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Voeu déposé par le groupe Changer Paris relatif à l’augmentation des rixes à Paris. Voeu déposé par l'Exécutif.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Si vous en �tes d?accord, nous examinons d�sormais les v?ux nos�101 et 101 bis relatifs � l?augmentation des rixes � Paris.

La parole est � M. Nicolas JEANNET� pour pr�senter le v?u n��101 au nom et au titre du groupe auquel il appartient, le groupe Changer Paris.

M. Nicolas JEANNET�. - Merci, Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet.

Avant toute chose, je voulais vous indiquer que les propositions que nous vous avons faites ont �t� d�pos�es avant la m�diatisation de l?agression du jeune Yuriy. Car, d�j�, nous sentions, avec Philippe GOUJON, avec les acteurs de terrain, mais aussi avec de nombreux �lus parisiens - car tous les arrondissements sont bien �videmment concern�s - la n�cessit� de vous demander de passer de fa�on urgente � la vitesse sup�rieure, tant les rixes entre bandes, pas forc�ment plus nombreuses, devenaient en revanche plus impr�visibles et violentes. Permettez-moi d?insister sur trois points.

La pr�vention. Le 15e arrondissement - pour parler encore de notre arrondissement�: 240.000 habitants. L?�quivalent de la ville de Bordeaux. Et pourtant�: seulement 9 m�diateurs de la DPSP et 16 �ducateurs de rue. Je dirai m�me plus�: 10. Car, vous le savez, les associations employant ces �ducateurs font face � de nombreux arr�ts maladie et des difficult�s de recrutement, avec une profession qui ne fait pas r�ver. Et pourtant, vous le savez, il faudrait doubler, voire tripler, leur nombre.

Cette pr�vention doit bien �videmment passer par le milieu scolaire, notamment le coll�ge. Je ne comprends pas que ce volet, pourtant sugg�r� dans votre "Plan anti-rixe 2019", n?ait jamais �t� mis en application. Attention � ne pas oublier la pr�vention aupr�s des parents d?�l�ves.

Autre proposition, car d�j� test�e dans le 15e arrondissement et donnant des r�sultats�: les "boot camps". Ces rencontres encadr�es, �ducatives, culturelles ou sportives, r�unissant des jeunes de 10 � 15 ans, de quartiers diff�rents, de quartiers d�j� identifi�s, de quartiers d�j� en conflit.

Mon deuxi�me point porte sur l?un des maillons de la cha�ne qui n?a pas fonctionn�, en l?occurrence lors de l?agression du jeune Yuriy�: c?est celui de l?alerte. L?alerte d?une rixe � venir, l?alerte � "H" moins 2 ou 3 heures. Pour cela, nous vous demandons de revoir le fonctionnement du syst�me local d?alerte imm�diate pour le rendre plus l�ger et r�actif. Il faut doubler les effectifs sur le terrain via l?�lotage. Malheureusement, vous ne nous annoncez pas la hausse d?effectif du c�t� de la future police municipale. Enfin, il faut d�velopper le maillage des cam�ras de vid�o-protection et les implanter syst�matiquement devant l?ensemble des coll�ges parisiens.

Enfin, pour terminer, troisi�me point�: les sanctions. Sanction p�nale imm�diate d�s le premier d�lit. Cela devrait aller de soi. Sinon, travaux d?int�r�t g�n�ral, mais vraiment effectu�s.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur...

M. Nicolas JEANNET�. - Autre proposition pour les sanctions moins graves, que nous avons test�e�: le rappel � l?ordre par un �lu de la R�publique.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

M. Nicolas JEANNET�. - Je finis juste 30 secondes. C?est un sujet tr�s important. Encore trois phrases.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - 30 secondes. Une phrase.

M. Nicolas JEANNET�. - Entre la convocation devant l?assistante sociale ou celle devant le commissaire de police, il faudrait d�velopper la convocation du mineur et de sa famille dans le bureau du maire, sous les yeux de Marianne, dans la maison de la R�publique. Et de gr�ce, Monsieur le Pr�fet - Monsieur le Procureur, s?il m?entend - impliquez-nous, les �lus d?arrondissement, car vous ne trouverez jamais mieux impliqu�s que nous sur le terrain. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci. Mais, bon, vous avez fait trois minutes au lieu de deux. Donc, je vous invite?

Ce n?est pas un probl�me de gravit� du sujet. Le r�glement int�rieur n?est pas adapt� � la gravit� des sujets. En l?occurrence, je vous invite, cher coll�gue, � �tre plus synth�tique. On dit autant de choses en deux minutes qu?en trois. Pour avoir pos� des questions au Gouvernement lorsque j?�tais parlementaire - vous savez que c?est plus rigoureux qu?ici - le Pr�sident de l?Assembl�e nationale coupe le micro au bout de deux minutes. Cela vaut aussi bien pour les d�put�s que pour les ministres. Nous, ici, on ne coupe pas le micro. C?est la raison pour laquelle je vous invite � �tre synth�tique. Je vous le dis vraiment avec conviction, et d?exp�rience�: on dit autant de choses en deux minutes qu?en trois. Et d?ailleurs, on retient souvent plus de choses en deux minutes qu?en trois.

Non, je ne suis pas professeur. Je suis l� pour pr�sider la s�ance, vous faire part de l?exp�rience qui est la mienne. Je suis l� tr�s cordialement pour vous conseiller, mais si vous ne le souhaitez pas, c?est votre droit le plus strict.

Je donne la parole maintenant � M. Nicolas NORDMAN, dans un premier temps, puis j?imagine � M. le Repr�sentant du Pr�fet de police pour r�pondre sur ce v?u n��101, et tr�s certainement pr�senter le v?u n��101 bis de l?Ex�cutif.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, je voulais indiquer tout d?abord que je rejoins beaucoup des propositions qui ont �t� faites par nos coll�gues du 15e arrondissement. D?ailleurs, je souhaite en pr�ambule dire que, dans les �v�nements dramatiques qui se sont d�roul�s ces derni�res semaines dans le 15e arrondissement, je voulais saluer l?esprit de responsabilit� qui a �t� le v�tre. Je crois que, comme cela a �t� le cas dans d?autres circonstances et arrondissements, nous avons su, en l?occurrence, travailler ensemble pour essayer - et je sais que ce n?est pas simple - d?apaiser la situation telle qu?elle s?�tait d�roul�e dans le 15e arrondissement.

Alors, tr�s rapidement. En effet, cette rixe, qui s?est d�roul�e avec le jeune Yuriy dans le 15e arrondissement, a mis en lumi�re un ph�nom�ne que nous connaissons, qui se d�roule maintenant � Paris depuis quelques ann�es, qui n?a pas augment� en nombre mais certainement en intensit� et peut-�tre m�me en violence, et il faut �videmment que, face � ce ph�nom�ne, nous agissions le plus collectivement possible. C?est la raison pour laquelle, en 2019, la Ville, � l?initiative de Colombe BROSSEL, avait mis en place une strat�gie parisienne de pr�vention des rixes qui mobilise de nombreux partenaires�: la Pr�fecture de police, le Parquet, la "Protection judiciaire de la jeunesse", le rectorat, les associations de pr�vention sp�cialis�e, les familles, les collectifs d?habitants. Cette coordination a fait ses preuves puisque les dispositifs locaux d?alerte ont permis, en 2020, de pr�venir 57 rixes. Je crois qu?il nous faut nous en f�liciter, mais, bien �videmment, d�plorer le fait que les rixes ne sont malheureusement pas toujours �vit�es.

La semaine derni�re, � l?initiative de la Maire de Paris et du Pr�fet de police, nous avons r�uni l?ensemble des partenaires car nous consid�rons qu?il faut aller aujourd?hui encore plus loin, et nous faisons une s�rie de propositions. Concernant la Ville de Paris, nous allons mettre en ?uvre un acte 2 de la strat�gie parisienne de pr�vention des rixes. Pour cela, nous allons demander, en lien avec les maires d?arrondissement, de pouvoir travailler ensemble pour am�liorer encore les choses.

D?ailleurs, un certain nombre des propositions que vous faites ici pourrait, � l?occasion de cet acte 2, �tre travaill�es ensemble et mises en ?uvre. Nous voulons �tendre cette strat�gie aux villes limitrophes parce que, bien �videmment, les jeunes se jouent des fronti�res administratives, et il faut qu?il y ait un travail r�alis� avec les villes de la proche couronne parisienne. Nous souhaitons �galement renforcer les �quipes de m�diateurs. Vous l?avez sollicit�.

Dans le cadre du d�ploiement de la future police municipale, nous allons notamment mettre l?accent sur la formation des policiers municipaux, pour pouvoir �tre pr�sent et pr�venir ces ph�nom�nes de rixes. Enfin - vous l?avez �galement propos� - nous souhaitons qu?un travail sp�cifique se mette en place davantage dans les coll�ges, mais aussi dans les lyc�es, pour pouvoir sensibiliser les jeunes au risque des rixes, et donc, faire en sorte qu?elles puissent �tre pr�venues le mieux possible.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, cher Nicolas NORDMAN. Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet de police.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire. Mesdames, Messieurs, je rejoins ce qui vient d?�tre dit sur le caract�re prioritaire de la lutte contre les rixes, qui est engag�e � la Pr�fecture de police depuis une dizaine d?ann�es � travers un plan et des effectifs d�di�s qui se consacrent en permanence au suivi des ph�nom�nes de rixe, � la mont�e en puissance des dispositifs de pr�vention des rixes qui associent la Mairie et l?Education nationale, et permettent de faire tout un travail d?identification des futures possibles rixes, sur des motifs de plus en plus futiles. Mais l?actualit� nous a conduits � r�interroger ce dispositif et � prendre l?initiative d?une r�union - que M. NORDMAN vient de rappeler - qui s?est tenue vendredi dernier pour amplifier notre action. Les rixes sont, certes, moins nombreuses, puisque nous sommes pass�s de 159 faits de rixes en 2016 � 83 en 2020, mais elles sont plus violentes et font intervenir des solidarit�s qui ne sont pas les m�mes qu?avant. Ce sont souvent des jeunes connus par les r�seaux sociaux, plus souvent scolaris�s qu?avant, mais qui habitent dans des quartiers souvent diff�rents. Il faut donc adapter nos modes d?action pour encore mieux travailler en partenariat avec les �tablissements scolaires pour faire remonter les signaux, et continuer � faire le travail, un peu invisible mais qu?il faut tout de m�me souligner dans cette enceinte, qui permet de pr�venir les rixes et de faire en sorte qu?elles n?aient jamais lieu. Tout ce qui a �t� rappel� en termes d?amplification de l?action, la Pr�fecture de police y apportera toute sa contribution pour qu?il y ait encore moins de rixes. Il y a eu, bien s�r, l?affaire du jeune Yuriy. Depuis, il y a eu d?autres rixes dans le 12e arrondissement. En 2020, il y a eu 2 d�c�s de jeunes dans des rixes. Ils �taient 4 il y a 2 ans, mais ce sont 2 de trop. La mobilisation de tous est essentielle pour traiter ce ph�nom�ne de d�linquance grave qui nous mobilise.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet de police.

Pour la simplicit� de nos �changes, ayant �t� saisi de 5 explications de vote, je vous propose que nous ayons des explications de vote sur les 2 v?ux - cela simplifiera les choses - parce que j?avoue que, de l� o� je suis, j?ai du mal � savoir si c?est sur le n��101 ou le n��101 bis. Normalement, comme le groupe Changer Paris serait de fait le dernier � pouvoir s?expliquer sur le v?u n��101 bis, je propose assez l�gitimement que le maire du 15e arrondissement, M. Philippe GOUJON, puisse donner une explication de vote pour son groupe sur le n��101 bis.

M. Philippe GOUJON, maire du 15e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet.

Comment en est-on arriv� l�? Le temps d?un d�cha�nement barbare, revanche de l?archa�sme sur la civilisation, o� la part de la pulsion le dispute � la pr�m�ditation, l?effervescence des bandes d?adolescents � peine sortis de l?enfance s?est transpos�e dans le familial 15e arrondissement. On conna�t le terreau des bourreaux d�shumanis�s�: d�liquescence de l?autorit�, attachements rompus, mis�re sociale, pas toujours, d�sassimilation massive, effondrement de l?�ducation, abandon au mirage num�rique et aux facilit�s victimaires, faits d�clencheurs souvent d?une banalit� attristante. Et si le drame v�cu par Yuriy, par la cruaut� bestiale et la l�chet� hideuse de son agression, a sid�r� l?opinion, le ph�nom�ne des bandes, dont les protagonistes sont de plus en plus jeunes et violents, a d�j� caus� de nombreuses victimes. Ce que nous demandent nos concitoyens terroris�s, ce sont des actes concrets et durables emp�chant toute appropriation de l?espace public, souvent sur fond de trafics.

Alors, m�me si notre contrat local de s�curit� nous a permis de mieux conna�tre les regroupements, d?assurer le suivi individualis� de leurs membres, d?anticiper voire de dissuader les affrontements gr�ce au GLDT bandes, � la CENOMED, qui suit une trentaine de mineurs, ou encore � la "Cellule de veille et de pr�vention", ces avanc�es doivent �tre consolid�es, ainsi que l?engagement des bailleurs sociaux, l?accompagnement �ducatif, la pr�vention des interactions en milieu scolaire, la responsabilisation des parents, bien s�r, la surveillance des r�seaux sociaux et l?ajustement de la r�ponse judiciaire. Mais il faut aller beaucoup plus loin que votre v?u, incomplet, et sur lequel nous nous abstiendrons donc.

Pour le secteur du front de Seine, en l?occurrence, il faut encore renforcer la pr�sence polici�re sur les dalles, criminog�nes par nature, en y associant la DPSP et la S.E.M. "PariSeine", avec le retour des patrouilles des ma�tres-chiens, en lien avec les superviseurs des tours, en attendant la police municipale qui ne saurait �tre qu?arm�e. L?audit de s�curit� permettra une meilleure pr�vention situationnelle et l?implantation de cam�ras suppl�mentaires, si utiles. Apr�s l?intervention de la cellule psychologique de l?acad�mie, l?action de responsabilisation par les pairs et des d�bats dans chaque classe du coll�ge, la pr�sence des �ducateurs d?"ARC-EA" doit �tre d�velopp�e sur les dalles - comme l?a rappel� mon excellent coll�gue, Nicolas JEANNET� - et la "politique de la ville" d�sormais �tendue au 15e arrondissement.

Enfin, contre le sentiment d?impunit�, le procureur a annonc� travailler une r�ponse plus ferme pour traiter ces ph�nom�nes en amont. La sanction est, en effet, la premi�re des pr�ventions, et c?est pour n?avoir jamais �t� stopp�s dans leur ascension dans la d�linquance, que de jeunes mineurs deviennent des criminels. Or, m�me de simples interdictions de para�tre sont rejet�es par le juge des enfants. Que risquent les membres de ces bandes infernales�? M�me ceux qui ont tent� de tuer un adolescent de 15 ans, s?ils ne sont pas condamn�s s�v�rement, les efforts de tous seront r�duits � n�ant. Sans une prise de conscience collective forte et imm�diate, mes chers coll�gues, la meute continuera de se d�cha�ner et nous, de compter et de pleurer les morts.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Maire du 15e arrondissement, cher Philippe.

Je donne la parole maintenant � M. Florian SITBON, pour le groupe Paris en commun. Il est en Salle des f�tes. Allez-y, cher coll�gue. On ne vous entend pas. Essayez de parler pour voir si l?on vous entend. Visiblement, on n?a pas de son retour - peut-�tre qu?il n?y a pas de son aller, d�j� - en salle des f�tes. Si l?on n?arrive pas � r�soudre le probl�me technique sur l?instant - on essaie, me dit-on - avec l?accord de Florian, qui ne m?en voudra pas, je vais donner? Si tu m?entends, Florian, reste o� tu es. Avec ton accord, je vais donner la parole � Mme B�atrice PATRIE qui est dans l?h�micycle du Conseil de Paris. Elle va pouvoir donner l?explication de vote de son groupe.

Mme B�atrice PATRIE. - Merci, Monsieur le Maire. Je veux saluer en commen�ant, comme l?a fait Nicolas NORDMAN, l?esprit de mod�ration et de responsabilit� dont a fait preuve M. JEANNET�, qui ne partage pas l?opinion de ceux qui voudraient nous convaincre que les ph�nom�nes r�cents de rixes expriment un ensauvagement de notre soci�t�, qui justifierait la bunk�risation de certains quartiers � coups de grillages, de cam�ras vid�os et de ma�tres-chiens. En revanche, nous soutenons, nous communistes, l?approche d�velopp�e par l?Ex�cutif dans son v?u qui reprend, � juste titre, les orientations de la strat�gie parisienne de pr�vention des rixes mise en place au printemps 2019, tout en en pr�conisant le bilan. En effet, les rixes constituent un ph�nom�ne complexe, croisant des questions individuelles, collectives et contextuelles, qui ne rel�vent pas d?approches mono-disciplinaires ou mono-institutionnelles. A cet �gard, je salue le travail de la DPSP, des m�diateurs de la Ville et de la police nationale. Ces rixes r�v�lent, en r�alit�, les enjeux de l?�poque, de la ville et des jeunes d?aujourd?hui. C?est pourquoi nous soutenons �galement la r�actualisation de la d�marche et des m�thodes. Pour aller vite, le terrain d?intervention des �ducateurs de pr�vention, avec lesquels nous travaillons au soutien de la politique de la ville, est aujourd?hui tout autant les r�seaux sociaux, que Youtube et la rue elle-m�me. Nous saluons donc le souci de formation de l?ensemble des acteurs de la pr�vention. Mais si ce ph�nom�ne est spontan�ment associ� � celui des rivalit�s traditionnelles entre bandes, les groupes sont d�sormais plus instables et l?appartenance territoriale revendiqu�e s?�tend de plus en plus au-del� de la ceinture du p�riph�rique. C?est pourquoi l?engagement dans cette strat�gie des villes de la petite couronne qui le souhaitent, nous semble un �l�ment essentiel de cette strat�gie renouvel�e. Anticiper en rep�rant notamment les signaux faibles, �viter les matchs retours, intervenir pour faire cesser les troubles � l?ordre public, accompagner les jeunes par un traitement �ducatif judiciaire sans n�gliger la dimension psychologique voire psychiatrique, rassurer les riverains et les habitants l�gitimement inquiets et pr�occup�s, voil� les objectifs que nous poursuivons en votant ce v?u. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci.

En votant ce v?u n��101 bis, naturellement. Je me permets de le pr�ciser. De ce fait, M. Florian SITBON �tant l�, je vais lui donner la parole. Je donnerai ensuite la parole � Mme Aminata NIAKAT� - faudrait-il encore qu?elle nous rejoigne - puis, Mme Catherine IBLED, au besoin, aura une explication de vote plus t�t. On va se d�brouiller. Monsieur Florian SITBON, c?est � vous.

M. Florian SITBON. - Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, Monsieur le Maire du 15e arrondissement, si familial soit-il, le 15e arrondissement n?�chappe pas � la violence et aux difficult�s de notre monde et votre �tonnement m?�tonne quelque peu.

D?abord, je voudrais �videmment avoir une pens�e, au nom de notre groupe, pour le jeune Yuriy, qui a �t� tr�s violemment - comme cela a �t� rappel�, comme on l?a vu sur ces images - agress� le 15 janvier dernier. Images dont on se demande, d?ailleurs, comment elles sont arriv�es sur les r�seaux sociaux. Les �lus lui souhaitent un r�tablissement complet et rapide.

Sur le v?u pr�sent� par nos coll�gues du groupe Changer Paris, je voudrais dire que la Ville de Paris est engag�e depuis de nombreuses ann�es dans la lutte contre les rixes et que, si le travail men� n?a pas encore permis d?�radiquer ce ph�nom�ne, qui - cela a �t� rappel� - devient de plus en plus violent, il a permis n�anmoins la baisse du nombre de rixes entre 2019 et 2020, et la meilleure caract�risation de celles-ci. L?organisation, en 2018, des �tats g�n�raux de la pr�vention des rixes par la Mairie avec l?ensemble des acteurs concern�s, a permis un travail en profondeur, et plusieurs d�cisions ont �t� prises�: le recrutement de m�diateurs suppl�mentaires, mais �galement une veille sp�cifique sur les r�seaux sociaux pour que soient d�tect�s au plus vite les signes annonciateurs d?une rixe. Parce que l?on sait bien maintenant que la violence de rue s?exporte et trouve parfois sa naissance dans ce que l?on peut appeler "la rue num�rique". Le nombre des signalements qui emp�chent la tenue des rixes, a �t� d�multipli�. Dans le 15e arrondissement, fort heureusement, si l?on n?a pas pu �viter le drame auquel on fait allusion, une rixe a �t� n�anmoins �vit�e pendant les vacances de No�l. Toutes les initiatives de type "boot camp" ou de festival culturel inter�tablissements, comme le demandait ce matin le v?u vot� et pr�sent� par Maya AKKARI pour les 17e et 18e arrondissements, sont � multiplier. Un membre de la police nationale me disait, il y a quelques jours, combien ce type d?action est compl�mentaire de la leur. Sur le terrain, seuls les �changes d?informations - cela a �t� dit - entre la police, la future police municipale, les clubs de pr�vention, les associations de quartier et l?Education nationale, permettent d?�viter que les affrontements pr�vus se tiennent, au maximum. Il faut poursuivre et consolider au sein des instances existantes ces 1.000 suivis du "Plan Bandes", le groupement local de traitement de la d�linquance et, �ventuellement, r�it�rer les �tats g�n�raux si cela est n�cessaire. La lutte contre les rixes est une priorit� pour la Maire et les �lus de la majorit�. C?est pourquoi, �videmment, nous voterons le v?u de l?Ex�cutif.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Florian SITBON. Je donne la parole � Mme Aminata NIAKAT�, en la remerciant chaleureusement de nous avoir rejoints.

Mme Aminata NIAKAT�. - Je vous remercie, Monsieur le Maire.

Monsieur le Maire, Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet de police, mes chers coll�gues, nous avons tous �t� boulevers�s et choqu�s par les images de l?agression brutale du jeune Yuriy dans le 15e arrondissement. Je souhaite profiter de cette tribune pour lui renouveler mes v?ux de prompt r�tablissement. J?esp�re que l?enqu�te en cours permettra de faire toute la lumi�re sur les circonstances de cette agression, et permettra � la justice de d�terminer toutes les responsabilit�s et de prononcer les condamnations qui s?imposent.

Pour en revenir au v?u pr�sent� par le groupe Changer Paris, si nous partageons les constats sur le cycle infernal des violences et la multiplication des rixes impliquant des mineurs, si nous vous rejoignons sur les attendus tendant � renforcer les moyens et les effectifs de la police nationale ou encore � multiplier la pr�sence de m�diateurs sociaux ou d?�ducateurs sp�cialis�s sur le terrain, un certain nombre de vos propositions ont malheureusement une vocation purement et simplement r�pressive et passent � c�t� de l?enjeu premier du d�bat que nous avons, qui est la pr�vention de ces rixes et violences.

Pour citer un exemple, la multiplication de la pr�sence des cam�ras de vid�osurveillance que vous proposez d?accentuer, n?a pas pu �pargner au jeune Yuriy l?assaut dont il a �t� victime. Elles ne dissuadent pas et font l?objet de strat�gies de contournement. Nous ne nous retrouvons pas non plus dans votre conception r�pressive de la justice des mineurs ou dans votre proposition de d�velopper les CENOMED, qui posent aux professionnels de la justice et aux travailleurs sociaux qui accompagnent ces jeunes, un s�rieux probl�me d�ontologique en mati�re de secret professionnel. Pour toutes ces raisons, nous voterons contre le v?u du groupe Changer Paris.

Le v?u en r�ponse de l?Ex�cutif apporte, quant � lui, des r�ponses plus adapt�es � la probl�matique l�gitime soulev�e par le groupe Changer Paris, avec une approche plus ax�e sur la pr�vention de ces violences, tout en �largissant le cercle de r�flexion aux mairies d?arrondissement et aux collectivit�s locales de la petite couronne, pour plus d?intelligence collective. Nous aurions pu le voter s?il n?avait pas fait allusion au r�le d?une �ventuelle police municipale, � laquelle nous restons r�solument oppos�s. Nous nous cantonnerons donc � une abstention sur le v?u de l?Ex�cutif, pour t�moigner de notre soutien � l?approche pr�ventive, � la sensibilisation des jeunes, � leur accompagnement, mais aussi pour dire une nouvelle fois que la police municipale n?est pas la solution. Ce qu?il faut, c?est plus de moyens et d?effectif pour la police nationale, et plus de m�diateurs, d?�ducateurs et de pr�sence humaine dans nos quartiers. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Aminata NIAKAT�.

Derni�re explication de vote, Mme Catherine IBLED, pour le groupe "Ind�pendants et Progressistes".

Mme Catherine IBLED. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, le 15 janvier dernier, le jeune Yuriy, 15 ans, a �t� victime d?une agression d?une rare violence sur la dalle de Grenelle, dans le 15e arrondissement. Nous avons tous �t�, il me semble, choqu�s par ce lynchage et par cet acte inqualifiable. Nous avons, ici, une pens�e particuli�re pour l?ensemble des victimes de ces actes. La police a agi vite en interpellant d�j� 10 jeunes, tous suspect�s d?�tre impliqu�s dans cette agression. Ce ph�nom�ne de rixes en bandes de jeunes n?est malheureusement pas nouveau, mais ce qui m?interpelle, et doit tous nous interpeller, c?est la tr�s grande, la trop grande jeunesse de ces agresseurs. Car nous parlons ici de jeunes de 15, 14, voire 13 ans.

Je sais tout le travail qui est fait par les diff�rents clubs de pr�vention, mais, on le voit bien, ce n?est absolument pas suffisant pour �carter certains de nos jeunes des spirales infernales et n�gatives de la d�linquance.

Mes chers coll�gues il faut absolument r��valuer les diff�rents dispositifs qui ont normalement pour objectif d?accompagner nos jeunes ou encore de pr�venir la d�linquance juv�nile. Je pense, par exemple, aux diff�rents contrats locaux pour la jeunesse et pr�cis�ment ceux du 15e arrondissement. On ne pourra pas faire l?�conomie d?une �valuation pr�cise de la "politique de la ville", dans les quartiers populaires mais pas que. Il est donc n�cessaire que l?on se dise si, r�ellement, tous ces dispositifs ont vraiment rempli leurs objectifs.

L?entr�e en vigueur prochaine du Code p�nal des mineurs, en lieu et place de l?ordonnance de 1945, sera certainement une premi�re r�ponse. Mais elle ne peut pas �tre la seule. Saisissons-nous donc �galement du Beauvau de la s�curit�, � l?initiative de notre Ministre M. DARMANIN, pour r�fl�chir concr�tement � ce probl�me qui se pose � nous afin de trouver les meilleures solutions. Avec notre groupe, nous sommes soucieux de l?int�r�t g�n�ral. C?est pourquoi nous voterons les deux v?ux. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Catherine IBLED.

Nous sommes arriv�s au terme des explications de vote.

Je pense que chacune et chacun des �lus, au moins des groupes, ont pu s?exprimer. De ce fait, imaginant que le v?u n��101 est maintenu, je le mets aux voix, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif, puisque l?Ex�cutif a lui-m�me d�pos� le v?u n��101 bis. Je vais d?abord faire un test technique.

Monsieur Florentin LETISSIER, qui pr�sidait la s�ance en salle des f�tes, est-ce que?

M. Florentin LETISSIER, adjoint. - Vous m?entendez bien�?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Oui, parfait�!

M. Florentin LETISSIER, adjoint. - Magnifique�! Apparemment, le son en salle des f�tes est r�tabli, me dit-on.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - On communique � nouveau, quel bonheur�!

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��101, avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u n��101 est rejet�.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��101 bis de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u est adopt�. (2021, V. 42).

Je vous remercie.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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