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2021 DAC 8 - Subventions (920.500 euros), conventions et avenants pour neuf structures relevant du secteur des arts de la rue, de l'espace public et du cirque.


M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Nous examinons � pr�sent le projet de d�lib�ration DAC 8 relatif � l'attribution de subventions, de conventions et d'avenants pour 9 structures relevant du secteur des arts de la rue, de l'espace public et du cirque.

La parole est � Mme la Maire du 12e arrondissement, Mme Emmanuelle PIERRE-MARIE.

Mme Emmanuelle PIERRE-MARIE, maire du 12e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, en France comme dans bien d'autres pays, les acteurs culturels comptent parmi les principales victimes �conomiques et sociales de la crise sanitaire que nous traversons.

Dans une p�riode o� il a fallu longtemps se confiner chez soi et tandis qu'il nous faut encore �viter tout regroupement, les spectacles, les concerts, les s�ances de cin�ma commencent � ressembler � de lointains souvenirs. Alors m�me que la culture, par tout ce qu'elle peut amener de r�ve, de f�erie, d'horizon �largi constitue sans nul doute une part importante des rem�des que nous pouvons opposer � nombreux de nos maux de mani�re g�n�rale, comme pour faire face au d�fi que nous affrontons aujourd'hui. Dans ce contexte, il est important que nous puissions apporter notre soutien � celles et ceux qui font vivre la culture. C'est l'objet de ce projet de d�lib�ration qui vient plus particuli�rement soutenir les arts de la rue, de l'espace public et du cirque � travers 9 structures distinctes dont 2 se trouvent actives dans le 12e, soit la Coop�rative de rue et de cirque et la Compagnie Prog�niture. La premi�re, qui a pu s'installer pelouse de Reuilly et esp�re y d�velopper d'autres projets dans le futur, a su d�velopper au fil des ann�es des actions toujours plus reconnues et appr�ci�es en mati�re de cr�ations originales, de diffusion et d'interaction avec le territoire. La seconde organise chaque ann�e le festival de la Coul�e douce autour du jardin de Reuilly, au c?ur de l'arrondissement. L'une et l'autre constituent des acteurs � la fois majeurs et de proximit� � notre vie culturelle. Je voulais ici en t�moigner et me r�jouir de ce que la Ville puisse leur apporter son soutien comme aux 7 autres structures concern�es. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Je donne � pr�sent la parole � M. Florian SITBON, qui est sur Webex. La parole est � vous, Florian SITBON.

M. Florian SITBON. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, on examine donc un projet de d�lib�ration qui propose de soutenir par le versement d'une solde de subvention, 9 structures culturelles relevant des arts de la rue, de l'espace public et du cirque dont une partie au nom de la r�silience.

Toutes ces structures culturelles m�nent un travail, comme il vient d'�tre dit, de recherche propre � l'espace public avec tous les publics et notamment pour plusieurs structures�: les �tablissements scolaires, les M.P.A.A., les clubs de pr�vention et leur travail est ancr� dans les quartiers.

Ainsi, la Coop�rative de rue et de cirque qui intervient dans le 12e comme il vient d'�tre dit, mais qui poursuit �galement son travail d'ancrage dans le 13e, notamment dans le quartier de la rue Watt. Ainsi, le projet "Art'R" qui propose lors de r�sidences, un cadre de travail sp�cifique en direction des quartiers toujours dans un questionnement de l'art dans la cit�. "Art'R" qui est en quelque sorte un laboratoire urbain.

Par leur travail artistique tr�s sp�cifique, et l'intervention artistique dans l'espace public, une forme d'art � part enti�re, ces structures proposent un rapport artistique � la ville et des formes nouvelles d'appropriation de l'urbanisme et de l'espace public.

Quelqu'un qui va �tre touch� par la rencontre de l'art dans l'espace public a plus de chances de p�n�trer dans nos formidables �tablissements culturels, et le combat pour la d�mocratisation de la culture est loin d'�tre gagn�. On sait que ce que l'on appelle la d�centralisation du dernier kilom�tre doit encore progresser.

Alors, les festivals tels que "Onze bouge", "la Coul�e douce" ou "Et 20 l'�t�" sont une pierre sur ce chemin.

Ce soutien est particuli�rement important en ce moment, tant les artistes sont profond�ment d�stabilis�s en cette p�riode. Particuli�rement important aussi, car les 9 structures en question dans ce projet de d�lib�ration font se croiser artistes �mergents et artistes confirm�s, et les artistes �mergents sont dans une difficult� plus grave encore en ce moment, ils subissent l'engorgement cr�� par les reports, leurs formations sont d�stabilis�es, les concours nationaux ajourn�s ou modifi�s, le conservatoire national par exemple n'organise pas de concours cette ann�e, pas d'engagement sur la reconduction d'une ann�e blanche du syst�me de l'intermittence alors que par d�finition, ils n'ont pas pu travailler depuis le mois de mars 2020.

Les jeunes artistes sont dans une situation tr�s anxiog�ne et voient leur horizon bouch�, un v?u de l'Ex�cutif que je salue grandement y reviendra tout � l'heure.

"Le Printemps des rues" pr�voit d'organiser son festival les 29 et 30 mai. Le festival "Onze bouge" du 2 au 6 juin�; les "Nocturbaines" les 12 et 13 juin et "Et 20 l'�t�" du 16 au 20 juin 2021, mais pourront-ils avoir lieu�? Personne ne le sait. Notre groupe pr�sentait le mois dernier un v?u qui demandait des perspectives et un calendrier, nous l'attendons encore.

Mme la Maire parlait hier du fameux concert test qui doit fixer des protocoles. Il est sans cesse repouss�.

Pourtant, dans le monde entier des lieux culturels ont r�ussi � ouvrir, des manifestations ont lieu, des protocoles ont �t� pens�s, beaucoup d'�tudes scientifiques sur le sujet existent d�j�. Pas plus que pour les spectacles en salle ou les manifestations sportives, il n'y a pourtant toujours pas de protocole sanitaire �nonc� pour les �v�nements dans l'espace public.

Ces structures comme toutes les structures culturelles doivent pouvoir s'organiser. Pourtant, elles sont laiss�es quelque part dans une double incertitude.

Il y a une premi�re incertitude bien compr�hensible li�e � la crise sanitaire, � la courbe �pid�miologique. Les artistes, qui sont des gens s�rieux, peuvent tr�s bien le comprendre. Mais ce qui n'est plus possible, c'est qu'on leur impose une autre incertitude, celle de ne pas savoir quels seront les crit�res qui le moment venu permettront ou non d'organiser leurs spectacles ou leurs manifestations. Les artistes sont des gens s�rieux, ils nous aident souvent � comprendre le monde, parfois � l'accepter.

Ils ne peuvent pas supporter l'irrationalit� qui leur est en ce moment impos�e, on vient de parler du march� aux livres, qu'est-ce qui explique que l'on peut vendre des livres en int�rieur mais pas sur un march� d�couvert�?

Il est incompr�hensible que le domaine culturel soit quelque part, par ce Gouvernement, �cart� du droit commun, car en ne mettant pas en place les conditions d'une reprise raisonn�e, comme il le fait avec d'autres secteurs, ce Gouvernement fait un choix politique, celui de ne pas choisir la culture. Or, "tout ce qui d�grade la culture raccourcit les chemins qui m�nent � la servitude" nous disait Albert Camus. On sait bien que la culture a un pouvoir �mancipateur et aussi un pouvoir r�parateur, et en la p�riode de crise aussi psychologique, c'est particuli�rement important.

Alors, priver les acteurs culturels de perspectives, de protocoles, de crit�res rationnels ou alors les annoncer si tardivement qu'ils auront du mal � �tre mis en place, parce que ce n'est pas un bouton "on" et un bouton "off", beaucoup de travail se fait en coulisse �videmment, c'est "in fine" priver les citoyens et les citoyennes, les Parisiens et les Parisiennes de culture, de ce qui est � mes yeux mais aussi aux yeux du Conseil d'Etat, tel qu'il l'a �nonc� dans son dernier avis sur le sujet, une libert� fondamentale. La Ville de Paris, elle, a fait de son c�t� avec clart� et courage ce choix politique, ce choix de la culture et ce projet de d�lib�ration le montre encore une fois.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Florian SITBON.

Pour r�pondre � Emmanuelle PIERRE-MARIE et Florian SITBON, c'est Carine ROLLAND.

Mme Carine ROLLAND, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire, merci ch�re Emmanuelle PIERRE-MARIE, cher Florian SITBON, je me tiendrai aux propos de ce projet de d�lib�ration, le DAC 8, qui �voque la situation des compagnies des arts de la rue, qui sont effectivement des structures tr�s fragilis�es en ce moment, aussi fragilis�es qu'attendues. C'est pourquoi il nous a paru important de renouveler, d�s ce d�but de printemps, notre soutien au secteur du cirque, au secteur des arts de la rue comme je le disais, nous en avons effectivement besoin. Ces compagnies ont continu� de travailler autant que faire se peut en ces temps de fermeture. Elles repensent toutes leurs programmations et se tiennent pr�tes d�s que les conditions sanitaires et les autorisations le permettront, � proposer ces programmations, ces cr�ations au b�n�fice de tous. J'aurai l'occasion d'y revenir tout � l'heure, mais nous souhaitons vraiment que ce type d'acteurs puisse rythmer le d�but de la grande saison artistique estivale que nous appelons de nos v?ux. Je vous remercie.

M. Ian BROSSAT, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Carine ROLLAND.

Je mets aux voix, au scrutin public, le projet de d�lib�ration DAC 8.

Le scrutin est ouvert.

(Il est proc�d� au vote �lectroniquement).

Le scrutin est clos.

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DAC 8).

Avril 2021
Débat
Conseil municipal
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