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IV - Question d'actualité posée par le groupe Changer Paris à Mme la Maire de Paris relative aux moyens mis à disposition des élus par la Ville.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Question suivante pos�e par Rachida Dati pour le groupe Changer Paris.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Mes chers coll�gues, tout d'abord, Madame GARRIGOS, je connais votre parcours et votre exp�rience. Je connais aussi votre profonde sensibilit�. Je prends sur ma question d'actualit� pour pouvoir vous r�pondre.

Les propos que j'ai tenus hier, je les maintiens, Madame. J'ai du respect pour vous, pour votre parcours. Je sais ce que vous pouvez vivre et ressentir. Mes propos hier, j'ai d�nonc� l'hypocrisie, l'hypocrisie, pourquoi�? Pourquoi, Madame�? Et vous le savez.

Quand il y a ce genre de faits si graves, ce sont des faits criminels. Ce n'est pas un mode de vie, vous le savez. J'ai eu affaire � ce type d'exp�rience, malheureuse, dramatique, tragique, qui se termine mal.

Mais quand dans notre soci�t�, vous avez des personnalit�s politiques qui sont cens�es �tre entendues, justement, pour lib�rer la parole, et comme vous le disiez, pour rendre cr�dibles les propos des enfants, effectivement vous avez raison, Madame VERSINI, les enfants n'appellent pas le 119. Ils ne l'appellent pas.

Quand j'entends des responsables politiques, quand c'est loin, quand c'est les autres, on montre du doigt l'Eglise, le sport, les autres corporations, mais quand il s'agit d?eux, ils ne se remettent pas en cause, tout cela pour prot�ger les siens.

Madame, nous avons eu affaire, vous comme moi, dans nos vies personnelle et professionnelle, � des enfants, et Mme VERSINI l'a dit, les enfants qui aiment leurs parents et disent�: "oui, j'ai �t� viol�, mais ils sont gentils", "oui, j?ai �t� frapp�, mais ils sont gentils".

Quand je retrouve cela dans des milieux que vous avez connus, Madame GARRIGOS, que j'ai connus, que nous avons combattus, je connais vos combats, je connais vos engagements, je les ai eus depuis que je suis enfant. Je ne suis pas devenue magistrate par hasard.

Les propos que j'ai tenus hier, c'est le cynisme que je d�nonce, l'hypocrisie. Nous devons, y compris quand ce sont les n�tres, les d�noncer. La commission ind�pendante que nous souhaitions, Madame GARRIGOS, c'est que quelqu'un comme vous, quelqu'un comme moi, avec des engagements politiques tr�s diff�rents, mais des engagements humains communs, que nous nous retrouvions dans cette commission, pourquoi�?

La commission concernant l'Eglise, pr�sid�e par le pr�sident SAUV�, a travaill�, a fait sortir, a r�v�l�, a sorti de la torpeur de la trag�die, pour ne pas dire du coma, nombre d'enfants.

Est-ce qu?aujourd'hui, Madame GARRIGOS, vous ne pouvez pas entendre que cette commission est utile, pour vous, pour nous, pour tous ceux qui sont ici, et dire non, on va faire un plan d'action, ce n'est pas un mode de vie, ce n'est pas une activit�, ce n'est pas un loisir�? La p�dophilie n'est pas un loisir. L'inceste n'est pas un mode de vie, le viol non plus, ce n'est pas de l'art ou de l'artistique. Si vous avez �t� bless�e, j'en suis d�sol�e, mais je maintiens mes propos, parce que c'est un sujet qui nous concerne tous et qui met � mal notre soci�t�.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Madame DATI, vous avez �puis� votre temps de parole. Il n'y aura pas d'autres r�ponses que celle-l� � la question sur laquelle vous avez pris ce temps. Non, parce que vous avez d�cid�, c'est tr�s bien, vous avez fait ce que vous souhaitiez faire, prendre votre temps de parole pour r�pondre � quelque chose qui ne vous �tait pas adress� directement.

Je vous remercie beaucoup. Nous allons passer � la question suivante. � moins qu?un adjoint, peut-�tre voulez-vous r�pondre, Monsieur le premier adjoint, dire un mot�?

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Il nous est particuli�rement douloureux tout de m�me, apr�s le t�moignage extr�mement personnel, extr�mement �mouvant, extr�mement grave de Genevi�ve GARRIGOS, au lieu d'avoir l'humilit�, la compr�hension, la pudeur d'�couter Mme GARRIGOS, et collectivement, dans un moment dont la gravit� du sujet impose un minimum de d�cence, de revenir sur le sujet, d'assumer vos propos qui sont tellement ridicules qu'ils en deviennent diffamatoires? Madame DATI, Madame la Pr�sidente Rachida DATI, puisque je sais que vous �tes soucieuse des formes � votre endroit beaucoup plus qu'� celui des autres, ce que vous avez dit hier, la mise en sc�ne m�diatique � laquelle vous vous �tes pr�t�e, en vous assurant d'une pr�sence large pour observer votre coup d'�clat, une fois de plus, vous d�shonore par vos outrances. Je ne peux conc�der qu'une seule chose, Madame la Pr�sidente, c'est que oui, j'ose imaginer que la lutte contre l'inceste est quelque chose qui nous r�unit tous. C'est la seule chose que je veux retenir de cet apr�s-midi un peu p�nible.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Emmanuel GR�GOIRE. Vous avez, conform�ment au r�glement int�rieur, 2 minutes pour reprendre la parole, Madame DATI.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Vous n'�tes pas juge de la morale, Monsieur GR�GOIRE. Justement�! Vous masquez vos turpitudes. Qu'en est-il de M. GIRARD, des autres turpitudes�? Quelle est votre position�? Que souhaitez-vous faire�? Pourquoi avez-vous refus� cette commission�? Qu'est-ce qui vous g�nait dans cette commission�? Qu'elle r�v�le d'autres choses�? Dites-nous ce qui vous g�nait. Qu?est-ce qui vous g�ne�? Je n'ai pas de le�on � recevoir de votre part, ni le groupe ni les �lus que nous sommes, parce que mon engagement, l'ind�cence? Je ne suis pas mal � l'aise. Parce que l'ind�cence et l'indignit� sont de votre c�t�. Madame GARRIGOS et moi, on se conna�t bien avant votre engagement et votre engagement cynique, Monsieur GR�GOIRE. J'ai honte pour vous, et j?ai honte pour Mme�HIDALGO.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je voudrais ajouter un point. Les sujets dont nous parlons, � savoir la protection de l'enfance, des enfants, contre toutes les violences, y compris �videmment la pire d'entre elles, l'inceste, sont des sujets qui fort heureusement, aujourd'hui, sont mis en lumi�re. La parole se lib�re, et c'est une tr�s bonne chose. Cette parole lib�r�e, nous, les �lus, nous devons non seulement l'accueillir, l'accompagner, la traiter et en faire quelque chose qui permette d'�viter, en tous les cas de faire prendre conscience de cette violence et des vies qu'elle d�truit, et en m�me temps, aider � r�parer ces vies qui, s'il n'y avait pas un accompagnement, seraient d�finitivement d�truites. C'est notre travail. Le reste, vous savez, les effets de manche, les effets de tribune, les approches politiciennes, chacun s'engage comme il l'entend en politique, et chacun fait de son engagement politique et de sa pratique ce qu'il veut en faire. Personne ne nous oblige, ni � �tre dans l'outrance, ni � �tre dans le d�ni, ni m�me � consid�rer que tout sujet doit �tre instrumentalis� parce qu?il pourra en rester quelque chose de positif. Moi, cela fait tr�s longtemps que j'ai d�cid� de ne pas agir en politique de cette fa�on, d'essayer de construire des solutions et de ne jamais refuser le r�le qui doit �tre le mien. Lorsque nous avons connaissance de faits d�lictuels, nous actionnons l'article 40. D'ailleurs, dans cette belle maison, depuis longtemps, chaque fois qu?un �lu, que ce soit le maire ou un collaborateur, a eu connaissance de faits d�lictuels, nous avons imm�diatement d�clench� l'article 40. Chacun s'engage comme il l'entend. Je vais vous dire, je suis tr�s fi�re de cette majorit� qui, �videmment, ne fait pas de ces sujets des sujets tabous, mais d�cide de les traiter, non pas dans un d�bat politicien qui ne d�boucherait sur rien, mais dans des solutions concr�tes. Je vais remercier l'ensemble des �lus de ma majorit�, remercier aussi une grande partie des �lus de l'opposition, qui accompagnent avec le m�me �tat d'esprit cette id�e qui fait que nous honorons notre mandat en �tant au service de l'ensemble des Parisiens, et pas simplement de nos petites destin�es. Alors, merci � vous.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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