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2021 DASES 62 - Subvention (22.000 euros) à deux associations pour leurs actions dans les domaines du bien-être et de la santé des seniors.


M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Nous passons au projet de d�lib�ration DASES 62.

La parole est � H�l�ne JACQUEMONT qui se trouve sur Webex. C?est � vous.

Mme H�l�ne JACQUEMONT. - Nous voterons avec enthousiasme la subvention en faveur de l?association "Astr�e" qui m�ne un combat juste, l�gitime et indispensable contre ce mal invisible qu?est l?isolement.

L?actualit� nous rattrape cependant avec l?appel en date du 8 avril du Collectif des S.S.I.A.D. parisiens, Services de soins infirmiers � domicile, aux d�cideurs, mais �galement � vous-m�me, Mme HIDALGO, � vos adjointes en charge des personnes �g�es, Mme LEVIEUX, et de la Sant�, Mme SOUYRIS. Comment ne pas entendre les difficult�s et le d�couragement des professionnels qui sont les premiers acteurs de la lutte contre l?isolement des personnes �g�es�?

Ce projet de d�lib�ration est l?occasion de r�affirmer notre soutien. Un soutien dont ils ont plus que jamais besoin, qu?il s?agisse des professionnels de soins infirmiers � domicile ou des professionnels de l?aide � domicile plus largement. Il y a urgence � reconna�tre le travail de ces soignants invisibles, exclus des dispositions salariales attach�es au S�gur de la sant�. Pourquoi sont-ils trait�s financi�rement diff�remment des soignants de la fonction publique hospitali�re et des E.H.P.A.D.�? Les comp�tences ne sont-elles pas les m�mes�? Comment comptez-vous les soutenir, Madame la Maire�?

Vous le savez, plus de 80�% des seniors aspirent � vieillir � domicile et c?est leur droit. Mais � ce train-l�, ce ne sera pas possible. Non seulement le nombre de places en soins infirmiers � domicile est notoirement insuffisant � Paris, avec pr�cis�ment 5.253 places actuellement financ�es contre 32.600 places n�cessaires pour 2025, juste six fois plus en l?espace de quatre ans avant la fin du mandat, mais il y a par ailleurs un probl�me majeur, je tiens � le souligner, et critique d?attractivit� de ces m�tiers. Il faut savoir que les �quipes tournent avec 40�% de vacataires et qu?il y a absence de candidatures lorsque les postes sont publi�s�: 20�% des postes restent non pourvus, notamment en raison du non-alignement salarial li� aux mesures du S�gur de la sant�.

Les m�tiers du domicile ne sont plus attractifs, alors qu?ils sont indispensables au maintien du lien social, on vient de le dire. Le mouvement engag� par les associations, regroupant auxiliaires de vie et assistants � domicile, nous semble tout � fait l�gitime et il m�rite � ce titre un examen attentif et des r�ponses adapt�es. Il nous semble donc indispensable de recevoir ces associations, de prendre connaissance de leurs difficult�s et de leurs revendications, et de les soutenir. De m�me, la question de la structuration de cette activit� � l?�chelle parisienne doit �tre pos�e, afin de proposer des structures solides de nature � faire face aux �normes besoins pr�sents et � venir.

La crise sanitaire a permis un d�but de reconnaissance pour ces intervenants � domicile en premi�re ligne. Mais le temps des annonces, les reports successifs de d�cisions sur la future loi Grand �ge, la revalorisation des salaires ou les allers-retours sans fin entre le Gouvernement et les d�partements, dont le D�partement de Paris, pour assurer les financements n�cessaires, doivent imp�rativement cesser. Il est aujourd?hui urgent de mobiliser toutes les forces en pr�sence pour soutenir le secteur et prendre � bras-le-corps le d�fi du vieillissement de la population.

Il en va de notre responsabilit� de respecter la dignit� de ceux qui ne m�nagent pas leurs efforts pour offrir � ceux qui souffrent le soin et la pr�sence qu?ils esp�rent et attendent. Ce sera l?honneur de notre pays et de notre ville de relever ce difficile d�fi.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Je vous remercie.

La parole est � Gauthier CARON-THIBAULT.

M. Gauthier CARON-THIBAULT. - Merci, Monsieur le Maire, chers coll�gues.

"Il est temps de dire non � l?�gisme", c?est ainsi que commence le r�cent rapport de l?Organisation mondiale de la sant�. L?�ge est l?une des premi�res choses que nous remarquons chez l?autre. On parle d?�gisme lorsque l?�ge est utilis� pour cat�goriser et diviser les personnes de telle fa�on qu?elles subissent des pr�judices et des injustices, et ce ph�nom�ne r�duit la solidarit� entre les g�n�rations.

L?�gisme a des cons�quences graves et profondes sur la sant�, le bien-�tre et les droits humains des individus. Pour les personnes �g�es, l?�gisme est associ� � une esp�rance de vie plus courte, � des probl�mes de sant� physique et mentale, � un r�tablissement plus lent � la suite d?un handicap et � un d�clin cognitif. L?�gisme r�duit la qualit� de vie des personnes �g�es, accro�t leur isolement social et leur solitude, tous deux associ�s � de graves probl�mes de sant�, et peut accro�tre le risque de violences et d?abus � l?encontre des personnes �g�es.

Le rapport de l?O.M.S. propose trois strat�gies qui visent � lutter contre l?�gisme�: des actions politiques et l�gislatives de lutte contre les discriminations, des interventions �ducatives � inclure dans les cursus, de l?�cole primaire � l?universit�, pour adapter la soci�t� future au vieillissement de sa population, mais aussi des interventions visant � favoriser aujourd?hui les contacts interg�n�rationnels tout au long de la vie. Je vois dans ce dernier axe un outil majeur pour lutter contre les st�r�otypes et les repr�sentations n�gatives qui contribuent � banaliser les discriminations dont font l?objet les personnes �g�es.

C?est la raison pour laquelle, Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, je tiens � mettre en avant l?action men�e par l?association "Les Transmetteurs" qui r�unit des professionnels de sant� et du social retrait�s en vue de constituer une r�serve op�rationnelle de renfort. Elle permet notamment � des m�decins b�n�voles de s?impliquer dans la vie citoyenne, de transmettre leurs connaissances et s?investir dans de nouvelles missions. Dans la continuit� de la belle coop�ration en vigueur avec la Ville de Paris pour l?appui au plan canicule ou l?urgence hivernale, "Les Transmetteurs" ont mis en place, durant la crise sanitaire que nous vivons, un num�ro solidaire d?accompagnement m�dico-psycho-social qui permet de soulager le 15 en assurant une orientation en amont. "Les Transmetteurs" ont aussi �t� utilis�s pour renforcer les centres de vaccination mis en place par la Ville, et pour participer � la vaccination dans les R�sidences Autonomie.

Derri�re cette dynamique qui �mane des retrait�s eux-m�mes, il y a une volont� forte de garder, de construire une place dans une soci�t� qui peine encore � imaginer le lien qui doit l?unir � celles et ceux qui ne sont plus en emploi et encore autonomes. Or, quand on parle de ces personnes, on parle de plus de 90�% des retrait�s.

Plusieurs associations officient dans ce champ, que ce soit "Old?up" pour la prise en compte de l?avis des seniors dans les politiques publiques, toutes les associations de m�c�nat de comp�tences qui mobilisent les retrait�s, comme "ECTI", "EGEE" ou "RESSAC", toutes les structures qui accompagnent les jeunes vers la culture comme "Lire et faire lire", sans compter dans nos arrondissements les associations de soutien scolaire qui sont souvent le fait �galement de retrait�s.

Si la retraite ouvre la porte � une vie nouvelle d?au moins vingt � trente ans, c?est encore trop souvent dans l?imaginaire collectif une vie retir�e, car notre soci�t� ne sait encore que trop valoriser ce qui rapporte, ce qui produit.

Mais pour reprendre le titre d?un livre que vous avez dans votre bureau, Madame la Maire, le livre de CHAPON et OUDIN�, "On se trompe sur les vieux" et ils nous le rendent bien. Car discr�tement et lentement, mais efficacement et utilement, ils cr�ent des associations pour se mobiliser aux c�t�s des collectivit�s locales, des familles, des jeunes, des pr�caires, pour que leurs comp�tences ne soient non pas affaiblies mais ignor�es. Et c?est tout l?honneur de la Ville de Paris, membre du r�seau francophone "Villes Amies des A�n�s", de soutenir ces associations � qui il faudra bien un jour donner de la visibilit� par un label, une charte, un annuaire, pour leur permettre de se rencontrer, pour permettre aux retrait�s de s?orienter vers elles et pour permettre aux pouvoirs publics de construire leur politique publique avec elles � leur juste place.

Monsieur le Maire, c?est avec satisfaction que je vois la lutte contre l?�gisme se mat�rialiser dans le soutien � de telles associations. Je voterai ce projet de d�lib�ration qui, en cas de renouvellement l?ann�e prochaine, au lieu de "Action dans les domaines du bien-�tre et de la sant� des seniors" pourrait plus justement prendre le titre "Mobilisation des retrait�s pour la coh�sion sociale". Cela donnerait un coup de jeune aux politiques pour les vieux, mais je sais que Mme la Maire en charge des seniors a cela � c?ur.

Je vous remercie.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

La parole est � V�ronique LEVIEUX.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe. - Monsieur le Maire, chers coll�gues, merci ch�re H�l�ne JACQUEMONT et cher Gauthier CARON-THIBAULT pour vos interventions. Vu que vous avez pris des axes diff�rents en vous appuyant sur ce projet de d�lib�ration, je vais essayer � la fois de valoriser le projet de d�lib�ration et de r�pondre � l?ensemble des aspects que vous avez l� �galement tr�s justement �voqu�s.

Ce projet de d�lib�ration porte sur le soutien financier aupr�s de deux associations. Il s?agit de renouvellements et d?associations que celles et ceux, qui suivent les actions de la Ville de Paris aupr�s des seniors, connaissent bien.

Il s?agit tout d?abord de l?association "Astr�e", pour un montant de 5.000 euros, qui d�veloppe tout un dispositif d?accompagnement personnalis� aupr�s de personnes qui se sentiraient en situation d?isolement et de solitude. Cette association a pr�s de trente ans d?exp�rience, elle a d�velopp� un savoir-faire reconnu, avec des modalit�s de formation et d?accompagnement de leurs b�n�voles de tr�s grande qualit�. Ils suivent r�guli�rement un grand nombre de personnes au niveau national, et bien �videmment au niveau parisien ils m�nent une action totalement utile.

Madame JACQUEMONT, vous l?avez soulign�, cette association est �galement � l?initiative de la cr�ation de la Journ�e nationale de lutte contre la solitude. J?ai pu me rendre dans leurs locaux en janvier dernier � cette occasion et ai pu mesurer l?enjeu du soutien que l?on apporte � cette structure. Les t�moignages des personnes qui ont pu b�n�ficier de leur accompagnement d�montrent combien il faut continuer dans ces actions.

Voil� leur dispositif, mais ils ne s?occupent pas uniquement des personnes �g�es, je tiens � le souligner, parce que la solitude touche beaucoup de cat�gories de populations, notamment les jeunes. Je les ai d?ailleurs mis en relation avec ma coll�gue Marie-Christine LEMARDELEY dans le cadre de la possibilit� d?�tudier les accompagnements aupr�s d?�tudiants confront�s aussi � ce mal qui touche beaucoup de gens.

"Les Transmetteurs" sont une autre grande association tr�s connue. D?ailleurs la subvention de 17.000 euros va porter � la DASES pour les personnes �g�es, mais aussi sur le secteur de la sant� avec ma coll�gue Anne SOUYRIS. Je rappelle que cette association a �t� cr��e � l?initiative de Xavier EMMANUELLI et Suzanne TARTI�RE, avec qui j?ai eu le plaisir de m?entretenir il y a quelque temps, qui est une personne de grande volont�, avec beaucoup de projets et qui a envie de faire tomber les cloisons, d�s lors que c?est n�cessaire pour travailler � am�liorer l?ensemble des dispositifs.

Cher Gauthier CARON-THIBAULT, vous l?avez fort justement rappel�, cette structure est "transmetteur" et le titre de cette association a beaucoup de sens bien �videmment, puisqu?elle s?appuie sur des b�n�volats d?anciens professionnels en exercice dans le secteur de la sant� pour diff�rentes sp�cialit�s et elle d�veloppe toute une s�rie d?actions. L?activit� que propose "Les Transmetteurs" est assez riche�: c?est transmettre leur savoir parce qu?ils ont mis en place tout un p�le de formation, mais il y a aussi tout un p�le d?action, notamment pour venir en renfort dans les situations de crise aupr�s des services publics, et en particulier les services publics municipaux. C?est la raison pour laquelle ils interviennent dans le cadre du Plan canicule, du Plan d?urgence hivernal et de renforts occasionnels.

Je tiens � souligner que dans le cadre de la campagne de vaccination, des b�n�voles des "Transmetteurs" sont venus en renfort aupr�s du C.A.S.-V.P. dans des vaccinations organis�es, parce que nous avons voulu le faire de cette mani�re au sein du C.A.S.-V.P. dans des R�sidences Autonomie. Ils sont pr�sents dans des centres de vaccination, ils ont �t� aussi aux c�t�s d?autres centres - je crois qu?il y en avait par exemple � Dunant. Ils ont �galement cr�� une plateforme t�l�phonique qui s?appelle "SOS Crise". C?est vraiment une structure tr�s active et nous sommes heureux �videmment de continuer � les accompagner et de r�fl�chir, le cas �ch�ant, � l?ouverture d?autres actions.

Bien s�r ces associations, m�me si ce n?est pas l?int�gralit�, vous l?avez � nouveau rappel�, cher Gauthier, s?appuient sur des retrait�s parce qu?il y a beaucoup de retrait�s actifs. Que seraient les associations parisiennes si ces retrait�s ne venaient pas en renfort spontan�ment, quel que soit le champ d?activit�?

La p�riode de crise sanitaire et le confinement ont d?ailleurs pu fragiliser l'implication de certains seniors, ce sont l� des remont�es d?associations. Ils ont souhait�, et on peut les comprendre, se tenir un peu en retrait, mais on sait que cela va revenir.

En tous les cas, nous sommes � l?�coute et � l?attention avec les associations pour porter le besoin d?appels au b�n�volat et donner effectivement une autre image de l?�ge. Cela commence, si vous me le permettez, d�s la vie active, dans le milieu professionnel, o� l?�gisme est aussi d�j� pr�sent et entra�ne des attitudes, des absences de consid�ration qui, je pense, co�tent � l?ensemble de la soci�t�. C?est d�s la vie active qu?il faut que nous nous saisissions de ce sujet.

Madame JACQUEMONT, pour terminer, juste pour vous informer que le collectif nous a �crit et un rendez-vous est en train de se caler. J?ai bien pris note de leurs revendications. Il est vrai que l?ensemble des annonces gouvernementales non seulement s?�gr�nent au fil de l?eau mais ne portent absolument pas une vision coh�rente du champ de l?ensemble des m�tiers � domicile, qu?il s?agisse des S.S.I.A.D. et des S.A.A.D.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Il va falloir conclure.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe. - Et je vous indique �galement que j?ai un rendez-vous avec M. LAFORCADE, qui a une mission sur la valorisation des m�tiers du grand �ge, pour porter l� aussi un certain nombre de messages, � ce sujet.

Je vous remercie.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint, pr�sident. - Merci.

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de d�lib�ration DASES 62.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Pardon, vous n?avez pas eu le temps de voter�? On peut rouvrir, mais on a quand m�me d�j� 91.

Le scrutin est clos. 96, c?est tout de m�me pas mal. Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DASES 62).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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