet de r�am�nagement. Un r�am�nagement � la hauteur de l?exception du lieu et de la valeur historique du quartier de Notre-Dame.

T�moin de l?histoire de Paris, ce parvis n?aura pas manqu� d?�voluer. Au Moyen �ge, il �tait 6 fois plus petit qu?aujourd?hui, et celui du XVIIIe si�cle, 4 fois plus petit. Il a fallu attendre le baron Haussmann pour transformer cet espace de vie en un grand forum d�gag�. La forte activit� festive, commer�ante, artisanale et d?�changes au moment des foires du Moyen �ge, a laiss� la place aux nombreux fid�les et touristes venus visiter Notre-Dame. Notre-Dame, superstar du tourisme mondial, avec ses 13 millions de touristes. Premier monument parisien visit�, devan�ant m�me la Tour Eiffel.

Mais, peu � peu, l?�le de la Cit� s?est transform�e en un vaste parcours touristique, se vidant de ses habitants, de sa vie de quartier, de ses commerces, de ses lieux de vie, laissant place � une prolif�ration des logements touristiques. Alors il para�t bien tardif et la t�che bien lourde de faire revenir les Parisiens afin qu?ils se r�approprient le lieu. Mais nous ne pouvons que nous en f�liciter, m�me si la Ville de Paris aurait gagn� du temps en encadrant un peu plus strictement le nombre de nuit�es en location touristique d�s le d�but des plateformes "Airbnb" et autres.

Je suis heureuse, Madame la Maire, de vous entendre vous f�liciter du bon avancement du chantier de la reconstruction de Notre-Dame, mais, �videmment, je suis triste de savoir que ce sera sans le don direct de la Ville de Paris, puisque les 50 millions de la Ville de Paris promis par vous en 2019 pour la reconstruction de Notre-Dame se transforment soudainement en r�am�nagement du parvis et de ses abords. Notre groupe regrette, et beaucoup de Parisiens avec nous, que la reconstruction de Notre-Dame, qui veille sur Paris depuis le XIIe si�cle, ne b�n�ficie pas directement des fonds de la Ville pour sa reconstruction. Pourtant, les 2 financements - reconstruction et r�am�nagement - pouvaient �tre envisageables.

Il y a effectivement d?autres questions qui restent en suspens - Mme KUSTER en a tr�s bien parl� - � savoir sur la gouvernance et la globalit� du projet. Mais je suis s�re que ces d�tails et ces questions seront �lucid�s et seront beaucoup plus transparents qu?aujourd?hui.

Enfin, j?aimerais apporter une attention particuli�re pour les commer�ants et les acteurs �conomiques, qui ont tellement souffert pendant cet incendie et cette crise du Covid. Je souhaiterais, et notre groupe souhaiterait qu?ils soient inclus dans ce projet.

Beaucoup de questions restent malgr� tout en suspens � ce stade. Le r�am�nagement des abords de la cath�drale Notre-Dame est un vrai d�fi pour notre ville, qui l?engage pour les d�cennies � venir. Soyons � la hauteur de ce rendez-vous de l?histoire. Nous y serons particuli�rement vigilants.

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET.

Mme Danielle SIMONNET. - L?incendie de Notre-Dame, il y a deux ans exactement, fut un incendie terrible par lequel une part de notre patrimoine culturel commun mondial partait en flammes. D?ailleurs, l?�motion fut collective et immense, et, bien au-del�, elle fut mondialement partag�e. Aujourd?hui, nous sommes dans la phase de la reconstruction de Notre-Dame. Ce projet de d�lib�ration pr�sente la reconstruction des abords de Notre-Dame.

Je tiens � r�affirmer � quel point je suis scandalis�e par le choix du Gouvernement, non pas de reconstruire � l?identique Notre-Dame, mais � l?identique jusqu?aux mat�riaux et � continuer � prendre du plomb dans Notre-Dame. C?est-�-dire � ne pas entendre les multiples alertes qui auraient exig� que l?on ne commette pas � nouveau la m�me erreur.

Madame la Maire, � tr�s juste titre, vous avez salu� toutes les entreprises, P.M.E., ouvriers, artisans, tous les corps de m�tier pour lesquels ce chantier va �tre celui de leur vie. Nous ne souhaitons pas que ce chantier leur co�te la vie. Il est fondamental de prendre conscience de cela. Ce n?est pas pour rien que nous avions vot� un v?u en juillet 2020, sur ma proposition, pour interpeller le Gouvernement pour que l?on ne recommence pas avec le plomb sur Notre-Dame.

Aujourd?hui, la situation est pr�occupante parce que, malgr� les demandes d?un collectif de syndicalistes, de parents d?�l�ves, de riverains, de scientifiques, malgr� leurs revendications exprim�es, beaucoup de choses n?ont pas �t� mises en ?uvre. Le confinement qu?ils avaient demand� - le confinement de Notre-Dame - aurait pu �viter les recontaminations environnementales qui sont li�es aux travaux sur le chantier m�me de la cath�drale. Il n?a pas eu lieu. Ils avaient demand� la cartographie de l?�volution de la contamination et l?�tude approfondie des motifs de recontamination r�currente sur le parvis et sur les rues adjacentes. Ils ont demand� un suivi m�dical coh�rent, et pas simplement un d�pistage ponctuel des travailleurs et travailleuses, non seulement sur le chantier mais aussi � l?H�tel-Dieu, � la Pr�fecture de police. Aussi, les agents de nettoyage, les travailleurs intervenants en sous-traitance dans les diff�rents b�timents aux alentours. Egalement, dans les locaux les plus proches, l?H�tel-Dieu, la Pr�fecture de police, les personnels des �coles et des cr�ches, les commer�ants, les riverains, en particulier les enfants et les femmes en �ge d?avoir des enfants. H�las, tout cela n?a pas eu lieu.

Il faut constater quand m�me que, du fait de l?absence de ce confinement et de toute cette d�contamination, il y a une recontamination chronique, permanente, du parvis et du pourtour de Notre-Dame, avec des moyennes hebdomadaires qui pouvaient, d�but 2020, atteindre 60 fois la valeur de r�f�rence de 1.000 microgrammes par m�tre carr�. Ce qui justifie les op�rations de nettoyage avant remise en service du site pollu�.

C?est extr�mement important que l?on prenne en compte cet enjeu environnemental. Je souhaite donc vraiment relayer leur demande. Je vous propose, dans un amendement rattach� � ce projet de d�lib�ration, 3 articles.

Ajouter l?article 7, que je vous propose�: "Compte tenu de la pollution au plomb de la cath�drale et de ses abords, un diagnostic approfondi de la contamination au plomb sera effectu�, non seulement sur les abords de la cath�drale, soumise au r�am�nagement, mais �galement sur le chantier de la cath�drale en lui-m�me."

Article 8�: "Une op�ration de d�contamination sera op�r�e pour les zones o� ce diagnostic aura conduit � d�celer des valeurs sup�rieures aux valeurs limites pr�conis�es par l?ANSES.

Article 9�: "Les mesures de pr�vention pr�vues par le Code du travail seront mises en place pour pr�venir l?exposition au plomb des travailleurs du chantier de r�am�nagement, en impliquant notamment les organisations syndicales et l?inspection du travail."

Je souhaite vraiment que cet amendement puisse �tre adopt� par notre Assembl�e. Par ailleurs, je pense que, du point de vue de notre politique en termes de sant� environnementale, il faut augmenter nos comp�tences, car nous avons les corps de m�tier pour faire l?ensemble des pr�l�vements et le suivi de la contamination au plomb. Or, nous n?avons pas suffisamment d�velopp� ces corps de m�tier avant l?incendie. R�sultat�: y compris d�s le lendemain de l?incendie et dans les mois qui ont suivi, la Ville ne s?est pas donn� les moyens d?avoir ses propres �valuations ind�pendantes de l?A.R.S. Or, je pense que c?est extr�mement important de comprendre que l?administration parisienne doit �tre comp�tente et autonome � ce niveau. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame SIMONNET.

Je vais donner la parole � M. Emmanuel GR�GOIRE pour r�pondre � l?ensemble des oratrices et orateurs.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Mesdames et Messieurs, merci beaucoup pour vos interventions.

Il y a deux ans, jour pour jour, l?�motion partag�e autour de l?incendie tragique de la cath�drale Notre-Dame de Paris a �t� un r�v�lateur de l?attachement des Parisiens et du monde entier � ce monument exceptionnel. B�tie entre 1163 et 1345, class�e au titre des Monuments historiques, Notre-Dame de Paris est aujourd?hui un site embl�matique du patrimoine fran�ais, le plus visit� de France et d?Europe, et repr�sente un enjeu majeur, aussi bien pour l?attractivit� de Paris que pour le rayonnement culturel de notre pays. Or, ce site appara�t aujourd?hui, en d�pit et en parall�le de l?incendie qui a dramatiquement touch� la cath�drale, comme un espace tr�s fragment�, compos� d?une s�rie d?objets, de voies, de typologies, d?espaces paysagers morcel�s et non valoris�s. En somme, de dispositifs multiples qui cr�ent une grande complexit� d?espace. Tr�s fr�quent�s par les touristes, les abords sont grandement m�connus des Parisiens, jugeant les lieux froids et fig�s. Il s?agit d?un site o� l?on ne fait pas vraiment le tour de la cath�drale.

Ainsi, pour retrouver toute l?attractivit� du monument et adresser cet espace public aux Parisiens et tous les visiteurs de notre ville, nous avons souhait� accompagner la r�novation de la cath�drale par un r�am�nagement de ses abords sur un p�rim�tre large, �largi, de pr�s de 4,40 hectares, en lien tr�s �troit avec l?�tablissement public pour la reconstruction de Notre-Dame et avec le dioc�se. L?enjeu de l?accueil sera central, avec la n�cessit� de proposer des services de qualit�, absents aujourd?hui, via la cr�ation d?un nouveau p�le d?accueil commun. Les flux seront diffus�s plus largement dans le site pour parvenir � un r��quilibrage de l?espace public au profit des pi�tons et des modes doux. Ceci s?inscrira dans des d�marches d?apaisement pi�tonnier et d?am�nagement r�alis�es dans le cadre du projet de r�am�nagement "Embellir votre quartier" et pilot�es par notre coll�gue Jacques BAUDRIER.

Il s?agira �galement de rendre les espaces plus anim�s, de trouver le bon �quilibre entre les usages li�s au caract�re �conomique du lieu et les usages du quotidien, afin de retrouver l?intensit� des mouvements de Parisiens et l?animation qui existait jadis autour des abords de Notre-Dame. Ainsi, le r�am�nagement des abords devra mettre en valeur le sol, les sous-sols, via l?am�nagement du parking, avec un travail en coupe permettant un meilleur lien entre le dessus et le dessous, entre la berge haute et la berge basse en lien avec la Seine, le tout dans une indispensable sobri�t� d?am�nagement et d?intervention architecturale.

Vous avez, Mesdames et Messieurs, �voqu� plusieurs th�mes, sur lesquels je voudrais revenir rapidement parce que le temps nous est compt�.

D?abord, sur la proc�dure de s�lection de la ma�trise d??uvre. Je sais bien que, pour l?opposition, on ne fait jamais assez, mais nous aurions pu faire le choix, la Maire aurait pu faire le choix de confier � l?Ex�cutif le pilotage de la ma�trise d?ouvrage de ce site. C?est la Maire qui a souhait� que tous les groupes du Conseil de Paris soient repr�sent�s dans le jury. C?est un gage de coll�gialit�, un gage d?unit�, dont nous aurions pu imaginer qu?il soit salu� plut�t que critiqu�. Le jury sera compos� de trois coll�ges, avec des personnalit�s qualifi�es, avec des �lus de tous bords. Quand je dis "personnalit�s qualifi�es" - je reviens sur ce point, Madame KUSTER - �videmment, on entend les personnalit�s qui sont paysagistes, urbanistes, architectes, sp�cialistes de la mus�ographie, architectes en chef des "Monuments Historiques", dont les qualit�s et les comp�tences seront unanimement salu�es, peut-�tre m�me par vous. Je sais que vous �tes tr�s attach�e � ce sujet.

Un coll�ge d?�lus - je l?ai �voqu� - et un coll�ge de partenaires, dans l?objectif d?ouvrir pr�cis�ment le jury et la d�cision aux grands partenaires avec lesquels nous travaillons tr�s �troitement�: l?�tablissement public de la reconstruction, le dioc�se, la soci�t� civile. Cela me permet d?insister sur un point tr�s important�: la concertation est au c?ur du projet. Nous avons d?ores et d�j� pr�vu des p�riodes de concertation, qui vont immens�ment au-del� du strict processus l�gal et r�glementaire de concertation li� � ce type de concours.

Merci, Aur�lien V�RON, de retirer votre v?u, car ce que vous d�fendiez dans votre v?u, nous le partageons, et il avait �t� int�gr� dans le cadre du projet et de sa future mise en ?uvre.

Sur le financement, ce n?est pas tr�s s�rieux. Nous dialoguons avec l?E.P. et nous avons con�u et articul� tout cela de fa�on coll�giale. Je rappelle qu?il n?y a pas de reconstruction digne de Notre-Dame sans r�am�nagement de ses abords. Permettez-moi d?�tre un peu taquin pour des groupes qui nous reprochent parfois de trop d�penser�: nous inviter � en faire encore plus est � tout le moins un tout petit peu curieux. Nous aurons l?occasion de revenir r�guli�rement, en Conseil de Paris, sur l?avanc�e des travaux.

Il y a deux amendements qui ont �t� propos�s. Je ne vais pas rentrer dans le d�tail - ils sont tr�s pr�cis - mais l?Ex�cutif a propos� de les reprendre. Ce sont donc des avis favorables avec amendements. De fa�on � avoir la clart� d?expression de notre Assembl�e, les amendements ont �t� repris - celui du groupe Ecologiste de Paris et celui de Danielle SIMONNET - sous forme d?amendements de l?Ex�cutif qui reprennent largement les consid�rants et les propositions formul�es dans les deux amendements d?origine.

Nous avons pu nous rendre compte, avec Mme la Maire ce matin, de l?exigence extr�mement �lev�e de s�curit� qui est en cours sur ce chantier, avec des proc�dures extr�mement exigeantes. Et puis, nous surveillons tr�s �troitement, avec Anne SOUYRIS, avec l?ensemble des services comp�tents, avec la Pr�fecture de police, avec la Pr�fecture de R�gion, le sujet des contaminations au plomb, qui est �videmment un sujet de vigilance permanente. M�me si la situation est sous contr�le, nous continuons � organiser des campagnes de tests pour v�rifier qu?il n?y a pas d?aggravation ou d?atypie qui apparaisse.

Je suis tr�s heureux et merci � tous, en ce jour anniversaire de l?incendie, de nous retrouver autour de ce projet de d�lib�ration qui permettra de tourner une page suppl�mentaire de la tr�s longue histoire de Notre-Dame de Paris.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup aussi � vous, Emmanuel GR�GOIRE, pour l?engagement et le travail fait sur ce dossier majeur et sur les autres sujets relevant de l?am�nagement de Paris.

Je vais tout d?abord mettre aux voix, au scrutin public, l?amendement n��109 d�pos� par Mme SIMONNET, avec un amendement qui vous a �t� propos�, que vous acceptez, donc avec un avis favorable.

Je vais ouvrir le scrutin.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

On attend encore un peu avant de clore le scrutin.

Un nouveau drame. Non, cela va�?

Tout le monde a vot�? C?est bien�?

Donc, je clos le scrutin.

Bravo, Madame SIMONNET, ce n?est pas l?unanimit�, mais cela progresse.

L'amendement n��109, amend�, est adopt�.

Je mets � pr�sent aux voix, au scrutin public, l?amendement n��117 d�pos� par le groupe Ecologiste de Paris, avec un avis favorable. Pareil, un amendement qui a �t� propos� et je crois qu?il est accept�? Il est donc accept�. Avis favorable.

J?ouvre le scrutin.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

L'amendement n��117, amend�, est adopt�.

Je vous remercie.

Le v?u n��81 du groupe Changer Paris est retir�.

M. Aur�lien V�RON l?a exprim� tout � l?heure.

Je mets donc aux voix � pr�sent, au scrutin public, le projet de d�lib�ration SG 20 ainsi amend�.

J?ouvre le scrutin avec, bien s�r, un avis favorable de l?Ex�cutif.

Est-ce que tout le monde a pu voter�?

DANS LA SALLE. - Non.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Ce qui est dommage, c?est que, l�, on voit qui a vot� quoi, les derniers n?�tant pas tout � fait les premiers.

Est-ce que tout le monde a vot�?

DANS LA SALLE. - Non. Cela ne fonctionne pas.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - �a y est, c?est vot�?

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le projet de d�lib�ration SG 20, amend�, est adopt�.

Ecoutez, on aurait pu dire "� l?unanimit�, moins une abstention et moins une voix".

Bravo, je vous remercie. Je pense que c?est tr�s important que nous ayons pu nous exprimer � une si large majorit�. Vraiment, je vous remercie. Je pense que ce moment est important. Dans le lien entre notre Municipalit� et la cath�drale Notre-Dame, je pense que ce sera un moment qui marquera sans doute cette relation qui est tr�s forte.

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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