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Vœu déposé par le groupe Ecologiste de Paris relatif à une concertation sur la pratique de la pêche au vif à Paris. Vœu déposé par le groupe "Indépendants et Progressistes" relatif à la technique de pêche dite de "pêche au vif". Vœu déposé par l'Exécutif.


M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Nous examinons les v?ux r�f�renc�s nos�65, 66 et 66 bis relatifs � la pratique de la p�che au vif � Paris.

La parole, pour commencer, est � Mme Douchka MARKOVIC, pour deux minutes maximum. Elle est en Salle des f�tes, je pense.

Mme Douchka MARKOVIC. - Bonjour, Monsieur le Maire.

Merci � vous.

Effectivement, nous avons d�pos� un v?u sur une pratique de p�che qui s?appelle la p�che au vif. Forc�ment, si on parle de la p�che, eh bien, on doit parler aussi des poissons.

Les poissons sont extr�mement diff�rents de nous. Ce ne sont pas des mammif�res. Ils vivent dans l?eau. Ils n?ont pas d?expression faciale. Ils ne crient pas. En tout cas, l?oreille humaine ne permet pas de les entendre. Et, surtout, ils sont victimes d?une id�e selon laquelle ils seraient plus primitifs. Ils n?ont pas d?�motions. Ils ne sont pas sensibles. Ils ne sont pas intelligents et, bien s�r, ils n?ont pas de m�moire�! Tout le monde sait que les poissons n?ont pas de m�moire, n?est-ce pas�?

Donc, on voit bien qu?ils suscitent moins d?empathie et, � cause de toutes ces fausses consid�rations, ils ne sont pas prot�g�s et on ne les prend pas dans notre sph�re de consid�ration. Or, si on cherche dans les �tudes d?�thologie, on va se rendre compte que non seulement les animaux, les poissons sont sociaux, mais qu?ils sont intelligents et ont de la m�moire.

Alors, la question est sur la p�che au vif. Qu?est-ce que c?est que la p�che au vif�? C?est prendre un poisson vivant, l?accrocher par la queue, par la m�choire ou par les dorsales dans sa propre chair, et puis le lancer dans l?objectif d?attraper un autre poisson plus gros. Cela veut dire que des poissons vivants se d�m�nent pendant de longues minutes, voire pendant des heures parfois. De ce fait, on peut appeler cela de la cruaut�.

De ce point de vue, nous demandons donc que cette pratique soit interdite � Paris et, bien s�r, � travers notre v?u, nous souhaitons aussi s?adresser � une loi nationale pour interdire cette pratique qui est une pratique cruelle.

Je voudrais aussi remercier l?association "P.A.Z." qui a beaucoup ?uvr� sur cette question et qui a notamment une p�tition avec plus de 46.000 signatures.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Il faut conclure, s?il vous pla�t.

Mme Douchka MARKOVIC. - Nous allons retirer notre v?u au profit de celui de l?Ex�cutif et on va bien s�r voter pour.

Merci � vous�!

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole � Pierre-Yves BOURNAZEL, du groupe GIP. Non�? Allez-y.

M. Alexis GOVCIYAN. - Je vais pr�senter le v?u.

Monsieur le Maire, mes chers coll�gues, notre v?u s?inscrit dans le prolongement naturel de la question �crite adress�e par mon coll�gue Pierre-Yves BOURNAZEL � la Ministre de la Transition �cologique.

Comme vient de le rappeler notre coll�gue du groupe Ecologiste, la technique de p�che au vif consiste � utiliser un animal vivant, en g�n�ral un poisson, comme app�t pour p�cher des poissons de plus grosse taille. Etant bless�, le poisson souffre et s?agite, attirant ainsi les pr�dateurs. Ces poissons sont trait�s dans des conditions d�plorables, qui ne r�pondent �videmment pas aux pr�occupations et aux exigences du bien-�tre animal auxquelles nous sommes attach�s.

Aussi, par notre v?u, le groupe "Ind�pendants et Progressistes" formule les demandes suivantes�: que la Maire de Paris prenne position contre cette technique de p�che et demande � son tour au Gouvernement de l�gif�rer pour y mettre fin au niveau national�; deuxi�mement, que la Maire de Paris r�unisse les associations de p�cheurs parisiennes afin de leur demander un engagement, au travers de la signature d?une charte sur le bien-�tre animal, de ne plus pratiquer cette technique de p�che � Paris. La signature de cette charte pourrait - devrait - par ailleurs conditionner l?octroi de subventions municipales. J?ajoute enfin que nous voterons le v?u bis de l?Ex�cutif qui reprend en grande partie les termes de notre v?u. Vous auriez pu tout simplement soutenir le n�tre mais c?est sans doute un d�tail politique. L?essentiel pour nous est de faire avancer la cause. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je comprends que les v?ux nos�65 et 66 sont donc retir�s au profit du v?u de l?Ex�cutif.

J?ai des demandes d?explication de vote sur le v?u n��66�bis. La parole est donc � Jean-Philippe GILLET. Ah pardon?

M. Jean-Philippe GILLET. - Chers coll�gues?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Non.

Effectivement, non, pardon�! Il faut attendre la r�ponse de l?Ex�cutif.

Je vous prie de m?excuser, cher coll�gue.

La parole est � Christophe NAJDOVSKI, pour vous r�pondre.

M. Christophe NAJDOVSKI, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Je r�pondrai donc aux deux v?ux ensemble, et donc j?esp�re que vous serez compr�hensif si je d�borde un peu des deux minutes. Je ne prendrai pas quatre minutes.

Je r�pondrai aux v?ux du groupe Ecologiste et du groupe "Ind�pendants et Progressistes". Et, d?ailleurs, je nous invite � �largir le sujet, pas simplement en rester � la question de la p�che au vif, mais aussi de questionner l?ensemble des pratiques de p�che � Paris. C?est la raison pour laquelle nous avons d�pos� un v?u de l?Ex�cutif qui pose �galement la question de la p�che avec des ardillons.

Vous le savez, une proposition de loi est actuellement en discussion � l?Assembl�e nationale. J?invite aussi, notamment les �lus du groupe "Ind�pendants et Progressistes", � solliciter la majorit� parlementaire qu?ils soutiennent pour que l?on conqui�re de nouveaux progr�s en mati�re de condition animale. On peut se f�liciter d?ailleurs de certaines avanc�es de la proposition de loi actuellement d�battue � l?Assembl�e nationale, mais il y a encore de la marge.

Alors, cela �tant dit, vos v?ux portent sur l?interdiction de la p�che au vif sur le territoire parisien, technique qui, comme cela a �t� rappel�, consiste � utiliser un animal vert�br� vivant comme app�t.

En pr�ambule, il me semble donc important de rappeler aussi le r�le important que jouent les pratiquants de la p�che � Paris comme sentinelles de l?eau et de la biodiversit�. On peut avoir l?opinion que l?on veut sur la p�che, mais force est de constater que les associations de p�cheurs sont souvent les premi�res � nous signaler la pr�sence d?animaux malades ou en d�tresse, ou � nous alerter sur des cas de pollution, comme on l?a vu avec l?affaire Lafarge. N�anmoins, il va de soi que la souffrance inutile des animaux doit �tre supprim�e, d?autant plus � Paris o� il est interdit de consommer les poissons p�ch�s et o� la p�che est par cons�quent exclusivement un loisir. A ce titre, nous proposons d?aller plus loin qu?un simple encadrement de la p�che au vif et d?aller vers une interdiction de cette pratique, comme vous le sugg�rez, mais aussi d?y int�grer la question de l?interdiction de la p�che avec ardillon, qui est un hame�on piqu� d?une pointe et qui inflige une souffrance inutile au poisson. Comme l?interdiction de ces pratiques n�cessite une modification du Code de l?environnement, nous interpellerons donc ensemble le Gouvernement afin qu?il prenne les mesures r�glementaires et l�gislatives n�cessaires. En attendant une modification de la loi � l?�chelle nationale, nous demandons � la Pr�fecture de Paris, qui est autorit� comp�tente, d?interdire sans attendre cette technique de p�che sur le territoire parisien par la prise d?un arr�t� exceptionnel. Enfin, et pour accompagner les associations de p�cheurs dans l?�volution de leur pratique, nous leur proposerons, comme sugg�r� par le groupe "Ind�pendants et Progressistes", une charte dont la signature pourrait conditionner l?octroi de subventions de la Ville � l?avenir. Voil�, je vous propose donc d?adopter le v?u de l?Ex�cutif qui pose plus globalement la question de la p�che � Paris et vise �galement � faire �voluer cette pratique � l?�chelle nationale. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup. Deux explications de vote.

Maud LELI�VRE, tout d?abord, puis Jean-Philippe GILLET.

Mme Maud LELI�VRE. - Merci, Monsieur le Maire.

Pendant longtemps, effectivement, la souffrance des poissons �tait peu consid�r�e. On leur montrait peu d?int�r�t par comparaison � leurs homologues terrestres ou mammif�res. Cette souffrance a pourtant �t� �tablie depuis longtemps par des sp�cialistes des animaux aquatiques pour qui les animaux et les poissons sont dot�s de sensibilit� et de m�moire. La souffrance subie lors de la p�che au vif est bien trop pr�sente pour ces animaux.

Nous sommes donc favorables � l?interdiction de la p�che au vif, comme autoris�e aujourd?hui � Paris. Le Conseil de Paris a mis trop de temps � r�agir. Il y a eu plusieurs d�bats, notamment en 2018, qui concernaient ce sujet et bien d?autres. Il est de notre devoir de prendre une d�cision et c?est pourquoi nous nous f�licitons et nous voterons ce v?u. La p�che traditionnelle vise � permettre de manger�; la p�che au vif n?est qu?une chasse aux troph�es stupide pour des contemporains en mal de sensations. Nous esp�rons que nous pourrons avancer � Paris sur tous les sujets li�s � la souffrance animale.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

La parole est � Jean-Philippe GILLET, du groupe Communiste et Citoyen.

M. Jean-Philippe GILLET. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, r�duire la p�che, m�me � travers la technique de la p�che au vif, � un simple acte de pr�dation entra�nant la mise � mort automatique du poisson nous semble caricaturalement r�ducteur et profond�ment marqu� par une vision tr�s - trop - urbaine de ce loisir.

Gr�ce au r�seau tr�s dense des A.P.P.M.A., associations agr��es de p�che et de protection des milieux aquatiques, comme le rappelait M. NAJDOVSKI, qui r�gissent la p�che en France dans les eaux libres et les plans d?eau de deuxi�me cat�gorie, cette activit� a tous les atouts pour �tre, selon nous, les communistes, le point de d�part d?une prise de conscience, d�s le plus jeune �ge, de la n�cessit� de prot�ger le milieu aquatique en en d�veloppant la connaissance, bien loin de tout anthropomorphisme qui teinte parfois notre approche, par ailleurs l�gitime, de la souffrance animale. Contrairement � certaines chasses, et notamment la chasse � courre, la p�che reste un loisir profond�ment populaire. La gestion des eaux libres et leur mise � disposition du plus grand nombre sont un h�ritage direct de la R�volution fran�aise, ce qui est une exception en Europe, notamment par rapport aux pays cit�s dans les v?ux qui, eux, privil�gient une approche commerciale et priv�e de la p�che de loisir. L?essor des parcours "no kill", qui est une r�alit� en France et dont on se r�jouit, doit �tre de nature � rassurer les plus sourcilleux d?entre nous quant � la pr�servation des esp�ces. Par ailleurs, la volont� explicite de voir une �ventuelle interdiction �tendue � tout le territoire serait de nature � compromettre l?exercice de modes de p�che artisanaux sur les c�tes fran�aises, garants pourtant d?une gestion raisonn�e et durable des ressources halieutiques. Autant d?arguments qui nous am�nent � ne pas voter ce v?u, tout en souhaitant la consultation des associations de p�che parisiennes - je pense notamment � l?"Union des p�cheurs parisiens" - qui sauront bien mieux que moi lever les doutes concernant cette pratique. Je vous remercie.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de v?u r�f�renc� n��66 bis d�pos� par l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de v?u est adopt�. (2021, V. 26). Nous avons termin� les travaux de la 8e Commission.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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