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Débat organisé sur la gare du Nord.


Mme LA MAIRE DE PARIS. - Mes chers coll�gues, d'abord, merci, Monsieur le Pr�fet, � bient�t. Nous allons � pr�sent passer au d�bat organis� sur la gare du Nord. D'ailleurs, c'est un d�bat organis� suite � un v?u du groupe Ecologiste de Paris, qui a souhait� que notre Assembl�e puisse revenir sur ce sujet.

Donc, nous honorons �videmment le vote que nous avons fait en Conseil de Paris, je crois, il y a deux mois, en d�cembre, et nous voil� sur ce sujet.

Peut-�tre un mot d'introduction avant de donner la parole � chacune et chacun des membres qui se sont inscrits dans ce d�bat organis�, je veux remercier et saluer le travail fait par Alexandra CORDEBARD, qui porte et a repr�sent� avec beaucoup de force et de d�termination les aspirations des habitants du 10e arrondissement, qui ne voulaient pas que le projet de gare, qu'il faut r�nover, se transforme en immense centre commercial, ce qui n'est pas du tout la vocation et la volont� que nous avions.

Et donc, Alexandra CORDEBARD a port� les aspirations des habitants du 10e, d'ailleurs lesquels ont exprim� leur confiance au mois de mars et de juin derniers d'une fa�on tout � fait nette. Je voudrais aussi remercier bien s�r pour tout le travail qui avait �t� fait par Jean-Louis MISSIKA et repris par Emmanuel GR�GOIRE sur la discussion, sur l'am�nagement de cette gare qui est indispensable. Indispensable �videmment � Paris parce que c'est une des plus grandes gares d'Europe, c'est un des plus grands p�les de mobilit� europ�ens et c'est pour nous l'ouverture sur tout le Nord de l'Europe, qui est une ouverture extr�mement importante du point de vue des �changes qui existent entre Paris, la France et les pays du Nord de l'Europe.

Je remercie aussi celles et ceux qui, dans ce projet de gare du Nord, ont aussi port� les aspirations des usagers de la gare du Nord dont beaucoup d'entre eux sont des habitants du Nord de la France et qui ont pu aussi faire valoir leur point de vue.

Et donc, forts de cet ensemble, c'est-�-dire � la fois la n�cessit� de moderniser une gare essentielle pour nous, la n�cessit� d'am�liorer le service aux usagers de cette gare et � tous ceux qui empruntent � la fois les grandes lignes et �videmment le r�seau francilien et le r�seau parisien, et tenant compte aussi de ce qu'est le 10e arrondissement et de l'implantation de cette gare dans un tissu urbain extr�mement dense, avec des demandes tr�s particuli�res, nous nous sommes oppos�s au premier projet.

Ce premier projet, qui ne correspondait absolument pas en termes architecturaux, en termes urbains et en termes de motivation du projet � nos propres aspirations et aux compromis qu'il faut trouver entre ces diff�rents usages ou ces diff�rents v�cus de la gare du Nord dans le 10e arrondissement de Paris.

Nous avons pu trouver, notamment aupr�s du nouveau pr�sident de la S.N.C.F. et de son �quipe, une capacit� d'�coute qui nous a permis de travailler sur un projet que j'ai estim� tout � fait acceptable, int�ressant, intelligent dans son insertion urbaine et dans la prise en compte des positions, des avis et des inqui�tudes des habitants du quartier de la gare du Nord, mais aussi un projet tout � fait int�ressant prenant en compte des demandes anciennes que nous avions formul�es aupr�s de la S.N.C.F., � savoir l'ouverture vers le Nord de la gare du Nord, avec cette fameuse passerelle permettant ce meilleur acc�s et cette ouverture.

Nous avons aussi pu trouver un compromis suffisamment s�rieux et int�ressant pour les usagers qui ne sont pas des Parisiens, qui viennent du Nord. J'ai eu l'occasion de m'entretenir � ce sujet avec Xavier BERTRAND, le pr�sident de la R�gion des Hauts-de-France, pour �voquer aussi cette probl�matique que nous ne pouvons pas ne pas prendre en charge, nous les �lus parisiens qui nous pr�occupons de cette gare essentielle.

C'est forts de tout ce travail, et appuy�s par une nouvelle �quipe � la S.N.C.F., qui a souhait� nous accompagner et tenir compte des pr�occupations l�gitimes de la Ville et aussi du calendrier, parce qu'on ne pouvait pas �tre dans un calendrier qui renvoie � apr�s 2024 ou 2025 les travaux et la r�novation de cette gare, que j'ai souhait� que nous puissions signer avec la S.N.C.F. et avancer dans ce projet, qui est un projet parfaitement int�ressant et intelligent.

Je crois que personne ici ne consid�re qu'une gare comme la gare du Nord n'est pas en soi utile, et qu'elle ne devait pas �tre r�nov�e. Je crois que nous sommes tous assez d'accord sur cette id�e.

Je crois aussi qu'il y a dans les rangs de cette Assembl�e, beaucoup d'�lus, j'en fais partie, qui soutiennent le d�veloppement du ferroviaire, qui pensent que le train, c'est mieux que la voiture individuelle et que forc�ment, il vaut mieux donner des possibilit�s � la gare du Nord de fonctionner, de mieux accueillir les voyageurs qui viennent en train, que de mettre des centaines de milliers ou de millions d'euros dans un r�seau routier. Parce que l'avenir, c'est plut�t le train, c'est comme cela que je le vois, y compris pour Paris dans notre relation avec les autres villes, y compris dans les d�veloppements � venir d'un tourisme que nous souhaitons respectueux de l'environnement.

Paris a une place centrale, notamment dans ce tourisme europ�en, � partir des villes europ�ennes connect�es par le r�seau ferroviaire. Nous avons construit cette opportunit� d'un projet qui peut nous rassembler.

C'est avec beaucoup d'enthousiasme que je souhaite, avec Emmanuel GR�GOIRE que je remercie vraiment � nouveau, et Alexandra CORDEBARD, porter ce projet dans les mois et ann�es qui viennent, au service des Parisiens, au service du ferroviaire, et au service des usagers parisiens ou non parisiens, habitants des Hauts-de-France ou d'ailleurs, qui emprunteront, je l'esp�re, avec plaisir, les couloirs et les galeries de cette belle gare du Nord.

Je vous remercie.

Je vais � pr�sent donner la parole � la premi�re oratrice, Maud GATEL, pour le groupe MoDem, D�mocrates et Ecologistes.

Mme Maud GATEL. - Merci, Madame la Maire. Pourquoi ce d�bat�? Vous venez d'essayer de l'expliquer, mais je vous ai connue plus convaincante.

Soyons clairs, l'avenir de la gare du Nord est pour nous un enjeu majeur, � la fois pour la ville, pour le quartier, pour tous les voyageurs, les Parisiens, les Franciliens et les visiteurs. Nous avons d'ailleurs d�j� eu l'occasion de le dire par le pass�.

La Ville a un r�le r�el aupr�s des autres acteurs que sont "Gares & Connexions", l'�tat, et Ile-de-France Mobilit�s. Il est indispensable que les citoyens et leurs repr�sentants soient inform�s, que les conditions de la concertation soient r�unies.

Pour ce d�bat aujourd'hui, alors qu'apr�s les revirements, les postures probablement li�es � la campagne municipale, un protocole a �t� sign� il y a plus de trois mois, des sujets demeurent, mais nous laissent un peu de temps, notamment jusqu'� l'�t�.

Pourquoi ce d�bat aujourd'hui�? N?y avait-il pas de sujets plus urgents�? Je ne veux pas croire que ce soit un artifice pour essayer de masquer votre volteface sur ce dossier et pour maintenir les apparences de la majorit�. Ce ne serait respectueux ni des Parisiens ni de cette Assembl�e.

Rappelons-nous, dans la foul�e de la candidature aux J.O., vous n'aviez pas de mots suffisamment enthousiastes pour saluer le projet de r�novation de la gare du Nord. Nous partagions l'int�r�t pour ce projet. D'abord, parce que les gares parisiennes sont des lieux essentiels, tant pour les Parisiens que les Franciliens, mais �galement des leviers d'attractivit� pour la ville. De plus; il est n�cessaire d'adapter la gare la plus fr�quent�e d'Europe � l'augmentation des flux. Enfin, dans la perspective des J.O., il �tait important de mettre l'accent sur les liaisons des sites olympiques.

Ce projet, qui est � l'image des r�novations pass�es ou en cours de la gare Saint-Lazare, la gare d'Austerlitz et la gare Montparnasse, reposait d�s le d�part sur des r�gles et des pr�rogatives pr�cises�: un agrandissement support� par "Gares & Connexions" accol�e � un op�rateur, et donc r�alis� gr�ce � la valorisation des espaces commerciaux. Un projet qui portait en lui la n�cessit� de concertation avec les diff�rentes parties prenantes, et la n�cessit� pour la Ville d'am�nager les abords de la gare.

N'en d�plaise � certains dans vos rangs, les transports ferroviaires ne sont pas gratuits. Pire, ils ont un co�t. Et nous faisons m�me partie de ceux qui consid�rent que le budget allou� doit continuer � augmenter pour proposer des transports publics plus confortables, plus s�rs, plus accessibles, pour d�velopper la part des d�placements en transport en commun, notamment en r�gion Ile-de-France.

Pour �viter que le co�t de r�novation ne soit imput� aux contribuables via la S.N.C.F., ou aux voyageurs via le co�t des billets, le mod�le �conomique de la r�novation de la gare et son agrandissement reposent sur la mise � disposition d'espaces commerciaux. C'est le choix fait d�s le d�part. Ce mod�le �conomique a un int�r�t pour le quartier, comme le d�montrent les effets positifs de la r�novation de la gare Saint-Lazare. Si nous sommes favorables � la r�novation et l'agrandissement de la gare, nous n'en nions pas les difficult�s. C'est d'abord le d�licat sujet de l'insertion dans le quartier, tant sur les aspects commerciaux que les flux en raison du faible espace public autour de la gare. C'est aussi la prise en compte de la sp�cificit� de cette gare la plus fr�quent�e d'Europe avec des attentes et contraintes des voyageurs tr�s diverses, selon qu?il s'agisse de voyageurs quotidiens ou internationaux. C'est la raison pour laquelle, lors des pr�c�dents d�bats, nous avions port� la n�cessit� que ces travaux b�n�ficient au quartier, tant c�t� 10e arrondissement que c�t� 18e. Le besoin de r�pondre aux services au profit du quartier, la n�cessit� de penser les usages aussi en mati�re de s�curit� pour les voyageurs et pour le quartier, la n�cessit� d'accentuer... Je veux bien que vous arr�tiez le compteur.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est le vent du Nord.

Mme Maud GATEL. - La n�cessit� d'accentuer la vocation paysag�re de l'ensemble compte tenu du fait que le projet s'inscrit dans un arrondissement parmi les moins v�g�talis�s de la Capitale.

Enfin, besoin de penser les flux de d�placements � l'�chelle du quartier et pas simplement de la gare.

Sur tous les sujets relevant du consortium, les choses ont �volu� comme c'est le cas pour tous les projets de ce type dans le cadre des concertations avec les collectivit�s, et tant mieux. Certaines interrogations demeurent n�anmoins et rel�vent souvent de votre champ de comp�tences. C'est ce � quoi doit r�pondre ce d�bat.

Trois sujets sur lesquels nous attendons des propositions.

Le premier, le sch�ma des d�placements, non pas seulement de la gare, mais du quartier, compte tenu de la place majeure que la gare occupe dans un quartier tr�s enclav�. Le deuxi�me, l'enjeu de la transition �cologique et climatique qui doit faire l'objet d'un accord d'ici l'�t�, c'est un sujet majeur pour nous. Nous voulons insister sur les questions de propret� et de tri dans l'espace public. Troisi�me et dernier sujet, la question de la passerelle, sujet propre aux gares parisiennes qui sont des gares terminus, d'o� le risque que cette gare tourne le dos au 18e arrondissement. L'ajout d'une passerelle pour relier le quartier c�t� 18e est une excellente chose, mais ne suffira pas, cela doit �tre accompagn� de mesures qui rel�vent de votre action. Au-del� de l'exercice de justification, essayons de nous projeter, que propose la Ville�?

Je vous remercie.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - Je rappelle, comme indiqu� dans mon propos introductif, nous d�battons parce que le Conseil de Paris en a d�cid� ainsi. Je respecte les d�cisions du Conseil de Paris.

Mme Alexandra CORDEBARD, Madame la Maire, pour le groupe Paris en commun.

Mme Alexandra CORDEBARD, maire du 10e arrondissement. - Merci beaucoup, Madame la Maire, pour vos mots d'introduction. Merci pour la force que vous nous avez permis d'avoir, � Jean-Louis MISSIKA, Emmanuel GR�GOIRE et moi-m�me, dans les discussions. Et m�me par moments, dans le rapport de force que nous avons install� avec "Ceetrus" et la S.N.C.F. pour faire �voluer ce premier projet, qui � l'�vidence ne correspondait pas aux besoins du quartier, avait sans doute une dimension un peu gigantesque, et en tout cas, sur le plan urbain, ne s'int�grait pas.

Le peu de soins d'ailleurs qui avait �t� pris � prendre en compte les besoins du quartier se voyait beaucoup. Nous avons pu faire �voluer ce projet dans le bon sens.

Je crois d'ailleurs que la nouvelle �quipe dirigeante de la S.N.C.F. y est pour quelque chose. Sont arriv�es des personnes qui ont d�cid� de nous �couter, d'�couter les �lus, mais bien plus les habitants aussi dans leurs interrogations. �videmment, cela a chang� beaucoup de choses.

Il n'en reste pas moins, et je crois que l'on partage cela avec beaucoup de groupes de la majorit�, que le mod�le �conomique qui consiste � construire des commerces par-dessus la gare du Nord pour financer d'autres gares, ce n'�tait pas notre mod�le id�al.

Mais certainement que ce compromis, j'en dirai deux mots dans quelques instants, est beaucoup mieux qu'un statu quo qui ne nous aurait pas permis de voir �voluer � la fois la gare du Nord et donc l'accueil des voyageurs, et les conditions de transport.

Vous avez dit l'importance du ferroviaire, mais qui ne nous aurait pas non plus permis de faire �voluer le quartier, qui en a besoin puisqu'il est aujourd'hui envahi par les externalit�s n�gatives de la gare, notamment par un encombrement �norme tout alentour.

Nous avons donc obtenu par ce rapport de force, et cette discussion qui s'est un peu apais�e, et c'est heureux, ces derniers temps, l'ouverture de la gare du Nord demand�e par les habitants et les �lus locaux, vers le Nord. Donc, cette fameuse passerelle dont aujourd'hui sont �tudi�s pr�cis�ment l'implantation et le parcours.

La cr�ation d'une d�pose taxis et VTC dans les sous-sols de la gare. C'est absolument pr�pond�rant pour le 10e, cela change tout en capacit� d'am�nagement du quartier.

Je pense aussi � l'abandon, nous avions �t� nombreux � le demander, du syst�me a�roportuaire de s�paration des flux, qui pr�voyait d'imposer aux voyageurs du quotidien le passage obligatoire par le centre commercial pour acc�der � leur train. Je pense aux acc�s directs de la gare souterraine cr��s pour les m�mes voyageurs du quotidien, qui repr�sentent bien plus de 70�% des voyageurs de la gare.

Je pense � la diminution en volume, qui a une grosse importance pour les gens qui habitent rue du Faubourg-Saint-Denis et une grosse importance pour l'esth�tique du projet.

Je pense aussi, bien s�r, que ce protocole n'est pas un blanc-seing donn� ni � la S.N.C.F. ni � "Ceetrus". C'est une base qu'il leur faudra respecter. Ils savent qu'ils ont avec eux et aussi en face d'eux, des �lus du 10e, des �lus parisiens d�termin�s � faire respecter ce protocole et faire en sorte que les Parisiens et Parisiennes du 10e et du 18e soient respect�s.

Pour ma part, je serai intransigeante sur la tenue du chantier, sur les mesures de protection de l'environnement antibruit, les nuisances, les interventions de nuit, sur la communication en direction des habitants, qui verront leur quotidien, je le sais, boulevers� pour les cinq ann�es � venir.

Je continuerai, avec vous, � demander � la S.N.C.F. et � "Ceetrus" de respecter leurs engagements pour pr�server l'�quilibre commercial existant dans l'arrondissement, pour que le chantier soit approvisionn� par le rail plut�t que par camion�; � proposer une offre commerciale respectueuse de l'environnement et accessible aux acteurs locaux de l'�conomie sociale, du r�emploi.

Je serai tr�s attentive � ce que le projet de r�am�nagement des abords de la gare du Nord, celui que l'on appelle le PUP, permette de diminuer encore davantage la place de la voiture dans le quartier, faire de la place aux pi�tons, aux v�los, aux circulations douces, permette de proposer des am�nagements cyclables plus confortables dans ce quartier o� le v�g�tal manque et doit trouver sa place.

Vous l'aurez compris, ce protocole, m�me s'il �tait n�cessaire, n'est qu'une �tape dans le projet de r�novation de la gare du Nord et dans nos relations avec ces partenaires tr�s importants. Les habitants de l'arrondissement pourront compter sur moi et sur l'ensemble de mon �quipe pour d�fendre, avec ardeur, leurs int�r�ts. Merci, Madame la Maire.

Mme LA MAIRE DE PARIS. - C'est moi qui vous remercie, ch�re Alexandra CORDEBARD, Madame la Maire. Je donne la parole � Jean-Pierre LECOQ, pour le groupe Changer Paris.

M. Jean-Pierre LECOQ, maire du 6e arrondissement. - Merci, Madame la Maire, merci, Monsieur le premier adjoint. Mes chers coll�gues, il �tait juste que nous ayons ce d�bat sur la transformation de la gare du Nord, non seulement parce qu'il s'agit d'une des gares les plus importantes de la Capitale, mais aussi parce que depuis 18 mois, vos changements de pied sur ce dossier ont �t� nombreux.

Certes, l'op�ration est complexe et le calendrier contraint. Conduite par la S.N.C.F. qui en assure le financement, la r�novation de la gare du Nord doit �tre r�alis�e tout en continuant � assurer sa fonction premi�re pour les usagers, pour tous les usagers des grandes lignes, de la banlieue, plut�t des communes du Nord de la Capitale, et de l'Eurostar.

Fid�le � sa politique de r�novation, la S.N.C.F. et sa filiale d�di�e "Gares & Connexions" financent les travaux en ali�nant une partie des surfaces au priv�, qui construira des bureaux et des surfaces commerciales. C'est ce qui a �t� r�alis� � Saint-Lazare, est en cours d'ach�vement � Montparnasse, et sera mis en ?uvre � Austerlitz.

Qu'on l'approuve ou pas, il est clair que la S.N.C.F. n'a pas financi�rement d'autres solutions, sauf � imaginer une intervention de la commune sur laquelle la gare est implant�e.

Il n'emp�che que les cons�quences sur les quartiers environnants, notamment le 10e, seront importantes en raison du grand nombre des emprises des voies ferr�es, et � terme du volume des commerces cr��s et des flux de client�le qui leur seront associ�s.

Mes chers coll�gues, peut-on continuer � laisser "Gares & Connexions" cr�er des centres commerciaux dans les gares parisiennes, sans r�elle �tude d'impact sur l'activit� commerciale environnante, que l'influence soit directe dans un rayon de quelques centaines de m�tres ou plus lointaine, en pesant sur l'appareil commercial des arrondissements voisins, en l'occurrence des 9e, 18e, ou 19e arrondissements�?

Dans un pays, la France, o� le pouvoir d'achat stagne, ou cro�t faiblement pour la majorit� de la population, o� le taux de croissance ne d�passe pas 1,5�% quand nous aurons fini avec le Covid-19, peut-on cr�er ou laisser cr�er des milliers de m�tres carr�s de commerces suppl�mentaires�?

Con�u par le groupe familial Auchan, ce centre commercial attirera non seulement les usagers de la gare, 900.000 par jour � �ch�ance 2030, mais �galement les Parisiennes et Parisiens des quartiers environnants, voire de plus loin, car par la ligne 4, la gare du Nord est reli�e non seulement � la gare de l'Est, mais �galement � la gare Montparnasse et � la rive gauche.

Mes chers coll�gues, la s�quence que nous avons v�cue depuis juillet 2019 restera comme l'exemple de ce que nous ne voulons pas revoir. Elle illustre �galement les faiblesses et les d�rives de la m�thode MISSIKA�: consultations � la va-vite, approximation des �tudes, verbatims �volutifs selon les interlocuteurs. Notre ancien coll�gue, par ailleurs tr�s sympathique, ressemblait quelquefois davantage � un bonimenteur de foires qu'� un adjoint. Mais, il est vrai qu'il n'est pas le seul aujourd'hui.

Intervenant un an avant les �lections municipales, ce dossier constituait un v�ritable d�fi pour l'Ex�cutif. Il est surtout l'exemple de ce que nous ne voulons pas voir reproduit sur Montparnasse, ou sur Charenton Bercy, alors que nous allons travailler pendant trois ans � la d�finition d'un nouveau P.L.U.

Ce qu'il s'est pass� repr�sente un exemple de concertations b�cl�es et de revirements, pour aboutir � un projet dont nous souhaitons que les derni�res �volutions ne compromettent pas la faisabilit�, et ne transforment pas cette gare majeure, cela a �t� dit par les orateurs pr�c�dents, ce sera rappel� par Rudolph GRANIER et Geoffroy BOULARD, en chantier insupportable pour les riverains et les millions de passagers qui vont y transiter.

Rappelons que la premi�re �pure du projet soutenu par Jean-Louis MISSIKA avait pr�vu un gonflement maximal des surfaces commerciales. C'est ce projet qui a suscit� l?ire des riverains, puis celle de la mairie du 10e et d'une partie de la majorit� sortante. Il a fallu r�trop�daler fortement sur un projet lanc� officiellement en 2015, approuv� b�atement pendant quatre ans.

Les n�gociations men�es � marche forc�e pendant plus de six mois ont finalement permis � l'Etat de d�livrer cet �t� un nouveau permis de construire validant le d�gonflement du volume du centre commercial, et ouvrant la voie � un d�marrage effectif des travaux.

Nous sommes au d�but d'une nouvelle mandature qui verra se d�velopper des projets importants. J'en ai d�j� parl�, notamment Bercy Charenton et Montparnasse, et puis d'autres, qui ont �t� d'ailleurs, pour ces deux derniers, largement d�finis � marche forc�e, avant les �lections municipales. Nous souhaitons vivement que leur accompagnement territorial et m�diatique soit l'oppos� de l'op�ration gare du Nord. Enfin, nous vous demandons de suivre avec beaucoup d'attention les aspects environnementaux de ce vaste chantier. La sant� environnementale des Parisiens et des riverains imm�diats, comme de ceux r�sidant dans un p�rim�tre plus large, car les poussi�res volent parfois sur plusieurs kilom�tres, c'est notre priorit�, je pense, sur tous les bancs de cette Assembl�e. Il faut donc que ce chantier soit men� de fa�on exemplaire, dans l'int�r�t des Franciliens, des usagers de la gare et de tous les Parisiens.

(Mme Colombe BROSSEL, adjointe, remplace Mme la Maire de Paris au fauteuil de la pr�sidence).

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup. La parole est � Sylvain RAIFAUD. Le groupe GEP dispose de 10 minutes.

M. Sylvain RAIFAUD. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, comme le rappelait la Maire de Paris, le d�bat que nous avons aujourd'hui est issu d'un v?u que nous avons port� avec les �lus du groupe "G�n�ration.s" au Conseil de Paris du 17 d�cembre. Nous avons souhait� que ce d�bat, en plus des travaux de la 5e Commission, puisse donner lieu � un exercice de transparence sur le protocole, mais au-del�, � une discussion sur ce que devrait �tre ce projet de r�novation de la gare du Nord.

En effet, comme nous l'avons indiqu� constamment depuis l'annonce du projet, nous consid�rons que loin de r�pondre aux grands enjeux urbains et de transport autour de la gare du Nord, le projet �labor� entre S.N.C.F., "Gares & Connexions", et "Ceetrus", filiale du groupe Auchan, accentue au contraire les difficult�s auxquelles sont confront�s ces usagers et les habitants des quartiers alentour.

Il s'agit d'un montage de projet bas� sur le financement par le priv�, ce qui implique un total d�sengagement de la S.N.C.F., mais aussi de l'Etat et de la R�gion, pourtant responsables de l'am�lioration des transports du quotidien.

Ce projet se traduit par une concession de 46 ans, presque un demi-si�cle, � une filiale du groupe Auchan, qui a organis� les espaces en fonction de la rentabilit� attendue et maximale de ses investissements.

Le renforcement de la fonction commerciale de la gare est bas� sur une id�ologie consum�riste dat�e, l� o� les attentes portent sur sa fonction en termes de transport et de logistique urbaine. Comme dans un a�roport, les voyageurs seront conduits � se d�placer entre les commerces avant de rejoindre leur train.

Le risque de concurrence des commerces d�j� install�s est tr�s important, c'est ce que n'ont pas manqu� de relever les membres de la Commission d�partementale d'am�nagement commercial de Paris, qui avaient rendu un avis n�gatif.

Cerise sur le g�teau, l'acheminement des marchandises dans ces nouveaux commerces va g�n�rer le passage d'une noria de camions suppl�mentaires, l'usage des rails n'ayant pas �t� envisag�.

De plus, le projet de centre commercial accentue la densification des flux qu'il �tait cens� r�soudre, c'est ce qu'ont d�montr� les �tudes command�es par la Ville de Paris en 2019. Le projet, �labor� avant la crise sanitaire, anticipait 200.000 voyageurs en plus, essentiellement en raison de la fr�quentation du centre commercial. Cette densification apporterait immanquablement une saturation plus importante des espaces publics du quartier.

Surtout, le projet pr�voit de densifier encore l'un des espaces urbains les plus denses au monde, et pr�voit m�me la destruction de la Halle Duthilleul, inaugur�e il y a moins de 20 ans, occasionnant des nuisances et une pollution inutiles.

La connexion avec le quartier est tr�s insuffisante, le nouveau projet de passerelle �tant destin� � faciliter la desserte du centre commercial, et non � faciliter les flux en direction du Nord de la gare. Une gare annexe, comme il en existe une � Montparnasse, aurait pu �tre �tudi�e le long du pont Saint-Ange pour r�duire les temps de parcours depuis les quais jusqu'au m�tro, aux quartiers des 18e et 19e arrondissements et � la tr�s grande station de v�lo qu'il faudrait installer sous le m�tro a�rien.

Surtout, cette passerelle fant�me n'est absolument pas financ�e, au-del� des �tudes.

Les grands oubli�s de ce projet restent les voyageuses et voyageurs du quotidien, ceux des grandes lignes du Nord de la France, des TER, Transilien, et RER. Enfin, peu d'attention a �t� port�e aux populations fragiles fr�quentant la gare et le quartier.

Les quelques am�liorations obtenues par la Ville dans le cadre du protocole avec la S.N.C.F. et "Ceetrus" sont loin de r�pondre aux besoins.

L'�cologie ne consiste pas seulement � ajouter des �l�ments de v�g�talisation, utiliser des mat�riaux biosourc�s ou am�liorer le stationnement v�lo. Elle a pour objectif de r�fl�chir en profondeur au renouvellement n�cessaire de la ville et aux modalit�s que cela implique.

Comme nous l'avons vu, le projet de "Ceetrus", dans ses fondamentaux, ne r�pond pas aux besoins. Le contexte de crise sanitaire et les changements profonds des habitudes de d�placement qu'il induit remettent en question les pr�visions de trafic anticip�es par les op�rateurs.

Le protocole comprend quelques avanc�es. Nous regrettons toutefois qu'il ait �t� n�goci� sans v�ritable transparence ni association des �lus, en catimini, mais ce protocole permet d'obtenir quelques am�liorations, vraiment � la marge�: la r�duction de 7.500 m�tres carr�s des surfaces de plancher, qui restent toujours consid�rables. Un sacrifice de l'espace d�di� au spectacle vivant et non au commerce. On voit les priorit�s de "Ceetrus". L'augmentation du parc de stationnement de v�los, on passe de 2.000 � 6.000, alors qu?il faudrait �tre � 15.000 si l'on voulait �tre au niveau des besoins, compte tenu de l'ambition de la Ville pour le d�veloppement de l'usage du v�lo.

Le r�am�nagement du parking souterrain et la d�pose-taxi lib�rent un peu le parvis, c'est une petite am�lioration, l� o� il aurait fallu chercher � r�duire les flux de transport vers cet espace en ouvrant v�ritablement la gare, et non le centre commercial vers le Nord, et en r�fl�chissant avec la R�gion et la S.N.C.F. � la fa�on de d�saturer le trafic de la gare en �vitant de reporter toutes les correspondances � gare du Nord.

Ce protocole ne r�gle pas les probl�mes les plus essentiels mentionn�s par les associations de riverains et d'usagers des transports en ce qui concerne notamment la tr�s forte densit� de circulation autour du parvis de la gare. L?ensemble des voyageurs des grandes lignes et lignes internationales devant toujours transiter par les espaces les plus au Sud de la gare et les plus encombr�s.

La question de la gestion des chantiers est tr�s loin d'�tre r�solue, puisque l� aussi, le recours au fret ferroviaire a �t� �cart� pour l'acheminement des mat�riaux.

J'en viens � nos propositions. Il est n�cessaire, tout d'abord, de r�duire la fonction commerciale du projet. Une gare doit avant tout �tre un lieu pour prendre un train, o� l'on peut aussi trouver des services publics essentiels comme une Poste, mais c'est un lieu qui doit �tre d�di� au transport.

Ensuite, cette r�novation devrait remettre les usagers et les besoins de transport au centre du projet, au vu de la situation actuelle, incluant les param�tres nouveaux g�n�r�s par la crise sanitaire et ses cons�quences. Cela n�cessiterait de reprendre un contr�le public sur le financement de la r�novation. L'Etat et surtout la R�gion sont juridiquement et institutionnellement responsables des domaines du d�r�glement climatique et de celui des transports. Dans cette perspective, il est impensable de laisser � un groupe commercial le monopole de la d�cision concernant ce grand �quipement, en faveur de crit�res qui ne sont autres que ceux de la rentabilit� �conomique � court terme.

Il est indispensable d'engager une vraie culture de transparence aupr�s des habitants et autres �lus, en les associant � la mise � plat de tous les projets et de toutes les �tapes de modification. Nous continuerons de soutenir la proposition de conf�rence de consensus formul�e par l'association "Retrouvons le Nord de la gare du Nord".

Il est indispensable de replacer la gare au c?ur du quartier en facilitant les circulations sur le parvis, la desserte des diff�rents modes de transport, et l'insertion au c?ur des rues adjacentes.

Il est indispensable, enfin, de mener une vraie politique en faveur de l'�cologie et de la solidarit�: augmentation du nombre de stationnements v�los, installation de panneaux solaires, pr�sence d'acteurs de l'�conomie sociale et solidaire dans les espaces de la gare, meilleure prise en charge, au sein de la gare, des publics les plus fragiles.

Dans cette perspective, la cinqui�me commission de notre Conseil pourrait mener � bien cette remise � plat, en invitant l'ensemble des acteurs concern�s, "Ceetrus", S.N.C.F., la R�gion, mais aussi les associations mobilis�es et les associations de commer�ants.

Afin d'�viter que la gare du Nord ne s?inscrive au premier rang des grands projets inutiles et impos�s en Europe, il est indispensable de remettre les besoins profonds des habitants et des habitantes, des citoyens et des citoyennes du quartier, de la ville, au c?ur de la r�novation de la gare. Merci.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci beaucoup.

La parole est � Jean-Philippe GILLET.

M. Jean-Philippe GILLET. - Chers coll�gues, les communistes l'ont exprim� � de nombreuses reprises dans cet h�micycle, mais aussi dans de nombreuses r�unions de concertation � l'occasion de rassemblements, et encore ce midi aupr�s des manifestants pr�sents devant l'H�tel de Ville, et nous l'exprimons de la fa�on la plus simple�: nous sommes en d�saccord avec le projet gare du Nord 2024, en d�saccord avec sa finalit� profonde.

La gare du Nord est un monument embl�matique des ann�es Haussmann, datant de 1846, chef-d'?uvre de l'architecte Jacques Ignace Hittorff. C'est une porte d'entr�e directe depuis et vers quatre pays, et un monde en soi avec la pr�sence de plus de 100 commerces, 3.000 salari�s et agents de la S.N.C.F., 220 millions de voyageurs par an, et plus de 2.000 trains par jour.

Cette gare mythique est l'objet d'un projet de restructuration pharaonique concoct� dans une totale opacit� d�s 2018 sous l'impulsion de Guillaume PEPY, fossoyeur revendiqu� du service public, qui a permis par une convention sign�e pour 46�ans, � une filiale d'Auchan, "Ceetrus", de devenir le gestionnaire de la gare, d'engager ainsi la privatisation rampante des espaces ferroviaires, en mettant la main sur l'outil strat�gique que constitue la gare du Nord, plus grande gare d'Europe.

Si comme le sous-entend la convention de concession, les locaux de la S.N.C.F. ne sont pas distincts par leur nature et destination, rien n'emp�chera "Ceetrus" de vouloir r�cup�rer de nouvelles surfaces, a fortiori si le nombre de visiteurs-consommateurs augmente.

Notre boussole �tant r�solument tourn�e vers le d�veloppement du service public avec comme seul objectif la d�fense de l'int�r�t g�n�ral, les communistes ne peuvent se satisfaire d'un projet financ� majoritairement par le priv�, essentiellement tourn� vers le commerce et induisant une privatisation des espaces publics. Et pourtant, en 2018, dans le cadre de la r�forme de la S.N.C.F., Mme Elisabeth BORNE, alors Ministre des Transports, avait d�clar� la main sur le c?ur que les gares �taient "incessibles et inali�nables".

L'annonce ce lundi du choix du groupe Bouygues pour r�aliser une part importante de ce chantier de r�novation, 600 millions d'euros sur un total de 900 millions, n'est �videmment pas pour nous rassurer. C'est pourquoi, d�s l'annonce de ce projet, les �lus, militants et militantes communistes s'y sont oppos�s et ont d�velopp� nombre de propositions concernant les conditions d'accueil, le confort des usagers du rail, et la qualit� de vie des riverains.

Les communistes ont d�nonc� le protocole conclu le 23 novembre 2020 avec le pr�sident de la S.N.C.F. Les communistes ont, en coh�rence, d�nonc� le protocole d'accord conclu le 23 novembre entre la Ville de Paris et la S.N.C.F., car les avanc�es act�es ne modifient en rien l'orientation et la philosophie fondamentales du projet initial qui avaient suscit� de vives critiques des usagers et des riverains, mais aussi de nombreux architectes et urbanistes.

Nous regrettons tout particuli�rement que la Ville se prive d'ores et d�j� de marges de man?uvre en renon�ant de fa�on irr�vocable � tout recours pendant la dur�e de la concession. Nous ne doutons pas que le pr�fet de la R�gion Ile-de-France d�livrera le permis de construire modificatif d�pos� le 4�janvier par StatioNord.

Cependant, tout n'est pas r�gl�, plusieurs recours ont �t� lanc�s par des associations contre le permis de construire et contre la d�claration de projet. Une action judiciaire a �t� �galement initi�e par l'architecte Jean-Marie DUTHILLEUL qui s'oppose � la d�molition de la halle transilienne construite en 2000.

En lien avec les habitants et leurs associations, les communistes ont port� la proposition d'int�grer le Nord de la gare dans le p�rim�tre du projet de transformation. C'est pourquoi nous avons act� positivement le projet d'une passerelle qui relierait le boulevard de la Chapelle � la gare du Nord. Je souhaite insister sur ce point�: dans ce quartier dense o� les trottoirs et les voies d'acc�s sont d�j� satur�s, l'ouverture au Nord de la gare est une demande forte des habitants. Le protocole pr�voit un engagement financier de la S.N.C.F. pour 20 millions d'euros, mais il y a fort � parier que cette passerelle, positionn�e dans un environnement complexe entre deux voies ferr�es, co�tera plus cher, peut-�tre m�me beaucoup plus cher.

Par cons�quent, la S.N.C.F. doit engager au plus vite des discussions avec l'Etat et la R�gion en associant la Ville pour assurer le financement et la concr�tisation de cet engagement.

L'engagement pris par la S.N.C.F. ne concerne � ce stade que les �tudes, nous serons tr�s vigilants � ce que ces moyens, point fort du protocole sign�, ne restent pas lettre morte et que le montant de 20 millions d'euros que la S.N.C.F. a pr�vu d'engager sur cette passerelle soit bien mis au service d'une am�lioration de la liaison entre la gare et le Nord du 10e arrondissement.

Je souhaite �galement dire un mot sur l'impact des travaux, notamment des nuisances occasionn�es aux riverains et aux usagers, car les travaux de la gare du Nord vont se d�rouler de fa�on concomitante avec ceux du nouvel h�pital Lariboisi�re. De nombreux poids lourds devront acc�der au quartier pour alimenter ces chantiers, ce qui va compliquer une circulation d�j� dense, d'autres orateurs l'ont soulign�, et accentuer les pollutions sonores et atmosph�riques.

Il est important de pr�ciser rapidement les pr�visions de trafic de poids lourds occasionn� par tous les chantiers du secteur en cherchant � �viter la saturation compl�te du quartier. Le bon sens voudrait que la S.N.C.F. privil�gie les voies ferr�es pour alimenter son chantier, mais nous en doutons fort vu l'acharnement dont fait preuve la S.N.C.F. depuis des ann�es pour d�manteler le fret ferroviaire. Notre proposition au projet reste fondamentale, les communistes souhaitent am�liorer l'accueil et les d�placements des usagers, mais aussi l'offre de services publics avec notamment la r�ouverture d'un bureau de Poste de plein exercice.

Les investisseurs priv�s ne se pr�occupent nullement de la qualit� d'offre de transport et cherchent uniquement, beaucoup l'ont dit, � capter une nouvelle client�le. Or, en ne r�visant pas le mode de financement du projet pour le faire reposer sur l'investissement public, le protocole ne remet pas en cause le c?ur, � savoir la cr�ation d'un �norme centre commercial au seul profit d'Auchan. "Ceetrus" entend consacrer � cet objectif des milliers de m�tres carr�s suppl�mentaires. Pour que la r�novation de la plus grande gare d'Europe soit guid�e par la r�ponse aux nouveaux besoins des usagers des transports, il est urgent de changer le syst�me m�me de financement. Le r�am�nagement d'une gare de transport public doit �tre financ�, pour nous les communistes, par le public, en aucun cas par le priv�. Les gares sont des lieux de passages, de rencontres, qui doivent permettre la circulation, favoriser la mobilit� sans que voyageurs et voyageuses ne soient sollicit�s pour consommer toujours davantage. Je vous remercie.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Delphine B�RKLI, pour 5 minutes maximum.

Mme�Delphine B�RKLI, maire du 9e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Je voudrais d'abord vous faire part de mes r�serves sur l'opportunit� de tenir un tel d�bat aujourd'hui, nous sommes en pleine crise sanitaire et demandons aux Fran�ais des efforts consid�rables, or nous assistons depuis hier matin � un Conseil de Paris finalement ordinaire, de trois jours, dans lequel nous ins�rons un d�bat sur la gare du Nord qui n'a aucune port�e juridique et alors que ce sujet a �t� abord� maintes et maintes fois dans cet h�micycle.

La moindre des choses dans le contexte que nous connaissons eut �t� de montrer l'exemple � nos concitoyens en respectant d'abord l'horaire du couvre-feu et en all�geant drastiquement l'ordre du jour comme cela fut le cas au mois de mai en privil�giant les projets de d�lib�ration les plus urgents. Ce n'est malheureusement par l'option qui a �t� choisie et je le regrette.

Ce projet de la gare du Nord est en effet sur la table depuis plusieurs ann�es, 2015, je crois. En 2018, la Maire de Paris d�clarait�: "ce r�am�nagement ambitieux de la gare du Nord va permettre de relever un double d�fi". Elle promettait alors que la plus grande gare d'Europe allait devenir la plus belle et am�liorerait le cadre de vie des Parisiens. Ses repr�sentants ne s'�taient d'ailleurs pas oppos�s � l'op�ration lors de son examen par la CDAC en juin 2019. Un mois plus tard, en juillet 2019, l'�tude d'impact du ma�tre d'ouvrage �tait soumise � nos suffrages et je cite l'expos� des motifs�: "au regard de l'ambition de r�aliser l'extension et la modernisation de la gare du Nord, premi�re gare europ�enne, je vous propose de donner un avis favorable � l'�tude d'impact environnemental de ce projet de construction".

Nous avions alors �mis quelques r�serves, fait �galement des propositions, mais finalement nous avions accompagn� cette d�marche, parce que c'�tait dans l'int�r�t g�n�ral et qu'il fallait avancer sur ce dossier. Quelques jours plus tard seulement Jean-Louis MISSIKA, alors adjoint en charge de l'urbanisme, s'�tait finalement dit oppos� au projet en l'�tat et s'en est suivi un v�ritable bras de fer de plusieurs mois avec la S.N.C.F., accompagn� de tribunes et de prises de position toutes tr�s m�diatis�es.

Tout le monde ici avait bien compris que les int�r�ts �lectoralistes avaient pris le dessus. Depuis, le projet a �volu�, un projet moins dense, plus de place accord�e � la v�g�talisation, une r�duction de la surface commerciale, un agrandissement du parking � v�lo, un compromis finalement, mais des avanc�es salutaires et d'int�r�t g�n�ral. Cependant, l'ouverture sur le 18e, telle qu'elle avait �t� formul�e par mon coll�gue Pierre-Yves BOURNAZEL, reste toutefois insuffisante avec la construction de la passerelle rejoignant le boulevard de la Chapelle, c'est une occasion manqu�e et nous le regrettons. Le calendrier aujourd'hui envisag� pr�voit une premi�re livraison pour les espaces d�di�s aux voyageurs avant le d�but des J.O. de 2024, apr�s avoir perdu beaucoup de temps dans les tergiversations, puisque nous l'aurons tous compris, cette question est devenue un sujet de n�gociation entre la Maire de Paris et ses alli�s � l'approche des municipales, nous assistons � un retard de plus d'un an. T�chons aujourd'hui d'avancer dans l'int�r�t g�n�ral avec vigilance sur le respect des engagements et sur les cons�quences pour l'environnement imm�diat, et en premier lieu pour la qualit� de vie des riverains, qui devront endurer des travaux extr�mement lourds comme le pr�cisait la maire du 10e il y a quelques instants, et bien s�r ensuite lorsque ce projet sera install� dans ce quartier. Je vous remercie.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci, Madame la Maire.

La parole est � Nathalie MAQUOI pour cinq minutes maximum.

Mme�Nathalie MAQUOI. - Merci, Madame la Maire.

Enfin, dans cet h�micycle, nous pouvons d�battre du protocole d'un projet qui a perdu toute boussole et je voudrais juste vous dire, Madame B�RKLI, je faisais partie des pr�sidents de groupe qui avaient propos� que le Conseil se tienne en d�mat�rialis�, voire qu'il respecte le couvre-feu, cela n'a pas �t� accept�, mais par contre, il y a quelque chose auquel je tiens, je pense que l'on demande des efforts � tous nos concitoyens, mais tous essaient de trouver d'autres solutions pour continuer � avancer et j'ai encore l'espoir dans ces lieux o� parfois oui, on n'est pas d'accord, mais qui sont aussi des lieux de d�bat dans lequel on peut avancer.

Ce n'est pas parce que juridiquement cela ne va pas peser que l'on ne peut pas avancer sur des choses et on ne se parle pas qu'� nous, on parle aussi � l'ext�rieur et il y a besoin d'avoir des voix sur ce projet qui va profond�ment transformer cette ville, qui en dit long et donc, j'en viens au c?ur de mon propos.

Personne ne nie la n�cessit� de repenser cette gare, qui est travers�e quotidiennement par des millions de passagers, et d'ailleurs avec des d�placements qui sont parfois chaotiques r�partis entre diff�rents niveaux.

Mais, si cette gare doit �tre repens�e, c'est au service des usagers dans le sens du service public et cela, c'est notre boussole.

D'abord, sur la m�thode, je le redis, on regrette ici que le d�bat n'ait pu avoir lieu de mani�re un peu plus large en amont de la signature de ce protocole d'accord.

Nous estimons que c'est aussi a minima � l'�chelle m�tropolitaine que le d�bat aurait d� avoir lieu, voire m�me peut-�tre � l'�chelle r�gionale vu le nombre de Franciliens qui empruntent cette gare. Et on s'est toujours dit, comment peut-on, sans associer les usagers du RER B, du RER D de tous les Transiliens qui transitent, prendre ces d�cisions�?

Sur le fond, bien s�r, des am�liorations ont �t� obtenues, mais pour nous, ce projet est un cas d'�cole des grands projets inutiles et anachroniques. C'est un cas d'�cole des projets pharaoniques qui sont confi�s aux mains d'une entreprise priv�e, "Ceetrus", filiale d'Auchan, qui laisse la part belle � la privatisation de l'espace, qui promeut un mod�le de consommation par ces espaces commerciaux qui sont tr�s, tr�s loin de la sobri�t�, de la ville �cologique � laquelle nous aspirons.

Et donc, la vocation d'un service public, et d'autres l'ont dit avant moi, c'est le service rendu aux usagers et ici par la nature m�me de la concession, c'est une recherche de profits qui prime et on a du mal � voir quel est l'int�r�t g�n�ral et l'int�r�t notamment des usagers qui passent quotidiennement par cette gare.

Au-del� de son impact, ce projet, sur nous, l� aujourd'hui, nous engage et nous contraint puisqu'on signe une concession de 50 ans. 50 ann�es o� l'objectif du porteur du projet sera de la rentabilit�, de la performance �conomique, et seulement apr�s, encore s'il est pos�, l'efficience d'un service public rendu par une gare. 50 ans o� l'on ne pourra pas envisager d'autres usages qui contraindraient des int�r�ts de "Ceetrus", signataire de ce contrat avec la S.N.C.F. et "Gares & Connexions". Cela engage d'autres g�n�rations quand m�me�!

Et donc, cela aurait pu �tre l'occasion de repenser des mobilit�s au sein de cette gare. 52�% des usagers de cette gare, au milieu des millions de voyageurs qui transitent, c'est pour des trajets domicile-travail, et David BELLIARD m�ne cette r�flexion sur de nouvelles formes de mobilit� o� l'on sent bien que les enjeux sont maintenant pour que l'on r�ussisse dans 5 ou 10 ans. Ces usagers du quotidien sont, surtout dans les �tages souterrains de la gare des RER B et D, dans des conditions d�grad�es de situation de la gare dues � sa saturation. Cette saturation ne s'am�liorera pas, on n'a peu d'�l�ments techniques � ce jour pour montrer si les nouvelles liaisons promises dans le protocole d'accord vont absorber les projections qui pr�voient 30�% d'augmentation du trafic. Et par contre, il y a de l'espace pour un immense centre commercial. Au-del� des compromis trouv�s sur le projet par la Ville de Paris, on a l'�tude d'une nouvelle passerelle, on verra si elle se fera et � quel prix.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Madame MAQUOI, je vous invite � aller vers votre conclusion.

Mme�Nathalie MAQUOI. - Au-del� des compromis trouv�s par la Ville de Paris, la nouvelle passerelle, l'octroi de surfaces � des missions n�cessaires au fonctionnement de la gare, l'augmentation des places de stationnement de v�lo, j'ai envie de dire heureusement, tout le monde voit les mutations qui se passent aujourd'hui dans la ville, la philosophie globale du projet reste inchang�e et c'est pour cela que nous nous positionnons contre celle-ci.

A l'heure o� l'on est dans une urgence �cologique o� nos politiques publiques, o� la convention pour le Climat a rendu des conclusions qui confirment les alertes des scientifiques, il est primordial que nous continuions � investir, � d�velopper les transports publics et ne pas forc�ment nous reposer sur la bonne volont� des acteurs priv�s. Aujourd'hui, interpellons l'Etat, la R�gion qui est particuli�rement absente notamment sur les souterrains, pour que nous puissions remettre sur la table un projet qui remette du sens et de l'int�r�t g�n�ral. Donc, ne nous laissons pas gagner par la facilit�, m�me si les int�r�ts priv�s tendent � vouloir nous prendre de vitesse, continuons � avoir une position ferme sur l'avenir de cette gare.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Mme SIMONNET pour deux minutes.

Mme�Danielle SIMONNET. - Franchement, quel d�ni d�mocratique que le d�bat que nous avons l� maintenant, puisque de toute fa�on, on d�bat alors que la Maire a d�j� sign� le protocole d'accord. On n'est m�me plus une assembl�e d�lib�rante, mais une chambre d'enregistrement o� le pouvoir est r�duit � commenter ce que la Maire a d�j� tranch�, sign�, act�, il y a trois mois. C'est quand m�me un scandale.

�videmment, que dire du d�ni de la d�mocratie participative, parce que vous avez le collectif, "Retrouvons le Nord de la gare du Nord", et beaucoup d'autres associations, les usagers, les salari�s de la gare du Nord qui �taient oppos�s au projet, est-ce qu'on les a �cout�s�? Non plus.

Madame la Maire, qui n'est m�me plus l� dans ce d�bat, a m�rit� le label de "Macron compatibilit�", le brevet d'accompagnement du syst�me, d'accompagnement n�olib�ral, parce que ce projet gare du Nord, de quoi est-il la marque�? Il est la marque du mod�le �conomique du partenariat public/priv�. D'ailleurs, M.�Emmanuel GR�GOIRE l'avait bien dit lors d'un pr�c�dent Conseil de Paris, il disait m�me, "si on m�ne la bataille et qu'on la gagne on perdra, parce que si on m�ne la bataille et que l'on va en proc�dure juridique contre la privatisation de la gare du Nord et que l'on gagne, alors il n'y aura plus l'argent du priv�, alors on ne pourra plus r�am�nager la gare du Nord".

Mais c'est pr�cis�ment parce que c'est un mod�le �conomique appuy� sur la privatisation de la gare du Nord pour le groupe "Ceetrus", la filiale d'Auchan, pour 46�ans, que le contenu m�me du projet est de transformer la gare en centre commercial, et l'objectif, de g�rer les flux de voyageurs vers les commerces et non l'am�lioration des usages de la gare pour le quotidien des voyageurs en intermodalit�.

Le probl�me, c'est que l� c'est la gare du Nord, demain ce sera la gare d'Austerlitz, la gare Montparnasse, c'est d�j� bien engag�, et quid d'ailleurs de l'engagement de la Ville de Paris contre la question d'Europacity qui redevient pos�e, puisque sur les terres de Gonesse, une nouvelle gare est pr�vue et que l'on sait pertinemment les cons�quences qu'il y aura derri�re�?

Alors non, vous avez trahi les engagements que vous aviez sign�s dans le pacte de transition. Vous aviez sign� que vous �tiez contre ce projet gare du Nord, contre ces nouveaux centres commerciaux, vous vous �tes fait �lire sur cette ligne, alors que vous la trahissez quelques mois apr�s.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est � Eric LEJOINDRE.

M.�Eric LEJOINDRE, maire du 18e arrondissement. - Merci beaucoup, Madame la Maire.

Chers coll�gues, je vais essayer de remettre dans ce d�bat peut-�tre pas un peu de r�alit�, mais en tout cas un peu de cadre et je vais surtout �viter de faire ce que vous avez fait, c'est-�-dire mettre dans la bouche d'autres des mots qu'ils n'ont pas prononc�s.

Je ne sais pas si ce d�bat est ill�gitime ou pas, utile ou pas, je sais en tout cas que les modes de d�bat comptent aussi, et les exc�s que l'on entend depuis plusieurs jours dans ce Conseil de Paris deviennent probl�matiques pour le d�roulement tranquille de nos s�ances, donc je crois qu'il faut aussi que nous ayons chacun, c'est de notre responsabilit� d'�lus, le souci du cadre dans lequel on est et le souci aussi de la v�rit�. Finalement, c'est souvent ce souci de la v�rit� qui manque le plus.

Ce d�bat, nous l'avons parce que le Conseil de Paris a souhait� que nous l'ayons et l'on peut peut-�tre a minima reconna�tre � l'ex�cutif parisien le fait de mettre en ?uvre les d�cisions qu'il prend.

C'est d'ailleurs, et je rejoins les propos d'Alexandra CORDEBARD, le sens du protocole qui a �t� sign� et sur lequel nous d�battons aujourd'hui, et je veux saluer la t�nacit� de la Maire de Paris, de Jean-Louis MISSIKA, d'Emmanuel GR�GOIRE et Alexandra CORDEBARD pour avoir d�fendu, dans un cadre contraint et les contraintes c'est la r�alit� dans laquelle nous exer�ons les comp�tences confi�es par les habitants, l'importance des points de compromis sur lesquels nous avons abouti et rappeler le fait que si ces points de compromis n'avaient pas �t� trouv�s, le projet auquel nous aurions �t� soumis �tait �videmment bien pire.

Et c'est parce que la Ville a men� ce rapport de force que nous avons obtenu des �volutions qui ne sont pas, et je le dis en tant que maire du 18e confront�, comme l'est Alexandra CORDEBARD, � la question des externalit�s de cette gare, si ces points de compromis n'avaient pas �t� aboutis nous serions en difficult�.

Parce que sans ces n�gociations, pas de r�duction de 15�% des surfaces et de services, pas d'abaissement de la fa�ade du b�timent c�t� rue du Faubourg-Saint-Denis. Sans ces n�gociations, pas de r�duction des surfaces de bureaux dans l'immeuble de la rue de Maubeuge. Sans ces n�gociations, pas d'augmentation de la surface du toit-jardin ou d'implantation d'activit�s d'agriculture urbaine. Sans ces n�gociations, pas d'�volution quant au phasage des travaux, pas de r�vision des circulations notamment verticales, pas de facilitation des flux, et pas d'engagement sur le fait de ne pas augmenter les temps de parcours pour les usagers du quotidien et c'est peut-�tre ce qui nous importe le plus, et en tout cas ce qui m'importe le plus en tant que maire du 18e.

Bien s�r, ce projet d�passe les 10e et 18e arrondissements de Paris en raison de la nature m�me de la gare du Nord et chacun l'a �voqu�. Mais je veux parler de ses incidences locales pour les usagers du quotidien comme pour les riverains et me f�liciter que ce protocole pr�voie l'ouverture de la gare vers le Nord, c'�tait un souhait port� par les �lus du 18e et du 10e. C'�tait un souhait port� par beaucoup de riverains et beaucoup d'associations. C'est une am�lioration indispensable pour les habitants du 18e. Penser l'ouverture et l'int�gration de la gare dans son quartier, c'�tait une priorit� et nous avons avanc�.

Comme d'ailleurs pour ce qui est de l'h�pital Lariboisi�re qui pr�voit lui aussi dans son projet de s'ouvrir au boulevard de la Chapelle, et donc de mieux relier les 10e et 18e arrondissements.

Alors, il y a ce projet de passerelle � l'�tude, qui sera examin� dans les mois qui viennent, c'est un d�but d'avanc�e et vous pouvez bien s�r compter sur moi et sur l'ensemble de mon �quipe pour y �tre tr�s attentif, qui permettra de compl�ter l'am�nagement du boulevard de la Chapelle que nous avons engag� dans le cadre de la promenade urbaine.

Cette passerelle devra �tre suffisamment large pour accueillir un espace pour les pi�tons mais aussi une piste pour les v�los. Elle devra permettre de cr�er cette gare accessible de part et d'autre, qui ne soit plus un obstacle aux travers�es entre le Nord et le Sud, mais un atout et cela r�pondra aux besoins des usagers du quotidien notamment en simplifiant leurs d�placements. Pour les habitants du 18e, entrer dans la gare du Nord par le Nord, sans avoir � contourner la gare ou emprunter le tunnel entre le m�tro de la Chapelle et la gare qui est d�j� tr�s satur� sera bien s�r extr�mement important.

Et donc, nous devrons y �tre, les uns et les autres, particuli�rement vigilants. D'ailleurs, c'est un projet qui n'est pas compl�tement nouveau puisqu'il semble que d�s les ann�es 1980-90 la S.N.C.F. avait commenc� � travailler � cette hypoth�se. Il est temps donc, et je souhaite que nous puissions arriver � la r�aliser.

Je salue donc le travail de n�gociations r�alis� par la Ville, sans na�vet� bien s�r, parce que c'est une base de discussion qui doit entra�ner notre vigilance et que nous continuions � �tre exigeants parce que des points restent, Alexandra CORDEBARD notamment l'a dit, encore � travailler sur la place du v�lo et des garages � v�lo, mais aussi et peut-�tre fondamentalement sur les externalit�s n�gatives du chantier pour le 18e arrondissement du fait de la gestion de cette p�riode de travaux.

A ce stade, l'utilisation du rail pour faire transiter les mat�riaux n'est pas pr�vue, ce qui entra�nera une utilisation de tr�s nombreux camions qui traverseront le 18e, alors que de grands chantiers sont d'ores et d�j� en place. On parlait de celui de Lariboisi�re, je rappelle que la porte de la Chapelle va conna�tre aussi une mutation profonde, donc le sujet de la circulation des camions reliant la gare du Nord sera absolument central. Ce projet pourrait �tre l'occasion de repenser aussi la physionomie des r�seaux ferr�s avec la cr�ation de trames vertes, la topographie est complexe, mais repenser ces trames vertes ou encore la gestion du fret ferroviaire au service de la logistique urbaine. Voil� pourquoi je serai aux c�t�s de la Maire de Paris, d'Emmanuel GR�GOIRE et d'Alexandra CORDEBARD avec toute mon �quipe pour rester extr�mement exigeant sur ce projet. C'est un compromis qui a �t� atteint, je crois que c'est un bon compromis, et comme dans tout compromis, il faut rester vigilant sur la suite, vous pouvez compter sur moi pour l'�tre.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole sera aux deux derniers intervenants�: Geoffroy BOULARD et Rudolph GRANIER. Il vous reste 14 minutes pour le groupe.

M.�Geoffroy BOULARD, maire du 17e arrondissement. - Merci, Madame la Maire.

Mes chers coll�gues, la nouvelle version du projet, qui nous a �t� pr�sent�e en novembre dernier, n'est pas si �loign�e de la pr�c�dente et c'est une bonne nouvelle dont nous devons nous r�jouir, car cette transformation de la gare du Nord b�n�ficiera aux voyageurs qui y transitent mais �galement aux riverains du 10e arrondissement.

Je salue d'ailleurs l'engagement quotidien de Bertil FORT, conseiller du 10e arrondissement, que je sais pleinement mobilis� pour d�fendre le cadre de vie des habitants du 10e.

Madame la Maire, notre position avec les �lus du groupe Changer Paris risque de vous �tonner, voire de vous d�stabiliser, car elle n'a pas chang� comme l'a rappel� Jean-Pierre LECOQ, mon coll�gue. Nous faisons le choix de la coh�rence, car ce projet r�pond � plusieurs enjeux majeurs pour Paris, pour l'attractivit� de Paris, le quotidien des Parisiens et les riverains de la gare du Nord.

Ce n'est un myst�re pour personne, la gare du Nord est actuellement en surcapacit�. Elle accueille en effet 700.000 usagers par jour, alors qu?elle a �t� construite pour en accueillir jusqu'� 500.000. Si l'on ne veut pas que la gare du Nord et que son quartier soient totalement satur�s, il faut faire quelque chose.

Avec ce projet, ce sont de nouvelles surfaces qui vont permettre de faire notamment face � l'augmentation du nombre d'usagers, qui devraient atteindre les 900.000 par jour, et qui apporteront des services suppl�mentaires attendus par les voyageurs.

Ensuite, parce que le projet pr�voit �galement le financement d'am�nagements importants autour de la gare au travers notamment d'un projet urbain partenarial qui a �t� d�taill� pr�c�demment.

Enfin, parce que le mod�le de financement permettra de r�nover la plus grande gare d'Europe, sans que les Parisiens n'aient � d�penser un seul centime. C'est capital surtout quand on conna�t l'�tat des finances de la Ville de Paris.

Cependant, nous regrettons que les discussions, il faut le rappeler, entre la S.N.C.F. et la Mairie de Paris n'aient pas eu lieu un an plus t�t, puisque cela aurait permis notamment de terminer le projet d'ici les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.

Quand on voit le r�sultat des n�gociations et la proximit� avec le projet initial, on comprend qu'il y avait pour la Mairie de Paris un enjeu politique avant les �lections municipales, afin de m�nager ses futurs ex-alli�s �cologistes.

Par ailleurs, contrairement � ce qui a �t� affirm� par la Mairie de Paris, ce projet avait bien �t� co-construit avec la S.N.C.F., "Ceetrus", et les habitants depuis 2015. En t�moignent les nombreuses r�unions publiques organis�es � cet effet, les votes au Conseil de Paris, ou encore l'enqu�te publique ayant abouti au premier projet, notamment avec la pr�fecture de R�gion.

Finalement, le projet est bien en route, c'est une bonne nouvelle pour Paris, pour les Parisiens, pour les habitants du quartier. Nous veillerons tr�s attentivement � ce que chacun respecte ses engagements, la Mairie de Paris, la S.N.C.F. et "Ceetrus". Nous serons particuli�rement vigilants � ce que le protocole d'accord sign� entre les parties soit partag� avec les �lus. C'est un point fondamental afin de conna�tre quelles sont les retomb�es pour le quartier.

Par ailleurs, le projet de passerelle vers le 18e arrondissement, que d�fend mon coll�gue Rudolph GRANIER ainsi que les associations de riverains, doit �tre appuy� par la Mairie de Paris afin qu?il ne soit pas abandonn� en cours de route.

J'insiste �galement sur l'imp�rieuse n�cessit� de fournir une information claire et transparente � tous les riverains pendant la dur�e des travaux. Des r�unions publiques doivent absolument avoir lieu et �tre r�guli�rement organis�es.

Enfin, les riverains de la gare du Nord doivent �tre les principaux b�n�ficiaires de cette op�ration, dont il faut profiter pour pr�venir et lutter contre la toxicomanie qui mine certaines rues et dont les commerces doivent �tre absolument diversifi�s. Voici une proposition que nous faisons, que la SEMAEST, sous l'�gide de "Ceetrus", puisse mettre � profit tout son savoir-faire en mati�re de lutte contre la monoactivit� afin de dynamiser l'offre commerciale du quartier dans sa globalit�, ce qui aura pour effet de r�duire le nombre de locaux vacants, pas uniquement en se contentant de l'animation commerciale du quartier. La Ville de Paris, � travers la SEMAEST, a un outil pour aller bien plus loin autour de la gare.

Mes chers coll�gues, la gare du Nord est une vitrine pour le 10e, mais pour Paris et au-del� pour ses voyageurs qui y passent chaque jour. Personne ne peut aujourd'hui se satisfaire de l'�tat de cette vitrine. Nous ne sommes plus qu'� trois ans des Jeux olympiques, il est temps que la Ville joue pleinement son r�le dans la transformation de ce quartier. Soyons ambitieux pour le Nord-est de la Capitale.

Je vous remercie.

Mme�Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

La parole est au dernier intervenant, Rudolph GRANIER.

M.�Rudolph GRANIER. - Merci, Madame la Maire.

Dans ses propos introductifs, Mme HIDALGO nous parlait d'ouverture vers le Nord de l'Europe. D�j�, l'ouvrir sur le Nord de Paris serait en r�alit� pas mal, mais les ambitions de Mme la Maire, on le sait, �tant bien au-del� de Paris, nous apprenons aujourd'hui, � travers ses propos, que c'est l'Europe qui est vis�e.

Un point d'attention particulier en tant qu?�lus du 18e sur ce projet doit tous nous interpeller. Il s'agit de la passerelle qu'�voquait Eric LEJOINDRE tout � l'heure. Totalement absent des d�bats, des n�gociations, tant pour le 18e que pour la mairie centrale, j'en tiens une preuve tr�s simple, c'est qu'une vague n�gociation, qui n'en est pas une en r�alit�, vous le consid�rez comme acquis. Vous l'annoncez, mais relisez les documents qui ont �t� sign�s, c'est un projet d'�tude dont le financement n'est pas assur�. C'est un co�t de 60�� 80�millions d'euros en r�alit�, et "Gares & Connexions" pourrait tr�s bien le prendre en charge, mais cela arrive tr�s tardivement dans l'�laboration du projet comme une derni�re n�gociation et une derni�re n�gociation que nous ne devons pas � la Mairie de Paris ni � la mairie du 18e, mon coll�gue Jean-Pierre LECOQ l'�voquait tout � l'heure, il s'agissait de l'implication des associations de riverains.

Quel constat�? La participation citoyenne, d�mocratique, inclusive, etc., que sais-je, les mots que vous utilisez � longueur de journ�e, c'est quand cela vous arrange. Les associations noyaut�es par les riverains, nous les connaissons. Mon coll�gue Bertil FORT en a �t� le t�moin, son implication forte et durant la campagne et au sein du Conseil du 10e arrondissement le prouve.

Monsieur LEJOINDRE, je suis navr� de vous dire que vous avez �t� lamentablement absent. Ce sont donc ces associations de riverains qui ont obtenu cette passerelle qui n'est toujours pas quelque chose d'assur� aujourd'hui.

Vous essayez bon an, mal an, surtout mal, d'en faire la r�cup�ration du b�n�fice politique, mais personne n'est dupe en la mati�re.

J'entends ici et l� chez Mme MAQUOI, chez Mme SIMONNET, que l'objet d'une gare, ce n'est pas un centre commercial. Dont acte. Une gare, ce n'est pas non plus un centre social. Autour de la gare du Nord, vous avez sciemment cr�� le chaos pour les riverains et vous proposez de continuer. Le point de fixation de "deals", de mis�re et d'ins�curit� que vous avez cr�� est toujours une honte et c'est � proximit� de la gare du Nord. Vous proposez de mettre un centre social au sein de cette gare du Nord, ce n'est pas l'objet, au m�me titre que les commerces, nous pouvons en convenir si vous le souhaitez.

Tant que je vous parle des abords de la gare du Nord, les 2.000 places de v�lo qui ont �t� propos�es autour, sur les 4.000, en r�alit� ne risquent jamais d'�tre r�alis�es. Soit elles le seront, mais seront inop�rantes parce que trop loin, soit parce qu'elles seront mal con�ues et non s�curis�es.

Nous resterons vigilants et compterons toujours sur les vraies associations de riverains qui se sont engag�es et ont obtenu en lieu et place de la mairie du 18e et de la Mairie de Paris, de vraies avanc�es sur ce projet.

Faites-nous confiance au titre des habitants? Pas ceux du Nord de l'Europe. Nous, nous d�fendrons les int�r�ts des habitants de Paris dans ce projet.

Je vous remercie.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Merci.

Pour r�pondre � l'ensemble des intervenants, la parole est � Emmanuel GR�GOIRE pour 10 minutes maximum.

M. Emmanuel GR�GOIRE, premier adjoint. - Merci, Madame la Pr�sidente.

Merci beaucoup pour toutes ces interventions qui nous permettent de revenir sur un sujet que j'imagine chacun a en m�moire, que ce soit au cours de cette mandature ou de la pr�c�dente, dont nous avons souvent et abondamment parl�.

Premi�re observation, cela a �t� dit, pourquoi nous organisons ce d�bat aujourd'hui�?

Parce que nous en avons d�cid�. Un v?u a �t� vot�. Je rappelle que je n'avais pas �mis un avis favorable sur ce v?u. Je m'y plie humblement et respectueusement. Vous avez demand� � pouvoir organiser un d�bat et qu'accessoirement il puisse y avoir en cinqui�me commission une pr�sentation du projet gare du Nord modifi�, afin de prendre le temps de le d�couvrir en d�tail.

Deuxi�me observation que j'entends, le regret que vous avez �t� nombreux � exprimer, que notre Assembl�e, d'une certaine mani�re, n'ait pas �t� plus associ�e, en tout cas ne soit pas souveraine en la mati�re.

Comprenez que nous le regrettons aussi. C'est quelque chose que nous avons d�nonc� depuis de nombreux mois. Notre Assembl�e n'est pas comp�tente pour �mettre un avis juridique sur le sujet. Un avis politique, oui, bien s�r, nous avons vot� � peu pr�s 2.503 v?ux sur la gare du Nord. Nous en avons d�battu pendant des heures et des heures, mais force est de constater, et nous le regrettons, que nous ne sommes pas comp�tents pour deux raisons. D'abord, parce qu'il s'agit d'un permis d�livr� par l'Etat, et donc le Pr�fet de r�gion, et non par la Ville dans les termes du plan local d'urbanisme.

Et deuxi�mement, parce que le protocole d'accord n'est pas de la comp�tence de notre Assembl�e, mais de la comp�tence de la Maire de Paris. Tout cela par ailleurs, je l'ai d�j� dit, je le redis, dans un calendrier extr�mement exigeant, qui a n�cessit� une action rapide. J'ai eu l'occasion de m'en entretenir plusieurs fois avec les pr�sidents de groupe.

Je reviens sur le fond.

Notre action, nos d�bats ont-ils �t� inutiles�? Non. Ils ont m�me �t� tout � fait utiles, fondamentaux dans le rapport de force que nous avons men� avec la S.N.C.F. Que ce soit celui de l'ensemble des groupes, que ce soit celui des riverains, des associations notamment qui sont particuli�rement mobilis�es sur le sujet, mais �galement et je tiens � le souligner, de l'action des deux maires d'arrondissement, au premier chef Alexandra CORDEBARD maire du 10e, et �ric LEJOINDRE maire du 18e.

Monsieur GRANIER, la plupart des gens qui n'ont pas grand-chose � dire mettent beaucoup d'adverbes dans leurs interventions. Vous avez dit "lamentablement", "incroyablement", etc. Un peu d'humilit�. Vous �tes �lu depuis six mois. Vous vous replongerez dans nos �changes, cela vous invitera � un tout petit peu de respect, y compris � l'endroit du suffrage universel, et pas seulement du maire du 18e arrondissement.

Je reviens sur le fond du sujet. Le fond du sujet, c'est que le projet qui avait �t� pr�sent� initialement ne convenait pas � la Ville. Peut-�tre aurions-nous d�, � l'�poque, renverser la table. Peut-�tre aurions-nous d�, � l'�poque, hurler � la mort. Ce n'est pas le choix qui avait �t� fait.

Nous avions fait le choix, Jean-Louis MISSIKA avait �t� le premier � le porter, d'engager un dialogue avec la S.N.C.F. en posant les points de divergence que nous avions avec le projet tel qu'il �tait pr�sent�.

Quelques points de divergence majeurs�: mauvaise insertion urbaine, trop grande densit�, mauvaise accessibilit�, mauvaise prise en compte des flux de voyageurs du quotidien, notamment en imposant au trajet des voyageurs, des Transiliens et du RER D de passer par le centre commercial, ce qui faisait perdre du temps. Et puis, transformer chaque usager du service public ferroviaire en client potentiel, ce qui du point de vue, y compris philosophique, nous posait un probl�me fondamental.

Enfin, tout cela dans un quartier dont la densit� est extr�mement forte, avec des craintes de notre part, je le redis, en particulier d'Alexandra CORDEBARD, sur le caract�re extr�mement p�nible � la fois du chantier, ensuite des flux voyageurs, sur les riverains.

La S.N.C.F. n'a pas entendu nos observations. Pourquoi�? Pour deux raisons que je livre ici de fa�on tr�s transparente, avec m�me un petit sourire. Ils ont cru que nous ne gagnerions pas les �lections en mars 2020. Ils se sont dit que ce n'�tait pas tellement la peine de discuter avec nous, puisque nous n'�tions pas promis � un avenir �lectoral aussi fort. La cellule de renseignements de la S.N.C.F. n'est plus aussi performante.

� tel point, et je vous en livre l'anecdote, qu'un Ministre du Gouvernement, je tairai son nom pour ne pas �tre d�sagr�able, avait dit � Jean-Louis MISSIKA�: "pourquoi vous vous pr�occupez de ce sujet, puisque de toute fa�on nous allons vous battre et vous ne serez plus en responsabilit�?".

Outre susciter de la part de Jean-Louis une forme d'agacement, puisque vous connaissez son caract�re, il va beaucoup nous manquer, je sais que M. LECOQ a eu des mots durs, mais qui ne traduisent pas sa pens�e profonde sur Jean-Louis MISSIKA, des joueurs de bonneteau qui auront �t� aussi utiles � Paris, il n?y en aura pas eu beaucoup dans l'histoire. Qu'il me soit permis de lui passer un amical salut.

Il a beaucoup travaill�. Quand la S.N.C.F. a compris que peut-�tre nous pourrions avoir � jouer encore un r�le pour Paris, ils sont venus nous voir en nous disant une chose de bon sens. Je dois dire, le pr�sident FARANDOU, de la S.N.C.F., a jou� en la mati�re un r�le essentiel, fondamental, et extr�mement constructif. Il a dit � la Maire, en plus lib�r� du poids d'assumer l'histoire, puisqu'il �tait nouvellement nomm� dans ses fonctions�: "Madame la Maire, je ne souhaite pas engager un projet qui s'oppose frontalement � la Ville, parce que c'est un projet complexe, il va falloir organiser un chantier complexe, donc j'ai besoin de trouver un chemin qui me permette d'obtenir votre bienveillance et votre enthousiasme -�peut-�tre pas, puisque nous �tions tr�s loin du but�- mais en tout cas, une neutralit� exigeante dans la mise en ?uvre du projet".

Il nous a demand�, et la Maire nous l?a demand�, � moi, � Alexandra, � beaucoup d'autres adjoints mobilis�s sur ce sujet, de fa�on tr�s rapide, de trouver un chemin pour am�liorer ce projet.

Non, il ne pouvait pas renoncer au mod�le fondamental que je conteste, je rejoins tout � fait les observations du groupe Communiste et Citoyen. Nous contestons fondamentalement le mod�le de financement, parce qu'il consiste � d�l�guer au priv� un argent public qui normalement doit financer les infrastructures de transport que l'Etat, qui est l'actionnaire, ne veut pas donner � la S.N.C.F., donc la S.N.C.F. doit se d�brouiller pour trouver l'argent autrement.

Mais ils ont sign� le contrat avec "Ceetrus". Ils ont sign� le contrat de toute fa�on. Donc, nous avons d� construire un mod�le d'optimisation, d'am�lioration du projet, dans une contrainte tr�s forte, qui �tait un contrat de concession sign� entre "Gares & Connexions" et "Ceetrus", et l'am�liorer.

Oui, je l'ai entendu quand m�me sur les bancs, c'est une bonne chose, ce projet est beaucoup am�lior�. Il est am�lior� sur tous les plans �voqu�s. Il est d�densifi�, il y a moins d'espaces commerciaux, les acc�s de gare se feront principalement en sous-sol, il y a la passerelle de liaison Nord, et des engagements sur les suivis de chantiers et l'�vacuation des gravats.

Nous l'avons fait de fa�on totalement transparente. Ce document a �t� pr�alablement pr�sent�. Ce document a �t� sign� par la Maire, parce que c'est son pouvoir et son devoir de le signer quand elle l'a d�cid�. Nous avons eu l'occasion d'en rediscuter.

Je veux finir mon intervention en revenant sur ce que vous avez dit, Danielle SIMONNET. Le drame des populistes, c'est toujours leur relation tr�s �lastique � la v�rit�. Leur d�faut, c'est qu'ils finissent par croire � leurs propres mensonges. Ce que vous dites est un mensonge. L'avantage, c'est que nos comptes rendus �tant �crits, vous pourrez revenir sur ce que j'ai dit la derni�re fois. Je n'ai jamais dit qu'engager la bataille politique, c'�tait perdre, parce qu'� la fin on perdrait quand m�me, etc.

Je soulignais simplement un point et je le redis ici�: si nous avions engag� une bataille contentieuse sur le contrat avec "Ceetrus", l'aboutissement c'�tait aussi quelque chose qu'aucun d'entre nous ne veut, c'�tait de "planter" le projet de r�novation de la gare du Nord, pour probablement au moins 10 ans.

Madame SIMONNET, la diff�rence entre le populisme et la gouvernance, c'est que nous, nous assumons que l'on vit dans un univers qui n'est pas un univers fantasm�. C'est un univers de contraintes, de r�alit�s. C'est ce qui fait, pardonnez-moi de revenir � cela, que Jaur�s est probablement plus proche de nous qu'il ne le sera jamais de vous.

Nous allons suivre... Madame SIMONNET, nous avons dit nous sommes contre�! Comment voulez-vous que je le dise de fa�on plus claire�? Nous sommes contre, ils ne nous ont pas demand� notre avis. Cela ne rel�ve pas de nous. On pourra engager des combats communs pour le modifier au plan national, mais c'est une autre affaire, on en reparlera.

En tout cas, nous allons suivre ces engagements, leur r�alisation, y compris la mat�rialisation de la passerelle Nord. Jacques BAUDRIER a d�j� fait une visite sur le terrain avec les services techniques de la S.N.C.F., comptez sur moi, les deux maires d'arrondissement, pour faire en sorte que ce projet et les engagements qui y sont rattach�s soient respect�s.

Mme Colombe BROSSEL, adjointe, pr�sidente. - Je vous remercie.

Février 2021
Débat
Conseil municipal
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