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2021 DDCT 4 - DAE - Subventions (80.000 euros) pour le fonctionnement des 4 accorderies parisiennes situées dans les 14e, 18e et 19e arrondissements et sur le territoire du Grand Belleville (10e, 11e, 20e).


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - De ce fait, je demande � Barbara GOMES de bien vouloir intervenir sur le projet de d�lib�ration DDCT 4.

Mme Barbara GOMES. - Tr�s bien.

Madame la Maire, mes chers coll�gues, la crise que nous vivons est en train de renforcer la pr�carit�, une pr�carit� qui touche toutes les g�n�rations. Alors, plus que jamais, il faudra placer l?entraide, la solidarit�, mais aussi la convivialit�, au c?ur de nos actions et de nos engagements, car les diff�rents confinements et couvre-feu ont accentu� le sentiment d?isolement des Parisiennes et des Parisiens, et le mal-�tre. Cr�er du lien social n?est pas toujours �vident, surtout dans ce contexte, m�me si c?est essentiel, sinon vital.

C?est pourquoi j?attire votre attention sur les accorderies, v�ritables outils de lutte contre la pr�carit� et l?exclusion. Que sont les accorderies�? S?il fallait l?expliquer rapidement, je dirais que ce sont des structures qui fonctionnent sur le principe du don et du contre-don, sur le principe de l?�change de services sans les monnayer, sans autre condition que celle de donner le m�me temps de service que celui qui a �t� re�u, sans distinction sur la nature de ces services et en fonction de ses comp�tences. Comment saluer ces initiatives gr�ce auxquelles il est possible de d�velopper du lien social interg�n�rationnel�? Depuis 2014, 4 structures parisiennes - dans les 14e, 18e et 19e arrondissements, et dans le quartier du grand Belleville - cherchent � faire vivre des solidarit�s locales de voisinage en facilitant les prises de contact, en se faisant le relais des personnes les plus en difficult�.

Les accordeuses et les accordeurs, qui sont les membres de l?accorderie, jouent un r�le central dans cette organisation puisqu?ils peuvent identifier les besoins des personnes qui se pr�sentent et les orienter, par l?organisation d?une permanence qui est faite dans leurs locaux. Les offres des accorderies couvrent plusieurs domaines. Cela passe par l?aide dans les d�marches administratives, par le bricolage, la traduction, le d�pannage informatique. Chacune et chacun peut facilement y trouver son compte. En plus des �changes interindividuels, il y a des �changes collectifs qui sont propos�s�: des cours de peinture, de sport collectif, des sorties touristiques, quand elles sont permises �videmment.

Notre groupe est convaincu que ces dispositifs tr�s "politique de la ville" et tr�s "ESS" sont � valoriser. L?originalit� de ces structures suscite l?adh�sion et facilite la prise de contact entre des personnes aux profils tr�s divers. La Ville de Paris compte pr�s de 4.000 accordeuses et accordeurs. Notre groupe tenait particuli�rement � valoriser leurs actions. Pour conclure, permettez-moi de saluer la synergie qui existe entre les acteurs associatifs. Dans le 18e arrondissement, par exemple, l?accorderie est h�berg�e dans les locaux de l?association "Le Petit Ney", tr�s ancr�e localement. Cela contribue n�cessairement � faciliter la prise de contact, l?engagement et l?entraide dont nous avons tant besoin. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Barbara GOMES.

Je donne la parole � Anne-Claire BOUX, pour vous r�pondre.

Mme Anne-Claire BOUX, adjointe. - Merci, Monsieur le Pr�sident.

Ch�re coll�gue, ch�re Barbara GOMES, je vous rejoins compl�tement. Ces accorderies, qui sont un concept qu�b�cois � l?origine, et o�, comme vous le disiez, la seule monnaie d?�change est le temps, avec une heure de service rendu qui �quivaut � une heure de service re�u, sont vraiment une initiative et un outil innovant de lutte contre la pauvret� et l?exclusion, tout en permettant de renforcer le lien social et la convivialit� entre les habitantes et les habitants des quartiers populaires, avec notamment un lien interg�n�rationnel, comme vous le soulignez.

En effet, et peut-�tre pour vraiment souligner vos propos, je vais ajouter quelques chiffres sur les membres de ces accorderies parisiennes�: une personne sur cinq est sans emploi, et la moiti� des membres vit avec moins de 20.000 euros par an. On voit � quel point ces accorderies permettent de toucher des personnes qui sont dans une grande pr�carit�.

Ces lieux permettent, en effet, un �change de services et des actions tr�s diverses, pouvant aller, comme vous le soulignez, de l?aide aux d�marches administratives � des ateliers de langues �trang�res ou de peinture. Ce qui est important dans ces dispositifs, c?est qu?ils permettent d?allier � la fois justice sociale et transition �cologique. Cela me tient particuli�rement � c?ur puisqu?ils proposent, par exemple, des services de d�pannage informatique ou de petit bricolage.

Ces accorderies sont aussi une tr�s belle illustration de l?importance d?�tre � l?�coute des initiatives de terrain pour cr�er de nouveaux mod�les et de la capacit� du tissu associatif dans les quartiers populaires pour faire �merger ces initiatives. Ce sont, en effet, des initiatives qui sont n�es de centres sociaux, de r�gies de quartier, d?associations�- comme "Le Petit Ney" dans le 18e arrondissement, que vous avez �voqu� �galement. Aujourd?hui, n�es de ces associations, ces accorderies sont des projets � part enti�re. C?est bien ce r�le d?innovateur social que je souhaite continuer � insuffler � la "politique de la ville". Une initiative qui, � mon sens, pourrait aller bien au-del� des quartiers populaires puisque, dans d?autres quartiers, il y a aussi des personnes dans une grande pr�carit� et un grand isolement. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Anne-Claire BOUX.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DDCT 4 - DAE.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DDCT 4 - DAE).

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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