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Voeu déposé par le groupe Changer Paris relatif au nettoyage des tags sauvages et graffitis.


Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Nous passons � l?examen du v?u n��85 relatif au nettoyage des tags sauvages et des graffitis.

La parole est � M. Aur�lien V�RON.

M. Aur�lien V�RON. - Madame la Maire, mes chers coll�gues, les murs de Paris subissent depuis quelques ann�es une invasion de street art de qualit� variable et de graffitis. Les ?uvres int�ressantes sont, h�las, le plus souvent noy�es sous les tags, les autocollants, les affiches sauvages et les ?uvres franchement sans grand int�r�t. Les services de la Ville d�pendants de Colombe BROSSEL semblent d�boussol�s devant ces ?uvres murales. S?agit-il d??uvres � conserver, voire � restaurer ou de simples d�gradations � nettoyer�?

Cette prolif�ration anarchique n�cessite une strat�gie � l?�chelle de la Capitale. D?abord ma suggestion est que la Mairie �tablisse une m�thode d?identification des ?uvres qu?elle souhaite pr�server, en accord avec les propri�taires des b�tisses concern�es �videmment, et peut-�tre en s?appuyant sur une gouvernance d�centralis�e rassemblant au niveau des mairies des experts du sujet, des amateurs de street art, des associations de d�fense du patrimoine et de riverains.

A partir de l�, nous serions capables de dresser un inventaire par ?uvre et par rue exploitable par les services de la propret�. Une fois les r�gles �tablies, l?entretien et la r�pression pourraient �tre mis en ?uvre avec une constance et une fermet� que les Parisiens appellent. Je vois dans le 18e une association de riverains qui se substitue � la mairie pour effacer les tags, sachant qu?un mur propre reste propre et un mur tagu� �videmment se d�grade tr�s vite.

Le nettoyage r�gulier des murs fait partie de l?art de rue, par nature �ph�m�re, et sa disparition est par cons�quent inh�rente � sa d�marche. Puis tout le monde n?est pas J�r�me MESNAGER, tout le monde n?est pas Christian GU�MY qui signe C215, ou BANKSY. Quant aux graffitis, ils sont souvent sign�s par quelqu?un qui en assume la paternit�. Je sais que la Mairie de Paris a d�j� poursuivi ceux qui assument leur d�gradation�: DUSTER, KEBLA et d?autres. La justice ne vous a pas toujours suivis, mais je vous encourage � exiger une politique p�nale plus r�pressive � l?�gard de leurs auteurs. Cela a march�, vous avez eu une premi�re victoire, je crois, contre un vandale graffeur reconnu. Continuez. Comme cela, cet inventaire permettra de syst�matiser la pr�servation des ?uvres auxquelles les Parisiens sont attach�s et ce street art de grande qualit� que l?on veut garder. En revanche, toutes les ?uvres de street art m�diocres doivent �tre effac�es et vous pourrez mener une action efficace et p�renne. Merci.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie. Pour vous r�pondre, je donne la parole � Carine ROLLAND.

Mme Carine ROLLAND, adjointe. - Merci, Monsieur V�RON.

Je vois que vous vous �rigez en juge de la qualit� du street art et je vous f�licite, j?en serai bien incapable. N�anmoins, je salue l?int�r�t que vous portez � cette discipline artistique qui suscite l?attention et l?int�r�t de nombre de Parisiennes et de Parisiens depuis longtemps.

Pour ce qui est de r�aliser un inventaire, la principale objection que nous y porterions est exactement ce que vous avez dit�: le street art ne supporterait pas de patrimonialisation. Il y a des murs d?expression libre?

S?il vous pla�t�? Merci.

Les murs d?expression existent, ils sont respect�s et utilis�s en tant que tels, et la Direction de la propret� les conna�t bien et en pr�serve les ?uvres.

Pour ce qui est des d�gradations que vous �voquez - je joins � ma r�ponse ma coll�gue Colombe BROSSEL que je remercie de m?avoir fourni les chiffres que je vais �num�rer -, pas moins de 1.200 signalements sont recens�s chaque semaine sur l?application DansMaRue - vous ferez le calcul, c?est pr�s de 200 au quotidien�- et pr�s de 350.000 m�tres carr�s de tags et graffitis sont effac�s chaque ann�e.

J?ai fait v�rifier ces chiffres tant ils me paraissaient �normes. Ils le sont effectivement et ils attestent bien de l?attention que la Ville porte au nettoyage de ce qui n?a pas de caract�re artistique, de ce qui ne fait pas non plus, et c?est autre chose, l?objet de conventions avec la Ville dans le cadre de commandes publiques.

Donc l?inventaire des ?uvres prot�g�es existe d�j� et nous n?irons pas plus loin en la mati�re pour �viter la patrimonialisation, comme je le disais, et chaque nettoyage fait l?objet d?une discussion syst�matique entre la Ville et les mairies d?arrondissement. Pour toutes ces raisons, face au travail qui est d�j� engag� et au doublement des montants � venir � la Direction de la Propret� pour remplir ces missions, je vous propose de retirer ce v?u.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie. J?ai une demande d?explication de vote de la part d?Ariel WEIL, maire de Paris Centre.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Ce n?est pas une explication de vote mais un commentaire du v?u. Puisqu?il �voque Paris Centre, je vais r�pondre en tant que maire de Paris Centre.

D?abord, je voudrais remercier �videmment Carine ROLLAND pour sa r�ponse.

Et cher Aur�lien V�RON, je voudrais revenir sur deux points�: d?une part la r�ponse municipale et la mobilisation des services face aux tags et graffitis, et d?autre part ce sujet du street art que vous �voquez de la ligne de cr�te entre expression artistique libre et les d�gradations dans l?espace public.

Sur le premier point, je ne peux que reconna�tre que nous avons fait face � des difficult�s concernant le nettoyage des tags et des d�gradations, et particuli�rement au Centre de Paris. Pour illustrer simplement d?un nombre l?ampleur de la t�che, qui s?impose au Centre en particulier, un seul nombre�: 99�% des signalements re�us par la division locale de la propret� sur l?application DansMaRue concernent les tags sauvages. 99�%�!

Evidemment, j?en conviens, les d�lais de traitement sont bien souvent trop longs, la r�activit� des prestataires, puisque nous utilisons des prestataires, ne donne pas toujours enti�re satisfaction. Mais force est de constater que la situation �volue, sous l?impulsion de Colombe BROSSEL, que Carine ROLLAND a tr�s bien cit�e et qui est adjointe � la propret� de la Mairie de Paris. Colombe BROSSEL qui d?abord met tout en ?uvre pour augmenter le budget allou� au march� de d�graffitage et qui a impuls� l?id�e qu?il convient de prendre en compte les signalements non plus au cas par cas mais � l?�chelle de tout un quartier. Et Colombe BROSSEL qui a engag� la r�vision n�cessaire des obligations contractuelles de nos prestataires. D?ailleurs, Aur�lien V�RON, vous le savez tr�s bien puisque vous aviez, il y a quelques jours, une r�union avec Colombe BROSSEL qui vous l?a expliqu�, je crois, pour votre satisfaction.

Vous avez cit� l?exemple du passage Basfour, qui est un cas sp�cifique dans lequel je ne peux que saluer la r�activit� de toute la cha�ne d?intervention de nos services. C?est un cas tr�s int�ressant puisque �taient pr�sents effectivement des graffitis mais aussi une ?uvre d?art de l?Am�ricain Eddie COLLA - qu?� titre personnel j?appr�cie beaucoup - qui est surtout reconnu pour ses ?uvres dans le monde entier, de Hong Kong � Los Angeles.

Evidemment la Ville ne va pas demander la permission � tous les auteurs de graffitis avant d?effacer leurs inscriptions, mais quand il s?agit d?une ?uvre d?art reconnue et identifi�e, qui participe � faire vivre cet art urbain, voire notre patrimoine, il semble normal de se poser la question. C?est ainsi que nous avons travaill� avec les �quipes de la division locale de la propret� en discutant de la pertinence et du p�rim�tre de l?intervention. Cela a justifi� quelques jours d?attente, avec une premi�re intervention vendredi matin dernier, pour nettoyer les graffitis autour de l??uvre, et une seconde l?apr�s-midi apr�s un �change avec l?artiste lui-m�me pour remettre le mur enti�rement en l?�tat.

Il s?agit pour moi d?une qualit� de service exemplaire, dans la finesse de l?intervention, dans la compr�hension de sa d�licatesse. Dans quelles villes du monde les �quipes de propret� se posent ces questions de l?art de rue�? C?est extraordinaire. Pour ces cas particuliers, la discussion avec l?artiste est pr�cieuse car il peut alors proposer lui-m�me des modes de conservation et d?entretien de l??uvre, comme l?a fait Christian GU�MY que vous avez cit� tout � l?heure, ou encore simplement proposer qu?elle soit effac�e. Car comme vous l?avez rappel�, le propre du street art est d?�tre �ph�m�re.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Il faut conclure, s?il vous pla�t.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Cela fait partie du jeu et je ne vais pas rappeler toutes les ?uvres merveilleuses dans le Centre de Paris?

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Non, parce que vous avez atteint la fin de votre temps de parole.

Ce n?est pas la peine de taper, on est dans l?h�micycle, Madame�! Allez-y, Ariel WEIL, finissez.

M. Ariel WEIL, maire de Paris Centre. - Je remarque simplement qu?au Conseil de Paris, comme au passage Basfour, l?art joue pleinement son r�le�: nous questionner sur ses limites, sa nature et son acc�s.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Nous mettons donc aux voix le v?u qui est maintenu, Monsieur V�RON ou pas�?

M. Aur�lien V�RON. - Je constate une ambigu�t� entre l?aspect patrimonial et l?aspect non patrimonial. Les ?uvres de BANKSY ont �t� vol�es et la Mairie de Paris s?est port�e partie civile visiblement. Il y a quand m�me la volont� de d�fendre des ?uvres ce qui est tout � fait louable.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Il est maintenu ou pas votre v?u�?

M. Aur�lien V�RON. - Donc, il est maintenu.

Mme V�ronique LEVIEUX, adjointe, pr�sidente. - Je mets aux voix, � main lev�e, le v?u n��85 avec un avis d�favorable de l?Ex�cutif.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le v?u n��85 est rejet�.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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