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Voeu déposé par le groupe Communiste et Citoyen relatif au Grand Hôpital Nord parisien et la fermeture programmée de l’hôpital Bichat. Voeu déposé par l'Exécutif.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Nous examinons les v?ux nos�115 et 115 bis relatifs au projet d?h�pital Grand Paris Nord et la fermeture programm�e de l?h�pital Bichat.

La parole est � Mme Barbara GOMES, pour le pr�senter. Allez-y, ch�re coll�gue.

Mme Barbara GOMES. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, s?il y a bien une chose que nous rappelle cette pand�mie, c?est que nos �tablissements publics de sant� sont parmi nos biens les plus pr�cieux. Ils doivent faire l?objet de nos plus exigeantes attentions. Les logiques de gestion technocratique, d�connect�es des besoins et du bien-�tre des usag�res et des usagers, trouvent en cette p�riode leur limite la plus absolue. Les superstructures ne peuvent plus trouver de justification rationnelle. Elles ne r�pondent pas � la r�alit� des besoins m�dicaux exprim�s plus fortement que jamais par la population�: celle d?avoir acc�s � des �tablissements de sant� de proximit�.

Je ne reviens pas sur la suppression de centaines de lits que le projet d?h�pital Grand Paris Nord va impliquer, � une p�riode de tension tr�s forte, alors justement que cette tension justifie des restrictions de plus en plus insupportables � nos libert�s les plus fondamentales. Je ne reviens pas sur l?objectif de r�duire de 30�% la dur�e moyenne d?hospitalisation, alors m�me que les �tudes t�moignent du fait que cela ne se justifie pas. Je ne reviens pas sur l?ambition d?un taux d?occupation des lits de 95�%, que vous me permettrez de qualifier de "compl�tement � c�t� de la plaque", surtout quand on sait qu?il va encore r�duire l?admission des patientes et des patients non programm�s. Tout cela en p�riode de pand�mie. Bref, on marche sur la t�te. J?entends que le projet a �t� pens� et con�u � un autre temps, un temps o� le risque de contamination a�roport�e n?�tait pas inscrit dans nos logiciels. Entendez alors qu?en ces temps nouveaux, il y a des projets anciens qu?il faut revoir, retravailler avec exigence et humanit�. C?est pourquoi nous voulons ce moratoire sur le projet d?h�pital Grand Paris Nord. C?est pourquoi nous souhaitons un projet alternatif qui prenne en compte les besoins de proximit�, si importants pour le bien-�tre et la qualit� des soins de la population. C?est pourquoi nous vous proposons ce v?u pour sauver l?h�pital Bichat, pour soutenir une politique de sant� � la hauteur des enjeux de sant� pr�sents et � venir. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Barbara GOMES. La parole est � Mme Anne SOUYRIS, pour deux minutes.

Mme Anne SOUYRIS, adjointe. - Merci, Monsieur le Maire. Vous le savez, le projet d?h�pital Grand Paris Nord n?a pas �t� sp�cialement fait pour �tre une superstructure, mais surtout et avant tout pour pallier un d�ficit cruel, en particulier dans le 93 mais aussi dans l?espace de l?Ile-de-France qui n?est pas parisien, puisque presque tous les h�pitaux d?Ile-de-France sont � Paris. L?id�e qui a pr�valu � ce moment-l� pour le projet d?h�pital Grand Paris Nord, c?�tait de faire quelque chose aussi � l?ext�rieur de Paris. Cela ne veut pas dire enlever les h�pitaux. D?ailleurs, je pensais que tout le monde �tait favorable � cette id�e. Je m?aper�ois que non. N�anmoins, c?�tait une premi�re id�e. La deuxi�me, c?�tait de maintenir �videmment les sites hospitaliers qui �taient l�, en particulier celui de Claude-Bernard, qui, d?ailleurs, doit continuer d?�tre, et qui - nous le demandons, en tout cas - continue d?avoir des lits et d?�tre un lieu de recherche et d?enseignement. Nonobstant cette question, la question de Bichat vient de la tour de Bichat, une tour pleine d?amiante. Je le signale tout de m�me. Non, nous n?y sommes pas sp�cialement favorables. Et donc, l?id�e d?un moratoire sur cette question n?est pas la plus int�ressante. Ce qui est le plus important - et c?est, � mon avis, ce qui est important dans votre v?u, que nous avons repris et que vous avez dit tout � l?heure - c?est le fait qu?il n?y ait pas de suppressions de lits. Ce que nous proposons, c?est de dire que nous serons vigilants au fait qu?il n?y ait pas de suppressions de lits et, au vu de la situation sanitaire, nous travaillons au fait de r�fl�chir � voir s?il y a besoin de plus de lits, et pas moins de lits. Voil� notre engagement et ce sur quoi porte notre v?u de l?Ex�cutif, que je vous propose de voter tout en retirant le v�tre.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Anne SOUYRIS.

Je me tourne vers le groupe Communiste et Citoyen.

Maintient-il son v?u n��115�?

Mme Barbara GOMES. - Nous allons maintenir notre v?u, effectivement, et je vais vous expliquer pourquoi.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Non, vous ne pouvez pas expliquer pourquoi.

Mme Barbara GOMES. - Nous ne voulons pas d�shabiller Paul pour habiller Jacques. Nous n?allons pas laisser les Parisiennes et les Parisiens sans l?h�pital Bichat. Donc nous maintenons?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Je vais vous donner la parole ult�rieurement sur le v?u n��115 bis de l?Ex�cutif, car vous ne pouvez pas faire un d�but d?explication de vote.

Donc vous maintenez le v?u. L?avis de l?Ex�cutif est d�favorable.

Je le mets donc aux voix et je vais vous redonner la parole apr�s.

Rudolph GRANIER, c?est sur ce v?u du groupe Communiste et Citoyen ou sur celui de l?Ex�cutif que vous voulez intervenir�?

M. Rudolph GRANIER. - Ma bonne volont� m?invite � m?exprimer sur les deux, et en moins de quatre minutes.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Cela n?existe pas, les 4 minutes.

M. Rudolph GRANIER. - Si, si, parce que je peux m?exprimer sur le v?u n��115 actuel et sur le v?u n��115 bis ensuite. Je suis inscrit sur les deux.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - En tout cas, vous �tiez inscrit sur le v?u n��115. Je vous donne donc la parole sur le v?u n��115.

M. Rudolph GRANIER. - Et sur le v?u n��115 bis, Monsieur le Maire. Je vous propose de raccourcir les interventions. Je vais faire moins de quatre minutes au lieu de deux.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Allez-y.

M. Rudolph GRANIER. - Je voulais vous faire part de mon �tonnement, de ma surprise, quand nous avons re�u l?ordre du jour du Conseil de Paris. Ma surprise est plus destin�e � ma coll�gue Barbara GOMES et au pr�sident Nicolas BONNET-OULALDJ.

Le 21 septembre 2020, mon coll�gue Beno�t CUTURELLO, en conseil d?arrondissement, pose le m�me v?u, en tout point identique. Parce que nous aussi, nous nous pr�occupons de l?offre de soins dans le 18e arrondissement et � Paris, comme mon coll�gue J�r�me LORIAU vient de l?exprimer. Bien avant vous, cinq mois avant, nous avions des interrogations. Et qu?est-ce que vous faites en conseil d?arrondissement�? Evidemment, vous vous pr�cipitez pour voter contre ce v?u et nous expliquer que nous n?avons rien compris, alors que le v?u que vous venez de poser est en tout point identique. On se dit�: bon, OK, on est peut-�tre un petit peu stupide, on n?a pas compris. Ce que l?on peut faire, par contre, c?est �changer, voir comment on peut amender ensemble ce v?u, travailler ensemble dans l?int�r�t des Parisiens. Et le 4 f�vrier, m�me v?u, au Conseil de Paris encore une fois.

Ecoutez, mes chers coll�gues, vous faites de la politique sur la suppression non pas de centaines, ch�re Barbara GOMES, mais sur 400 lits � Bichat, sur 600 E.T.P. sur les sites de Bichat et de Beaujon. Vous faites de la politique sur le d�mant�lement du service public hospitalier en p�riode de crise. Quand j?entends tout � l?heure �ric LEJOINDRE - encore une fois absent - parler de cogestion, de co-construction, de prendre de la hauteur, en r�alit�, je ne sais pas si c?est du cynisme ou des paroles en l?air. Mais, remarquez, avec M. LEJOINDRE, on n?est jamais d��u, on a souvent les deux cas.

Ecoutez, vous faites partie de la majorit�, vous en �tes fiers. Anne HIDALGO est la Maire de cette majorit�. Elle est pr�sidente du conseil de surveillance de l?A.P.-H.P. Venez me voir, je vais vous donner son portable, pour �viter au moins que vous puissiez vous donner en spectacle et vous ridiculiser en instrumentalisant la sant� des Parisiens au Conseil de Paris.

Monsieur le Maire, nous nous abstiendrons sur le v?u n��115.

Et je reprendrai la parole sur le v?u n��115 bis, si vous me le permettez. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - C?est de droit.

Le v?u n��115 est maintenu.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, ce v?u n��115 avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u n��115 est rejet�.

Nous en arrivons au v?u n��115 bis de l?Ex�cutif. Je donne la parole � Mme Barbara GOMES.

Mme Barbara GOMES. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, je serai rapide.

Dans le v?u de l?Ex�cutif, il est indiqu� que�: "L?adoption du projet d�finitif et son nombre de lits doit �tre suspendu � l?examen des projets alternatifs". Mais, en fait, il est clair que l?h�pital Bichat va �tre ferm�, et cela, il va falloir l?assumer devant les Parisiennes et les Parisiens. Nous, le groupe Communiste et Citoyen, on ne le fera pas. On n?assumera pas cela. Il va donc falloir l?expliquer, en cette p�riode de pand�mie. Je ne reviendrai pas sur ce point.

J?aimerais aussi rappeler que nous avions vot� � l?unanimit� de ce Conseil, en mai 2020, un moratoire sur l?ensemble des restructurations hospitali�res. Il aura suffi de quelques mois pour que l?on oublie cet engagement. Enfin, "on"�: le groupe Communiste et Citoyen, non. Clairement pas.

Vous allez directement � l?encontre d?un v?u qui a �t� adopt� dans le 18e arrondissement par votre majorit�. Par ailleurs, nous n?avons pas particip� � cette mascarade. Nous n?allons pas participer � cela. Nous aurions voulu que celles et ceux qui ont applaudi les soignantes et les soignants � 20 heures, votent aussi ce v?u communiste. C?est le seul v?u qui soutient clairement le maintien d?un h�pital de proximit�, avec tous les services et tout le bien-�tre que cela comprend pour les usagers. Il faut peut-�tre penser au bien-�tre et � la qualit� des soins avant tout, et pas demander aux Parisiennes et aux Parisiens de faire des p�riples pour pouvoir �tre soign�s. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Barbara GOMES.

Rudolph GRANIER, je vous donne la parole pour une explication de vote sur le v?u n��115 bis.

M. Rudolph GRANIER. - Quand je vois que mon intervention d?il y a � peine deux minutes n?a pas beaucoup d?effet, effectivement, ma ch�re coll�gue Barbara GOMES, moi aussi, je m?interroge sur le caract�re ex�cutoire et, pour le moins, un l�ger suivi des v?ux qui sont vot�s dans les arrondissements et m�me dans cette enceinte. Je pense qu?il faudra quand m�me s?interroger un jour sur ce sujet.

Pour poursuivre mon intervention pr�c�dente, eu �gard � l?�tat de l?h�micycle ce soir - je sais que c?est au bout de trois jours, qu?il est tard - vous m�riteriez que l?on vote contre le v?u de l?Ex�cutif, et le v?u tomberait. Nous avons une responsabilit� vis-�-vis?

Oui, tout � fait. Nous avons une responsabilit� vis-�-vis des Parisiens. On va vous laisser g�rer vos probl�mes majoritaires, qui, apparemment, sont suffisamment compliqu�s sans que l?on vienne y mettre notre nez. Ce en quoi nous nous abstiendrons �galement sur le v?u n��115 bis. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Rudolph GRANIER.

Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��115 bis de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Qui ne prend pas part au vote�?

Le v?u est adopt�. (2021, V. 52).

Je vous remercie.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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