retour Retour

Voeu déposé par le groupe "Indépendants et Progressistes" relatif à la situation d’insécurité boulevard Barbès.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons le v?u n��103 relatif � la situation d?ins�curit� boulevard Barb�s. La parole est au Pr�sident Pierre-Yves BOURNAZEL.

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci, Monsieur le Maire.

Ce v?u a �t� coconstruit avec des habitants du boulevard Barb�s et des rues adjacentes. Ces habitants qui d�noncent avec courage des actes d?incivilit� et de petite d�linquance qui minent leur vie quotidienne�; qui d�noncent la pr�sence de trafiquants de drogue devant les portes d?immeubles et qui s?introduisent dans les immeubles, notamment dans les caves�; qui d�noncent les trafics, notamment dus au prox�n�tisme�; qui d�noncent l�gitimement aussi les ventes ill�gales de cigarettes contrefaites, mais pas seulement. Ce travail collectif avec les habitants a amen� un certain nombre de propositions.

Premi�re proposition, l?action de la Pr�fecture de police. Double action�: d?abord, de la pr�sence sur le terrain afin de multiplier les rondes et de faire en sorte de g�ner ces trafics et d?interpeller les individus qui s?adonnent, soit � des ventes ill�gales, soit � des trafics en tout genre.

Deuxi�me demande d?action pour la Pr�fecture de police�: la remont�e des fili�res et des r�seaux, qui se font du fric sur l?exploitation d?un certain nombre de trafiquants de terrain. Une demande � la Ville de Paris, notamment une pr�sence accrue de la DPSP, de la future police municipale, � pied, � v�lo, afin de faire le lien avec les habitants, avec les associations, avec les commer�ants, pour que ce maillage puisse �tre un maillage utile de terrain, � la fois de pr�vention et de r�pression. Et enfin, la cr�ation de la nouvelle police municipale que nous appelons de nos v?ux. Nous souhaitons que la Ville de Paris puisse se saisir de l?opportunit� que nous avons mise dans la loi, de l?exp�rimentation de nouvelles comp�tences pour ces polices municipales, notamment de permettre le constat par proc�s-verbal des ventes ill�gales, notamment des ventes � la sauvette, avec la capacit� de saisie, afin de g�ner tr�s clairement le trafic de cigarettes contrefaites dans le quartier. Enfin, je pense que nous avons besoin d?un travail en partenariat - Etat, Ville, habitants, associations - parce que c?est par ce travail collectif que nous pourrons am�liorer la vie quotidienne des habitants. C?est, ainsi, faire ?uvre d?int�r�t g�n�ral.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur le Pr�sident. Je donne la parole � M. Nicolas NORDMAN pour s?exprimer sur votre v?u.

M. Nicolas NORDMAN, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire. Monsieur BOURNAZEL, je rejoins tout � fait un certain nombre des pr�conisations qui figurent dans votre v?u et notamment, vous l?avez compris, concernant la coop�ration entre la police nationale, la police municipale et la n�cessit� de renforcer les efforts dans ce quartier. D?ailleurs, ce v?u avait fait l?objet, je crois, d?une discussion au sein du conseil d?arrondissement du 18e, et un v?u assez similaire a �t� adopt� par les �lus du 18e arrondissement. Car, vous l?avez dit, la situation dans ce quartier m�rite une mobilisation tr�s large, tr�s collective, avec, bien entendu, la Pr�fecture de police, nos agents de la DPSP, futurs agents de police municipale. Je voudrais m?attarder quelques instants sur un point que j?ai d�j� �voqu� lors d?une pr�c�dente intervention. C?est la perspective d?entr�e de la future police municipale dans l?exp�rimentation, qui permettrait notamment d?avoir une action en mati�re de lutte contre la vente � la sauvette. Sur le principe, je ne suis pas d�favorable � ce que nos agents puissent participer � cette exp�rimentation. Elle n?est aujourd?hui pas possible en l?�tat de la loi telle qu?elle est en discussion � l?Assembl�e nationale et au S�nat, mais les choses peuvent �tre amen�es � �voluer. Peut-�tre, Monsieur le D�put�, pourrez-vous agir pour que cette loi nous permette � terme d?int�grer cette exp�rimentation. J?�mettrai un avis favorable � votre v?u, sous r�serve que vous acceptiez un l�ger amendement technique, si je puis dire, qui serait, dans le dernier alin�a, de dire que nous pourrions int�grer cette exp�rimentation si la loi le permet, et en fonction aussi de la maturit� de la police municipale parisienne, du degr� de cr�ation de la police municipale parisienne, puisque, bien entendu, il faudra que nous puissions nous assurer du bon fonctionnement de notre police avant peut-�tre d?en �tendre les comp�tences. Donc, sous r�serve d?accord de votre part sur cet amendement, je donnerai un avis favorable � votre v?u.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Nicolas NORDMAN.

Et Pierre-Yves BOURNAZEL s?exprimera.

Mais avant, je donne la parole � M. le Repr�sentant du Pr�fet de police de Paris.

M. LE REPR�SENTANT DU PR�FET DE POLICE. - Merci, Monsieur le Maire.

Monsieur le D�put�, juste pour vous apporter quelques �l�ments sur l?action de la police et le renfort qu?elle a connu pour traiter l?ins�curit� dans le quartier de reconqu�te r�publicaine 10-18, dont le boulevard Barb�s en est le c?ur. Ce quartier de reconqu�te r�publicaine a permis la cr�ation de 41 effectifs de police suppl�mentaires, qui se consacrent au quotidien � la lutte contre toutes les formes de d�linquance, particuli�rement sur le boulevard Barb�s.

Je ne vais pas vous assommer de chiffres, mais pour vous montrer l?�tendue de l?action de ces effectifs de police, ce qui a pu �tre fait dans le secteur de Barb�s en 2020, c?est de saisir, parce qu?il y a de la vente � la sauvette et du trafic de stup�fiants principalement? Sur la vente � la sauvette, sur le secteur de Barb�s, nous avons saisi 15,4 tonnes de marchandises, 6.500 paquets de cigarettes. Nous avons fait 4.789 amendes pour vente � la sauvette, d�mantel� des lieux de stockage. Sur le prox�n�tisme, 23 proc�dures mettant en cause 14 personnes. Proc�der � une action d?interpellation, ce qui a permis de mettre en cause 318 personnes pour trafic de stup�fiants et 533 pour usage. Les chiffres de la d�linquance ont baiss�, comme partout � Paris, dans le contexte tr�s sp�cifique de 2020. Mais, sur ce secteur, ils ont baiss� de 30�%, un peu plus fort qu?ailleurs. Pour illustrer l?action des forces de l?ordre en 2020, une affaire importante men�e par les enqu�teurs de la "Sous-direction de la lutte contre l?immigration irr�guli�re" et du GIR 92, a permis de d�manteler un r�seau de trafiquants de cigarettes de contrebande qui �taient vendues dans le secteur de Barb�s, avec 13 interpellations, des cartouches de cigarettes saisies pour 2 millions d?euros, 200.000 euros de num�raire et 2 v�hicules de luxe saisis. C?est l?action de la police en 2020, qui continuera en 2021, et a permis d?obtenir une diminution des faits constat�s, dans l?optique que ce quartier retrouve une vie normale. C?est un travail de longue haleine, mais, en tout cas, les effectifs ont �t� cr��s - 41 effectifs suppl�mentaires - pour y contribuer.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet de police.

D?un mot, Pierre-Yves BOURNAZEL, acceptez-vous l?amendement de l?Ex�cutif � votre v?u�?

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Oui, bien s�r, je l?accepte, parce que sur le fond, cela permet de faire avancer le sujet et c?est dans l?int�r�t des habitants. Et ensuite, j?appr�cie la qualit� de la r�ponse et le caract�re constructif. J?avais maintenu mon v?u au conseil du 18e arrondissement. Le maire en avait pr�sent� un autre, que j?avais bien s�r vot�. Je crois que l?on a besoin d?un travail collectif pour obtenir concr�tement des r�sultats dans ce quartier. Les habitants le m�ritent. Etat, Ville, habitants eux-m�mes, veulent s?y associer, ainsi que les associations de quartier.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Pierre-Yves BOURNAZEL. Deux explications de vote.

Rudolph GRANIER, pour le groupe Changer Paris.

M. Rudolph GRANIER. - Merci, Monsieur le Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues.

Monsieur NORDMAN, je ne vous savais pas quasi professionnel de rugby, parce que vos techniques de d�sengagement sont assez bonnes, et je disais "quasi professionnel" parce que vos techniques d?engagement sont tr�s mauvaises.

Malheureusement, nous nous abstiendrons sur ce v?u. D?une part, parce que nous mesurons un sens de la litote immod�r�, entre des incivilit�s, de la petite d�linquance, une augmentation sensible de la s�curit� - qui, d?ailleurs, a baiss�. Peu importe. Mais ce que je vois l�, c?est que, sous couvert de pseudo-int�r�t g�n�ral, ou quoique ce soit, personne ne s?entend, personne n?assume, tout le monde dit que c?est de la faute de l?autre, et l?on essaie de faire quelque chose d?un petit peu vaseux. On appelle cela du "en m�me temps" depuis quelques ann�es, pour votre indication. En r�alit�, tout ceci se fait sur le dos et au d�triment des habitants du 18e arrondissement. Ce qui n?est pas pr�vu par la loi, apparemment, notre coll�gue BOURNAZEL va l?int�grer. Ce qui est pr�vu par la loi, apparemment, vous ne l?appliquez pas. Ce que je propose, c?est que vous vous mettiez d?accord et que vous pensiez un peu petit plus souvent, encore une fois, aux int�r�ts des habitants du 18e arrondissement. Je vous rappelle que vous avez l?opportunit� d?une police municipale arm�e et que vous n?en voulez toujours pas, que vous avez l?opportunit� d?�tablir un dispositif de vid�oprotection et que vous n?en voulez toujours pas. Les habitants du 18e arrondissement s?en souviendront, nous le rappelleront, et vous ne faillirez pas devant votre responsabilit�. Je vous remercie, mes chers coll�gues.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Rudolph GRANIER.

Pour le groupe Ecologiste de Paris, M. �mile MEUNIER.

M. �mile MEUNIER. - Merci, Monsieur le Maire.

Mes chers coll�gues, pour vous dire que nous nous abstiendrons sur le v?u, tant de Pierre-Yves BOURNAZEL que de l?Ex�cutif, pas tant parce qu?�videmment nous partageons le constat, l?ampleur de la t�che et aussi l?objectif qui est de mettre l?Etat face � ses responsabilit�s. C?est une �vidence.

Je suis nouvellement �lu. Je dois vous dire que cela fait 10 ans que j?entends le m�me discours de la part de l?Etat, qui dit�: "Oui, mais on va se mobiliser", ou�:"On va mobiliser plus de policiers, plus de moyens". Force est de constater, pour y habiter, qu?il n?y a pas de diff�rence. Alors, tr�s na�vement, je pose la question�: qu?est-ce qui fait que vous n?y arrivez pas�?

D?ailleurs, Pierre-Yves BOURNAZEL, c?est quand m�me la majorit� pr�sidentielle. C?est votre majorit�. Si vous avez le num�ro de M. DARMANIN, je le veux bien�: pour le harceler, pas pour lui offrir un verre, pour qu?il ait des r�sultats et d�bloque des choses.

Quant � la responsabilit� de la Mairie, je vais vous dire et je tiens � remercier le maire, �ric LEJOINDRE, et tous les services de la mairie qui font un travail formidable d?animation du r�seau associatif, des �quipes de d�mocratie locale, des subventions du sport, de la culture dans ces quartiers, notamment avec Carine ROLLAND, la "politique de la ville", avec Maya AKKARI et Anne-Claire BOUX. Tout est fait sur l?aspect social. C?est l?aspect s�curitaire qui cloche. Et cela, ce n?est pas nous, mais vous, Monsieur le Pr�fet, Monsieur le Repr�sentant du Pr�fet.

Et pourquoi s?abstient-on�? Parce que vous mentionnez, une fois de plus, la police municipale. Je ne reviendrai pas sur tous les arguments, mais, encore une fois, nous pensons que ce n?est pas parce que l?on marche avec une police municipale que les choses vont changer, mais parce que l?on restructure les choses. On vous accompagnera dans la restructuration, l?augmentation des effectifs, mais on ne veut pas cautionner la police municipale en laissant penser que cela va r�gler tous les probl�mes. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, �mile MEUNIER. Demande de parole, tr�s l�gitime, du maire du 18e arrondissement, �ric LEJOINDRE. Qui peut aller jusqu?� 3 minutes en fonction du r�glement.

M. �ric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire. Mes chers coll�gues, je dois vous avouer que je n?avais pas pr�vu de prendre la parole � ce moment du d�bat. D?une part, parce que je savais, pour en avoir discut�, ce que Nicolas NORDMAN avait l?intention de r�pondre. Ensuite, parce que je sais que la qualit� du partenariat que nous nouons avec la Pr�fecture de police, avec ses hauts et ses bas, parfois avec ses difficult�s, et souvent avec des exigences importantes port�es par la mairie d?arrondissement et la Mairie de Paris, m?apparaissait �tre une r�ponse. Et donc, je veux saluer l?�tat d?esprit positif qui a �t� celui de Pierre-Yves BOURNAZEL. On avait eu l?occasion, ces derni�res ann�es, de travailler ensemble sur ces sujets. Parce que, sur cette question, on peut �tre � la hauteur des enjeux, ou pas. Moi, j?ai fait le choix, il y a de nombreuses ann�es maintenant, de l?�tre. Il me semble que les habitants du 18e arrondissement, et singuli�rement les habitants de ces quartiers du 18e arrondissement, l?ont reconnu il y a encore quelques semaines ou quelques mois. Et donc, je nous sugg�re collectivement - j?ai eu l?occasion de le dire hier sur un autre d�bat - d?essayer de se hisser un tout petit peu � la hauteur des enjeux. Je vous promets, Monsieur GRANIER, que vous y r�ussirez mieux comme cela.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire du 18e arrondissement.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, le v?u n��103 ainsi amend�, avec un avis favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Il n?y a pas de v?u n��103 bis, Monsieur GRANIER. Il y a un v?u n��103 puisque Nicolas NORDMAN a donn� un avis favorable au v?u de Pierre-Yves BOURNAZEL. Je sais, cela perturbe, mais c?est ainsi.

Je termine le vote.

Pour�: c?est not�.

Contre�: je ne vois pas de mains se lever.

Abstention�: on l?avait bien compris, � travers votre intervention, Monsieur GRANIER.

Le v?u amend� est donc adopt�. (2021, V. 43). A partir du moment o� il n?y a pas de contre, effectivement, je pense qu?une comptabilit� est inutile.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
retour Retour