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5 - 1999 ASES 112 G Communication de M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, relative aux actions de la collectivité parisienne en faveur de la prévention et de la protection de la santé des Parisiens.1999 ASES 102 G Autorisation à M. le Président du Conseil de Paris, siégeant en formation de Conseil général, de signer : - un protocole avec l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris en vue de faciliter l'accès aux soins des personnes démunies ; - un protocole avec l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris et le "S.A.M.U. social" relatif à la mise en œuvre d'une action de dépistage et de traitement de la tuberculose auprès des personnes sans domicile fixe ; - une convention avec la Ville de Paris et des associations à but caritatif ou humanitaire en vue de rendre plus lisible et de mesurer l'action de la collectivité parisienne en matière de prestations médico-sociales en faveur des personnes en situation de précarité



M. LE PR�SIDENT. - Mesdames et Messieurs, je vous demanderai un peu de s�r�nit�, les probl�mes de sant� sont des sujets importants. Parall�lement � la pr�sentation du rapport d'activit� de l'Assistance publique-H�pitaux de Paris, dont j'ai l'honneur de pr�sider le Conseil d'administration, j'ai souhait� �voquer les probl�mes de sant� qui sont quand m�me d'une certaine importance ! Ce pr�sent d�bat concerne �galement le projet de d�lib�ration ASES 109, relevant du Conseil municipal et relatif aux prestations effectu�es par la D.A.S.E.S. au b�n�fice de personnes en situation de pr�carit�.
J'ai voulu, pour la premi�re fois, vous pr�senter un bilan de l'action de la collectivit� parisienne dans le domaine de la sant�, une action que je m�ne en m'appuyant sur mon adjoint, le professeur GRISCELLI que je remercie tout particuli�rement.
Pourquoi cette communication ?
Parce que la sant�, comme la s�curit�, fait partie des pr�occupations majeures de nos concitoyens, parce que le sondage que j'ai r�alis� au d�but de l'ann�e, sur la sant�, � Paris, nous permet de mieux cerner et comprendre les attentes des Parisiens pour mieux y r�pondre, parce qu'enfin dans ce domaine, comme dans celui de la s�curit�, et comme dans tant d'autres, la Municipalit� consid�re de son devoir de rappeler � l'�tat ses responsabilit�s, pour agir en partenariat avec lui, � chaque fois que c'est l'int�r�t des Parisiens de pallier ses carences, lorsque cela est n�cessaire et possible.
C'est dans cet esprit que j'ai prescrit aux services de la Ville, trois grands axes d'action : pr�venir, informer et faciliter l'acc�s aux soins.
Ces priorit�s se concentrent, vous le savez, sur un certain nombre de sujets sensibles. Je citerai le suivi de la grossesse, notamment � l'�gard des femmes les plus en difficult�.
Je pense aussi � la sant� en milieu scolaire, avec notamment la mise au point d'un nouveau mod�le de dossier m�dical informatis�.
A cet �gard, je souligne que la Ville de Paris - fait unique parmi les communes de France - assume � la place de l'�tat, la totalit� de la charge financi�re de la sant� scolaire. La totalit� !
Nous nous concentrons �galement sur l'information des jeunes et la pr�vention de la toxicomanie, du sida, et de toutes les conduites � risque, dont nous savons la dimension redoutable qu'elles prennent sur les adolescents.
Dans cette perspective, des structures itin�rantes, les bus sant�, permettront aux jeunes d'acc�der plus facilement aux informations qui les concernent au premier chef.
Dans tous ces domaines, en partenariat avec l'AP-HP de Paris, la m�decine lib�rale et les associations, la Ville accentue son effort, vous le savez, en direction des plus d�munis et notamment des personnes priv�es de domicile, en particulier en ce qui concerne le d�pistage et le traitement de la tuberculose.
Enfin j'ai souhait� que la Ville d�veloppe son action de prise en charge des personnes atteintes de maladies chroniques et invalidantes. Nous avons d�velopp� la prise en charge des personnes touch�es par le SIDA. Nous allons d�velopper la prise en charge des personnes atteintes par le cancer, avec l'agence "Cancer" de la Ville de Paris, que j'ai cr��e sur la proposition de mon adjoint, le Professeur Victor IZRAEL.
Cette agence coordonnera nos actions de pr�vention, de d�pistage, et enfin je veux insister, d'accompagnement des malades et des anciens malades : campagne antitabac, mise en ?uvre du d�pistage du cancer du sein pour toutes les Parisiennes de plus de 50 ans, cr�ation de lieux d'accueil et de suivi pour les malades et anciens malades ; ce sont l� quelques-uns des chantiers qui attendent l'agence et r�pondent au v?u des Parisiens.
Toutes ces actions se feront naturellement en partenariat avec l'A.P.-H.P. et les m�decins lib�raux de Paris dont je salue le r�le qu'ils jouent dans notre Ville aupr�s de nos concitoyens.
Sur l'A.P.-H.P., mon adjoint, Marie-Th�r�se HERMANGE, pr�sident d�l�gu� du conseil d'administration de ce prestigieux �tablissement r�pondra � toutes vos questions.
Du rapport d'activit� de l'Assistance publique je veux retenir deux choses.
La premi�re, c'est l'extraordinaire richesse humaine, m�dicale et scientifique pour Paris, pour l'Ile-de-France et pour notre pays que repr�sente l'AP-HP.
La seconde, c'est la capacit� constante � s'adapter et se moderniser que manifeste l'A.P.-H.P. et les personnels qui la font vivre.
Cette capacit� se r�v�le d'autant mieux que le nombre des admissions continue d'augmenter et que les passages aux urgences connaissent une forte progression. Parce que l'A.P.-H.P. sert les Parisiens, parce qu'ils sont attach�s � cette institution, parce qu'il faut pr�server la capacit� d'adaptation de cet outil unique, j'ai d�cid� que la Ville conclura avec elle une convention qui permettra l'affectation d'une subvention de 100 millions de francs. Cet argent ira en priorit� � l'am�lioration des services d'urgence avec 3 objectifs :
- mieux accueillir les patients ;
- diminuer l'attente ;
- s�parer urgences m�dicales et urgences chirurgicales.
Des actions devront aussi �tre men�es en faveur des personnes �g�es, notamment afin de pr�server leurs capacit�s de mobilit� et plus g�n�ralement leur qualit� de vie.
La Ville est fi�re et heureuse d'aider l'AP-HP. Il n'en demeure pas moins que cette institution ne pourra continuer sans dommages pour les Parisiens � subir les plans d'�conomie successifs que lui impose l'�tat et qui, depuis 1996, repr�sentent une somme de 1,1 milliard de francs.
De m�me, avec de tr�s nombreux �lus, en France, je ne peux que m'inqui�ter du projet de r�gulation autoritaire de la m�decine de ville pr�sent� par le Ministre au parlement. Je me f�licite que la majorit� s�natoriale ait propos� une r�daction du texte r�tablissant une v�ritable relation contractuelle entre la m�decine lib�rale et la C.P.A.M.
La m�me relation contractuelle doit �tre �tablie entre l'�tat et l'A.P.-H.P. notamment pour ce qui concerne l'�tablissement du budget de cette institution.
A cet �gard, nous prendrons, et je prendrai mes responsabilit�s de pr�sident du Conseil d'administration de l'AP-HP. Telle est d'ores et d�j� la signification du v?u soumis � votre approbation au nom de la majorit� municipale.
Sur un sujet d'une telle importance, la sant� des Parisiens, je suis certain, mes chers coll�gues, que nous saurons tous nous retrouver. Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
M. LE PR�SIDENT. - La parole est au Professeur IZRAEL.
M. Victor IZRAEL. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, un sur deux d'entre nous qui sommes dans cette enceinte et un sur deux de ceux qui devraient y �tre, et un sur deux de tous ceux qui sont � l'ext�rieur, dans Paris comme sur tout le territoire national seront un jour ou l'autre atteints par un cancer. Pour les femmes, la proportion est de 1 sur 3.
Un sur deux de tous ceux qui seront touch�s, hommes ou femmes, succombera � son cancer.
Ces chiffres terribles, nous les connaissions. Ils viennent d'�tre confirm�s par l'�tude r�seau-Francim publi�e l'ann�e derni�re.
Pardonnez-moi de vous avoir brutalement fait descendre, depuis les hautes sph�res du d�bat politique, vers des r�alit�s dures et concr�tes.
Maintenant que vous vous �tes regard� mutuellement et que chacun a pens� tr�s fort que ce sera l'autre, laissez-moi vous dire pourquoi le cancer est un d�fi de sant� publique � nul autre pareil.
1�) Le cancer : un immense d�fi de sant� publique.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique par le nombre de Fran�ais qu'il frappe : 240.000 nouveaux cas par an.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique
par le nombre de Fran�ais qu'il tue : 145.000 morts par an.
A chaque jour qui passe, le cancer fait en France 400 morts. En comparaison, une pathologie tr�s m�diatis�e, comme le SIDA, entra�ne beaucoup moins de victimes :
- la population totale des hommes et des femmes atteints de SIDA dans l'hexagone repr�sente 18.000 personnes dont environ la moiti� (8.700) sont d�clar�es en Ile de France ;
- le SIDA, en 1997, a �t� responsable en France de 1.287 d�c�s dont 186 � Paris. Dans le m�me temps, le cancer a entra�n� en France 146.837 d�c�s.
Ainsi, pour un Fran�ais qui meurt du SIDA, 115 Fran�ais meurent du cancer. Le cancer tue en trois jours autant de Fran�ais que le SIDA n'en tue en une ann�e enti�re.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique parce qu'il frappe tous les �ges.
L'id�e r�pandue selon laquelle le cancer serait l'apanage du sujet �g� est fausse. Toutes les tranches d'�ge sont concern�es. Et le cancer est m�me la cause la plus fr�quente de d�c�s pr�matur�s puisqu'il est responsable � lui seul de 37% de tous les d�c�s survenant avant l'�ge de 65 ans.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique parce qu'il ravage la vie de chaque individu sur lequel il s'abat :
- vie personnelle, sentimentale, sexuelle,
- vie familiale, sociale, professionnelle.
Pendant le traitement qui fait appel � des m�thodes lourdes et qui peut durer des mois, voire des ann�es, et apr�s le traitement qui peut laisser des traces, les patients atteints de cancer, ont besoin :
- qu'on les informe,
- qu'on les accompagne psychologiquement et moralement,
- qu'on les aide contre l'exclusion sociale et �conomique,
- qu'on favorise leur r�insertion.
A cet �gard, les premiers �tats g�n�raux du cancer, qui se sont tenus � Paris en novembre 1998, ont fourni aux canc�reux et anciens canc�reux une tribune pour s'exprimer librement. Leurs exp�riences et leurs dol�ances sont consign�es dans un " Livre blanc " �dit� par la Ligue nationale contre le cancer, et je vous recommande particuli�rement la lecture de cet ouvrage �difiant.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique parce que d'innombrables vies humaines pourraient �tre �pargn�es gr�ce � des actions de pr�vention de masse.
En effet, le cancer rel�ve dans 70 % des cas de causes li�es au mode de vie et � l'environnement, et l'�viction de ces causes pourrait permettre d'�viter la survenue de la moiti� des cancers.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique parce que d'innombrables vies humaines pourraient �tre �pargn�es gr�ce � des actions de d�pistage de masse.
C'est en effet � un stade pr�coce qu'il faut d�couvrir les tumeurs, alors qu'elles sont encore petites et non diss�min�es, donc facilement curables, au prix d'un traitement simple.
Ainsi, des campagnes de d�pistage de masse et gratuit de certains cancers, tels que le cancer du sein, � l'instar de celles qui ont �t� men�es dans de nombreux pays et dans 23 d�partements fran�ais, mais jamais � Paris, doivent permettre d'�viter de nombreux d�c�s (par exemple jusqu'� 30 % de d�c�s dus au cancer du sein).
2�) Cancer et sant� publique : un d�sengagement collectif.
Face � ce fl�au au quotidien, comment r�agissent la population et les pouvoirs publics ?
Paradoxalement, ce fl�au est appr�hend� par la population avec un certain fatalisme et il est g�r� par les pouvoirs publics avec une passivit� certaine. Les causes de ce d�sengagement collectif sont multiples. J'en vois pour ma part au moins 3.
Dans l'opinion publique, le cancer est souvent consid�r� comme une fatalit� de l'�ge avanc�, un m�canisme naturel qui pr�lude � une mort in�luctable � laquelle il faut se r�signer quand on est vieux. Redisons-le, ce concept est faux : si la fr�quence de la maladie augmente avec les ans, le cancer frappe tous les �ges et il est la cause la plus fr�quente de d�c�s pr�matur�s.
Dans l'inconscient collectif, le mythe du cancer - qui lui-m�me avait succ�d� au d�but du si�cle aux mythes de la l�pre, de la peste, de la syphilis et de la tuberculose - a �t� supplant� par celui du SIDA. C'est le SIDA qui symbolise aujourd'hui la punition du ciel, la mal�diction du destin qui p�se sur nous et sur laquelle chacun cristallise son angoisse existentielle.
Enfin, la politique de l'autruche est sans doute favoris�e par une confiance excessive dans la science et la recherche.
Ce n'est pas qu'il ne faille pas avoir confiance dans la m�decine qui fait des progr�s �poustouflants. Aujourd'hui, nous sommes capables de gu�rir un cas de cancer sur deux, ce qui est extraordinaire si l'on pense que, il y a quelques dizaines d'ann�es, nous n'�tions capables d'en gu�rir qu'un cas sur vingt.
Mais, dans les ann�es quatre-vingt, on avait d�j� la quasi-certitude que le cancer serait vaincu avant la fin du si�cle.
Quand on participe aujourd'hui � un grand congr�s international sur le cancer, on se trouve invariablement en proie � deux ordres de sentiments contradictoires : la fiert� et l'espoir, mais aussi la modestie et le doute. Fiert� et espoir devant la formidable perc�e dans la connaissance des m�canismes intimes de la vie et des d�r�glements cellulaires qui aboutissent au cancer. Modestie et doute, devant l'extraordinaire complexit� de ces m�canismes, et la multiplicit� des cibles � atteindre.
Personnellement, je reste un chercheur optimiste, persuad� qu'une voie va �tre trouv�e en dehors des sentiers o� tous s'engouffrent aujourd'hui et qu'un bouleversement d�cisif dans le traitement des cancers surviendra dans un avenir raisonnable.
Mais en attendant ?
3�) Cancer et politique institutionnelle de sant� publique : un bilan d�cevant.
Les malades et anciens malades qui se sont exprim�s lors des �tats g�n�raux du cancer sont unanimes pour constater que la prise en charge m�dico-sociale du cancer est aujourd'hui inadapt�e.
Force est de reconna�tre que les actions entreprises par les acteurs institutionnels de la sant� publique sont disparates et dispers�es, et que la lutte contre le cancer n'a pas b�n�fici� � ce jour de moyens suffisants.
Le D�partement de Paris.
La lutte contre le cancer et le suivi des anciens malades sont des obligations l�gales du D�partement de Paris, selon les termes m�mes de la loi du 19 d�cembre 1963, mais le D�partement de Paris n'a consacr� en 1997 au cancer que 1,85 millions de francs en charges courantes pour l'entretien de mat�riels, et 5,5 millions pour l'activit� de consultation en canc�rologie des 5 centres m�dico-sociaux d�partementaux, activit� d'ailleurs faible puisque seulement 6.500 consultations sont r�alis�es annuellement.
Dans le domaine des grandes actions collectives, le D�partement de Paris participe � la collecte du verre en faveur du Comit� de Paris de la Ligue nationale contre le cancer, et � la Journ�e nationale de d�pistage du m�lanome. C'est peu.
La R�gion d'Ile-de-France, qui n'a pas d'obligation l�gale en mati�re sanitaire, ne prend aucune part dans la lutte contre le cancer.
La C.P.A.M. de Paris, qui est li�e au D�partement par une convention cadre et trois conventions sp�cifiques, apporte au D�partement, en faveur du cancer une contribution annuelle royale de 0,5 million de francs, soit dix fois moins que pour les maladies sexuellement transmissibles hors S.I.D.A.
Et l'�tat ?
L'Etat n'a jamais r�ussi � d�velopper une politique de sant� publique � l'�gard du cancer. L'effort national de pr�vention du cancer a �t� en 1998 de 315 francs par habitant, alors que la consommation annuelle de soins m�dicaux est de 12.000 francs par habitant.
Dans le m�me temps, l'�tat empoche chaque ann�e 60 milliards de francs de taxes sur le tabac, dont il n'a revers� en 1998 que 23 millions en faveur de la lutte anti-tabagique, c'est-�-dire un demi-milli�me des recettes !
4�) Cancer et missions de sant� publique : r�le des structures de soins et des associations caritatives.
Comment pallier le vide laiss� par la carence des pouvoirs publics ?
Ce sont les structures soignantes et les associations caritatives qui assurent aujourd'hui, autant que faire se peut, les missions de sant� publique � l'�gard du cancer.
Les structures de soins, publiques et priv�es, dispensent aux malades des traitements g�n�ralement de bonne qualit�. Mais pour combien de temps encore ? Car m�me en canc�rologie les �quipes subissent de plein fouet les cons�quences des restrictions en personnels et en budget impos�es par une politique de ma�trise des d�penses de sant� conduite sans une v�ritable �valuation pr�alable des moyens et des besoins.
Ce sont pourtant les m�decins et les personnels soignants qui, aujourd'hui, dispensent aux patients l'essentiel de l'information et le soutien psychologique indispensables.
Mais les personnels sont d�bord�s et souvent dans l'incapacit� d'accorder � chaque patient le temps d'�coute tant r�clam�. Ils sont d'ailleurs peu form�s � la psychologie en g�n�ral et � la psycho-oncologie en particulier. Et l'on sait aussi que certains centres sont des usines d�shumanis�es, dans lesquelles le patient est ballott�, et ne revoit jamais deux fois de suite le m�me m�decin et se sent r�duit � la dimension d'un num�ro de dossier.
Les m�decins g�n�ralistes et sp�cialistes lib�raux jouent �galement un r�le capital dans la prise en charge globale des patients atteints de cancer. Mais ils sont eux aussi submerg�s par leurs t�ches.
Et les psychologues, me direz-vous ? Parlons-en !
J'ai lu, comme vous, dans la presse de septembre dernier que la R.A.T.P. avait embauch� une �quipe de 12 psychologues cliniciens � pied d'?uvre sept jours sur sept, vingt quatre heures sur vingt quatre, pour faire face au stress des agents apr�s une agression dans le m�tro. Le budget annuel de cette cellule sp�cialis�e (Institut d'accompagnement psychologique post-traumatique et de recherche) est de 7 millions. C'est bien.
Mais je reste r�veur. Savez-vous que l'ensemble des services de canc�rologie de l'AP-HP dispose de moins de 10 psychologues au total, alors que l'AP-HP est consid�r�e comme le plus grand centre anti-canc�reux d'Europe ?
Songez que le service de canc�rologie de l'h�pital Tenon que je dirige, qui accueille 2.400 nouveaux malades atteints de cancer par an, dont certains s�journeront dans une unit� de greffe de moelle pendant trois semaines totalement isol�s du monde ext�rieur, dispose en tout et pour tout d'une seule psychologue, et encore � 3/4 de temps ! Et je ne parle pas du stress des personnels, bien seuls aussi, et que l'on ignore totalement.
Restent enfin les grandes organisations caritatives et je voudrais citer avant tout le Comit� de Paris de la Ligue nationale contre le cancer et la Ligue nationale contre le cancer. Elles accomplissent un travail remarquable de d�vouement, et partagent leurs efforts entre l'aide � la recherche et l'aide aux malades. Mais leur action repose sur la charit� publique et le b�n�volat, et a donc des limites.
5�) Cancer et politique innovante de sant� publique de la ville : les voies � explorer.
Face � l'immense probl�me de sant� publique pos� par le cancer, que peut donc faire aujourd'hui le D�partement de Paris ?
Une premi�re option serait de renforcer les moyens existants au sein des dispositifs existants.
J'ai entendu exprimer, au cours de la conf�rence de presse de jeudi dernier, qu'il n'y avait pas de hi�rarchie des pathologies, qu'il fallait bien mourir un jour de quelque chose, et que l'effort de sant� du D�partement devait porter en parall�le sur toutes les pathologies dans le cadre des structures conventionnelles de la D.A.S.E.S. Bien.
Mais si l'on fait le bilan des actions de sant� entreprises depuis cinq ans par le D�partement, bilan extr�mement positif dans bien des domaines, on constate par contre que la lutte contre le cancer n'a pas progress� d'un pouce. N'est-ce pas l� une incitation � donner une impulsion nouvelle, � proposer un projet innovant ? Faut-il limiter les actions de pr�vention � l'organisation de journ�es ou d'assises - o�, devant un auditoire venu d�guster un petit four, on lance des phrases qui ne touchent que ceux qui veulent �couter, avant d'�tre dispers�es avec le vent ?
Et ne faut-il pas aussi aller volontairement � la rencontre des gens, � leur contact dans les quartiers ? Je sais que toute initiative nouvelle, m�me g�n�reuse, risque de se heurter � l'inertie ambiante, � des obstacles de proc�dure, � des r�sistances collectives ou individuelles aux motivations parfois ambigu�s. Mais cela ne vaut-il pas la peine d'�tre tent� ?
Une seconde option serait de reproduire dans le cadre de la lutte contre le cancer l'exemple de la lutte contre le S.I.D.A. qui est infiniment mieux structur�e.
La collectivit� parisienne
a mobilis� contre le S.I.D.A. et la toxicomanie, en 1998 plus de 33 millions de francs, dispens�s sous des formes vari�es : financement de campagnes de communication grand public (2 millions de francs) ; financement des trois CIDAG d�partementaux (2,35 millions de francs) ; cofinancement du dispositif d'aide-m�nag�re et de garde-malade, et du service de portage des repas (3,3 millions de francs) ; subventions � des associations diverses (16 millions de francs) etc.
La R�gion - dans le cadre du contrat de plan �tat/R�gion 1994 - avait d�j� engag� en 1998, 60 millions de francs sur les 100 millions de francs pr�vus en investissement pour le logement de malades atteints de S.I.D.A. et de toxicomanes : appartements de coordination th�rapeutique, et appartements relais.
L'�tat apporte des centaines de millions dans la lutte contre le S.I.D.A. sous des formes vari�es : Programme national de recherche S.I.D.A.(240 millions de francs), contrats de Plan, financement direct de campagnes t�l�vis�es par le Minist�re des Affaires sociales etc.
Qu'il soit bien clair qu'� aucun moment nous ne demandons ou ne demanderons que des moyens consacr�s � la lutte contre le S.I.D.A. soient red�ploy�s en faveur de la lutte contre le cancer, m�me si depuis trois ans la mortalit� et la morbidit� du S.I.D.A. diminuent spectaculairement en France.
Les efforts consacr�s par les diff�rents acteurs de la sant� publique en faveur du S.I.D.A. sont d'autant plus justifi�s que le S.I.D.A. frappe des sujets jeunes et qu'il existe une prophylaxie � son encontre, et ils doivent �videmment �tre poursuivis et soutenus.
Loin de nous toute vell�it� de nous livrer � des surench�res entre des situations qui m�ritent toutes qu'on leur apporte soutien, r�confort, accompagnement, et espoir.
Notre d�marche est guid�e par le souci de mettre en ?uvre une politique de sant� de la Ville efficace, coh�rente, et adapt�e � tous les enjeux sanitaires de ce 21e si�cle. A cet �gard, il nous appara�t qu'il est non seulement de la comp�tence l�gale mais du devoir du D�partement de Paris d'apporter des moyens ad�quats � la lutte contre le cancer.
Une troisi�me option est de concevoir, avec les autres acteurs de la sant� publique, un outil innovant de politique de sant� publique de la Ville.
C'est la voie dans laquelle nous nous sommes engag�s, en proposant la cr�ation d'une "Agence cancer de la Ville de Paris" (A.C.V.P.).
Et je vous remercie, Monsieur le Pr�sident, d'avoir imm�diatement souscrit � ce projet lorsque je vous l'ai pr�sent�, de l'avoir soutenu avec enthousiasme, et permis qu'il prenne jour.
6�) L'agence cancer de la Ville de Paris.
Organigramme de l'Agence.
L'Agence est plac�e sous l'autorit� du Maire de Paris, Pr�sident de l'Agence, et administrativement rattach�e � la Sous-direction de la Sant� de la D.A.S.E.S.
Elle est g�r�e au niveau central par un Directoire, constitu� d'un pr�sident d�l�gu� et de 4 autres membres de droit : le Directeur de la D.A.S.E.S., le Directeur de la sant� de la D.A.S.E.S., l'Adjoint au Maire charg� de la sant�, et l'Adjoint au Maire charg� des affaires sociales et de l'A.P.-H.P.
Je tiens � cette occasion � remercier tout particuli�rement Mme CRAMEIX, Directeur de la sant� de la D.A.S.E.S. et M. MOREAU, Directeur de la D.A.S.E.S. pour leur aide pr�cieuse et leur participation active � l'�laboration du projet. Ils m'ont en particulier accompagn� en personne, avec des membres du Cabinet du Maire, au cours de visites destin�es � s�lectionner les futurs sites de l'Agence.
L'Agence sera pourvue d'une structure centrale de pilotage et de " comptoirs d'accueil et de suivi ", qui sont des structures de proximit� sur le terrain.
Missions de l'Agence.
La structure de pilotage central
, constitu�e de m�decins et de personnels m�dico-administratifs, a pour missions de proposer, impulser, piloter, coordonner, f�d�rer - en partenariat �troit avec tous les acteurs de sant� impliqu�s, institutionnels, lib�raux et associatifs :
- Des campagnes d'information et de pr�vention de masse.
Ces campagnes d�clineront en particulier des th�mes concernant les m�faits du tabagisme, de la consommation excessive d'alcool, de l'irradiation solaire incontr�l�e ou de certains facteurs alimentaires.
- Des campagnes de d�pistage de masse et gratuit de certains cancers : cancer du sein, cancer du col ut�rin, cancer colo-rectaux, m�lanome malin, et, dans un registre totalement novateur, cancer du poumon (qui est aujourd'hui le cancer le plus meurtrier chez l'homme).
- Des actions en faveur de l'humanisation des structures de soins, de la reconnaissance de la douleur et son soulagement, d'un meilleur accompagnement de fin de vie.
En coordination avec les services hospitaliers et les grandes organisations caritatives, l'A.C.V.P. peut apporter sa contribution dans ce domaine : par exemple en formant les psycho-oncologues, en participant � la coordination des intervenants et au d�cloisonnement du syst�me sanitaire et social ou en suscitant des subventions cibl�es.
- Des actions de soutien � des programmes de recherche �pid�miologique et clinique susceptibles de b�n�ficier directement aux Parisiens : pollution et cancer, registre des cancers etc.
Les comptoirs d'" accueil et de suivi ".
Ces structures de proximit� seront implant�es, selon les possibilit�s locales, dans des �tablissements m�dico-sociaux existants (par reconversion partielle), des �tablissements hospitaliers (hors l'environnement imm�diat des centres de soins sp�cialis�s, pour pr�server leur autonomie), des annexes de mairie d'arrondissement ou des locaux de quartier.
Chacun de ces " comptoirs " sera anim� par un personnel administratif, des assistantes sociales, des psychologues. Les missions de ces comptoirs d'" accueil et de suivi " sont :
- de mettre en ?uvre sur le terrain les actions impuls�es par la structure de pilotage central ;
- d'assumer des actions m�dico-sociales directes en faveur des Parisiens.
Ces missions sp�cifiques sont :
- d'informer et d'orienter les patients et leur entourage ;
- de leur apporter un soutien psychologique � toutes les �tapes ;
- de leur apporter une aide contre l'exclusion sociale et �conomique ;
- et de favoriser la r�insertion.
Les psychologues organiseront et animeront aussi des " groupes de parole ".
Ces comptoirs seront �galement des bases op�rationnelles pour une aide au maintien � domicile : des " auxiliaires de vie " seront recrut�s � cet effet.
Les comptoirs auront � leur disposition divers supports et distribueront notamment des plaquettes d'information et d'�ducation � la sant� ; et un guide, qui a �t� r�dig� conjointement avec le Comit� de Paris de la Ligue nationale contre le cancer, et qui sera �dit� conjointement avec lui avant la fin de l'ann�e. Cette documentation sera par ailleurs largement distribu�e dans les centres de soins, les cabinets m�dicaux et les mairies.
Le premier comptoir sera implant� d�s le premier trimestre 2000 � l'h�pital Rothschild, et s'int�grera parfaitement � la nouvelle vocation de cet h�pital ouvert sur la ville, � c�t� du centre d'accueil et d'orientation ,d'une part, et de la plate-forme de g�rontologie, d'autre part. Trois autres comptoirs seront ouverts au cours de l'ann�e 2000 puis quatre autres en 2001 pour couvrir l'agglom�ration parisienne.
Bien entendu, l'Agence :
- signera des contrats de partenariat avec le Comit� de Paris et la Ligue nationale contre le cancer, la C.P.A.M., l'A.P.-H.P., les �tablissements publics et priv�s, les m�decins lib�raux et tous les acteurs de sant� impliqu�s ;
- disposera d'une permanence t�l�phonique et d'un site internet ;
- s'appuiera sur les supports logistiques de la communication mis � sa disposition par la DGIC de la Ville de Paris.
Le budget pr�visionnel pour l'an 2000 est de 10 millions de francs, sur lesquels 6 millions de francs sont d'ores et d�j� allou�s, et l'Agence devrait �tre op�rationnelle d�s le premier semestre du mill�naire.
Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, les Parisiens sont in�gaux face � la prise en charge du cancer. L'Agence cancer de la Ville de Paris contribuera � r�duire ces in�galit�s.
Le cancer est un immense d�fi de sant� publique : � l'aube du 21� si�cle ; osons relever le d�fi � l'�chelle de la Capitale, et que notre action soit un mod�le et un symbole pour toutes les m�tropoles.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Paris-Libert�s" et "Rassemblement pour Paris").
M. LE PR�SIDENT. - Merci, Monsieur IZRAEL.
La parole est � Mme CAPELLE.
Mme Liliane CAPELLE. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, j'aborderai diff�rents termes relatifs � la sant� en me basant sur votre communication "Paris Capitale Sant�", qui vise � faire le point sur l'ensemble des actions men�es par la Ville en mati�re de sant�, mais �galement � l'occasion de deux d�lib�rations : la premi�re ayant trait aux r�seaux de proximit�, la seconde ayant pour objet la signature d'une convention type entre le D�partement, la Commune de Paris et des associations � but caritatif ou humanitaire relative aux prestations effectu�es par la D.A.S.E.S. au b�n�fice des personnes en situation de pr�carit�.
Votre communication est pr�sent�e sous la forme d'un catalogue extraordinaire qui fournit moultes actions dont vous prenez la peine de nous signaler qu'elles d�passent le cadre strict des comp�tences de notre Ville et du D�partement, et qui sont ainsi align�es les unes � la suites des autres.
Dans ce catalogue extraordinaire, chacun pourrait y piocher ce dont il a besoin, pour autant sa lecture nous a laiss�s relativement circonspects. Au chapitre "Sant� � l'�cole", par exemple, vous nous annoncez 42.000 examens m�dicaux, 63.400 bilans visuels et 52.400 bilans auditifs, puis il est question d'une r�duction de 40% des grossesses non suivies, quelques chiffres jet�s � la suite les uns des autres, sans �l�ment de comparaison, quelques pourcentages dont on ignore � quoi ils se rapportent, un �talage disparate de chiffres et d'actions dont il est souvent bien difficile d'�valuer l'ampleur.
C'est bien l� la caract�ristique g�n�rale de votre communication.
Par ailleurs et pour utiliser un barbarisme, je dirais que cette communication n'est en rien "probl�matis�e". Aucune perspective, aucune priorit� n'est d�gag�e , aucune r�f�rence � la politique de sant� des institutions, aucune mention apparente de l'articulation de vos actions avec les r�seaux de sant� publique n'est clairement mentionn�e.
Vous vous targuez � maintes reprises de l'avance de la collectivit� parisienne sur toutes les actions en ce qui concerne les questions du SIDA et autres M.S.T., la tuberculose, le saturnisme, la toxicomanie oubliant qu'une ville comme la n�tre, parce qu'elle est Paris, la plus grande ville de France, la Capitale, pr�sente une �quation unique sur tous ces sujets et qu'il est de ce fait bien naturel que notre collectivit� ait eu � s'en saisir plus vite que d'autres.
Pour autant, les instances parisiennes ont �t� loin d'�tre exemplaires sur ces sujets. Elles se sont souvent content�es d'une vision et d'actions parcellaires tardives ou � courte vue.
Je rappelle que le S.I.D.A. est la premi�re cause de mortalit� chez les 35-40 ans et qu'un quart des personnes contamin�es par le V.I.H. sont parisiennes. Pendant plusieurs ann�es, nous avons d� intervenir sur ce sujet douloureux notamment en 1996 alors que Paris �tait la ville la plus touch�e d'Europe, il n'y avait toujours pas de programme d'ensemble sur cette question, aucun v�ritable projet alliant les malades, les r�seaux de soins et les associations, un nombre d�risoire d'appartements th�rapeutiques (69 places en 1996, 154 seulement en 1997) et pourtant, cette maladie s�vissait depuis plus de dix ans.
M�me remarque concernant la lutte contre le saturnisme infantile. Le suivi des enfants au sein des P.M.I., c'est tr�s bien, mais la Ville de Paris a beaucoup trop tard� en ce qui concerne le traitement du b�ti contamin� alors que nous l'avions r�clam� � maintes reprises sans �tre entendus.
Vous soignez uniquement les cons�quences et avez laiss� de c�t� le traitement des causes. Combien de familles ayant un enfant ou plusieurs atteints de saturnisme attendent-elles encore un logement d�cent ? Elles sont toujours dans leur appartement ou dans des h�tels minables qui co�tent � la collectivit� des sommes �normes et dont les conditions de vie sont inacceptables et indignes !
Pour finir sur ce dossier, je tiens � r�it�rer notre demande d'un d�pistage syst�matique du b�ti contamin� � Paris. C'est bien l� la seule politique qui nous permettra d'�radiquer les risques d'intoxication au plomb.
Autre exemple s'il en �tait besoin en ce qui concerne la lutte contre la d�pendance, les conduites � risques et plus pr�cis�ment encore la toxicomanie, puisqu'il en est question dans votre communication, nous avons eu plusieurs fois l'occasion de vous alerter dans cette enceinte sur le risque qu'il y avait � trop concentrer sur les arrondissements populaires de l'Est parisien les centres d'accueil pour toxicomanes d'autant plus que, depuis l'apparition de la fili�re du Subutex, ces centres re�oivent les toxicomanes les plus d�socialis�s, les plus pr�caires et les plus � risques.
Rien � faire ! Vous n'avez toujours rien entrepris pour les r�partir de part et d'autre de la Capitale, ce qui est un non-sens parce que tout le monde sait que pour aider ces publics, il faut les sortir des circuits et milieux dans lesquels ils naviguent habituellement et qu'il faut leur �viter toute promiscuit� afin de ne pas �tre soumis � la tentation de "retomber" un jour, et donc �viter d'avoir dans quelques quartiers trop circonscrits une trop forte concentration de ce type de public, le tout au milieu d'une population elle-m�me fragile parce que souvent plus d�munie.
Sur ce dossier de la prise en charge de la toxicomanie � Paris, il y a donc encore beaucoup de chemin � faire.
Nous en sommes convaincus.
J'en viens � pr�sent � ce qui concerne les r�seaux de proximit�.
Les r�seaux de sant� et de proximit�, le d�veloppement des principes de prise en charge globale auraient �t� mis en place � votre demande, dites-vous. Belle mani�re de r�cup�rer le travail des autres ! Vous n'avez fait en r�alit� qu'appliquer les principes qui ont �t� pos�s � l'occasion du d�bat sur l'exclusion et donc la logique d'organisation, de r�seaux de soins et de soutien autour des personnes en difficult� avec notamment la mise en place des permanences d'acc�s aux soins dans les h�pitaux.
Le Gouvernement a, en effet, souhait� l'instauration de ces permanences � double vocation : une vocation sanitaire, une vocation sociale pour guider les personnes les plus d�munies dans la reconnaissance de leurs droits, dans deux domaines au moins ; je dirai que l'on est encore tr�s loin de la r�alit� et vous dites : "Il est indispensable de faciliter le suivi des grossesses notamment pour les femmes les plus d�munies ". Comment ne pas �tre d'accord avec vous, Monsieur le Pr�sident ? Mais ensuite quel suivi ? Les structures d'accueil pour les jeunes m�res, parfois m�me les tr�s jeunes m�res, manquent cruellement. Une fois qu'elles sont sorties de l'h�pital et qu'elles ne peuvent rentrer chez elles, quels logements leur sont propos�s ? Elles sont d�sempar�es car souvent seules � assumer ce nouveau r�le de m�re. Il faudrait qu'elles soient aid�es et donc accueillies dans des petites structures o� leurs enfants et elles b�n�ficieraient d'un accompagnement social et m�dical.
Je reviens � la m�decine scolaire. Vous nous dites que Paris est la seule collectivit� � prendre en charge ce probl�me. C'est bien, mais si l'on prend une d�cision, il faut se donner les moyens de mener � bien les actions. Un nouveau mod�le de dossier m�dical informatis� est certainement indispensable, mais si le nombre de m�decins scolaires n'est pas consid�rablement augment�, cela ne sera qu'un coup d'�p�e dans l'eau !
Beaucoup de chiffres, beaucoup d'�talage, mais gu�re de directions et de vision � long terme. Voil� ce que je dirai en conclusion. Je vous remercie de votre attention.
M. LE PR�SIDENT. - M. BEDOSSA a la parole.
M. Adrien BEDOSSA. - Monsieur le Pr�sident, la communication que vous venez de faire sur " Paris Capitale sant� " est tr�s int�ressante. Elle est bien faite, et les services comp�tents des diff�rents �tablissements relevant directement de la Ville de Paris, notamment de ses pr�rogatives en mati�re de sant� publique doivent en �tre remerci�s.
C'est un excellent document, mais il n'�voque que des actions publiques, parapubliques, actions qu'exerce la Ville de Paris en tant que collectivit� locale.
Ce qui manque quelque peu � ce document, - vous y avez certes fait allusion ce matin dans votre derni�re intervention, mais tr�s l�g�rement - c'est au moins le rappel que coexistent � Paris une m�decine publique, subventionn�e, et aid�e, et 15.000 professionnels lib�raux, gr�ce auxquels les missions essentielles de la sant� des parisiens sont assur�es.
Quinze mille professionnels lib�raux appartenant aux 18 professions de sant�, qui pratiquent avec talent et d�vouement, un exercice quotidien de pr�vention, de surveillance et de soins, � la satisfaction quasi g�n�rale de tous leurs patients.
Quinze mille professionnels lib�raux qui, au lieu d'�tre encourag�s et bien utilis�s, comme je vais vous le proposer, subissent depuis des ann�es des atteintes � leur exercice, des contraintes financi�res qui ne prennent aucunement en compte l'augmentation des besoins en sant� des Parisiens, dont je vous rappelle que la dur�e de vie augmente de un an tous les quatre ans. 15.000 professionnels lib�raux qui sont r�cemment descendus dans la rue pour d�noncer la mise en place d'une m�decine �tatique, voire d'une nationalisation rampante.
Face � cette population m�dicale, comp�tente, d�vou�e, la Ville aurait pu s'engager dans la mise en place d'une collaboration fructueuse, entre ses structures publiques et la m�decine de ville.
Plusieurs de leurs responsables r�vent de mettre en place, un jour, une politique de r�seaux ou de fili�res - vous l'appelez comme vous voulez - qui permette de rendre plus efficace les objectifs de sant� publique (la lutte contre la pr�carit�, l'aide aux handicap�s, le traitement et la pr�vention des suicides). Qui, mieux que ces 15.000 professionnels, peut comprendre les devoirs qu'il faut assumer pour subvenir aux besoins de tous ceux qui souffrent et angoissent ?
Ils sont aux premi�res loges de la souffrance m�dicale et psychique, de la pr�carit� sous toutes ses formes, de la solitude dramatique, des ravages des drogues, du tabac, de l'alcool, etc.
Qui, mieux que ces 15.000 professionnels, conna�t les pathologies comme le cancer, la tuberculose ou les maladies cardio-vasculaires ?
L'heure est � la mise en place de r�seaux ou de fili�res. Organis�s en r�seaux autour d'une pathologie (tuberculose, cancer, pr�carit�, maladies sexuellement transmissibles, SIDA), en liaison avec la Ville, ces professionnels peuvent constituer des associations de prise en charge de ces maladies.
Dans le sud de Paris, je suis membre d'une association qui s'appelle " R�seau Ville-H�pital Rive gauche ". Cette association priv�e regroupe 270 professionnels travaillant autour de la prise en charge du SIDA et des h�patites C. Cette association, qui ne re�oit comme seule subvention de la Ville qu'une somme de 120.000 F comme indemnit� compensatrice de loyer, est pr�sid�e par un m�decin, Anne VELLAY, qui a imagin�, manifestement, un tr�s grand syst�me. Cette association, o� je n'ai rencontr� que des professionnels d�vou�s et de talent, re�oit les malades au sortir de l'h�pital, sur appel direct de l'h�pital, et les assume compl�tement. Ne pourrait-on pas construire d'autres r�seaux de ce type autour d'autres pathologies, autour de la protection maternelle et infantile, de la maladie cardio-vasculaire ? Une autre profession assure dans Paris une mission essentielle ; c'est celle des infirmi�res et des infirmiers, au secours des personnes �g�es, des personnes vivant isol�es dans leur appartement et qui ont beaucoup de besoins. Pourquoi n'imagine-t-on pas la cr�ation d'un r�seau de soins autour des personnes �g�es en s'appuyant sur ces syst�mes d'infirmiers lib�raux ?
Pour que ces associations vivent et cr�ent un r�seau efficace, il suffirait que la Ville mette � leur disposition une secr�taire, une permanence t�l�phonique et une petite informatique. Cela ne co�terait pas cher � la profession, et cela permettrait de r�pondre sans cesse aux besoins croissants des personnes �g�es et isol�es.
Il s'agit l� d'un gisement d'�conomies consid�rable, avec un co�t minime de fonctionnement et un retour sur investissement important.
Ces 15.000 professionnels mettent � la disposition des Parisiens et des Parisiennes leur d�vouement, leurs connaissances. Ils sont aussi les meilleurs agents recruteurs de l'AP-HP qui, malheureusement, ne les conna�t que peu lorsque les chefs de services, ici ou l�, se donnent la peine d'�tablir des relations professionnelles positives et suivies...
Le rapport que vous pr�sentez, Monsieur le Pr�sident, est r�dig� par un de vos adjoints qui est une personnalit� �minente du syst�me. C'est l'un des meilleurs sp�cialistes de l'AP-HP. C'est un merveilleux coll�gue, mais je crois lui avoir dit qu'il oublie un peu, de temps en temps, peu ou prou, le d�vouement et la comp�tence de ses confr�res de ville.
La carte " Paris Sant� " que nous avons cr��e en 1986, a �t� faite pour permettre la constitution d'un r�seau sp�cifique de 120.000 Parisiens, qui sont dans la g�ne et l'incertitude, afin de les s�curiser dans leur situation de pr�carit� et de leur garantir des soins de qualit�.
Ceci a �t� obtenu, notamment gr�ce � la participation de tous les professionnels de sant�.
Ce r�seau n'a donn� lieu � aucune enqu�te statistique en mati�re d'�pid�miologie ou de situation sociale. Je suis s�r qu'il s'agit l� d'une source de renseignements consid�rable et certain que d'autres r�seaux utilisant la comp�tence et le d�vouement de ces 15.000 professionnels de sant� peuvent �tre mis en place. Beaucoup de besoins se font jour dans une grande ville comme Paris. Les handicap�s, la n�cessaire intensification de la m�decine scolaire jusqu'� l'adolescence, la pr�vention du suicide, le d�pistage et la prise en charge des cancers, la pr�vention et le traitement de la maladie cardio-vasculaire, la maladie allergique, la m�decine de l'environnement et les maladies du mal-�tre dans les grandes villes. Ces professionnels attendent du Maire de Paris un soutien, un encouragement beaucoup plus nets. Ils sont les fantassins d'une politique de sant� plus pr�sente, plus humaine, plus disponible.
Ils sont � la disposition des parisiens 24 h/24 alors que les �tablissements que vous d�crivez ne sont ouverts que de 9 heures � 12 heures et de 14 heures � 17 heures, cinq jours par semaine.
Mes amis les docteurs Olivier AYNAUD et Bernard HUYNH, responsables de l'Union r�gionale des M�decins Lib�raux, ont fait des propositions pour recycler des dispensaires de la Ville de Paris. Certains d'entre eux ont ferm�, d'autres v�g�tent, alors qu'ils peuvent parfaitement constituer des t�tes de r�seau dans les quartiers o� ils sont install�s.
Ces professionnels de sant� ne demandent pas de subventions, ne r�clament pas de statut ou davantage. Ils ont simplement besoin de la compr�hension et de l'intelligence des responsables de la Ville de Paris. Il ne faut surtout pas les consid�rer comme des adversaires du service public. Ils veulent provoquer la synergie de toutes les comp�tences au service de la sant� des Parisiens.
Le groupe "UDF et mod�r�s" tient � saluer la tr�s grande comp�tence des professionnels qui exercent au sein des structures et des laboratoires de la Ville de Paris : L.E.P.I., L.H.V.P. Le recrutement op�r� permet de disposer de personnels qualifi�s d'une tr�s grande valeur.
Cependant, je voudrais ajouter trois observations.
La premi�re concerne le d�pistage du saturnisme. Les campagnes syst�matiques et r�p�t�es doivent �tre conduites dans les zones dites sensibles. Ces campagnes sont d'un co�t marginal, compte tenu de l'importance de ce probl�me de sant� publique et de l'exploitation m�diatique et partisane qui est faite de fa�on r�guli�re, j'allais dire r�currente, par une opposition toujours � l'aff�t du sensationnel et du morbide.
Deuxi�mement, concernant les pathologies dues � l'environnement entra�nant notamment les fameuses bronchiolites du nouveau-n�, il me semble qu'il y a l� une action publique � mener et qu'une campagne d'information des associations et des sp�cialistes doit �tre d�velopp�e.
Enfin, sur le SIDA, Monsieur le Pr�sident, la Ville a mis en place une politique volontariste et forte, certes. Cette politique ne peut en aucun cas �tre abandonn�e. Elle ne peut �tre que renforc�e. Mais, s'il faut saluer l'extraordinaire d�vouement des personnes qui militent dans ces associations sp�cialis�es, nous devons aussi r��valuer les objectifs et les r�sultats de ces campagnes, pour que les r�sultats et l'efficacit� de cette politique soient mieux connus des Parisiens.
Je vous remercie, Monsieur le Pr�sident.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Paris-Libert�s" et "Rassemblement pour Paris").
M. LE PR�SIDENT. - Je vous remercie.
Monsieur MANSAT, vous avez la parole.
M. Pierre MANSAT. - Monsieur le Pr�sident, mesdames, messieurs, avant m�me de formuler, au nom des �lus communistes, un certain nombre d'observations sur la communication que vous avez expos�e et sur la politique du D�partement en mati�re de sant�, je voudrais faire une remarque pr�alable.
Vous nous invitez aujourd'hui � d�battre d'une question tr�s importante au moment m�me o� se r�unit, � l'initiative des pouvoirs publics, la conf�rence r�gionale de sant�, � laquelle, je le rappelle, participent avec de nombreux autres acteurs les repr�sentants des collectivit�s territoriales. Personne n'ayant le don d'ubiquit�, Paris ne sera pas, ce matin au moins, repr�sent� � cette conf�rence.
Je n'ose imaginer que le choix d'un tel ordre du jour pour notre Assembl�e d�partementale soit le r�sultat d'un calcul politicien de votre part. En tout �tat de cause, il est l'expression d'une incoh�rence flagrante et d'un refus d'une r�flexion commune et d'une coop�ration, pourtant indispensable, en ce domaine comme, bien s�r, d'autres questions d'ailleurs.
Je reviens maintenant � votre communication.
Vous y dressez un inventaire des actions du D�partement en mati�re de sant�. Les intentions qu'ainsi vous affichez sont, bien s�r, louables m�me si l'on peut noter des manques importants tant du point de vue des questions point�es que des origines suppos�es des maux �voqu�s. J'y reviendrai.
Ces actions n'ont cependant pas de quoi susciter une telle autosatisfaction. Hors les fonds engag�s dans le cadre de la carte "Paris Sant�" en faveur de quelques 136.000 Parisiens, la d�pense par habitant ne d�passe pas 275 francs par an.
A ce propos d'ailleurs, je souhaiterais, Monsieur le Pr�sident, avoir aujourd'hui confirmation que des mesures seront prises, et nous souhaiterions savoir lesquelles, pour que les 14.000 Parisiens n'entrant pas dans le champ de la couverture maladie universelle du fait de leurs revenus sup�rieurs � 3.500 francs mais d'un montant ouvrant droit � la carte "Paris Sant�", continuent � b�n�ficier apr�s le 1er janvier 2000 des m�me droits qu'aujourd'hui.
Mais le plus grand d�faut de votre expos�, d�faut grave, tient � ce qu'il ne donne aucune indication sur les besoins des Parisiennes et des Parisiens. Aucune donn�e n'est ainsi fournie sur l'�tat de sant� r�el de la population et ses �volutions qui ont pourtant fait l'objet de nombreuses �tudes et, dans le m�me esprit, vous ne fournissez aucune �valuation des actions men�es.
Comment, dans ces conditions, juger du bien-fond� de telle ou telle action ? Comment d�gager des priorit�s, en particulier en mati�re de pr�vention, pour une r�elle politique de sant� publique � Paris ?
Quelques exemples. Le d�pistage syst�matique du cancer du sein chez les Parisiennes de 50 � 69 ans. Permettez-moi, Monsieur le Pr�sident, de me r�jouir qu'une telle campagne puisse �tre lanc�e l'an prochain, � Paris. Je n'aurai pas la cruaut� de rappeler les propos tenus ici m�me, il y a moins d'un an, par certains des �lus de votre majorit� qui combattaient de toutes leurs forces cette proposition, d�fendue par les �lus communistes.
Notre action a contribu� � ce que la raison l'emporte. Tant mieux ! Mais au-del� de cette annonce, pouvez-vous nous dire o� l'on en est exactement du processus, quelle part sera prise par le D�partement, notamment pour favoriser les campagnes d'information en direction des femmes concern�es dont on sait que les plus modestes ou celles vivant dans des conditions tr�s pr�caires sont difficiles � joindre et � convaincre de participer � ce d�pistage ? Pouvez-vous nous dire �galement quels moyens budg�taires vous entendez y consacrer ?
Autre exemple : la pr�vention bucco-dentaire. La disparition de l'Institut de prophylaxie dentaire infantile, qu'� l'�poque vous avez, � votre mani�re, l�gitim�e, a de fait marqu� un recul. Elle a, en effet, rompu la cha�ne pr�vention-d�pistage-soins qu'assurait cet �tablissement en faveur des �l�ves d'�coles situ�es dans les quartiers populaires o� l'�tat de sant� dentaire des enfants est plus mauvais qu'ailleurs.
La convention qui a ensuite �t� pass�e entre le D�partement, l'Acad�mie de Paris, la Caisse primaire d'assurances maladie et l'Union fran�aise pour la sant� dentaire a-t-elle permis de redresser la situation ? Vous ne fournissez, bien s�r, aucun �l�ment qui permette d'en juger.
De ce point de vue, nous avons, pour notre part, les plus grands doutes. On peut en effet estimer � 15 % maximum des enfants chez qui on a trouv� des caries ceux qui sont r�ellement soign�s.
Par ailleurs, un dispositif a �t� mis en place par les pouvoirs publics en faveur des jeunes de 15 � 18 ans. Pouvez-vous nous communiquer les premiers r�sultats de cette campagne ?
Il y a l� beaucoup de questions. J'esp�re que nous aurons les r�ponses pr�cises dans la r�ponse aux intervenants.
Je l'ai dit pr�c�demment, l'action du D�partement est insuffisante dans plusieurs secteurs. C'est le cas en ce qui concerne les personnes �g�es. Selon l'Observatoire r�gional de la sant�, il y a � Paris entre 20 et 25.000 personnes �g�es qui habitent dans leur logement, souvent sans confort et qui ne b�n�ficient d'aucune aide alors que leur �tat physique le n�cessite.
Il est, en outre, de notori�t� publique que d'autres Parisiennes et Parisiens �g�s ne peuvent �tre accueillis aujourd'hui en maison de retraite, soit parce qu'il n'y a pas de place, soit parce que c'est trop cher pour eux et leur famille, soit encore parce qu'ils ressentent l�gitimement comme trop inhumaine l'obligation qui leur est faite de quitter la ville et l'environnement dans lequel ils ont toujours v�cu pour aller finir leur vie dans un �tablissement situ� syst�matiquement ou presque � plusieurs dizaines de kilom�tres de la Capitale.
Et puis, quel est le sort des familles qui ont des enfants handicap�s ou des enfants autistes ? Que fait le D�partement pour les aider, pour aider ces familles en butte � des difficult�s insurmontables ?
En m�me temps, la majorit� municipale, on peut le dire et l'affirmer, est fautive, fautive d'insuffisances notoires de par des choix qui nuisent gravement � la sant� des Parisiens.
Ainsi le saturnisme continue de toucher de tr�s nombreux enfants, en particulier dans le Nord et l'Est de la Capitale et si, en 1997 et 1998, un peu plus de 80 logements ont subi des travaux pour isoler les peintures au plomb, on est �videmment loin du compte, tr�s loin du compte, et affirmer cela n'est pas en faire une exploitation m�diatique. C'est bien pointer du doigt la gravit� de la situation.
L'insuffisance de construction de logements sociaux conduit au maintien de nombreuses familles parisiennes dans des logements dangereux pour la sant� des enfants et � entendre les r�ponses qui nous sont syst�matiquement oppos�es sur le sujet, on ne peut qu'�tre effray�. Le recensement syst�matique de la pr�sence de plomb dans les peintures de tous les b�timents publics, en particulier les �coles, n'est visiblement toujours pas achev�. Les deux exemples des �coles du 20e l'ont montr�.
Autre probl�me : le remplacement des canalisations en plomb pour l'eau potable. Nous attendons, Monsieur le Pr�sident, que vous nous indiquiez pr�cis�ment les mesures qu'entend prendre le D�partement pour que soient r�alis�s les travaux dans des immeubles g�r�s par des bailleurs sociaux, pour qu'une information pr�cise et des conseils soient d�livr�s aux propri�taires priv�s et pour que soit acc�l�r� le remplacement des branchements par les compagnies distributrices, car au rythme o� on est � l'heure actuelle, il y en a pour des ann�es et des ann�es.
Et puis, la pollution atmosph�rique est aujourd'hui devenue un probl�me majeur de sant� publique. Toutes les �tudes montrent que la circulation automobile en est la premi�re cause.
Elle entra�ne une augmentation notable des affections respiratoires et notamment des �pid�mies de bronchiolites, qui conduisent chaque hiver des centaines de nourrissons vers les urgences p�diatriques.
Il est d�sormais connu qu'elle est un facteur de risque important pour le d�veloppement du cancer, qui ne saurait (comme vous le dites un peu vite) s'expliquer que par les seuls effets de la consommation de tabac. Or, nous l'avons � maintes reprises soulign�, aucune mesure s�rieuse n'est malheureusement prise � Paris pour r�duire la circulation automobile.
Je le r�p�te aujourd'hui encore, mesurer la qualit� de l'air est une n�cessit� qui, h�las, ne suffit pas pour r�duire la nocivit� de ce que les Parisiens respirent tous les jours.
Et puis, nous pourrions �voquer aussi l'amiante, par exemple. Nous attendons toujours, malgr� maintes promesses, les r�sultats du recensement, notamment, des �tablissements scolaires et l'on d�couvre tous les jours (la semaine derni�re encore) la pr�sence d'amiante ; je parle, par exemple, du lyc�e et du coll�ge Maurice Ravel, dans le 20� arrondissement.
Nous pourrions �voquer aussi le d�pistage des poux. O� en sommes-nous du service qui devait se substituer � l'ancien service pr�fectoral ?
Et puis, vous faites grand cas de la m�decine scolaire. Je suis, pour ma part, membre de plusieurs conseils d'�coles et conseils d'administration de coll�ges d'un quartier assez d�favoris� du 20�, autour de la Porte des Lilas. Il n'y a pas de m�decin scolaire depuis plus d'un an dans ces �tablissements !
Monsieur le Pr�sident, Mesdames, Messieurs, la sant� des populations est un sujet suffisamment important pour que personne ne tente de fuir ses responsabilit�s en se cachant derri�re des affirmations p�remptoires ou derri�re une liste de comp�tences d�volues les uns aux autres et interpr�t�es de mani�re �troite. De notre point de vue, il revient au d�partement de Paris de faire que s'expriment les besoins r�els des Parisiennes et des Parisiens et de les examiner avec s�rieux. Il est du devoir de la collectivit� de contribuer � faire reculer les in�galit�s qui sont particuli�rement criantes en ce domaine.
Paris pr�sente un taux d'allocataires du R.M.I. tr�s largement au-dessus de la moyenne nationale. Toutes les �tudes le montrent, les gens en situation de pr�carit� se font moins soigner que les autres et si la densit� m�dicale est tr�s forte � Paris, elle est tr�s in�galement r�partie. Dans les arrondissements du centre et de l'Ouest parisien, on compte presque 13 m�decins g�n�ralistes pour 10.000 habitants, 40 dans le 8e, mais � peine 8 pour 10.000 habitants dans le 18e. Le m�me ph�nom�ne existe pour les sp�cialistes.
Le D�partement a donc ind�niablement un r�le � jouer pour contribuer � r�duire les in�galit�s dans l'acc�s aux soins en favorisant l'implantation et le d�veloppement des �tablissements publics ou associatifs qui exercent dans les quartiers une m�decine � caract�re social ainsi que des centres de pr�vention. On d�nombre aujourd'hui 13 centres de sant� municipaux. Nous proposons que leur nombre soit multipli� par deux d'ici cinq ans.
De la m�me mani�re, nous souhaitons que soient d�velopp�s les centres d'accueil et de pr�vention de la toxicomanie dot�s de personnels sociaux qui puissent aller � la rencontre des toxicomanes et ainsi favoriser une bonne int�gration de ces populations dans les quartiers.
Egalement, pourquoi ne pas cr�er des maisons de la sant� dans quelques quartiers populaires de Paris ? Dot�es de personnel m�dico-social qualifi�, en nombre suffisant, elles auraient pour mission d'accueillir, d'informer, d'orienter les populations en butte � un probl�me li� � un �tat d�pressif, � l'alcoolisme, � la pr�sence d'un enfant handicap� ou drogu�, d'un parent �g� en difficult�. Ces maisons, dont l'activit� serait �valu�e avant que leur nombre soit �ventuellement accru, pourraient aussi �tre des lieux d'�coute et de conseil pour les jeunes en mati�re de contraception, par exemple. Elles pourraient �galement �tre des lieux d'information et d'�ducation dans tous les domaines sanitaires.
Je voudrais conclure en formulant une derni�re proposition et en regrettant l'image de notre Conseil, o� l'on a une communication mais o� l'on parle devant une Assembl�e restreinte (moins de 50 �lus en s�ance), avec une �coute de votre part modeste...
(Protestations sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris-Libert�s").
... Je parle de M. le Pr�sident du Conseil g�n�ral...
M. Claude LAMBERT. - Donneur de le�ons !
M. Pierre MANSAT. - Non, je ne suis pas donneur de le�ons, je pense qu'un certain respect et une �coute des �lus seraient la moindre des choses.
Je voudrais conclure en formulant une derni�re proposition.
Il s'agirait de la cr�ation par le D�partement d'une structure d'aide � la d�cision des �lus que nous sommes. Elle pourrait r�unir, au plan parisien comme au plan des arrondissements, les acteurs de la sant� dans leur diversit�, quels que soient leur statut et leur domaine d'activit�, y compris les m�decins du travail, les mutuelles, les repr�sentants des usagers et des �lus de toutes les formations repr�sent�es au Conseil de Paris.
De telles instances auraient pour mission de recenser et d'observer les besoins de sant� dans leur �volution, de confronter les points de vue et les exp�riences, d'�valuer les actions en cours. Leur travail nous serait pr�cieux pour d�cider des priorit�s de sant� � mettre en ?uvre � Paris et pour d�gager les moyens financiers n�cessaires.
Vous le voyez, Monsieur le Pr�sident, notre d�marche se situe � l'oppos� de l'inventaire auquel vous venez de vous livrer et qui s'apparente plus � une profession de foi qu'� une analyse s�rieuse des besoins et de l'�tat de sant� de la population parisienne.
Je vous remercie.
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE PR�SIDENT. - Merci. Monsieur MALBERG, volez-vous dire quelque chose ?
M. Henri MALBERG. - Monsieur le Pr�sident, je souhaite la parole une minute pour un rappel au r�glement.
M. LE PR�SIDENT. - Allez-y.
M. Henri MALBERG. - Ce matin, il y a une heure, des personnes dans les tribunes du public ont jet� un papillon dans la salle.
Elles avaient �t� re�ues en d�l�gation par M. BULT� et sont tr�s m�contentes de la rencontre qu'elles ont eue avec lui.
J'�tais � cette rencontre il y a trois jours.
Je sais bien que le r�glement interdit ce genre de manifestation publique. Cela dit, ce n'est pas un crime irr�parable. Il en est de plus graves.
Or, elles ont �t� retenues pendant une heure par vos services, elles sont actuellement au commissariat du 4e et la Ville porte plainte !
Ne trouvez-vous pas que c'est un peu excessif, Monsieur le Pr�sident ?
(Applaudissements sur les bancs des groupes communiste, socialiste et du Mouvement des citoyens).
M. LE PR�SIDENT. - La parole est � M. DELANO�.
M. Bertrand DELANO�. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, d'abord je veux dire mon accord total avec ce que vient d'exprimer Henri MALBERG.
Pour en revenir � notre sujet, c'est donc la premi�re fois dans la pr�sente mandature que nous abordons de mani�re globale le th�me de la sant�. Bien que tardive, l'initiative est donc utile.
Mais, aussi dense soit votre communication, je soulignerai quelques oublis regrettables :
- les an�mies ;
- les carences ;
- ou encore les probl�mes gyn�cologiques qui concernent de plus en plus une population marginalis�e.
Pour le reste, vous n'avez pas manqu�, Monsieur le Pr�sident - et vous avez eu raison - de vous inspirer de la contribution des �lus socialistes pour les Assises de la Sant�, en juin 1999. Je pense en particulier au d�pistage syst�matique du cancer du sein que nous proposions en vain depuis plusieurs ann�es.
Je ne commenterai pas chacun des points que vous abordez, dont quelques-uns d'ailleurs nous semblent aller dans le bon sens : par exemple, la lutte pr�coce contre l'illettrisme ou l'�volution, bien que partielle, de votre discours sur la question de la toxicomanie.
En revanche, le document que vous nous pr�sentez confirme un d�calage regrettable entre la demande sociale et sanitaire et la r�ponse globale que vous proposez.
Sur le plan quantitatif, nous constatons une insuffisance chronique des moyens mis en ?uvre dans un certain nombre de domaines.
Ainsi, pour ce qui concerne la tuberculose, je vous renvoie aux d�clarations de Xavier EMMANUELLI qui, en 1998, s'�tait publiquement inqui�t� de l'augmentation des cas enregistr�s � Paris. Sur 100.000 d�pistages effectu�s dans la Capitale, 50 �taient positifs, soit un niveau 3,5 sup�rieur � la moyenne nationale.
Et pourtant, l'�volution du budget primitif de fonctionnement, entre 1998 et 1999 traduit une stagnation tr�s inqui�tante des moyens affect�s � la lutte contre cette maladie : en 1998, 4.679.000 F, et en 1999, 4.680.000 F.
Plus pr�occupant encore est le constat concernant la protection maternelle et infantile. Dans le budget primitif de 1999, les cr�dits de fonctionnement ont diminu� de 10 %. De plus, les m�decins intervenant dans ce domaine sont moins bien pay�s dans la Capitale que dans les autres d�partements et � cela il y a une explication : vous n'avez jamais appliqu� l'arr�t� minist�riel du 25 f�vrier 1997 qui pr�voyait pr�cis�ment une hausse de l'indice de r�mun�ration de ces personnels.
Je vous demande donc, Monsieur le Pr�sident, de veiller � ce que, sans d�lai, notre D�partement se mette en conformit� avec les dispositions pr�vues.
Au-del� de ces consid�rations budg�taires et financi�res, le retard se v�rifie �galement sur le plan qualitatif en particulier au niveau des infrastructures.
L� encore, je prendrai plusieurs exemples :
- en premier lieu, je rappelle que le taux d'�quipement parisien en �tablissement d'accueil pour les personnes �g�es, toutes structures confondues, est inf�rieur de plus de la moiti� au taux national. Je sais bien, Monsieur le Pr�sident, que vous avez mal r�agi � notre expression d'octobre dernier sur ce sujet mais sachez que nous nous sommes simplement r�f�r�s aux travaux de l'Observatoire r�gional de la sant�, et bien entendu nous tenons � votre disposition les conclusions de cet Observatoire.
Deux autres domaines majeurs, en terme de sant� publique, traduisent un d�ficit structurel regrettable.
Le SIDA : hier on mourait presque � coup s�r de cette pand�mie. H�las, on en meurt encore aujourd'hui, m�me si la science, l'information et la solidarit� ont fait rena�tre l'espoir en redonnant un avenir aux malades.
Sans jamais baisser la garde, il faut donc adapter la r�ponse municipale � une question plus actuelle que jamais, comment vivre avec le SIDA ?
Le monde associatif r�clame davantage de logements relais, structures interm�diaires qui facilitent la r�insertion professionnelle.
En 1998, sur 300 demandes port�es par les associations, 11 % seulement ont pu recevoir une r�ponse favorable.
Mon but n'est certainement pas de pol�miquer sur un sujet qui ne s'y pr�te pas.
De ce point de vue l�, Monsieur le Pr�sident, j'ai entendu ce matin des comparaisons quantitatives qui me paraissent d�plac�es face � la mort, car l'exigence de travailler �videmment doit �tre la m�me, quels que soient les malades, qu'il s'agisse du cancer ou du sida.
Je pense simplement que notre collectivit� doit concevoir son action et son dispositif en tenant compte de l'�volution de la maladie, le SIDA, et des cons�quences sociales qu'elle entra�ne.
Enfin j'aborderai la question de structures de proximit� garante, selon nous, d'une politique sanitaire souple, efficace, et v�ritablement d�mocratique.
En 1989, Paris comptait 15 dispensaires, et dix ans plus tard, il n'existe plus que 6 centres m�dico-sociaux, qui n'assument d'ailleurs pas totalement les missions traditionnelles des anciennes structures.
Ce que vous appelez des r�seaux de sant� de proximit�, montre donc a contrario � quel point la disparition programm�e de ces dispensaires �tait absurde et contraire � l'�volution des besoins.
Aujourd'hui vous demandez un r�tablissement partiel � travers des consultations de diagnostic, et d'orientations gratuites. Tr�s bien, mais l� o� le dispensaire g�rait toute la cha�ne de soins, le sch�ma actuel appara�t morcel�.
Il contraint le patient � diff�rentes �tapes souvent dissuasives surtout pour des personnes en situation de pr�carit�.
Je conclurai, Monsieur le Pr�sident, en regrettant que vous vous refusiez toujours � instaurer un suivi m�dical en milieu scolaire sp�cifiquement consacr� aux effets engendr�s par la pollution.
Or, vous le savez bien, les enfants repr�sentent une population particuli�rement vuln�rable. Nous vous demandons donc une nouvelle fois d'int�grer cette proposition aux choix budg�taires dont nous discuterons le mois prochain. L'enjeu sanitaire est l'un des plus exigeants qui soit, car il implique une action publique suffisamment souple pour int�grer la grande �volution, assez diversifi�e pour r�pondre � la multitude des besoins.
Le Gouvernement donne l'exemple � travers la mise en place de la couverture maladie universelle qui d�s janvier 2000 s'adressera � 6 millions de b�n�ficiaires potentiels.
C'est une mesure ambitieuse, in�dite, r�v�latrice d'une volont� forte de pr�server le lien social.
Chacun, � tous les �chelons politiques et administratifs, doit prendre sa part dans un combat quotidien, qui est aussi celui de l'�galit�, de la coh�sion collective, et de la dignit� individuelle.
Votre communication met en perspective le dispositif existant au niveau parisien mais ce faisant, elle souligne sans doute, malgr� vous, les manques, les retards et parfois m�me les incoh�rences qui, dans ce domaine, apparaissent aussi comme autant d'h�ritages d'une �poque r�volue.
Qu'il vous soit difficile de r�former l'ensemble ne nous surprend pas car, selon nous, cette t�che implique un changement culturel si profond, que l'ex�cutif municipal ne peut et sans doute ne pourra pas en �tre l'initiateur.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
M. LE PR�SIDENT. - Merci. La parole est au Professeur CABROL.
M. Christian CABROL. - Monsieur le Pr�sident, mes chers coll�gues, en tant que m�decin, et en tant qu'�lu du groupe "Rassemblement pour Paris", je ne peux que me f�liciter de la diversit�, de la qualit� et de l'int�r�t des actions de pr�vention et de sant� qui figurent, M. le Pr�sident, dans votre communication dont vous avez trac� les grands objectifs et les r�alisations, et qui ?uvrent vers une meilleure qualit� de la vie des Parisiens, avec un effort plus particulier en faveur des plus d�munis.
Statistiquement, il faut le savoir, Paris est la ville de France, voire m�me d'Europe, la mieux m�dicalis�e, celle qui b�n�ficie le plus des avanc�es scientifiques, technologiques et m�dicales.
Certains indicateurs le prouvent : les Parisiens ont une long�vit� sup�rieure � la moyenne nationale et le taux de suicide y est le plus bas. Evidemment, tout n'est pas parfait et les probl�mes sanitaires et sociaux sp�cifiques aux grandes m�tropoles et � la vie urbaine se retrouvent � Paris.
J'ai appr�ci� l'effort d'adaptation des services m�dico-sociaux de la D.A.S.E.S. pour r�pondre aux besoins de la population parisienne, dans toute sa diversit�, sous l'impulsion du professeur Claude GRISCELLI.
Je suis particuli�rement sensible au d�veloppement du travail en r�seau, avec les acteurs de sant� institutionnels, h�pitaux publics, h�pitaux priv�s � but non lucratif, services associatifs, m�decins lib�raux, pour favoriser l'acc�s aux soins et � la sant� des plus d�favoris�s.
Il faut aussi saluer l'implication des �quipes itin�rantes dans la lutte contre la tuberculose, les actions de pr�vention des conduites � risques aupr�s des jeunes et � l'attention port�e � la lutte contre le tabagisme des Parisiennes qui est cause d'une mortalit� par cancer sup�rieure � la moyenne nationale.
J'exprime aussi mon accord et mon soutien au professeur Claude GRISCELLI adjoint � la sant� dans son projet d'�largissement des actions de pr�vention et d'aide aux maladies � d'autres pathologies que le SIDA car, dans mon esprit, il ne peut �tre question d'une quelconque hi�rarchisation de la maladie, comme l'a dit d'ailleurs M. DELANO�, mais d'un n�cessaire engagement de la Municipalit� d'aider dans la mesure de ses comp�tences et de ses moyens toutes les personnes atteintes de maladies graves et invalidantes.
Comme vous l'avez annonc�, M. le Pr�sident, de nouvelles actions de lutte contre le cancer, notamment celles propos�es par le professeur Victor IZRAEL en partenariat avec tous les acteurs de sant� concern�s ne peuvent que rencontrer une adh�sion unanime puisque la cr�ation de l'agence Cancer de la Ville de Paris participe � l'humanisation des conditions d'accueil des malades du cancer.
Mais, pour ma part, j'insisterai plus particuli�rement sur trois points.
Tout d'abord, les actions de pr�vention des maladies cardio-vasculaires. Vous comprendrez ais�ment qu'en �tant engag� pendant toute ma vie professionnelle dans ce domaine, j'y souscrive enti�rement et je suive leur �valuation avec attention.
On a dit tout � l'heure que la moiti� d'entre nous souffrira du cancer et qu'un sur 4 d'entre nous en mourra. Mais pratiquement, nous tous avons souffert ou souffriront de maladies cardio-vasculaires et pr�s d'un sur trois vont en mourir, que ce soit d'une maladie cardiaque proprement dite troubles du rythme, de maladies vasculaires c�r�brales ou d'hypertension art�rielle � un certain degr�.
Les maladies cardio-vasculaires, en dehors de cette mortalit� dramatique, entra�nent des complications qui alt�rent significativement la qualit� de la vie, d'o� l'int�r�t d'une pr�vention tr�s s�rieuse visant � supprimer les causes de ces affections.
En premier lieu, le tabac. A ce sujet, il faut se f�liciter des actions entreprises dans ce domaine, en particulier l'�ducation des jeunes d�s l'�cole, les centres antitabac, mais j'aimerais aussi que les �lus parisiens donnent l'exemple. La plupart d'entre nous sont partis fumer dans les couloirs ! Beaucoup d'entre eux se plaignent de la pollution de l'air qui est mille fois moins dangereuse que le tabac pour celui qui fume et pour ceux qui sont � c�t� de lui. Alors, je vous en prie : ne fumez plus !
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste).
Seconde cause importante : une alimentation trop abondante et surtout d�s�quilibr�e, trop riche en graisses et en sucres.
Aussi, une autre maladie pr�dispose � ces affections : le diab�te, qu'il importe de d�pister et de soigner avec le plus grand soin.
La s�dentarit�, d'o� les efforts pour d�velopper la pratique de l'exercice dans la vie courante, les ascenseurs devraient �tre r�serv�s � ceux qui en ont besoin et nous autres devrions prendre l'habitude de monter les escaliers.
Le stress, dont cet exercice est le meilleur antidote, et enfin l'�ge malheureusement, d'o� l'importance des actions pour les personnes �g�es et contre le vieillissement.
Nous enregistrons ainsi avec une grande satisfaction les actions de la Ville dans ce domaine.
Les centres d'information et de d�pistage, les consultations gratuites dans les centres m�dico-sociaux, un accord sp�cial avec la Pr�fecture de police au b�n�fice de ces agents, l'ouverture d'une consultation sp�ciale pour les maladies cardio-vasculaires dans le centre de sant� de la rue Saint Dominique, en association avec les h�pitaux de l'Assistance publique, les associations caritatives et les m�decins lib�raux. Ceci au titre des r�seaux sanitaires de proximit� et pour les personnes en situation de pr�carit�.
La lutte contre le tabac - un jeune sur 5 entre 11 et 15 ans fume - doit �tre men�e et elle l'est dans les points " Ecoute parents ", les consultations antitabac comme l'a montr� le professeur LAGRUE, l'op�ration "Ville sans tabac".
D'ailleurs, on devrait faire aussi l'op�ration "Conseil de Paris sans tabac". Ce jour-l�, on ne devrait pas fumer dans l'H�tel de Ville, parce que c'est tr�s bien de parler aux autres mais il faut commencer par soi-m�me.
Les actions de sant� pour la pr�vention des personnes contre les maladies cardio-vasculaires chez les personnes �g�es doivent �tre intensifi�es, renfor�ant le r�le des trois p�les g�rontologiques dans les centres, Balkans du 20e, Anselme-Payen du 13e et Tisserand du 14e.
Soulignons enfin la sp�cialisation de l'h�pital Bretonneau en centre de g�rontologie.
Le deuxi�me point sur lequel je voudrais insister concerne une pr�occupation de sant� majeure des Parisiens : leur alimentation.
Des �tudes ant�rieures et des faits plus r�cents ont montr� que des erreurs de nutrition pouvaient �tre � l'origine de graves probl�mes de sant�.
Les Parisiens d�sirent donc que leur alimentation r�ponde aux 3 conditions d'une bonne alimentation et je vous les r�p�te.
Il faut qu'elle soit saine, qu'elle les mette � l'abri des infections et intoxications ; toute une s�rie de services de la Ville et de la Pr�fecture y veillent.
Il faut qu'elle soit suffisante pour les plus d�munis ; pour les autres, nous l'avons vu elle est malheureusement trop abondante.
Enfin, il faut qu'elle soit �quilibr�e, � la fois pour assurer une croissance normale chez les enfants et les adolescents, pour �viter les carences et pour pr�venir certains cancers et les maladies cardio-vasculaires.
A cet effet, dans le cadre de ma d�l�gation � l'hygi�ne alimentaire, nous avons cr�� un comit� de vigilance alimentaire et une cellule de veille sanitaire qui r�unissent r�guli�rement des responsables des restaurants de la Ville pour s'enqu�rir des probl�mes survenus dans les restaurants et les cantines de la Capitale, et aussi s'enqu�rir des desiderata des usagers ou des parents et ainsi d�cider des orientations � prendre dans ce domaine.
Je suis � ce propos tr�s sensible � l'excellent travail men� par la D.A.S.E.S. dans ce domaine, aussi bien que dans les cr�ches aupr�s des enfants scolaris�s, sans oublier les petits d�jeunes p�dagogiques organis�s au p�le Cav�. Ces actions de pr�vention et d'�ducation pour la sant� devraient permettre de modifier des comportements alimentaires, cause, comme je l'ai dit, de pathologies graves et de d�c�s pr�matur�s � l'�ge adulte.
Je conclurai sur le 3e point : la recherche en mati�re de sant�.
Elle est indispensable � la qualit� des soins et � la sant� des Parisiens. Je pr�cise que l'Association Claude Bernard, dont j'assure la pr�sidence, continuera d'?uvrer aux c�t�s de la Ville et des grandes formations institutionnelles : C.N.R.S. et surtout I.N.S.E.R.M., pr�sid� par notre coll�gue Claude GRISCELLI.
Cette association Claude Bernard contribue par sa recherche � la d�finition de strat�gies sp�cialement adapt�es aux besoins de la population et participe ainsi � l'am�lioration de la qualit� de vie des Parisiens. Je vous remercie infiniment de votre attention.
(Applaudissements sur les bancs des groupes " Rassemblement pour Paris " et " Libert�s de Paris ").
M. LE PR�SIDENT. - Merci, Mon cher Coll�gue.
M. REVEAU a la parole.
M. Jean-Pierre REVEAU. - Monsieur le Pr�sident, ces deux projets de d�lib�ration prioritaires ouvrent le d�bat sur la politique sanitaire parisienne. Nos collectivit�s consacrent en effet des moyens grandissants � cette action, pr�s d'un milliard et demi de francs, c'est dire...
La Ville a souvent �t� en effet, et il faut bien le reconna�tre, en mati�re sanitaire ou d'enseignement, en avance sur son temps, compte tenu de l'ampleur des questions sociales qui se posaient aux �lus de la Capitale, car une partie de la population parisienne, victime de l'individualisme de la R�volution fran�aise, devait �tre secourue et prot�g�e.
Notre Ville est aujourd'hui dans une situation bien diff�rente, elle continue � tirer des populations en d�sh�rence qui p�sent sur ses budgets mais votre communication ne contribue pas, cependant, � �clairer cette question.
Il y a lieu de d�terminer une politique et non d'accumuler des moyens. Il faut donc remonter aux causes. Or, il est pour le moins contradictoire de soutenir ici et ailleurs une politique �conomique reposant sur l'hyper-comp�tition, la sp�cialisation et la globalisation, sans s'apercevoir qu'elle entra�ne l'exclusion de tant de nos compatriotes : la soci�t� duale est la cons�quence de choix euro-mondialistes.
La seconde contradiction et le rapport y fait allusion, est d'accepter que la France soit ouverte � toutes les migrations, lesquelles exportent ici des pathologies qu'il serait plus efficace et �conomique de traiter dans leurs pays d'origine.
On ne dira jamais assez combien l'abandon des peuples d'Afrique � eux-m�mes est catastrophique. Il faudrait enfin rappeler que la marginalisation sanitaire de femmes souvent en charge d'enfants trouve sa source dans l'abandon voire dans le m�pris hostile vis-�-vis des familles. Encore faudrait-il que les Gouvernements le comprennent et prennent des mesures. Ils font exactement l'inverse.
Votre communication pratique, de ce point de vue, des amalgames inadmissibles. On ne peut mettre sur le m�me plan la protection maternelle et infantile, l'accompagnement des parents qui donnent la vie et la contamination du S.I.D.A. De ce point de vue, la collectivit� parisienne ne peut, comme vous le signalez, aller au-del� de ses obligations l�gales. Le budget parisien n'est pas un guichet en libre service, la couverture maladie universelle r�cemment institu�e change compl�tement la donne puisqu'elle a pour but, ainsi que l'a dit Mme AUBRY, de " mettre un terme � l'in�galit� devant la pr�vention et les soins, le revenu ne devant plus introduire de discrimination dans la sant� ". En cette mati�re, comme dans d'autres, notre collectivit� doit s'en tenir � ses comp�tences d�ment identifi�es. Merci Monsieur le Pr�sident.
M. LE PR�SIDENT. - Madame STIEVENARD, vous avez la parole.
Mme Gis�le STIEVENARD. - Monsieur le Pr�sident, rappelons en pr�alable que les questions sanitaires sont une comp�tence partag�e entre l'�tat et les collectivit�s locales, notamment en mati�re de pr�vention et d'acc�s aux soins pour tous, ces enjeux de sant� publique rev�tent une grande importance pour les Parisiens eux-m�mes, pour les d�cideurs publics. Dans ce domaine les acteurs institutionnels, priv�s et associatifs sont tr�s nombreux ce qui rend le travail en r�seau primordial. C'est pourquoi les �lus socialistes et apparent�s r�clament depuis 1995 la r�installation d'un comit� parisien de promotion de la sant� qui soit une instance de concertation �troite entre tous les partenaires avec des activit�s largement d�concentr�es dans les arrondissements.
Il faut passer, d�sormais, des intentions affich�es aux r�alisations pour combler les retards existants et satisfaire les aspirations des habitants de tous �ges qui r�clament des r�ponses de proximit� et veulent vivre dans un environnement plus sain.
Si l'esp�rance de vie est en net progr�s cela ne doit pas conduire � rel�cher la vigilance. Il reste des ombres au tableau et le poids des grandes pathologies traditionnelles ou �mergentes doit inciter � la modestie, qu'il s'agisse des maladies cardio-vasculaires, cancers, S.I.D.A., tuberculose, toxicomanies diverses, saturnisme, de m�me que s'affirment des exigences sur la qualit� de l'air et de l'eau. Si la grande majorit� des Parisiens vit dans des conditions d�centes, une partie de la population demeure encore exclue du syst�me de sant� traditionnel, d'o� la n�cessit� de rapprocher davantage le dispositif sanitaire et le dispositif social.
Bien �videmment, le suivi m�dico-social de l'enfance est un �l�ment essentiel de pr�vention. Vous affirmez que la P.M.I. a �t� modernis�e au cours des 5 derni�res ann�es, notamment en renfor�ant les prestations publiques et le dispositif d'assistantes maternelles � Paris. Pourtant les cr�dits affect�s � la PMI sur cette p�riode n'ont cess� de d�cro�tre passant de 66 millions en 1995 � 59 millions en 1998.
Cela se traduit par une insuffisance des heures de vacation des m�decins de pr�vention m�dico-sociale et des psychologues dans les cr�ches et une p�nurie d'assistantes maternelles dans certains arrondissements. Leurs conditions de logement sont parfois inadapt�es � l'accueil des jeunes enfants, notamment lorsqu'elles sont domicili�es dans les quartiers anciens du Nord-Est parisien ainsi je m'�tonne, apr�s Bertrand DELANO�, que le D�partement n'applique pas la r�glementation nationale fixant les r�mun�rations des m�decins de P.M.I. Ceux-ci se trouvent p�nalis�s par rapport � leurs coll�gues d'autres d�partements.
La coordination entre les actions m�dico-sociales de la P.M.I. et le suivi r�alis� par la m�decine scolaire pour les enfants de plus de 3 ans, doit �tre am�lior�e. Il est anormal que le d�pistage des poux chez les �coliers du 1er degr� soit interrompu depuis septembre 1998. Et nous demandons que cette mission soit assur�e sans retard pour les enfants parisiens.
L'�radication du saturnisme est une priorit� absolue de sant� publique � Paris. Les chiffres communiqu�s par le syst�me de surveillance du saturnisme infantile en Ile-de-France illustrent la gravit� de la situation. 3.850 cas de saturnisme d�pist�s � Paris dont 1.900 pr�sentant des taux de contamination tr�s �lev�s ce qui place la Capitale en t�te des d�partements franciliens quant au nombre d'enfants gravement contamin�s. Ce triste record est la cons�quence d'un laxisme manifeste de la Municipalit� dans ce domaine, depuis des ann�es. Aujourd'hui, vous interpr�tez la loi de juillet 1998 en consid�rant que le traitement de l'intoxication saturnine rel�ve de la seule responsabilit� du Pr�fet, de notre point de vue cette �volution l�gislative n'exon�re en rien la responsabilit� de la Ville concernant l'accompagnement social et le relogement des familles les plus expos�es. La pr�vention du saturnisme dans le b�ti ancien n�cessite une politique volontariste de r�sorption de l'habitat insalubre qui fait d�faut � Paris. Notre groupe a d�pos� un v?u en ce sens sur la d�lib�ration qui traite de ce sujet � cette s�ance.
Les arrondissements de l'Est parisien ont aussi alert� depuis longtemps et sans succ�s la Ville � ce propos, en demandant d'inclure les immeubles en secteur diffus. Votre responsabilit� est �galement engag�e lorsque la pr�sence de peinture au plomb est constat�e au sein d'�coles construites et r�nov�es avant 1948, telle l'�cole �l�mentaire, rue Titon dans le 11e. Nous renouvelons notre demande d'une �valuation syst�matique des risques d'intoxication et des travaux � r�aliser dans ces �tablissements � risque.
Concernant l'acc�s aux soins des plus d�munis, l'entr�e en vigueur de la C.M.U. en janvier 2000 offrira une protection de base et une protection compl�mentaire aux personnes d�sh�rit�es. Rappelons que seule la moiti� des allocataires du RMI est titulaire de la carte " Paris-Sant� " donnant acc�s � la gratuit� des soins.
La r�forme nationale de la C.M.U., tr�s positive pour les personnes en grande difficult�, ne doit pas p�naliser les Parisiens disposant de ressources sup�rieures � 3.500 F par mois et qui avaient acc�s � l'aide m�dicale gratuite du D�partement. C'est pourquoi nous vous demandons la mise en place d'un dispositif suppl�mentaire pour cette partie de la population.
Concernant le d�pistage d� cancer du sein, mieux vaut tard que jamais !
Je rappelle cependant que les �lus socialistes et communistes ont saisi le Maire de Paris d�s juillet 1994 � ce propos. Il aura fallu plus de cinq ans pour �tre entendus alors que l'indice de mortalit� des Parisiennes d� au cancer du sein est l'un des plus �lev�s de France. Or, le d�pistage permet de r�duire de pr�s d'un tiers les d�c�s.
Le d�partement du Rh�ne a engag� avec succ�s ce d�pistage depuis dix ans et vient de d�cider son extension aupr�s des femmes jusqu'� 74 ans et a diminu� l'intervalle entre deux examens de d�pistage.
En ce qui concerne les grossesses pr�coces et non d�sir�es, l'�tat va lancer prochainement une vaste campagne d'information sur la contraception pendant un an. Cela ne dispense pas pour autant le D�partement de faire preuve d'initiatives dans ce domaine.
Or, ce sujet n'est pas �voqu� dans la communication du Maire de Paris alors que le rapport NISAND fait �tat de dysfonctionnements des centres d'orthog�nie qui fonctionnent au ralenti l'�t�.
Sans anticiper le d�bat sur le rapport d'activit� de l'Assistance publique, il est urgent d'assurer le fonctionnement de ces services durant toute l'ann�e.
Notre groupe a �voqu� dans une r�cente communication les besoins importants de prise en charge des personnes �g�es et d'accueil en h�bergement m�dicalis� ; nous regrettons que la mise en place de six plates-formes g�rontologiques qui sont tr�s utiles n'ait pas fait l'objet d'une v�ritable concertation avec les mairies d'arrondissement et le secteur associatif concern�. Cela aurait �vit� de confier par exemple au C.A.S.V.P. dont les missions sont d�j� tr�s nombreuses, la gestion de certaines coordinations lorsqu'une association est en capacit� de l'assumer.
Nous avons sugg�r� d'am�liorer la qualit� des prestations d'aide � domicile gr�ce � une aide du D�partement � la formation sanitaire des intervenants par un partenariat entre la Ville et les universit�s qui d�livrent une formation en g�riatrie.
Bien s�r, l'annonce de la cr�ation de 1.200 lits m�dicalis�s est une satisfaction m�me s'il y a un fort retard et un sous-�quipement parisien.
Sur la qualit� de l'air et de l'eau, la Ville a encore beaucoup de progr�s � faire dans la mesure o� la diminution des effets de la pollution est ins�parable d'une r�duction sensible de la circulation automobile. Donc, � quand la suppression des axes rouges et l'engagement d'une �tude men�e dans les �coles sur l'exposition des enfants � la pollution ?
Par ailleurs, cet �t� la Presse a relev� le fait que l'eau consomm�e par les Parisiens contiendrait un taux de plomb sup�rieur aux normes en vigueur. Il appartient � la Ville de garantir la mise aux normes du r�seau qui approvisionne les foyers de la Capitale. Nous souhaitons que la Municipalit� conduise une �tude sanitaire exhaustive dont les conclusions seraient communiqu�es au Conseil de Paris.
Sur le SIDA, je serai br�ve, Monsieur DELANO� l'a �voqu�. Cependant, il y avait une convention entre l'�tat et la Ville conclue en mars 1996 pour trois ans qui a favoris� une dynamique pour faire reculer ce fl�au. Il ne faudrait pas rel�cher l'effort. Je souhaite donc que l'�tat et la Ville donnent rapidement un prolongement � cette convention en assurant la p�rennit� des financements et en rem�diant au versement tardif des subventions.
L'ouverture souhait�e vers d'autres pathologies �volutives n�cessitera des cr�dits suppl�mentaires. Cela doit �tre clairement dit pour �viter d'opposer les maladies les unes aux autres.
Dernier sujet : concernant la politique de r�duction des risques et de lutte contre les toxicomanies, nous d�plorons toujours le fait que l'ensemble du territoire parisien ne soit pas couvert. L'implantation des appareils �changeurs-distributeurs de seringues est concentr�e dans l'Est parisien. Je rappelle que le Maire du 13e arrondissement n'a toujours pas accept� d'accueillir le bus M�thadone de M�decins du Monde !
Il en va de m�me des lieux d'accueil destin�s aux personnes toxicomanes. L'attitude de certains �lus de la Majorit� municipale visant � manipuler la peur des habitants lors de la cr�ation de tels �quipements est un tr�s mauvais service rendu � l'ensemble de la population parisienne.
Pour notre part, lors des Assises de la Sant� en juin, nous avons adopt� une d�marche constructive en soumettant nos propositions au d�bat public. M�me si nous avons eu souvent du mal � nous faire entendre dans cette enceinte, nous constatons quelles vous ont cependant en partie inspir�s et nous nous r�jouissons d'�tre ainsi utiles aux Parisiens. Vous nous permettrez cependant de juger sur pi�ces des avanc�es et des effets d'annonces contenues dans la communication du Maire de Paris.
(Applaudissements sur les bancs du groupe socialiste.)
M. LE PR�SIDENT. - Merci Madame.
Madame SCHNEITER, vous avez la parole.
Mme Laure SCHNEITER. - Monsieur le Pr�sident, beaucoup a d�j� �t� dit et je n'insisterai que sur quelques points.
Pour le Mouvement �cologiste ind�pendant, une politique de sant� publique passe d'abord par une politique de pr�vention, qui ne se limite pas � informer la population ou � sensibiliser les enfants, mais qui r�duit les sources de risques, de la qualit� de l'air � celle de l'alimentation.
Avoir une r�elle politique de pr�vention, c'est faire des �conomies � moyen et long terme.
Vous affirmez avoir mis en place une politique de proximit� en mati�re de sant�, mais vous �tes responsable de la disparition de la plupart des dispensaires. Les services des urgences ferment les uns apr�s les autres, les h�pitaux de quartier, si bien r�partis dans Paris, sont transform�s ou vendus pour financer l'H�pital Georges-Pompidou, qui aurait d� ouvrir il y a un an d�j� !
De plus, ce nouvel �quipement install� dans Paris concentre encore plus l'offre hospitali�re, alors qu'elle est insatisfaisante en grande banlieue.
La m�decine de ville ne peut pas tout faire et la carte "Paris-Sant�" qui s'adresse aux personnes d�favoris�es, ne r�pond pas � toutes les situations.
La m�decine du travail et la m�decine scolaire sont malheureusement " les parents pauvres " de la politique de sant� publique, alors qu'elles devraient en �tre un axe essentiel.
Beaucoup a d�j� �t� dit sur la sant� des personnes �g�es. J'insisterai sur le fait que l'on ne peut pas accepter de voir les personnes �g�es oblig�es de quitter leur quartier, leur ville, faute d'�quipements. L'hospitalisation � domicile (H.A.D.) et les centres m�dicalis�s pour les personnes �g�es d�pendantes doivent �tre encourag�s pour r�pondre aux besoins.
De m�me, Paris manque cruellement de lieux d'accueil pour les handicap�s mentaux (jeunes et adultes). Ils sont exil�s � des centaines de kilom�tres de Paris, coup�s de leur famille qui ne peuvent les voir que rarement. D�j� confront�s � leurs probl�mes, cette s�paration, affectivement et moralement, est tr�s difficile � vivre.
Il faut absolument mettre fin � ces drames humains en permettant aux handicap�s mentaux de vivre � Paris. Personne n'en parle, alors que c'est absolument primordial.
Beaucoup a d�j� �t� dit sur la trag�die du saturnisme ; je vous rappellerais simplement, Monsieur le Pr�sident, qu'en janvier 1998, vous vous �tes engag�s � ce qu'il n'y ait plus � Paris de logements susceptibles d'entra�ner des cas de saturnisme avant l'an 2000. C'est dans quelques semaines et ils existent encore ! Ce n'est pas s�rieux.
Parmi les maladies sexuellement transmissibles, la syphilis ou la gonococcie sont en recul important, alors que d'autres sont en progression comme l'h�patite B ou C, et toujours le sida qui reste la premi�re cause de mortalit� chez les 30-45 ans.
La transmission sexuelle �tant de loin la premi�re cause des h�patites, la politique de vaccination des enfants est ridicule, voire dangereuse. L'action de pr�vention du SIDA ne doit pas �tre rel�ch�e, notamment en direction des toxicomanes et la distribution de seringues ou de kits comme les centres d'accueil doivent �tre encourag�s et d�velopp�s.
Qu'il s'agisse de la toxicomanie ou de la lutte contre le sida, les associations font souvent un travail remarquable, que la collectivit� a le devoir de soutenir par un syst�me conventionnel plus efficace, qui assure la p�rennit� de l'action.
Quant � la lutte contre le tabagisme, quand sera-t-il formellement interdit de fumer dans les cours des coll�ges et des lyc�es ? Voil� une mesure simple � prendre et il est incompr�hensible qu'une mesure aussi simple ne soit pas exig�e par le Gouvernement et appliqu�e par le Pr�fet de police.
Un point o� je ne suis pas d'accord avec le professeur CABROL, qui minimise les effets de la pollution sur la sant� par rapport au tabac. Qu'il m'explique pourquoi, ann�e apr�s ann�e, la bronchiolite du nouveau-n�, par exemple, augmente de fa�on alarmante - que je sache, les nouveau-n�s ne fument pas -ainsi que d'autres maladies respiratoires chez les jeunes enfants.
Enfin, vous consacrez un chapitre � l'environnement et � la sant�. Je regrette que l'alimentation en soit absente, alors que c'est l'une des pr�occupations essentielles des Fran�ais. J'en profite pour r�affirmer, ici, que les organismes g�n�tiquement modifi�s devraient �tre interdits dans les cantines g�r�es directement ou indirectement par la Ville de Paris.
Le laboratoire d'hygi�ne de la Ville de Paris et AIR PARIF surveillent, et mesurent la pollution atmosph�rique et ses cons�quences, mais il ne suffit pas de mesurer. La r�duction des risques passe par la limitation de la place de l'automobile et de son cort�ge de nuisances. Et l� encore, vous ne donnez pas les moyens n�cessaires pour mener une politique de pr�vention efficace.
M. LE PR�SIDENT. - Merci, Madame.
La parole est � M. BLET.
M. Jean-Fran�ois BLET. - Monsieur le Pr�sident, cette communication sur la politique de pr�vention et de protection de la sant� des Parisiens est une premi�re qu'il faut saluer. Il �tait temps de r�aliser que la sant� est une des pr�occupations essentielles de nos concitoyens n�cessitant un r�el d�bat. Mais pour mener ce d�bat, nous avons besoin d'abord de donn�es objectives concernant l'�tat de sant� des Parisiens, ensuite d'une analyse des �volutions r�centes et, enfin, de l'expos� d'une politique claire de ses instruments et de ses moyens financiers.
Au lieu de cela, vous nous proposez une soixantaine de pages brouillonnes, sans m�thode, sans rigueur et sans perspectives.
Vous avez choisi de nous livrer un catalogue, encore aurait-il pu �tre complet...
En effet, m�me les donn�es de base les plus �l�mentaires y font d�faut. Quelle est l'esp�rance de vie moyenne d'un Parisien, d'une Parisienne ? On ne sait pas. Quelle est la mortalit� infantile � Paris ? On ne sait pas.
Combien de personnes �g�es d�pendantes ? Quelles perspectives dans ce domaine ? Toujours rien.
Et la sant� mentale ? Pas une donn�e, pas un mot.
Lorsque vous abordez des enjeux pourtant fondamentaux, ceux de la sant� environnementale, soit vous dissertez sans la moindre donn�e, et c'est le cas de la pollution atmosph�rique, soit vous occultez compl�tement, et c'est le cas de la contamination de l'eau par le plomb.
D�s lors, il est logique que votre approche, d�pourvue de rigueur scientifique et de clart� dans l'expos� de la sant� des Parisiens, ne d�gage aucune politique claire et compr�hensible.
Vous auriez pu relever que la sant� de la population parisienne change parce que la soci�t� �volue. Les �volutions de cet �tat de sant� sont � chercher notamment dans l'environnement urbain, et je voudrais en citer quelques-unes.
La densification outranci�re de l'habitat, cons�quence directe de votre politique d'urbanisme, contribue � la rupture des liens sociaux et par-l� au d�veloppement de la pr�carit� et de son cort�ge d'expressions pathologiques.
Le r�el et pr�occupant �tat de souffrance mentale de populations, de cit�s enti�res, vivant avec le sentiment d'�tre abandonn�es � elles m�mes, est renforc� par une politique de logement injuste.
La multiplication des conduites addictives est indissociable des facteurs socio-�conomiques et appelle des r�ponses d�passant largement le cadre des professionnels de sant�.
La prolongation de la dur�e de la vie, et surtout de la p�riode de perte plus ou moins forte de l'autonomie, conduit � l'�mergence d'une demande que vous estimez grossi�rement en termes d'aides � domicile et de structures adapt�es de soutien aux personnes concern�es et � leurs familles.
La d�gradation des conditions environnementales : pollution de l'air, bruit est une cons�quence de votre politique des transports favorisant toujours l'automobile au d�triment de modes de d�placement plus respectueux de l'environnement.
Tant que vous ne prendrez pas r�ellement et s�rieusement en compte ces d�terminants, vous n'aurez pas de politique de sant� digne de ce nom.
Or, vous isolez les consid�rations sanitaires des d�terminants que sont l'urbanisme, les transports et le logement. Pire, vos actions dans ces trois domaines contribuent � fragiliser l'�tat de sant� des Parisiens, obligeant la collectivit� � consacrer toujours plus de moyens � r�parer les d�g�ts.
Les fabricants de tabac sont aujourd'hui poursuivis y compris en France, par certaines caisses d'assurance maladie, en raison des cons�quences sanitaires de leurs actes. Faut-il Monsieur le Pr�sident, vous rappeler que la pollution due � l'automobile est un facteur direct d'augmentation de certaines pathologies respiratoires et de d�c�s pr�matur�s ?"
Paris Capitale Sant� ", proclamez-vous en introduction � votre expos�. Votre politique n'est pourtant pas � la hauteur des exigences d'un D�partement de 2 millions d'habitants dont les �volutions paraissent vous avoir totalement �chapp�es.
Incapable de poser un diagnostic pr�cis, incapable de pr�senter une politique de sant�, vous ne faites pas davantage preuve de la moindre imagination en termes de moyens. Il est pourtant incontestable que ni les lourdes structures de l'AP-HP, ni les professionnels lib�raux, ni le secteur associatif ne sont structurellement aptes � faire face en l'�tat aux nouveaux d�fis de la sant�.
Quelques exemples :
Les demandes hospitali�res des C.H.U. sont sursatur�es par des demandes relevant plus de l'expression d'un malaise social et psychologique que de l'urgence m�dicale.
Les h�pitaux ne savent et ne peuvent organiser la prise en charge de la d�pendance des personnes �g�es.
Les services de p�diatrie sont incapables de faire face aux �pid�mies de bronchiolite et plus g�n�ralement � leur engorgement chronique.
L'absence � Paris de petites structures de proximit� se fait cruellement ressentir. De telles structures, souples, organis�es au niveau des quartiers, associant les professionnels de sant�, m�dicaux, param�dicaux, sp�cialistes en sant� mentale, intervenants sociaux... adapt�s � la prise en charge des soins de premier secours, des pathologies chroniques et m�dico-sociales, sont indispensables.
Je vous invite � m�diter � ce titre l'exemple des Centres locaux de sant� communautaire de nos amis Qu�b�cois. Ces centres ont en effet permis d'am�liorer le maintien � domicile des personnes �g�es, de diminuer le recours � l'h�pital en offrant aux habitants des soins d'urgence proches de leur domicile, de favoriser les prises en charge conjointes par les personnels m�dicaux, les assistantes sociales, les auxiliaires de vie, d'articuler plus efficacement les services hospitaliers et les intervenants de ville.
Dot�s de moyens humains et financiers, travaillant en proche coop�ration avec les soignants lib�raux dans leur quartier, les Centres locaux de sant� communautaire constituent une des �ponses adapt�es aux nouveaux d�fis de la sant�.
Vous devez, Monsieur le Pr�sident, engager au plus vite la r�flexion autour de la cr�ation de plusieurs structures de ce type dans chacun de nos arrondissements.
Lorsque vous aurez expos� un bilan rigoureux de la sant� des Parisiens, de ses tendances et perspectives, des objectifs que vous vous assignez et des moyens � y consacrer, alors oui, nous pourrons dire " Paris a une politique de sant� ".
M. LE PR�SIDENT. - Merci, Monsieur.
La parole est � Mme SILHOUETTE.
Mme C�cile SILHOUETTE. - Je vais essayer, en quelques lignes et de mani�re aussi sommaire que nous le permet le temps imparti aux non inscrits par les pr�sidents de groupe, de souligner quelques points.
D'abord, la sant� des femmes est abord�e sous trois angles dans votre communication : celui de la protection maternelle, celui du cancer du sein et de sa pr�servation et celui de la lutte contre la tabagie. Je trouve que c'est peu.
En effet, au titre de la modernisation des �tablissements de proximit�, vous n'accordez qu'une phrase lapidaire aux centres de planification et d'�ducation familiale pour indiquer que deux cr�ations sont intervenues en 1997, pour ce type de prestation. Le droit de ma�triser son corps, de choisir le moment de conception d'un enfant, de conna�tre les m�thodes de contraception : autant de droits conquis auxquels les femmes ne renonceront pas. Pourtant, ce n'est pas faute, effectivement, de les d�courager. On conna�t l'habitude du D�partement de se d�charger de ces questions sur des associations amies, sans parler de l'offensive g�n�rale men�e contre le remboursement des contraceptifs, de l'alignement de la m�decine � l'�chelle europ�enne conduisant � la suppression de la sp�cialit� de gyn�cologie, des difficult�s majeures aussi pour les centres I.V.G. de fonctionner dans des conditions normales, faute de personnel, faute de cr�dits, faute de protection contre les commandos anti-I.V.G. Il est essentiel pour nous que le D�partement int�gre dans ses structures de protection maternelle, et notamment dans les centres implant�s dans les structures hospitali�res qui concernent prioritairement les femmes sans couverture sociale, de leur offrir la possibilit� de consultations de planification, d'informations sur la contraception et sur la loi sur l'avortement.
Nous aimerions d'ailleurs conna�tre les cons�quences de la restructuration de l'A.P.H.P., notamment de la fermeture de plusieurs services de gyn�cologie-obst�trique, sur des centres de protection maternelle, implant�s justement dans les h�pitaux de l'A.P.H.P.
Pour ce qui concerne la sant� � l'�cole, nous aimerions conna�tre exactement la r�partition g�ographique des m�decins scolaires, assistantes sociales et secr�taires m�dico-sociales. Si les �coliers b�n�ficient d'un m�decin pour 4.300 �l�ves en moyenne, nous consid�rons cependant que la population scolaire des 20 arrondissements n'est pas la m�me.
Le D�partement tient-il compte des particularit�s de la population de chaque arrondissement pour cette r�partition ?
La m�me question se pose �videmment pour les assistantes sociales, qui font un travail extr�mement difficile, et extr�mement pr�cieux pour les �quipes p�dagogiques, les familles et les enfants, dans des conditions souvent indignes par manque de locaux notamment, puisque c'est un leit motiv r�p�t�. Nous souhaitons que la Ville se penche s�rieusement sur cette question.
Vous parlez �galement de la priorit� accord�e par les m�decins scolaires aux enfants porteurs d'un handicap et int�gr�s dans les �tablissements scolaires ordinaires. Ce suivi se fait souvent avec beaucoup de difficult� car il demande du temps. Or, pour s'acquitter de leurs t�ches, le temps leur est compt�. Ce suivi n'est pas toujours assur�, particuli�rement pour les enfants des classes d'int�gration scolaire.
Par ailleurs, nous sommes �tonn�es du silence de votre communication sur l'accueil des enfants porteurs de handicap dans des �tablissements sp�cialis�s. Et c'est vrai qu'il n'en existe gu�re dans Paris ce qui n'est pas sans poser de multiples probl�mes aux familles. Nous souhaitons avoir communication de la liste de ces �tablissements et de leurs capacit�s d'accueil.
Enfin concernant le d�pistage et la pr�vention bucco-dentaire, ceux-ci sont assur�s mais, maintenant, sans soins puisque vous avez permis que la C.P.A.M. ferme le secteur soin de l'Institut de prophylaxie dentaire et infantile qui permettait aux enfants de l'Est et du Nord de Paris d'�tre soign�s gratuitement. La relative proximit� de ce type de structure est d�cisif pour que les personnes, notamment les enfants, se d�placent. Ce choix, nous le disons encore une fois, au profit de la m�decine priv�e, de dentistes mal form�s � cette population particuli�re, est catastrophique et conduit � engorger les services de l'h�pital Rober Debr�, qui ne peut actuellement assurer.
Pour ce qui concerne le saturnisme, des actions sont men�es pour son d�pistage mais en ce qui concerne la suppression des risques li�s � l'habitat, les mesures appliqu�es sont imparfaites.
La r�habilitation des logements contamin�s se r�sout en g�n�ral par la mise en place d'un mat�riau qu'il faudrait renouveler tous les six mois pour r�ellement prot�ger les enfants, ce qui n'est pas le cas.
La d�molition des immeubles irr�m�diablement insalubres est �voqu�e, mais la pr�sence de plomb dans un logement ne permet pas, d'apr�s le Code de la sant� publique, de d�clarer un immeuble insalubre.
Je voudrais dire, comme Laure SCHNEITER, que lorsque vous pr�sentiez vos voeux en 1997, vous vous �tes engag� � ce que d'ici � l'an 2000, il n'y ait plus � Paris de logements susceptibles d'entra�ner des cas de saturnisme.
Il y a au moins 32 dossiers de familles en attente de relogement toujours en cours d'instruction et les d�lais nous semblent d�sormais tr�s courts pour que vous puissiez respecter votre calendrier.
M. LE PR�SIDENT. - Merci.
Madame BILLARD, voulez-vous ajouter quelque chose ?
Mme Martine BILLARD. - Monsieur le Pr�sident, deux points tr�s pr�cis et rapides.
Le premier concerne les conventions entre le D�partement et la Ville de Paris et les associations � bus caritatif ou humanitaire. J'aurais voulu avoir des pr�cisions pour savoir comment seront pass�es ces conventions.
Est-ce qu'il s'agira de conventions en volume avec les risques que cela implique, c'est-�-dire qu'une fois atteint � un moment de l'ann�e, le volume pr�vu de soins, il n'y aurait plus de possibilit� de soins ensuite, ce qui serait absolument d�sastreux ? D'o� la n�cessit� que les conventions soient pass�es en qualit� et, dans ce cadre, est-ce qu'il n'y aura aucune maladie exclue d'une telle convention, notamment tout ce qui concerne la parasito ?
Deuxi�mement, concernant le d�pistage de la tuberculose, on sait que c'est une maladie qui, si elle est soign�e de mani�re incompl�te, peut devenir particuli�rement r�sistante et c'est le probl�me qu'on a, en g�n�ral, avec les sans domicile fixe.
C'est le fait de pouvoir les suivre tout au long du traitement. Donc, ce suivi ne peut �tre effectu� que dans le cadre d'une stabilisation au niveau de l'h�bergement afin de garantir ce suivi. Cela souligne la n�cessit� de cette stabilisation d'h�bergement et de la mise en ?uvre d'abris avec un suivi sp�cifique.
Dernier point concernant ce type de personnes, les sans domicile fixe, il faut bien insister sur le fait qu'il n'y a pas que la tuberculose � d�pister mais qu'il y a l'alcoolisme et la toxicomanie, l'hygi�ne et les poux, le S.I.D.A. puisque pour ce type de population le S.I.D.A. est malheureusement en g�n�ral d�tect� au niveau de la maladie et pas au niveau de la s�ropositivit�, donc � un stade malheureusement tardif, le suivi des vaccinations, les pieds ab�m�s qui est une maladie typique de la rue, la question de la nutrition et enfin les troubles psychologiques.
C'est donc sur ces points que nous aimerions avoir quelques pr�cisions. Merci.
M. LE PR�SIDENT. - Merci.
Le d�bat est termin�. Je donne la parole au professeur GRISCELLI pour r�pondre aux orateurs.
M. Claude GRISCELLI. - Monsieur le Pr�sident, je voudrais d'abord vous remercier d'avoir, apr�s quatre ans de mandat, mis en discussion aujourd'hui au Conseil de Paris les questions de sant�, que je suis attentivement.
Je trouve aussi qu'il est tout � fait judicieux d'avoir plac� ce d�bat en m�me temps que les discussions qui auront lieu sur les questions concernant l'A.P.H.P. tant il est vrai que, dans une ville et particuli�rement dans une capitale, les questions de sant� forment un tout : monde hospitalier, m�decine lib�rale, monde associatif reli� � la Ville laquelle est dot�e d'un instrument performant : la D.A.S.E.S.
Je crois qu'il faut favoriser les interrelations entre les diff�rentes structures d'une ville, voir les choses de fa�on globale, compl�mentaire.
Mais avant de r�pondre aux tr�s nombreuses questions qui ont �t� pos�es ou commentaires qui ont �t� faits par les diff�rents intervenants (je serai bien oblig� de s�lectionner tant il y en a), je voudrais �clairer le Conseil sur les atouts de Paris en terme de sant�.
Pardon d'�tre optimiste ! Tout � l'heure, je reviendrai sur les insuffisances mais entendons-nous d'abord sur le fait que nous b�n�ficions, dans la Ville de Paris d'atouts remarquables.
Notre syst�me hospitalier est envi� par tous dans le monde entier. Ses tr�s nombreux services, cette technicit� extraordinaire sont remarquables. Pourquoi toujours critiquer ? C'est vrai, on peut toujours am�liorer, adapter mais le fait m�me que l'A.P.H.P. rende aux Parisiens les services de proximit� que vous connaissez est, encore une fois, tr�s jalous�, au point m�me, et M. le Pr�sident nous l'a rappel�, que dans beaucoup de services hospitaliers, 40 � 50 % des patients qui sont hospitalis�s viennent de province ou de l'�tranger. C'est dire que laminer, rationner l'Assistance Publique serait dramatique. Que l'on rationalise, tout � fait d'accord, mais - nous y reviendrons s�rement - il faut pr�server cette capacit� extraordinaire.
En second lieu la m�decine lib�rale parisienne est �galement de haut niveau en termes tant quantitatifs que qualitatifs.
Quand on analyse le nombre de m�decins par habitants, g�n�ralistes ou sp�cialistes, Paris vient en t�te de toutes les villes de France. Il en est de m�me pour les param�dicaux.
Le tout est de savoir mieux relier le monde hospitalier et le monde lib�ral et la Ville de Paris. Nous y reviendrons pour commenter ce que nous a dit M. Adrien BEDOSSA.
Il faut enfin rappeler que la D.A.S.E.S., qui comporte 400 m�decins, 200 assistantes sociales, et comptabilise 280.000 heures/vacataires par an, travaille avec efficacit� et r�alisme.
Certains - M. BLET en particulier, mais aussi M. DELANO� - nous disaient : il faut partir sur la base de donn�es de sant� publique, il faut conna�tre les difficult�s des Parisiens en termes de sant�. Nous les connaissons, croyez-le bien, et je suis assez bien plac� pour puiser dans les registres des causes de mortalit� et les morbidit�s en comparant Paris avec le reste de la France.
Je me permettrai de donner quelques chiffres.
Vous le savez sans doute, mais j'y insiste, la long�vit� des Parisiens est plus grande que celle de la totalit� des Fran�ais.
Si l'on examine les causes de mortalit�, il est �vident que le cancer et les maladies cardio-vasculaires sont en t�te. Mais si l'on compare cette pathologie avec ce qui existe en France en g�n�ral, on s'aper�oit que le nombre de morts li�es au cancer et aux maladies cardio-vasculaires est plus faible, curieusement, � Paris. N'est-ce pas d� au fait que cette m�dicalisation dans notre ville permet une d�tection et une prise en charge th�rapeutique plus rapides de ces patients, �vitant des morts pr�matur�es ?
Cela dit, quelques nuances sont � apporter et l'une est de taille : c'est la fr�quence du cancer du poumon chez la femme. A Paris, les femmes ont statistiquement 40 % de risques suppl�mentaires par rapport � l'ensemble des Fran�aises d'�tre atteintes d' un cancer du poumon, alors que leurs conjoints (ou les hommes) ont une fr�quence moindre.
Un autre �l�ment me para�t important, c'est la fr�quence des femmes enceintes non suivies � Paris compar�es au reste de la France. Elle est, bien heureusement, tr�s inf�rieure � Paris par rapport � ce qui est observ� en France.
Enfin, un autre chiffre concerne la fr�quence des suicides, qui refl�te des �l�ments importants comme la qualit� de la vie, le stress, notamment chez les jeunes.
On peut �tre surpris que la fr�quence des suicides en France soit de 9 pour 100.000 habitants, alors qu'elle n'est que de 3 pour 100.000 � Paris.
Mais, Monsieur le Pr�sident, vous avez dit vous-m�me qu'il reste des insuffisances qu'il est n�cessaire de combler par des mesures nouvelles.
Je voudrais reprendre quelques-unes d'entre elles et rappeler que nous n'avons pas fait ce choix au hasard. Nous nous sommes bas�s sur ces donn�es de sant� publique et nous nous sommes fond�s sur une enqu�te men�e il y a quelques mois aupr�s des Parisiennes et des Parisiens concernant leurs attentes et les besoins ressentis.
Les besoins sont clairs :
- L'organisation des urgences m�dicales, les soins de proximit�, l'information sur toutes les mesures possibles aujourd'hui dans le cadre de la Ville de Paris concernant l'acc�s aux soins et les informations sur les modes de pr�vention.
- Et enfin, sur la qualit� de vie tout simplement, qui touche bien �videmment les questions d'environnement et le bruit.
Je voudrais reprendre quelques-unes des mesures nouvelles et tenter d'int�grer dans mes commentaires les remarques ou critiques qui ont �t� formul�es par diff�rents orateurs.
Je reprends les termes de l'allocution du Pr�sident en prenant les trois points qu'il a bien voulu d�velopper :
- actions de pr�vention.
Vous avez dit : "Aller le plus en amont possible". Bien �videmment, plus ou ira en amont, plus on sera efficaces, nous le savons."
Poursuivre l'effort en direction des femmes en cours de grossesse".
Plusieurs d'entre vous �tes intervenus sur ce sujet. C'est un �l�ment de sant� publique important.
La Protection Maternelle et Infantile � Paris est tr�s remarquable. Encore une fois, on peut l'am�liorer, mais � titre d'exemple, citons que dans les ann�es 1994-1995, 1.200 femmes enceintes n'�taient pas suivies. Ce chiffre est en grande diminution comme le fait appara�tre une �tude qui a �t� men�e par une �quipe de chercheurs de l'I.N.S.E.R.M. Vous soutenez la gyn�cologie, Madame SILHOUETTE, ce qui ne nous concerne pas directement, mais je ne peux qu'aller dans votre sens. Bien �videmment la sp�cialit� de gyn�cologie doit �tre maintenue et nous esp�rons que le Ministre de la Sant� d�cidera de le faire.
- La sant� scolaire.
L� encore, cela n'est pas assez compris, me semble-il, par les Parisiens. Vous savez que c'est une attribution de l'�tat ailleurs que dans notre Ville, vous savez aussi que tout r�cemment il y a eu une gr�ve des m�decins scolaires de par la France, mais que curieusement, � Paris ils ne sont pas joints � cette gr�ve. Nos m�decins de sant� scolaire paraissent suffisamment satisfaits pour ne pas avoir eu � manifester.
En quoi pourrions-nous �tre satisfaits ?
Vous savez ce n'est pas facile, parmi ces milliers d'enfants, de d�tecter dans pr�s de 100 % des cas les troubles auditifs ou les troubles de la vision, responsables non pas d'illettrisme, mais de retard scolaire.
Les bilans de sant� qui vont �tre informatis�s maintenant, permettront �galement un suivi m�dical beaucoup plus efficace. Il faut aussi savoir que le suivi social, gr�ce aux travailleurs sociaux qui exercent dans les �coles permet de g�rer dans le m�me temps les probl�mes m�dicaux et sociaux qui peuvent se poser.
En direction des jeunes et adolescents, il me semble que l'effort nouveau qui va �tre men� par les �quipes mobiles permettra une meilleure information et ainsi une meilleure d�marche de pr�vention. Les bus sant� que vous avez annonc�s, Monsieur le Pr�sident, permettront cette proximit� souhait�e par les Parisiens. J'ai bien compris - et certains d'entre vous l'ont indiqu� - que c'est aux adolescents que cette mesure s'adresse ; adolescents qui sont souvent aux prises avec les probl�mes de d�pendance, le tabac en premier lieu. On sait par exemple que la jeune fille parisienne s'adonne malheureusement de fa�on marqu�e au tabac. C'est vrai aussi pour l'alcool pour les jeunes gens et c'est vrai �galement pour les risques li�s aux maladies infectieuses, particuli�rement celles qui sont sexuellement transmissibles comme le SIDA et l'h�patite C.
Touchant l'adulte, surtout celui qui est le plus d�sh�rit�, certains d'entre vous, dont M. DELANO� ou Madame BILLARD, ont abord� les risques li�s � la tuberculose.
Je suist bien �videmment tout � fait d'accord, mais nous n'avons pas attendu vos suggestions pourtant toujours les bienvenues. Simplement, pour ne pas en arriver � ce qui est connu dans les grandes villes comme New-York o�, avec ses tuberculeux mal soign�s, il est constat� que pr�s de 10 % de bacilles de Koch sont r�sistants au traitement, nous allons au-devant des personnes les plus d�munies, gr�ce � des �quipes mobiles pour d�tecter les personnes atteintes de la tuberculose. C'est le cas au "SAMU Social" et dans les autres foyers pour personnes exclues et d�munies. Pour aller le plus loin possible dans cette pr�vention, nous proc�dons � une distribution de m�dicaments antituberculeux.
Quant � l'am�lioration de l'acc�s aux soins pour les plus d�favoris�s, que certains d'entre vous ont r�clam�e en indiquant que bien avant nous, dans les ann�es 1980-1990, il y a eu une r�duction du nombre de dispensaires ou centres m�dico-sociaux, j'ai �t� l'un des premiers, je pr�ciserai que d�s le d�but de mes fonctions, � indiquer l'importance qu'il y avait � red�finir une politique de centres m�dico-sociaux, non pas tellement en augmentant le nombre de centres - ce n'est pas seulement sur les aspects quantitatifs que l'on doit intervenir - mais en leur donnant une nouvelle image, une nouvelle organisation. C'est ce que nous avons fait pour 6 centres et nous �tendrons ce syst�me, dans le futur, � d'autres qui existent � Paris.
Nous avons cherch� � ce qu'il y ait, � la fois, une activit� m�dicale et une activit� sociale. Nous avons regroup� autour de centres m�dico-sociaux les m�decins lib�raux des quartiers et nous favoris� les relations entre les centres m�dico-sociaux, l'AP-HP et les associations. Certains de ces centres sont sp�cialis�s - Christian CABROL a parl� de l'un d'entre eux, celui de la rue St Dominique, orient� dans le domaine des pathologies cardio-vasculaires. Tous les autres ont un dispositif de soins de proximit� le plus �tendu possible et je convie ceux qui les critiquent de visiter l'un d'entre eux.
Votre troisi�me point, Monsieur le Pr�sident, concernait la lutte contre les pathologies ou les grandes pathologies. Certains ont os� encore critiquer ce que nous faisons pour le SIDA et la toxicomanie. Certes, on peut toujours dire qu'on n'en fait jamais assez mais je vous rappelle que la convention Ville-�tat, qui a �t� sign�e, il y a trois ans, a permis de g�rer ce d�licat sujet de fa�on compl�mentaire et concert�e entre la Ville et l'�tat, gr�ce � un budget de 100 millions de francs par an (66 % attribu�s par l'�tat et 33 % attribu�s par la Ville). Ce dispositif tr�s structurant pour la pr�vention, pour le d�pistage, pour l'accompagnement des patients, est envi� de tous dans d'autres villes de France.
Aussi je ne r�pondrai pas aux critiques sauf � une peut-�tre de Monsieur DELANO� qui nous disait que nous ne faisions pas suffisamment d'efforts en termes de logement.
Dois-je rappeler que pr�s de 500 logements ont �t� attribu�s � des personnes atteintes de cette maladie ? C'est bien normal au point que concernant d'autres pathologies, nous sommes g�n�s de ne pas pouvoir donner une telle satisfaction alors que nous le faisons pour les personnes contamin�es par le V.I.H. Mais, le SIDA, que je n'oppose pas aux autres pathologies, est un mod�le en soi qui, dans beaucoup de domaines de sant� publique, peut �tre appliqu� � d'autres situations. Au premier rang des autres pathologies se situent les cancers. Je dois dire que ce qui a �t� propos� par M. Victor IZRAEL, mon " double " coll�gue si je puis dire, me convient et doit vous convenir � tous, dans le fond, comme dans la forme.
Il est indispensable que pour ces maladies qui repr�sentent, toutes confondues, la premi�re cause de mortalit� aujourd'hui, il y ait non seulement ces campagnes de d�pistage du cancer du sein que nous allons mener avec la C.P.A.M., et avec l'�tat lorsqu'il sera pr�t, mais aussi un d�pistage du cancer de la prostate qui est l'un des plus fr�quents compte tenu de la long�vit� des hommes, et �galement du cancer du colon que nous avons d�j� mis en place � la D.A.S.E.S.
Bien �videmment la lutte contre la tabagisme qui est, associ� � l'alcool, l'une des causes sur lesquelles on peut agir.
Cela rejoint ce que M. Christian CABROL, disait pour les maladies cardio-vasculaires puisque le tabac est, comme vous le savez, l'un des facteurs qui entra�nent � la fois cancer et maladie cardio-vasculaire les plus reconnues.
Je ne peux donc que me f�liciter que le Maire ait propos� la mise en place d'une agence de lutte contre le cancer, au sein de la D.A.S.E.S. et intervenant progressivement dans 8 comptoirs, comme l'a parfaitement indiqu� et argument� Victor IZRAEL.
La seule mention suppl�mentaire que je ferai encore sur le cancer est que bien heureusement, concernant cette maladie, de tr�s grandes associations comme l'ARC et la Ligue seront des alli�s possibles. Vous savez combien ils agissent en profondeur au niveau national mais aussi au niveau parisien.
Je dois �voquer enfin nos liens avec les grands centres de lutte contre le cancer particuli�rement l'Institut Curie. Vous savez combien aussi � l'AP-HP ces centres, dont l'un est dirig� par Victor IZRAEL, exercent, aussi bien en milieu hospitalier qu'� l'ext�rieur, une action d�j� remarquable.
Pour les maladies cardio-vasculaires, je serai plus bref car Christian CABROL a tout dit, y compris sur les questions de nutrition et les risques d�coulant de la s�dentarit� des Parisiens.
Enfin, il reste de tr�s nombreuses maladies chroniques pour lesquelles un accompagnement sera toujours n�cessaire. Je pense � certaines maladies g�n�tiques. Je pense, et cela a �t� signal� par M. BLET et par Mme SCHNEITER, aux handicaps mentaux. Il est vrai que ce n'est pas dans nos attributions ; les probl�mes de psychiatrie sont des questions � g�rer par l'�tat, mais il est vrai aussi que l'accompagnement de patients et surtout le soutien de familles sont s�rement quelque chose � envisager.
En revanche, pour reprendre l'exemple de la bronchiolite, je trouve que ce qui a �t� dit n'est pas parfaitement juste. Tout d'abord, je crois que le syst�me hospitalier parisien et les m�decins lib�raux sont tout � fait capables de prendre en charge ces �pid�mies. Je crois aussi que les liens que certains ou certaines d'entre vous ont voulu montrer entre le tabac et les brionchiolites est faux. Cette affection est due � un virus que l'on appelle le V.R.S. Elle progresse partout, aussi bien dans les campagnes que dans les grandes villes. C'est donc une augmentation indiscutable, pour des raisons plus complexes que celles indiqu�es.
Je voudrais apporter un commentaire sur le saturnisme.
Je fais partie de ceux qui ont commenc� � se pr�occuper du saturnisme il y a pr�s de trente ans, en tant que p�diatre h�matologiste et c'est une question que je connais fort bien et � laquelle je suis tr�s attentif.
Je crois qu'avant de rab�cher toujours les m�mes critiques, comme un leitmotiv, il convient de savoir qu'un groupe d'experts ind�pendants r�unis � la demande de Bernard KOUCHNER, reconna�t que la Ville de Paris est montr�e en exemple pour sa capacit� de d�pistage du saturnisme des enfants et sa capacit� de g�rer le probl�me social g�n�ralement associ�. La Ville de Paris m�ne avec beaucoup de professionnalisme, je dois le dire, les enqu�tes sur le b�ti. Il ne faut pas vous tromper de cible. Ce n'est pas la Ville de Paris qu'il faut critiquer, c'est la Pr�fecture. C'est elle qui doit imposer en r�alit� aux propri�taires priv�s la restructuration des immeubles concern�s. La Ville de Paris est l� pour donner tous conseils dans ce domaine. Je d�fis quiconque d'indiquer un appartement appartenant � la ville de Paris dans lesquels il y a encore un probl�me de plomb li� aux peintures.
Certains ont indiqu� que certaines �coles n'avaient pas �t� encore visit�es. Je vais bien �videmment v�rifier ce point-l�. C'est peut-�tre vrai, mais toutes les �coles parisiennes aujourd'hui sont en cours d'enqu�te et je m'informerai aupr�s de la DASES pour �tre bien certain que ces �coles soient visit�es dans les meilleurs d�lais possibles.
Les quelques mentions sp�ciales que je voudrais faire sont les suivantes :
Je voudrais d'abord m'associer � ce qu'a dit M. Adrien BEDOSSA concernant le fait que m�decins et para m�dicaux lib�raux, - j'ajoute aussi les pharmaciens qu'il n'a pas cit�s, mais c'�tait un simple oubli - sont des acteurs importants de sant� publique aujourd'hui.
Nous avons, avec les Ordres des Pharmaciens et les Ordres de M�decins les meilleurs rapports, les meilleures relations, et nous faisons et nous ferons de plus en plus avec eux un certain nombre de d�marches que je vous rappelle : par exemple, au niveau des centres m�dico-sociaux, les m�decins lib�raux interviennent en temps que vacataires, particuli�rement les plus jeunes d'entre eux, ceux qui ont justement cet enthousiasme pour participer aux soins de proximit�. Ils participent aux commissions extra-municipales. Nous leur adressons des guides pour les professions lib�rales sur les diff�rentes possibilit�s qu'ils ont de s'adresser � la Ville pour les questions m�dicales et les questions sociales. Et j'ai l'intention de proposer qu'un site Internet soit mis � la disposition des m�decins lib�raux et des param�dicaux qui interviennent dans notre Ville.
Le deuxi�me point concerne l'�ducation � la sant� qui ne correspond pas dans notre pays � une v�ritable culture. Certains ont parl� du Canada, et c'est vrai que dans ce pays, elle est diffus�e de fa�on remarquable, c'est vrai aussi pour les pays europ�ens du Nord.
Le bus sant� qui est mis en place n'est qu'un d�but. J'aimerais que dans le futur nous fassions plus dans ce domaine-l� en relation avec l'Education nationale car c'est vraiment vis-�-vis des jeunes que cette �ducation � la sant� est certainement la plus efficace.
Le troisi�me point concerne les urgences. Je vous rappelle que les Parisiens dans l'enqu�te que nous avons men�e, l'ont mis au tout premier point, et cela sera trait�, quand nous aborderons le rapport d'activit� de l'Assistance Publique-H�pitaux de Paris. Je crois avoir bien compris que les 100 millions de francs attribu�s concerneront en bonne partie les urgences. Je ne peux que me satisfaire de cela, puisque cela correspond � une demande et � une r�alit�.
Le quatri�me point concerne la qualit� de vie des Parisiens, la pollution, le bruit, qui d�passe les questions de sant� mais pour lesquels nous avons une attention particuli�re.
Le cinqui�me et dernier point est celui de la recherche. Christian CABROL a parl� de l'Association Claude Bernard pour laquelle il y a eu, comme vous le savez, il y a deux ans, une nouvelle orientation des activit�s de recherche en sant� publique. Je dois dire que je dois me f�liciter du virage qui a �t� pris par l'Association Claude Bernard et, en tant que membre du Conseil d'Administration et du conseil scientifique, je trouve ainsi que l'association Claude Bernard remplit de mieux en mieux le r�le que l'on attend d'elle.
Monsieur le Pr�sident, je voudrais vous proposer et cela a �t� demand� par certains des intervenants, que les 14.000 personnes qui b�n�ficient actuellement la carte "Paris-Sant�" et qui pourraient la perdre si nous appliquions les proc�dures li�es � la C.M.U. gardent pour l'an 2.000 les droits dont ils b�n�ficient. Voil� Monsieur le Pr�sident, ce que je pouvais dire en r�ponse aux diff�rents intervenants.
M. LE PR�SIDENT. - Merci Monsieur GRISCELLI.
(Applaudissements sur les bancs des groupes "Rassemblement pour Paris" et "Paris Libert�s").
Je vais maintenant mettre aux voix, � main lev�e, le projet de d�lib�ration ASES 102 G concernant les r�seaux de sant� de proximit�.
Qui est pour ?
Contre ?
Abstentions ?
Il est adopt�. (1999, ASES 102 G).
M. LE PR�SIDENT. - Nous allons maintenant suspendre notre r�union en formation de Conseil g�n�ral.

Novembre 1999
Débat
Conseil général
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