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2021 DASES 1 - Subventions (215.000 euros), conventions et avenants aux conventions avec 18 associations pour leurs actions inclusives en direction des personnes en situation de handicap.


Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Nous examinons maintenant le projet de d�lib�ration DASES 1�: subventions, pour 215.000 euros, conventions et avenants aux conventions avec 18 associations pour leurs actions inclusives en direction des personnes en situation de handicap.

Pour commencer, la parole est au groupe Paris en commun. Monsieur Hamidou SAMAK�, qui est dans la salle des f�tes. Vous pouvez prendre la parole.

M. Hamidou SAMAK�. - Merci, Madame la Maire.

Le projet de d�lib�ration DASES 1 s?inscrit pleinement dans la strat�gie handicap, inclusion et accessibilit� universelle 2017-2021, par laquelle la collectivit� parisienne encourage des initiatives associatives favorisant le soutien, l?implication et la participation � la vie de la cit� des personnes en situation de handicap. Il illustre bien, en effet, la grande diversit� d?actions engag�es et le handicap diff�rent qu?il s?agit d?accompagner pour permettre aux personnes concern�es d?acc�der � leurs droits et aux espaces des participations collectives.

Pas moins de 18 associations, portant des projets tr�s diff�rents, sont concern�es par ces subventions, pour une enveloppe totale de 215.000 euros. Sans vous proposer une liste exhaustive de ces projets, que je vous invite � d�couvrir, je voudrais tout de m�me en souligner quelques-uns qui me semblent particuli�rement bien illustrer cette d�marche int�gr�e et transversale. L?association "Advocacy Paris Ile-de-France" vise � appuyer la parole des usag�res et usagers en sant� mentale, parole souvent incomprise ou disqualifi�e, essentielle � prendre en compte dans le cadre des accompagnements propos�s et au-del�, dans notre soci�t�. L?action est triple. Un premier aspect est celui de la mont�e en comp�tences et de l?"empowerment" des personnes elles-m�mes par le biais de l?�coute et du conseil mutuel. C?est le r�le du groupe d?entraide organis� par l?association. L?association aide �galement les usagers � aller vers l?ext�rieur par le biais des ateliers du "RISC", qui veut dire�: "Ressources en Inventions Sociales et Citoyennes". Lieu projet ouvert au public, menant des activit�s diverses autour de la culture, de l?expression citoyenne, des droits des femmes, du bien-�tre. Enfin, l?association accompagne individuellement 120 personnes en difficult� psychosociale dans l?acc�s � leurs droits. Autour du handicap psychique, on peut �galement noter l?action de l?"Association de Gestion des Appartements Temporaires", "AGATE", qui, comme son nom l?indique, se focalise sur l?h�bergement. Le fait de disposer d?un chez-soi est effectivement primordial, mais complexe pour les personnes en difficult� psychosociale, et am�liore grandement l?adh�sion aux soins ainsi que leur r�sultat. L?association accueille 84 locataires dans 48 appartements de transition lou�s � des bailleurs sociaux institutionnels ou priv�s, dont 49 usagers des p�les psychiatrie de Paris. Elle devrait prochainement ouvrir 4 places suppl�mentaires dans le 12e arrondissement de Paris. L?association "Tous Pour l?Inclusion", "TouPI", propose, quant � elle, un accompagnement conjoint des personnes en situation de handicap cognitif ou mental et de leur famille, par le biais de groupes de parole d�di�s aux fr�res et s?urs d?enfants avec handicap mental, ainsi que par diverses actions d?acc�s aux droits, notamment concernant les dossiers administratifs, et des actions plus g�n�rales pour rompre l?isolement, donner un espace de parole et de soutien, et des astuces d?entraide au quotidien. Les handicaps sensoriels ne sont pas en reste. Pour les personnes sourdes, "La Parole aux Sourds" offre ainsi des cours de fran�ais en "e-learning", promeut la production de contenu en langue des signes, des animations et contes en direction des enfants. Elle aide, au total, quelque 500 b�n�ficiaires. L?"Association R�gionale pour l?Int�gration des Sourds", "ARIS", propose, entre autres, la seule auto-�cole associative sp�cialis�e pour les personnes sourdes et malentendantes. S?agissant du handicap visuel, on peut citer l?association "Les auxiliaires des aveugles" qui met en relation 925 personnes aveugles ou malvoyantes franciliennes, dont 670 Parisiens, avec 561 b�n�voles disponibles et aptes � les aider dans l?ex�cution de t�ches qu?elles ne pourraient effectuer seules. On peut citer �galement l?association "Un Regard pour toi", qui aide les personnes non voyantes � valoriser leur image personnelle et professionnelle. La question de l?accessibilit�, notamment aux personnes � mobilit� r�duite, et du design universel, est, comme toujours, cruciale et fait l?objet du soutien � plusieurs associations, parmi lesquelles la plateforme "Jaccede.com", qui a 23.343 usagers, ou l?association "Promotion de l?Accessibilit� et de la Conception pour Tous", "PACT", qui rassemble les professionnels, les usagers, les sp�cialistes et les collectivit�s, pour donner une application concr�te au principe d?accessibilit�.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Il faut conclure, cher coll�gue.

M. Hamidou SAMAK�. - Pour conclure, je voudrais dire que ces associations, dans la p�riode d?isolement forc� que nous vivons, expriment une solidarit� vibrante, essentielle, une adaptation toujours plus diversifi�e et multidimensionnelle aux r�alit�s complexes v�cues par les personnes en situation de handicap. Leur action permet?

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Merci.

M. Hamidou SAMAK�. - Je vous encourage donc, tr�s fortement, � soutenir leur action.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Maintenant, je donne la parole � Mme Genevi�ve LARDY WORINGER, pour le groupe Ecologiste de Paris. Si l?on pouvait respecter le temps de parole, ce serait bien.

Mme Genevi�ve LARDY WORINGER. - Je vais essayer. Merci.

Madame la Maire, chers coll�gues, pour saluer ce que vient de dire mon coll�gue Hamidou SAMAK�, et au nom des �cologistes de Paris, je souhaite saluer l?ensemble de ces projets de d�lib�ration et ce qu?ils impliquent pour la d�fense des droits des personnes en situation de handicap.

En tant qu?�lue �galement du 14e arrondissement, je voudrais particuli�rement �voquer le projet de d�lib�ration concernant l?association "Femmes pour le dire, femmes pour agir", "FDFA", avec laquelle nous sommes en lien et qui est bien connue de la Ville de Paris. Fond�e en 2003 par Maudy PIOT, psychanalyste aveugle, cette association agit dans le but de promouvoir la place des femmes en situation de handicap dans notre soci�t� et en particulier la d�fense de leur citoyennet�. Cette association lutte contre toutes les formes de discrimination et en particulier contre la double discrimination que vivent les femmes en situation de handicap�: celle du genre et celle du handicap. Ses actions visent � d�velopper leur autonomie, notamment par l?acc�s � l?emploi et par la lutte contre toutes les formes de violences � tout �ge, dont on peut �valuer que 80�% en sont victimes. Ce chiffre est �norme.

En juillet 2020, le D�fenseur des droits a alert� du retard significatif de la France en ce qui concerne les discriminations intersectionnelles de genre, notamment pour les personnes handicap�es. Les femmes en situation de handicap sont encore aujourd?hui trop peu pr�sentes dans les �tudes, les politiques publiques et les plans en faveur de l?�galit� femmes-hommes, et sont invisibles dans de nombreuses sph�res de la soci�t�. L?Etat reconna�t en partie cette carence, puisqu?il regrette de ne pas disposer de donn�es statistiques sp�cifiques sur leur situation et souhaite adapter les dispositifs existants � leurs besoins. Pour autant, nous d�plorons le fait que ces donn�es ne soient toujours pas disponibles. Ces discriminations � l?�gard des femmes en situation de handicap sont particuli�rement visibles dans le domaine de l?emploi, comme je le disais tout � l?heure suite � ce qu?a d�clar� le D�fenseur des droits, � savoir le domaine de l?emploi, o� elles sont confront�es � une double exclusion - handicap et genre - qui limite leur choix d?orientation professionnelle et leur possibilit� d?acc�s ou de retour � l?emploi.

Par ailleurs, les femmes en situation de handicap sont, en raison de leur plus grande vuln�rabilit� et d�pendance, davantage expos�es aux violences conjugales et/ou sexuelles que les autres femmes. Elles ont �t� pendant tr�s longtemps les plus grandes oubli�es des politiques publiques de lutte contre les violences faites aux femmes. La prise en compte de leur sp�cificit� dans plusieurs dispositifs r�cents constitue une v�ritable avanc�e qui m�rite d?�tre salu�e, m�me si, dans le m�me temps, les constats sur les violences faites aux femmes handicap�es restent alarmants. Il faut d�plorer le manque de connaissances et de donn�es statistiques en la mati�re, comme je le pr�cisais tout � l?heure.

Au regard de ce constat, nous ne pouvons que saluer le travail et l?action de cette association "Femmes pour le dire, femmes pour agir". Depuis 2015, l?association a cr�� et anime la seule plateforme d?�coute et d?orientation en France pour les femmes handicap�es victimes de violences et de maltraitance. Ce sont des permanences t�l�phoniques men�es par des b�n�voles form�es, qui ont pour objectif d?accompagner les personnes qui appellent vers une prise de conscience de leur r�alit�. Elles les aident � sortir de l?emprise dont elles sont victimes, avec la possibilit� d?�tre orient�es vers les permanences juridiques, sociales et psychologiques gratuites de l?association.

Depuis la crise du Covid-19, les appels sur cette plateforme se sont d�multipli�s. Cette crise a permis de mettre en lumi�re la pr�carit� des femmes en situation de handicap. Une crise qui a renforc� leur isolement et leurs difficult�s d?acc�s aux soins et services, a marqu� d?autant plus leur d�pendance aux revenus du conjoint, et une forte augmentation des violences intrafamiliales. Le 25 novembre dernier, l?association a lanc� un site d�di� aux femmes handicap�es victimes de violences. Site qui apporte un lieu suppl�mentaire de pr�sence et de contact, et accompagne et oriente vers la plateforme d?�coute. Site accessible pour tous les types de handicap. C?est aussi un centre de ressources qui propose des publications, des t�moignages et des analyses pour toute information et communication en direction des professionnels, en lien avec les femmes victimes de violences. Comment les accompagner et les soutenir, particuli�rement en cette p�riode sanitaire difficile�?

L?association pense lancer �galement un hashtag "MeTooIncesteHandicap".

Pour toutes ces raisons, le groupe Ecologiste de Paris est et sera aupr�s de cette association pour la soutenir dans ses actions, et votera bien s�r pour ce projet de d�lib�ration. Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Merci. Pour vous r�pondre, M. Jacques GALVANI.

M. Jacques GALVANI, adjoint. - Madame la Maire, cher Hamidou SAMAK�, ch�re Genevi�ve LARDY WORINGER, je vous remercie pour vos interventions qui mettent en lumi�re les associations financ�es par la Ville, qui ?uvrent en faveur d?une soci�t� plus inclusive et accessible. Le handicap n?est pas un sujet marginal, puisqu?il touche une personne sur six, et, bien s�r, les proches, les familles de ceux-ci et celles-ci. A Paris, comme ailleurs, le tissu associatif a un r�le fondamental pour assister ces personnes, encore plus pendant cette p�riode de crise sanitaire. Vous avez insist� sur les associations qui ?uvrent pour lutter � la fois contre les discriminations li�es au handicap et au genre. Je voulais en profiter pour mettre en lumi�re l?action de l?une des associations que nous subventionnons, l?association "CRESCENDO", dont j?ai pu visiter une cr�che dans le 13e arrondissement, il y a 15 jours, en compagnie de ma coll�gue C�line HERVIEU et de Johanne KOUASSI, conseill�re d�l�gu�e � la petite enfance dans le 13e arrondissement. Cette cr�che accueille un tiers d?enfants en situation de handicap, et donc, deux tiers d?enfants qui ne sont pas en situation de handicap. C?est un projet tr�s int�ressant, car il permet, d�s le plus jeune �ge, une meilleure prise en charge des enfants en situation de handicap, mais aussi d?habituer les enfants n?�tant pas en situation de handicap � celui-ci, et donc, de favoriser d�s le d�but la prise de conscience, la banalisation du handicap dans l?esprit et dans les habitudes de ces enfants. C?est une fa�on de contribuer, d�s le d�part, � une soci�t� plus inclusive, � faciliter l?acceptation, et donc, � r�duire les in�galit�s des discriminations dans le long terme. Merci encore pour vos interventions. Nous continuerons les acceptations en faveur des associations qui ?uvrent dans tous les champs de la protection et de l?aide aux personnes en situation de handicap. Je vous remercie.

Mme Laurence PATRICE, adjointe, pr�sidente. - Merci, cher Jacques.

Je mets aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration DASES 1.

Qui est pour�?

Qui est contre�?

Qui s?abstient�?

Le projet de d�lib�ration est adopt�. (2021, DASES 1).

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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