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2021 DGRI 11 - Subvention (140.000 euros) et convention avec l’Institut français.


M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Nous commen�ons l?examen du projet de d�lib�ration DGRI 11 relatif � l'attribution d'une subvention et d'une convention avec l?Institut fran�ais.

La parole est � Mme Danielle SIMONNET, pour cinq minutes maximum.

Mme Danielle SIMONNET. - Il y avait un projet de d�lib�ration avant le DGRI 11, normalement.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Moi, je me fie � l?organisation de s�ance, vous savez.

Mme Danielle SIMONNET. - Il y avait le DGRI 7.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Et jamais, dans l?histoire de l?humanit�, l?organisation de s�ance ne s?est tromp�e�!

Alors, allez-y.

Mme Danielle SIMONNET. - Ce projet de d�lib�ration sur l?Institut fran�ais est un projet de d�lib�ration dans lequel la Ville va allouer une subvention de 140.000 euros pour notamment valoriser la culture fran�aise � l?�tranger. J?avais rattach� un v?u que l?Ex�cutif a d�cid� de mani�re arbitraire de "d�sattacher" et, je vous le dis encore une fois, je trouve qu?il va falloir modifier le r�glement int�rieur pour d�finir � la fois les crit�res, les modalit�s et les cadres qui sont l�gitimes pour d�cider si un v?u peut �tre rattach� ou non.

Prenons ce projet de d�lib�ration. Pour la Ville, c?est important de valoriser la culture fran�aise � l?�tranger, tout � fait. La culture fran�aise, c?est beaucoup de choses diff�rentes. C?est � la fois la cr�ation, les arts, mais c?est �galement le savoir, la science, la recherche.

Eh bien, je rattachais, moi, � ce projet de d�lib�ration un v?u pour soutenir l?Institut phon�tique de Paris, puisque je ne suis pas autoris�e � d�poser un v?u non rattach� comme les autres coll�gues peuvent le faire. Alors, je retrouve mon v?u. L?Institut phon�tique de Paris, c?est un institut historique. Il est n� � Paris il y a au moins 130 ans et ses applications concr�tes, dans toute la recherche en phon�tique, vous les retrouvez dans de nombreux domaines. Bien s�r dans l?enseignement, dans l?orthophonie, dans la sauvegarde des langues mais aussi dans des domaines auxquels on s?attend moins, par exemple dans la criminologie, dans la francophonie, dans l?interaction homme-machine, dans la reconnaissance du locuteur, dans la reconnaissance de la parole, dans la synth�se de la parole, dans �norm�ment de domaines.

Vous comprenez donc bien que pour une ville comme Paris, avoir un Institut de linguistique et de phon�tique g�n�rales et appliqu�es, qui est situ� au 19 rue des Bernardins, cela fait partie de notre h�ritage culturel extr�mement important. Cet institut d�pend de l?Universit� de Paris III en tant qu?Institut de recherche, mais le b�timent en tant que tel appartient � la Ville, et la Ville veut r�cup�rer son b�timent. Ainsi, on retrouve l� un peu la probl�matique que j?avais pu soulever dans une autre intervention o� la Ville veut r�cup�rer des b�timents pour faire ses propres services publics. Et, ce faisant, elle ne se rend pas compte qu?elle peut cr�er des effets d?aubaine pour les d�cideurs de services publics nationaux qui se disent "tiens, voil� l?occasion de r�duire un service public".

En effet, que croyez-vous que serait la cons�quence m�canique pour l?Universit� de Paris III et le Minist�re de l?Enseignement sup�rieur et de la Recherche si la Ville de Paris r�cup�rait le 19 rue des Bernardins, alors que l?Institut est implant� depuis 1928 en ces lieux�? Vous croyez qu?en ce moment, dans le contexte actuel, l?Institut sera dans un autre b�timent avec le m�me espace, dans les m�mes conditions, � la fois pour ses travaux de recherche, ses rencontres internationales et le travail des �tudiants�? Bien �videmment que non. Voil� pourquoi il y a une mobilisation de l?ensemble des membres de l?Institut de linguistique et de phon�tique g�n�rales et appliqu�es.

Sachez par ailleurs que cet Institut, qui est identifi� au niveau national mais aussi international, re�oit un soutien d?intellectuels de renom du monde entier. Figurez-vous qu?il y a de nombreuses g�n�rations de chercheurs en phon�tique g�n�rale et appliqu�e et en linguistique qui sont all�s dans cette rue des Bernardins et pour qui ce lieu est un lieu hautement symbolique. Certes, d?un point de vue patrimonial du b�timent, je ne me prononcerai pas, je ne pense pas que le lieu soit d?une grande richesse absolue. Mais c?est l?histoire de ce lieu qui importe �norm�ment � celles et ceux qui y travaillent et � celles et ceux qui sont attach�s � ses travaux et qui vont le rejoindre. Le projet de la Ville de Paris, propri�taire du b�timent, on ne le conna�t pas, mais, pour l?instant, c?est de mettre fin � la convention d?occupation alors m�me qu?il n?y a pas eu v�ritablement de concertation avec la communaut� scientifique. Il ne faut pas que la Ville, dans ce cadre-l�, se dise "c?est bon, j?ai contact� la direction de l?Universit� de Paris III et cela suffit". Il y a des hommes et des femmes dans cet �tablissement, dans cet institut, et c?est avec ces hommes et ces femmes qu?il faut �changer. La p�tition a recueilli plus de 7.000 signatures et il y en a 4.000 qui viennent de Paris. Pourtant, ce n?est pas un sujet grand public. Le v?u ne sera pas soumis au vote, puisqu?il a �t� retir�, mais je souhaite que vous vous pr�occupiez de ce sujet. D?ailleurs, je vois qu?on ne m?a pas rappel�e � l?ordre alors que j?ai d�pass� mes cinq minutes. J?en finirai l�, je vous remercie.

(M. Patrick BLOCHE, adjoint, remplace M. Emmanuel GR�GOIRE au fauteuil de la pr�sidence).

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Ne me tentez pas, Danielle SIMONNET, ne me tentez pas. Je vais donner la parole successivement � Arnaud NGATCHA et � Hermano SANCHES RUIVO pour vous r�pondre, puisqu?il faut au moins deux adjoints pour vous r�pondre. J?indique n�anmoins � Arnaud et Hermano que, d?apr�s le r�glement, c?est un temps cumul� de cinq minutes pour eux deux. Arnaud NGATCHA a d?abord la parole.

M. Arnaud NGATCHA, adjoint. - Monsieur le Maire, merci. Madame la Conseill�re de Paris, ch�re Danielle SIMONNET, je vais �tre assez rapide, car l?objet de votre intervention n?est pas vraiment sur la convention avec l?Institut fran�ais, mais je vais r�pondre. Le sujet que vous �voquez rel�ve de la d�l�gation de ma coll�gue Marie-Christine LEMARDELEY, mais je vais essayer de r�pondre � votre intervention. Le b�timent que vous signalez rue des Bernardins appartient � la Ville. Elle l?a pr�t� � la Sorbonne Nouvelle afin d?y abriter l?Institut de phon�tique que vous mentionnez et ce, depuis un peu moins de 10 ans. Il a �t� convenu, lors de la conception du campus Nation, que la Sorbonne Nouvelle quitterait les lieux. Cet Institut est un d�partement d?une UFR de la Sorbonne Nouvelle et a vocation � rejoindre les locaux rue des Irlandais dans le 5e et � Nation dans le 12e. A la place, la Ville de Paris a le projet d?en faire un lieu d�di� � la vie �tudiante, un lieu qui sera ouvert � toutes les �tudiantes et tous les �tudiants de toutes les universit�s, qui en ont bien besoin. Merci.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Arnaud NGATCHA.

Hermano SANCHES RUIVO, n?en profitez pas�; vous avez pr�s de quatre minutes. La parole est � vous.

M. Hermano SANCHES RUIVO, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce ne sont pas deux adjoints � la Maire, mais trois puisque je veux associer notre coll�gue Carine ROLLAND, en plus d?Arnaud et moi-m�me, sur ce magnifique projet de d�lib�ration.

Pr�sente partout dans le monde, la diplomatie culturelle de la Ville de Paris rev�t une dimension particuli�re en Europe. En termes de r�partition g�ographique, la convention 2018-2020 a rendu possible la mise en ?uvre de 73 projets culturels internationaux. De loin, le continent europ�en, avec 14 projets, reste celui sur lequel notre d�ploiement est le plus significatif. Je veux d?ailleurs remercier Patrick KLUGMAN d?avoir assur� cette pr�sence qui, maintenant, va �tre assur�e par Arnaud qui va ainsi travailler sur ce socle que nous avons d�j�.

Alors qu?un nouveau mandat s?ouvre, cette convention constituera le socle de la diplomatie d?influence en Europe de la Ville de Paris. Par le soutien apport� aux acteurs parisiens, elle contribue au rayonnement culturel de Paris et l?amplifie. Elle permet de marquer les temps forts diplomatiques, de valoriser et renforcer les pactes d?amiti� et de coop�ration qu?entretient Paris avec les villes amies, mais aussi d?enrichir les grands rendez-vous europ�ens, faisant l?actualit� d?une offre artistique mettant � l?honneur la cr�ation parisienne et le dialogue des cultures. Chacun a encore en t�te le succ�s, en2019, du tandem Paris-Amsterdam. Ce d�ploiement de rendez-vous d�coulait de la mise en ?uvre pr�cis�ment de cette convention que nous renouvelons aujourd?hui.

En Europe, ces �changes crois�s de ville � ville ont marqu� les esprits, avec des moments m�morables�: Amsterdam, j?en parlais, mais �galement Paris-Berlin en 2012, Paris-Rome en 2014, Londres en 2015 et Madrid en 2017. Tout cela a �t� rendu possible par la convention avec l?Institut fran�ais, dont nous voyons bien la dimension essentielle.

Parall�lement � ces temps sp�cifiques, la convention avec l?Institut fran�ais, que nous vous proposons de soutenir par votre vote, mes chers coll�gues, est �galement le support des saisons crois�es. Nous avons tous connu France-Isra�l ou France-Roumanie. En 2022, apr�s France-Japon, nous retournerons en Europe pour la saison crois�e France-Portugal. J?esp�re que personne ne m?en voudra de souligner l?importance de cette saison crois�e. Ce sera l?occasion de valoriser nos relations avec Lisbonne, ce sera �galement une chance de valoriser l?existence de la culture portugaise � Paris et d?appuyer la richesse qu?a repr�sent�e pour Paris l?immigration portugaise, mais aussi de valoriser la langue et la culture fran�aises au Portugal.

Vous l?aurez compris, mes chers coll�gues, cette convention est un outil essentiel et renouvel� pour d�fendre les liens entre les villes d?Europe, mettant au c?ur de la diplomatie culturelle les valeurs qui sont les n�tres. Je ne peux que vous inciter � soutenir collectivement, ch�re Danielle, chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration en le votant tr�s largement.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DGRI 11.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DGRI 11).

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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