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2021 DAE 112 - Subvention (5.000 euros) à La Mutuelle des Etudiants. - Stands Alimental.


M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DAE 112 relatif � une subvention � La Mutuelle des Etudiants.

La parole est � Mme Rapha�lle R�MY-LELEU, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Est-ce que Mme R�MY-LELEU est bien en ligne�? Non, je n?ai pas l?impression.

La parole est � M. Jean-No�l AQUA, pour le groupe Communiste et Citoyen.

M. Jean-No�l AQUA. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, le nouveau confinement, prononc� il y a deux semaines, alourdit encore un peu plus la situation dramatique v�cue par des �tudiants et �tudiantes depuis plus d?un an maintenant. Ils et elles sont 1 sur 6 � avoir abandonn� leurs �tudes depuis le d�but de la crise. Plus de 7 sur 10 ressentent des signes de d�tresse psychologique�: isolement, pr�carit� alimentaire et locative, perte de sens dans le tout num�rique. Notre jeunesse p�tit des choix et des errances d?un Gouvernement qui assume la poursuite de sa politique d?�conomies sur l?enseignement sup�rieur.

Plut�t que d?engager des recrutements suppl�mentaires d?enseignants-chercheurs pour d�doubler les classes et permettre un pr�sentiel respectueux des protocoles sanitaires - chose qui est possible dans les classes pr�paratoires ou dans certaines grandes �coles - plut�t que de d�bloquer une aide financi�re ouverte � toutes et tous, plut�t que d?organiser des permanences sociales et psychologiques sur les campus, le Minist�re de l?Enseignement sup�rieur et Mme VIDAL ont pr�f�r� tergiverser sur des pol�miques st�riles, sur des menaces fantasm�es au sein de l?universit�, tout en se d�chargeant sur le travail exceptionnel des associations de soutien aux �tudiantes et aux �tudiants pour faire le travail social que le Gouvernement est incapable de faire.

A Paris, nous avons multipli� les initiatives solidaires et soutenu les distributions alimentaires sursollicit�es par les nouveaux visages de la pauvret�. Ces visages jeunes de celles et ceux qui sont 40�% � devoir travailler en parall�le de leurs �tudes pour subvenir � leurs besoins, et que la crise a priv�s de ces petits boulots pr�caires dans les grandes surfaces, la restauration ou l?h�tellerie. Paris a largement contribu� � amortir ce choc social, en subventionnant largement les acteurs et actrices de la solidarit� qui se sont organis�s pour r�pondre � cette demande grandissante. Nous ne pouvons que nous en f�liciter.

En revanche, il faut aussi savoir pointer nos contradictions. Parmi les difficult�s que rencontrent les �tudiantes et les �tudiants aujourd?hui, il y a �videmment celle des perspectives d?insertion professionnelle. La crise a compliqu�, voir entrav�, la possibilit� pour des milliers de jeunes de pouvoir trouver un emploi, dont ils et elles ont besoin soit pour continuer leurs �tudes, soit pour d�marrer leur vie active.

Je m?interroge sur le fait que nous ayons recours, dans le dispositif qui est mentionn� dans ce projet de d�lib�ration - nous soutenons ce dispositif - mais pourquoi avoir recours � certains types de recrutements, comme les services civiques, plut�t que de proposer un mod�le ambitieux et s�curisant par un emploi � proprement parler�? Les missions dont il est question dans le pr�sent projet de d�lib�ration - encore une fois, nous le soutenons - celle de la tenue de stands de La Mutuelle des Etudiants, en vue d?assurer des permanences de pr�sentation alimentaire et psychologique, se pr�terait plut�t � un emploi � proprement parler.

J?avoue ne pas comprendre le recours � ces services civiques, qui se g�n�ralise malheureusement au gr� des d�lib�rations, surtout au vu des difficult�s professionnelles rencontr�es par les jeunes et qui sont renforc�es par le contexte. Il me semble que c?est, au contraire, le moment pour qu?une autorit� publique comme la n�tre fasse tout ce qui est en son pouvoir pour proposer aux jeunes des dispositifs d?emplois qui r�mun�rent et s�curisent les jeunes � la hauteur du travail qu?ils fournissent. Les missions aussi essentielles et appel�es malheureusement � s?�taler dans le temps, comme celle des stands "Alimental", devraient, � notre sens, se traduire par des emplois et non par des engagements volontaires indemnis�s de fa�on largement insuffisante, surtout quand on sait que les jeunes sont en ce moment plus que jamais contraints d?accepter des contrats pr�caires.

Nous nous abstiendrons donc sur ce projet de d�lib�ration qui porte un projet absolument n�cessaire. Encore une fois, je suis navr� d?en venir � cette abstention, mais nous sommes constants, comme certains l?ont remarqu�, sur la question de l?emploi et de l?emploi des salari�s sur cet aspect de service civique.

J?esp�re que, petit � petit, nous gagnerons, et que la Ville abandonnera le recours � ce dispositif d?emploi qui n?est pas � la hauteur de la situation.

Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Mme Rapha�lle R�MY-LELEU, pour le groupe Ecologiste de Paris.

Mme Rapha�lle R�MY-LELEU. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire.

Je vous prie d?excuser la petite erreur au d�part, ainsi que l?absence de vid�o.

Simplement, pour revenir sur ce projet de d�lib�ration, nous souhaitions soutenir ce dispositif qui fait suite au dispositif "Cit� Zen", qui avait d?ores et d�j� �t� pr�sent� et soutenu par La Mutuelle des Etudiants. C?est un dispositif "d?aller vers" qui allie une aide � l?alimentation - le sujet de la faim �tant revenu de mani�re assez cruelle sur le devant du d�bat public concernant les �tudiants et les �tudiantes - et la question de la sant� mentale, dont nous avons largement d�battu pendant notre Conseil. Le fait d?allier ces deux dimensions permet d?assurer l?efficacit� du dispositif de pr�vention, et d?amener des �tudiants et des �tudiantes � consulter ce qu?elles ou ils n?auraient pas fait autrement.

Pour r�pondre � l?argumentaire de M. AQUA, dont je reconnais bien ais�ment la constance, je trouve v�ritablement dommage de s?abstenir sur un tel projet de d�lib�ration et de ne pas apporter un soutien inconditionnel aux associations qui font de la pr�vention, comme c?est le cas de La Mutuelle des Etudiants. On a r�guli�rement le d�bat sur les stages, les services civiques ou les emplois pr�caris�s. Nous nous rejoignons sur l?analyse d?un besoin de s�curiser l?emploi, y compris celui des plus jeunes. N�anmoins, la Ville de Paris, l�, ne soutient pas la pr�carit� de l?emploi. Au contraire, nous cherchons � soutenir des structures associatives qui sont bien en peine, d?autant plus depuis la suppression des emplois aid�s.

Ne pas confondre toutes les comp�tences, d?autant plus � l?heure o� le Gouvernement lance une nouvelle campagne de communication cet �t� � destination des �tudiants et des �tudiantes, � qui il ne sait pas souhaiter autre chose que de travailler cet �t�. C?est quand m�me voir par le petit bout de la lorgnette la situation sociale �tudiante, alors qu?elles et ils m�ritent beaucoup plus de pr�vention d?un c�t�, mais aussi un accompagnement social beaucoup plus fort que ce � quoi elles et ils ont aujourd?hui acc�s.

Je vous remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci � vous.

Pour vous r�pondre et nous parler de ces stands "Alimental", je donne la parole � Mme Marie-Christine LEMARDELEY.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire.

La Ville de Paris soutient depuis plusieurs ann�es des dispositifs pour lutter contre l?isolement des �tudiants et favoriser leur acc�s aux soins. Dans ce contexte de crise, j?ai fait de ce travail une priorit�. Ainsi, nous avons doubl� le nombre de permanences de soutien psychologique � la Maison des Initiatives Etudiantes � Paris Centre, financ� des groupes de parole dans les centres "Paris Anim?", ouvert une antenne de la M.I.E. jusqu?� la fin de l?�t� prochain, dans le 9e arrondissement, pour accueillir des associations qui se consacrent au soutien psychologique et � l?aide alimentaire.

Parall�lement, nous travaillons avec La Mutuelle des Etudiants, qui forme des jeunes en service civique pour sensibiliser d?autres �tudiants. L?objectif est simple�: toucher celles et ceux qui restent � l?�cart des syst�mes de soins, en allant frapper � leur porte dans les r�sidences universitaires ou sur les lieux de distribution alimentaire.

Nos distributions alimentaires sont pens�es comme des carrefours de solidarit� et de pr�vention. Ce sont ces dispositifs que nous souhaitons doubler, avec "Alimental", pour les faire intervenir quatre fois par semaine sur les diff�rents sites de distribution de la Ville, ou de ses partenaires, jusqu?� la fin de l?ann�e universitaire.

Oui, Monsieur AQUA, La Mutuelle des Etudiants fait appel � des jeunes en service civique. Mais, je le rappelle�: avec les services civiques, il s?agit, pour des volontaires de 16 � 25 ans, de remplir une mission d?int�r�t g�n�ral pendant une dur�e limit�e. Cette mission ne se substitue ni � un emploi, ni � un stage, et doit �tre utile pour le projet d?avenir des volontaires. Or, ici, le retour d?exp�rience montre que le b�n�fice en termes de formation, d?accompagnement et de d�veloppement personnel, est grand. Parce que nous sommes convaincus de leur int�r�t pour les jeunes, sous l?�gide de la Maire de Paris, Anne HIDALGO, avec mes coll�gues H�l�ne BIDARD et Anouch TORANIAN, nous d�fendons l?augmentation du nombre de services civiques propos�s par la Ville. D?ailleurs, ce sera l?un des r�les de la future Maison de la jeunesse, annonc�e par la Maire de Paris, dont nous avons parl� tout � l?heure.

C?est pourquoi je vous propose d?attribuer une subvention compl�mentaire de 5.000 euros � La Mutuelle des Etudiants et vous en remercie.

M. Paul SIMONDON, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de d�lib�ration DAE 112.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Merci beaucoup. Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DAE 112).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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