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II - Question d'actualité posée par le groupe MoDem, Démocrates et Ecologistes à Mme la Maire de Paris relative à la jeunesse parisienne en période de crise sanitaire.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je donne tout de suite la parole � Mme S�verine de COMPREIGNAC pour le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, puis H�l�ne BIDARD r�pondra et peut-�tre Marie-Christine s'il y a besoin de compl�ter.

Mme S�verine de COMPREIGNAC. - Merci, Madame la Maire, Monsieur le Pr�fet, mes chers coll�gues, ma question porte sur la jeunesse, sur la crise sanitaire qu'elle prend de plein fouet, sur l'action de la Ville de Paris � son �gard, dans un climat qui a rarement �t� si difficile et anxiog�ne pour elle�: absence de cours en pr�sentiel depuis des mois, isolement social, disparition des petits boulots qui compl�taient les ressources des 46�% d'�tudiants qui doivent travailler pour payer leurs �tudes, pr�carit� �conomique qui limite l'acc�s aux soins physiques et psychologiques et enfin, fragilit�, voire d�tresse �motionnelle qui touche entre 20 et 30�% de nos jeunes aujourd'hui.

Sans compter ceux qui devaient acc�der � leur premier emploi, ceux qui ont d� rendre leur logement, ceux qui se demandent s'il est bien raisonnable de faire des �tudes.

Face � cette situation, heureusement, des �tudiants, des associations, des arrondissements se mobilisent avec les moyens qui sont les leurs. Lors du Conseil de d�cembre, nous avions vot� un budget cons�quent pour venir en aide � ces jeunes en grande souffrance.

Aujourd'hui, qu'en est-il�? Nous voudrions savoir, Madame la Maire, ce qu?il en est de la mise en ?uvre des actions propos�es par l'�tat d'une part, que les communes peuvent d�cliner. Avez-vous, par exemple, un premier �tat des lieux de "Un jeune, une solution"�? Pouvez-vous aussi faire part au Conseil de la mise en ?uvre des actions annonc�es en d�cembre�? Combien de jeunes sont concern�s, combien le seront demain�? Pouvez-vous nous dire quelle communication a �t� faite � destination de notre jeunesse parisienne, des 300.000 �tudiants qui vivent � Paris pour n'oublier personne�?

Enfin, au-del� des mesures d'urgence, deux autres sujets qui pour le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes sont importants.

Le premier, alors que c'est souvent une solution d'excellence pour l'insertion, vous avez pos� au d�but de ce mandat des limites tr�s strictes � l?embauche d?alternants. Avez-vous renonc� � votre politique restrictive d?embauche d?alternants au sein de la Ville de Paris�? Ce serait une solution.

Par ailleurs, un certain nombre d'actions que vous avez annonc�es ne s'adressent qu'aux �tudiants boursiers. Or, vous le savez comme nous tous, il y a ceux qui sont juste � la fronti�re, qui n'en b�n�ficient pas et sont dans des situations quelquefois v�ritablement difficiles. Ne pensez-vous pas qu'il faille �largir ces aides�? Bien s�r, nous le savons, vous n?�tes pas rest�s les bras crois�s, mais est-ce � la mesure des besoins�? Nous ne le savons pas, car nous n'avons pas de premier bilan et nous serions vraiment preneurs de ce bilan. Nous sommes ville capitale, celle qui accueille le plus d?�tudiants en France, il faut cr�er toutes les impulsions n�cessaires pour faire face � cette crise. Pour notre part, nous sommes pr�ts � nous mettre autour de la table avec vous, pour aller de l?avant. Nos jeunes attendent des r�ponses rapides et massives, Madame la Maire. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame.

H�l�ne BIDARD, pour r�pondre sur nos actions qui sont des actions de la Ville d'ailleurs sur lesquelles personne n'est venu nous demander quoi que ce soit. C'est facile de dire "un jeune, une solution". En fait, du c�t� de l'action, vous allez voir ce que nous faisons, mais c'est bien de poser les questions, ainsi, cela permettra de ne plus dire, par exemple, que nous limitons l'acc�s � l'alternance puisque nous devons �tre une des administrations dans laquelle cet acc�s � l'alternance, et notamment � l'apprentissage, est sans doute le plus ouvert.

H�l�ne BIDARD�?

Mme�H�l�ne BIDARD, adjointe. - Merci, Madame la Maire.

D'abord, quelques mots de contexte encore, la crise que nous traversons depuis un an est d'une rare violence pour la jeunesse, dans sa grande diversit� d'ailleurs, qui est confront�e � une pr�carisation �conomique sans pr�c�dent, au manque de sociabilit� et � une s�rie de ruptures, scolaires, affectives et psychologiques.

Marie-Christine LEMARDELEY vient d'en parler sur la question des �tudiants, sur le parcours �ducatif, 1 jeune sur 6 a arr�t� ses �tudes, et 1 sur 3 se sent en situation de d�crochage scolaire.

A Paris, entre novembre 2019 et novembre 2020, le nombre de demandeurs d'emploi de moins de 25 ans a augment� de 32�%, cela repr�sente 4.800 jeunes parisiens suppl�mentaires en un an.

Sur le plan du logement, le rapport annuel de la fondation Abb� Pierre indique qu'un tiers d'entre eux redoutent de faire face � des impay�s, ils sont d�j� 15�% dans cette situation � l'�chelle des seuls foyers de jeunes travailleurs de Paris pour lesquels la Ville de Paris a d�bloqu� une aide compl�mentaire de 100.000 euros en 2020.

Les cons�quences de la crise sur la sant� mentale sont extr�mement pr�occupantes �galement, puisque 30�% des 18-25 ans ont renonc� � l'acc�s aux soins par manque de moyens et la m�me proportion souffre d'�tats d�pressifs. Quand on sait que sur toute la France, il y a en tout et pour tout 600 p�dopsychiatres et que l'on compte 1 psychologue pour 30.000 �tudiants, on est en droit de s'inqui�ter, voire m�me d'�tre assez en col�re. La Mairie de Paris l'a rappel� � de nombreuses reprises, il n'est pas concevable que cette jeune g�n�ration soit une g�n�ration sacrifi�e, la Ville n'a donc pas attendu pour renforcer les dispositifs et les aides � destination d'abord de 415.000 jeunes de 16-30 ans qui ont pu en b�n�ficier. Avec ma coll�gue Marie-Christine LEMARDELEY, on a rappel� les mesures prises pour les �tudiants. L�a FILOCHE a rappel� �galement l'action ininterrompue, et je veux les remercier, des services sociaux de la Ville de Paris durant l'ensemble de l'ann�e 2020, qui ont continu� � accueillir et aider les jeunes depuis le d�but de la crise. En 2020, ce sont ainsi plus de 800.000 euros qui ont �t� vers�s aux jeunes sous forme d'aides � la vie quotidienne d'urgence ou encore de prise en charge des formations, sans compter le travail de la Mission Locale de Paris et des nombreuses subventions aux dispositifs d'aide alimentaire. Voil� pour les actions concr�tes dans la limite de nos comp�tences et nous sommes dans l'attente que l'�tat prenne � son tour de v�ritables mesures concr�tes et op�rationnelles, et je dois dire qu'il est urgent d'agir et si je puis dire de sortir le porte-monnaie, d'�largir les aides sociales pour r�pondre � la pauvret� grandissante qui n'est pas acceptable. Les 80 propositions du rapport de la commission d'enqu�te parlementaire de d�cembre 2020, rapport�es par Marie-George BUFFET, sont sur la table actuellement du Gouvernement. Les collectivit�s ne peuvent pas ind�finiment agir seules et attendre cette d�clinaison des rapports parlementaires concr�tement et financi�rement. Il y a 15 jours encore, les jeunes �taient dans la rue avec la ferme intention d'�tre �cout�s et entendus, ce qui en dit long sur leur sentiment d'�tre trop peu concert�s. A Paris, nous avons fait le choix de cette concertation pour construire des r�ponses avec les jeunes, comme pour la mise en place de la Maison pour la jeunesse annonc�e par la Maire de Paris. C'est dans cet esprit que nous avons rencontr� d'ores et d�j� avec la Maire de Paris une quarantaine d?associations de jeunes, le 22 janvier dernier, et c'est dans cet esprit que nous allons continuer � soutenir la jeunesse parisienne.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup. Vous pouvez reprendre la parole, Madame.

Mme S�verine de COMPREIGNAC. - Merci, Madame la Maire, je vous remercie de ces r�ponses qui sont assez compl�tes. Sur l'alternance, pour avoir essay� en d�but de mandat d'embaucher un alternant, hormis des techniciens, j'ai compris que l'on ne pouvait pas. Donc, il y a peut-�tre des choses � revoir de ce c�t�-l�, mais c'est une invitation, ce n'est pas une critique. Sur la communication, j'en parlais dans ma question, nous n'avons pas vu une communication telle, qui nous permette de penser que tous les jeunes peuvent acc�der aux aides et tous ceux qui en ont besoin en tout cas, mais je vous remercie.

Mme�LA MAIRE DE PARIS. - Peut-�tre juste un mot. Vous dites, "je n'ai pas pu", mais en tant qu?�lue vous vouliez embaucher un contrat d'apprentissage�? Vous �tes �lue, Madame, l'embauche se fait... 600 cette ann�e, les embauches d'alternants se font dans l'administration. Vous en tant qu?�lue, vous n'embauchez pas un alternant. Ce ne serait pas vraiment judicieux d'ailleurs de consid�rer que les alternants peuvent devenir des collaborateurs d'�lus. C?est autre chose. Mais 600 apprentis � la Ville, en tous les cas je vous invite � vous rapprocher d'Antoine GUILLOU et des services du Secr�tariat g�n�ral pour que l'on ne soit pas dans l'ambigu�t� de qui peut faire quoi. Mais, il y a 600 apprentis � la Ville.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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