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Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, c?est avec une immense tristesse que nous avons appris la disparition, le 13 janvier 2021, de notre coll�gue Marielle de Sarnez. Je veux, tr�s chaleureusement en mon nom, au nom de l?ensemble des membres du Conseil de Paris, adresser mes pens�es affectueuses et �mues � ses enfants - Justine, ici pr�sente, et Augustin - � sa famille, � sa s?ur Val�rie, � son fr�re Laurent, � ses amis, que je salue et dont plusieurs sont pr�sents ici.

J?adresse aussi, bien s�r, ce message � Fran�ois BAYROU, � ses proches, � ses amis, � l?ensemble de ses coll�gues. Je pense, bien s�r, � Maud GATEL, aux membres du groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, ainsi qu?� �ric AZI�RE, ancien pr�sident du groupe UDI-MODEM, ici pr�sent.

Nous avons, toutes et tous, �t� boulevers�s � l?annonce de la disparition de Marielle de Sarnez. "La mort attrape d?abord ceux qui courent", �crivait Jean Giono. Cette v�rit� est malheureusement encore une fois v�rifi�e, avec la perte de Marielle de Sarnez. Parce qu?elle n?a jamais cess� de militer, de mettre son c?ur, son �nergie et son temps au service des autres, la fin de sa vie nous appara�t comme une injustice insupportable. Sa disparition laisse un vide terrible pour celles et ceux qui l?aiment et partagent son quotidien, mais aussi pour l?ensemble de ses compagnons politiques, dont nombreux sont pr�sents ici ce matin.

Je crois que le drame de cette mort pr�cipit�e qui l?a fauch�e sans crier gare, nous oblige. Le sens qu?elle avait donn� � sa vie �tait celui de l?engagement politique et de la vitalit� du d�bat d�mocratique. Rendons-lui hommage en honorant le respect mutuel qui doit r�sulter de nos divergences. Rendons-lui hommage � la hauteur de sa personne, si bien incarn�e dans son parcours.

Passionn�e par la politique, tr�s jeune, elle participe � 23 ans seulement � la campagne de Val�ry Giscard d?Estaing en vue de l?�lection pr�sidentielle de 1974. Quatre ann�es plus tard, en 1978, elle prend part � la cr�ation de l?"Union pour la d�mocratie fran�aise", l?U.D.F. Tr�s vite, elle devient l?une des personnalit�s centristes de tout premier plan de notre vie politique. D�s 1989, elle est nomm�e adjointe de Fran�ois BAYROU � la pr�sidence de l?U.D.F., avant d?endosser le r�le de directrice de cabinet au minist�re de l?Education, entre 1993 et 1997. L?ann�e suivante, elle deviendra secr�taire g�n�rale du groupe U.D.F. � l?Assembl�e nationale.

J?aimerais ici me permettre une digression. Comment revenir sur le parcours de Marielle de Sarnez sans �voquer Fran�ois BAYROU et leur duo politique�? Ensemble, ils ont partag� des combats, des id�es, une vision du monde, et cette entente n?a jamais faibli. Elle est d?autant plus rare qu?elle a surv�cu aux ann�es et � la duret� que peut rev�tir la vie politique. C?est � cette loyaut� aussi que j?aimerais rendre hommage. Fid�le � sa famille politique, � ses convictions, Marielle de Sarnez a ainsi co-fond�, en 2007, le "Mouvement d�mocrate", le MoDem. Elle aura eu � c?ur, avec Fran�ois BAYROU, de faire vivre le centre et de faire du MoDem une formation politique reconnue et respect�e.

Au-del� de la politique fran�aise, Marielle de Sarnez a �t� un maillon essentiel de la construction europ�enne. De 1999 � 2017, d�put�e europ�enne, elle a exerc� aussi la fonction de secr�taire g�n�rale du "Parti d�mocrate europ�en". Son parcours europ�en reconnu lui a permis d?�tre nomm�e, en mai 2017, ministre charg�e des Affaires europ�ennes au sein du premier Gouvernement d?�douard PHILIPPE, avant de pr�sider par la suite la commission des Affaires �trang�res de l?Assembl�e nationale.

Enfin, j?aimerais avoir un mot pour l?attachement de Marielle de Sarnez � Paris, � sa ville, � son arrondissement. En 2001, �lue dans le 14e arrondissement sur la liste conduite par Philippe S�guin, elle devient Conseill�re de Paris. Elle noue un attachement profond avec le 14e arrondissement. Elle m�ne par la suite, pour le MoDem, la campagne des municipales de 2008. Si nos discussions entam�es entre les deux tours avaient alors abouti, elles auraient d�cid� diff�remment de la vie politique parisienne. Notre discussion plus personnelle et directe se nourrira de cette p�riode. En 2017, elle sera �galement �lue d�put�e de Paris dans la 11e circonscription. Sa carri�re politique se confond ainsi avec Paris, avec le Conseil de Paris et avec notre vie d�mocratique. De 2001 � 2020, avec une courte interruption de 2010 � 2014 du fait de son mandat de d�put�e au Parlement europ�en, nous avons eu la joie de la c�toyer sur nos bancs du Conseil de Paris, de d�battre avec elle. Nous l?�coutions toujours avec attention. C?�tait une femme de conviction, une femme passionn�e qui �tait la m�me dans toutes les circonstances, dans le jeu politique public comme en coulisses. C?est pourquoi je suis particuli�rement �mue de lui rendre hommage ce matin, au nom de notre belle ville pour laquelle elle a beaucoup ?uvr�. J?aimerais terminer en �voquant l?�l�gance de Marielle de Sarnez. Une �l�gance rare, m�l�e de courage et de talent. El�gance, courage, talent, voil� un triptyque de qualit� qui m�rite d?�tre unanimement salu�. J?aimerais dire � sa famille, � ses proches, que nous gardons le souvenir d?une femme politique � l?intelligence vive, dont les prises de parole vont sinc�rement nous manquer. Je souhaite que, dans le 14e arrondissement, un lieu porte son nom. Nous y travaillerons avec la maire du 14e, sa famille, ses amis. En mon nom et au nom du Conseil de Paris, je tiens � nouveau � exprimer � l?ensemble de sa famille les condol�ances de notre Assembl�e. Je vous remercie et vous propose une minute de silence.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Je vous remercie. Je vous propose de vous asseoir et vais donner la parole aux diff�rents orateurs des groupes politiques qui ont souhait� s?exprimer.

Madame Rachida DATI, pour le groupe Changer Paris.

Mme Rachida DATI, maire du 7e arrondissement. - Mes chers coll�gues, tout d?abord, toutes nos pens�es affectueuses vont � sa famille et en particulier � ses enfants, dont elle �tait si fi�re. J?ai eu le privil�ge et la chance de rencontrer Marielle de Sarnez lorsque nous travaillions ensemble au Minist�re de l?Education nationale, en 1993, gr�ce � Simone Veil. Son exigence professionnelle lui assurait le respect de tous, autant que son engagement au service d?une r�elle �galit� des chances contre des mesures id�ologiques, voire d�magogiques et si faciles, qu?elle a toujours combattues. Marielle de Sarnez incarnait par son parcours ce que la politique fran�aise peut offrir de meilleur � son pays lorsqu?elle se met � son service. Celle qui avait beaucoup re�u � la naissance avait choisi l?action de terrain. J?ai mesur� avec elle combien l?enfance, la jeunesse, le milieu social peuvent �tre d�pass�s lorsque l?on accepte de remettre en cause des sch�mas tout faits, que l?on consid�re ses interlocuteurs pour ce qu?ils sont et non pour ce qu?ils paraissent �tre. Marielle de Sarnez ne jugeait pas, ne remettait pas en question la l�gitim�, les choix ou les engagements de ses adversaires. Elle a toujours �t� � l?�coute, dans le d�bat et les �changes. Nous avons toujours �t� en contact, depuis de nombreuses ann�es. Un contact qui ne s?est jamais interrompu depuis le minist�re de l?Education nationale, et aussi au Conseil de Paris, et en particulier au Parlement europ�en. Le souvenir de combats communs � Paris, et surtout � Bruxelles et � Strasbourg, reste pour moi la meilleure mani�re d?honorer sa m�moire. Femme de caract�re, d?action, elle �tait capable d?une bouleversante d�licatesse � l?�gard de ses amis. Femme de combat et de valeur, elle �tait capable de trouver, au-del� de toutes les diff�rences, des terrains d?entente avec chacun de ses interlocuteurs. Marielle de Sarnez incarnait la permanence de la promesse laiss�e en h�ritage � la vie politique fran�aise par le Pr�sident Giscard d?Estaing. La soci�t� fran�aise doit en permanence se moderniser, mais elle doit le faire dans le respect de l?histoire d?un vieux pays qui est, depuis plus de mille ans, pour le monde et pour l?Europe, un r�servoir sans fin de grandeur et de g�n�rosit�. Sa disparition, le 13 janvier dernier, a mis un terme � 45 ans d?engagement politique ininterrompus au service de la construction europ�enne, de son pays et de sa ville. Paris qui l?avait vue na�tre, Paris qui a �t� son lieu d?�lection pendant pr�s d?un demi-si�cle, ne l?oubliera pas. Nous n?oublierons pas son ouverture aux autres, sa fid�lit� � ce qui fait la grandeur de la politique, l?engagement au service d?unit�s qui nous d�passent tous. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci, Madame la Pr�sidente. Je donne la parole � Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E, pour le groupe Changer Paris.

Mme Marie-Claire CARR�RE-G�E. - Merci, Madame la Maire. C?est avec beaucoup de tristesse que nous avons appris le d�c�s de Marielle de Sarnez, apr�s un combat courageux contre cette maladie si injuste � laquelle vous avez fait r�f�rence, Madame la Maire. C?est, je crois, le courage, et surtout la fid�lit� des engagements, que j?admirais le plus chez Marielle de Sarnez. Fid�lit� � son engagement pour l?Europe, dont elle fut une militante in�branlable et une d�put�e agissante et respect�e. Fid�lit� aussi � son combat pour faire peser le centre dans la vie politique fran�aise, fid�lit� � Fran�ois BAYROU, dont elle partagea les combats 40 ann�es durant. Avec lui, en effet, elle partagea des victoires, mais aussi des d�faites. Jamais, notamment pendant les ann�es de relatif isolement politique, y compris au sein de sa propre famille, jamais, malgr� le lynchage en rase campagne et petites trahisons, elle ne d�via de sa route. Elle �tait toujours l�, avec une discr�tion qui contrastait avec la force de ses propositions. Marielle de Sarnez fut �lue municipale sur nos listes dans le 14e arrondissement en 2001, puis dans le 6e arrondissement en 2013, apr�s avoir �t� seule �lue de son groupe, qu?elle avait port� haut et fort sous ses propres couleurs dans le 14e arrondissement en 2008. Je ne suis pas persuad�e que le mandat municipal �tait celui qui la passionnait le plus. Elle ne revendiquait d?ailleurs pas une telle passion, manifestant ainsi une grande honn�tet�, que je respectais. Mais toujours, y compris dans le combat municipal, elle d�fendait haut et fort, avec beaucoup de talent, avec une efficacit� aussi courtoise que redoutable, la place du mouvement centriste, ses id�es, ses femmes et ses hommes. L� aussi, elle �tait fid�le � l?essence de son engagement. C?est � cette force discr�te, � ce talent et � cette immense fid�lit� que je rends, au nom de mon groupe, un hommage sinc�re aujourd?hui. Je pr�sente mes condol�ances attrist�es � ses enfants, bien s�r, � son parti politique, le MoDem, et � Fran�ois BAYROU. Je les assure de toute ma solidarit� dans la peine. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Madame CARR�RE-G�E.

Je donne la parole � M. Fr�d�ric BADINA-SERPETTE, pour le groupe Ecologiste de Paris.

M. Fr�d�ric BADINA-SERPETTE. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, au nom du groupe Ecologiste de Paris, je tenais � m?exprimer ce jour pour rendre hommage � Marielle de Sarnez � titre politique, mais aussi � titre plus personnel, et adresser ainsi nos pens�es fraternelles et r�publicaines � ses proches, dans cette �preuve qui fut tant redout�e ces derniers mois.

Il n?y a pas plus Parisienne que Marielle de Sarnez. N�e � Paris, elle a quitt� les siens le 13 janvier dernier, dans cette capitale dont elle a �t� �lue pendant si longtemps, ici m�me au Conseil de Paris et en tant que d�put�e � l?Assembl�e nationale. Nombreux sont les combats qu?elle a men�s et qui nous reviennent � l?�vocation de son nom. Mais ce qu?elle partage le plus avec les �cologistes, c?est sans conteste l?engagement europ�en, chevill� au corps, mais aussi les droits humains et la protection des peuples opprim�s. Bien au-del� de nos divergences, des combats qu?elle a port�s haut et fort au Parlement europ�en avant m�me d?avoir �t� �lue au Conseil de Paris, des combats partag�s avec les eurod�put�s �cologistes qui l?ont c�toy�e et qui soulignent, toutes et tous, son engagement sinc�re, d�termin�, de terrain, pour une Europe qui s?affirme et d�fend les plus fragiles.

C?�tait en cela une diplomate hors pair, qui allait toujours au contact des r�volutions comme des conflits les plus durs. Avec quelques coll�gues �cologistes, elle fut d'ailleurs l?une des premi�res parlementaires � s?inqui�ter des cons�quences de la crise humanitaire en Syrie. Une diplomate reconnue dans les relations avec ses pairs - vous l?avez dit, Madame la Maire - � l?Assembl�e nationale et ici, au Conseil de Paris, bien qu?elle n?y ait finalement pas autant si�g� qu?elle l?aurait souhait�, de son propre aveu.

J?�voquais au d�but de mon propos un hommage politique, mais aussi un hommage plus personnel. Je fais partie de la g�n�ration 2007 du MoDem, issue d?une campagne pr�sidentielle hors norme. Une g�n�ration de jeunes militants convaincus de l?importance de faire dialoguer directement les politiques avec les nouveaux "leaders" d?opinion sur le Net et ses blogs naissants, � l?�poque. Engag�s pour certaines et certains dans la vie citoyenne, pour d?autres, juste soucieux de rapprocher les d�cideurs politiques et publics des �lecteurs, de d�complexifier notre d�mocratie, mais aussi de remettre l?�cologie au c?ur de notre choix de soci�t�. Un combat central que je d�fendais depuis longtemps, � l?�poque aux c�t�s de mes amis de "Cap21", avec lesquels nous avions rejoint le "Mouvement d�mocrate".

S?il me fallait retenir une chose chez Marielle, c?est sa capacit� � faire confiance aux nouvelles g�n�rations, un talent in�gal� pour sourcer et fid�liser les profils �voluant souvent aux confins du monde politique, des profils qui, comme notre coll�gue Jean-Fran�ois MARTINS, s?�taient engag�s dans le monde �tudiant ou dans la cause europ�enne, comme Fran�ois GULIANA, alors pr�sident du "Parlement europ�en des Jeunes", qui fut le premier candidat t�te de liste � Paris en 2008, le plus jeune de ses t�tes de liste. Une �lection municipale pour laquelle Marielle avait d�cid� de positionner au moins 50�% de jeunes candidates et candidats sur les listes aussi haut que possible. J?ai eu la chance d?en faire partie, ce qui ne fut pas simple compte tenu du nombre d?�lus sortants qui �taient pr�sents et souhaitaient, bien entendu, �galement participer � la suite de cette aventure.

J?ai choisi dans ma vie de toujours respecter ce qui fonde l?engagement de mes camarades en politique, malgr� les divergences. J?ai donc aujourd'hui une pens�e tr�s particuli�re pour mes amis du MoDem, pour lesquels Marielle �tait une figure centrale. Je pense � Armand, � Virginie, � Martin, � Alexandra. Il m?est impossible de conclure mon propos sans avoir un mot de compassion sinc�re pour mes coll�gues du groupe MoDem et un mot d?affection toute particuli�re pour toi, ch�re Maud, qui a tant fait pour Marielle � Paris. M�me si tu �tais l� bien avant 2007, nous avons v�cu ensemble l?engouement que fut le "Mouvement d�mocrate" � sa cr�ation, pour nos engagements politiques. Tu partages avec Marielle des valeurs essentielles�: la modernit�, la loyaut� et la fid�lit�. Je sais ta tristesse. Je sais aussi � quel point la t�che de succ�der � Marielle � l?Assembl�e t?honore. Je t?adresse mes mots les plus sinc�res. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Fr�d�ric BADINA-SERPETTE.

Monsieur Pierre-Yves BOURNAZEL, vous avez la parole, pour le groupe "Ind�pendants et Progressistes".

M. Pierre-Yves BOURNAZEL. - Merci beaucoup, Madame la Maire de Paris.

Au dernier Conseil de Paris, nous rendions hommage au Pr�sident Giscard d?Estaing. C?est aujourd'hui l?une des plus fid�les � l?engagement centriste que nous perdons. La disparition de Marielle de Sarnez nous a tous profond�ment �mus et attrist�s. Elle fait partie de ces personnalit�s, comme il en existe peu, qui marquent autant les esprits que les c?urs. Marielle de Sarnez avait su montrer l?exemple par sa constance, imposer le respect par son travail et sa pugnacit�, mais aussi par la force de ses convictions, qu?elle d�fendait avec vigueur et sinc�rit�. Tr�s t�t, elle fit le choix de la modernit� et de la libert�. Aux c�t�s de Val�ry Giscard d?Estaing, elle a su forger sa fibre militante. A la cr�ation de l?U.D.F., beaucoup ont vu en elle l?�nergie atypique qu?elle �tait capable de d�ployer pour des causes auxquelles elle croyait profond�ment. Avec Fran�ois BAYROU, qu?elle accompagna durant 40 ans, elle mena le combat des id�es, d�fendant inlassablement les valeurs europ�ennes humanistes et centristes. Ensemble, ils ont ?uvr� au d�passement des clivages gauche/droite pour la France. Ils ont pu, d?une certaine fa�on, concr�tiser cet aboutissement aux c�t�s d?Emmanuel MACRON en 2017.

L?Europe �tait l?autre combat de la vie de Marielle. Au Parlement, � Strasbourg, puis comme pr�sidente de la commission des Affaires �trang�res � l?Assembl�e nationale, son engagement et sa hauteur de vue �taient unanimement respect�s. Elle avait une foi dans le grand projet europ�en en tant que destin commun des pays de notre continent. Elle avait cette conviction chevill�e au corps qu?au-del� d?un projet de paix, l?Europe politique �tait notre avenir face aux grandes puissances. Elle �tait autant une merveilleuse p�dagogue de l?utilit� de l?Europe, qu?un formidable porte-�tendard sur la sc�ne internationale. Marielle avait toujours les mots justes et l?intuition aff�t�e. Elle �tait une militante du d�bat public qui croyait en la noblesse de la confrontation des id�es et respectait la diversit� des opinions. Dans notre paysage politique, sa pr�sence �tait comme un rep�re�; � la fois rassurante et exigeante. Elle manquera � nos institutions. Elle nous manquera. J?ai aim� nos �changes en toute libert� et en toute franchise. Avec Marielle, quand on partait au combat, c?�tait pour de bon. Dans un monde politique tr�s rude, j?ai �t� marqu� par sa solidit�, son �l�gance, sa classe. En 2014 � Paris, en 2015 en Ile-de-France, en 2016 avec Alain JUPP�, en 2017 avec la majorit� pr�sidentielle d?Emmanuel MACRON, ou encore en 2020 aux municipales de Paris. Merci, ch�re Marielle, de la force de ton engagement.

Au nom des �lus de mon groupe "Ind�pendants et Progressistes", j?adresse mes pens�es � tous ses partenaires, ses compagnons de route, particuli�rement Fran�ois BAYROU. Je pense aussi � nos coll�gues du MoDem sur ces bancs et � leur Pr�sidente, Maud GATEL, avec laquelle elle a partag� son amour de Paris. Enfin, � tous ses proches, � sa famille, avec laquelle nous partageons la douleur et l?infinie tristesse.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Pierre-Yves BOURNAZEL.

Je donne � pr�sent la parole � Mme Maud GATEL.

Mme Maud GATEL. - Merci, Madame la Maire, et merci pour vos mots ce matin.

La force des hommages, encore ce matin, � la suite de sa disparition, d�montre combien Marielle de Sarnez a marqu� de son empreinte la vie politique et combien elle �tait unanimement respect�e pour son travail, son talent et sa droiture. Marielle nous a quitt�s le 13 janvier dernier, entour�e des siens, � l?issue d?un combat qu?elle a men� contre la maladie, avec le courage et la pudeur qui n?ont cess� de la caract�riser. Elle nous manque terriblement.

Si Marielle �tait, sans le vouloir, un mod�le pour celles et ceux qui avaient la chance de croiser sa route, c?est qu?au-del� de son talent, elle incarnait comme personne les valeurs de libert�, de fid�lit�, d?engagement et de courage. Libre, Marielle l?�tait, dans sa vie de femme comme dans la vie politique. S?�tant battue pour choisir son destin, elle ne se laissait jamais enfermer dans une voie toute trac�e. Elle r�cusait les postures, qui caract�risent si souvent la vie politique, en pla�ant toujours son action sous le signe de l?int�r�t g�n�ral. Fid�le, Marielle l?�tait, � ses convictions, � ses combats et aux autres. Convaincue de la n�cessit� de d�passer les clivages, qu?elle jugeait archa�ques, elle fut pendant plus de 40 ans l?inlassable artisane d?un centre fort et ind�pendant. C?est � elle et � Fran�ois BAYROU, avec lequel elle a men� tous ses combats, que nous devons d?avoir transform� ce r�ve en r�alit�, malgr� les difficult�s et les trahisons de tous ordres.

Fid�le en amiti�, elle se souciait des autres et permettait � chacune et � chacun de grandir. Engag�e aussi, Marielle est m�me l?incarnation de l?engagement. Elle n?a eu de cesse de se battre pour les causes qui lui tenaient � c?ur�: les droits des femmes et leur place dans la vie politique. C?est sous son impulsion que le centre a impos� une parit� dans ses instances et a permis � des g�n�rations de femmes de s?engager. L?�ducation �galement, elle qui consid�rait que la R�publique devait garantir l?excellence de l?enseignement pour tous, quel que soit son parcours ou son origine sociale. Et puis engag�e pour l?Union europ�enne. De ses d�buts avec Simone Veil � la pr�sidence de la commission des Affaires �trang�res de l?Assembl�e nationale, au Parlement europ�en, et comme ministre des Affaires europ�ennes, elle n?a cess� de se battre pour l?id�e europ�enne. Ardente d�fenseur d?une Europe plus protectrice pour ses peuples, mais aussi en dehors de ses fronti�res, elle ?uvrait pour une Europe forte pesant sur l?�quilibre du monde.

Courageuse, ind�niablement, car pour faire bouger les lignes, il faut du courage dans les convictions et dans les actes. Dans la vie politique et dans la vie, les demi-mesures et les hypocrisies font toujours plus de mal que les d�cisions nettes et courageuses. Marielle avait fait siens les mots de Stefan Zweig, qu?elle aimait tant. C?�tait bien le courage qui caract�risait son action�: pour se rendre sur la route des migrants et porter au Parlement europ�en la parole de ceux que l?on n?entend pas, pour d�fendre jusqu?au bout ses convictions, y compris quand cela devait aboutir � la disparition annonc�e d?un courant de pens�e pour ne pas trahir ses valeurs.

D�mocrate, profond�ment. Marielle portait une certaine id�e de la d�mocratie, de la mani�re de servir ses concitoyens. C?est ce que ses coll�gues de la commission des Affaires �trang�res ont unanimement salu�. Si elle combattait avec force certaines id�es, elle se battait avec la m�me force pour qu?elles puissent s?exprimer. Son mode de gouvernance, inspir� des travaux du Parlement europ�en, a d?ailleurs permis de revaloriser le travail parlementaire et de remettre au centre du jeu la prestigieuse commission des Affaires �trang�res.

Marielle avait aussi Paris au c?ur. Elle disait elle-m�me qu?elle �tait une fille de Paris. N�e dans la capitale, elle a habit� de tr�s nombreux quartiers avant de s?installer � Pernety, un quartier qui lui ressemble - solidaire, dynamique, attentif aux autres - que Marielle avait choisi pour recr�er, avec ses plus proches, son village. Marielle avait une relation intime avec la capitale, qu?elle parcourait � pied � un rythme que peu arrivaient � suivre. Elle d�fendait une vision profond�ment humaine, m�lant ambition � long terme pour la ville et prise en compte du quotidien des Parisiens, de leurs attentes, de leurs difficult�s. Ce projet, elle l?a notamment port� lors des �lections municipales de 2008�: r�parer les fractures de tous ordres, adapter la ville � l?urgence climatique, garantir l?excellence �ducative pour tous, promouvoir la mixit� sociale. Marielle allait inlassablement � la rencontre des Parisiens, �changer avec tous, y compris ceux qui ne partageaient pas son opinion, essayant de les convaincre tout en respectant leur point de vue. Si le centre et l?Union europ�enne lui doivent tant, Paris �galement. C?est la raison pour laquelle nous souhaitons que la Ville puisse lui rendre hommage, avec un projet qui ait du sens et corresponde � ses combats et � ses valeurs. Aujourd?hui, nous pensons � Justine, � Augustin, � Iris, � C�leste, � �lise, � Merlin et � Anatole, ses petits-enfants, dont elle �tait si fi�re, � Val�rie, � Sophie, � Laurent, � toute sa famille, � ses amis, � toutes celles et ceux qui ont partag� ses combats. Nous partageons leur peine et leur adressons nos pens�es les plus sinc�res et les plus affectueuses. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, Maud GATEL.

Nous partageons aussi votre �motion.

Je veux vous dire aussi ma solidarit� et mes encouragements pour la t�che qui sera d�sormais la v�tre. Mais je sais que, et vous l?avez rappel�, votre fid�lit� et l?apprentissage que vous avez eu aux c�t�s de Marielle de Sarnez seront sans doute plus qu?une colonne vert�brale pour vous dans les ann�es qui viennent.

Je voudrais mettre aux voix le v?u n��1 du groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, qui nous engagera � travailler avec la maire du 14e arrondissement, avec la famille, � un lieu qui portera le nom de Marielle de Sarnez.

J?�mets, bien s�r, un avis favorable au nom de l?Ex�cutif, � ce v?u.

Je mets donc aux voix, � main lev�e, la proposition de v?u d�pos�e par le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes, assortie d'un avis favorable de l'Ex�cutif.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

La proposition de v?u est adopt�e � l?unanimit�. (2021, V. 1).

Je vous remercie.

Mes chers coll�gues, le Conseil de Paris est aussi l?occasion pour nous de rendre hommage � Mme Colette Talmon, ancienne Conseill�re de Paris, qui nous a quitt�s le 6 novembre 2020.

Depuis toujours Parisienne, Colette Talmon a �t� re�ue au baccalaur�at au lyc�e H�l�ne-Boucher avant de devenir secr�taire de direction. Apr�s la guerre, sa fine connaissance de la langue anglaise lui a permis de travailler aupr�s des autorit�s am�ricaines. En 1947, elle quitte n�anmoins Paris pour assurer le secr�tariat d?Andr� Fran�ois-Poncet, haut-commissaire de la zone d?occupation fran�aise en Allemagne, � Bad Godesberg. Dix ans apr�s, en 1957, Colette Talmon, qui a d�sormais fond� une famille, revient � Paris. Profond�ment touch�e par les conditions de vie des personnes les plus pauvres et malades, elle s?engage pour celles-ci en mettant en place des maraudes, dans le cadre de la paroisse de l?�glise d?Auteuil.

Pour que son engagement social puisse avoir de plus grandes r�percussions, elle s?engage en politique aupr�s de Georges Mesmin, d�put� du 16e arrondissement. Cet engagement est vite reconnu, et d�s 1977, Colette Talmon est choisie par les �lecteurs du 16e arrondissement. Elle entre alors pour la premi�re fois au Conseil de Paris. Cette confiance lui est ensuite renouvel�e par deux fois, en 1983 et en 1989. Elle si�gera plusieurs ann�es sur les bancs du Groupe "Paris Libert�", le groupe de l?"Union pour la D�mocratie fran�aise", l?U.D.F., au Conseil de Paris. Entre 1983 et 1989, elle est aussi, par ailleurs, Conseill�re d�l�gu�e, charg�e, sous l'autorit� de l?adjoint au Maire charg� des transports et de la voirie, de l?�clairage public � Paris.

La fid�lit� de Colette Talmon � ses id�es, � son ancrage local, n?a jamais d�vi�. Tout au long de sa vie politique, elle est ainsi rest�e intimement li�e au 16e arrondissement et a inscrit toute son action dans le sillon des maires successifs de cet arrondissement, Georges Mesmin puis Pierre-Christian Taittinger.

En mon nom, au nom de l?ensemble des membres du Conseil de Paris, je veux exprimer � l?ensemble de sa famille les condol�ances de notre Assembl�e.

Je vous propose une minute de silence.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Je vous remercie.

Je vous propose de vous asseoir.

Je donne la parole � Mme V�ronique BALDINI, pour le groupe Changer Paris.

Mme V�ronique BALDINI. - Madame la Maire, Mesdames et Messieurs, chers coll�gues, comme vous l?avez dit, c?est avec beaucoup de tristesse que j?interviens aujourd?hui pour rendre hommage � Colette Talmon, �lue parisienne du 16e arrondissement de 1977 � 1995.

Colette Talmon, n�e Thomas, est n�e le 11 janvier 1926 � Vincennes. Son p�re, ing�nieur de formation, avait cr�� avec succ�s une entreprise de m�tallurgie sp�cialis�e. Elle a 13 ans au moment de la d�claration de la guerre. Apr�s des �tudes au lyc�e H�l�ne-Boucher, o� elle passera son bac, elle suivra une formation de secr�taire de direction ax�e sur la st�notypie. Gr�ce � ses bonnes connaissances en anglais, elle travaille pour les Am�ricains � Paris et devient st�notypiste de conf�rences. En 1947, elle a 21 ans. Elle fait sa valise et part pour un s�jour de ski en For�t Noire, et trouve un travail sur place. C?est une zone occup�e par l?arm�e fran�aise. Plus tard, elle sera secr�taire d?Andr� Fran�ois-Poncet, haut-commissaire de la zone d?occupation fran�aise en Allemagne, � Bad Godesberg, � c�t� de Bonn. C?est en Allemagne qu?elle fera la connaissance de Georges Talmon, officier de liaison aupr�s de l?arm�e britannique. Ils se marieront � Strasbourg. Entre-temps, Georges aura pass� deux ans en Indochine et Colette se sera install�e � Munich, o� elle aura fond� une �cole de st�notypie. Elle assistera � la fondation de l?Europe en prenant en st�notypie les r�unions du pool charbon/acier, avec Robert Schuman, qu?elle admirait beaucoup. Alsacienne par sa m�re, elle �tait Europ�enne de c?ur. Elle aura trois enfants�: Jean, Anne et Marie-Christine. La famille s?installe en 1957 � Paris. Elle garde contact avec son m�tier d?origine, st�notypiste, en participant � tous les congr�s de l?"Union internationale des Chemins de fer". Elle fonde, dans le cadre de la paroisse de l?�glise d?Auteuil, l� o� elle habite, des �quipes d?entraide de quartier. Nous sommes dans les ann�es 1960. Les personnes isol�es, malades et pauvres ne sont pas prises en charge, comme c?est souvent le cas � cette �poque. Elle cr�e donc une brigade de maraudes pour leur venir en aide. Son engagement se prolonge dans les ann�es 1970 par un engagement politique. Elle dirige la permanence politique du candidat d�put� centriste du 16e arrondissement, Georges Mesmin. Elle sera �lue Conseill�re de Paris pendant 3 mandatures, soit 18 ans. Elle sera l?un des piliers du groupe U.D.F. au Conseil de Paris. Son action se fera en �troite collaboration avec celle de Georges Mesmin, maire du 16e arrondissement, puis de Pierre-Christian Taittinger. La retraite, si l?on peut parler ainsi, se passera � Ol�ron. Elle restera jusqu?au bout tr�s active dans les associations qu?elle avait cr��es localement et dans l?organisation d?�v�nements divers. C?�tait une fervente d�fenseuse de l?environnement. Elle est d�c�d�e d?un arr�t du c?ur le 6 novembre 2020, dans son lit, chez elle, � Ol�ron, dans sa quatre-vingt-quinzi�me ann�e. Toutes mes pens�es � sa famille. Je me joins au Conseil de Paris pour honorer la m�moire de cette grande figure de la politique et de l?engagement. Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup � vous, Madame.

Je vous propose � pr�sent de vous lever pour l?hommage � un autre �lu de Paris, Alain Morell.

Alain Morell est d�c�d� le 19 janvier 2021. Sa disparition nous a profond�ment attrist�s. Nous sommes nombreuses et nombreux � l?avoir connu et � avoir milit� avec lui. C?est quelque chose d?irr�el que de penser qu?Alain Morell n?est plus l�. Je voudrais saluer ses amis, �lus, anciens �lus, militants, qui sont ici. Je vois, bien s�r, notamment Lyne COHEN-SOLAL qui nous a rejoints.

La vie tout enti�re d?Alain Morell a �t� marqu�e par ce go�t si particulier pour la chose publique. � l?issue de ses �tudes � Bordeaux, titulaire d?un dipl�me d?�tudes sup�rieures sp�cialis�es en communication sociale et politique, et aussi d?un dipl�me d?�tudes approfondies en politique culturelle, il collabore tout d?abord avec Jacques Chaban-Delmas � la mairie de Bordeaux. Il rejoint ensuite Paris, notamment pour int�grer l?O.R.T.F. La politique et le militantisme ne le quitteront jamais. D�s 1983, il rejoindra le Parti socialiste et la section du 6e arrondissement. Son arrondissement. Aux �lections municipales de 1995, il participe � la liste de l?"Union de la Gauche", ce qui lui permettra d?entrer pour la premi�re fois au Conseil de Paris.

En 2001, � l?issue d?une tr�s belle campagne men�e dans le 6e arrondissement, Alain Morell est r��lu. C?est l� que je l?ai connu, pendant cette campagne, pendant ce temps tr�s fort. Un camarade, un vrai camarade, chaleureux, aimable, gentil, toujours attentif et tellement inspirant. Tout au long de ces deux mandats, Alain Morell s?est investi avec passion et s�rieux dans diverses missions. Je pense � la Commission du Vieux Paris, � laquelle il �tait particuli�rement attach�, compte tenu aussi du caract�re fort, patrimonial de l?arrondissement dans lequel il avait choisi de vivre et avait �t� �lu. Je pense aussi � son implication dans la S.E.M. des services fun�raires de la Ville, qu?il a pr�sid�e et o� il a laiss�, l� aussi, la trace d?un homme engag�, s�rieux, attentif, intellectuel, abordant toujours les sujets avec beaucoup de rigueur, mais aussi d?engagement.

Alain Morell �tait un homme qui avait r�ussi � trouver un parfait �quilibre entre les diff�rentes passions de sa vie. D?un c�t�, cet homme �rudit et reconnu, et de l?autre, cet homme fid�le en politique. Un homme �galement amoureux des grands espaces, � ski, en bateau, � moto.

A titre personnel, je garderai le souvenir �mu d?un homme discret, profond�ment humain et d?un militant politique intimement attachement au 6e arrondissement. Son arrondissement. On avait le sentiment qu?il souriait toujours avec les yeux. En mon nom et au nom du Conseil de Paris, j?aimerais exprimer � son �pouse, � son fils Nicolas, que je salue chaleureusement, ainsi qu?� l?ensemble de sa famille, de ses amis, de ses camarades, les condol�ances de notre Assembl�e. Je vous propose une minute de silence.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Je vous remercie.

Je vous propose de vous asseoir.

Je donne la parole � Mme C�line HERVIEU, pour le groupe Paris en commun, qui est dans la Salle des f�tes et va s?exprimer.

Mme C�line HERVIEU. - Merci, Madame la Maire.

Chers coll�gues, le 19 janvier dernier, c?est avec beaucoup d?�motion que nous avons appris la disparition de notre camarade et ami, Alain Morell, qui fut �lu pendant 12 ans au Conseil de Paris et dans le 6e arrondissement. Alain �tait un homme politique tr�s engag�, qui mettait son �nergie et son talent au service des autres. C?�tait un homme d?une grande prestance, toujours � l?�coute de ses concitoyens. Il incarnait avec force et conviction les valeurs de la gauche, dans une terre de mission comme le 6e arrondissement. Ne m�nageant jamais sa peine, Alain �tait un grand travailleur. Il �tait aussi tr�s p�dagogue et aimait transmettre, comme il le fit avec Odile DUPONT-ROCHE, �lue Conseill�re d?arrondissement avec lui, ainsi qu?avec Lyne COHEN-SOLAL, dont il fut le suppl�ant lors des �lections l�gislatives de 1997.

A Bordeaux, dont il �tait originaire et o� il avait fait ses �tudes, il avait beaucoup travaill� avec Jacques Chaban-Delmas. Il fut aussi secr�taire de la section du 6e arrondissement. A la mani�re de Bertrand DELANO�, il faisait des comptes rendus de mandat chaque ann�e qui �taient fort appr�ci�s. Tout le monde reconnaissait l?homme politique atypique qu?il �tait. A la mairie du 6e arrondissement, son attitude ferme, mais toujours respectueuse et sympathique, lui avait permis d?�tre accept� et appr�ci� par la majorit� municipale.

Nous penserons toujours � lui lorsque nous entendrons le fr�missement d?une moto, lui qui adorait circuler sur la sienne. Nous penserons � lui encore au bord de la mer, en l?imaginant voguer sur elle, amoureux de l?oc�an et navigateur qu?il �tait. Alain �tait aussi passionn� de ski et d?architecture. Les �preuves qu?il a travers�es n?ont jamais alt�r� sa d�termination � construire un monde meilleur et plus juste, ni son sens de l?humour d?ailleurs. Il avait un tr�s bon contact avec les gens et faisait ?uvre de sympathie avec tout le monde, les personnalit�s, les nantis, les pr�caires, les jeunes et les enfants. Il �tait aussi tr�s respectueux des personnes �g�es, pour lesquelles il s?investissait beaucoup.

Aujourd?hui, nous pleurons un ami qui va nous manquer beaucoup. Il nous manque d�j�. Nous avons aujourd?hui la responsabilit�, avec Fran�ois COMET, d?�tre � la hauteur de l?h�ritage politique qu?il nous l�gue dans le 6e arrondissement. Nous t�cherons d?en �tre dignes. J?ai re�u beaucoup de t�moignages de gens qui l?ont connu et l?appr�ciaient beaucoup, entre autres d?Ali, personnalit� reconnue du 6e arrondissement, car dernier vendeur de journaux ambulant sur le march� de Buci, qui a �t� tr�s attrist� par la mort d?Alain, qu?il connaissait bien. Il lui faisait de la pub sur le march�: "Votez Alain Morell�!", criait-il � tue-t�te � travers les �tals, tout en vendant "Le Monde". Chantal DELOURME, Conseill�re d?arrondissement �cologiste, garde en m�moire la cordialit�, la pr�sence et l?engagement d?Alain, son sourire et sa bonhomie. Charlotte SILVERA, cin�aste, dit de lui qu?il avait une verve sans pareil, des yeux p�tillants de lumi�re et d?intelligence, et qu?il restera pour toujours un merveilleux passeur d??uvres. Cher Alain, quelques jours ont pass�, pas la tristesse en nous. Je voudrais dire � ta compagne, � ta famille et � tous tes proches, que nos chaleureuses pens�es les accompagnent.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, C�line HERVIEU, pour ce t�moignage.

Je vous propose � pr�sent de rendre hommage � Andr� Llanes, Conseiller de Paris. Le 8 janvier dernier, nous apprenions avec tristesse la disparition d?Andr� Llanes. Nous lui rendons �galement hommage ce matin.

Il �tait originaire de Perpignan. Tr�s t�t, il a fait le choix de vivre � Paris, en rejoignant les services des Postes et T�l�communications et en devenant membre du bureau syndical. En parall�le de ses activit�s professionnelles, Andr� Llanes a toujours �t� un militant politique fervent, engag� aupr�s du Parti socialiste. Proche du "Centre d?�tudes, de recherches et d?�ducation socialiste", le CERES - il a d'ailleurs partag� cet engagement avec d?autres �lus, ici pr�sents, cher Patrick - il partage tr�s t�t les id�es de Jean-Pierre CHEV�NEMENT et de Georges Sarre, qu?il c�toiera r�guli�rement. A l?occasion des premi�res �lections municipales organis�es � Paris en 1977, il figure sur la liste du Parti socialiste dans le 20e arrondissement. A 38 ans, il fait ainsi son entr�e au Conseil de Paris.

Andr� Llanes �tait �galement un grand passionn� de sport, et notamment de rugby. Il lie ainsi ses deux passions en �tant, de 1981 � 1984, conseiller technique au cabinet d?Edwige AVICE, � l?�poque ministre d�l�gu�e au Temps libre, � la Jeunesse et aux Sports. Il ne renoncera jamais � exercer des fonctions dans le monde du sport. A celles et ceux qui l?ont connu, Andr� Llanes laissera le souvenir d?un homme jovial, tr�s chaleureux, mais aussi d?un homme vivant pour la politique et le d�bat d'id�es, revendiquant fi�rement ses convictions.

En mon nom et au nom du Conseil de Paris, j?exprime � l?ensemble de sa famille, � ses amis, � ses camarades, les condol�ances de notre Assembl�e.

Je vous propose une minute de silence.

(L'Assembl�e, debout, observe une minute de silence).

Je vous remercie. Je vais donner la parole � M. �ric PLIEZ. Monsieur le Maire du 20e arrondissement, vous avez la parole.

M. �ric PLIEZ, maire du 20e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Nous avons appris avec tristesse le d�c�s de M. Andr� Llanes, ancien Conseiller de Paris, le 8 janvier dernier. Je souhaite lui rendre hommage ici.

Elu pour la premi�re fois en 1977, Andr� Llanes devient Conseiller de Paris pour le 20e arrondissement en 1978, en remplacement de M. GUIDONI. A la fois discret et jovial, il �tait un homme de c?ur aux qualit�s humaines ind�niables. Andr� Llanes avait deux passions�: le rugby et la politique. Deux passions o� son sens du collectif et de la primaut� accord�e � l?�quipe trouv�rent naturellement � s?exprimer. Homme de c?ur, homme de gauche, il �tait membre du CERES et fut proche de Jean-Pierre CHEV�NEMENT et de Georges Sarre. Les hasards de la vie, qui font parfois le sel de notre engagement, lui firent d�couvrir le ball-trap. Tr�s vite, il s?engagera aupr�s de la F�d�ration fran�aise de ball-trap, jusqu?� en devenir directeur technique national. Poste qu?il occupera avec l?�nergie et la d�termination que chacun lui reconnaissait jusqu?� sa retraite. D'ailleurs, il continuera � assister chaque ann�e aux assembl�es g�n�rales de cette f�d�ration. C?est un homme de talent, de fid�lit� et d?engagement que nous venons de perdre � l?�ge de 81 ans. Au nom du conseil d?arrondissement du 20e, je tiens � saluer sa m�moire et � exprimer mes sinc�res condol�ances � son �pouse Catherine et � ses deux enfants.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Merci beaucoup, cher �ric PLIEZ.

Nous avons rendu hommage � quatre personnalit�s du Conseil de Paris, �voqu� leur histoire, leurs engagements. Je trouve que nous voyons, chacune et chacun d?entre nous, combien l?engagement politique est d?abord un engagement de conviction, fait par des femmes et des hommes qui cherchaient � porter une cause, un regard, une action. Je suis toujours tr�s �mue de voir qu?au-del� de ce que notre vie politicienne peut engendrer comme commentaires, en fait, il y a toujours cette fibre. Oui, du c�t� de ceux qui s?engagent, qui sont �lus, quelle que soit la formation politique dans laquelle ils se sont engag�s, il y a cette volont� de faire bouger les choses contre vents et mar�es, dans le cadre des lois de la R�publique.

Je pense que c?est une belle le�on aussi, � la fois pour ceux qui nous regardent, ceux qui sont parfois tr�s loin de la politique, qui la regardent avec beaucoup de distance, voire m�me de critiques. De voir ces parcours, c?est toujours quelque chose d?�mouvant. En fait, il y a toujours en chacun d?entre nous, quelle que soit la famille politique que l?on choisit, quelque chose de profond�ment respectable. C?est cet engagement au service des autres. Je voulais exprimer � nouveau, pour l?ensemble des familles et des �lus qui ont perdu des compagnons, des camarades, combien je pense que ce que nous faisons ici nous honore, parce que c?est au service des autres. Je vous remercie. Adoption de comptes rendus.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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