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2021 DAE 70 - Participation au Fonds Avenir Soutien Tourisme (FAST) mis en place par la BPI.


M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Le projet de d�lib�ration DAE 70 est relatif � la participation au Fonds Avenir Soutien Tourisme, dit "F.A.S.T.", mis en place par la B.P.I.

La parole est � Jack-Yves BOHBOT.

M. Jack-Yves BOHBOT. - Oui, Monsieur le Maire.

Le tourisme parisien est au bord de l?asphyxie. Il paye le prix fort de la fermeture des fronti�res et des mesures successives de confinement et de couvre-feu.

Le Comit� r�gional du tourisme vient de nous livrer les chiffres pour les mois de d�cembre et de janvier. Ils sont r�ellement catastrophiques, notamment pour les h�bergeurs parisiens, avec des pertes de chiffre d?affaires qui oscillent entre 85 et 88�%, et ce malgr� les f�tes de fin d?ann�e. Il n?y a quasiment plus de touristes �trangers � Paris. Les derniers touristes proviennent des pays voisins�: l?Angleterre, la Belgique, l?Espagne ou l?Allemagne. Les r�centes d�cisions gouvernementales refermeront un peu plus, si cela est possible, l?acc�s � notre ville. La seule client�le touristique que conna�t d�sormais Paris est fran�aise. Le cataclysme, selon les chiffres que m?a communiqu�s la R�gion Ile-de-France, se chiffre actuellement � 23 milliards d?euros dans notre r�gion et l?incertitude, nous le savons tous, est grande pour l?ann�e 2021.

Dans ce contexte, toutes les initiatives, notamment �conomiques et financi�res, qui visent � soutenir cette fili�re, vont dans le bon sens, comme ce projet de d�lib�ration qui nous est propos� et la souscription au Fonds Avenir Soutien Tourisme, F.A.S.T., et l?apport de 4 millions d?euros de la Ville de Paris � ce fonds, apport qui sera rembours� aux souscripteurs, et donc � la Ville de Paris avec un petit rendement de 3,5�%.

De son c�t�, la R�gion Ile-de-France, d�j� tr�s engag�e � travers le Fonds R�silience dans le soutien au tourisme, a d�cid� de participer � ce fonds et a autoris� la Ville de Paris, conform�ment aux dispositions de la loi NOTRe, de venir abonder cette initiative d�j� port�e par le Conseil r�gional. Tout l?int�r�t de ce fonds, compar� aux dispositifs existants qui sont plut�t orient�s vers les dettes, c?est qu?il s?int�resse aux fonds propres, puisqu?il traite de la restructuration des bilans, et donne donc plus de perspectives aux entreprises.

Le dispositif concerne en fait des petites entreprises, celles qui ont au minimum 500.000 euros de chiffre d?affaires - ce sont plut�t des entreprises familiales, extr�mement nombreuses � Paris - et qui pourront recevoir un ticket moyen de 50.000 euros sous la forme d?obligations convertibles avec des remboursements � partir de la sixi�me ann�e.

M�me s?il dispose de 80 millions d?euros, ce fonds n?aura qu?une action limit�e puisqu?il ne pourra, dans sa phase de commercialisation par le r�seau B.P.I. France, se permettre d?investir que dans 300 entreprises du tourisme et des loisirs dans les douze prochains mois en France. C?est tr�s modeste, eu �gard au nombre de dizaines de milliers d?acteurs touristiques qui souffrent dans notre ville. Ce produit, qui est ce que l?on appelle un produit de haut de bilan, ne concernera que des entreprises saines.

Pouvez-vous, Monsieur le Maire, nous indiquer combien d?entreprises parisiennes seront �ligibles � ce dispositif, somme toute tr�s limit�? Pourriez-vous �galement nous renseigner sur le d�lai de mise en ?uvre de telles mesures pour les dossiers parisiens�? Pour conclure, je dirai que nous avons affaire � un dispositif int�ressant, dans son ing�nierie et dans son d�ploiement, mais il ne constitue qu?une brique dans un plan de soutien au tourisme parisien dont on per�oit encore mal l?ambition. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Jack-Yves BOHBOT.

Je ne vois pas Nathalie MAQUOI. C?est Carine PETIT qui intervient pour le groupe "G�n�ration.s". Allez-y, Madame la Maire.

Mme Carine PETIT, maire du 14e arrondissement. - Merci, Monsieur le Maire.

Chers coll�gues, ce projet de d�lib�ration est l?occasion de souligner le n�cessaire soutien des collectivit�s locales et de la puissance publique au secteur touristique. Et puis, nous l?avons vu, cette crise doit aussi �tre l?occasion, dans sa reconstruction, dans les pansements tr�s importants que nous allons devoir apporter � ce secteur, aussi d?acc�l�rer, peut-�tre, cette transition qui �tait n�cessaire.

Mon coll�gue juste avant moi l?a dit�: le tissu �conomique parisien, notamment celui du tourisme, li� � l?activit� touristique, a �t� tr�s affect� par cette crise sanitaire parce que certains secteurs, certaines activit�s �taient quasiment, uniquement et totalement d�pendants du tourisme et du tourisme international, contrairement � d?autres r�gions ou � d?autres lieux touristiques qui ont �t� proportionnellement moins impact�s que nos grands mus�es ou que certains de nos quartiers parisiens que nous aimons. On le sait, par exemple, la proportion de visiteurs du mus�e du Louvre est � plus de 80�%, je crois, compos�e de touristes internationaux et non de touristes locaux au sens large, � l?�chelle de notre pays ou m�me � l?�chelle de la M�tropole, par exemple, du Grand Paris.

La Ville de Paris - il faut aussi le rappeler et ce projet de d�lib�ration en est l?occasion - a lanc� tout au long de cette ann�e 2020 un plan tr�s ambitieux et fort de soutien aux acteurs �conomiques parisiens. Il repr�sente quand m�me - c?est aussi l?occasion de le rappeler - plus de 200 millions d?euros, � travers des exon�rations de loyer, de taxe, de l?aide � l?investissement, des plans de communication aussi pour soutenir l?activit� des commerces, de l?ensemble des commerces du tissu parisien. Et donc, d�j�, le secteur touristique est concern� par cette aide et ce soutien aux acteurs �conomiques.

Si ce plan offre un premier filet de secours, la Ville de Paris souhaite, par cette souscription au Fonds Avenir Soutien Tourisme, participer particuli�rement � cette relance de l?activit� des entreprises de ce secteur. Je crois qu?il faut que nous puissions travailler pour le d�veloppement aussi d?un certain cahier des charges qui permette cette r�orientation � destination? Comment aider nos acteurs � retrouver un public plus local�? Le tourisme urbain a �t� aussi fragilis� par cette crise et par cette forte d�pendance. Il faut que l?artisanat, les circuits courts, la production de l?emploi local non d�localisable soient aussi dans le cahier des charges pour un tourisme plus durable, plus �thique, de proximit�, qui favorise aussi? qui justement permet de lutter contre une pr�carit� sociale et de salaire dans ces domaines particuli�rement concern�s. Voil�, donc bravo pour cette premi�re �tape.

En plus des questions, combien d?entreprises parisiennes seront concern�es�? Quelle est l?agilit� pour la r�action de ce fonds de soutien aupr�s de ces acteurs parisiens�? -, nous serons vigilants sur cette n�cessaire transition vers un tourisme durable qui sera le ressort d?une sortie de crise, de toute fa�on, tr�s longue.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Madame la Maire du 14e arrondissement, ch�re Carine PETIT. La parole est maintenant � J�r�me GLEIZES.

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, Monsieur le Maire.

Je voudrais intervenir aussi sur le projet de d�lib�ration DAE 71 mais c?est Mme POLSKI qui rapporte.

Est-ce qu?elle pourra me r�pondre aussi � la suite pour que l?on gagne du temps�?

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Si vous souhaitez gagner du temps, vous trouverez une oreille in�vitablement favorable. �coutez?

M. J�r�me GLEIZES. - Merci, donc on ne va perdre pas de temps.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Faites comme bon vous semble.

M. J�r�me GLEIZES. - Voil�, parce que mon intervention porte de mani�re g�n�rale sur la question du financement du tourisme, puisque ces deux projets de d�lib�ration en parlent, � travers deux banques�: la B.P.I., c?est-�-dire la Banque publique d?investissement et la Banque des territoires.

La question g�n�rale que je voudrais poser, c?est cette question du tourisme. Il ne faudrait pas que ce soit le tonneau des Dana�des des finances publiques. A force de subventionner ou de renforcer un fonds propre, comme cela a �t� pr�cis� pr�c�demment par M. BOHBOT, nous serions dans un financement sans fin sans r�pondre � la question. Cela pose la question de la priorisation de nos choix d?investissement en termes de finances publiques. A un moment, il faudra que nous ayons cette question de mani�re g�n�rale�: comment on donne des choix�?

Alors, je vais aller quand m�me dans le d�tail de ce projet de d�lib�ration. Celui sur le F.A.S.T. est notamment tr�s int�ressant parce qu?il va en direction des P.M.E., celles qui sont les plus affect�es.

J?ai lu les projets de d�lib�ration?

C?est donc int�ressant de privil�gier les P.M.E., contrairement � ce que l?on a vu dans d?autres projets de d�lib�ration, comme celui sur le financement d?A.E.G. Presence qui est une grosse multinationale qui a aussi b�n�fici� d?une augmentation de capitalisation lors du Conseil de Paris pr�c�dent. C?est vrai que c?est plus facile d?aider � capitaliser des petites P.M.E. que des grosses entreprises qui ont les moyens internationaux de se financer.

Ce que je me pose comme question g�n�rale, c?est�: pourrait-il y avoir un suivi de ces projets de d�lib�ration�? De mani�re g�n�rale, on verse 4 millions sur le F.A.S.T. pour le DAE 70. De la m�me mani�re, on rentre en partenariat avec la Banque des territoires sur le DAE 71. Pourrait-il y avoir un suivi des projets de d�lib�ration�? De fait, on donne en gros un blanc-seing � l?administration et � l?Ex�cutif pour faire ce travail de suivi.

Pourrait-on savoir comment cet argent sera affect� par la suite�? C?est pour �tre rassur� sur ce point, comme cela a d�j� �t� dit en 1�re Commission. Merci de votre attention.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, J�r�me GLEIZES.

Je donne la parole � Fr�d�ric HOCQUARD, pour r�pondre aux intervenantes et intervenants.

M. Fr�d�ric HOCQUARD, adjoint. - Merci, Monsieur le Maire.

Merci, mes chers coll�gues, pour vos interventions.

Premi�rement, le tourisme est effectivement dans un moment de crise extr�mement important. Pour citer les chiffres de l?Office de Tourisme - car il y a un Comit� r�gional du tourisme, je le rappelle, mais aussi un Office de tourisme�! - et j?en citerai qu?un seul, le taux d?occupation actuellement en h�tellerie, qui sert un peu de barom�tre sur la question du tourisme, est de 5�%. Autrement dit, 95�% des chambres d?h�tel � Paris sont actuellement ferm�es, avec des h�tels qui sont ferm�s ou des h�tels qui sont vides.

Les derni�res mesures en date, notamment la fermeture des fronti�res, mesure prise assez r�cemment, vont venir accro�tre, si c?est encore possible, la crise dans le domaine du tourisme.

Cette crise sanitaire, vous le savez, a affect� durablement le tissu �conomique de la ville. Nous avons d�j� lanc� un certain nombre de plans ambitieux de soutien, cela a �t� rappel�: plus de 200 millions d?euros d?exon�rations de loyer, d?exon�rations de taxe, d?aides � l?investissement, de communications pour soutenir l?activit� des commerces. Je n?y reviens pas.

� travers ce fonds d?action F.A.S.T., nous souhaitons continuer et accentuer le travail que nous faisons dans le domaine du secteur touristique avec, �videmment, un certain nombre de crit�res, j?y reviendrai, et aussi en coop�ration? Je prends votre information, Monsieur BOHBOT, que je d�couvre � l?instant, � savoir la participation de la R�gion Ile-de-France � ce fonds si j?en crois les informations que vous nous donnez, comme une r�ponse au courrier que la Maire de Paris a fait � la pr�sidente de R�gion concernant l?implication de la R�gion. C?est une tr�s bonne nouvelle, une excellente nouvelle, d?autant que, dans ce domaine du tourisme comme sur d?autres, nous n?arriverons � soutenir la fili�re touristique qu?� partir du moment o� il y aura une coop�ration entre les diff�rents pouvoirs publics, collectivit�s territoriales, Etat. Si nous commen�ons � avoir dans ce domaine, avec la R�gion, une coop�ration sur le fonds F.A.S.T., c?est effectivement une bonne nouvelle�!

Nous attendons une coop�ration plus importante du c�t� de l?Etat, vous le savez. Il n?y a pas de plan territorial dans le domaine du tourisme alors que nous le r�clamons au niveau parisien et francilien, alors que nous le r�clamons? J?ai interpell� plusieurs fois le Gouvernement dans ce domaine. Il en existe un pour les Antilles, il en existe un pour la Corse, il en existe un pour Lourdes, et nous souhaiterions qu?il puisse y en avoir un, de mani�re � coordonner l?ensemble de l?action, �videmment, les actions de la Ville ainsi que celles des collectivit�s territoriales et, �videmment aussi, celles de l?Etat de ce point de vue.

Pour en revenir � ce fonds F.A.S.T., quel est son objectif�? D?abord, vous l?avez rappel�, Monsieur GLEIZES, la question de la diversit� du tissu �conomique. Nous avons cibl� ce fonds F.A.S.T. sur les T.P.E. et les P.M.E. L?objectif, vous le savez, dans le domaine du tourisme?

Nous avons une diversit� �conomique extr�mement importante qui fait la richesse touristique, la richesse �conomique de notre ville. Nous ne voulons pas que cette diversit� disparaisse, donc P.M.E. et T.P.E. de ce secteur.

Deuxi�mement, en termes de diversit�, nous n?allons pas intervenir simplement sur les questions d?h�bergement puisque la restauration, les voyagistes, les acteurs du loisir et de la f�te pourront aussi �tre �ligibles, � partir du moment o� il y a �videmment une dimension touristique forte de ce point de vue. Ils pourront aussi �tre �ligibles � ces aides de ce point de vue.

Troisi�mement, �videmment, vous l?avez dit? Mais est-il besoin de le rappeler�? Cela fait partie des �l�ments de ma feuille de route�: la question du tourisme durable, la question de l?�co-responsabilit�, la question d?un tourisme plus r�sistant � la crise, ce qui est un �l�ment extr�mement important, font �videmment partie des priorit�s que nous aurons dans ce domaine.

Derni�re chose, combien de structures pourront en b�n�ficier�? A cette �tape, je ne peux pas vous le dire. J?esp�re le plus possible, sans que nous saupoudrions. J?esp�re le plus possible aussi, parce que cela permettra de sauver le maximum ou, en tout cas, d?aider le maximum d?affaires de ce point de vue.

J?ai eu un entretien avec les responsables de B.P.I France la semaine derni�re, suite d?ailleurs � notre r�union de la 1�re Commission, et j?ai fait �cho que l?une des demandes de la Ville sera que nous puissions avoir dans le fonctionnement - nous verrons de quelle mani�re nous le construirons - une transparence, une association aussi du point de vue du Conseil de Paris et du point de vue des �lus par rapport � ce fonds F.A.S.T., afin qu?il puisse y avoir un maximum de transparence par rapport � la mani�re dont nous agissons l�-dessus. La B.P.I y est tout � fait favorable dans ce domaine.

Voil� ce que je pouvais vous dire pour r�sumer sur ce fonds F.A.S.T. C?est une bonne nouvelle car cela va nous permettre d?avoir un outil suppl�mentaire qui viendra compl�ter l?ensemble de l?action que nous menons dans le domaine du soutien au tourisme, dans le domaine d?un tourisme durable, en attendant un retour plus massif des touristes que nous esp�rons le plus t�t possible.

Derni�re chose�: je laisserai ma coll�gue Olivia POLSKI r�pondre sur la question du partenariat avec la Banque des territoires, dans lequel il y a un volet touristique sur la question de l?h�tellerie, mais qui est plus large sur la question du commerce. Je vous remercie.

M. Patrick BLOCHE, adjoint, pr�sident. - Merci beaucoup, Monsieur le Maire. Merci, cher Fr�d�ric HOCQUARD.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DAE 70.

Qui est pour�?

Contre�?

Abstentions�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DAE 70).

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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