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Vœu déposé par le groupe Communiste et Citoyen relatif à des moyens exceptionnels pour la reprise des cours d’université en présentiel.


M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Nous examinons le v?u r�f�renc� n��31 relatif � des moyens exceptionnels pour la reprise des cours d?universit� en pr�sentiel. La parole est au pr�sident Nicolas BONNET-OULALDJ.

M. Jean-No�l AQUA. - Je vais me permettre d?intervenir sur les?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Pardon.

M. Jean-No�l AQUA. - Ce n?est pas grave. ? sur les universit�s. On le sait, on l?a r�p�t�, la situation des �tudiants est critique. L?isolement social, la d�tresse psychique, la pr�carit� financi�re, le d�crochage scolaire, nous voyons des sc�nes inou�es comme de longues queues aux abords des distributions alimentaires, des d�crochages massifs d?�tudiants, des tentatives de suicide. Notre jeunesse est mise � rude �preuve. Plusieurs facteurs en sont la cause, et je voudrais revenir sur la sant� mentale et la reprise des cours.

Le Gouvernement a �t� strict avec les universit�s en les fermant t�t et en les gardant ferm�es. Cons�quence, des �tudiants peuvent passer 8 heures par jour en r�unions Zoom 5 jours par semaine, et ceci, depuis mars dernier, dont mes �tudiants. Cet isolement a pes� lourd sur leur sant� mentale, un �tudiant sur 3 ayant des signes de d�tresse psychologique, et les services de sant� universitaires ne sont pas dimensionn�s et n?ont pas �t� adapt�s en urgence pour y faire face. L?accueil psychologique est scandaleusement indigent. Un psychologue universitaire pour pr�s de 30.000 �tudiants, c?est 25 fois inf�rieur aux normes internationales et largement inf�rieur � ce que mes coll�gues europ�ens peuvent me dire. Nous demandons donc la cr�ation urgente et massive de postes de psychologues et d?assistantes sociales universitaires.

Sur les questions de pauvret� �tudiante, je ne reviendrai pas sur la revendication d?un revenu pour les 18-25 ans accord� dans le v?u jeunesse.

Mais le deuxi�me point crucial, bien s�r, est la fermeture presque totale des universit�s, poussant ces universit�s � adopter un mode dit "distanciel", qui ne remplacera jamais les cours classiques ou en pr�sentiel. Continuer des cours en pr�sentiel en respectant les protocoles sanitaires est possible�; les classes pr�paratoires et certaines grandes �coles ont pu le faire gr�ce � des classes en petit nombre. Ce qui est possible pour certains doit l?�tre pour les universit�s. Seulement, cela suppose plus d?enseignants. Le nombre d?�tudiants cro�t chaque ann�e depuis plus de 10 ans, avec 38.000 �tudiants suppl�mentaires chaque ann�e. Quelles r�ponses depuis 2009�? La baisse constante et continue du nombre d?enseignants, avec 1.500 postes perdus en 10 ans. Pour y faire face, pour r�pondre au d�crochage massif des �tudiants?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci de conclure.

M. Jean-No�l AQUA. - ? nous demandons des embauches massives dans les universit�s. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Marie-Christine LEMARDELEY, pour vous r�pondre.

Mme Marie-Christine LEMARDELEY, adjointe. - Cher Jean-No�l AQUA, vous exprimez une vive inqui�tude sur la situation des �tudiants des �tablissements universitaires, et je la partage, car la situation est grave.

Le nombre d?�tudiants souffrant de troubles anxieux et d�pressifs a �t� multipli� par deux alors qu?il y a aujourd?hui un psychologue pour 30.000 �tudiants. M�me avec le doublement promis par le Pr�sident, dont on ne sait pas encore comment il sera mis en place, cela fera un psychologue pour 15.000 �tudiants. Oui, il faut d?urgence aller bien plus loin.

La pr�carit� des �tudiants n?est pas nouvelle, mais la crise a encore aggrav� la situation, comme en t�moignent les longues files d?attente des �tudiants devant les distributions alimentaires mises en place par la Ville. Oui, il faut revaloriser leur bourse, cr�er de nouveaux �chelons pour leur permettre d?�tudier dignement.

Le d�crochage a doubl� � cause des cours � distance. Tout doit �tre mis en ?uvre pour permettre aux �tudiants de retourner en cours. Pour cela, il faut recruter pour pouvoir faire de plus petits groupes mais aussi organiser des d�pistages massifs afin de respecter les consignes sanitaires que nous connaissons tous�: tester, alerter, prot�ger.

On parle beaucoup de g�n�ration sacrifi�e. La situation est difficile pour toutes et tous, mais pour certains plus que pour d?autres�; cette crise fait exploser les in�galit�s entre les �tudiants. Nous devons tout faire pour lutter contre cette catastrophe qui se d�roule sous nos yeux. Je suis donc favorable � votre v?u, mais moyennant un amendement qui consiste � enlever le chiffrage des postes � cr�er, car, en tant qu?�lus parisiens, je pense que nous ne sommes pas � m�me d?�valuer ce nombre. Ainsi, avis favorable avec un amendement, si l?amendement est accept�.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Marie-Christine LEMARDELEY. J?ai deux explications de vote. Nicolas JEANNET�, pour commencer, du groupe Changer Paris.

M. Nicolas JEANNET�. - Merci, Monsieur le Maire.

Jean-No�l AQUA, vous nous pr�sentez un v?u certes int�ressant sur le constat, mais je dirais qu?il a plus sa place � l?Assembl�e nationale qu?au Conseil de Paris. Je pense que le pr�sident Andr� CHASSAIGNE serait ravi de pouvoir d�fendre ce v?u devant le Gouvernement. Cela dit, nous partageons �videmment cette inqui�tude, cette d�tresse tant psychologique que financi�re des �tudiants, mais nous n?avons pas forc�ment les m�mes solutions.

Sur la pr�carit� financi�re, je le r�p�te, nous proposons la mise en place d?un revenu minimum � tous les �tudiants pendant cette crise sanitaire, pour combler le manque � gagner des petits "boulots" et des "jobs" qui n?existent plus en ce moment. Vous parlez dans votre v?u de revalorisation des bourses �tudiantes. Je vous indique pour votre information que le Conseil r�gional a allou� � 111.112 �l�ves �tudiants boursiers de formations sanitaires et sociales une prime de 150 euros en d�cembre, pour un co�t de 1,6 million. Sur les tests et vaccins, je rappelle que la R�gion peut attribuer une aide de 20.000 euros aux universit�s et aux campus pour les aider � mettre en place des actions de d�pistage. Seul le site de Paris-Saclay l?a pour l?instant demand�. Enfin, sur la pr�carit� psychologique, je vous rappelle encore que la R�gion a mis en place une plateforme t�l�phonique de soutien avec la Fondation FondaMental, qui peut aboutir � des consultations physiques gratuites chez les psychologues. Enfin, sur le pr�sentiel, je sais que le "1 jour sur 5" impos� par le Gouvernement ne pla�t pas � tout le monde, les �tudiants demandent de plus en plus 1 semaine sur 3. Malgr� tout cela, nous voterons contre, bien �videmment, votre v?u pr�sent� par le groupe Communiste. Merci.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Explication de vote de Lamia EL AARAJE, pour le groupe Paris en commun. Tr�s bien, je suppose que tu es en Salle des f�tes. C?est � toi.

Mme Lamia EL AARAJE. - Oui, merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, si la R�gion Ile-de-France en faisait autant que ce que le pr�tendent les Conseillers de Paris de droite parisiens, nous aurions peut-�tre pu constater une am�lioration des conditions de vie des Franciliennes et des Franciliens. Mais je crois que ce n?est pas tout � fait aussi clair que vous le pr�tendez, chers coll�gues.

J?aimerais vous lire quelques extraits. "J?ai une impression de solitude, aucune vie sociale. On n?a plus d?espoir, plus rien." Alexis, 18 ans. "A 8 heures, j?ouvre mon 'ordi'. A 22 heures, je le ferme, et � 22 heures 30, je suis couch�e." Audrey, 19 ans. "Il y a �norm�ment d?�tudiants qui abandonnent dans ma licence et qui disparaissent." L�ane, 18 ans. "J?ai eu pour la premi�re fois des pens�es suicidaires." Grace, 20 ans. Ces extraits que je vous lis ne sont pas issus de mon imagination. Ce sont des t�moignages qui ont �t� post�s sur les r�seaux sociaux, ce sont des t�moignages qui, personnellement, me donnent mal au ventre, ce sont des t�moignages qui, aujourd?hui, me font honte. La jeunesse doit �tre une priorit�, et force est de constater qu?aujourd?hui le Gouvernement de droite qui nous dirige n?a pas l?air de consid�rer que c?en est une.

C?est pourquoi je salue ce v?u et son intention, et le groupe Paris en commun votera pour ce v?u, sous r�serve de l?amendement qui a �t� propos� par Marie-Christine LEMARDELEY.

Pour autant, si je salue son initiative et notamment les efforts demand�s sur les questions de sant� mentale, je me dois quand m�me de souligner que laisser croire qu?aujourd?hui on peut cr�er une r�elle politique jeunesse en axant uniquement sur l?enseignement sup�rieur, c?est, � mon sens, une h�r�sie. Nous devons porter une politique plus globale pour les jeunes. Quelle ambition aujourd?hui portons-nous pour nos jeunes�? Quel avenir avons-nous envie de leur permettre de cr�er�? Qu?est-ce qu?on a envie de leur donner � construire�? Je pense que, pour cela, il faut qu?on ait une r�flexion qui soit plus globale. La Ville de Paris fait des efforts et, comme cela a �t� soulign� par mon coll�gue, c?est une r�flexion?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci?

Mme Lamia EL AARAJE. - ? qui nous d�passe et qui doit �tre port�e � l?�chelle nationale. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe Communiste et Citoyen, amend�e par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u amend�e est adopt�e. (2021, V. 15).

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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