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relatif à la communication de résultats contextualisés de la Nuit de la Solidarité.


M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Nous allons donc passer � l?examen du v?u non rattach� n��63.

La parole est � Nicolas JEANNET�, pour le groupe Changer Paris.

M. Nicolas JEANNET�. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce v?u a en partie obtenu une r�ponse hier lors des questions d?actualit� puisque vous nous avez inform�s, Madame FILOCHE, que des r�sultats plus pr�cis sur l?�ge, l?origine, le sexe des personnes sans-abri, et m�me pour certains les raisons pour lesquelles elles sont dans la rue, en retra�ant notamment leur parcours via votre questionnaire, seront connus dans un mois.

J?avoue, Madame FILOCHE, avoir �t� un peu mal � l?aise lors de votre r�ponse hier, je vous le dis tr�s honn�tement et tr�s simplement. Vous avez annonc� le nombre des sans-abri sur un ton, certes, dynamique qui est le v�tre, mais sur un ton, je trouve, un peu trop enjou�. Vous avez utilis� les mots "soir�es", "communication", "strat�gie", "partenariat". Il s?agit bien l� que de faire le triste constat qu?� Paris, capitale tant regard�e et envi�e dans le monde, 2.785 personnes vont encore ce soir dormir dans la rue.

Vous vous �tes r�jouie qu?il y avait une baisse de 23�% entre 2020 et 2021. On ne se r�jouit pas, on constate tristement. Surtout qu?en cette p�riode de confinement o� les h�tels sont vides, je n?arrive toujours pas � comprendre que l?on ne puisse pas trouver un lit pour ces 2.785 personnes. Mais je ne vous accuse pas, ce n?est pas de votre faute.

Vous allez me r�pondre que beaucoup de ces 2.785 personnes ne souhaitent pas forc�ment rejoindre un centre d?h�bergement et pr�f�rent rester sous leur tente ou sous un porche. L� aussi, je pense qu?il faudra un jour repenser la politique des maraudes car en apportant aux sans-abri un repas chaud, une couverture, des habits, c?est indirectement les installer durablement dans la vie et les conforter dans cette situation.

Ne faudrait-il pas d�velopper la technique de la maraude � main nue, que l?on applique, que j?ai lanc�e en 2014 pour les mineurs isol�s et qui oblige indirectement aux sans-abri de nous suivre. C?est un d�bat qu?il faudra un jour avoir le courage d?avoir.

Pour l?instant, je retire mon v?u dans l?attente d?une analyse d�taill�e et contextualis�e de la Nuit de la Solidarit�.

Je vous remercie.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

L�a FILOCHE pour vous r�pondre, m�me si le v?u est retir�.

Mme L�a FILOCHE, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, merci, Monsieur Nicolas JEANNET�.

Chers coll�gues, je vais quand m�me apporter quelques �l�ments de r�ponse, m�me si j?en ai effectivement d�j� apport� hier et m�me si personne ici ne peut se r�jouir. Je crois d?ailleurs, chers coll�gues, que nous n?avons pas int�r�t ici � essayer de tirer la couverture � soi sur qui prot�ge plus ou mieux les personnes qui restent � la rue malgr� les dispositifs. Je nous invite toutes et tous, chers coll�gues, � savoir garder notre calme, et surtout � savoir comment chacun ici assume - je pense que tout le monde assume sur les bancs de cet h�micycle - le fait que c?est un regret qu?il reste 2.785 personnes. Je vous invite donc � ne pas instrumentaliser cette question.

Comme je l?ai dit lors de ma r�ponse � la question d?actualit� hier du groupe Paris en commun, la 4e �dition de la Nuit de la Solidarit� nous a permis de r�aliser un d�compte pr�cis du nombre de personne sans-abri. Les Parisiennes et les Parisiens ont en effet d�compt� 2.785 personnes sans solution d?h�bergement pour cette nuit. Nous utilisons la m�me m�thodologie d?analyse des r�sultats depuis la premi�re �dition, soit en 2018.

La r�daction du rapport d�taill� contenant l?exploitation des donn�es et leur analyse sera r�alis�e par l?APUR et par le Comit� scientifique de la Nuit de la Solidarit� compos� de chercheurs et de professionnels ind�pendants. Le r�sultat de ce rapport nous permettra de mieux comprendre les besoins de ces publics et d?am�liorer ainsi nos propres politiques publiques d?accueil, d?accompagnement, d?insertion et d?acc�s aux droits, notamment aux droits fondamentaux.

Si nous constatons une diminution de 23�% du nombre de personnes sans solution d?h�bergement pour la nuit, entre 2020 et 2021, le nombre de personnes en situation de rue reste bien trop �lev� par rapport � l?offre d?h�bergement d�ploy�e et aux mises � l?abri intervenues ces derniers mois. Nous disposons pour le moment que de premiers enseignements de ce d�compte sur la nuit de 2021.

Concernant le nombre de places annonc�es par l?Etat, je le rappelle, ce sont pr�s de 32.300 places d?h�bergement qui �taient ouvertes dans la nuit du 25 mars. Notre volont� est que ces places soient p�rennis�es par l?Etat.

Je tiens aussi � rappeler, parce que ce sont souvent des arguments que j?entends, que les personnes aujourd?hui refusent un certain nombre d?h�bergements que nous proposons aussi parce que ces h�bergements ne sont pas tr�s dignes�: on est sur des plateaux avec des lits picots. Vous connaissez aussi bien que moi, Mesdames et Messieurs les maires, les gymnases que nous sommes en capacit� de proposer � ce stade. Honn�tement, je n?en veux � personne de ne pas accepter de venir vivre dans ce type d?endroit.

Nous devons aussi r�fl�chir sur la dignit� des h�bergements que nous proposons. C?est �galement l?objectif de ce type de d�compte et de d�marche que nous avons par l?interm�diaire du questionnaire que nous utilisons aupr�s des personnes.

Concernant l?�volution des publics, nous avons constat� un l�ger recul du nombre de femmes sans solution d?h�bergement et de personnes en groupe. Il nous semble cependant n�cessaire d?apporter une nuance sur le nombre de femmes sans-abri qui sont pass�es de 14�% � 11�%. C?est parce qu?elles sont davantage victimes de violence de rue que les hommes qu?elles mettent en place davantage de strat�gies pour se cacher?

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Je vais vous demander de conclure, Madame FILOCHE.

Mme L�a FILOCHE, adjointe. - Et donc cela rend les comptes plus difficiles.

Au niveau g�ographique, nous avons constat� une r�partition sur le territoire parisien avec une forte diminution des personnes d�compt�es dans le 19e. Je vous invite � aller voir les chiffres.

Je termine. Monsieur JEANNET�, je vous demande de retirer votre v?u, ce que vous avez fait, et de nous laisser le temps de pouvoir travailler correctement et de revenir vers vous en temps voulu avec tous les chiffres.

Je vous remercie.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

Le v?u �tant retir�, il n?est pas soumis au vote.

V?u d�pos� par le groupe Paris en commun

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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