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2021 DEVE 5 - Dénomination "jardin Louise Talbot et Augustin Avrial" attribuée à l’espace vert situé 31, rue Bréguet (11e).


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Je vous propose de terminer la s�ance avec le projet de d�lib�ration DEVE 5, parce que cela a un petit rapport avec la Commune. Cela donnera une coh�rence avec notre �change pr�c�dent. Il s'agit de la d�nomination "jardin Louise Talbot et Augustin Avrial", attribu�e � l'espace vert situ� 31, rue Br�guet dans le 11e arrondissement. Je donne la parole � Dominique KIELEMO�S.

Mme Dominique KIELEMO�S. - Nous avons beaucoup parl� de la Commune et de la Commune de Paris dans le 11e que nous connaissons bien. Je suis tr�s heureuse de pr�senter ce projet de d�lib�ration, qui rend hommage � un couple militant, Louise Talbot et Augustin Avrial. L'id�e de ce projet de d�lib�ration �tant d'attribuer leur nom � un espace vert situ� rue Br�guet, � proximit� des endroits o� ils ont v�cu. Augustin Avrial est n� en Haute-Garonne, en novembre 1840. Il vient � Paris � 17 ans pour y exercer la profession de m�canicien. Puis, il s'engage dans l'arm�e en 1859. Il quitte son r�giment en 1865 et est de retour � Paris o� il travaille � l'usine d'Etienne Lenoir rue de la Roquette. Il rencontre Louise Talbot, ling�re n�e en 1840. Ils se marient en mai 1866. Ils formeront ensemble un couple militant et habiteront successivement rue du Chemin Vert, rue de la Roquette, rue Br�guet, rue Sedaine, toujours dans le 11e arrondissement. Augustin Avrial est l'un des fondateurs en 1868 de la chambre syndicale des ouvriers m�caniciens, � l'�poque l'un des syndicats les plus importants. Il adh�re l'ann�e suivante � l'Association internationale des travailleurs. Louise Talbot et Augustin Avrial figurent parmi les premiers signataires en avril 1870 du manifeste contre la guerre, adress� aux travailleurs de tous les pays du monde. Apr�s la proclamation de la R�publique, le 4 septembre 1870, Augustin est �lu commandant du 66e bataillon de la garde nationale dans le 11e arrondissement. Il participe activement avec Louise Talbot � la Commune de Paris. Augustin Avrial est �lu le 26 mars 1871 au Conseil de la Commune, par le 11e arrondissement. Il est d�sign� le 29 mars � la Commission du travail et de l'�change. � ce titre, il est � l'initiative de la r�quisition des entreprises abandonn�es et de leur transformation en soci�t�s coop�ratives ouvri�res. Durant la semaine sanglante, en mai 1871, il est sur les barricades et organise la d�fense du quartier Ch�teau d'Eau aux c�t�s notamment de Charles Delescluze. Leur participation � la Commune de Paris contraint Louise Talbot et Augustin Avrial � l'exil. Louise Talbot est arr�t�e le 13 juin 1871, alors qu?elle tentait de rejoindre la Belgique. Elle est incarc�r�e � la prison de Laon, puis transf�r�e � Versailles. Augustin Avrial, r�fugi� � Londres, est condamn� � la peine de mort par contumace en f�vrier 1873. Il vivra ensuite quelques ann�es en Alsace, alors territoire allemand, puis en Suisse. En juillet 1880, Augustin Avrial est enfin amnisti�. Il rejoint sa famille � Paris. Famille qui s'y est install�e depuis 1878. Il continue de militer notamment au parti ouvrier socialiste r�volutionnaire de Jean Allemane tout en entamant une carri�re d'inventeur et de chef d'entreprise. Il meurt � F�camp en 1904, alors que Louise d�c�dera en 1923. Ils sont tous les deux enterr�s au cimeti�re du P�re-Lachaise. La Ville de Paris souhaite faire m�moire de ce couple de militants engag�s dans la lutte politique et syndicale, qui voulaient faire partager leur logique d�mocratique, r�publicaine, et leurs valeurs humanistes. Nous donnerons le nom de ce couple militant au jardin Br�guet, situ� � proximit� des lieux o� il a v�cu, � l'occasion des 150 ans de la Commune. C'est ainsi que l'on peut rendre vie et chair � des militants qui furent nos pr�curseurs. Je vous remercie, Monsieur le Maire.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup Dominique KIELEMO�S.

Est-ce que Chlo� SAGASPE est �galement en Salle des f�tes�?

Mme Chlo� SAGASPE. - Quelques mots pour signifier l'importance que rev�t pour nous, �lus �cologistes, la d�nomination de ce jardin en "jardin Louise Talbot et Augustin Avrial", et revenir sur un sujet que nous venons juste d?aborder avant, qui a malheureusement fait l'objet de caricatures qui n'honorent pas notre Assembl�e.

Cette nouvelle d�nomination � un espace vert du 11e arrondissement, c'est l'occasion d'honorer et de faire vivre la m�moire de ce couple militant, communard, artisan de l'histoire de France mais aussi du 11e arrondissement, qui fut de tout temps au c?ur du Paris r�volutionnaire.

Contraints tous deux � l'exil pour avoir particip� activement � la Commune de Paris, Louise Talbot finira emprisonn�e pour son engagement et Augustin Avrial, qui fut � l'initiative de la r�quisition des entreprises abandonn�es, organisa le coup de force contre Adolphe Thiers, contre l'enl�vement des canons de Montmartre.

Ils font partie tous les deux, justement, de ces Communards oubli�s. Aujourd'hui, aucune rue ne porte leur nom. Ce geste m�moriel dans notre arrondissement, le 11e, vise donc � leur rendre justice, mais ce, sur un m�me pied d'�galit�, puisque nous n?honorons pas ici seulement la m�moire d'un homme, mais aussi celle d'une femme. C'est ici pour moi l'occasion de rappeler, � l'instar de la maire du 12e arrondissement, Emmanuelle PIERRE-MARIE, l'implication et le r�le actif et fondamental des femmes durant la Commune de Paris. Rendons hommage � toutes ces femmes combattantes, ces femmes invisibles, ces h�ro�nes, qui ont pris les armes pour faire valoir leurs droits. Nous n?oublions pas leur combat f�ministe pour l'union libre, pour l'�galit� salariale ou l'acc�s � l'�ducation.

� l'approche de la comm�moration des 150 ans de la Commune, notre Assembl�e envoie donc un symbole fort qui participe au n�cessaire devoir de m�moire de cette p�riode � combien oubli�e mais majeure de notre histoire, qui m�riterait d'�tre mieux enseign�e, malheureusement m�connue par bon nombre de nos concitoyennes et concitoyens, alors que son h�ritage demeure vivace.

La Commune, en effet, cette grande oubli�e de l'histoire comme on dit, appartient � notre patrimoine militant. 72 jours d?insurrection populaire dans notre Capitale. 72 jours seulement, mais pourtant un incroyable laboratoire social et d�mocratique inachev�. Un printemps pas comme les autres, un r�cit empreint de modernit�, o� l'on proclame que la libert� de conscience est la premi�re des libert�s, et o� les femmes combattent pour l'�mancipation et l'�galit�.

S�paration de l'Eglise et de l'Etat, r�quisition des logements vacants, moratoire sur les loyers, d�mocratie directe, et m�me possible r�vocation des �lus, �cole la�que obligatoire, gratuite pour tous et toutes, un projet politique d'avant-garde profond�ment �galitaire et d�mocratique, dont les aspirations sociales demeurent encore et toujours criantes d'actualit�. Comme l'a dit ma coll�gue Danielle SIMONNET, c'est une magnifique actualit� � ce programme.

De 1871 � aujourd'hui, que reste-t-il de l'esprit de la Commune�?

Pr�s d'un si�cle et demi plus tard, certaines aspirations tardent toujours � se concr�tiser. Pour ne citer qu'un exemple dont nous ferions bien de nous inspirer, et n'en d�plaise � certaines et certains dans cet h�micycle�: la citoyennet� et le droit de vote des �trangers.

� l'occasion de son 150e anniversaire, je nous invite tous � continuer de faire vivre l'esprit de la Commune, cet esprit de libert�, de r�sistance et d'innovation, mais surtout les valeurs r�publicaines et humanistes port�es par les Communards, les Communards dont nous avons aujourd'hui tant besoin.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Chlo� SAGASPE.

Laurence PATRICE, que vous reste-t-il � dire�?

Mme Laurence PATRICE, adjointe. - Rien, sinon que je f�licite tout particuli�rement le 11e arrondissement pour son investissement, justement, dans la belle programmation qui est � venir de la Commune de Paris. Cet hommage en fera partie. Je vous invite donc � voter.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci, Madame la Maire, ch�re Laurence PATRICE.

Vous nous invitez � voter ce projet de d�lib�ration DEVE 5. Cela tombe tr�s bien, je le mets aux voix, � main lev�e, du Conseil.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s'abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DEVE 5).

Nous avons d�bord� de cinq minutes, j'en suis sinc�rement d�sol�. Mais comme l'engagement en avait �t� pris, je l�ve la s�ance.

Nous reprendrons demain, � 9 heures, avec le v?u non rattach� n� 77, relatif � l'apposition d'une plaque en hommage � Christophe. Vous pouvez donc vous passer une "playlist" de Christophe ce soir, si vous souhaitez vous mettre dans l'ambiance. Je vous souhaite, chers coll�gues, une tr�s bonne soir�e.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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